Ce nouvel emploi du temps semblait compliqué. Cela dit, c’est une habitude chez Cora puisque les périodes où elle est en tournage sont toujours celle où on ne la voit presque plus. Elle était rentrée l’avant-veille des Etats-Unis, où il faut le mentionner, elle n’a pas fait une impression de ouf. Preuve qu’elle a raison d’être défaitiste à l’idée d’avoir une carrière de l’autre côté de l’Atlantique et que son agent devrait apprendre à modérer ses ambitions, ce qui est peine perdu. Depuis son retour, son téléphone ne sonnait que pour parler du nouveau film, de ses rendez-vous et des lectures qu’elle doit faire avec le reste du casting. Tout ceci ne serait pas difficile à organiser si son assistante n’avait pas décidé de démissionner quelques semaines plus tôt pour partir faire une retraite spirituelle à Bali. Sérieusement, quelle utilité ? Mais autrement dit dans tout ça, aujourd’hui est bien son dernier jour de disponibilité. Et il est décidé qu’il serait consacré à Heidi. La jeune femme est une amie d’université, fraichement – enfin plus tellement en fait – revenue vivre à Brisbane pour la plus grande joie de notre starlette qui, à l’exception de ses amis de longues dates, n’arrive à pas à lier quelconque amitié avec qui que ce soit. Certain dirait que la célébrité serait en cause, mais Cora ne veut pas manquer d’humilité. Elle ne sait juste pas se faire des amis si ceux-ci ne vont pas vers elle. Simplement. Toujours est-il que pour une fois, la rousse est à l’heure au rendez-vous. Une prouesse qui mériterait presque que l’on se penche dessus si l’on ne connaissait pas tous les efforts qu’elle a mis en place pour justement, ne pas être en retard. C’est pourquoi elle attend. Elle trépigne un peu d’impatience. Déjà, parce qu’elle est à l’heure et qu’il faut que ça se sache. Et aussi, parce qu’elle a envie de parler de son voyage, se moquer de son agent et lui décrire le prochain film. Ouais, Cora ne manque jamais d’enthousiasme. Finalement, Heidi arrive. Et Cora lui sourit en lui faisant signe. Pas trop fort non plus pour éviter de se faire remarquer. L’avantage de ces lieux qu’elle a l’habitude de fréquenter, c’est que les serveurs savent toujours la mettre là où elle n’attirera pas l’attention. « Saluut ! Tu vas bien ? » demande-t-elle tandis que la styliste s’installe en face d’elle. « Je sais pas pour toi, mais j’ai pleins de trucs à te raconter. Tu vas être fière de moi, ça fait un mois aujourd’hui que je n’ai plus d’assistante et mon appart n’a pas encore brûlé. Fais attention à ce qui tombe du ciel, je grandis. » dit-elle en riant. Elle commence toujours par tout et n’importe quoi.
« Attends, il est déjà midi ? » m’exclamais-je en jetant un coup d’œil alarmé à l’horloge qui était accrochée au mur de la cuisine d’Ezra. Je bondissais aussitôt sur mes pieds depuis la chaise sur laquelle j’étais installée depuis plus d’une heure désormais. « Bon sang, je vais être en retard ! » Ezra, me regardait d’un air interrogateur, se demandant très certainement quelle mouche me piquait. Alors que je déposais ma tasse de café désormais vide dans le lave-vaisselle, je tâchais de lui donner quelques informations. « Je dois manger avec une amie de fac à midi et demi, à l’Esquire. » « Je vois qu’on a la belle vie, demoiselle. » me glissa-t-il avec son habituel sourire amusé. Je lui adressais alors un clin d’œil, avant d’embrasser sa joue. « Merci pour le café ! » glissais-je avant de quitter l’appartement de mon voisin du dessous. Je regagnais mes pénates en quatrième vitesse pour attraper mon sac à main et repartir pour Pine Rivers où je devais retrouver Cora. Je l’avais rencontré à Sydney, lors de nos études respectives. Nous nous étions rencontré un peu au hasard d’un soirée étudiante à laquelle nous participions toutes les deux et le courant était aussitôt passé. Voilà désormais presque 10 ans que Cora faisait partie de ma vie et ce n’était pas pour m’en déplaire. Malgré son côté enfant star et le fait qu’elle était parfois un peu paumée, j’adorais son humour et ses répliques cinglantes. Il m’avait toujours semblé que Cora ne s’embarrassait pas de manières, elle ne tournait pas autour du pot pour exprimer ce qu’elle ressentait. Et puis, elle avait été d’un soutien sans faille après la mort de mon frère, Matteo.
Je ne tardais pas à arriver à l’Esquire, légèrement en retard, mais sans être stressée : de toute façon Cora était toujours en retard. Mes quelques minutes de retard passeraient totalement inaperçues. Du moins, c’était ce que je croyais jusqu’à ce que j’aperçoive la chevelure flamboyante de mon amie, assise à une table, me faisant signe armée de son impeccable sourire. « Saluut ! Tu vas bien ? » me demandait-elle alors que je prenais place en face d’elle, à table. « Oui, je vais bien merci. Et toi, que t’est-il arrivé pour que tu sois à l’heure ? » la taquinais-je aussitôt avec un petit sourire en coin. « Je sais pas pour toi, mais j’ai pleins de trucs à te raconter. Tu vas être fière de moi, ça fait un mois aujourd’hui que je n’ai plus d’assistante et mon appart n’a pas encore brûlé. Fais attention à ce qui tombe du ciel, je grandis. » enchaîna aussitôt Cora, avant de se mettre à rire. Rire auquel je me joignais sans trop de difficultés. « Bon sang ! C’est donc un jour à graver dans la pierre, comme le jour où Cora Coverdale est enfin devenue une femme indépendante et responsable ! » Je lui adressais un clin d’œil amusé. « Eh bien moi, j’ai peut-être trouvé le local pour installer mon futur magasin de prêt-à-porter, dans les rues de Brisbane. Je dois rencontrer le propriétaire en début de semaine prochaine pour visiter. » Et sur ses mots, le serveur ne tarda pas à venir nous apporter la carte des menus et nous demander ce que nous souhaitions boire pendant le repas.
