La librairie recèle plus de livres sur la grossesse que ma main ne comporte de doigts... mais que choisir, au juste ? Je suis médecin, enfin pas tout à fait, mais médecin quand même. Et pourtant l'idée d'avoir un livre m'accompagnant à chaque étape me rassure. Liam ne trouve pas ça stupide, mais moi si, et c'est bien ça qui me chiffonne. Il y a profusion de livres ici, normal : c'est une librairie. J'ai déjà prévu de dire au libraire que c'est pour une amie, si il me le demande. Pour le moment on essaie de ne mettre au courant que nos proches, ceux à qui nous faisons confiance, et puis je suis à peine au troisième mois alors on peut encore attendre un peu.
Le café – décaféiné, malheureusement – que je viens d'acheter au starbucks du coin me gène, si bien que je le pose sur un coin qui n'est pas recouvert de bouquins. Ne pas avoir de caféine dans mon système est un point que je regrette amèrement. Je ne l'ai pas choisi, même si j'adore déjà cette petite vie qui grandit en moi... et puis je peux le remplacer par le thé la plupart du temps. Ça n'a cependant pas autant d'effet.
Finalement je feuillette quelques bouquins, regarde les illustrations, ce que ça dit, les résumés, les maisons d'éditions et tout le tralala... pour etre sure de faire le bon choix. Mon choix se porte sur « Ma grossesse jour après jour » et « 9 mois à t'attendre », qui me semblent être vraiment intéressants. Quand je me relève, un vertige me prend, sans doute est-ce du à une petite chute de tension, parce que je me suis redressée trop vite. Je vacille et percute quelqu'un derrière moi, une jeune femme blonde auprès de laquelle je m'empresse de m'excuser. « Pardon, vraiment, je suis d'une maladresse... » dis-je en riant de cet incident. C'est à ce moment que les traits de la blonde me frappent, je la connais depuis quelques mois mais cela faisait un moment que je ne l'avais pas vue. Danny Beauregard enseigne l'auto-defense a des femmes et avant que je ne saches que j'étais enceinte, j'ai assisté à trois de ses cours. Elle ne me reconnaîtra sûrement pas, mais ça me fait plaisir de la voir si épanouie. « Hé, bonjour ! » Je pose ma main contre son épaule et l'enlace chaleureusement pour la saluer. « Je ne sais pas si tu te souviens de moi... tu dois voir beaucoup de monde à tes cours. Je m'appelle Hope Jenkins, je suis allée à trois de tes cours il y a quelques mois. » Dire que j'avais apprécié ça était peu dire !
Les bébés. C'est magnifique, c'est gentil, c'est tout beau... mais merde être enceinte ce n'est pas tout de tour repos. C'est moi qui vous le dis! Les nausées s'est la catastrophe! Ça va, ça vient sans arrêt dans les premiers mois de grossesses. Après, il y les sauts d'humeur qui me tombent autant sur les nerfs que sur les nerfs de toutes les personnes autour de moi. Puis, il y a aussi le fait que je me retrouve avec ce ventre alors que j'ai toujours été super en forme. C'est la partie la plus gênante en ce moment parce que la moitié de mes vêtements, si ce n'est pas presque tous, ne me font plus. Avec un tel ventre, je me retrouve avec des maux de dos à cause de cette nouvelle charge que je me trimballe partout. Je vous donne l'impression que je ne suis pas franchement heureuse d'être enceinte. Au début, j'ai longuement hésité avec un avortement, mais comme vous pouvez le voir j'ai finalement décider contre et j'ai gardé ce petit bonhomme, ou fillette. Faut dire que le père est pour beaucoup dans cette histoire. Je ne crois pas que j'aurais pu prendre une décision du genre et prendre les responsabilités d'un enfant, pas toutes seule tout du moins. C'est rassurant d'avoir quelqu'un qui m'aide. Plus le temps passe, plus nous passons du temps ensemble lui et moi même si notre relation est resté des plus amicale.
