Elle suit méticuleusement les indications reçues pour ne pas perdre le chemin. Tout ce qu’elle a eu, c’est une adresse griffonnée sur un bout de papier, celui d’une boutique d’antiquités en centre-ville. Elle, qui aurait pourtant juré connaître le quartier par cœur, se retrouve à faire les cent pas, armée de son téléphone afin de trouver le lieu recherché. Sur son passage, les gens l’observent. Ils la reconnaissent. Elle se contente de sourire et de dire bonjour dès que quelqu’un s’approche d’elle. Elle ne veut pas être impolie en se donnant un air inaccessible. Elle n’a juste pas vraiment le temps de rester et discuter. Elle n’ose même pas demander son chemin de peur de devoir discuter et se retarder. De toute façon, après une bonne recherche, la boutique qu’elle recherche apparaît devant elle. Elle se sent bête de ne pas l’avoir vu plus tôt. Il faut dire que les indications qu’elle a reçues auprès de la standardiste de l’association pour la défense du droit des animaux pour laquelle elle fait campagne n’étaient pas des plus précises. La cloche sonne au moment elle pénètre dans la boutique. Cora prend quelques minutes pour observer le mobilier et tous les trésors que les rayons renferment. C’est un endroit intéressant. A vrai dire, un certain nombre de ces objets pourraient être utilisés pour le cinéma. Ils sont toujours en recherche d’objet d’époque. Son tour se termine dès qu’elle aperçoit la propriétaire des lieux. Célia. « Hey ! Bonjour ! » Dit-elle avant de se diriger vers la jeune femme. Elles s’étaient rencontrées lors d’une campagne de don, pour l’association caritative susmentionnée. Cora ne sympathise pas toujours avec les personnes qu’elle rencontre au quotidien, toutefois, elle avait retenu l’identité de la jeune femme. « Je sais pas si tu t’rappelles de moi, mais j’aurais voulu qu’on discute. » Elle se rend rapidement compte que son approche est quelque peu mystérieuse et pourrait même porter à confusion. Comme si il y’avait un problème. « J’espère que je ne te dérange pas. A vrai dire, j’ai un projet et je chercher quelqu’un pour m’aider à le mener à terme, et comme la dernière fois, tu m’avais semblé très impliquée, j’aurais voulu t’en parler. » Elle s’explique avant de passer pour une cinglée. Après tout, les deux jeunes ne se connaissent pas si bien et si Cora n’était pas un visage connu, la jeune vendeuse aurait pu se demander pourquoi une presque inconnu vient lui adresser la parole aussi directement. Cora sourit, visiblement gênée.
Elle nota les chiffres sur l'étiquette en papier avec une écriture fine. Avec celle-ci, elle en avait enfin fini de l'archivage des nouveaux objets. Elle se redressa et noua l'étiquette sur le pied de la lampe à pétrole qu'elle allait ensuite mettre sur une étagère en bois sculpté. La jeune femme posa son regard sur l'étalage. La boutique avait de plus en plus de succès. Et les ventes se multipliaient ces derniers temps. Dès que Célia faisait de la place pour de nouveaux objets, elle les vendait. Et elle en récupérait d'autres. En plus, elle avait aussi deux vide-greniers prévu d'ici la fin de semaine. Et l'antiquaire était certaine de craquer à nouveaux pour de nouvelles petites perles. Mais c'était ce qui lui plaisait dans son boulot. Oui, malgré ce que les gens pouvaient dire, Célia aimait sa nouvelle vie. Et en prime, elle était dégagée de tout stresse, de toute tension. Et ça, ça n'avait pas de prix. Sans compter qu'elle n'était plus tirée du sommeil en pleine nuit pour filer aux urgences. C'était une nouvelle vie. Enfin nouvelle, cela faisait maintenant trois ans qu'elle avait acheté ce bâtiment et qu'elle y avait créé sa boutique d'antiquités. Elle l'aimait. Elle y avait travaillé des heures et des heures, parfois même en pleine nuit quand elle ne trouvait pas le sommeil. Cette boutique avait une âme, la sienne. Et elle en prenait soin. Célia regagna le comptoir où elle avait son livre de compte. Elle le ferma et le rangea dans un tiroir du meuble sous la caisse enregistreuse. C'est à ce moment-là qu'elle entendit la clochette de l'entrée. Elle posa son regard sur la jeune femme qui entrait dans la boutique. Son visage ne lui était pas inconnu. « Bonjour » Répondit Célia en quittant le comptoir. Aux paroles de la rouquine, un sourire s'afficha