« Staring at two different views on your window ledge, Coffee is going cold, it's like time froze. There you go wishing, floating down our wishing well. It's like I'm always causing problems, causing hell»
Passant entre les rayons du marché couvert, Lawrence se demandait s'il n'aurait pas mieux fait de rester au restaurant cet après-midi. Il avait bien vu qu'avec la vague de chaleur inhabituelle pour cette période, les gens avaient tendance à se réfugier dans les cafés et les restaurants. Mais il n'avait plus vu Parker depuis un petit moment et ayant annulé leurs deux derniers rendez-vous, il sentait que cela aurait été malpoli d'encore une fois reporter. Avancant lentement dans le rayon des vêtements, il en regarda plusieurs tout en s'interrogeant sur le sens de la vie. Pourquoi donc les gens avaient-ils besoin de s'habiller, de se lustrer au maximum et de séduire ceux qui les entouraient? Autrefois, les gens se baladaient nus, avec un simple torchon sur les hanches et s'aimaient peut-être bien mieux qu'aujourd'hui. Aujourd'hui tout n'était qu'apparences. Il repéra Parker plus loin et prit sa direction d'un pas assuré.
Qqui était-elle par rapport à lui? Il n'en savait plus rien. Le temps les avait lié. Au début c'était une histoire loufoque entre deux reclus, deux exclus. La soeur de Parker avait cherché à dresser Lawrence contre Parker. Etait-ce de la jalousie? Entre qui et qui? Lawrence avait cessé de se poser des questions depuis longtemps. Tout ce qui lui importait, c'était que les révélations qu'elle lui avait faites les avaient rapproché. Il était parti pour Brisbane avec sa future colocataire, parti à l'aventure et s'en était probablement bien sorti grace à la présence de Parker. Arrivant près d'elle, il la serra poliment contre lui tout en souriant. "Comment ça va?" Pas de bonjour trop courtois, pas de formalité inutile. Elle était une de ses seules amies de longue date ici. La première qu'il avait connue vu qu'il était venu avec elle.
Ne voulant pas s'éterniser dans le rayon des fruits frais où il l'avait retrouvée, il posa une main dans son dos pour la diriger vers des zones moins froides. "Tu as besoin d'acheter quelque chose en particulier ou est-ce qu'on se promène juste?" Avec le temps il avait perdu l'habitude d'être aussi naturel avec elle que lorsqu'ils étaient colocataires. Il fallait dire qu'il avait vu cette femme en pyjama, qu'elle l'avait vu mort bourré, qu'ils avaient partagé certains récits de vie. Le loup solitaire ne s'était pas totalement épanché mais elle n'était clairement pas une étrangère non plus. Loin de là. "Ca fait longtemps qu'on ne s'est plus vus, quoi de neuf Parker?"
Ce matin, le réveil est difficile. Il n’y a que Lawrence pour me faire me lever à 7h un dimanche matin. Et encore, heureusement que j’avais mis mon réveil avant de passer cette soirée à trop boire. « Hmmm… bonjour ! » Je sursaute à moitié en sentant du mouvement dans mon lit. Merde. J’ai ramené quelqu’un et je ne m’en souviens même pas. Je me retourne légèrement pour poser mon regard sur la délicieuse créature qui hante mes draps. Ça me donnerait bien envie de rester là à faire toutes sortes de choses loin d’être catholiques avec elle. Mais j’ai un rendez-vous. Je récupère mon téléphone juste pour regarder si j’ai des messages. Et effectivement, un message de Lawrence qui repousse notre rendez-vous dans l’après-midi. Parfait. Je ne mets pas plus de temps pour sauter sur la jolie blonde à mes côtés. Elle doit avoir 25 ans à tout casser. C’est celles que je préfère, entre 20 et 30 ans. Ce n’est qu’une heure plus tard que je me laisse tomber sur le matelas en soupirant, la peau moite, avant de me retourner vers elle. « C’était super, je vais prendre une douche, bon courage pour retrouver tes affaires ! » Je lui adresse un clin d’oeil amusé et me lève du lit pour rejoindre la salle de bain privative de ma chambre pour couler sous la douche. « Parker chérie t’es là ? » La porte de la chambre s’ouvre à l’instant où je sors de la salle de bain tout en m’enroulant dans une serviette. La jolie blonde est encore à moitié nue en train de chercher ses affaires et je ne peux m’empêcher de sourire, amusée. J’adresse un regard complice à Théo, pour qu’il fasse son petit numéro que j’aime tant. « C’est qui cette fille ? » « Chéri c’est… c’est pas c’que tu crois. » La demoiselle s’empresse d’enfiler son pantalon et son t-shirt m’adressant un regard d’incompréhension. « Ah ouais ? Et je crois quoi ? Je te trouve à moitié à poil avec une fille et c’est pas ce que je crois ? On est mariés Parker tu m’as promis la fidélité ! » Je n’ai même pas besoin de rétorquer que la demoiselle est déjà loin, très loin, sûrement déjà hors de la maison. Je ris un peu et viens faire un bisou à mon cher et tendre mari. « Merci, j’avais l’impression qu’elle partirait pas… » « T’as un rdv ? Un dimanche ? » « Oui, avec Lawrence. » Je regarde l’heure avant de reposer mon regard dans celui de Théo. « On déjeune ensemble ? Je dois le retrouver à 15h ! » Il hoche la tête et je le laisse quitter ma chambre pour le retrouver une fois habillée.
