Gabriella était en train d’arriver chez Thomas et de distribuer les chocolats qu’elle avait amené pour toute la famille lorsqu’Erra vit son frère s’approcher de lui. L’aîné Beauregard avait une démarche sûre et Ezra n put s’empêcher d’avoir un lever de sourcil interrogateur en direction de son frère. « Suis-moi, faut que j'te dise un truc » Thomas attrapa le poignet d’Ezra sans lui laisser le temps de répondre quoi que ce soit. Ezra fronça d’autant plus les sourcils. Qu’est-ce qui était aussi urgent à dire pour que son frère soit obligé de le prendre à part, alors qu’ils étaient censés passer la soirée en famille ? Que ça faisait des lustres qu’ils n’avaient pas été autant de la famille réunis ? Ezra ne sentait rien de bon. Il tentait de se remémorer s’il avait dit ou fait une connerie ces derniers temps dont Thomas aurait pu entendre parler, mais ses recherches rapides dans sa mémoire ne donnèrent rien. Surtout que Thomas venait juste d’indiquer à Jamie de servir les boissons - ce serait donc une discussion de plus de trois minutes. Ezra pensait qu’il n’avait rien à se reprocher vis-à-vis de son frère, mais il ne pouvait s’empêcher de stresser. La seule chose dont Thomas aurait pu être au courant et dont Ezra n’avait pas parlé pour le moment sa famille, c’était le retour de Ginny - mais surtout le retour de son fils. Il avait eu ses raisons, il voulait attendre un peu avant d’annoncer une nouvelle de la sorte à sa famille. Il voulait déjà connaître le gamin lui même avant de parler de lui aux autres. C’était une lourde décision qu’il avait pris, car il aurait sûrement eu besoin du soutien de sa famille, mais il s’était dit que c’était la meilleure chose à faire pour le moment. Ils avaient tous leurs soucis à gérer en cette fin d’année, ça leur suffisait amplement. Les deux jeunes homme finirent par arriver au niveau du bureau de Thomas, où ce dernier les fit entrer, fermant la porte derrière lui. D’accord, là Ezra commençait à flipper. Depuis quand on avait des conversations aussi privées que ça chez les Beauregard ? Il n’arrivait pas à s’en rappeler, pour souligner à quel point ce geste était étrange de la part de Thomas. Se dernier finit par se retourner vers son frère. « Bon, explique moi ce qui se passe » Ezra déglutit, difficilement. Il devait donc être au courant, ce n’était pas possible autrement. Sa phrase laissait très clairement comprendre ça, et le ton qu’il avait pris, ce n’était pas mieux. Il avait l’impression d’être revenu lorsqu’il était plus jeune, que Thomas était déjà entré dans la vie active et qu’Ezra ne savait pas quoi faire de la sienne, que son grand frère tentait par tous les moyens de l’attirer, lui aussi, dans l’armée. Et que la discussion finissait souvent par un claquement de porte de la part d’Ezra qui en avait marre d’entendre parler uniquement de l’armée dans cette maison. Il passa alors une main stressée dans ses cheveux, réflexe nerveux. « Je… Ce qui se pas… » « Pourquoi j'ai l'impression que tu me fuis depuis … depuis … enfin, depuis l'accident … ? » Ezra resta pendant un instant bouche bée. S’il y avait bien un sujet de discussion qu’il ne s’attendait pas à avoir avec son frère ce soir, c’était bien celui là. L’accident. Ca remontait à des mois maintenant… Et même si Ezra vivait différemment aujourd’hui à cause de ce dernier, qu’il avait du mal à en parler, il ne pensait pas que Thomas veuille en parler avec lui. Ils en avaient jamais parlé, réellement, certes, parce-qu’Ezra pensait qu’il n’y avait rien à en dire. Alors, pour commencer à répondre à Thomas, la seule chose qu’Ezra fit fut de baisser la tête et de regarder le sol. Car il savait à quel point son frère avait raison. Il le fuyait, il ne pouvait pas le nier. « C’est… Compliqué, j’ai pas envie d’en parler, pas ce soir Tom… » Sans relever la tête, Ezra commença alors  se diriger vers la porte du bureau. Il ne voulait réellement pas avoir cette discussion, et il ferait tout pour l’éviter maintenant. Il savait que Thomas méritait de savoir, mais ce soir, au dépourvu comme ça, ce n’était pas possible pour lui.

Ma décision s'est prise sur un coup de tête, à l'instant même où je reviens dans le salon avec Gaby et ses chocolats. J'ai vu Ezra là, entrain de regardé Mathis et j'ai décidé que ce sera aujourd'hui que j'aurais des réponses. Je ne lui laisse pas le choix que de me suivre et le tire derrière moi vers mon bureau. En refermant la porte derrière moi, je lui demande clairement ce qu'il se passe. Il commence une réponse en bégayant mais se fige brusquement lorsque je lui parle de l'accident, me regardant comme s'il venait de voir la sainte vierge descendre d'une soucoupe volante.

