Une heure s’était écoulée depuis qu’elle était arrivée à son bureau et Amy n’avait encore rien fait. Voyant le bazar qu’elle avait mis la veille avec tous ces papiers, la brune préféra se diriger dans la salle commune pour prendre un café. Elle croisa Ayleen avec qui elle bavarda pendant un petit moment avant de se retrouver avec le boss. Là, il était clair que le travail allait encore attendre. Ezra et Amy s’installèrent à table et si on ne les arrêtait pas, ils étaient partis pour discuter pendant des heures. Son meilleur ami n’étant pas là la veille, Amy se devait de lui raconter tous les petits potins du matin. Et la jeune femme ne manqua pas de lui parler du client mystérieux d’hier. Enfin, elle connaissait au moins son prénom, c’était déjà ça. Kenneth. Ce dernier c’était rendu au garage pour récupérer sa voiture après une révision. Et bien entendu, il faut passer par la Iver pour reprendre son bien. Comme pour chaque client, elle le reçut tout en se montrant agréable et souriante. Mais bizarrement, celui-ci ne fut pas réceptif. Oh non. Il ne lui adressa pas un mot, à part si ce n’était que des bégaiements. Aucun regard échangé, rien. Il baissait les yeux ou regardait ailleurs dès qu’Amelia prononçait un mot. Il était vraiment étrange et la situation commença à la mettre mal à l’aise. Il partit aussi vite qu’il était venu. Si bien qu’il en oublia sa facture. La poisse. La brunette essaya de le joindre par téléphone pour le prévenir, mais elle n’eut personne au bout du fil. Il y eut trois tentatives exactement et au bout de cette dernière, elle renonça. Amy expliqua à Ezra que ce type en question était vraiment bizarre, qu’il l’intriguait et que malgré tout, elle le trouvait assez à son goût. De quoi faire rire son meilleur ami, qui ne savait plus quoi faire d’elle. Il finit tout de même par lui suggérer une idée. Et s’il l’intriguait tant que ça, pourquoi ne pas aller directement chez lui et lui rendre sa facture ? Pas bête. Après tout, il y avait bien son adresse dans son dossier.
Et après quelques hésitations, Amelia se décida à se rendre au domicile du jeune homme. Elle ne faisait rien de mal et puis c’était un bon moyen pour le revoir. C’était aussi un excellent moyen d’échapper quelques heures de plus à sa pile de dossiers qui l’attendaient à son bureau. Et quelques instants plus tard, la voilà devant sa maison. Y aller ou pas ? Amelia prit une inspiration et fonça. Après tout, elle se retrouvait devant alors à quoi ça servait de reculer maintenant ? C’était ridicule. Et puis ce n’était qu’une histoire de facture. Au pire elle lui donne et elle repart aussitôt et elle en restait là. Rien de bien compliqué. Elle sonna. Une fois, puis une deuxième après quelques secondes de silence. Fallait-il encore qu’il soit là.. Et enfin, Kenneth pointa le bout de son nez. Amy sourit automatiquement, bien qu’elle fût légèrement gênée de cette visite improvisée. Le brun était surpris de la voir devant sa porte. Ouais, vu la tête qu’il faisait, Amy était la dernière personne à laquelle il s’attendait voir. « Bonjour Monsieur Wheeler, on s’est vu hier, je suis Amelia de chez Mecanor. » Elle passa une mèche derrière son oreille et poursuivit « Désolé de venir vous déranger, mais vous avez oublié ceci en partant. » Si brusquement. Ouais ça elle oublia de le préciser. Elle sortit la facture de son sac à main pour la lui tendre. Elle leva les yeux sur lui, toujours aussi craquant malgré son air désemparé. Quand il l’a regardé, elle avait l’impression d’être un extraterrestre, de venir d’une autre planète. Et ça, elle ne savait pas si elle devait bien le prendre ou pas.
Comme à ma grande habitude, je suis posé devant un jeu vidéo, seul. Pourquoi je précise que je suis seul ? Car Ellie a décidé d’après ces dires de ‘’parfaire sa vie sociale, car elle n’aimerait pas finir comme moi’’ je ne sais pas trop comment je dois le prendre, mais bon, je reste seul comme souvent. Pas que ça me dérange, au contraire, je n’ai pas ma grande sœur qui me hurle dans les oreilles que je gaspille mon temps avec des conneries. Mangeant des chips trempés dans une sauce soja, pas trop dégueulasse, je continue mon combat dans mon jeu. Je gagne pour troisième fois d’affilés, faut dire que je suis devenue agile des pouces, d’ailleurs c’est sûrement les doigts les plus robustes de toute ma main. Je suis en plein combo de la mort quand la sonnette de la porte retentit. « Ellie ! La porte ! » je me souviens alors qu’elle n’est pas là et que je suis seule. Comme quoi, ma sœur sert quand même à beaucoup de chose dans cette maison. Entre la porte qui sonne tous les cinq minutes et la cuisine rempli de bons aliments dont je ne sais pas me servir, faut dire qu’elle sert vachement ma sœurette.