sur son visage. Oui, elle se souvenait maintenant. Elle avait rencontré la jeune femme lors d'une de ses journées de bénévolat. Aux mots de cette dernière, elle fronça les sourcils. « La dernière fois ? » Elles s'étaient parlés à plusieurs reprises ce jour-là et elles avaient discuté de tout et de rien. Même si elles avaient passé un bon moment toutes les deux. « Nous avons parlé de beaucoup de choses, mais je t'écoute. » A ce moment-là, Finn montra le bout de son nez. Le cabot renifla un peu la visiteuse avant de quémander une caresse à sa maîtresse. Célia esquissa un sourire avant de reporter son attention sur la jeune femme. « Un café ou un thé ? » Proposa-t-elle en se dirigea vers l'arrière boutique où il y avait une pièce de stockage, un petit coin pour Finn avec ses jouets et un autre espace « repos » où elle s'installait pour prendre une pause, boire un thé ou manger quelques biscuits. « On sera plus à l'aise ici pour discuter. » Elle invita Cora à prendre place, tandis qu'elle prenait une boite en bois blanc où elle y entreposer ses différents pots de thé.
Elle n’est pas forcément à l’aise. Après tout, Célia est presque une inconnue. Une inconnue avec qui elle s’est très bien entendue, certes. Mais ça ne change rien au fait qu’elle ne peut pas vraiment se permettre de familiarité, ce qu’elle s’autorise toujours d’habitude. Le côté professionnel de sa démarche est sûrement la cause de cette réserve. Cora essaie de paraître mature. Chose qu’elle n’a jamais vraiment su faire et qu’on pardonne facilement face à son grand sourire. Tout ça, ça a un goût d’première fois. Mais elle arrive à s’exprimer correctement. Heureusement, vu son métier, ce serait un comble d’avoir un problème de timidité. Elle a juste l’appréhension que la jeune antiquaire n’ait pas le temps, ou alors ne chercher pas vraiment à en savoir plus. Dans le silence, elle prend le temps de regarder un peu plus près la boutique. Des meubles anciens, jusqu'à des objets insolite, comme cette barre de strip tease, qu'elle regarde d'un air dubitatif avant de se re-concentré. Cora essaie de se conforter avec le bon contact qu’elles ont eu. « La dernière fois ? » Oui, la dernière fois. A l’assos. Entre deux prises de Cora. A quel moment, elle ne sait plus trop. « Nous avons parlé de beaucoup de choses, mais je t'écoute. » C’est vrai. Mais les discussions sont tout de même restées centrées par les bêtes. Cora, ses deux chats. Célia. Son chien. Pensant à lui, ce dernier a dû le sentir puisque le voilà qui arrive pour approcher Cora. Chose qui la fait sourire bien que l’animal préfère tout de même l’affection de sa maîtresse. A cet instant, l’attention est centrée sur l’animal. Jusqu’à ce que Célia interrompt « Un café ou un thé ? » Euh. Un nouveau sourire gêné apparait. « Un café. » Elle répond spontanément. « On sera plus à l'aise ici pour discuter. » ah. C’est bien que la jeune femme soit si agréable parce qu’autrement Cora aurait du mal. C’est qu’il est difficile de parler de son projet tant elle n’est pas certaine de pouvoir le mener à bout, ou même que ça puisse intéresser la blonde. Ce qui serait dommage que ça ne soit pas le cas car Cora ne pourra pas y arriver seule et qu’elle ne voit personne d’autre pour l’épauler. Et surtout, elle n’imagine personne d’autres. Elle suit Célia en arrière-boutique avant de prendre la liberté de s’installer sur une chaise, un endroit tout tracé pour discuter en prenant le thé tranquillement. « C’est très mignon ici, très cosy. » Elle ne sait pas trop quoi dire. Alors un compliment, ça brise le silence au moins. Et puis, c’est pas comme si ce n’était pas le cas. Elle sourit, une nouvelle fois. « Sinon, ça va bien depuis …. La dernière fois ? » Elle ose à peine finir sa question tellement elle a peur que Célia lui demande à nouveau quelle dernière fois. Finalement, Cora se décide à arrêter de tourner autour du pot. Après tout, elle n’a pas l’après-midi devant elle. « Voilà, j’essayais de pas être trop directe. Je suis venue te parler d’un projet. A moi. Je … J’aimerais monter une association. Ce serait une asso pour recueillir et prendre soin des animaux qui seraient trop vieux pour être adopté. Et en fait, je pourrais pas m’en occuper seule. Je cherche un partenaire d’affaire. » qu’elle explique.