C’est à 15 heures passées que je rejoins le marché d’un quartier que j’aime bien pour sa vivacité, puisque c’est aussi celui où je travaille. Je sors mes yeux de lynx pour retrouver le jeune homme dans la foule. Lawrence et moi nous connaissons depuis un moment maintenant, ça date de l’époque où j’avais traversé le globe pour sauver la vie de mon fils. Evidemment, il n’est pas au courant de la raison profonde, parce que nous n’en avons pas parlé. Pour dire vrai, nous n’avons jamais vraiment parlé de nous, de nos ‘moi’ profonds. Lawrence est un garçon très secret et il est difficile de lire en lui. Pourtant, ça ne nous a pas empêchés de tisser une amitié sincère. Être là l’un pour l’autre quand on en a besoin. Nous nous retrouvons enfin et je lui offre un sourire sincère. « Comment ça va? » Je le serre doucement contre moi dans une étreinte amicale. Il est un peu plus qu’un ami, en vérité, un peu plus comme un frère. Je n’ai jamais eu de relation fraternelle avec mon frère ni même avec ma soeur. Alors je reporte cette attention sur le jeune brun. « Ça va, ça me fait plaisir de te voir. » « Tu as besoin d'acheter quelque chose en particulier ou est-ce qu'on se promène juste? » Je secoue la tête pour lui répondre. « Non, j’ai besoin de rien, juste d’être avec toi ! » Je lui souris une fois encore et nous marchons côte à côte. « Ca fait longtemps qu'on ne s'est plus vus, quoi de neuf Parker? » « C’est vrai que ça fait un moment ! Ecoute, pas grand chose si on regarde bien, la routine en fait, le boulot, la vie maritale… » Je ris un peu, Lawrence est au courant de mon accord avec mon faux mari. Un mariage blanc qui a bien arrangé tout le monde, et qui se passe à merveille, depuis 7 ans maintenant. « Ah si, je vais reprendre le théâtre. Ça me manque trop. Tu connaîtrais pas une troupe ou un truc sympa ? » Je tourne les yeux vers mon jeune ami et lui adresse un sourire.
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Peut-être aurait-il dû moins chercher à toujours se rassurer. Sa vision du monde extérieur avait été flouée avec tous les préceptes qu'on lui avait inculqués depuis qu'il était petit. Mais il avait du mal à s'imagine vivant différemment. Après tout, lorsque pendant 24 ans on vous apprend comment vivre d'une certaine manière, ce n'est pas du gâteau de soudain passer à tout autre chose en une nuit. Il avait fallu ces dix années à Lawrence pour s'adapter et pour au moins faire semblant correctement de s'être habitué à la situation. Mais ce n'était qu'un mensonge, une parade pour qu'on lui fiche la paix. Qui pourrait comprendre qu'après avoir été traité comme il l'avait été, il souhaiterait réinvestir cette société d'hypocrites? Probablement personne. Sauf ceux dont il était proches, ceux qui comprenaient plus que cela... ceux qui comprenaient certaines choses plus profondes à son sujet. Evidemment Parker avait vécu suffisamment longtemps avec lui que pour savoir de quoi était fait le Lawrence Blake. Elle n'avait pas eu une visite complète des lieux mais elle savait parfaitement à quoi s'attendre avec lui. C'est-à-dire à un mur silencieux mais un mur on ne peut plus fiable!
Il était heureux de la voir et qu'elle lui confirme qu'elle venait juste pour ça le soulagea. C'était dimanche pour lui aussi et pour une fois qu'il ne travaillait pas, il préférait se détendre complètement plutôt que de faire le tour du marché dans un but précis. "Parfait!" dit-il en secouant la tête devant une vendeuse qui lui montrait des écharpes roses. Il avait presque envie de rire devant cet étalage. Lui montrait-elle cela pour lui ou pour Parker? Il doutait que son amie apprécie qu'il joue les petits amis et lui... se passait fort bien d'un affichage de fausse homosexualité. Oui, il considérait que certains accessoires et surtout certaines couleurs auraient été trop ... ambigues. Revenant vers Parker, il l'écouta parler avec attention avant de s'enquérir "Tout va toujours bien de ce côté?" Elle savait très bien que Lawrence, bien qu'il ne jugeait pas, ne comprenait pas cet arrangement. Jamais il n'aurait supporté l'idée de rester auprès d'une femme qu'il ne pouvait réellement courtiser. En vérité, dernièrement, il ne pouvait tout juste plus rester auprès d'une femme. Dernièrement équivalant à de nombreuses années en fait.