Je finis par jeter ma manette lorsque la porte sonne de nouveau, me disant que c’est le destin : Je dois aller ouvrir cette porte, c’est ma destinée, puis je me dis aussi que je passe peut-être un peu trop de temps sur mes jeux à parler comme ça. Je me dirige vers la porte que j’ouvre sans trop savoir ce qui m’attends derrière quand soudain je vois Pandora, la déesse de la planète Ipsos. Ce n’est pas la première fois que je la vois, je l’ai rencontré la veille, au garage que m’avait conseillé je ne sais plus trop qui afin de faire réviser mon vieux taudis. Enfin, pour ma part, je ne trouve pas que ma voiture est un vieux taudis. Certes, elle a fait de la route, mais justement je ne la vois pas me lâcher maintenant. Bref, Pandora était assise dans ce bureau, dans ce garage. Qu’est-ce qu’elle faisait là ? Je n’en avais aucune idée, simplement, elle me tendait ma facture avec ce magnifique sourire, comme dans mon jeu. Ce n’était pas possible qu’elle soit réelle, n’est-ce pas ? La seule chose que j’ai su faire en plus de bégayer, ce fut de m’enfuir à toutes jambes sans prendre les feuilles qu’elle me tendait. Et voilà qu’elle se trouve devant moi, de nouveau à me tendre ma facture en se présentant sous le nom de Amelia. C’est vrai que je devrais sortir de ma tête le fait qu’elle s’appelle Pandora, mais qu’il s’agit bien d’une véritable personne. Pourtant dès que mes yeux rentrent en contact avec les siens, je suis tout troublé, encore pire que lorsque je parle à une autre femme. Déjà qu’à la base c’est une catastrophe mes rapports avec les femmes, alors j’imagine mal avec elle. « Désolé de venir vous déranger, mais vous avez oublié ceci en partant. » Et là, je ne sais pas ce qui me prends, une crise de panique ou alors mon cerveau m’a lâché un quart de seconde, mais je lui ferme la porte au nez. Je reste derrière ma porte durant dix secondes. Comme ça, dix secondes ça à l’air court, mais en fait c’est vachement long. Je finis par rouvrir la porte et je vois qu’elle se trouve toujours face à moi, l’air vachement surpris. Je me gratte la tête, assez gêné avant d’ouvrir la bouche. « Désolé d’avoir fermé la porte … euh … Comme ça … » J’ai l’air d’un gros débile, non je n’ai pas seulement l’air, j’en suis un. Je suis vraiment stupide. « Écoutez, vous n’avez qu’à entrer … Je vous offre un café, du thé … Ou des chips ? » Oui, je suis toujours aussi bête, pourquoi je lui propose ça ? Je ne sais même pas faire fonctionner la machine de ma sœur.
Enfin elle prit son courage à deux mains pour aller le voir. Ce n’était pas vraiment quelque chose qu’Amelia faisait habituellement et elle avait peur qu’il la prenne pour une folle, pour une harceleuse. Parce que oui, en temps normal, la brune aurait envoyé sa facture par courrier et puis basta, l’affaire serait réglée. Mais là, le jeune homme en question l’avait intrigué. Amy avait même encore du mal à comprendre ce qu’il s’était réellement passé. Elle n’avait jamais eu à faire avec un client qui se comporte comme ça avec elle. Des dragueurs, des femmes qui ne comprennent rien, des plaintes, des gens chaleureux, mais jamais personne pour la fuir comme la peste. Ouais, ce fut bien le seul. Si bien qu’il arrivait à l’intriguer pour en venir à aller jusqu’à chez lui. Et une autre question lui vint en tête. Et si ce n’était pas lui qui venait lui répondre ? Et s’il n’était pas là ? Et si c’était sa petite-amie ou sa femme qui se présentait à sa place ? Son excuse pour se rendre à sa porte était un peu bidon, fallait l’avouer. Enfin c’était toujours une bonne excuse, il était possible que le garage rende ce genre de service, mais oui c’était bidon.
Arrivée devant chez lui, elle finit par sonner. Et ce fut au bout de la deuxième sonnerie que la porte s’ouvrit. Ouf, c’était lui. La belle commença alors par se présenter et expliquer la raison de sa venue. Amy lui tendit sa facture, le sourire aux lèvres. Elle ne regrettait pas finalement d’être venue. Après tout, c’était une visite toute bête qui lui permettait de le revoir. Mais la porte se referma sur elle. Là par contre, la jeune femme ne comprenait vraiment plus rien. Faisait-elle si peur que ça ? Elle venait à peine de montrer la facture que Kenneth l’envoya bouler. Du moins ce fut ce qu’elle comprit en se retrouvant face à la porte. Elle haussa les sourcils, ne comprenant pas du tout ce qu’il venait de se passer. Encore si elle était désagréable, irritante ou alors faisant partie d’une secte, elle aurait compris pourquoi on lui claque la porte au nez, mais là.. Amy baissa le bras qu’elle tendait encore et commença à remettre le bout de papier dans son sac. Elle n’y croyait pas. Au pire il aurait pu prendre la facturation et ensuite mettre un terme à l’échange, mais même pas. Kenneth se montra plus.. Direct. C’est alors qu’il ouvrit à nouveau. Amelia vit réapparaitre le visage de son interlocuteur. Elle voulut demander aussitôt ce qu’il s’était passé, mais ce fut pour une fois lui qui fit le premier pas. Enfin elle entendit le son de sa voix. « Désolé d’avoir fermé la porte… euh…Comme ça… » Elle resta sans rien dire, attendant de voir s’il y aurait une suite. Et heureusement ce fut le cas. Kenneth l’invita à entrer pour boire un verre ou bien même manger. Amy sourit à sa proposition et regarda derrière lui. Elle tentait d’apercevoir s’il y avait d’autres personnes que lui à l’intérieur ou pas. « Euh oui pourquoi pas, enfin je ne veux pas déranger. » Il secoua la tête et la laissa entrer. « Okay.. Je ne dis pas non à un petit thé alors. » Ils arrivèrent directement dans le salon où elle put constater qu’il était en pleine partie de jeu-vidéo. « Sympa chez vous. Vous y vivez seul ? » Okay si elle continuait, Amy allait passer pour une vraie allumeuse avec des questions de ce genre. « Enfin ça ne me regarde pas désolé.. » Et là voilà qui tentait de se rattraper. Sa curiosité la rattrapera un jour. Elle sortit une nouvelle fois le bout de papier de son sac. « Tenez au fait, la facture. »