Il lui arrivait souvent à Célia, de faire des petites pauses au cours de la journée quand elle avait de la visite. Certains de ses amis n'hésitaient pas à venir à la boutique pour discuter et cela ne la gênait pas. Même si bien sûr, elle n'en oubliait pas pour autant ses clients. Elle faisait son travail. Et elle y prenait plaisir. Elle aimait proposer des articles de toutes sortes. Mais sa boutique était surtout vouée aux articles de décoration, des tableaux, des vases, des luminaires, des tapis, des meubles. D'ailleurs, elle avait reçu une superbe commode ancienne, de la fin des années quarante. Et elle voulait absolument le restaurer. Il y avait du travail. Même beaucoup de travail mais Célia était certaine qu'une de ses amies restauratrice, pourrait s'en occuper et la rendre comme neuve. Elle travaillait souvent avec Sophia. Et elle avait des mains en or. C'était encore un métier qui la fascinait, la restauration de meubles anciens. Elle pourrait l'observer travailler pendant des heures et des heures. Mais pour l'instant, elle devait s'occuper de sa visiteuse. Célia l'installa donc dans l'arrière-salle. C'était un petit salon, bureau qui lui servait pour prendre ses pauses quand elle ne quittait pas la boutique pour aller boire son café ou son thé dans le parc juste à côté. Voilà aussi, pourquoi elle était tombée amoureuse de sa boutique. Elle avait une superbe vue sur le parc et le quartier était agréable. A la réponse de Cora, elle s'empara de sa cafetière à filtre et versa du liquide chaud dans une tasse qu'elle tira d'un placard. « Voilà pour toi. » Disait-elle en déposant la tasse devant la jeune femme. Elle posa ensuite le sucrier et la carafe de lait. Puis elle s'installa à la table, en face de la jeune actrice. Celle-ci avait reprit la parole. « Je fais en sorte que les gens se plaisent ici. Et puis, c'est bon pour le commerce aussi. » Elle esquissa un sourire avant de reposer son attention sur la rouquine. Elle ne semblait pas encore très à l'aise malgré les attentions et le naturel de Célia. Alors elle lui laissait un peu de temps pour se lancer sur le pourquoi de sa visite. L'antiquaire imaginait que si c'était pour acheter un objet de sa boutique, elle l'aurait déjà fait depuis longtemps. La jeune femme l'écoutait, tout en se servant à son tour, une tasse de thé, de son infuseur qui était encore sur la table depuis son arrivée le matin-même. C'était pratique ces choses-là, ça gardait le thé à bonne température pendant quelques années. Et c'était ce qui lui fallait. Célia buvait pas mal de temps, bien qu'elle alternait avec de l'eau en grande quantité aussi. C'était plus sein. Et la jeune femme mangeait sainement. Aux paroles de Cora, Célia reposa ses yeux verts sur elle. Cette dernière l'écouta attentivement. Dès qu'on parlait d'animaux, Célia était toujours partante. Et cette idée l'intéressait vraiment et pour une bonne raison. « C'est une très bonne idée. D'ailleurs, c'est marrant parce qu'il y a une semaine, je suis tombée sur une propriété, un peu à l'écart de Brisbane. Et je m'étais dit qu'elle serait parfaite pour faire un refuge. » Et puis c'est vrai, Célia avait songé à plusieurs reprises à en faire un refuge. Mais la propriété était très grande mais aussi assez chère. Elle ne pourrait pas l'acheter avec ce qui lui restait comme économie. Elle avait déjà acheté la boutique, elle ne pouvait pas se permettre de mettre autant d'argent dans un autre projet. Mais cela changeait la donne si Cora était intéressée. Il lui semblait que la jeune femme était actrice et donc, elle pouvait avoir plus de moyens qu'elle n'en avait. « Je suis touchée que tu penses à moi. Mais pourquoi moi ? » En fait, il y avait beaucoup d'autres bénévoles dans l'association dans laquelle elles s'étaient rencontrées. Mais c'est vrai que le courant était bien passé. Malgré tout, cela ne voulait pas dire qu'elles se connaissaient assez pour bosser ensemble et surtout que ça fonctionne comme il fallait. « Enfin cela me plaît. Ce serait chouette pour ces animaux. Mais, ce n'est pas une mince affaire, une association... » Elle-même n'en connaissait pas beaucoup sur le sujet. Et elle ne voulait pas que ça foire au détriment des bêtes qu'elles pourraient recueillir.