Et sans le vouloir Parker pointa du doigt la raison profonde pour laquelle il était si seul. Une femme qui se trouvait elle aussi dans une troupe de théâtre. Mal à l'aise devant cette question pourtant totalement innocente, il haussa les épaules, certain de s'être montré trop nonchalant que pour être crédible. "Mmmh le théâtre je ne m'y connais pas non." Qui essayait-il de berner? Il était diplomé de Harvard en littérature! Réalisant sa bourde, il se corrigea "Je veux dire que je ne m'y connais pas dans ce qui est des troupes actuelles quoi..." Il cherchait à changer de sujet, posant sa main sur des bouteilles en verre servant à de la décoration. Elles étaient d'un très mauvais goût et riant nerveusement il les montra à Parker "Tu mettrais un truc pareil dans ton salon?" C'était de la déco de jardin.
Ça me fait plaisir de voir Lawrence. Il est de ces amis qu’on a pas besoin de voir tout le temps, ni même d’appeler chaque jour pour savoir qu’il existe. Ce genre d’ami chez qui on peut débarquer à l’improviste, annuler un rendez-vous à la dernière minute sans aucune raison vraiment valable, ce genre d’ami avec qui on peut s’endormir sur le canapé après avoir regardé un film nul à chier, avec qui on peut passer des heures sans parler. Bref, un véritable ami. Mais parfois, il y a des moments où on a besoin de parler un peu. « Tout va toujours bien de ce côté? » Il parle de mon mariage là ? Je sais à quel point il n’approuve pas mon union avec Théo. Pas qu’il n’aime pas Théo, mais qu’au fond, Lawrence est un grand romantique, et il ne sera jamais du genre à se marier avec quelqu’un qu’il n’aime pas, juste pour une question de pratique ou pire, d’argent. Nous sommes différents sur bon nombre de points tous les deux, mais nous nous retrouvons aussi sur bien d’autres. « Tout va bien. Tu sais, j’ai appris à aimer cet homme. Pour moi on ne peut pas rêver mieux comme mari. Et puis, je l’aime vraiment… bon, d’un amour platonique certes… » Je lui souris, amusée, parce qu’il sait très bien que je n’ai jamais aimé les hommes, enfin, plus depuis plus de vingt ans en tout cas.
Finalement, le jeune homme me demande ce qu’il y a de neuf. C’est difficile de répondre à cette question, elle est à la fois aussi vague qu’impersonnelle. Mais c’est tout Lawrence, sûrement un manque de confiance en lui. Alors j’embraye la conversation, lui répondant un peu vaguement pour le moment. Et finalement, je lui parle de mon envie de reprendre le théâtre. « Mmmh le théâtre je ne m'y connais pas non. » Je le regarde en penchant un peu la tête sur le côté dans un petit sourire narquois. Il ne s’y connait pas ? Il ment. « Je veux dire que je ne m'y connais pas dans ce qui est des troupes actuelles quoi… » Je lève les yeux au ciel en souriant toujours. « Je vois. Donc tu ne peux pas m’aider alors… » Mais très vite, Lawrence change de sujet, ce qui me met la puce à l’oreille. Mais je n’ai pas envie de mettre les pieds dans le plat immédiatement. « Tu mettrais un truc pareil dans ton salon? » Je secoue la tête, amusée. « Clairement pas ! » Et puis je décide de reprendre la conversation, à l’envers cette fois. « Et toi alors, comment ça va ? Tu t’en sors avec le restau ? T’arrives à avoir une vie à côté, voir un peu du monde ? Des filles ? » J’arque un sourcil, toujours ce petit sourire taquin au bout des lèvres. Lawrence est très secret quant à sa vie amoureuse, et il ne me laisse souvent que des bribes. Mais aujourd’hui j’ai envie d’en savoir un peu plus.
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S'il y en avait bien une qui était capable de lui faire cracher le morceau c'était Parker. Elle et ... Rosalie. Peut-être même que Rosa serait plus efficace. Lawrence adorait son ex-colocataire mais il ne perdait jamais de vue que la belle femme mure qu'il avait en face de lui était une experte de la séduction et qu'elle semblait en avoir fait son métier. D'ailleurs, avec ce penchant pour tout ce qui était d'"allumer" les gens, il ne comprenait pas qu'elle ait pu se priver d'un public cible tellement réceptif que la gent masculine. Mais c'était probablement le challenge qui l'intéressait outre l'enjeu.