Aller prendre un café n'est pas forcé quelque chose que j'aime faire. Depuis quelques semaines, l'odeur de ce breuvage me donne la nausée à chaque fois. Bien entendu, je tente toujours de prendre sur moi et d'essayer de ne pas faire une scène en sortant en courant de l'endroit pour ne pas vomir en plein milieu de la place. Je me contente donc d'un thé vert ou alors d'un chocolat chaud quand j'ai une petite envie d'un breuvage un peu plus sucrée. Je n'ai jamais vraiment été une femme qui mange du chocolat, mais depuis un mois je dois toujours en avoir sur moi afin de satisfaire une soudaine fringale... un autre truc qui m'emmerde. Les fringales... heureusement pour moi, elles ne semblent pas trop étranges ou dégoûtantes pour le moment. J'en suis plus qu'heureuse. Alors que je me dirige vers la sortie, une femme se lève devant moi. Elle ne semble pas solide sur ses pieds et vacilles sur ses pieds. Je ne peux malheureusement pas l'éviter et on entre en collision toutes les deux. « Pardon, vraiment, je suis d'une maladresse... » Je lui offre un petit souris en retour pour lui faire comprendre qu'il n'y a rien de casser de mon côté. « C'est bon ne vous en faites pas. » Je suis sur le point de reprendre mon chemin quand la femme, qui est enceinte par la manière elle aussi semble réaliser quelques choses. « Hé, bonjour ! » Je fronce les sourcils. « Heu ... bonjour? » Elle semble vraiment me connaître alors que je ne la reconnais pas du tout de mon côté. Pitié faites que je n'ai pas couché avec elle parce que très franchement en ce moment son visage ne m'est pas du tout familier. « Je ne sais pas si tu te souviens de moi... tu dois voir beaucoup de monde à tes cours. Je m'appelle Hope Jenkins, je suis allée à trois de tes cours il y a quelques mois. » Je suis soulagée quand elle m'explique d'où elle me connait. C'est un poids en moins sur mes épaules.« Désolé, je ne me souviens pas vraiment de toi. Comme tu dis, j'ai plusieurs femmes dans mes cours et après un certain temps, j'oublie les visages comme les noms. Mais, c'est un plaisir de te revoir et de voir que tu es en forme aussi. Félicitations j'imagine. » C'est ce qu'on dit habituellement à une personne quand elle est enceinte non?
Heureusement je ne tombe pas sur une hystérique qui me hurle à la face combien je suis maladroite. Il y en a, comme ça, qui veulent juste trouver quelqu'un à engueuler et ainsi cherchent – et trouvent – n'importe quel prétexte pour arriver à sortit toute leur haine du monde. Je suis heureuse que la belle blonde en face de moi ne fasse pas partie de cette horrible catégorie de la population. Même si le moral est au beau fixe en ce moment malgré les sautes d'humeur provoquées par les hormones, j'ai peur de fondre en larmes à la moindre incartade. Il m'est même arrivé de pleurer à cause du vide emplissant mon frigo... alors que je savais que Liam venait avec des courses. Le pire, ça reste les tortues. Les larmes coulent à coup sur quand je me retrouve en présence d'un individu de cette espèce, sérieusement c'est énervant... mais je suis enceinte, c'est « pour la bonne cause » en quelque sorte.
Je reconnais Danny Beauregard, une professeur de self-defense que j'ai rencontrée il y a quelques mois. Elle aussi est enceinte, visiblement. Probablement que nous ayons attrapé le virus en meme temps... La jeune femme en revanche peine à me reconnaître. Je peux la comprendre, je n'ai assisté qu'à trois de ses cours me semble-t-il. Rattrapée par le temps et par ma grossesse je n'ai pu continuer cet enseignement au risque de mettre en danger mon bébé. Il y a certainement des gestes à ne pas faire ou des positions adéquates trouver seulement j'avais aussi un manque de temps considérable qui m’empêche, encore maintenant, de me concentrer sur quelque loisir que ce soit.