Je suis, moi-même un instant déconcerté par cette réaction. Pensais-t-il a un autre sujet ? Oui, sûrement, je n'en doute pas un instant. Mais lequel ? Je ne saurais le dire. Je n'ai plus tellement parlé à mon frère ces derniers mois. C'est triste à dire, mais je ne suis plus vraiment au courant de ce qui se passe dans sa vie. Et ce n'est clairement pas de ma faute sur ce coup. Non, c'est Ezra, celui qui me fuit. C'est comme s'il ne voulait plus de moi dans sa vie, à vrai dire. Et ça me rends triste et me stresse bien plus que de raison. Pendant longtemps j'ai pris sur moi et j'ai laissé coulé, pensant que ça s'arrangerait avec le temps, mais rien a faire. Il me parle, mais que le stricte minimum. Alors j'ai décidé d'agir aujourd'hui.

Je continue à le fixer attendant une réponse de sa part. Il baisse le regard. Sans doute a-t-il honte de lui sur ce coup. Peut-être ne veut-il pas en parler non plus. Et c'est bel et bien le cas. Il s'avance vers la porte de mon bureau en disant que c'est compliqué et qu'il ne veut pas m'en parler. Pas ce soir. Je fronce les sourcils et, avec deux pas rapides, le dépasse et me place dos à la porte, lui barrant ainsi le passage. Une main sur la clenche pour lui faire comprendre que je ne le laisserais pas l'actionné, je fixe mon regard sur mon frère.

 «Pourquoi pas ce soir, hm ? » demandais-je  « Parce que ce n'est 'pas le moment' ?» je fronce les sourcils  « Si on pense comme ça, avec toi, ça ne sera jamais LE MOMENT.» ma voix se fait plus dure, plus sèche  «Donc non, cette discution n'attendra pas un autre moment, elle aura lieu ici et maintenant » je me redresse et lui fait face  « En quoi est-ce que c'est compliqué, hm ?» je me radoucis en soupirant doucement  « Écoute Ezra, je ne sais absolument pas ce qui se passe dans ta tête ces derniers temps mais je … sache que ça me … rend triste, si on veut. Je veux dire, tu es mon frère, on s'est toujours tout dit, on a toujours été là l'un pour l'autre et là … je sais même pas ce qui se passe dans ta vie ! Je ne sais même plus comment ça se passe au boulot ou quoique ce soit. Tu ...» je pince les lèvres puis hausse les épaules  « Je ne supporte plus que tu me fuis de cette manière et que tu évites tellement de me parler » mon regard se fait plus doux  «Alors dit moi maintenant : est-ce que j'ai fait quelque chose de mal ? Quelque chose qui ne t'as pas plu peut-être ? »