Ce qui m’a pris en refermant cette porte sur sa tête ? Même avec des années à me poser la question, je n’aurais jamais de réponse. A vrai dire, je ne suis pas quelqu’un de réactif, je ne m’attendais pas à ce qu’elle vienne sonner à ma porte et que je me retrouve de sitôt face à elle, quoique, après avoir fui le garage sans prendre les papiers qu’elle me tendait, j’aurais dû m’attendre à ce qu’elle veuille tout de même me les faire parvenir. Mais j’aurais pensé qu’elle aurait estimé préférable de me les envoyer par voie postale et non en face à face. C’est pour ça que j’ai réagi sans la moindre réflexion. Pour me faire pardonner, je ne trouve rien d’autres que de la faire entrer, même si je pense que ça ne va pas arranger la situation, je serais toujours aussi troublé d’avoir la déesse Pandora dans mon salon. Elle passe devant moi, je me colle le plus possible au coin de la porte, pour éviter le moindre contact avec elle, histoire de ne pas être troublé d’avantage, puis je ferme la porte derrière elle. Elle veut que je lui fasse du thé, j’avance alors derrière elle, en me grattant la tête. « Euh … Je sais faire que du chocolat chaud, mais tu peux m’apprendre si tu veux … » Est-ce que je viens vraiment de lui dire ça ? Ça vous arrive souvent d’inviter quelqu’un chez vous et d’envoyer l’invité se faire sa propre boisson ? C’est exactement ce que je viens de faire, je dois passer pour un débile. J’aurais vraiment dû regarder Ellie se faire son petit thé quotidien avant d’aller au lit. Je vois dans son visage qu’elle inspecte ma maison et je ne sais pas pourquoi, mais je prie de tout cœur pour qu’elle valide la demeure, comme si elle comptait l’acheter. Elle complimente alors la maison de Ellie, qui techniquement n’est pas la mienne, mais je vais pas commencer à raconter mes malheurs à une personne qui en plus m’intimide. Elle me demande alors si je vis seul et n’importe qui aurait trouvé cette question surprenante, mais pas moi, j’ai même l’impression que c’est normal qu’elle pose cette question, vu que je ne suis pas chez moi. Enfin pas techniquement. « Non, c’est la maison à ma sœur, je vis avec elle depuis deux ans et … » Je décide de m’arrêter, parce que je rends compte que je passe vraiment pour le looser par excellence. J’ai trente-trois ans et je vis encore chez ma sœur. On peut presque m’appeler Tanguy. Gêné, je me mets alors à rire comme un abruti. Elle me tend alors la facture, que je lui prends précipitamment, pour ne pas avoir de contact avec sa peau, de peur qu’il se passe quelques choses. Je ne sais pas trop ce qui pourrait arriver, mais je ne veux juste pas prendre le risque, je sens d’ailleurs déjà que mes joues sont brûlantes. « Merci pour … Pour la facture. » dis-je en bégayant péniblement. Je marche alors vers la cuisine, me secouant la tête pour arrêter de passer pour un idiot et j’essaye de chercher de quoi on a besoin pour faire du thé. Je penserais à autre chose comme ça.
Une fois entrée à l’intérieur, Amy ne savait plus du tout si c’était une bonne idée ou pas de l’avoir retrouvé. Enfin ce qui lui faisait penser ça, c’était la façon dont il venait de l’accueillir. Parce que bon, se prendre une porte dans la tronche –pas littéralement bien entendu et heureusement pour elle, ce n’était pas exactement ce à quoi elle s’était attendu. Elle avait imaginé des retrouvailles.. Différentes allons-nous dire. Surtout qu’il ne la connaissait pas, alors pourquoi agir ainsi avec elle ? Fallait avouer qu’Amy était un peu paumée. Pourtant, elle venait d’entrer dans sa demeure. La brune opta pour un thé. Surprise dans un premier temps, elle finit par rire à la réponse du garçon. C’était soit un chocolat chaud, soit elle devait l'initier à faire du thé. Ça, la jeune femme ne s’y attendait pas. « Je crois qu’il ne me reste plus qu’à t’apprendre alors.. » Amy sourit. Elle ne pensait pas qu’un jour elle devrait apprendre à faire chauffer de l’eau à un inconnu dans sa propre maison. A croire qu’il fallait bien une première fois à tout. Heureusement, ce n’était pas bien compliqué. Tant que ce n’était pas de la vraie cuisine, l’eau ça, elle savait au moins gérer et ne pas passer pour une tâche. Car oui, la belle était un véritable cauchemar dès qu’il était question de cuisiner. Elle s’y prenait mal et s’en était inquiétant. C’était à se demander comment elle avait réussi à ne pas empoisonner sa fille depuis tout ce temps. Un vrai miracle. Anyway. Elle examinait la pièce dans laquelle elle se trouvait et ne put s’empêcher de faire un compliment. Et sans réfléchir, Amelia lui demanda s’il vivait seul ou non. Oui ça pouvait paraître bizarre et intéressé, mais c’était sorti tout seul. Elle espérait juste qu’il ne le prenne pas mal. « Non, c’est la maison à ma sœur, je vis avec elle depuis deux ans et… » Il s’arrêta net. Amy attendait une suite, mais apparemment il n’y en avait pas. Elle voulait lui demander de poursuivre, sauf qu’elle allait devoir se contenter de si peu. Amy changea alors de sujet en lui ressortant sa fameuse facture.
