Rebecca avait passé la journée à nous gueuler dessus. Autant vous dire qu'on s'était fait dessus... Elle avait beau être blonde et porté des talons, ça n'enlevait pas pour autant son influente autorité. Elle nous avez tous prit un par un pour nous remonter les bretelles. Alors autant vous dire que quand je suis rentrée chez moi, je n'avais qu'une envie, me poser sur ma chaise bureau et ne pas en bouger pendant au moins 10h. J'étais prêt à me ressourcer dans ce que je faisais mieux, pianoter sur le clavier de mon ordi à jouer les ''super-héros''. A nouveau le calme après la tempête, je pouvais enfin profiter du silence que mon appartement me procurait. Le chien n'arrêtait pas d'aboyer ce qui eu le don de m'énerver à point pas possible. C'est pas possible, je n'avais donc réellement pas le temps pour moi, j'allais péter un câble. Si quelqu'un m'appelait à ce moment, ce serait le pompom. Je crois que je n'avais qu'une envie, entrer dans une petite bulle insonorisée et complètement invisible. Je ne voulais plus d’interaction de la journée. C'était trop compliqué d'être une personne humaine. Alors ouais, j'enviais mon chien, lui au moins il n'avait que très peu de préoccupations, la sieste, la sieste, la bouffe et sans oublier la sieste. La vie d'un chien c'est vraiment pas compliqué. Il lui suffit d'aboyer et on est à leurs ordres. Voyez. Je me trouve actuellement au bas de la porte de l'immeuble où je vis, le chien au bout d'une laisse. Qu'est-ce qu'on peut être faible fasse à ces petites créatures à poils. Je ne pouvais en vouloir qu'à Yasmine, c'était elle la fautive, elle m'avait offert ce chien pour que j’apprenne à me responsabiliser... C'est vraiment bizarre quand tu penses que c'est elle la petite sœur. Bref. Je suis dans la rue en train de me faire traîner par mon chien. J'avais la tête dans le cul le plus total alors autant dire que c'était plutôt lui qui me promenait qu'autre chose.. C'est à ce moment là que mon portable me donna une petite décharge, il venait de se mettre à vibrer. Qui pouvait bien m'appeler. Sérieux, j'étais pas d'humeur pour ça... Quand je le sortis de ma poche et vit la tête grimaçante de ma petite sœur s'afficher. Je soupira légèrement avant de décrocher. « Je promène le foutu cabot que tu m'as offert, à ça tombe bien que tu m’appelles je voulais t'insulter. » Je rigola légèrement en me faisant tirer un peu trop vite par le chien et en manquant de peu de m'éclater sur le sol ainsi que mon portable. « Putain tu fais chier ! » Puis je me rappela que j'étais au téléphone. « Ah non ça c'était pas pour toi, c'était pour le chien, il c'est piqué un sprint... »
Posant une dernière compresse sur le bras bien amoché du petit garçon elle l’écoutait raconter son histoire, faisant voler un avion de sa main non blessée. « Et paf, l’avion il a volé sur le sol et c’est comme ça que mon bras il a brulé. » Une fois la bande mise en place elle ébouriffa les cheveux de cette petite crapule. « Quelle histoire ! T’as raconté ça à tous tes copains ? » « Non pas encore. » S’amusant du récit fantastique que le petit garçon venait de raconter Yasmine n’avait pas vu passer le temps. « Il va falloir que j’y aille bonhomme, on va retrouver ta maman viens. » La main de petit dans la sienne ils sortaient de la pièce quand quelqu’un cria son nom. Yasmine aperçu Melinda son ancienne collègue des urgences qui venait vers elle à grand pas. « Yasmine… » Ces yeux plein de tristesse la scrutaient, lui donnant la chair de poule. « Il faut que tu viennes avec moi… » « Je ramène Jared à ces parents et… » « Maintenant. » Le ton un peu autoritaire de son amie l’inquiétait et attrapant une des ces collègues elle lui donna la charge de ramener le petit garçon à sa maman pour suivre sa collègue. « Qu’est ce qu’il se passe… pourquoi tu… » « C’est ton père Yasmine… » Son cœur s’arrêta net, en même temps que ton son corps qui restait figé sur place. « Mon… mon père… » Elle n’osait même pas poser la question se doutant de la réponse qu’elle ne voulait pas entendre. Le cœur de son père faisait des siennes depuis longtemps et elle redoutait qu’il ne le lâche tous les jours… « Il a fait un infarctus, il est en soin aigu… » « Il est en vie ? » Le soulagement de cette nouvelle se mélangeait à la peur de l’avenir qu’elle sentait grandir en elle, sachant pertinemment que le fait qu’il soit encore en vie ne voulait pas dire qu’il le resterait. « Oui… C’est critique et ta mère c’est enfermée dans les toilettes. Elle refuse de sortir, je pense qu’elle a besoin de toi. » Ca semblait évident, que sa place soit aux côtés de sa mère et pourtant… Yasmine n’avait aucune idée de comment la soutenir.