Ezra n’aura pas le temps d’atteindre la porte que Thomas vint s’interposer dans sa trajectoire. Il ne peut s’empêcher de soupire et de lever les yeux au ciel. Parfois, avoir des frères et soeurs insistants quand vous n’allez pas bien, c’est agréable, car ça montre à quel point vous êtes réellement une fratrie soudée et qu’ils tiennent à vous. Cependant, Ezra n’était réellement pas d’humeur en ce moment pour parler à Thomas, et il semblait que l’attitude de son frère montre le contraire, que lui était réellement déterminer à ce qu’ils causent. « Thomas, s’il te plait, pousse toi… » Et alors qu’Ezra plongeait une main vers la poignée pour l’attraper, Thomas mis sa main à lui dessus, indiquant clairement qu’il n’allait pas le laisser sortir. Ezra détourna alors son regard, une fois de plus, alors que Thomas prenait la parole. «Pourquoi pas ce soir, hm ? Parce que ce n'est ’pas le moment’ ? » La voix de Thomas était plus sèche, plus autoritaire, et Ezra soupira de nouveau. Oui, exactement, cette discussion ne tombait pas bien, mais Thomas semblait n’en avoir rien à faire. «Donc non, cette discussion n'attendra pas un autre moment, elle aura lieu ici et maintenant » « Sérieusement, Thomas ? » « En quoi est-ce que c'est compliqué, hm ?» La voix d’Ezra allait de paire avec celle de son frère, et il avait enfin relevé son regard vers ce dernier. Un regard perdu, mais aussi insistant. Il aurait voulu que son frère lise dans son regard la détresse de cet affrontement, il aurait voulu qu’il comprenne que oui peut-être un jour il lui en parlerait, mais que pour le moment oui il le fuyait et voulait continuer de le faire. Il n’était pas prêt. Il était encore trop instable sur le sujet. Mais Thomas, toujours continuait de parler. Voix radoucie, mais les mots sonnaient avec la même intensité dans la tête d’Ezra. C’était comme si plus Thomas parlait, plus il revivait ces moments de regrets et de honte qui avait poursuivi l’accident. C’était comme si il revivait l’accident. « Écoute Ezra, je ne sais absolument pas ce qui se passe dans ta tête ces derniers temps mais je … sache que ça me … rend triste, si on veut. Je veux dire, tu es mon frère, on s'est toujours tout dit, on a toujours été là l'un pour l'autre et là … je sais même pas ce qui se passe dans ta vie ! Je ne sais même plus comment ça se passe au boulot ou quoique ce soit. Tu … Je ne supporte plus que tu me fuis de cette manière et que tu évites tellement de me parler » « S’il te plait, Thomas, tais toi… » Le jeune homme parlait à voix basse, d’une voix presque suppliante. Il se souvenait de ce moment où il avait entendu le bruit du métal, celui qui indique d’un collision a eu lieu. Il se souvenait du regard de son frère, alors que le camion venait s’encastrer dans la carrosserie de sa voiture. Il se souvenait des larmes de Thomas alors qu’il venait de se réveiller de son coma, de la peine qu’il avait ressenti en le voyant ainsi. Et puis la convalescence, les nouvelles dites petit à petit pour ne pas le mettre dans un état de choc post-traumatique. Les moments où il avait eu l’impression de s’effondrer de l’intérieur alors qu’Ida venait voir son frère, Ida enceinte, son frère qu’il avait amoché. Tous ces moments qui semblaient lui revenir d’un coup. Des sueurs froides lui glissaient dans le dos et il avait l’impression que son souffle devenait court. La voix de Thomas était de plus en plus loin aussi, comme amplifiée et déformée à la fois. «Alors dit moi maintenant : est-ce que j'ai fait quelque chose de mal ? Quelque chose qui ne t'as pas plu peut-être ? » « STOP ! Thomas, stop, arrêtes de parler ! » Ezra avait levé une main devant le visage de son frère, lui montrant physiquement qu’il n’en pouvait plus, et qu’il fallait qu’il arrête. Car enfin, enfin après tout ce temps passé à garder tout ça pour lui, il ressentait réellement cette trahison qu’il semblait avoir fait à son frère. Il ressentait tout d’un coup, et cette fois ci quelqu’un était là pour témoigner. Ce n’était pas une de ces terreurs nocturnes où il était seul chez lui, ni même ce bruit de frein dans la rue qui le faisait sursauté alors qu’il marchait seul en direction de la supérette du coin. Non, cette fois ci, son frère était là pour voir cette réaction plutôt inconsciente et incontrôlée qu’avait Ezra depuis des mois maintenant. Certes, son coma et cet accident avait fini par ne laisser aucune réelles traces visibles - autres que quelques cicatrices -, mais il avait laissé des traces invisibles, des traces sur l’esprit. « Je veux pas en parler parce-que ça me fait mal de m’en rappeler, ok ?! » Passant nerveusement ses deux mains dans ses cheveux, Ezra s’éloigna de son frère et de la porte pour commencer à marcher un peu en rond dans le bureau de son frère. Il ne savait comment s’exprimer sans péter un câble, il ne savait que dire à Thomas pour qu’il comprenne et qu’il ne lui en parle plus de nouveau. « Je te fuis, ouais, ça t’avait bien pigé. Et je comptais continuer de le faire si tu m’avais pas chopé pour me parler ce soir parce-que je me sentais pas capable de te parler. Je me sentais pas digne de te parler encore… » Prenant sa tête dans ses mains, il vint s’accroupir au milieu de la pièce.

Ezra ne veut pas me parler. Il ne veut pas dire ce qui le tracasse car il n'en est pas capable. Pourquoi ? Qu'est-ce qui le met dans cet état ? Qu'est-ce que j'ai pu faire ? Il me supplie de me taire, tout d'abord à voix basse mais, voyant que je continue, il hausse la voix qui devient aussi sèche que la mienne. Je ne lâche pourtant pas l'affaire et ne l'écoute pas. Je parle, encore et encore, voulant des réponses claires et nettes maintenant. Et je lui fais ainsi bien comprendre que non, je ne le laisserais pas partir avant qu'il ne m'ait tout avouer. Ma voix, pourtant, se radoucie lorsque je lui dit que je ne supporte plus qu'il me fuit de cette manière. Il est mon frère, merde ! J'ai besoin de lui, de savoir qu'il va bien, ce qu'il fait dans la vie et tout ça. Mais lorsqu'il lève la main comme pour se protéger physiquement de mes mots, j'ai l'impression que je suis vraiment aller trop loin.

Je vois bien qu'il n'est pas seulement tracasser. Non. Il semble carrément paniqué. Sa respiration est courte et saccadé comme si … comme s'il était en proie d'une crise de panique ? Je le regarde, interloqué, et fait un pas vers lui. Mais Ezra se détourne et commence à tourner en rond dans mon bureau. Je le regarde faire et enfin, enfin il prends la parole ! Il me dit que ça lui fait mal de s'en rappeler. Se rappeler quoi ? Je l'interroge silencieusement du regard et le laisse continuer. Et finalement, je comprends la source de ce conflit. Il ne se sent plus digne de me parler à cause de l'accident. Je comprends sans mal qu'il se sent coupable de ce qui nous est arrivé. Pourtant, ce n'était absolument pas de sa faute. Non. Après l'enquête c'était le camion le problème. C'est lui qui a grillé un stop et qui roulait trop vite. Lorsque je vois Ezra s'immobiliser, s'accroupir dans le centre la pièce et finalement se prendre la tête entre les mains, je sens quelque chose en moi se briser.