Elle ne se dégonflait jamais devant lui ceci dit. Et bien que leurs points de vue soient différents, ils se permettaient l'un l'autre de l'assumer et de discuter malgré cela. Lawrence ne pouvait digérer un amour uniquement platonique mais il respectait cela. Surtout que la plupart de ses relations récentes n'avaient pas même ce petit grain. "Je ne te juge pas Parker, tu le sais." Ce n'était pas une question, juste un rappel de qui il était et du fait qu'il tenait trop à elle que pour laisser sa morale de richard venir interférer.
Mais elle le lanca sans le savoir vers un sujet épineux où il était certain que s'il s'était trop épanché, elle elle l'aurait probablement jugé. Mal à l'aise, elle devait avoir deviné qu'il cachait quelque chose. Après tout ils avaient suffisamment vécu ensemble que pour connaître certains des tics nerveux de l'autre. Cependant elle sembla capituler et ne força pas le Blake à parler d'un sujet qui de toute évidence ne lui plaisait pas. Et pourtant, parler d'un théâtre ou d'une troupe, c'était tellement banal. Il grimaça en songeant qu'il avait dû lui mettre la puce à l'oreille.
Ravi qu'elle le laisse change le sujet, il se laissa aussi bercer par sa voix pour lui parler un peu de lui. Beaucoup de questions avait aussi l'avantage de lui permettre de ne répondre qu'à certaines si il lui apparaissait qu'elles étaient trop compliquées. "Mmmh, le restaurant va super bien! La clientèle s'est enfin stabilisée et les recettes sont très... intéressantes." Il lui fit un clin d'oeil entendu avant de tourner dans l'allée des robots ménagers. "Pour ce qui est de la vie à côté, c'est... respectable." Il regarda Parker et éclata de rire devant son visage circonspect. "Quoi? Oui c'est respectable! Je vois des gens, je t'assure, mais bon voilà je ne suis toujours pas mister roi de la promo!"
« Je ne te juge pas Parker, tu le sais. » Je n’ai jamais jugé Lawrence, et il ne m’a jamais jugée non plus. Je sais pourtant ce qu’il en pense, et ce n’est pas pour rien que nous ne parlons que rarement de ma situation maritale. En même temps, je ne lui demande pas de comprendre. L’important pour moi c’est que tout se passe bien, je ne demande rien d’autre. Avec tout ce que j’ai pu vivre dans ma jeunesse, je pense que c’est quand même ce que je mérite. Et ça me convient. Assez rapidement je change de sujet, mais là encore, je comprends que le jeune homme ne veut pas se lancer sur le sujet. Pour l’instant, je ne sais pas encore pourquoi, mais je le saurai bien assez tôt. Alors juste pour lui faire plaisir, et aussi pour lui faire comprendre que je ne vais pas insister, je coupe court à la conversation. Je change même de sujet pour repartir sur tout autre chose. Je prends des nouvelles de mon ami quoi. « Mmmh, le restaurant va super bien! La clientèle s'est enfin stabilisée et les recettes sont très... intéressantes. » Je le regarde en lui souriant, comprenant qu’il lui faudra sûrement encore du temps pour arriver à faire tourner son business comme il en a envie. Mais l’important c’est qu’il ne se retrouve pas avec une affaire foireuse. Et d’après ce que je sens, ça a l’air d’aller de ce côté là. Nous continuons de marcher côte à côte, et à discuter alors que mon regard divague parfois sur un étalage ou sur une jolie fille qui passe près de moi. « Pour ce qui est de la vie à côté, c'est... respectable. » Je tourne la tête vers mon ami et m’arrête même de marcher. Respectable ? Il a vraiment dit ça ? Le voilà qui éclate de rire. Rire communicatif pour moi puisque je ne peux m’empêcher de sourire au moins, à chaque fois que je l’entends rire. « Quoi? Oui c'est respectable! Je vois des gens, je t'assure, mais bon voilà je ne suis toujours pas mister roi de la promo! » Je ris à nouveau et secoue la tête de manière amusée. « Tu n’as qu’à moitié répondu à ma question ! » J’arque un sourcil et secoue la tête une nouvelle fois, ce large sourire sur les lèvres. « Allez, ta dernière relation avec une fille remonte à quoi ? Tu peux me le dire à moi ! » Je penche la tête sur le côté, toujours arrêtés là au milieu de l’allée du marché, et quand je vois qu’il ne veut pas réellement répondre, je croise les bras contre ma poitrine. « On ne sortira pas de là tant que tu n’auras pas répondu à ma question ! » Je lui fais une moue insistante comme pour lui montrer que je suis déterminée. « C’est quoi le problème ? T’es beau gosse, t’es gentil, t’as une situation, un job, un toit sur la tête… y’a rien qui cloche chez toi ! » Je le vois sourire et je plisse cette fois les yeux. « Quoi ? Y’a une fille ? T’as une fille dans la tête qui t’empêche d’en voir d’autres ? » Je lève les yeux au ciel et soupire. « T’es pire qu’une nana !!! »
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La chasse aux sorcières était lancée. Parker avait senti une faille et se devait de l'exploiter. Comment, pourquoi, où, qui? Mais Lawrence était toujours ce loup solitaire qui n'aimait pas se dévoiler. Et si autrefois sa colocataire avait une arme en or pour le faire parler, aujourd'hui elle ne vivait plus sous le même toit et donc manquait légèrement de ressources contraignantes. Pourtant il savait qu'elle réussirait à lui faire cracher le morceau, tout ce qu'il devait c'était trouver lui-même un moyen de parler sans trop en dire. Et alors qu'ils marchaient entre les rayons de marchandise, il se demanda s'il ne valait mieux pas parler lui-même d'Hannah. Et si Parker rencontrait cette femme toute seule et que c'était Hannah qui parlait de lui à son amie en premier. Il détestait l'idée qu'on lui mette de nouveau une étiquette. Surtout qu'il tenait à Parker et ne voulait pas qu'on le juge. Mais en l'occurence Parker ne s'était pas attardée sur le sujet des troupes de théâtre, elle voulait en savoir plus sur sa vie sentimentale. C'était évidemment lié à Hannah aussi mais cela c'était plus vague et plus gérable comme sujet. Soupirant il se dit que le mieux c'était de dire au moins quelque chose pour l'apaiser.