Il partit soudainement sans rien dire. Amy pensa alors qu’il l’abandonnait une nouvelle fois mais elle le vit se diriger vers ce qui ressemblait à une cuisine. Ah oui, le thé. La jeune femme vint alors le rejoindre pour l’initier à la boisson la plus simple du monde. Il fouillait dans ses placards et Amy se demandait en voyant la théière trôner sur la gazinière s’il savait vraiment ce qu’il était en train de chercher. « On va avoir besoin de ça je crois. » Elle s’approcha et vint prendre la théière pour y mettre de l’eau à l’intérieur. Ensuite elle la replaça sur une plaque. « Et voilà ! Par contre je te laisse gérer pour allumer, je ne sais pas comment la tienne marche. » Amelia le laissa allumer la gazinière pour que l’eau puisse chauffer. « Par contre, tu aurais du thé ? » Un sourire se dessina sur son visage, se demandant si au moins il en avait. Parce que de l’eau chaude ? Pas très goûteux. Pendant que Kenneth se remis dans ses recherches, la brune s’appuya sur le comptoir. Elle le regardait faire, une question en tête qui n’arrêtait pas de revenir. « Au fait.. Pourquoi tu agis comme ça avec moi ? Je sais qu’on ne se connaît pas, mais.. Je fais si peur que ça ? »
J’invite la créature qui m’intimide beaucoup à rentrer dans la maison de ma sœur et alors qu’elle m’explique qu’elle aimerait du thé, je lui réponds que je ne sais faire qu’une seule boisson chaude qui n’est pas celle demandé et que si elle veut vraiment du thé, il ne lui reste plus qu’à le faire elle-même. Bien sûr, je lui dis ça moins directement, je bégaye même, me sentant honteux de ne pas pouvoir lui faire simplement un thé, alors que lorsque Ellie le fait ça m’a l’air tellement simple. Je l’informe aussi suite à sa question qu’il ne s’agit pas de ma maison, mais celle de ma grande sœur. Je m’interromps, car je sens que j’ai l’air assez débile comme ça sans en rajouter une couche. Je crois que j’aurais été une fille et un garçon m’aurait dit ça, je l’aurais trouvé tellement minable, c’est pour ça que je ne préfère pas lui donner la raison qui fait que je me retrouve à Brisbane, elle me trouverait encore plus désespéré que j’en ai l’air.
On se retrouve alors dans la cuisine, à la recherche de je ne sais même pas quoi. Qu’est-ce qu’on utilise pour faire du thé ? Alors que je retourne l’un des tiroirs à la recherche d’un produit magique où il serait indiqué son utilité, la jeune femme derrière moi m’indique qu’on aura besoin du machin qui trône sur la gazinière. Je n’ai pas l’air idiot. Me grattant l’arrière de la tête, je me tiens derrière elle, en preuve de soumission, me disant que de toute manière je ne serais pas très utile, puisque je ne sais pas quoi faire pour l’aider. Elle prend simplement la chose qu’elle remplit d’eau avant de la remettre sur la plaque. « C’est aussi simple que ça ? » je lui demande, pas convaincu, me disant qu’il reste sûrement beaucoup d’étape avant qu’elle ait son thé. J’allume la plaque, satisfait d’enfin pouvoir faire quelques choses pour la jeune femme. Elle finit par me demander si j’ai du thé et là, je reste pantois. Je pointe du doigt l’eau qui se mets à chauffer sur la plaque. « Bah, ce n’est pas ça le thé ? » j’ai l’air d’une vraie tarte, je me sens comme un gros con. Lorsqu’elle m’explique enfin que ce n’est pas suffisant, qu’il manque des sachets, je me mets à nouveau à la recherche de ça dans les placards et je finis par trouver toute une collection de thé. Je lui sors les différentes boites que je pose devant elle. « Tu as l’embarras du choix, apparemment. » Elle me demande alors pourquoi j’agis comme une vraie poule mouillée avec elle lorsque je la croise, comme au garage ou tout simplement lorsque je lui ai bêtement claquer la porte au nez il y a moins de cinq minutes. Comme à chaque fois que je suis gêné, mon nez se plisse et je me gratte l’arrière de la tête en regardant vers le bas. « Ce n’est pas contre toi tu sais … Mais si je te donne la raison … Tu vas me prendre pour un débile. » C’est sûr qu’après lui avoir dit ça, elle va vraiment chercher à avoir la raison maintenant. T’es vraiment un imbécile Kenneth. Tapant nerveusement le bord de la table, je n’ose toujours pas la regarder dans les yeux. « En fait, tu ressembles à une personne que … Que je connais et ça me trouble … Un peu. » Je ne mens pas, mais j’omets quelques détails pour pas qu’elle puisse penser que je suis qu’un simple geek désespérant. Je la regarde enfin droit dans les yeux pour voir sa réaction et j’adopte un petit sourire timide sur les lèvres. « J’espère que tu ne m’en voudras pas trop pour mes drôles de réactions que j’ai pu avoir envers toi. » A vrai dire, mon but n’était aucunement de la vexer.