« Désolé, je ne me souviens pas vraiment de toi. Comme tu dis, j'ai plusieurs femmes dans mes cours et après un certain temps, j'oublie les visages comme les noms. Mais, c'est un plaisir de te revoir et de voir que tu es en forme aussi. Félicitations j'imagine. » J'adopte un sourire chaleureux avant de répondre par un « Merci » enjoué. « Félicitations à toi aussi ! J'ai arrêté parce que j'étais enceinte justement, mais j'espère reprendre par la suite. Tu sais c'est pour quand, toi ? » Je demande avec enthousiasme. Enfin une « copine de grossesse » quand même ! Pendant un temps j'avais l'impression d’être la seule enceinte à l’hôpital, en réalité c'est juste que je ne les voyais pas parce que j'étais trop occupée à cacher ce début de grossesse. Là-bas je suis censée être célibataire parce que ce serait dangereux pour nos carrières, à Liam et moi, d'annoncer que nous sommes ensemble. Les rapports de hiérarchie, tout ça... De ce fait la question qui revient le plus est « qui est l'heureux papa ? ». C'est en général à ce moment que je prends congé en prétextant avoir du boulot, ce qui n'est pas faux les trois quarts du temps. « Comment est-ce que tu vas ? »
Je suis dans un bon jour aujourd'hui parce que parfois, je peux être plus que très désagréable avec les gens que je rencontre depuis le début de ma grossesse. Je sais que les hormones sont chiant, mais parfois j'ai presque plaisir à les laisser prendre le dessus pour envoyer promener certaines personnes qui une fois savent que je suis enceinte le prennent moins mal comme ils se disent dans leur tête que justement ce n'est que mes hormones et que techniquement je ne le pense peut-être pas vraiment ou que je ne veux peut-être pas vraiment leur hurler dessus comme je le fais. Ah! Dans le fond, j'en profite gravement! Pour une fois que je le peux! Pourquoi me gêner pour le faire? C'est pas comme si certains ne se gênent pas pour être impoli en tout temps ou encore juste désagréable de nature. Moi, je ne le suis pas vraiment c'est juste mon gamin qui me rend ainsi par moment et faut clairement le souligner en plus.
Enfin bref, tout ça pour dire que la femme avec qui j'entre en collision, qui semble étrangement me connaître alors que pour moi son visage ne m'est pas franchement familier. Faut dire que la mémoire n'est pas vraiment mon plus grand point fort. Enfin, surtout si je ne vois pas la personne en question souvent durant un bon moment ou qu'elle n'a pas quelque chose qui fait en sorte qu'elle sort vraiment de l'ordinaire. Je me souviens encore du nom et des visages de plus habitués quand j'ai bossé dans ce vieux bar miteux en plein milieu de nul part pendant des années. Je me souviens donc encore de Barney parce qu'il est aveugle et que chaque fois qu'il entre dans une pièce, c'est inévitable, il renverse une chaise ou un table. C'est encore pire après qu'il est quelques verres dans le nez. Malgré tout, ce vieux a toujours été une personne aussi haute en couleur que sympathique. Il me manque comme Rosie avec ses histoires d'ex maris nombreux pour chacun des tatouages qui peintures sont corps. Elle a eu le dont de me décourager totalement des hommes encore plus que je ne le fus à l'époque. Certains de ses ex maris méritent plus que ce qu'elle leur a fait. Malgré tout, elle a toujours réussi à s'en sortir avec le peu de moyen et les quatre enfants qu'elle a élevé. Ce qui me fait bien rire surtout c'est le fait qu'aujourd'hui, presque tous ses enfants ont des boulots incroyable. J'ai rencontré une de ses filles lors de son passage. Elle est avocat et une foutu bonne à ce qui paraît. Elle a tenté de convaincre sa mère de quitté son bar, mais jamais Rosie ne va laissé quelqu'un prendre l'endroit de son vivant. C'est le genre de souvenir qui me fait sourire et me rappel que je n'ai pas que des mauvais moment là-bas.