« Maman ? » La tête poche de la porte elle tentait de parler à sa mère qui n’émettait aucun son. « Maman, il faut que tu sortes de là… Je suis là… Sors s’il te plait. » Elle savait pertinemment pourquoi sa mère était enfermée la dedans. Toujours cette histoire de paraître. Pour madame Kadhji il était indécent de pleurer en public et de tout évidence impossible pourtant de se retenir quand son mari était aux portes de la mort. « Dis moi au moins que ça va… Sinon on va devoir défoncer la porte. » Un silence se fit pendant quelques secondes avant qu’elle n’ait enfin une réponse. « Laisse moi tranquille Yasmine. » C’était des mots étranges dans la bouche de sa mère. De ceux qui la touchaient en plein cœur. S’éloignant de la porte elle sortit son portable pour appeler la seule personne dont elle avait besoin à ce moment précis… son frère. C’était peut-être une erreur mais elle avait besoin de lui, et que sa plaise ou non à sa mère il faisait encore partie de la famille. « Je promène le foutu cabot que tu m'as offert, à ça tombe bien que tu m’appelles je voulais t'insulter. » Les paroles de son frère la laissèrent sans voix pendant un instant. Dans d’autres circonstances elle aurait répliqué mais là elle n’en avait pas la force. Celle de rire non plus. « Putain tu fais chier ! » Etonnée de la virulence de son frère à son égard elle se demandait si elle n’était pas tombée à un mauvais moment. « Quoi ? » « Ah non ça c'était pas pour toi, c'était pour le chien, il c'est piqué un sprint... » « Sohan » Sa voix se brisait déjà au bout du fil espérant que grâce à ce simple mot il arrêterait de jurer pour l’écouter. « Il faut que tu viennes à l’hôpital, j’ai besoin de toi… » Evidement qu’il voulait savoir pourquoi. Mais Yasmine avait trop peur que les rancoeurs familiale ne l’empêchent de pointer le bout de son nez et elle avait décidé de ne rien lui dire. « Je t’en pris… Juste viens… » Elle avait raccroché quelques secondes après tentant de rester forte et essayant rentrer à nouveau en contact avec sa mère - en vain.
Puis la silhouette de Sohan se dessina enfin devant elle. Courant jusqu’à lui elle se blottit dans ces bras sentant les larmes sortir alors qu’elle humait son odeur réconfortante. « T’es là. » Elle était tellement heureuse de l’avoir – qu’il soit venu à elle. Restant plusieurs minutes comme ça elle n’avait toujours pas osé lui dire la raison de sa présence ici. « Papa ne va pas bien So… C’est son cœur il… » Sentant à nouveau les larmes venir elle n’avait pu les retenir. « Et maman c’est enfermée, elle veut pas me parler… Je savais pas quoi faire… » Il n’y avait personne d’autre à appeler de toute façon. Sohan était sa famille, il avait sa place ici peut importe ce que leur mère pourrait en penser. Puis ça la ferait peut-être sortir de son trou.