C’est tellement rare qu’elle soit à l’heure à un rendez-vous qu’attendre ne la dérange même pas. Par contre, elle serait capable d’envoyer des texto à tout son entourage pour clamer haut fort que oui, elle est capable d’être à l’heure au moins une fois dans sa vie. Mais, ce serait peut-être un peu précipité, surtout que tout l’monde risquerait à l’avenir de ne plus lui pardonner aussi facilement cette petite manie dont elle n’arrivera sûrement pas à se défaire à jamais. Heidi sera donc la seule à assister à l’exploit, bien que ça démange Cora de le faire remarquer à la terre entière. Elle se sent presque comme une enfant qui vient d’apprendre à faire du vélo, sauf que là, on parle de ponctualité. D’ailleurs, ça la met tellement en joie qu’elle ne peut se priver de faire de grands signes à Heidi quand celle-ci entre dans le restaurant, comme pour lui crier au loin mais de façon silencieuse, que l’impossible est bel et bien arrivé. « Oui, je vais bien merci. Et toi, que t’est-il arrivé pour que tu sois à l’heure ? » Haha. Elle essaie de rester humble, mais le fait qu’Heidi le lui dise lui donne encore plus envie de s’en vanter. Heureusement, il reste cette petite voix pour lui dire qu’elle n’a pas non plus trouvé un remède au cancer et que se taire est la meilleure chose à faire. En revanche, si elle est capable de reste humble sur ce point, le fait qu’elle réussisse enfin à se passer d’assistante/baby-sitter, elle ne peut pas le taire. « Bon sang ! C’est donc un jour à graver dans la pierre, comme le jour où Cora Coverdale est enfin devenue une femme indépendante et responsable ! » Elle se donne un air distinguée, pour continuer sur le rire qui anime les deux femmes. « Eh bien moi, j’ai peut-être trouvé le local pour installer mon futur magasin de prêt-à-porter, dans les rues de Brisbane. Je dois rencontrer le propriétaire en début de semaine prochaine pour visiter. » Elle s’arrête de rire de ses accomplissements personnels pour se réjouir de la nouvelle qu’apporte Heidi. « Hey mais ! c’est super ! Ce sera quel quartier ? » demande-t-elle avant que le serveur ne vienne les voir avec les menu. « Mon amie va signer son affaire. Je voudrais du champagne s’il vous plait. » Elle se tourne vers Heidi « On va fêter ça, voyons.» Le serveur s’en va. Cora ouvre le menu et poursuit tout en lisant. « Je suis vraiment contente que ça avance. Ça va ? T’es pas encore trop stressée ? » Elle essaie de ne pas trop la harceler de question, elle en a tout un tas à poser.
Pando
Spoiler:
mondieu, j'ai ri en relisant mon rp parce que, depuis que je l'ai posté, l'appartement de cora a effectivement pris feu
Je connaissais suffisamment Cora pour savoir qu’elle n’était jamais à l’heure, même lorsqu’il était question de rendez-vous professionnels la ponctualité n’était pas son fort, et si par miracle elle était à l’heure, en général c’était qu’il y avait une tierce personne qui avait dû la travailler au corps pour la booster suffisamment pour qu’elle ne soit pas en retard. Je la connaissais également suffisamment pour savoir qu’elle était sans doute assez fière d’être à l’heure à un rendez-vous, raison pour laquelle, entre autres, je lui avais lancé une petite réflexion à ce sujet. Par-là, je voulais lui faire comprendre que je notais bien l’effort titanesque qu’elle avait fait sur sa personne pour être à l’heure et que j’en étais honorée. En revanche, le fait qu’elle soit capable de se passer de son assistante était beaucoup plus incroyable, entre les auditions, les lectures de scénarios, les essayages, les interviews, la jeune femme avait un emploi du temps plutôt compliqué et chargé, qui n’était donc pas nécessairement facile d’assumer seule, surtout pour Cora qui avait toujours fait preuve d’un peu de difficultés à se prendre en main toute seule. Je ne doutais pas du tout d’elle et de sa capacité à s’auto-assumer un jour, mais en revanche, je savais qu’elle n’y croyait pas beaucoup et que par conséquent, elle se reposait souvent beaucoup sur les autres. Cela ne pouvait pas lui faire du mal de se rendre compte qu’au final cela n’avait rien de trop compliqué ou d’impossible.
Après avoir débattu des progrès notables de mon amie, je finissais par lui annoncer que j’avais enfin trouvé la perle rare : un local qui correspondait à mes attentes pour les moins assez restrictives. « Hey mais ! c’est super ! Ce sera quel quartier ? » me demanda-t-elle visiblement très contente pour moi. « Fortitude Valley, pas loin de chez moi, ça c’est le gros avantage. Mais surtout, il est placé dans la rue commerçante, c’est parfait puisqu’il y aura beaucoup de circulation devant. Et puis tu le verrais, je te le montrerais dès que je l’aurais acheté, c’est vraiment par-fait. C’est construit dans une partie d’un ancien local industriel, y a des poutres en acier apparentes. Et c’est un duplex. » On sentait clairement à la façon dont je parlais du lieu que ça avait été aussitôt un véritable coup de cœur. « Mon amie va signer son affaire. Je voudrais du champagne s’il vous plait. » déclara aussitôt Cora, au serveur qui était venu nous demandé ce que l’on souhaitait boire. « On va fêter ça, voyons.» ajouta-t-elle en me regardant. Et je ne niais pas. Après tout, ça me faisait plaisir de fêter ça, ça me permettrait de réaliser la chose un peu. C’était un des traits de caractère que je préférais chez Cora : sa spontanéité. « Je suis vraiment contente que ça avance. Ça va ? T’es pas encore trop stressée ? » « Tu veux rire ? Je suis morte de trouille. C’est la première fois de ma vie que je vais acheter un bien. Enfin, on avait acheté la maison à Adelaide avec Dean aussi, mais ce n’était pas pareil. Enfin, tu vois.. Ce n’était pas MON rêve. Je pense que si j’avais réfléchi plus en avant à tout ce que fonder ma propre entreprise allait demander comme temps et comme investissement, je ne l’aurai pas fait. Mais là, je sens, je touche au but. Il suffit encore de quelques détails et l’affaire sera officiellement en route. » Si à l’évocation de celui qui avait partagé 1à ans de ma vie et qui était désormais mon ex-fiancé, mon regard s’était légèrement voilé, maintenant que je parlais de mon projet, j’avais retrouvé tout mon enthousiasme. « Et toi alors, dis-moi, tu en es où dans ta carrière ? » lui demandais-je ensuite.