L’endroit est sympathique. Convivial. Et puis, le charme des meubles anciens aident à poser une atmosphère détendue. Le genre d’ambiance que l’on aime bien retrouver pour boire un café. Célia aurait sûrement du succès dans ce domaine-là. Les yeux de Cora se posent un peu partout. Elle est très curieuse de nature et sur le moment, elle regrette un peu d’avoir choisi ses meubles sur catalogue. Mais bon, les problèmes d’agenda, tout ça. Elle ne peut s’empêche de complimenter la maitresse des lieux sur son intérieur. Elle est silencieuse, pendant que cette dernière lui prépare sa boisson. Ceci fait. La blonde s’installe face à elle. Cora est quelque peu intimidée. Mais, c’est sûrement normal. « Je fais en sorte que les gens se plaisent ici. Et puis, c'est bon pour le commerce aussi. » Oui, c’est vrai. Elle acquiesce sans pour autant répondre. Elle continue de promener son regard un peu partout. Elle n’était encore jamais allée dans un endroit comme celui-ci. Ce n’est qu’au moment où la jeune femme termine de se servir que Cora se décide à rompre le silence pour expliquer les raisons de sa venue. Après tout, si elle avait voulu acheter quelque chose, elle n’y aurait pas mis autant de suspense. C’est juste le fait de demander qui met à l’aise la jeune femme. Elle a toujours travaillé à ne pas avoir besoin d’autre. Finalement, elle explique. Pas en détail, pour pas appuyer sur la patience de la jeune femme mais juste le strict nécessaire. Ceci fait, elle prend une gorgée de café. Histoire de s’éviter de débiter encore plus. « C'est une très bonne idée. D'ailleurs, c'est marrant parce qu'il y a une semaine, je suis tombée sur une propriété, un peu à l'écart de Brisbane. Et je m'étais dit qu'elle serait parfaite pour faire un refuge. » Tiens donc. La blonde a toute l’attention de Cora. « Je suis touchée que tu penses à moi. Mais pourquoi moi ? » Oh alors là, c’est simple à répondre ça. « Et bien, parce que tu m’as semblé vraiment très impliqué quand j’étais à l’association et que, j’ai besoin de quelqu’un qui a vraiment de ce projet. Et j’ai trouvé qu’on s’entendait bien. J’ai pas de raison fixe à t’exposer, c’est un feeling c’est tout. » conclue t-elle en haussant les épaules. « Et puis, vu ce que tu viens de me dire, tu as la même idée. Alors pourquoi ne pas s’associer ? A deux, ce serait quand même mieux non ? » Elle reprend de l’enthousiasme, à vrai dire, de savoir que Célia y avait pensé la conforte dans sa décision qu’elle propose cette affaire à la bonne personne. Certes, elle a bien conscience que ce sera un gros travail cette association. Mais elle se sent prête à avoir un projet, et après tout, n’a-t-elle pas déjà montré à travers les médias qu’elle est très impliqué dans l’humanitaire. « Enfin cela me plaît. Ce serait chouette pour ces animaux. Mais, ce n'est pas une mince affaire, une association... » Elle hoche la tête. « Non je sais. Et je ne vais pas te cacher que, j’ai un emploi du temps parfois très serré qui ne me laisse pas de temps pour moi ou mes activités. Et c’est pour ça que j’ai besoin de quelqu’un qui en veut à mes côtés, pour m’épauler dans ces moment-là. Mais j’en veux aussi. »