J'étais rendu deux rues plus loin, le chien continuait à me tirer. Je croyais que les chiens ressemblaient à leur maître, bin Einstein c'était pas mon portrait craché. Alors quand le téléphone sonna et je vu la tête de Yasmine qui s'affichait j'avais envie de faire mon petit plaisantin mais, ça fusa plus que prévu étant donné que c'était plutôt le chien qui était en train de me promener et plutôt violemment. Alors quand je lâcha des injures à foison, elle me répliqua seulement un petit : « Quoi ? » alors je lui expliqua. J'étais plutôt hystérique mais au moment ou elle lâcha mon prénom, je pouvais sentir dans sa voix du sérieux, de la peur mais surtout du chagrin. Je ne savais pas ce qu'il se passait, mais je m'arrêta net en gardant le bras tendu tout en retenant le chien qui voulait allez plus loin. Alors quand elle reprit : « Il faut que tu viennes à l’hôpital, j’ai besoin de toi… Je t’en pris… Juste viens… » Je ne répondit rien et me contenta de m'imaginer tous ce qui pouvait s'être passé. Elle raccrocha et faillit faire tomber une deuxième fois mon portable, mais cette fois ce n'était pas à cause du chien qui était venu s'asseoir sur mes pieds mais parce que son annonce flou me laissait sur le cul. Je ne sais pas quelle horreur il pouvait s'être passé mais elle avait besoin de moi et je me devait d'être à ses côtés, quoi qu'il se passe. Yasmine est ma petite sœur mais elle est bien plus, elle est ma confidente, ma moitié, ma meilleure amie alors c'est sur cette pensée que je fis demi-tour pour aller rentrer le chien à l'appartement avant de prendre un taxi et rejoindre l'hôpital. En remontant jusqu'à mon appart, un homme attendait à la porte. Je le regarda bizarrement. « Sohan, je présume ?! » Je fis un léger mouvement de tête. « Que puis-je pour vous ? » Il me tendis la main. « Lorenzo. Ma cousine m'a beaucoup parlez de vous et m'a finalement donné votre adresse. Je ne serais pas venu vous embêter si elle m'avait pas pousser au cul mais je dois l'avouer que je ne suis pas déçu. » Il me fit un grand sourire. Il me draguait ou comme ça se passe ? J'hésitai et lui attrapa la main avant de me diriger vers l'entrée. « Je vous aurez bien inviter boire un verre mais ma sœur à besoin de moi. » J'ouvrai la porte et laissa entrer le chien. «Oh je tombe mal. C'est bête moi qui me faisait un plaisir de faire plus ample connaissance. » « Euh, eh bien on peut parler en descendant les escaliers.. » J'essayai de lui faire un sourire, plutôt raté. En commençant à descendre les escalier il me mit gentiment la main aux fesses,mes yeux s'ouvrirent en grand. Ils continua à me parler de tout et de rien, j'étais très gêné, sa main c'est gentiment frayé un chemin. « Elle m'avait que tu était un geek, mais je ne m'étais pas imaginé un aussi bel Apollon. » Han et il devenait lourdingue. Alors une fois en bas, quand il s'approcha un peu trop d moi je recula. « Désoler. Euh... je suis pas ce genre de personne... Vous avez l'air gentil mais les plan drague à deux balles ça fonctionne pas avec moi. » Je le regarda assez bizarrement avant de lui faire un signe de main. « Peut-être un autre jour, il faut que j'y aille. » Je stoppa un taxi rentrait dedans en demandant l'hôpital. Une fois devant l'hôpital, je sortis de l'argent de a poche et le tendit au chauffeur et entra précipitamment dans le bâtiment. J'apperçu une collègue à Yasmine qui me montra où je pouvais la trouver. Je me dépêcha et entra la chambre calmement en apercevant mon père sur le lit d'hôpital. Yasmine s'approcha rapidement de moi pour se coller. . « Papa ne va pas bien So… C’est son cœur il… » Je l'entoura de mes bras et m'obligea à garder l'air sévère que j'avais. « Et maman c’est enfermée, elle veut pas me parler… Je savais pas quoi faire… »Je déposa un baiser sur le haut du front de Yasmine. « Tu as bien fait de m'appeler. » J'attrapai sa tête entre mes mains et lui fit un petit sourire. « Tout va bien ce passer, chou. » Je m'approcha de la porte des toilettes et frappa. « Maman. Faut vraiment que tu sortes de là, papa à besoin de toi, qu'importe que tu pleures, pense un peu à lui, et à Yasmine aussi. Je sais que tu ne veux pas me voir, que t 'es sûrement en train de te dire de ne pas m'écouter, mais je suis quand même et toujours ton fils, peut importe que je finisse en enfer ou où que ce soit. Alors sort. » J'étais peut-être un connard de lui reprocher ça, mais l'énerver était la seule façon de la faire sortir d'ici. Je regarda Yasmine en grimaçant pour lui faire comprendre mes intentions. « Tu as eu des informations sur l'état du père ? » Bien que je ne sois pas sentimental, c'était mon père et on ne pouvait pas en changer.
Elle avait tant besoin de son frère. Il était l’évidence quand sa vie n’allait pas bien, la personne qu’elle voulait avoir proche d’elle, celle sur qui elle était sur de pouvoir se reposer. Certes l’appeler avait été un peu irréfléchi, elle avait elle même décidée de mettre de côté les rancœur présentes entre ses parents et son frère pour satisfaire ses propres besoins et pas sûr qu’ils soient du même avis qu’elle. Pourtant c’était le moment idéal pour une trêve. Et dès qu’elle l’avait aperçu dans le cadre de la porte elle n’avait pu s’empêcher de courir dans ses bras comme la petite sœur qu’elle était. Celle qui avait besoin – parfois – de retrouver cette place. D’être la petite sœur qu’on console, celle qu’on protège, celle sur qui on jet un œil protecteur, et dépose un baiser sur le front. C’était exactement ce dont elle avait besoin. « Tu as bien fait de m'appeler. » Tentant de retenir ses larmes elle n’avait aucune envie de se décoller de la chaleur rassurante du corps de Sohan. Mais attrapant son visage entre ces grandes mains il l’obligea à le regarder en face. « Tout va bien ce passer, chou. » Dans la bouche de Sohan ces mots semblaient sonner comme l’évidence. Il ne pouvait rien leur arriver. Pas à eux. Pas aujourd’hui parce qu’il allait l’en empêcher. Et même si c’était absurde de penser que Sohan puisse avoir ce genre de pouvoir Yasmine avait tellement besoin de se sentir en sécurité qu’elle acceptait l’idée.