Mon cœur se sert et ma respiration se bloque. Il va mal. Il se donne bonne figure, il fait tout pour être bien, gentil, souriant, comme si tout allait pour le mieux, mais dans le fond ce n'est absolument pas le cas. Je me sens mal. Alors, sans attendre d'avantage, je m'avance vers lui et l’accroupi à sa hauteur.  « Ezrouille ...» soufflais-je tendrement en posant une main sur son épaule.  «Arrête ton cinéma » ma voix est très douce et compréhensive  « Je suis vivant et toi aussi. C'est le principal, non ?» je pose mes mains sur les siennes et les écarte de la tête avant de chercher son regard. Le trouvant, je fixe mes yeux dans les siens et reprends la parole  « Ezra, je ne t'en veux pas. Absolument pas. Alors cesse de t'en vouloir aussi,ok ? » j'incline un peu la tête sur le côté puis soupire  « Oh frérot ...»

Je m'avance, entour ses épaules de mes bras et le sert contre moi. Je passe une main dans ses cheveux, l'autre sur ses omoplates et le garde contre moi.  «arrête de penser que tu n'est pas digne de me voir ou me parler, ok ? Je n'ai jamais pensé, ne serait-ce qu'une seule seconde que tu es le fautif dans cette histoire. Je... ne t'en veux absolument pas » je ferme les yeux, resserrant un peu mon étreinte sur lui  «J'aimerais tellement que tout redevienne comme avant entre nous, Ezra... » je me recule un instant et le regarde  «Nouvelle année, nouveau départ. Non ? » je lui offre un doux sourire qui se veut rassurant. J'espère tellement que cette année va amélioré notre entente à lui et à moi.

Ezra ne sait pas quel impact sa réaction pourrait avoir sur Thomas. Il ne savait pas à quel point de le voir comme ça brise son frère. Sur le moment, sa réaction était simplement spontanée, il avait besoin de retourner, si on peut dire, dans sa carapace. De retourner se protéger, protéger ses sentiments qui étaient mis à mal avec cette conversation que Thomas voulait absolument avoir. Ce n’était pas forcément mauvais, il fallait qu’ils aient cette conversation un jour de toutes façons, mais Ezra ne rigolait réellement pas lorsqu’il demandait à son frère d’arrêter de discuter, que ce n’était pas le moment. Alors Ezra se renferme tellement rapidement sur lui sur le moment qu’il n’entend même pas Thomas arriver et s’accroupir devant lui. Ce n’est que lorsqu’il se met à parler et qu’il sent la main de son frère sur son épaule qu’il sursaute légèrement, refusant pour le moment de relever son regard vers Thomas cependant. « Ezrouille… Arrête ton cinéma. Je suis vivant et toi aussi. C'est le principal, non ? » Ezra n’eut visuellement aucune réaction aux paroles de Thomas, il tentait toujours de rester perdu dans sa bulle, pensant qu’en restant dans son coin ainsi quelques instants, Thomas allait comprendre et le laisser tranquille. Juste quelques instants, que cette espèce de crise de panique, d’angoisse ou appelez la comme vous voulez passe. Mais ce n’est pas le cas, et Thomas vint prendre les mains d’Ezra dans les siennes pour pouvoir croiser son regard. Un regard vide et tellement plein de mauvais souvenirs en même temps, étrange mélange de culpabilité et d’éloignement de la réalité. « Ezra, je ne t'en veux pas. Absolument pas. Alors cesse de t'en vouloir aussi,ok ? » Ezra eut alors pour réaction qu’un petit rire jaune, un petit rire moqueur. Il n’était pas à sa place, ça se voyait et Thomas ne comprenait pas à quel point son petit frère aimerait que ses paroles soient aussi simple à réaliser qu’à dire. Mais malheureusement ce n’était pas le cas, il ne savait que dire pour l’instant en utilisant les mots justes qui ne blesseraient pas Thomas. Il comprenait que son frère ressente le besoin de le rassurer, de le protéger - il en avait toujours été ainsi au sein de la fratrie Beauregard. Mais aujourd’hui, Ezra n’avait pas besoin de ça. Aujourd’hui, ce n’était pas à Thomas de le protéger mais bien l’inverse, Ezra avait déjà causé assez de soucis à son frère comme ça. Il avait des choses plus importantes sur lesquelles se concentrer, il allait devenir papa dans peu de temps et Ida avait besoin que son mari soit présent et concentré cent pour cent sur ce futur événement heureux - pas qu’il soit en train de courir après son frère pour le réconforter. « Oh frérot …» « Thomas… » La voix d’Ezra ressemble plus à une supplication qu’à un murmure, et pourtant l’aîné Beauregard vint quand même prendre son cadet dans ses bras, tentant de le réconforter. D’un côté, Ezra ne pouvait qu’admirer le geste de son frère - les frères Beauregard n’avaient jamais été tous très tactiles entre eux -, mais comme depuis qu’ils étaient entrés dans cette pièce, c’était légèrement de trop pour lui pour le moment. Il prit sur lui cependant, ne bougeant pas et ne réagissant pas à l’étreinte de son frère. C’était tout ce qu’il pouvait faire pour le moment en étant sûr de blesser au minimum Thomas. Il ne sait combien de temps ils restèrent comme ça avant que Thomas ne reprenne la parole - sûrement que quelques instants, mais la notion du temps était déviée pour Ezra, avec la panique et la culpabilité qu’il ressentait façon décuplée en ce moment même. «arrête de penser que tu n'est pas digne de me voir ou me parler, ok ? Je n'ai jamais pensé, ne serait-ce qu'une seule seconde que tu es le fautif dans cette histoire. Je... ne t'en veux absolument pas » L’étreinte de Thomas se resserra sûr Ezra, les plongeant dans une intimité qu’ils n’avaient pas eu depuis des années, pas depuis que Thomas restait à Brisbane maintenant et ne partait plus en mission où sa vie était mise continuellement en danger. Au moins, sans s’en rendre compte, Ezra s’était légèrement calmé et même s’il n’approuvait toujours pas le fait que son frère reste aussi près de lui sans comprendre réellement son malaise, il n’avait plus tout à fait envie de le repousser comme il voulait le faire quelques minutes plus tôt. Il ne décrochait pas encore les mots qui hantaient ses pensées, mais il savait qu’il y arriverait dans quelques instants - le temps que Thomas ait eu le temps de finaliser de formuler ses propres pensées et qu’Ezra ait repris les siennes en main. «J'aimerais tellement que tout redevienne comme avant entre nous, Ezra... Nouvelle année, nouveau départ. Non ? » Thomas s’écarte enfin et Ezra soupira légèrement, regardant toujours son frère dans les yeux. « J’suis désolé Thomas, mais c’est légèrement plus compliqué que ça… » Se relevant, Ezra met une distance entre son frère et lui, ne partant cependant pas de la pièce ni s’exilant à l’autre bout de cette dernière. Juste une distance qui lui permettait de garder ses pensées sous contrôle. « J’aimerai me dire que si tu m’en veux pas, alors tout est réglé. Mai Thomas… Je conduisais. Même pas en tord, j’ai failli laisser ta femme veuve et mon propre filleul sans père. Est-ce que tu penses que je pourrai me pardonner d’avoir été presque à l’origine d’une catastrophe pareille ? Non, franchement non. » Baissant le regard, il vint poser ses fesses sur le bord du bureau qui ornait un coin de la pièce, secouant la tête, tentant de chasser de mauvaises images de son esprit. « Et si jusque maintenant, je t’évitais, c’est que j’avais mes raisons, je sais que ça te faisait mal de me voir loin comme ça, je sais qu’on a pas l’habitude, mais j’ai juste besoin de temps… Et le fait de te voir heureux comme ça, Ida sur le point d’accoucher… Oui je suis content, mais il  me faut encore du temps, c’est tout… »