S'il y avait bien une chose qu'elle appréciait, c'était de donner de son temps pour les causes qui lui tenait à cœur. Et depuis toujours, Célia était très concernée par le sort des animaux. Cela lui tenait vraiment à cœur. Par son statut de bénévole, qu'elle était depuis des dizaines d'années, elle avait vu des horreurs. Et pourtant, les victimes, ces petites boules de poils, ces êtres sans défense, avaient la fâcheuse tendance à tout pardonné. Les animaux donnaient leur amour et leur attention de façon inconditionnelle. C'était jusqu'à la mort, et rien que pour ça, ils méritaient tout le respect possible. Alors que l'on ne pouvait pas toujours dire la même chose pour les hommes. Les hommes étaient capables du pire. Et Célia donnait davantage sa confiance à un compagnon à quatre pattes, qu'à un homme qui allait la blesser et la bafouer à la moindre occasion. Quoiqu'il en soit, Célia était bien intéressée par la proposition de Cora. Celles-ci s'étaient parlées à plusieurs reprises au sujet des animaux. Elles avaient la même vision des choses et elles s'entendaient bien. C'était donc déjà un bon début s'il devait y avoir une quelconque collaboration. D'ailleurs l'antiquaire lui avouait qu'elle avait justement repéré une propriété qui avait tout pour accueillir des animaux en détresse. Célia s'était renseignée sur le lieux. Il était en vente depuis quelques jours à peine. Mais le prix était trop élevé pour elle. La jeune femme avait mis une grosse partie de ses économies dans la boutique dans laquelle elles se trouvaient toutes les deux. Et le restant, n'allait pas suffire à acheter la propriété. Mais si une autre personne investissait, cela pourrait être différent. Elles auraient ainsi la somme adéquate pour trouver un lieu idéal. Un sourire s'afficha sur les lèvres de Célia aux paroles simples de son invité. Elle-aussi, était du genre à faire confiance à ses intuitions. Donc c'était une bonne chose de savoir que Cora était pareil. Un sourire aux lèvres, Célia hocha doucement de la tête. « Pourquoi pas oui. Ce serait une bonne idée. » Oui vraiment ça l'intéresserait. Par contre, elle fronça un peu les sourcils aux paroles suivantes de la jeune rouquine. « Mon boulot me prend pas mal de temps aussi, même si je ne voyage pas aux quatre coins du monde. Mais il faut que ce soit du cinquante, cinquante. » Parce que Célia, voulait s'impliquait. Mais elle ne voulait pas que ce soit à sens unique. Même si Cora avait des obligations etc. Il ne fallait pas qu'elle oublie que c'était un engagement. Et que parfois, elle allait devoir faire des concessions d'après ce qu'elle disait. L'antiquaire se mit à réfléchir silencieusement. Puis elle finit par dire : « Mais je suis partante oui. S'il faut te rappeler que les petites bêtes sont là et ont besoin de nous, compte sur moi. » Oui c'était certain. Franche comme elle l'était, Célia n'allait pas hésiter à dire à Cora si certaines choses ne lui plaisaient pas. Mais c'était réciproque. Si Cora avait quelque chose à lui dire, Célia espérait qu'elle allait le faire. C'était le meilleur moyen que leur entente soit un succès et qu'elles puissent faire du bon boulot.