Arrivée dans la cuisine, il était temps pour elle de lui enseigner comment faire du thé. Pas bien compliqué, mais apparemment Kenneth n’en avait jamais fait de sa vie. Pas de malaise, c’était une tâche simple à faire pour la Iver. Elle prit alors la théière et mis l’eau pour faire chauffer. Une théière dans la cuisine, elle pensa aussitôt que c’était sa sœur qui devait l’utiliser et donc une chance pour elle, le thé serait au rendez-vous. Kenneth, surpris après avoir allumé la gazinière demanda si c’était aussi simple que ça. Amelia ne put s’empêcher de laisser apparaître un sourire, amusée par la situation. « Aussi simple que ça oui, tu pourras en faire à ta sœur à présent. » La jeune femme demanda tout de même ou se trouvait les sachets de thé et s’il en avait. Parce que bon boire de l’eau chaude, bof quoi. « Bah, ce n’est pas ça le thé ? » Elle ne put s’empêcher de rire. Apparemment il avait encore pas mal de chose à apprendre. « On va dire que c’est toujours meilleur quand c’est aromatisé. » Dit-elle pour conclure. Le Wheeler se mit alors à chercher après une boite ou du moins quelque chose qui contenait les sachets. Et miracle, il finit par trouver. Plusieurs boites et saveurs à sa disposition, Amelia finit par prendre ce qu’elle avait l’habitude de choisir, du thé à la menthe. Peut-être le plus simple de tous, mais c’était celui qu’elle préférait. « Tu ne veux pas en prendre un aussi pour goûter ? Ça te changera du chocolat. » Lui demanda-t-elle. Mais la brune semblait vouloir également une autre réponse. Ça la démangeait et Amelia finit par se lancer. Pourquoi agissait-il ainsi avec elle ? Qu’avait-elle bien pu lui faire pour qu’il soit comme ça à son égard ? C’était troublant, perturbant pour Amy car après tout, ils ne se connaissaient pas. Kenneth ne savait rien de la brune alors le voir aussi distant, bizarre, ça avait don de l’intriguer. Elle se demandait ce qu’elle avait bien pu faire de mal et peut-être arranger les choses, clarifier la situation pour pouvoir avancer.
« Ce n’est pas contre toi tu sais … Mais si je te donne la raison … Tu vas me prendre pour un débile. » Il l’intriguait davantage. Elle fit un signe de tête, l’air de dire qu’il pouvait poursuivre. « En fait, tu ressembles à une personne que … Que je connais et ça me trouble … Un peu. » Là, c’était plus clair. Enfin elle avait sa réponse et elle pouvait mieux comprendre. « Oh.. je vois. » « J’espère que tu ne m’en voudras pas trop pour mes drôles de réactions que j’ai pu avoir envers toi. » Elle lui sourit, simplement. Voilà qui la rassurait au fond. « Non, du tout. Je comprends mieux maintenant, enfin je pense.. J’arrivais juste pas à comprendre pourquoi tu étais comme ça avec moi. » Mais ce qu’elle se demandait à présent, était à qui pouvait-elle bien ressembler pour que ça le perturbe autant. Etait-ce une ex petite-amie, une amie proche, quelqu’un de sa famille ? En tout cas il s’agissait sans doute de quelqu’un qui ne le laissait pas indifférent. « Et je peux savoir qui est cette personne ? » Oui elle était curieuse jusqu’au bout. « Elle ne vit pas ici ? » Si ça se trouve il parlait peut-être d’Amber, sa sœur. Elles se ressemblaient certes, mais bon pas non plus comme deux gouttes d’eaux, donc ça m’étonnerait. Elle prit alors des tasses qu’elle trouve à sa portée et versa l’eau chaude. Elle y ajouta son sachet et désigna sa tasse au jeune homme. « Tu vois, ce n’était pas si compliqué. Tu sais faire du thé maintenant. »
Si j’aurais pensé faire du thé un jour. Ce n’est pas une boisson que j’affectionne vraiment, par rapport à Ellie qui s’en fait une tasse tous les soirs. C’est bien pour ça que je ne me suis jamais intéressé à sa préparation, sauf que là se trouve une jolie fille dans ma cuisine qui réclame ça, alors j’ai intérêt à m’appliquer, mais surtout à l’écouter. Alors que je suis prêt à retenir toutes ses indications, elle me dit simplement qu’il faut faire chauffer de l’eau dans ce gros bazar, j’en reste pantois. Je lui demande si c’est bien tous ce qu’il faut faire et elle me confirme que oui. « Grâce à toi, j’ai appris quelques choses d’important dans ma vie. » C’est vrai qu’il s’agit d’une petite boutade, mais maintenant que je sais faire du thé, lorsque ma sœur va piquer des crises, il me suffira de lui en faire une tasse et alors là, je serais tranquille pendant un certain temps. Cette fille me sauve simplement la vie en m’apprenant une chose qui semble basique pour elle. Alors que je suis déjà tout enthousiaste à l’idée de savoir faire du thé, elle me demande des sachets. Je perds alors tout entrain en lui demandant si ce n’est pas ce qu’on vient de faire le thé et elle me répond que c’est quand même meilleur aromatisé. C’est vrai que de l’eau chaude ça ne doit pas être terrible et quand Ellie boit ses préparations à côté de moi, elles ont toujours des odeurs différentes. Je cherche après ce dont elle a besoin et lui sort un coffret collector, là, elle n’a que l’embarras du choix. Elle me propose d’en prendre un également et je n’ose pas refuser. C’est marrant, parce que je suis chez moi, mais j’ai peur de la déranger ou de refuser quelques choses de sa part. « Euh … Oui. » Je regarde alors rapidement les différents goûts qui trône sur la table et attrape un qui ne m’a pas l’air trop horrible. « Je vais prendre à la vanille. » et je lui tends, frôlant alors sa main ce qui me fait monter le rouge aux joues.
Elle en vient à me parler du pourquoi de mon comportement. C’est vrai que de son point de vue, elle doit me prendre pour un malade mental. Je ne peux que comprendre qu’elle attend des réponses de ma part, ce que je lui donne sans rentrer dans les détails pour pas qu’elle me prenne pour un cinglé. Après ma révélation, elle semble un peu rassurée, en disant qu’elle comprend. Mais voilà qu’elle me demande à qui elle ressemble et si cette personne vit à Brisbane. Je me sens soudainement très gêné, d’ailleurs je me mets à gratter la tête en regardant un peu dans tous les sens, sauf sur elle. Comment je peux me sortir d’une telle situation sans passer pour un fou ? N’étant pas un grand menteur, vaincu, je lui dis l’entière vérité. « En fait, tu ressembles à la déesse d’un de mes jeux vidéo. » Je n’ose plus la regarder droit dans les yeux, de peur de voir sa réaction. Je me contente de regarder ses mains qui sont occupés par les tasses et ne plus jamais lever la tête. Avoir l’air plus stupide que stupide, c’est possible ?