Se séparant d’elle son ainé avait cette fois pris la direction de la salle de bain où sa mère c’était enfermée. « Maman. Faut vraiment que tu sortes de là, papa à besoin de toi, qu'importe que tu pleures, pense un peu à lui, et à Yasmine aussi. Je sais que tu ne veux pas me voir, que t 'es sûrement en train de te dire de ne pas m'écouter, mais je suis quand même et toujours ton fils, peut importe que je finisse en enfer ou où que ce soit. Alors sort. » Elle aurait aimé que ces mots suffisent. Qu’ils la fassent au moins bouger, mais leur mère était bien plus têtue que ça et tout deux le savaient. « Tu as eu des informations sur l'état du père ? » Gardant cette fois son calme Yasmine se sentait prête à lui en dire plus. A formuler les mots sans que les sanglots ne prennent la place dans sa voix. « Pas grand choses non… C’est ma collègue qui est venue me chercher, elle m’a dit qu’il faisait une crise cardiaque et elle voulait surtout que je sorte maman des toilettes mais j’arrive à rien. » Se sentant à nouveau au bord de la rupture elle avait pris une grande inspiration. Son inutilité dans ce genre de situation la rendrait complètement folle. « Papa est en soin intensif ils nous donneront des nouvelles dès qu’ils en seront plus. » Puis s’approchant à nouveau de la porte des toilettes elle y avait toqué quelques coups. « Maman… Sort s’il te plait. Vient avec nous – on peut surmonter ça en famille. » Le silence qui régnait avant était peut-être mieux que les mots que la mère de famille s’apprêtait à prononcer de sa voix cassée et virulente. « Il n’est plus de ma famille. Dis lui de partir. Je ne veux pas de lui ici. » Le cœur de Yasmine se fendit alors qu’elle relevait les yeux vers son frère lui demandant de l’excuser… Elle n’aurait peut-être pas du le faire venir. L’exposer à ça une nouvelle fois. « Maman je t’en pris… » Elle aurait voulu avoir plus de poigne. La virulence de lui dire que peu importe ce qu’elle pouvait penser. Sohan était son frère et qu’elle avait besoin de lui – que lui au moins était un support quand sa mère s’enfermait dans les toilettes en refusant de lui parler. Mais au lieu de ça elle avait fait quelques pas vers son frère pour attraper sa main et lui montrer son soutien. « Je veux que tu reste moi… » Ce n’était peut-être pas assez. Peut-être que son amour ne faisait pas le poids face aux mots si durs de sa mère. Mais c’était tout ce qu’elle avait pour se battre.
« Mme Kahdji ? » Relevant les yeux pour découvrir un médecin qui lui était inconnu elle avait fait un pas en avant vers lui. « Sa fille et… son fils. Comment va notre père ? » Son air sérieux collé au visage laissait présager le pire mais Yasmine connaissait assez les médecins pour ne plus se fier à leur mine de cadavre qui ne voient pas assez la lumière du jour. « Nous avons pu stabiliser son état mais de toute évidence il est temps de faire quelque chose. Je sais que votre père voulait repousser l’intervention au plus tard mais il a besoin d’une coronographie ou ce genre d’attaque risque de se faire de plus en plus fréquente et virulente. Il est un peu sédaté pour le moment et il nous faut l’accord de son plus proche parent si on veut intervenir maintenant. Est-ce que sa femme est là ? » Se pinçant légèrement la lèvre Yasmine regardait vers le sol osant à peine expliquer la situation au médecin. « Est-ce que vous pouvez nous laisser une dizaine de minutes ? » Hochant la tête le médecin était sorti de la pièce pour aller préparer leur père pour l’intervention. Fallait il encore convaincre leur mère de signer les papier. Et pour être honnête Yasmine était un peu à court d’idée.