Cora est déterminée. Elle aimerait que ce projet se fasse, pas tant pour elle, mais parce que c’est la bonne chose à faire. S’il y’a une chose qu’elle a bien compris pendant ce bénévolat, c’est qu’il y’a peu de structure au final, et que celles-ci peinent à exister et à travailler. C’est pourquoi elle s’y implique. Elle espère que son image changera quelque chose. Après tout, c’est pas tout le monde qui puisse bénéficier d’une aussi grande couverture médiatique ou d’une aussi forte présence sur les réseaux sociaux. Elle veut que ça serve à autre chose que de la glorifier ou permettre aux autres de l’espionner. Oui, elle est persuadée qu’elle peut faire mieux que maintenant. Seulement, elle a besoin d’aide. Cora ne peut pas vraiment demander à des proches. Elle n’en a que peu, et ils sont déjà très occupés avec leur vie et n’ont pas le désir de créer quelque chose. Cora, elle, elle veut créer. Elle veut son projet qu’elle mènera à terme, un projet humanitaire qui aidera la société – plutôt celle des animaux dans ce cas précis, mais il était temps que quelqu’un y pense. En ce sens, Célia était une possible associée idéale. Elles avaient l’air de partager les mêmes opinions et la même vision bien qu’elles ne se connaissant pas encore vraiment, c’était prometteur aux yeux de Cora. « Pourquoi pas oui. Ce serait une bonne idée. » Oui, Cora n’a qu’une envie, c’est de la mettre en place. Toutefois, elle se doit d’être honnête et de faire part de ses contraintes de temps. « Mon boulot me prend pas mal de temps aussi, même si je ne voyage pas aux quatre coins du monde. Mais il faut que ce soit du cinquante, cinquante. » Ça coule de source pour elle. Cora ne cherche pas quelqu’un pour faire le travail pour elle, mais avec elle. « Je sais, et c’est un super endroit que tu as là. Je te rassure sur ce point, je ne cherche pas une employé, je cherche une associée. J’ai bien l’intention de faire ma part, mais je préfère être honnête dès le début. » Ce n’est qu’on ne peut plus juste pour elle. Et puis, si Cora a l’expérience de la communication et peut s’occuper de l’investissement. Elle allait avoir cruellement besoin d’être formée dans la gestion d’un refuge. « Mais je suis partante oui. S'il faut te rappeler que les petites bêtes sont là et ont besoin de nous, compte sur moi. » Elle ne peut pas avoir une meilleure nouvelle. Cora tape dans ses mains de joie, avant de prendre une gorgée du café posé sur la table. « Parfait ! Alors on fait comme ça ! » Elle marque une pause pendant laquelle elle fouille dans son sac. « Après, je te rassure. Je ne viens pas les mains, j’ai écrit un business plan. J’espère que tu le trouveras clair, je n’en avais jamais fait avant et j’ai du piocher sur internet comment on en fait un. Je peux apporter le capital sans problème et même des collectes » ajoute t-elle en tendant le projet à la jeune femme. « Avant de me dire oui, ou non bien sûr, définitivement. Je préfère que tu le lises et que tu prennes le temps de la réflexion. »
Si Célia n'était pas tombée sur cette vieille bâtisse avec sa devanture tout en bois ancien, sur laquelle elle avait eu un véritable coup de foudre, peut-être qu'elle se serrait orienté ailleurs. Les animaux avaient sa préférence. Quand on soignait les humains, on apprenait facilement à le faire pour les animaux en tout genre qui croisaient notre route. Célia avait soigné pas mal de petits pensionnaires de l'association pour laquelle elle était bénévole. Cela évitait de faire appel à un vétérinaire et d'épargner un peu plus d'argent pour les besoins plus urgents. C'était de cette façon que l'antiquaire avait récupéré Octave. Son chat s'était fait écrasé et il était resté trois jours sur le bas côté de la route avant qu'elle ne le trouve, à moitié mort. Elle l'avait conduit au refuge et elle l'avait soigné. Le petit félin s'était accroché et il s'en était finalement sorti. Même avec trois pattes, il était aussi dynamique qu'un autre chat valide. Elle le voyait quand il embêtait Finn. C'était le chat qui avait le dessus. Célia adorait les animaux, depuis toujours. C'était elle, dans la famille qui ramenait toutes les bestioles accidents ou abandonnées du voisinage à la maison. Elle en prenait soin avant de leur trouver une famille. Maintenant, elle