Elle sentait qu'il était sur le point de céder. Elle s'était arrêtée face à lui, croisant les bras obstinément. "Tu ne bougeras pas si je ne te réponds pas, c'est ça?" Il riait presque. En temps normal il se serait agacé de voir quelqu'un lui forcer la main. Mais Parker avait su déjouer les mauvaises humeurs de l'ours qui sommeillait en lui. "Tu n'es pas possible, sérieux!" Il riait toujours et cherchait à regarder derrière elle un stand de citrons. Elle insiste encore un peu et se moquant gentiment d'elle, il répond comme si elle ne lui avait rien demandé "Oh tu as vu, des citrons, c'est chouette! Tu peux en avoir deux gratuits à l'achat d'un kilo!" Elle ne perd pas patience et il pose une main protectrice sur son épaule avant de se décider à répondre sérieusement. "Premièrement je ne suis pas pire qu'une nana." Il croise à son tour les bras pour lui faire face et la menacer de son air sérieux. "Retire ça tout de suite." Bien que doux et aimant, loyal, fidèle, tout ce que vous voulez... Lawrence était très à cheval sur le côté viril qui était nécessaire à tout homme qui se respecte. C'était sa défunte mère qui lui avait appris qu'un homme devait se comporter comme tel s'il voulait être respecté.
See déridant ensuite, il finit par capituler et lui parler plus ouvertement. "Il n'y a personne de stable. J'ai des aventures, ne te fais pas de soucis à ce sujet là, je ne me suis pas transformé en moine. Mais cela a toujours été ainsi, je n'ai pas envie de m'impliquer dans une relation." Parce qu'il s'était impliqué une fois, qu'il s'était brûlé sévèrement les ailes et que cerise sur le gâteau, le père de la bien-aimée avait détruit toute sa vie par après. La dernière fille qu'il avait fréquentée... Il réfléchit tout en réalisant que s'il disait à Parker qu'il n'avait aucun souci à se trouver des femmes d'un soir, elle lui ferait son discours de "tu es pire qu'une traînée." et cela le fit sourire. "La dernière femme remonte à la semaine passée. Mais ce n'est pas du sérieux. Je ne cherche pas du sérieux. Ce mode de vie me convient." Ce n'était pas vrai. Mais il n'avait aucunement envie d'admettre que son coeur était en manque et que le manque qu'il ressentait était là depuis des années. Parce qu'une seule drogue semblait capable de le rassasier. "Est-ce bon? Tu as fini de me cuisiner? Ou tu as d'autres questions Miss je fouine mon nez partout?" Il l'entoura d'un bras bienveillant bien qu'elle soit son aînée avant de l'entraîner vers la sortie du marché "Il fait beau dehors, ça te dit d'aller boire un verre en terrasse?"
« Tu ne bougeras pas si je ne te réponds pas, c'est ça? » Je sourire en coin que je lui offre, accompagné d’un haussement de sourcil significatif en dit long sur mes intentions. Effectivement, je ne compte pas bouger avant d’avoir eu des réponses à mes questions. « Tu n'es pas possible, sérieux! » Je le regarde rire et je souris de plus belle, parce que je sais qu’il finira par craquer. Il a beau jouer les durs, Lawrence est un vrai bisounours dans le fond, et je l’ai bien remarqué depuis près de 10 ans qu’on se connaît. « Oh tu as vu, des citrons, c'est chouette! Tu peux en avoir deux gratuits à l'achat d'un kilo! » J’attrape son visage d’une main pour le forcer à me regarder et je plisse un peu les yeux, faussement menaçante. « Tu m’auras pas comme ça ! » Je le lâche finalement parce que je sais que sa fierté en prendrait un coup si je le traitais comme un petit garçon. Il vient déjà poser son bras sur mes épaules et je le laisse faire, tournant la tête pour continuer de le regarder. « Premièrement je ne suis pas pire qu'une nana. » Je ris un peu et lève les yeux au ciel. C’est ce qu’il croit ! En tout cas, pire que certaines nanas, dont je fais partie. Il est trop sentimental, même s’il ne le montre par, par fierté sûrement. « Retire ça tout de suite. » Je lève les mains en l’air en signe de mea culpa avant d’abdiquer. « Ok, je retire, Lawrence Blake n’est pas pire qu’une nana ! » Je fronce un peu mon nez dans une grimace adorable en sa direction, comme pour lui dire qu’il joue sur les mots.