Yasmine avait besoin de moi et je le sentais dans sa voix, quand elle m'avait appelé. Elle avait toujours été très forte, elle avait toujours su géré alors que moi je me contentais d'éviter le problème. On était deux personnes totalement différents mais on se complétait tellement, c'est ce qui faisait notre force, elle était la rationnelle et j'étais le rêveur, elle était la bosseuse, j'étais le feignant. J'avais tant besoin d'elle que à chaque fois qu'elle était fébrile je courrais, sautait, volait jusqu'à elle pour la réconforter, comme le grand frère normal qu'elle méritait d'avoir. Surtout en ce moment, alors qu'elle m'avait sommé de venir à l'hôpital et il y avait de quoi tomber des nues en voyant dans quel état se trouvait notre père. Notre mère n'aidait pas non plus, et je crois que je ne serais pas d'une grande aide, j'étais celui qui ferais monter ma famille en enfer, j'étais celui qui aimait les hommes et bien d'autres choses qu'ils ne savaient pas non plus et qu'il ne fallait mieux pas qu'ils sachent... Ma mère comme promis n'avait aucune envie de m'écouter, je suis même sûr qu'elle se bouche les oreilles quand j'essaie de lui faire changer d'avis. Cette bataille était peine perdue, je ne sais pas d'ailleurs ce qui m'est passé par la tête pour pensé qu'elle m'écouterait. Le jour où cela arrivera et bien, il n'existe pas encore, comme on dit, quand les poules auront des dents. Alors je décida que je devais cessé d'essayé, je devrais peut-être même m'en allait, ça vaudrait mieux pour tout le monde. Mais je vois le regard de Yasmine et je ne peux m'empêcher de me dire qu'elle a besoin de moi mais, je me contente de lui demander comment papa se porte. Je vois qu'elle fais des efforts, qu'elle prends sur elle pour tout m'expliquer, enfin me dire tout ce qu'elle sait. Ses yeux sont vitreux et ça me fait mal, parce que moi je ne ressent rien de tout ça, je suis attristé bien sûr, mais pas à ce point là. Je la voyais se débattre autant qu'elle le pouvait, elle jonglait entre tout le monde, comme à chaque fois mais là, c'était beaucoup plus compliqué, la situation ne s'y prête pas tellement. Alors quand je la vis retourner à la porte où la mère c'était enfermé pour tenter une autre fois de la faire sortir d'ici, et qu'elle lance : « Il n’est plus de ma famille. Dis lui de partir. Je ne veux pas de lui ici. » Je restais de marbre, ça faisait bien longtemps que je le savais, Yasmine leva les yeux vers moi comme pour s'excuser avant de retourner supplier la mère. Je lui fis un léger sourire pour dire que ça ne me touchait pas, du moins plus, bien qu'à chaque fois j'avais un léger petit pincement au cœur. Je voulais dire à Yasmine que ce n'était pas grave, qu'il était temps que je m'en ailles, que je n'étais spas à ma place ici, mais elle vient m'attraper la main. « Je veux que tu reste moi… » Je lui souriais légèrement avant d'embrasser son front et de la prendre dans mes bras. « Je vais rester mais si il faut que je parte pour qu'elle sorte, je m'en irais. » Je savais que ma présence ici donnait une raison à ma mère de se battre contre autre chose que la maladie du père, alors si je pouvais l’apaiser comme ça je continuerais. C'est alors qu'un médecin entra dans la pièce. Je me recula laissant Yasmine tout gérer, comme d'habitude, autant dire que je n'y comprenais jamais rien à leur charabia et Yasmine était dans la branche. J'étais néanmoins le médecin mais comme promis, je ne comprenais pas un mot de ce qu'il disait. C'est quoi une 'coronographie' ? Ça existe vraiment ce mot ? Je restais donc perplexe, surtout quand il dit qu'il avait besoin du consentement du plus proche parent. Et merde. Comment on va pouvoir la sortir de là elle. « Est-ce que vous pouvez nous laisser une dizaine de minutes ? » Le médecin était sorti de la pièce et Yasmine restait perplexe. Je lui fis signe que j'allais réessayer. « Bon, je ne suis peut-être pas ton fils, mais lui c'est ton mari et si tu sors pas de cette putain de pièce, il va crever, et ce sera de ta faute. Ok ? Alors si il faut que je parte pour que t’aille signé ces feuilles et bien c'est chose faite. De toute façon, je l'ai compris depuis longtemps que je ne faisais plus parti de cette famille mais ce n'es pas pour autant que je veux la mort du père de Yasmine. Tu peux pas savoir à quelle point elle est dépassée, elle qui est toujours si forte. Elle pleure et tout ce que je te demande c'est de venir l'épauler à ma place, ça ne devrais pas être aussi compliqué. » Je m'arrête quelques secondes et me tourne vers Yasmine, j'étais conscient que j'avais employé des mots plutôt vulgaire qu'elle n'apprécierait pas. J'avais commencé avec intensité pour finir doucement mais j'espérais qu'elle allait réagir à mes insultes, quitte à me prendre une bonne baffe en pleine figure, au moins elle serait sortie d'ici. Comme prévue elle sorti de cette foutue pièce et je me pris une bonne baigne en pleine figure et elle me réprimanda comme un gamin et la seule réaction que j'eus c'est un petit sourire qui n'eus le dont que de l'énerver encore plus. Je fais signe à Yasmine et s'occuper d'elle et d'aller la faire signer les papiers pendant qu'il en était encore temps. Yasmine attrapa le bras de ma mère en furie qui ne s'arrêtait plus et la fit sortir de la chambre pour allez lui faire signer ces foutus papiers, j'en profita pour m'asseoir et souffler un bon coup. Je ferma les yeux en posant ma tête sur ma main. C'était quoi ce foutu bordel, pourquoi ç devait arriver maintenant ? Non, c'est juste pas possible. Je veux plus de ça..