Gasmask
Spoiler:
Dernière édition par Heidi Hellington le Dim 20 Mar 2016 - 23:37, édité 1 fois
Il y’a donc plus à célébrer que la ponctualité et la récente prise d’indépendance de Cora. Elle s’était promis de ne pas en faire tout un plat et c’est bien plus facile maintenant qu’Heidi amène un sujet bien plus extraordinaire sur la table. L’ouverture prochaine de sa boutique. Cora ne pense même plus à elle sur le moment tant elle est ravie d’apprendre que son amie avance enfin dans ses projets. Il faut dire que depuis toutes ces années qu’elles se connaissent, la jeune femme n’avait que ce mot à la bouche. Sa boutique. Sa ligne de vêtement. Cora en était venue à attendre ce moment aussi fort qu’elle et elle ne peut qu’être fière de son amie qui a réussi à accomplir son rêve seule. Elle reconnait là un mérite énorme auquel elle souhaiterait faire honneur. « Fortitude Valley, pas loin de chez moi, ça c’est le gros avantage. Mais surtout, il est placé dans la rue commerçante, c’est parfait puisqu’il y aura beaucoup de circulation devant. Et puis tu le verrais, je te le montrerais dès que je l’aurais acheté, c’est vraiment par-fait. C’est construit dans une partie d’un ancien local industriel, y a des poutres en acier apparentes. Et c’est un duplex. » Oui, Heidi semblait aller de l’avant. Ce qui est une bonne chose pour elle après tout ce qui lui était tombé dessus ces dernières années. La première chose que Cora tient à faire alors, est de commander une bouteille de champagne pour célébrer l’occasion. Y’a peu d’évènement comme ça qui mérite qu’on y trinque vraiment alors elle ne compte pas passer à côté. Il faut qu’elles s’en souviennent. Cora ne se souvient même pas de la dernières fois qu’elle a bu du champagne dans le but de célébrer quelque chose. C’est si rare. Leurs vies ont cruellement besoin de bonnes nouvelles. Et puis, Cora veut tout savoir en détail. Elle a besoin de savoir aussi si son amie se sent apte à gérer tout ça. « Tu veux rire ? Je suis morte de trouille. C’est la première fois de ma vie que je vais acheter un bien. Enfin, on avait acheté la maison à Adelaide avec Dean aussi, mais ce n’était pas pareil. Enfin, tu vois.. Ce n’était pas MON rêve. Je pense que si j’avais réfléchi plus en avant à tout ce que fonder ma propre entreprise allait demander comme temps et comme investissement, je ne l’aurai pas fait. Mais là, je sens, je touche au but. Il suffit encore de quelques détails et l’affaire sera officiellement en route. » Bien. Elle semble heureuse. Cora l’écoute attentivement et feint de ne pas s’être rendu compte du regard d’Heidi au moment où celle-ci aborde Dean. « Et bien, c’est super. Et tu sais déjà à quoi tout va ressembler ? Je suppose que oui, tu as déjà tout en tête. Depuis l’temps que tu m’en parles. » Depuis l’Université. Cora se souvient qu’à l’époque, ça l’avait beaucoup attiré de rencontrer quelqu’un avec autant d’ambition alors que de son côté, quelqu’un l’avait eu pour elle. « Surtout si tu as besoin de quoi que ce soit, tu n’hésites pas à demander. Je peux teaser et puis, si tu fais la fête pour l’ouverture, je serais là. J’annulerais Johnny Depp s’il le faut. » dit-elle en riant. Bien sûr, elle ne connait pas la star mais de faire comme si était amusant. « Mais je comprends tu sais. C’est ça que tu veux depuis toujours, c’est normal que ça t’enchante plus. Au final, acheter une maison avec un homme, c’est une chose mais c’est pas forcément LA chose. » Oui, quelque chose que Priam ne comprenait pas. Quelque chose que beaucoup de monde ne comprennent pas, qu’une carrière puisse être plus importante qu’un ménage. Elle prit une longue inspiration, pour ne pas remuer la question « bonhomme » dans sa tête. « Et toi alors, dis-moi, tu en es où dans ta carrière ? » Elle en est à un point florissant. C’est ce qu’elle peut dire. Après ? Elle ne sait pas trop quoi répondre. C’est bien souvent la même chose. « Et bien, j’ai un tournage qui ne va pas tarder et qui va me prendre les trois prochains mois. C’est un film d’action, ce qui est pas mal excitant. Et puis, j’étais aux Etats-Unis tout récemment, j’ai vu Jim*, il avait un petit projet sur les bras et c’était bien sympathique de repasser devant sa caméra. » avoua t-elle. C’est le garçon parti à la conquête de l’Amérique qui lui avait permis de relancer sa carrière après la pause. Le serveur revient, avec le champagne tant attendu. « On va pouvoir trinquer, je te laisse décider à quoi »
« Et bien, c’est super. Et tu sais déjà à quoi tout va ressembler ? Je suppose que oui, tu as déjà tout en tête. Depuis l’temps que tu m’en parles. » me demanda Cora. « J’avoue que tu dois un peu en avoir marre d’écouter mes salades depuis tout ce temps. C’est toujours la même chose en soi. C’est fou que ça m’est pris tant de temps à oser me lancer… Mais oui, comme tu l’as dit, j’ai déjà tout en tête. Le lieu un duplex, dans un style très industriel. Il y a un peu de travail de rénovations à faire mais rien de titanesque. Mais l’endroit est… parfait. Il correspondra bien à l’esprit assez épuré et authentique de la collection. Je vois déjà comment je vais décorer le tout. » Je tenais absolument à ce que tout soit parfait et j'avais tellement rêvé de ce jour, que j'avais eu largement le temps de me faire tout un tas de films dans ma tête pendant ce temps. C'était aujourd'hui, une idée plus que mûrie, qui ne demandait plus qu'à être réalisée, ce qui me demandait un peu de courage et surtout beaucoup de patience. J'avais tellement des idées arrêtées sur ce que je voulais, que par exemple j'avais peiné à trouver un local qui satisfaisait mes attentes, j'avais presque failli perdre espoir avant de croiser celui dont je parlais à Cora aujourd'hui. « Surtout si tu as besoin de quoi que ce soit, tu