J’espère simplement qu’il va enfin me répondre, et heureusement, c’est ce qu’il s’apprête à faire. « Il n'y a personne de stable. J'ai des aventures, ne te fais pas de soucis à ce sujet là, je ne me suis pas transformé en moine. Mais cela a toujours été ainsi, je n'ai pas envie de m'impliquer dans une relation. » Je hoche un peu la tête, sur ce point, je ne peux que le comprendre. Je suis pareille. Je ne m’imagine pas m’installer avec quelqu’un pour de vrai, fonder une famille ou ce genre de trucs. J’ai donné, j’étais trop jeune certes, mais je ne compte pas recommencer vu le fiasco que ça a été, je préfère encore un mariage blanc comme le mien. « La dernière femme remonte à la semaine passée. Mais ce n'est pas du sérieux. Je ne cherche pas du sérieux. Ce mode de vie me convient. » Je hoche à nouveau la tête. « Ok, je vois. » Mais la question n’était pas vraiment là, j’ai bien vu son regard quand je lui ai demandé s’il y avait une fille qui se cachait là dessous. De toute évidence, il ne veut pas en parler, mais je l’aurai un jour. C’est certain. « Est-ce bon? Tu as fini de me cuisiner? Ou tu as d'autres questions Miss je fouine mon nez partout? » Je ris un peu et secoue la tête. « Ça ira pour aujourd’hui Mister Blake. Mais tu ne perds rien pour attendre ! » Je lui adresse un regard amusé et nous quittons le marché, sans avoir vraiment regardé ce qu’il n’y passait. « Il fait beau dehors, ça te dit d'aller boire un verre en terrasse? » Je hoche vivement la tête, souriante. « Oui, avec plaisir ! » Sans plus tarder nous allons nous chercher une terrasse de café et commandons à la jolie serveuse. « Oh, j’ai vu Rosalie y’a trois jours, j’avais un gala avec Théo et elle était là…. » Je roule un peu des yeux l’air un peu dédaigneux. Lawrence sait à quel point nous ne nous supportons pas elle et moi, ça ne date pas d’hier…
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La femme qui est une bonne amie pour lui est bien plus que cela en fait. Elle est une grosse partie de son passé et de son présent. Parker n'est pas le genre à laisser Lawrence indifférent au niveau des sentiments. Il sourit en remarquant qu'elle finit par accepter des compromis. Ce n'est pourtant pas ce qu'elle préfère mais elle le connaît et elle sait qu'il est intransigeant. D'ailleurs avec toute autre qu'elle il l'aurait été encore plus. Il se retrouve le menton emprisonné sous ses doigts et pendant un court moment a envie d'hurler. Mais elle relâche cette prise qui l'infantilisait et il se détend. C'est juste de l'humour, il le sait. Puis quand elle le traite de petit capricieux, il cherche à tout pris à ce qu'elle retire ce qu'elle a dit mais au fond ce n'est qu'un jeu. Soulagé qu'elle capitule malgré tout, il finit par prendre quelques devants en lui racontant un peu sa vie amoureusement. Il cherche à utiliser un ton rempli de sensualité lorsqu'il évoque ses relations intimes mais il réalise qu'il n'y arrive pas vraiment. Il est bien trop sérieux, il se défend. Il ne voudrait pas être tant sur la défensive mais il l'est pourtant. Elle semble pourtant satisfaite et il soupire. "Bien! Parce que je me demandais ce que j'allais encore pouvoir inventer pour satisfaire ta curiosité!" Il lui adresse un clin d'oeil amical.