avait la possibilité de faire à nouveau quelque chose qui lui tenait à cœur. Elle pouvait donner de son temps aux animaux qui ne trouvaient plus de famille. Alors, elle était emballée par le projet de la jeune femme qui lui faisait face. Et puis, les paroles de Cora la rassurait sur un point : elles allaient faire équipe. Aucune n'allait prendre la place de l'autre. Chacune allait faire son travail, du mieux qu'elle le pouvait. Et ça, ça lui faisait plaisir à entendre. « L'honnêteté est une qualité que j'apprécie beaucoup. » Avoua l'antiquaire en esquissant un sourire à l'encontre de son interlocutrice. « Et si on est d'accord sur le travail en binôme alors c'est le principal. » Célia n'avait pas envie de se sentir abandonnée face à un tel projet. Si on enlevait l'aspect émotionnel du projet, il ne fallait surtout pas oublié qu'une association comme elles comptaient mettre en place, c'était beaucoup, beaucoup mais vraiment beaucoup de travail, et surtout beaucoup d'obligations. Cora semblait emballée par le projet. C'était la première fois que Célia la voyait aussi joyeuse en dehors des caméras. Enfin, elle la voyait plus souvent dans les magazines, que réellement. Et elle appréciait davantage la jeune femme, que l'actrice. Elle se doutait que l'image que la jeune femme pouvait renvoyer, était peut-être différent de la réalité. Mais ce projet allait lui permettre d'en apprendre un peu plus sur la réelle Cora. Cette dernière fouilla ensuite dans son sac et en retira un gros dossier. Célia fut un peu surprise. La dernière fois qu'elle avait vu un pavé pareil, c'était pour ses examens de médecine. « Super, je vais donc y jeter un œil. » Commença la jeune antiquaire, avant d'ajouter : « Mais pour le capital, j'aimerai en faire parti aussi. On peut faire 40/40 et pour le reste, on fait des appels aux dons ? » En tout cas, elle ne voulait pas laisser la jeune femme tout payer. Ça non, ça ne serait pas juste. Puis aux derniers mots de la rouquine, Célia acquiesça de la tête : « Ça marche, je vais me plonger dans la lecture. » Et cela lui faisait déjà peur. Elle n'avait pas fait d'études de marketing, ni de management, ni d'économies. Mais bon, si elle avait pu venir à bout de plusieurs dizaines de livres de médecine, elle pouvait très bien arriver au bout de ce dossier ? En tout cas la jeune femme y croyait.
Elle est souvent sollicitée pour des associations caritatives. Après tout, quand on a de la notoriété, autant l’utiliser à bon escient. Elle ne s’imagine pas ne pas se servir de son image pour rendre service à la communauté. Il y’a tellement de chose qui ne vont pas dans le monde, tellement de chose à défendre. L’enfance, par exemple. Le droit à l’éducation. La maladie, qui la touche beaucoup plus car elle a elle-même perdu son père du cancer et que la leucémie a touché une de ses amies les plus proches. Et enfin, les animaux, qui n’ont pas toute l’attention qu’ils méritent et qui subissent la cruauté des hommes sans que personne ne bouge le petit doigt. L’injustice, c’est quelque chose qui la révolte. Toutes ces participations dans des œuvres de charité l’ont poussé à vouloir porter une vraie pierre à l’édifice. D’avoir son propre projet à elle, qu’elle va faire vivre et développer. C’est un projet tellement emballant, et aussi effrayant quelque part, parce que Cora a déjà bien du mal à se gérer elle, alors une association. Mais bon, elle se dit qu’elle est toujours irréprochable professionnellement parlant. Seule sa vie privée pâtie. Et puis, avec une associée comme Célia, elle apprendra mieux. Elle le sent. Ce n’est pas pour autant qu’elle souhaite tout déléguer à la jeune femme. Elle a besoin d’aide, mais elle veut faire les choses. C’est un peu comme un challenge personne. « L'honnêteté est une qualité que j'apprécie beaucoup. » Elle aussi. De toute façon, Cora a bien conscience que tout fini par se savoir, alors elle ne cache rien. Ça ne serait pas dans son intérêt de toute manière. « Et si on est d'accord sur le travail en binôme alors c'est le principal. » « Oui » dit-elle en souriant. Il y’a tellement de chose de toute façon sur lesquels elles doivent se mettre d’accord. Comme sur le financement, ou bien les tâches de chacune. Cora avait tout de même bien