Elle voulait percer l’abcès. Le fait qu’il se comporte ainsi avec elle n’était pas normal. Il lui fallait des réponses et plus elle avançait dans son questionnement, plus Amy était servie. La jeune femme ressemblait apparemment à une femme qu’il connaissait. Voilà pourquoi Kenneth semblait autant perturbé. Ça, Amelia pouvait le comprendre. Surtout s’il était proche de la fille en question. Parce que voir le double d’Ezra ou encore Emilio, pas sûre que la brune se comporte normalement avec eux. Ça pouvait être déstabilisant et elle essayait de se mettre à sa place. Voilà qui expliquait pas mal de chose en fait. Depuis la rencontre au garage il agissait bizarrement avec Amelia. Elle se demandait donc qui était cette fille, parce que bon, pour que ça le perturbe autant, il devait bien y avoir quelque chose derrière. Ça ne pouvait pas être qu’une simple connaissance. Il devait y avoir un passé, une histoire pour que le jeune homme se comporte ainsi avec Amy. Certes la timidité y jouait, mais elle pensait que ce n’était pas tout. « En fait, tu ressembles à la déesse d’un de mes jeux vidéo. » Amelia se retenait de rire. C’était donc ça le grand mystère ? Elle haussa les sourcils, s’attendant à tout sauf à cette réponse de sa part. Il fallait avouer qu’elle ne l’avait pas vu venir. « Sérieusement ? » Un léger rire lui échappa. Kenneth était encore plus gêné que tout à l’heure. Il ne savait plus où se mettre et s’il y avait un trou à souris, il se serait bien cacher dedans. « Whoua je n’étais pas au courant de ça. Il va falloir que je demande un droit à l’image. » Finit-elle par lancer pour plaisanter et surtout détendre l’atmosphère.
C’était drôle de le voir comme ça, du moins c’était mignon à voir. Il avait l’air d’un grand enfant. Il n’osait même plus la regarder. Pourtant, Amelia n’était pas du genre à se moquer des gens. Surtout pour ce genre de chose. Au moins grâce à lui, la belle venait d’apprendre qu’elle faisait partie d’un jeu vidéo. Elle pourrait s’en vanter auprès de ses amis. « Et tu aurais le jeu en question ? » Elle sourit à Kenneth, se rapprochant de lui. « Histoire que je vois si je ressemble vraiment à cette déesse. » La jeune femme prenait ça à la rigolade. Après tout, s’il la comparait à une déesse, c’était un compliment. Et pour ça, elle ne pouvait pas lui en vouloir. Après une légère hésitation, il l’entraîna avec lui à nouveau dans le salon. Amelia s’installa dans le canapé, la laissant chercher dans tous ses jeux-vidéos. Il en avait des tonnes. Même son frère qui aimait y jouer n’en avait pas autant. C’était impressionnant. « Tu trouves ? » Demanda-t-elle après avoir bu une gorgée de son thé. Il l’avait intrigué et maintenant elle avait hâte de voir à quoi elle ressemblait à l’écran. « J’espère au moins que c’est une guerrière, pas une fille qui meurt au bout de trois secondes. » Elle rit de nouveau. Bah oui tant cas faire.
C’est vrai que je me comportais comme un malade avec elle depuis le début. En y pensant, s’en était presque effrayant et je me mets à sa place en me disant que je n’aurais jamais osé rentré dans la maison d’un malade tel que moi. Elle doit être vraiment courageuse, même si c’est vrai que je ne suis pas si fou que ça, juste un peu perturbé par sa présence, rien de bien grave. Quand elle me demande de lui dire la vérité, je reste quand même un peu sur les réserves, en lui disant le minimum -simplement qu’elle ressemble à quelqu’un que je connais, rien de plus. Mais comme je pouvais m’en douter, elle veut en savoir plus. N’étant pas habitué aux mensonges ou étant plutôt un piètre menteur, je ne peux m’abstenir de lui dire la vérité et je m’attends alors à ce qu’elle se moque de moi. Déjà lorsqu’elle rit, j’ai déjà les bouts des doigts qui deviennent tout moites, mais son rire ne semble pas si méchant. Ce n’est pas un ricanement de sorcière ou même le rire maléfique que peut parfois avoir Ellie lorsqu’elle se moque de moi pour diverses raisons. Elle me demande si c’est sérieux et je ne peux que hocher la tête pour confirmer ça, n’étant plus très à l’aise à parler maintenant. « Whoua je n’étais pas au courant de ça. Il va falloir que je demande un droit à l’image » Je suis soulagé par sa réponse, à vrai dire, elle arrive même à me détendre au point que je ris timidement de sa blague. Elle me demande si j’ai le jeu en question et je me mets alors à m’agiter. « Bien sûr, j’y joue tout le temps, j’adore ce jeu. » Je fonce alors vers le salon, oubliant de dire à la jeune femme de me suivre, mais elle semble très bien le comprendre par elle-même, car elle est juste derrière moi au moment où je m’accroupis, pour sortir le cd de sa boite et le mettre dans la console. Elle me demande alors si c’est une guerrière et pas une fille qui meurt au bout de trois secondes et là, je me mets à rire de bon cœur. « Ni l’un ni l’autre à vrai dire. En fait, le personnage principal est l’un des gardiens de la déesse. Elle a été enlevée par une planète ennemie et le but c’est d’aller la sauver. Mais quand y a les cinématiques, elle a l’air pas mal courageuse quand même. » Le jeu se lance et comme à chaque fois qu’il commence, une courte vidéo expliquant là où en était se mets en route et avec chance on va la déesse en gros plan. Je la fixe un instant avant de tourner la tête vers la vraie, en chair et en os qui se trouve dans mon dos, puis je regarde de nouveau l’écran avant de sourire bêtement. « Franchement, vous vous ressemblez comme deux gouttes d’eau, c’est vraiment troublant. » Je me relève pour boire mon thé, en n’oubliant pas de faire une grimace au passage. Ce n’est vraiment pas une boisson que j’affectionne. Mais alors, pas du tout. Je ne peux cependant pas perdre mon sourire, car je suis content qu'elle ne me traite pas comme un malade ou qu'elle ne se soit pas moqué de moi. Depuis que cette fille, à Melbourne, c'était moqué de moi, quelques années auparavant, je n'avais plus une once de confiance en moi. Et avec ce genre de vie de geek, j'ai toujours peur que la personne en face de moi, fille ou garçon, se fiche de moi.