« Je vais rester mais si il faut que je parte pour qu'elle sorte, je m'en irais. » La toute de suite la préoccupation principale de Yasmine n’était pas que sa mère sorte. Bien évidement elle aurait été heureuse qu’elle le fasse, qu’elle se calme et qu’elle puisse venir serrer ses enfants dans ses bras et les rassurer. Mais à cette instant précis Yasmine avait besoin de son frère – du soutien qu’il pouvait lui apporter car contrairement à sa mère et elle il avait un certain recule sur le situation. Pourtant elle avait hoché la tête aux propos de son frère. En se disant qu’il n’y avait pas d’urgence. C’était sans compte sur l’intervention du médecin qui ne tarda pas à lui exposer la situation. Sa mère devait absolument sortir de cette pièce pour signer ce fichu papier et Yasmine était à court d’idée pour l’en faire sortir. Une fois le médecin dehors de la pièce elle tourna son regard vers son frère essayant de repousser la panique qui la prenait. Sohan avait finalement pris la situation en main, elle l’avait regardé faire. Parler à sa mère à travers cette porte. L’espace d’un instant elle avait essayé d’imaginer ce moment si Sohan n’avait jamais fait son coming-out. Souvent elle c’était demandée ce qu’aurait été les diners de famille si il avait refusé son homosexualité. C’était idiot les choses faites sont faites et elle n’aurait jamais souhaité une vie cachée pour son frère. Mais pourtant parfois elle enviait ces familles qui étaient capables de s’accepter uniquement pour ce que chacun d’eux est. « De toute façon, je l'ai compris depuis longtemps que je ne faisais plus parti de cette famille mais ce n'es pas pour autant que je veux la mort du père de Yasmine. » Les mots étaient tellement forts qu’ils la blessaient profondément. Comment ses patents pouvaient-ils faire ça à leur propre fils ? Lui donner l’impression qu’il n’était rien de plus qu’un étranger alors qu’ils l’avaient élevé et aimé pendant toutes ses années. Ca lui semblait aberrant. Tout ça pour une histoire de penchant sexuel. « Elle pleure et tout ce que je te demande c'est de venir l'épauler à ma place, ça ne devrais pas être aussi compliqué. » Séchant ses larmes Yasmine remerciait son frère du regard. Il n’y avait rien à dire. Ni lui ni elle ne pouvaient dire pour le moment si son intervention allait porter ses fruits mais elle lui était reconnaissante d’être là et d’essayer. Sachant très bien que la présence de Sohan ici lui coutait et qu’elle risquait de l’abimer un peu plus. Comme chaque échange avec leur mère.