n’hésites pas à demander. Je peux teaser et puis, si tu fais la fête pour l’ouverture, je serais là. J’annulerais Johnny Depp s’il le faut. » Je souriais tendrement à Cora, appréciant une fois de plus de l'avoir à mes côtés. « Merci et je sais que je peux compter sur toi. Ca me rassure déjà un peu mais tout devrait bien se passer, il suffit que j’arrive à m’entourer des bonnes personnes en fait. Mais oui, je compte bien fêter ça dignement et tu es attendue à cette soirée de pied ferme. Johnny Depp n’aura qu’à patienter un peu avant de pouvoir fêter quoique ce soit en ta compagnie. » répliquais-je avec un petit sourire amusé. « Mais je comprends tu sais. C’est ça que tu veux depuis toujours, c’est normal que ça t’enchante plus. Au final, acheter une maison avec un homme, c’est une chose mais c’est pas forcément LA chose. » Je regardais Cora et acquiesçais doucement d'un mouvement de tête. « C’est certain. Mais de toute façon, je ne suis pas prête de racheter quoique ce soit avec un homme, même pas un paquet de pâtes. Je… C’est trop de complications. Je crois que je suis mieux seule pour le moment. Surtout que c’est un peu confus pour moi de ce côté-là en ce moment. » Je me confiais tout naturellement à ce sujet envers Cora, parce qu’elle me connaissait depuis assez longtemps pour que je puisse me laisser pleinement aller avec elle. Je le connaissais d'ailleurs suffisamment moi aussi pour remarquer son changement d'expression, pourtant infime mais bien présent à l'évocation de ce problème entre Dean et moi. « Il y a quelque chose que tu ne me dis pas, n'est-ce pas ? » lui demandais-je alors, lui laissant le choix d'exprimer plus longuement à ce sujet ou non. Après avoir demandé à Cora comment évoluait sa carrière, elle ne tardait pas à me répondre « Et bien, j’ai un tournage qui ne va pas tarder et qui va me prendre les trois prochains mois. C’est un film d’action, ce qui est pas mal excitant. Et puis, j’étais aux Etats-Unis tout récemment, j’ai vu Jim*, il avait un petit projet sur les bras et c’était bien sympathique de repasser devant sa caméra. » « Je vais pouvoir te voir dans un film d’action ? Depuis le temps que j’en rêvais ! Tu penses pouvoir me faire entrer dans les coulisses du tournage, j’ai toujours rêvé de voir comment un film d’action était monté ! » m’exclamais-je, particulièrement enthousiaste. « Et quel genre de film t’as proposé Jim d’ailleurs ? » Mais rapidement le serveur revenait et nous suspendions momentanément nos discussions pour le laisser nous servir. « On va pouvoir trinquer, je te laisse décider à quoi » dit alors Cora. Attrapant ma coupe de champagne que je levais légèrement en direction de Cora, je réfléchissais un instant à ce que je pourrais bien dire qui serait représentatif pour toutes les deux. « A nos… perspectives ! » C’était exactement le terme qui convenait, puisque tout à coup, nous avions de nouveau pleins de projets et pleins de rêves en tête. La vie semblait aller de l’avant pour nous deux et nous nous en réjouissions.
Son amie va de l’avant. C’est motivant quand on sent qu’il y’a du changement dans l’air. Même si, ce n’est pas pour elle. Y’a une ambiance comme ça qui donne le sourire et met de bonne humeur. Cora, elle est sensible à ces choses-là, à tout ce qu’il se passe autour d’elle. « J’avoue que tu dois un peu en avoir marre d’écouter mes salades depuis tout ce temps. C’est toujours la même chose en soi. C’est fou que ça m’est pris tant de temps à oser me lancer… Mais oui, comme tu l’as dit, j’ai déjà tout en tête. Le lieu un duplex, dans un style très industriel. Il y a un peu de travail de rénovations à faire mais rien de titanesque. Mais l’endroit est… parfait. Il correspondra bien à l’esprit assez épuré et authentique de la collection. Je vois déjà comment je vais décorer le tout. » Oh non, elle n’en a pas marre. C’est juste tellement génial d’être entouré de personnes avec autant d’ambition et d’envie de réussir. Elle aimerait en être pourvu elle aussi et ne pas avoir l’impression que tout se passe malgré elle, mais peut-elle s’en plaindre quand tant de personnes aimerait être à sa place ? Non. « Je vois. Tu vas devoir sortir le bleu de travail. » dit-elle en se moquant. « Je te proposerais bien mon aide, mais voilà. » Cora n’est pas très branchée travaux. « Mais je comprends que tu aies pris le temps, c’est pas simple de tout risquer comme ça. » Elle a envie d’ajouter qu’elle aiderait encore, mais autant éviter de répéter ce qu’Heidi sait déjà, que son amie apporterait n’importe quel soutien si le besoin s’en fait sentir. « Merci et je sais que je peux compter sur toi. Ca me rassure déjà un peu mais tout devrait bien se passer, il suffit que j’arrive à m’entourer des bonnes personnes en fait. Mais oui, je compte bien fêter ça dignement et tu es attendue à cette soirée de pied ferme. Johnny Depp n’aura qu’à patienter un peu avant de pouvoir fêter quoique ce soit en ta compagnie. » S’entourer de bonnes personnes, c’est le challenge de la vie. Elle reste certaine que tout se passera bien. Il le faut, de toute façon. « Oh oui, je pourrais le faire attendre. » réplique t-elle d’un ton légèrement provoquant, insinuant que quelque chose arriverait alors que, elle n’avait jamais vu cet homme de sa vie et en est encore très loin. « Promis, cette soirée est gravée dans le marbre. J’arriverais même à l’heure ce jours-là, si si, tu verras. » assure t-elle, à moitié sérieuse seulement. Oui, parce qu’on sait comment est Cora. Aujourd’hui n’est pas encore coutume. La conversation dérive lentement, sur l’ambition, l’indépendance. Cora commente qu’un homme ne doit pas être le but d’une vie, c’est peut-être pour ça, qu’à son sens, Heidi sera beaucoup plus heureuse une fois ses ambitions professionnelles atteintes. Le reste