Amy était de plus en plus intriguée par le jeu en question. Et pour avoir plus de réponses, elle demanda à Kenneth s’il avait le jeu dans lequel cette fameuse déesse était. Pas une ni deux, le jeune homme partit en direction du salon après lui avoir donné confirmation. Amelia le suivit, commençant à être habituée par ses départs imprévus. A croire que c’était un sale tic qu’il avait. Arrivés au salon, les deux s’installèrent et le brun lança le jeu. La Iver trouvait ça amusant qu’on puisse la confondre avec un personnage de jeu vidéo, se demandant en quoi elles pouvaient bien se ressembler. Elle n’était pas très jeu et n’y connaissait rien. Amy savait juste que depuis le temps où elle jouait à la sega avec son frère, les images, les personnages, tout ça avait bien évolué. Ça n’avait plus rien à voir même. Rien qu’à voir les jeux de sa fille. Elle lui avait offert pour son anniversaire un jeu dans lequel Lily devait s’occuper d’un chien, un chat ou un poney. Vu la qualité, Amy se disait que ce n’était même plus la peine de lui en offrir un vrai. Elle s’en occupait et ça ne salissait pas l’apart’. Parfait. Enfin tout ça pour dire, qu’elle s’attendait à retrouver quelque chose de vraiment ressemblant. Ou pas, c’était la surprise. « Ni l’un ni l’autre à vrai dire. En fait, le personnage principal est l’un des gardiens de la déesse. Elle a été enlevée par une planète ennemie et le but c’est d’aller la sauver. Mais quand y a les cinématiques, elle a l’air pas mal courageuse quand même. » Lui répondit le garçon après lui avoir demandé ce que son sosie faisait dans le jeu. Elle s’attendait à une warrior, une vraie guerrière, mais rien de tout ça. La déesse était la jouvencelle en détresse. Dans un sens, ça ne l’étonnait pas tellement.
Le jeu ce lança et la ‘bande-annonce’ apparut. Et là, Amelia pu la découvrir. Bien qu’elle était sceptique, il fallait reconnaître que Kenneth avait raison. Elle lui ressemblait. « Franchement, vous vous ressemblez comme deux gouttes d’eau, c’est vraiment troublant. » Amy attendit que cela se termine pour enfin prendre la parole. « Wouah.. Je dois avouer que je ne m’attendais pas à ça.. Je suis choquée. » Amy s’était toujours demandé si un jour elle rencontrerait quelqu’un qui lui ressemble. Un jour, en la croisant dans la rue, mais certainement pas dans un jeu-vidéo. Elle continua de fixer l’écran, avant de le voir se lever pour finalement grimacer en buvant une gorgée de son thé. Amelia ne put s’empêcher de sourire en voyant sa tête. « Je vois que ça ne passe pas.. » Elle rit légèrement, puis lui fit signe de s’asseoir à ses côtés sur le canapé. Kenneth lança ensuite une partie et au bout de quelques minutes, la jeune femme tendit sa main. « Je peux ? » Lui demanda-t-elle, espérant qu’il lui passe la manette pour tester le jeu et aller délivrer son double. « On ne peut pas y jouer à deux sinon ? » Oui, c’était toujours mieux que d’aller retourner bosser, il fallait le reconnaître. Et puis Kenneth avait l’air bien sympa, malgré ses pulsions inattendues.