La mère de famille avait fini par sortir. Fichant sa main dans la figure de son fils avec une certaine vigueur pour une femme de son âge. Choquée, Yasmine était restée silencieux les yeux grands ouverts alors que son regard faisait ping pong entre son frère et sa mère. Elle avait fini par s’approcher de la vieille femme pour la saisir par le bras. « Viens maman… » L’emmenant dehors elle l’avait momentanément éloignée de son fils pour l’amener au médecin qui lui avait expliqué la situation un peu plus simplement. Et la mère de Yasmine avait fini par signer les papiers non sans retenir un léger reniflement. « Ca va aller maman… Papa est solide et c’est un très bon chirurgien qui s’occupe de lui. » Elle tentait de calmer sa mère comme elle le pouvait mais cette dernière semblait maintenant plus retournée par la situation avec Sohan que par l’état de son mari. Yasmine ne sachant pas si elle devait s’en inquiéter ou s’en rassurer. En revenant dans la salle elle avait trouvé Sohan toujours présent – ce qui n’était pas une évidence. Lâchant le bras de sa femme elle était allée se poser à côté de son frère pour lui attraper la main. « Merci Sohan… » Elle était tellement reconnaissante qu’il soit venu – qu’il soit encore là et ait fait sortir leur mère. Elle déposa un baiser sur la joue de son frère sour le regard réprobateur de sa mère qui semblait préparer un nouveau plaidoyer. « Tu sais Sohan… » Et voilà elle était repartie. « Maman… Pas aujourd’hui… » Les plaintes de Yasmine étaient veines elle le savait. Sa mère était lancée. « Si tu voulais te repentir… Tu pourrais refaire partie de cette famille. Tu peux avoir choisi un mauvais chemin, il ne te reste plus qu’à revenir sur le bon. Je connais une fille bien pour toi. Elle vient d’une bonne famille. Vous serrez très bien tous les deux et tu pourrais honorer ta famille. » Baissant le regard Yasmine avait resserré la main se son frère dans la sienne pour s’excuser de l’exposer à ça. Une fois de plus.
Loin de moi de sortir un discours larmoyant, au contraire, je voulais qu'il soit cinglant. Je voulais clouer ma mère sur place. Je voulais que ce discours est l'effet d'une baffe en pleine gueule. Eh oui, j'espérais toujours qu'un jour elle comprendrait. Je ne demandais pas la lune, loin de là, je ne veux même pas qu'elle approuve parce que ça voudrait dire lui faire tourner le dos à sa religion et je sais à quel point c'est important pour elle de s'y rattacher. Je voulais juste qu'elle me tolère, qu'elle fasse comme si de rien. Je n'allais pas ramener d'homme chez eux, non, loin de là, si ces dernières années j'avais été provocateurs c'est qu'ils m'avaient poussés à bout. Ma rébellion avait durée trop longtemps. Yasmine avait trop reçu de tous les côtés pour que ça continue encore comme ça. Je l'aime trop pour la faire souffrir. Ce temps là est révolu, je ne veux plus me battre contre des sourds et je ne voulais plus tendre ma joue pour m'en prendre une continuellement. Pourtant c'est ce qui m'arriva. Elle avait finalement décidé de sortir mais c'était pour m'en mettre une. Je plongea mon regard dans le sien et le soutient, je voulais lui montrer que ça me faisait rien, qu'elle avait beau me haïr faire des prières sur ma conditions, j'étais là, vivant et je portais encore et toujours le même nom de famille qu'elle. Je sentais le regard inquiet de Yasmine sur nous et je m'en voulais de la faire stresser pour ça, mais elle ne devait pas. Je voulais changer et ne plus être ce petit con, mais je ne me répudierais tout de même pas pour le bon vouloir de ma mère. J'avais toujours mon regard planté dans le sien, Yasmine vient arrêté ce défi en attrapant la mère Khadji par la main pour la mener jusqu'au médecin qui nous avait dit préalablement qu'il avait besoin d'une signature pour pouvoir faire quoi que ce soit pour le père. J'étais statique depuis la baffe qui m'avait laissé quelques picotements qui me brûlait encore légèrement le visage ? J'essayais d'extirper toutes ses pensées flous et complètements folles de ma tête. Je n'y comprenais rien. Je suis carrément sur le cul, je ne savais plus quoi faire. J'étais complètement perdu. C'est lorsque Yasmine attrapa ma main que je sorti de ma torpeur venant serrer moi aussi la sienne. « Merci Sohan… » Elle vint déposer un baiser sur ma joue et souris en venant la serrer contre moi et déposer un baiser sur son front pour lui répondre. Je me devais d'être là quoi qu'il se passe, ne pas avoir sur la conscience tout ce qui pourrait se passer. La mère Khadji commença enfin à m'adresser la parole, Yas essaya de s'interposer entre nous mais je posa ma main sur son épaule parce que quoi qu'il se passe, la mère était bornée et je savais de qui je tenais mais, on ne peut pas l'arrêter quand elle commence à parler. « Si tu voulais te repentir… Tu pourrais refaire partie de cette famille. Tu peux avoir choisi un mauvais chemin, il ne te reste plus qu’à revenir sur le bon. Je connais une fille bien pour toi. Elle vient d’une bonne famille. Vous serrez très bien tous les deux et tu pourrais honorer ta famille. » Yas me montrait sa présence en gardant ma main dans la sienne avec force, je l'apporta à ma bouche et y déposa un baiser pour lui faire comprendre que ce n'était pas de sa faute. Je ne voulais pas me prendre la tête avec ma mère là, maintenant, ça ne mènerais à rien et surtout ça ne rimerait à rien. « Je ne veux pas faire partie d'une famille alors que je ne me respecterais pas et je ne veux pas non plus faire partie d'une famille qui ne me respecte pas. » C'était plutôt bizarrement dit mais je ne pouvais pas faire de retour en arrière. « Et ce n'est pas une maladie que j'ai, je peux pas en guérir.. » Je tourna mon visage vers Yasmine et lui lança un regard désolé. « Sur ces bonnes paroles, je ne peux pas rester. » Je lança un pauvre sourire à Yasmine et lui fit signe de m'accompagner jusqu'à la sortie. C'est ce qui est bien dans une fratrie, on est comme connecté, des fois n a même pas besoin de parler pour ce comprendre. J’adressai un petit geste de tête au dragon avant de sortir de la salle. Une fois dehors, je souris à Yasmine. « Arrête de t'en vouloir. Ce n'est pas de ta faute pour ce que je dis et ce qu'elle dit. Je sais que.. tu veux faire éponge entre nous mais c'est pas ton rôle. Je t'aime Yas, et ça tu le sais mais ça me fait mal de te voir souffrir à cause de moi. » J'étais peut-être un peu dure dans mes paroles alors, je me contenta de la prendre dans mes bras pour la rassurer.