suit, ou non. Mais ce n’est pas l’important. « C’est certain. Mais de toute façon, je ne suis pas prête de racheter quoique ce soit avec un homme, même pas un paquet de pâtes. Je… C’est trop de complications. Je crois que je suis mieux seule pour le moment. Surtout que c’est un peu confus pour moi de ce côté-là en ce moment. » « Confus comment ? » demande t-elle, bien qu’elle comprenne un peu ce que la jeune femme essaie de lui faire comprendre. C’est récent le célibat, surtout après autant d’année avec un homme. Elle-même n’a jamais réussi à complètement tourner la page Priam. « Il y a quelque chose que tu ne me dis pas, n'est-ce pas ? » Elle hoche la tête. « Non rien, je pensais à Priam tout d’un coup. Ça fait longtemps que j’ai pas de nouvelles, je penserais à l’appeler. » Elle fait un geste de la main, comme pour dire que c’est rien. Son esprit s’est égaré. Pour le moment, elle préfère cent fois écouter son amie lui parler de la boutique, même si elle sait déjà tout ce qu’il y’a à savoir depuis des années déjà. Et puis bon, parler des hommes n’est jamais ce qu’elle aime faire. Plutôt parler carrière. Celle-ci ne va d’ailleurs pas tarder à connaitre un bond. « Je vais pouvoir te voir dans un film d’action ? Depuis le temps que j’en rêvais ! Tu penses pouvoir me faire entrer dans les coulisses du tournage, j’ai toujours rêvé de voir comment un film d’action était monté ! » « Ouiiii, je dois même voir un chorégraphe parce que y’aura des scènes d’action que je pourrais faire, je vais me sentir trop forte, t’imagine moi qui botte des culs alors à peine lever la voix. » L’autodérision. Elle rit avant de poursuivre. « Oh, je suis sûre que je pourrais. J’ai pas encore rencontré le réal, mais s’il est cool. Je te montrerais. Tu sais, tu pourrais essayer d’être costumière. Bon, je sais pas si ça te plairait, mais ce serait une occasion pour toi. » Bizarrement, elle n’avait penser à le proposer avant. Mais, la boutique allait déjà prendre beaucoup de temps. « Et quel genre de film t’as proposé Jim d’ailleurs ? » Elle n’eut pas le temps de répondre que la bouteille de champagne apparait déjà sous ses yeux. Enfin, elles vont trinquer. L’honneur est à Heidi. « A nos… perspectives ! » Cora sourit, machinalement. Voilà quelque chose en lequel elles se retrouvent à deux. Et c’est ça qui rend la chose encore plus motivante : le vent du changement.
« Je vois. Tu vas devoir sortir le bleu de travail. » dit Cora, alors que j’avais commencé à lui décrire le local qui me faisait de l’œil et que je m’apprêtais à acheter sous peu mais qui nécessiterait en effet un petit coup de peinture pour le rafraîchir. « Je te proposerais bien mon aide, mais voilà. » ajouta-t-elle et je lâchais un petit rire. J’étais à la fois touchée de savoir que Cora aurait presque pu accepter de mettre la main à la pâte bien qu’elle ne soit pas très manuelle et j’étais amusée à l’idée de la voir avec un rouleau de peinture et un bleu de travail. « Ne t’en fais pas, je t’appellerai à l’aide mais uniquement si cela ne concerne pas une quelconque peinture à appliquer aux murs. » Je lui adressais un clin d’œil amusé alors qu’elle reprenait la parole : « Mais je comprends que tu aies pris le temps, c’est pas simple de tout risquer comme ça. » Et j’hochais alors pensivement la tête, j’avais encore tellement de choses à prévoir avant de me lancer tête baissée dans les affaires, il me fallait à tout prix demander à Adriel, le grand frère de Soren que je considérais un peu comme le mien aussi et qui était PDG de sa propre entreprise, de jeter un coup d’œil à mon business model histoire d’être certaine de ne manquer aucun point et de ne pas partir sur de mauvaises bases. D’ailleurs dans le but de partir sur de bonnes bases, je comptais en effet faire une inauguration où tout Brisbane serait invité à venir découvrir en avant-première la collection, histoire de marquer les esprits et de me faire de la publicité dès le début, à moindre coût. Je précisais d’ailleurs à Cora que je tenais particulièrement à ce qu’elle soit là ce jour-là. « Promis, cette soirée est gravée dans le marbre. J’arriverais même à l’heure ce jours-là, si si, tu verras. » répondit-elle et je riais doucement. « Je t’autorise quand même une demi-heure de retard, après tout, les stars se doivent de se faire désirer et de faire une entrée remarquée. » Et sans trop me souvenir comment on en était arrivées là, nous abordions le sujet sensible de nos relations amoureuses chaotiques. Clairement, j’avais du mal à me projeter avec qui que ce soit, et je n’arrivais pas non plus à tirer au clair mes sentiments vis-à-vis de certains hommes qui faisaient partie de ma vie, notamment à propos de Dean, de Soren et aussi d’Elio. C’était comme une grosse pelote de laine entremêlée. « Confus comment ? » me demandait-elle. Je secouais la tête, presque dépitée. « Confus comme ça » et j’écartais les bras, le plus possible pour illustrer mon propos. « Il y a quelque chose que tu ne me dis pas, n'est-ce pas ? » J’hochais doucement la tête en me mordillant la lèvre inférieure pendant que je cherchais à exprimer ce que je ressentais. « Disons que je ne sais toujours pas comment me positionner vis-à-vis de Dean. On ne se parle plus et je suis sûre que j’ai pris la bonne décision de partir pour venir ici. Mais je regrette tellement la façon dont je l’ai fait. Et… Parfois, il me manque. Je sais que je n’en ai pas le droit mais de temps en temps je pense à lui et je me demande si je ne passe pas à côté de quelque chose, de ma seule occasion d’être heureuse et de fonder ma propre famille. » Je jouais nerveusement avec une mèche de mes cheveux. « Et puis d’un autre côté, ici il y a pleins de choses vis-à-vis des quelles je ne sais pas trop où j’en suis. Tu sais, Elio, il