Je me sens beaucoup plus à l’aise aux côtés d’Amelia. Dire que quelques minutes en arrière, j’en étais à lui fermer la porte au nez et à bégayer dès que c’était à moi de prendre la parole et voilà que j’en étais à lui confier sa ressemblance frappante avec la déesse Pandora. J’allume très rapidement la console de jeu pour lui prouver que je ne mens pas et qu’elle a vraiment une ressemblance. La cinématique se lance et je fixe alors l’écran, avant de fixer Amélia qui semble perplexe. Je tourne alors de droite à gauche, pour comparer les deux, mais rien à dire, c’est son portrait quasi identique, alors pourquoi elle n’a pas l’air de penser que c’est le cas ? Et pourtant lorsqu’elle prend la parole, je me rends compte qu’en fait elle est d’accord avec moi et qu’elle est en vérité choquée de cette ressemblance. « Tu vois, je ne mentais pas. » lui dis-je en rigolant, avant de reprendre. « Je suis sûr qu’ils ont dû tomber sur une photo de toi et qu’ils s’en sont inspirés pour faire leur personnage. » Ça ne pouvait être que ça, la personne qui s’était amusé à faire les dessins des personnages ne pouvaient pas évoquer la simple coïncidence, car je n’y crois vraiment pas. Elle remarque que le thé a dû mal à passer et c’est le cas. Je n’ai jamais trouvé une boisson aussi infecte, mais c’est normal. Je ne bois pas beaucoup d’eau en temps normal, étant un accro des boissons gazeuses en tout genre. Alors de l’eau chaude avec simplement un sachet qui permets d’aromatiser le tout, c’était sûr à 90% que cela ne me plaise pas. « Oui, je pense que je vais continuer à boire des chocolats chauds toute ma vie. » Tel est mon destin apparemment. Je m’assois à ses côtés, sur le canapé après qu’elle m’y est invité, me demandant si elle peut jouer. Je lui tends alors la manette, toujours content de voir que les filles jouent à la console. Elle me demande si on ne peut pas jouer à deux et je secoue la tête positivement. « Si, attends je branche la deuxième manette et on va pouvoir être coéquipier. » Je mets mes paroles à exécution en attrapant la seconde manette et la branchant, faisant en un simple geste les réglages nécessaires et je me réinstalle à côté d’Amélia. Je lui explique comment jouer rapidement, elle a l’air de bien se débrouiller au bout de quelques minutes et on se mets alors à jouer. Le temps passe à une allure folle, car au bout de trente-cinq minutes, ma sœur pénètre dans le salon, me regardant d’un air pas très content. Qu’est-ce que je vais prendre. « Encore devant ta console ? Kenny … Qu’est-ce que je vais faire de toi. Va ranger le bordel que tu as fait dans la cuisine … oh et bonjour mademoiselle. » Ma sœur salue enfin Amélia, mais pour ma part j’ai les joues rouges de honte de la façon dont elle m’a crié dessus. Elle disparait aussi vite qu’elle est arrivée en vociférant des dizaines d’insulte à mon encontre. « Désolé Amélia, je vais devoir t’abandonner. Bienvenue chez les Wheeler. » lui dis-je en haussant les épaules, à la fois gêné et honteux. J’espère qu’elle ne va pas trop m’en vouloir.
Si elle s’était doutée qu’en venant ici, elle allait découvrir qu’elle ressemblait trait pour trait à un personnage de jeu-vidéo.. En tout cas il était sûr qu’à partir de ce jour, Amelia n’arrêterait pas de s’en vanter. Elle allait le crier sur tous les toits, jusqu’à certainement en énerver certains. « Je suis sûr qu’ils ont dû tomber sur une photo de toi et qu’ils s’en sont inspirés pour faire leur personnage. » Amy haussa les épaules, ne pouvant confirmer si c’était vrai ou pas. Elle n’en savait rien et ne le saurait probablement jamais. A part si elle se mettait à faire la fouine, à traquer les fabricants pour découvrir la vérité. Enfin la jeune femme elle, pensait plus que c’était une coïncidence. Elle ne voyait pas d’où ils auraient pu tirer une photo d’elle ou bien même être l’inspiration de quelqu’un. Toujours est-il que ça faisait bien plaisir de voir ça. Et de voir également qu’un homme était intimidé par elle du fait qu’elle ressemblait à la fille des rêves de son héros. Il marquait un point. Et puis Amy trouvait ça mignon. « Oui, je pense que je vais continuer à boire des chocolats chauds toute ma vie. » Ah oui, il n’avait vraiment pas l’air d’apprécier son thé. Au moins il avait goûté, il ne pourrait plus dire qu’il n’aimait pas sans en avoir bu une fois. Elle rit légèrement, se revoyant dire la même chose après avoir bu sa première gorgée de café. Mon Dieu qu’elle n’aimait vraiment pas ça. La Iver en aimait l’odeur, mais pas le goût. Oh ça non.
Voulant entrer un peu plus dans la vie du jeune homme, Amy demanda si elle pouvait jouer une partie pour tester le jeu en question. Et mieux encore, la brune proposa de jouer à deux. Dix fois mieux qu’un des deux regardant l’autre faire sa partie. Ils y jouèrent pendant un bon moment, si bien qu’elle avait perdu la notion du temps. Oui, c’était vraiment sympa. Elle aimait ça de base, et puis le jeu était cool. Ils enchaînaient les parties, s’amusant, rigolant comme des enfants. Et dire que quelques heures avant ils étaient de parfaits étrangers.. Il fallait croire qu’elle avait bien fait de se pointer. « Encore devant ta console ? Kenny … Qu’est-ce que je vais faire de toi. Va ranger le bordel que tu as fait dans la cuisine … oh et bonjour mademoiselle. » Cette voix féminine la fit sortir du jeu. Elle leva le regard et constata que Kenneth était devenu tout rouge. Amelia regarda ensuite la jeune femme, brune, belle à vrai dire. « Bonjour.. » Finit-elle par dire, d’une petite voix comme s’ils avaient fait une bêtise. La sœur apparemment. L’ainée, sans aucun doute vu la façon dont-elle venait de parler à son frère. Elle avait l’air de jouer les mamans, ce qui en soit était assez comique. Kenneth s’excusa alors avant de se lever pour aller ranger le bazar qu’il avait causé. « Attends, je vais t’aider à tout ranger quand même. » En même temps elle ne se voyait pas rester là pendant qu’il nettoyait la cuisine. Ils se dirigèrent vers la cuisine et tout fut mis en ordre quelques minutes après. « Bon je pense que je vais te laisser, j’ai pas envie de vous déranger. » Elle sourit et voyant un bout de papier traîner, elle prit un stylo de son sac avant d’y noter son numéro. « Tiens, appelle-moi. » Elle lui fit un clin d’œil et finit par prendre congé.