Si je pensais que cette nouvelle année ne pourra qu'être bénéfique à notre entente, à Ezra et à moi, je me suis bien fortement trompé. A moins que …. ? Bien que mon frère semble se détendre un peu dans mes bras, donnant même l'impression de bien en profiter de cette étreinte, il n'est tout de même pas si serein que ça. Et au moment même où je relâche mon étreinte, il en profite pour s'échapper. Me laissant seul, au sol, Ezra se lève et fait à nouveau quelque pas. Je reste encore quelques instants sur place avant de me relever lentement, tout en l'écoutant parler. Il m'avoue qu'il aimerait dire que tout va bien, que le seul fait que je ne lui en veuille pas arrange le tout, mais c'est bien plus compliqué que ça.

Il conduisait. Et même s'il n'était pas en tort, sa conduite a en partie laisser ma femme veuve et mon fils sans père. Je sens mes entrailles se tordre douloureusement et baisse le regard. Je suis passé à deux doigts de la mort. Mais lui aussi. Notre famille aurait été privé de deux membres en plus de ma mère et mon frère. Je déglutis et croise les bras devant mon torse, montrant ainsi mon malaise face à la situation que vient d'énnoncer Ezra. Il continue et je l'écoute toujours. Il n'arrive pas à se faire à l'idée d'avoir été a l'origine d'une telle catastrophe. Je pince les lèvres et sert un peu plus mes bras contre moi.