m’en veut beaucoup depuis que je suis partie. Et je suis retournée le voir l’autre jour. Ca a dérapé… Mais pas dans le même sens que d’habitude, disons qu’on a couché ensemble. Je ne sais pas trop où on en est du coup. Tout ça sans oublier mes histoires avec Soren » racontais-je. En effet ma relation avec Soren était assez compliquée et tendue depuis que celui-ci s’était installé avec Cléo, l’ex-fiancé de son meilleur ami (à savoir mon frère). Puis je remarquais l’air pensif de Cora et lui demandais à quoi elle pensait. « Non rien, je pensais à Priam tout d’un coup. Ça fait longtemps que j’ai pas de nouvelles, je penserais à l’appeler. » « Vous en étiez où tous les deux la dernière fois que vous vous êtes parlé ? » Rapidement cependant la conversation dérivait vers les nouveaux projets en matière de cinéma pour Cora et le sujet était bien plus léger que précédemment. « Ouiiii, je dois même voir un chorégraphe parce que y’aura des scènes d’action que je pourrais faire, je vais me sentir trop forte, t’imagine moi qui botte des culs alors à peine lever la voix. » Je riais en imaginant Cora. « Je t’imagine assez bien dans une combinaison jaune, à jouer Kill Bill » plaisantais-je. « Oh, je suis sûre que je pourrais. J’ai pas encore rencontré le réal, mais s’il est cool. Je te montrerais. Tu sais, tu pourrais essayer d’être costumière. Bon, je sais pas si ça te plairait, mais ce serait une occasion pour toi. » « Costumière ? » demandais-je en prenant aussitôt un air pensif. « Je pense que ça me plairait bien oui. Enfin, pour le moment j’ai assez à penser avec ma boutique mais peut-être qu’une fois que tout ceci se sera tassé et que j’aurais pris le pli, je pourrais peut-être l’envisager oui. » répondis-je ensuite. Finalement, la bouteille de champagne arrivait et nous trinquions joyeusement à nos perspectives, laissant les fines bulles du champagne titiller nos papilles.
Quand il s’agit de travaux manuels, l’aide que Cora peut fournir est bien inutile voir même totalement vaine. C’est certain, elle aimerait aider, d’une façon ou d’une autre. Participer à ce grand projet qu’Heidi réalise, faire partie de l’histoire quand elle la racontera à ses enfants dans des années. Mais là, il y’a peu de chose que Cora saurait faire. Son seul talent, c’est bien de sourire et mentir devant une caméra. « Ne t’en fais pas, je t’appellerai à l’aide mais uniquement si cela ne concerne pas une quelconque peinture à appliquer aux murs. » Parfait. Normalement, il ne devrait pas y avoir autant de danger avec une autre tâche. C’est que, on a beau vivre l’ère où Cora Coverdale apprend enfin à se gérer toute seule en vrai adulte, mais il ne faut pas brusquer les choses. Elle n’est qu’au début de ce travail sur elle-même et qui sait si ça viendra à terme. Il ne faut jamais plus qu’une main tendue pour que Cora se repose trop sur quelqu’un. C’est malheureux. Mais, c’est comme ça qu’elle a été élevée. Contraste dur à croire quand on voit que son jumeau, c’est tout l’inverse, il a besoin de personne. Malgré ces pensées négatives, les deux jeunes femmes ne se minent pas du tout le moral. L’heure est à la plaisanterie, aux plans sur la comète, comme la soirée d’ouverture où Cora promet d’arriver à l’heure, mais si on sait bien que ça n’arrivera pas. Heidi n’est pas dupe. Elle n’aura pas l’occasion de faire attendre la rousse deux fois dans sa vie. « Je t’autorise quand même une demi-heure de retard, après tout, les stars se doivent de se faire désirer et de faire une entrée remarquée. » Cora rit. Heidi lui donne déjà son excuse en avance. « Avec ça, ça devrait aller. Quoique, tu aurais du rien me dire, à tous les coups ce jours-là je ne vais pas arrêter de me dire que j’suis large et je vais arriver en retard. » Ouais, elle se souvient d’une fois où elle devait aller retrouver les filles, qu’elles avaient crevé sur la route et que Cora avait pensé être laaaarge pour arriver au bar vu que le pneu n’allait pas se changer vite et pourtant, elles l’ont fait avant elle. Tout indique qu’elle doit vivre sur un autre fuseau horaire sans que ça se voit. Il n’empêche que la conversation dévit légèrement. C’est sûrement d’avoir aborder Dean. La situation d’Heidi ne peut que rappeler à Cora sa propre histoire avec Priam, et c’est ainsi qu’on s’enrôle dans les malheurs et les sujets complexes. Heidi qualifie son présent de confus, ce qui interroge Cora. Si seulement c’était aussi simple que l’ouverture de sa boutique. « Confus comme ça » dit-elle en écartant les bras, une attitude enfantine qui ne manque pas de faire rire Cora. En effet, elle ignore quelque chose. Depuis le retour d’Heidi, elle n’avait eu que peu de temps pour parler où s’entretenir avec elle. Et puis, elle la voyait tellement avec Dean qu’il est difficile d’imaginer qu’autant de choses ne se soient passés en l’espace de six mois. « Disons que je ne sais toujours pas comment me positionner vis-à-vis de Dean. On ne se parle plus et je suis sûre que j’ai pris la bonne décision de partir pour venir ici. Mais je regrette tellement la façon dont je l’ai fait. Et… Parfois, il me manque. Je sais que je n’en ai pas le droit mais de temps en temps je pense à lui et je me demande si je ne passe pas à côté de quelque chose, de ma seule occasion d’être heureuse et de fonder ma propre famille. » Elle l’écoute. Cette histoire, elle connait bien. Pour les mêmes raisons, Priam est encore dans sa vie. « Et puis d’un autre côté, ici il y a pleins de choses vis-à-vis des quelles je ne sais pas trop où j’en suis. Tu sais, Elio, il m’en veut beaucoup depuis que je suis partie. Et je suis retournée le voir l’autre jour. Ca a dérapé… Mais pas dans le même sens que d’habitude, disons qu’on a couché ensemble. Je ne sais pas trop où on en est du coup. Tout ça