Ils se dirigent tous les deux vers la terrasse la plus proche et une fois les commandes passées, Parker entame spontanément la conversation. Lawrence grimace en entendant le prénom de Rosalie sortir. Il sait à quel point son ex-colocatrice déteste sa belle-soeur. Et il ne comprend toujours pas pourquoi les deux femmes ne s'entendent pas. Lui les adore toutes les deux. Mais jamais il n'a voulu prendre parti ouvertement ou se mêler de leurs affaires. "Ah vraiment? Ca fait un moment que je n'ai plus eu de ses nouvelles je dois t'avouer... Plus depuis mmmh... la Saint-Valentin!" Ils s'étaient vus en coup de vent dans un magasin de décoration. Il était venu chercher un set d'assiettes pour remplacer celles qu'un empoté avait tomber et il était très pressé de retourner au restaurant avec toute sa cargaison. Mais Lawrence ne put s'empêcher de penser à ce sordide événement qu'était la Saint-Valentin. "Quel drôle de concept d'ailleurs! Sortir des bougies, des cartes de félicitations, afficher tout son amour de manière aussi impudique. A quoi donc pensent les gens? L'amour c'est pas vraiment fait de ça, si?! Je me demande si Rosalie fête ça avec mon frère maintenant que j'y pense... je l'ai croisée dans un magasin. Tu sais un de ces magasins remplis de petites paillettes en forme de coeur où ça sent la rose à t'en donner la nausée. C'est une fête purement commerciale. Je me demande comment les couples qui participent à cette mascarade y survivent!" Lawrence leva un sourcil tout en prenant une petite gorgée de son thé glacé qui venait d'arriver et comprit qu'il amusait Parker avec ce monologue totalement imprévu. "Quoi? Tu n'es pas d'accord? T'as envie d'étaler ton amour partout en ville toi quand t'es amoureuse?"
« Bien! Parce que je me demandais ce que j'allais encore pouvoir inventer pour satisfaire ta curiosité! » Je lève les yeux au ciel en souriant. Je me doute bien qu’il masque souvent un peu la vérité pour me faire taire, oh, je le connais le bonhomme depuis le temps. J’ai appris à savoir quand il ment, et quand il dit la vérité. Mais j’ai surtout appris à comprendre à quel moment je vais trop loin, et à quel moment je dois attendre pour avoir certaines informations. Le pousser à bout n’a jamais été la bonne solution. Bien au contraire. Pourtant, je suis sanguine, et je dois prendre sur moi pour ne pas le secouer pour avoir des réponses. Très bien, il me fait travailler sur moi, ce n’est pas plus mal.
Nous nous dirigeons vers le café le plus proche et nous y installons, face à face, au soleil de ce climat particulièrement agréable. Mais en parlant de Rosalie, je me risque un peu à attirer les foudres du jeune homme. Il faut dire qu’elle et moi ne nous sommes jamais entendues, et encore moins en ce qui concerne Lawrence. « Ah vraiment? Ca fait un moment que je n'ai plus eu de ses nouvelles je dois t'avouer... Plus depuis mmmh... la Saint-Valentin! » J’arque un sourcil, surprise par cet aveu. « Qu’est-ce que tu foutais avec elle à la saint valentin ? » Visiblement ma question semble le faire sourire, il vaut mieux ça que l’inverse. Non mais sincèrement, je déteste cette femme, et im manquerait plus que Lawrence finisse par tomber dans ses bras. Elle est sa belle soeur… Mais bref, voilà que Lawrence se met à me parler de la saint-valentin, alors que je plisse les yeux sous son étalage de preuves par A+B que cette fête n’est autre que commerciale. Certes, je suis plutôt d’accord avec ça, mais je sens comme une pointe d’amertume là dedans. Comme une envie, au fond de lui, pourtant bien présente, ce souhait de fêter dignement la fête des amoureux avec une femme qu’il pourrait aimer. Aimer sincèrement. Je penche la tête sur le côté avec un petit sourire mutin. « Quoi? Tu n'es pas d'accord? T'as envie d'étaler ton amour partout en ville toi quand t'es amoureuse? » Je ris un peu à sa phrase et secoue la tête. « Je ne tombe pas amoureuse, ça m’évite ce genre de questionnement ! » La vérité, c’est que je n’ai jamais été amoureuse, et que je ne m’en porte pas plus mal. « Je te sens bien amer envers cette pauvre fête de la saint valentin… tu serais pas purement et simplement en mal d’amour toi ? » Je ris, le taquinant légèrement. Lawrence est définitivement un homme qui aurait besoin de se poser avec une femme, avoir une vie de famille. Et il le mérite.
« Staring at two different views on your window ledge, Coffee is going cold, it's like time froze. There you go wishing, floating down our wishing well. It's like I'm always causing problems, causing hell»
Evidemment elle ne manqua pas d'entendre l'association entre Rosalie et Saint-Valentin. Il était surpris qu'elle pense qu'il puisse y avoir une vraie conjonction entre ces deux notions mais il sourit et secoua la tête pour la rassurer. "Rien, on s'est juste croisé. qu'est-ce que tu vas imaginer? C'est ma belle-soeur Parker. Je ne suis pas ce genre de mec..." Vraiment? Depuis un certain temps il ne savait plus quel genre d'homme il était. Et Rosalie était très certainement une femme à qui l'on ne refusait rien et à qui il ne se serait pas refusé si elle n'avait pas été sa belle-soeur justement. Pourtant il ne l'avait jamais réellement envisagée comme une possibilité. Elle était trop précieuse pour lui que pour imaginer plus. Tout comme Parker en fait. D'une manière différente mais les deux femmes comptaient pour lui. Et si au début il avait trouvé du charme à sa colocataire, il s'était fait une raison tout aussi vite. De toute façon il ne cherchait pas l'amour. Et en ce qui concernait le sexe, si ce n'était pas possible, alors il s'en passait assez facilement. Les femmes qui voulaient de lui étaient suffisamment nombreuses à son goût que pour s'obstiner sur une qui le refuserait. Enfin, ça dépendait laquelle... il en restait une qu'il continuait de hanter à sa manière malgré l'inconvenance de ses espoirs.