Elle me ramène sur terre en me parlant à nouveau alors que mon esprit est partie dans le passée. « Félicitations à toi aussi ! J'ai arrêté parce que j'étais enceinte justement, mais j'espère reprendre par la suite. Tu sais c'est pour quand, toi ? » Je hoche d'abord la tête quand elle dit vouloir reprendre les cours après son accouchement. Très franchement, je parle assez rarement de trucs de femmes enceinte avec d'autres femmes comme moi... Je crois même que c'est la toute première fois et je ne suis pas totalement à l'aise. Je ne suis jamais à l'aise avec ce genre de conversation. Ce n'est pas vraiment nouveau faut dire. « Heu merci. Disons que je ne prévoyais pas le bébé avec mon boulot c'est un peu ... difficile d'avoir un enfant, mais je suis contente maintenant. On va reprendre un peu en même temps j'imagine. Je n'ai pas vraiment de date précise, mais c'est avril si tout ce passe comme prévu et toi? » J'enfonce ma main libre dans une des mes poches parce que je ne sais pas trop quoi faire avec et que je suis un peu nerveuse. « Comment est-ce que tu vas ? » La fameuse question qui tue. Avoué que cette question quand vous vous la faites poser et que vous êtes pas au top, ça vous emmerde toujours un peu. Moi, même quand je vais bien, c'est le genre de question que je déteste assez, mais j'y réponds tout de même parce que bon c'est pas franchement sa faute et on ne se connait quand même pas assez pour qu'elle soit au courant que de fait avec cette question. « Je vais bien. Disons que je me tiens tranquille pour des raisons plus qu'évidente et que le père du bébé est jamais bien loin. Et toi, comment ça va de ton côté? »
Quelle surprise d'entendre ces mots venus de sa bouche... Évidemment je ne la voyais pas avoir un enfant si jeune ni même y penser. Pas que je pense qu'elle fera une mauvaise mère mais certaines femmes ont parfois cette allure si particulière qui sied à la maternité, elles veulent être maman et ça se voit, ça transpire à travers leurs pores et leurs gestes. Un enfant reste un cadeau, quelle que soit les circonstances dans lesquelles il est conçu. « Je comprends... pour moi aussi c'était totalement inattendu. Mes études de médecine me prennent tout mon temps, un truc de dingue. Mais j'ai été malade, j'ai pris des antibiotiques et... voilà, enceinte. » Si Liam pouvait porter ce bébé à ma place, je suis sure qu'il le ferait, tout altruiste qu'il est. « J'en suis à environ deux mois je crois. En fait je n'ai pas pris le temps d'aller voir un médecin et je devrais probablement le faire assez vite, donc je ne connais pas la date du terme. » Et je ne suis pas sure de vouloir le connaître dans l'immédiat. Il faut encore que je me fasse à l'idée... Ce n'est pas juste un ventre qui va s'arrondir pendant plusieurs mois, parce qu'il y a un bébé là-dedans : il y aura les frais de santé, l'accouchement – oh mon dieu -, la fatigue accumulée, les nuits du bébé, le regard des autres... c'est énorme tout ça. Liam a de l'argent, bien sur. Quand il s'agira de pourvoir financièrement aux besoins du bébé la question ne se posera pas. Le salaire des résidants en chirurgie est modique, ce n'est pas avec ça que j'aurais payé quoi que ce soit. Il n'y a pas trente six mille raisons qui expliquent le peu de grossesses survenant pendant les études de médecine.
La mettre mal à l'aise avec ma question était loin d’être dans mes objectifs. Il ne l'était pas du tout, en fait. En général quand on a ce regard là après que quelqu'un ai posé LA question, c'est que ça ne va pas vraiment et qu'on ne sait pas comment le dire à notre interlocuteur. Ou bien qu'on est maladivement timide. Note pour plus tard : ne plus jamais lui poser cette question. J'aurais aimé avoir quelqu'un a qui parler des petits tracas de la grossesse, et là j'ai l'impression de m'y prendre de la pire des façons. Pourtant la jolie blonde répond que ça va. Je ne vais pas la pousser à me révéler quoi que ce soit, j'ai fait assez de bourdes comme ça. Je suis la seule des Jenkins a être si maladroite. Une flaque de peinture sur le plancher, et qui glisse dessus ? Hope. Des mites dans la maison, et à qui appartiennent les vêtements qui sont tout troués ? Hope. Ouais, chaque putain de fois, je suis maladroite au possible. « Oh il est du genre surprotecteur avec toi, c'est ça ? » je demande en riant comme si nous étions de bonnes copines bavassant des dernières rumeurs. « Liam est exactement comme ça aussi... c'est à la fois mignon et frustrant. Au moins je pourrais lui demander des massages de pieds quand les miens seront gonflés. » Je reprends mon café dans la main, ainsi que le bouquin que j'ai soigneusement sélectionné, puis je médite sur sa question. Il y a des pour et des contre, comme toujours. « Tout se passe plutôt bien. Évidemment, ça a été une surprise et j'en suis encore à me demander comment je vais m'en sortir. Mais ça devrait aller. Tu es venu acheter des bouquins de grossesse aussi, toi ? »