sans oublier mes histoires avec Soren » Elle fronce les sourcils, parce qu’elle ne comprend pas cette suite d’évènement. Elle n’a jamais été bonne de toute façon pour comprendre les histoires de cœur. Et puis, dans tout ça, elle ne peut s’empêcher de penser à la sienne d’histoire. Elle s’en veut un peu, quand Heidi la ramène à la réalité. C’est n’est pas d’elle-même que l’on parle. « Vous en étiez où tous les deux la dernière fois que vous vous êtes parlé ? » Elle se redresse sur sa chaise. « On s’est disputé, comme d’habitude. Je ne sais même pas pour quoi et ça n’a même pas d’importance. Il reviendra, et tout sera comme avant jusqu’à ce qu’on se dispute à nouveau. » lâche t-elle un peu cynique. « Tu vois ! C’est pour ça que tu dois arrêter de penser à Dean. Je sais que c’est chiant, et difficile quand t’avais prévu une vie entière avec quelqu’un de tout recommencer à zéro. Je le sais parce que je suis dedans depuis des années, donc arrête avec Dean. Il faut que tu fasses ton deuil, sinon voilà ce qui arrive. » dit-elle en se montrant du doigts. Elle n’a pas envie d’être mauvaise, ou quoi que ce soit. Elle ne veut juste pas que ses personnal issues s’appliquent à son amie. Quant aux deux autres, elle ne sait pas quoi dire. Elle se gratte la tête, à la recherche d’un bon conseil. « Tu en as parlé avec lui ? Après que vous ayez … ? » Elle marque une pause. « En ce moment, ce qu’il faut que tu fasses, c’est te concentrer sur ton projet. Le reste se démêlera. » Ouais, elle essaie d’être de bons conseils. L’avenir dira si ça marche. La conversation tourne court pour se placer autour des projets de la jeune femme. De son film à venir. Un avec beaucoup d’action, qui cassent un peu avec les comédies romantiques ou les films d’auteurs dans lesquels elle s’illustre d’ordinaire. C’est vrai que c’est excitant quelque part, de changer de registre. « Je t’imagine assez bien dans une combinaison jaune, à jouer Kill Bill » « Malheureusement, ce sera plus orienté Tom Raider. Je joue une sorte d’espionne, une affaire de drogue, tout ça. Enfin, tu verras ça quand ça sortira. » Elle ne doit pas trop parler du film, ou donner des détails. Et puis, parler de cinéma lui a fait penser qu’Heidi pourrait y participer aussi. « Costumière ? » Oui, c’est un bon moyen de se faire vendre. Surtout si elle peut négocier d’être creditée. « Je pense que ça me plairait bien oui. Enfin, pour le moment j’ai assez à penser avec ma boutique mais peut-être qu’une fois que tout ceci se sera tassé et que j’aurais pris le pli, je pourrais peut-être l’envisager oui. » « Oui là, c’est sûr que c’est pas le moment. Mais, si jamais ça te tente, hésite pas à m’en parler. Je suis bête, j’aurais du le faire des années plus tôt. Ça t’aurait bien aidé. »
« Avec ça, ça devrait aller. Quoique, tu aurais du rien me dire, à tous les coups ce jours-là je ne vais pas arrêter de me dire que j’suis large et je vais arriver en retard. » plaisantait Cora au sujet de son habitude d’arriver toujours en retard. Je levais les yeux au ciel avec amusement pour toute réponse. Je le connaissais suffisamment pour ne plus me formaliser d’un quelconque retard de sa part. Peu à peu la conversation déviait et sans trop savoir comment j’en venais à parler de mon histoire avec Dean et de la façon dont je me sentais vis-à-vis de lui. Alors que j’évoquais ma relation compliquée avec Elio depuis mon retour à Brisbane et mes rapports tendus avec Soren, je voyais Cora qui fronçait les sourcils. Il fallait avouer que rien dans ma vie amoureuse ne semblait facile à comprendre et moi-même, pourtant principale concernée, j’avais du mal à m’y retrouver. Clairement j’étais perdue et rien ne m’aidait à y voir clair. J’étais épuisée de ne pas savoir où me positionner que ce soit par rapport à Dean, à Elio ou encore à Soren et je crois que secrètement j’espérais que le fait d’en parler à Cora m’aiderait à savoir un peu plus où j’en étais. Mais ce n’était pas le cas et je finissais par amener Cora à parler de sa relation avec Priam en lui demandant où est-ce qu’ils en étaient restés. « On s’est disputé, comme d’habitude. Je ne sais même pas pour quoi et ça n’a même pas d’importance. Il reviendra, et tout sera comme avant jusqu’à ce qu’on se dispute à nouveau. » dit-elle avec cynisme. « Ou peut-être qu’un jour enfin vous allez grandir et trouver un équilibre ? » tentais-je dans un petit sourire. « Tu vois ! C’est pour ça que tu dois arrêter de penser à Dean. Je sais que c’est chiant, et difficile quand t’avais prévu une vie entière avec quelqu’un de tout recommencer à zéro. Je le sais parce que je suis dedans depuis des années, donc arrête avec Dean. Il faut que tu fasses ton deuil, sinon voilà ce qui arrive. » Elle se montrait du doigt et je souriais doucement. « C’est bien plus facile à dire qu’à faire. » répliquais-je en soupirant doucement. « Tu en as parlé avec lui ? Après que vous ayez … ? » demanda-t-elle sans terminer sa phrase. Mais je n’avais pas besoin qu’elle la termine pour voir où elle voulait en venir. Je secouais la tête négativement avant de lui répondre. « Non. Je ne pensais pas qu’on avait besoin d’en parler, après tout on est des adultes et ce n’est pas comme si c’était la première fois que nous avions une histoire sans lendemain. Mais il m’évite et me fuit comme la peste » « En ce moment, ce qu’il faut que tu fasses, c’est te concentrer sur ton projet. Le reste se démêlera. » trancha finalement Cora. « C’est vrai, je suppose que tu as raison » dis-je dans un petit sourire. Après tout, Cora n’avait pas tort, il fallait que j’accomplisse ce pourquoi j’étais venue ici : me retrouver et réaliser mon rêve. Tant que je n’aurais pas accompli tout ceci, je ne pourrais décemment pas trouver la paix et espérer pouvoir y voir clair dans