Il sourit. C'était vrai qu'elle ne tombait pas amoureuse. Elle lui ressemblait énormément. Ce n'était pas pour rien que leur colocation s'était si bien passée. Ils avaient passé beaucoup de journées à discuter et parfois même à se moquer des pauvres choses qui passaient par là en espérant demeurer dans leur vie alors qu'ils savaient tous les deux que ça ne serait jamais possible. « Je te sens bien amer envers cette pauvre fête de la saint valentin… tu serais pas purement et simplement en mal d’amour toi ? » Il éclata de rire sans pouvoir se retenir. Un rire sans aucune once de moquerie ceci dit. "En mal d'amour? Oh pas du tout. Juste désabusé sur ce que la société attend des gens, rien de plus." Pourtant il était en mal d'amour. Mais il ne le savait pas. "Tu m'as déjà vu amoureux, moi?" Il sentit son téléphone bourdonner dans sa poche et grimaça en le sortant "Excuse-moi." C'était le restaurant. Après quelques secondes seulement, il porta son regard sur Parker et mal à l'aise raccrocha. "Mmmh tu vas me détester mais c'est le restau, ils ont besoin de moi là-bas... "
Evidemment que je suis surprise par l’évocation de Lawrence à propos de Rosalie, et de la saint valentin. Tout ça ne me semble pas se concorder et d’ailleurs, on peut aisément le lire à travers mes yeux et mes sourcils froncés. « Rien, on s'est juste croisé. qu'est-ce que tu vas imaginer? C'est ma belle-soeur Parker. Je ne suis pas ce genre de mec… » Je lève les yeux au ciel. Oh ben oui, c’est vrai que monsieur Lawrence n’est pas de ces gens là. Mais j’avoue que je me sens un peu piquée au vif. Parce que oui, moi je couche avec ma belle soeur, je ne m’en cache pas, surtout depuis qu’elle est divorcée. Enfin, je ne m’en cache pas de tout le monde disons. Certaines personnes n’ont pas à le savoir. Cela dit, je ne suis même pas sûre d’avoir déjà parlé de ça à Lawrence, après tout, ça ne le regarde pas. Mais qu’importe. Je me tais face à sa réflexion et me contente de hocher la tête comme s’il avait raison, et que c’est mal. Très mal. Enfin, tout dépend des circonstances aussi. Mais qu’importe, je suis bien contente que Lawrence n’ait pas des vues sur sa chère et tendre belle-soeur.
Après sa longue tirade sur l’amour et la saint valentin, je demande quand même à Lawrence s’il ne serait pas un peu en mal d’amour celui-là. Ça ne m’étonnerait qu’à moitié. Il fait le dur comme ça, mais son coeur n’attend qu’une chose, c’est d’aimer et d’être aimé en retour. Je le sais, je le connais. Cependant, il éclate de rire pour parfaire à sa parfaite petite couverture d’homme détaché. « En mal d'amour? Oh pas du tout. Juste désabusé sur ce que la société attend des gens, rien de plus. » Je hoche la tête, un sourire narquois au bout des lèvres. Bien sûr. « Tu m'as déjà vu amoureux, moi? » Je hausse les épaules. « Non, mais c’est pas impossible que ça arrive un jour, on est à l’abris de rien dans la vie ! » Même pas le temps de terminer mon argumentaire que je pers la concentration de mon ami, désormais reportée sur son téléphone qui semble sonner dans sa poche. Il s’excuse et décroche. Ça parle boulot, même si je ne me concentre pas sur sa conversation, c’est difficile de faire autrement. « Mmmh tu vas me détester mais c'est le restau, ils ont besoin de moi là-bas… » Je lui souris pour lui faire comprendre que ce n’est rien, que je l’excuse, évidemment. « T’en fais pas, le boulot avant tout ! » Surtout pour nous qui n’avons pas réellement de famille, et pas non plus de couple. Je me lève alors, dépose sur la table un billet pour payer nos consommations, et viens prendre Lawrence dans mes bras. « Ça m’a fait plaisir de te voir ! Prends soin de toi ! » Un baiser plaqué sur sa joue, et nos chemins se séparent, pour quelques jours, quelques semaines, qui sait ?