Pour dire que ce bébé fut une surprise est le plus grand euphémisme de l’année. Sérieusement, je sais que maintenant je dis être heureuse d’être enceinte et tout, mais pour le moment je sens toujours que si j’avais le choix à nouveau et bien… aussi cruel que ça sonne pour mon enfant à naître, je crois que je ferais en sorte que ça n’arrive pas. Une partie de moi s’en veut horriblement de penser ainsi parce que je l’aime déjà ce tout petit être vivant qui grandit avec moi et qui partage mon corps. J’aime bien l’appelé mon passager clandestin depuis un certain ce qui ne fait pas vraiment rire le père qui trouve le terme un peu insultant. C’est de mauvais goût, je suis prête à l’avouer un peu à contrecœur, mais tout de même avouer que c’est quand même très bien choisi comme surnom. Enfin bref, ce qui est fait est fait comme on le dit si bien et je ne peux pas revenir en arrière. « Je comprends... pour moi aussi c'était totalement inattendu. Mes études de médecine me prennent tout mon temps, un truc de dingue. Mais j'ai été malade, j'ai pris des antibiotiques et... voilà, enceinte. » Les études de médecine… sa me rappelle comment j’ai foutu ma vie en l’air alors que j’étais justement en train d’étudier dans ce domaine. « Ça ne doit pas être évident d’être étudiante et mère enceinte surtout en médecine. » Juste, être me semble déjà quelque chose de difficile à porter, peu importe le métier qu’on peut bien faire dans la vie. Mais au moins, quand on est deux c’est plus facile de tout gérer. Je suis contente de ne pas le faire seule malgré mes angoisses vis-à-vis du père du bébé. Il m’a dit qu’il ne va jamais me laisser tomber et que cet enfant ne va surtout pas grandir sans son père… mais tout de même… j’ai toujours peur qu’il disparaisse du jour au lendemain après avoir réalisé qu’il ne veut plus être parent. « J'en suis à environ deux mois, je crois. En fait je n'ai pas pris le temps d'aller voir un médecin et je devrais probablement le faire assez vite, donc je ne connais pas la date du terme. » Je hoche la tête tout simplement.
Je n’aime pas franchement parler du père du bébé parce que bon ça laisse croire que je suis en couple avec cet homme alors qu’en fait c’est très loin de la vérité. Il faudrait déjà que je sois dans les mecs pour que ça soit le moindrement crédible tout ça. « Oh il est du genre surprotecteur avec toi, c'est ça ? » Je me frotte les mains ensemble un peu nerveuses. « Carrément, mais c’est juste… on n’est pas un couple tu vois donc c’est un peu étrange. » Elle semble surprise par ma réponse, mais ne la commente pas et ne cherche pas à en savoir plus à mon plus grand plaisir. « Liam est exactement comme ça aussi... c'est à la fois mignon et frustrant. Au moins je pourrais lui demander des massages de pieds quand les miens seront gonflés. » Est-ce que ça me rassure de voir que le père du bébé ne semble pas le seul papa poule dans le coin? Un tout petit peu, mais encore. Je lui réponds en souriant. « Il y a toujours des bons côtés à tout. » Dans la poche de mon jean, je peux sentir mon téléphone vibrer. Je m’excuse d’un regard alors que je le sors de ma poche. En parlant du père, il a quelque chose à me montrer. Son texto est limite trop mignon pour être vrai. Il me demande de le rejoindre non loin dans moins de vingt minutes. « Tout se passe plutôt bien. Évidemment, ça a été une surprise et j'en suis encore à me demander comment je vais m'en sortir. Mais ça devrait aller. Tu es venu acheter des bouquins de grossesse aussi, toi ? » Mon attention revient à elle aussitôt. « Heureuse d’entendre que ça se passe bien. Pas vraiment, je suis venu chercher un livre sur l’Amérique latine pour une amie. Écoute Hope, je suis désolé, mais je dois te laisser. Je suis attendu, mais ce fut un véritable plaisir de parler avec toi. J’espère que le reste de ta grosse se passera bien. On se parle de nouveau un de ces quatre. » On se dit rapidement au revoir toutes les deux et puis je quitte la boutique après avoir été chercher le fameux livre en question.