mes sentiments vis-à-vis de la gente masculine. Finalement nous nous mettions à parler carrières respectives et nous abordions les nouveaux films de Cora.. « Malheureusement, ce sera plus orienté Tom Raider. Je joue une sorte d’espionne, une affaire de drogue, tout ça. Enfin, tu verras ça quand ça sortira. » me répondait-elle après que j’ai fait référence à Kill Bill et à sa combinaison jaune. « Tomb Raider, c’est pas mal non plus. J’ai hâte de voir ce que ça va rendre sur grand écran » m’enthousiasmais-je aussitôt. Finalement, Cora évoquait le fait qu’elle pouvait m’aider à trouver des contacts pour me permettre de devenir costumière sur plusieurs plateaux de tournage. L’idée me séduisait aussitôt, c’était ce à quoi j’avais passé la majeure partie de mon temps lorsque j’étais enfant. C’était un moyen excellent de laisser mon imagination s’exprimer et le projet me plaisait beaucoup. En revanche, je savais pertinemment que pour le moment, je n’étais pas en mesure de me lancer dans un tel projet alors que je venais tout juste de me lancer dans mon autre projet. « Oui là, c’est sûr que c’est pas le moment. Mais, si jamais ça te tente, hésite pas à m’en parler. Je suis bête, j’aurais du le faire des années plus tôt. Ça t’aurait bien aidé. » répondait Cora. « Je ne sais pas si j’aurai accepté à l’époque, je pense que j’aurai attendu de lancer ma boutique avant de me lancer dans un autre projet. Mais je garde l’idée dans un coin de ma tête, je te ferais signe lorsque je serai prête à me lancer dedans. »
Et la conversation va de bons trains, les projets, la famille, tout. Pour bien sûr finir par parler de leur relations compliquées avec le sexe opposé. C’est pas comme si elles pouvaient y couper, c’est ainsi que cela se termine à chaque fois. Cora ne sait pas trop quel conseil donner à Heidi au sujet de ses histoires. Ça n’a jamais été compliqué pour elle et jamais elle n’avait fait en sorte que ça le soit. Sauf peut-être avec Priam. Ce n’est pas simple de rester amie avec lui, quand bien même que ça fasse cinq ans qu’elle se persuade qu’ils se débrouillent bien. La vérité est là, c’est une chose impossible. Il ne reste qu’au à le découvrir. « Ou peut-être qu’un jour enfin vous allez grandir et trouver un équilibre ? » « Mais nous sommes adulte. » répond aussitôt Cora d’un ton un peu agressif et d’un air, comme si Heidi avait faux sur tout la ligne, comme si elle ne faisait des idées alors que Cora sait quel œil et avis son amie a sur cette affaire. Et c’est aussi pour ça que Cora renchérit derrière en expliquant à Heidi qu’elle doit se défaire de Dean et de toutes ces personnes négatives. Autrement, elle risque de se retrouver comme elle : seule et à la ramasse. Cora ne s’en plaint pas de sa situation, après tout elle l’a choisi. Mais elle doute que cela convienne à Heidi alors, autant l’encourager à aller de l’avant. « C’est bien plus facile à dire qu’à faire. » « Je sais, mais rien n’est jamais facile. » dit-elle comme si c’était l’évidence même. « Sauf prendre du poids. Si tu veux faire un truc facile, tu peux faire ça. » ajoute-t-elle pour détendre l’ambiance. La dernière chose qu’elle veut, ce sera d’apitoyer la jeune femme sur son sort, de plus, elle peut comprendre que ça soit dur avec une rupture aussi fraiche. Elle finit tout de même par demander plus de précision, elle voit bien que cette affaire avec Elio, elle a besoin d’en parler un peu et Cora, elle est disposée à aider même si elle ne comprend pas vraiment la nature des problèmes entre eux. « Non. Je ne pensais pas qu’on avait besoin d’en parler, après tout on est des adultes et ce n’est pas comme si c’était la première fois que nous avions une histoire sans lendemain. Mais il m’évite et me fuit comme la peste » « Très mature. » lâche t-elle avant de reprendre pour motiver Heidi à ne pas se prendre la tête. Soit ces affaires se résolvent d’elle-même, soit on les oublie. Il faut laisser le temps au temps. Et son discours est définitif. De toute manière avec le stress de la boutique, Heidi ne peut pas se permettre d’autres soucis. « C’est vrai, je suppose que tu as raison » Elle fait un signe de la tête. Bien sûr qu’elle a raison, voyons. Cora, elle sait voir les choses de façon réaliste et terre à terre. Le sujet des hommes clos, vient celui de la carrière. Celle de Cora est en pleine expansion depuis un moment maintenant, c’est excitant quand elle en parle. Surtout que son projet actuel est un défi pour elle, avec toute cette action qui devrait avoir lieu. « Tomb Raider, c’est pas mal non plus. J’ai hâte de voir ce que ça va rendre sur grand écran » « tu le sauras dans un an » dit-elle en terminant la consommation qu’elle a prise à son arrivé. Elle voit le champagne qui arrive et s’apprête à le recevoir avec les honneurs. Avant cela, elle prend un instant avant de parler emploi dans le cinéma pour Heidi, bien sûr, ça ne tomberait pas au bon moment, mais sait-on jamais. « Je ne sais pas si j’aurai accepté à l’époque, je pense que j’aurai attendu de lancer ma boutique avant de me lancer dans un autre projet. Mais je garde l’idée dans un coin de ma tête, je te ferais signe lorsque je serai prête à me lancer dedans. » « Y’a pas de soucis. De toute façon, je t’encourage à ce que ta boutique prospère en attendant que tu puisses tenter le cinéma. Et puis, si jamais tu t’ennuies, tu pourras toujours me faire une tenue. » dit-elle en riant alors que le serveur arrive à leur hauteur. « Ah ! merci. » Quelques secondes suffisent à ce que le bouchon saute et que l’alcool coule dans les verres. « Alors ? Buvons au succès. » dit alors cora à son amie tandis que celle-ci fait de même. « Au succès. » ajoute t-elle avant qu'elles ne se décident à commander et à poursuivre le repas en parlant de chose et d'autres.