Au final, il m'avoue avoir eu besoin de temps. Bien qu'il savait que le fait qu'il se soit ainsi éloigné me faisait du mal, il en avait besoin. Je prends une profonde inspiration et hoche la tête.  « O ...ok ...» soufflais-je avant de retomber dans le silence  « Donc … tu ne veux plus qu'on se parle ? » je relève mon regard sur Ezra  « Combien de temps ? Combien de temps est-ce tu penses que tu as besoin pour accepter l'idée que jamais je ne pourrais t'en vouloir … ?» demandais-je d'une faible voix avant de secouer la tête et faire un signe de la main  « Non, laisse tomber ? C'est débile comme question » je me détourne de mon frère et m'avance vers la porte. Une main sur la clenche je me tourne encore une fois vers lui  « Quand tu auras le courage de me reparler et que notre relation redevienne comme avant, tu sais que ma porte sera toujours ouverte pour toi» je pourrais partir maintenant. Mais quelque part j'espère que mon frère me retienne. J'ai l'impression que si je franchis maintenant cette porte, nous ne nous reparlerons plus jamais comme avant. Et pour tout avouer, ça me brise le cœur.

Ezra avait fini par se taire. Il en avait assez dit, il venait sûrement une fois de plus de mettre à mal Thomas. Il voyait bien qu’en ce moment même, il essayait de l’aider, mais est-ce qu’il voulait qu’on l’aide ? Telle était la question. Ce n’était pas réellement dans les habitudes d’Ezra de demander de l’aide lorsqu’il en avait besoin, mais si quelque-chose n’allait pas et qu’il voulait avoir de l’aide, Thomas était une de ces personnes vers qui il se tournerait. Aujourd’hui, c’était du temps dont il avait besoin surtout, du temps pour intégrer toute cette culpabilité qui le rongeait, du temps pour remettre ses idées en places par rapport à cet accident. Et même si plusieurs mois c’étaient écoulés depuis ce dernier, ce n’était toujours pas réglé dans la tête d’Ezra. Thomas finit par se relever du sol à son tour, Ezra l’entendit plus qu’il ne le vit faire car il gardait toujours la tête baissée, incapable de rester à regarder Tom dans les yeux s’il ne lui obligeait pas. Après quelques instants de silence lourd et pesant, Thomas finit par reprendre la parole. « O ...ok …» Ezra ferma les yeux, se maudissant intérieurement. Cette réponse était clairement dite à contre coeur et le coeur lourd. Le léger silence qui s’installa de nouveau par la suite vint confirmer ça. Quel frère indigne il faisait. D’accord, il n’était pas bien, mais comme il avait évité Thomas depuis l’accident, il ne s’était pas rendu comptes à quelle point cette situation avait été nuisible pour son frère aussi. « Donc … tu ne veux plus qu'on se parle ? » « Thomas, non, je… » « Combien de temps ? Combien de temps est-ce tu penses que tu as besoin pour accepter l'idée que jamais je ne pourrais t'en vouloir … ?» Cette vois que Thomas avait… Ezra avait l’impression maintenant d’être un monstre, son coeur se serrait dans sa poitrine. La relation, la bonne relation qu’il avait eu jusqu’à maintenant avec Thomas était clairement mise à mal. Il comprenait qu’il avait besoin de temps, mais ça lui faisait mal, et en était à demander limite s’ils se reparleraient rapidement ou non. Ezra avait besoin de temps, oui, mais pas de ce temps là. Il ne voulait pas couper les ponts avec Thomas, loin de là, il voulait juste laisser l’accident derrière lui, ne pas en parler et venir à son frère lorsqu’il serait prêt à réellement le faire. Il se sentait honteux de ne pas avoir réussi à gérer ça plus tôt, tout seul comme un grand. C’est ce que les adultes font normalement, non ? Ils regardent leurs problèmes en face et les arrangent pour que ça aille mieux. Ezra n’avait pas du grandir assez pour arriver à ce stade là. « Non, laisse tomber ? C'est débile comme question » A ce moment, au moment où Ezra commence à entendre les pas de son frère lui faire faire demi-tour, il relève enfin le regard. Effectivement, son frère est sur le chemin pour sortir du bureau. Ezra soupira. Cette situation n’est vraiment pas plaisante. Il est tiraillé entre sa relation et sa bonne entente avec son frère, et son lui-intérieur qui lui hurle de tout garder pour lui, qu’il ne faut pas en parler, pas maintenant. Et Thomas a déjà une main de posée sur la poignée, il va sortir. Il se tourne cependant vers Ezra une nouvelle fois, comme s’il pensait qu’il y avait encore quelque-chose à sauver. « Quand tu auras le courage de me reparler et que notre relation redevienne comme avant, tu sais que ma porte sera toujours ouverte pour toi» « Thomas non, attends… » Malgré tout, il ne pouvait pas laisser partir son frère comme ça. Il voyait à quel point son frère était dans une situation compliquée aussi, et il ne pouvait pas le laisser partir avec ce sentiment là en lui. Ezra se décolla du bureau, avançant de quelques pas vers Thomas, cherchant les mots justes. Il ne voulait pas le blesser une fois de plus, mais il pensait que son frère méritait de savoir comment il se sentait à l’intérieur. Il porta alors une main à son menton, penseur. « Ce n’est pas une question de ne plus te parler ou autre chose, c’est juste… Je n’ai pas assez mis les choses au clair de mon côté concernant… L’accident… » Il soupira, prononcer ce mot le mettait toujours mal à l’aise. « Pour pouvoir en parler avec toi. Je sais que tu en as besoin, mais je te promets, Thomas, que quand je serais prêt, je viendrai vers toi. C’était idiot de t’éviter, je suis désolé… » Il baissa le regard, faisant une petite moue. C’était, il pensait, la façon la plus courtoise d’expliquer clairement les choses à Thomas. Il le méritait.