Elle aurait voulu faire plus pour son frère, elle aurait souhaité trouver les bons mots pour parler à sa mère – pour faire taire ses mots si blessants pour lui. Il pose un léger baiser sur sa main comme pour la rassurer, mais ça ne marche pas. Elle se sent mal maintenant, coupable de l’avoir emmené ici, d’avoir crée cette nouvelle brèche. Il mérite mieux Sohan, tellement mieux. Plus d’amour, de compréhension, il mérite un bonheur qu’il devra trouver sans ses parents et elle trouve ça injuste, tellement injuste. « Je ne veux pas faire partie d'une famille alors que je ne me respecterais pas et je ne veux pas non plus faire partie d'une famille qui ne me respecte pas. » Les larmes montaient aux yeux de Yasmine alors qu’elle regardait sa mère, la suppliant du regard de faire un effort. « Et ce n'est pas une maladie que j'ai, je peux pas en guérir.. » Sa mère avait levé les yeux au ciel, se détournant légèrement comme si elle n’accordait aucun crédit aux propos de son fils. « Sur ces bonnes paroles, je ne peux pas rester. » Elle avait senti une panique nouvelle la saisir à l’idée que son frère allait la quitter. Il lui avait alors fait un signe pour qu’elle le suive alors qu’il quittait déjà la pièce.
Avant de sortir Yasmine était passée à côté de sa mère pour serrer sa main dans un geste de soutien, malgré ses propos elle savait que sa mère était en ce moment même en grande détresse, son mari, l’homme avec lequel elle avait toujours vécu était sur le point de subir une intervention pour son cœur. « Maman… Juste pour aujourd’hui… On aurait pu être une famille. » Mais il n’y avait pas de trêve dans cette guerre entre sa mère et Sohan… Et il n’y en aurait sans doute jamais. A lui suite de ça elle avait retrouvé son frère devant la porte alors qu’ils entamaient le chemin qui le menait vers la sortie. « Je suis désolé Sohan… » Elle n’avait pas besoin de préciser pourquoi, tous deux le savaient. Le sourire qu’il lui avait alors adressé l’avait rassuré. « Arrête de t'en vouloir. Ce n'est pas de ta faute pour ce que je dis et ce qu'elle dit. Je sais que.. tu veux faire éponge entre nous mais c'est pas ton rôle. » Baissant la tête elle avait joint ses bras sur le torse ne sachant quoi répondre, elle avait toujours investi ce rôle, du moins comme elle le pouvait. Avec le peu de capacités qu’elle avait pour se mettre en opposition face à ses parents. « Je t'aime Yas, et ça tu le sais mais ça me fait mal de te voir souffrir à cause de moi. » Secouant la tête elle avait directement protesté, ne supportant pas qu’il se rend toujours responsable de ça. « Arrête… Tu sais bien que ce n’est pas de ta faute j’aimerais juste… Pouvoir faire plus. » Si seulement elle le pouvait. « Mais on ne la changera pas… » [/color] Il y avait pourtant toujours un espoir un peu sourd qui vivait en elle sans qu’elle n’ose le partager. Arrivée à la porte d’entrée elle avait serré fortement son frère dans ses bras. « Je t’appelle pour te donner des nouvelles ? » C’était tout de même son père… Une fois Sohan parti elle avait attrapé son portable pour prévenir Hassan, espérant que lui serait trouver les mots avec sa mère, elle l’aimait comme un fils. Même plus… De toute évidence.
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