Ezra ne va pas me retenir. Il va me laisser partir et nous n'allons plus jamais nous parler comme avant. Nous allons vivre nos vie de manière séparée sans plus jamais vouloir s'adresser la parole. Et tout ça à cause de quoi ? A cause d'un putain de chauffard qui nous a grillé la priorité et à cause de qui nous sommes, plus ou moins longtemps, resté entre la vie et la mort. C'est à ce moment même que je regrette tellement qu'on ne l'ait pas poursuivit en justice, qu'on ne lui ait pas fait payer en bonne et due forme ce qu'il nous a fait vivre … et ce qu'il nous fait toujours vivre !

Alors que j'enfonce la clenche, je soupire doucement, sentant mon cœur qui commence à se briser. Mais la voix d'Ezra le reconstruit à nouveau lorsqu'il m'interpelle, me disant d'attendre. Un instant encore je reste debout, là. Yeux fermé, front appuyé contre la porte, je souris légèrement puis me redresse et, reprenant une mine assez neutre, je me retourne, interrogeant mon frère du regard. Nous nous observons un instant avant qu'il ne s'avance de quelques pas vers moi. Portant une main à son menton, il reprends la parole, s'excusant et me disant que s'il ne peut pas parler de l'accident avec moi, c'est seulement parce qu'il n'a pas encore mit les choses au claire avec lui-même. J'hoche doucement la tête lorsqu'il me promet que dès qu'il serait prêt il viendrait vers moi.

«OK » disais-je en hochant doucement la tête «Tu sais que tu peux venir quand tu veux. Tu passe un coup de fil ou tu viens directement sonner ici. Que ce soit à 14h ou 3h du matin, ma porte te sera toujours ouverte » je m'avance vers lui et pose une main sur son épaule avant de lui sourire à nouveau pendant quelques instants. Au final, nous nous séparons à nouveau et je me recule de quelques pas. «je suis désolé. Je ne veux pas que tu penses que je t'ai tendu un piège ou quoique ce soit mais ce … c'est une discussion qui me tenait pas mal à cœur quand même » Je lui souris légèrement puis me passe une main dans les cheveux «On y retourne ? Je suis sûr tous les invités attendent impatiemment que tu présente ta danse sensuelle » le taquinais-je afin de détendre l'atmosphère. S'il y réponds comme il le fait d'habitude, je saurais que notre relation est sur la bonne voie de la guérison.

Ezra espérait que Thomas allait comprendre cette fois ci, qu’il accepterait le fait que pour le moment, il ne pouvait pas lui en parler, même si le voulait. Ezra était encore trop fragile, et même s’il n’aimait pas montrer la partie fragile de lui-même aux autres, cette fois ci il n’avait pas eu le choix, pour que Thomas comprenne réellement son conflit interne. Mais son frère finit par lever la main de la poignée de porte, signe qu’il acceptait de ne pas partir de cette sorte, signe qu’ils allaient peut-être retrouver un semblant de paix entre eux. « OK. Tu sais que tu peux venir quand tu veux. Tu passe un coup de fil ou tu viens directement sonner ici. Que ce soit à 14h ou 3h du matin, ma porte te sera toujours ouverte » Ezra a eu petit sourire timide lorsque son frère lui dit ça et qu’il vient poser sa main sur son épaule. Après tout, quelles étaient les personnes qui seraient vraiment capables de vous recevoir gentiment si vous les réveilliez à trois heures du matin en venant sonner à leur porte ? Il n’y en avait pas énormément, mais Ezra savait qu’en disant ça Thomas était vrai avec lui, et que s’il était amené à le faire, son frère l’aurait accueilli avec un sourire et non en vouloir l’étouffer avec son oreiller. « Merci Tom… » «je suis désolé. Je ne veux pas que tu penses que je t'ai tendu un piège ou quoique ce soit mais ce … c'est une discussion qui me tenait pas mal à cœur quand même » Le jeune homme relève la tête vers son frère, enfin. Ce que Thomas lui dit le touchait énormément. « Je sais, Tom… Ne t’inquiètes pas pour ça. » Ezra avait d’abord grandement cru au piège lorsqu’ils étaient arrivés tous les deux dans cette pièce et que Thomas avait attaqué le sujet de l’accident sans prévenir Ezra avant. Mais il avait pensé ça parce-qu’il s’était senti attaqué et qu’il n’était pas préparé, et surtout ultra sensible sur ce sujet. Une fois la première crise passée, il avait largement compris à quel point son frère était blessé et qu’il avait autant besoin de son côté d’en parler et qu’Ezra avait besoin de ne pas en parler. Ils s’étaient mis sans le vouloir dans une situation délicate, et en ce moment même, Ezra se disait qu’ils s’en étaient plutôt pas trop mal sortis. Ils avaient réussi à exposer leurs points de vue sans non plus trop entraver à leurs pensées sur cet événement de leurs vies, et au moins, ils se parlaient de nouveau, ce qui était plutôt quelque-chose d’extraordinaire vu qu’ils ne s’étaient quasiment pas adressés un mot depuis leurs sorties de l’hôpital - la faute de qui, hein, on se demande. «On y retourne ? Je suis sûr tous les invités attendent impatiemment que tu présente ta danse sensuelle » Alors, Ezra a un petit rire. Soufflé entre ses lèvres comme si c’était quelque-chose d’interdit et qui faisait mal, mais il a un petit rire. Il reconnait bien aussi l’humeur habituelle de son frère, celle de le taquiner parce-qu’il est plus petit que lui. C’était toujours plus marrant de s’attaquer au plus petit, car même les frères se situant dans les âges entre Thomas et lui se ralliaient à Thomas pour embêter Ezra. Super esprit de famille, vous avez dit ? « Celle que tu vas inévitablement tenter de me faire faire quand j’aurai trop bu, que James va filmer, dont papa va tomber dessus à Noël prochain et il voudra encore me rayer une fois de plus du testament ? T’es cruel, tu sais que je la ferai en plus ! » Il a alors un sourire franc sur le visage, car malgré le ton péjoratif qu’il donnait à l’idée que venait d’émettre Thomas, il savait qu’à chaque fois il passait un bon moment à faire le clown. Du moins, quand il s’en souvenait et qu’il l’apprenait pas par des photos ou des vidéos le lendemain midi en se réveillant. « Mais seulement si tu nous fais ta super imitation du caribou bourré alors. » C’est ainsi qu’ils sortirent tous les deux du bureau, pour rejoindre les autres invités qui devaient les attendre. Ce n’était pas parfait, mais au moins leur relation semblait repartir de bon pied. Il fallait maintenant attendre que le temps fasse son effet sur les maux.

Au final, malgré les débuts un peu houleux, je pense que cette discussion nous était nécessaire à tous les deux afin que nous soyons réellement au clair sur nos idées. Au moins je sais que la faute ne vient pas de moi. C'est peut-être égoïste comme pensé, mais le responsable de cette situation c'est Ezra. Mais je ne lui en veux absolument pas. Chacun vit le traumatisme autrement. Je sais que moi j'ai toujours été quelqu'un de positif, aucunement rancunier et qui n'aime pas regarder vers le passé. Sauf lorsque celui-ci nous rattrape comme il est entrain de le faire avec Myrddin. Mais ça c'est une autre histoire, il ne me viendrait pas sur l'idée d'évoquer mon ancien amant aujourd'hui. Encore moins s'il y a Liv qui est là. Enfin, là n'est pas la question.

Je dis à Ezra qu'il peut venir me voir quand il veut, même s'il me réveil à 3h du matin. Peu m'importe d'être réveillé à cette heure, si je peux aider mon frère, je ne lui en voudrait absolument pas. Ma bonté me perdra peut-être, mais ma famille m'est beaucoup trop précieuse. Et je suis l’aîné, n'est-ce pas son rôle, à lui, que d'être là pour les plus jeunes ? Peu importe quand mes frères ou même leur copines viennent me voir, j'aurais toujours une oreille attentive pour eux. Même si je perds quelques heures de sommeil, le bien être de ma famille m'est bien plus important que le mien, je dois avouer. Ezra me remercie et je fini par lui demander de m'excuser pour cette brusque décision de lui parler, je ne voudrais absolument pas qu'il pense que je lui ais tendu un piège. Il me dit de ne pas m’inquiéter pour ça, mais je dois avouer que ça me met un peu mal à l'aise.

 «Je comptes sur toi pour venir me parler quand ça ne va pas, ok ? » lui disais-je à nouveau.

Et puis, pour changer de registre, je passe à l'humour de merde qu'on me connaît. Je l'attrape par les épaules et lui dit de venir, qu'on devrait retourner voir les invités qui n'attendent qu'une chose : qu'il leur montre sa danse sensuelle. Avec un rire, Ezra se prend au jeu, me demandant si je parle bien de la danse que James filmera quand Ezra aura trop but, que notre père tombera dessus un jour au Noël prochain et qu'il voudra le rayer définitivement du testament. J'éclate de rire. Un rire faussement sardonique  «Ouais, voilà, exactement ! C'est exactement ça. Je veux une deuxième vidéo collector » disais-je, sous entendant que j'ai déjà une vidéo dossier sur lui.

Il me dit en rigolant que la seule condition pour laquelle il nous fait cette danse c'est que je devrais imiter le caribou bourré. Je le pousse vivement pour sortir de la pièce  « Jamais ! J'ai une réputation à tenir, MOI » rigolais-je de bon cœur en refermant la porte de mon bureau derrière moi et en rejoignant les autres au salon. Maintenant que tout est dit, je pense qu'on peut commencer la soirée en bonne et due forme.