avancé ce point-là en réalisant tout un business plan qui comprend budget, financement et surtout un planning. Elle a demandé quelques devis et il y’a des suppositions pour quelques évènementielles qu’elles vont devoir organiser. Il est évident que Cora va se servir de sa notoriété pour son association. C’est ce que chaque personne connue devrait faire selon elle. Elle sort un gros classeur de son sac. Elle est un peu contente de s’en débarrasser parce qu’il était vraiment lourd, mais en lui donnant à Célia, elle est aussi très fière d’avoir réussit à le faire. Elle n’a pas fait d’étude de commerce, ou quoique ce soit qui pourrait l’aider à monter un commerce. Mais elle avait pris des conseils à droite à gauche pour le réaliser. « Super, je vais donc y jeter un œil. Mais pour le capital, j'aimerai en faire parti aussi. On peut faire 40/40 et pour le reste, on fait des appels aux dons ? » Elle réfléchit quelques secondes. Célia poursuit pendant ce temps « Ça marche, je vais me plonger dans la lecture. » Si Célia propose de partager l’investissement, elle n’y voit pas l’inconvénient. Mais elle ne se voyait pas demander autant à quelqu’un qui ne gagne pas sa vie aussi bien qu’elle. Elle préfère que les économies de la jeune femme lui serve à elle. « Et bien, je n’y vois pas d’inconvénient. C’est juste que, je peux fournir un capital et ça me mettrait mal à l’aise de vous demander ça alors que vous travaillez plus dur que moi. Après, je comprends aussi votre position. » Oui, elle comprendrait si la jeune femme serait mal à l’aise vis-à-vis d’elle parce qu’elle a investie. « On peut garder l’appel aux dons pour les campagnes et investir. Pour le capital, je peux mettre la différence. » Elle n’aime pas du tout parler d’argent. C’est bien le genre de chose qui la met mal à l’aise et c’est ben pour ça qu’elle a un agent pour gérer ses cachets. Elle pointe le classeur du doigts. « De toute façon, tout est dedans pour l’instant. Le mieux, c’est que vous en preniez connaissance avant qu’on trouve une solution. Je pense qu’il va falloir le modifier un peu pour qu’il colle à nos deux visions. »
C'était un signe du destin, sûrement. Bien que Célia n'était pas du genre à croire à tout ça. Elle était une femme très terre à terre. Elle était centrée sur la logique, la science. Et ça, le destin c'était un peu aux antipodes de ce qu'elle croyait. Mais en mettant sur son chemin, Cora, elle venait à y réfléchir plus sérieusement. Cela faisait quelques temps que Célia voulait faire quelque chose pour les animaux. Elle était déjà bénévole dans une association, mais parfois cela lui semblait tellement dérisoire. Il y avait tant de choses à faire. Tant d'animaux qui avaient besoin d'aide, de soins, d'un endroit tranquille sans cage. Si elle n'écoutait qu'elle même, Célia aurait adopté des dizaines d'animaux. Mais elle avait une maison, pas une villa de plusieurs hectares. Et surtout, comme elle travaillait, elle ne pouvait pas vraiment s'occuper d'eux, vingt-quatre heures sur vingt quatre. Alors elle laissait d'autres bénévoles s'occupaient de ces petites canailles. Mais l'idée d'en faire plus, lui avait traversé l'esprit il y a déjà pas mal de temps, sans vraiment savoir quoi exactement. Jusqu'à ce qu'elle découvre cette propriété à vendre. Ce petit coin de verdure juste en dehors de la ville. C'était l'endroit idéal pour accueillir quelques petits pensionnaires ayant besoin de soins ou d'une petite retraite. Alors la proposition de Cora tombait à point nommé. Elle était ravie d'avoir inspirer autant confiance à la jeune femme, assez en tout cas pour qu'elle pense à elle pour son projet. Et Célia en était touchée. Seulement, elle n'était pas non plus du genre à s'engager dans un projet sans y réfléchir. Pour ouvrir sa boutique, elle y avait réfléchit des jours et des jours avant de franchir le cap. Et avec ce projet, cela allait être sûrement la même chose. Elles s'engageaient sur du long terme et Célia avait besoin d'y réfléchir et de s'intéressait à tous ces aspects. Aux paroles de Cora, la jeune femme reporta son attention sur elle alors qu'elle venait d'ouvrir le gros dossier qui était posé devant elle. « C'est peut-être une grosse somme mais j'avoue que c'est moi qui serait mal à l'aise si je ne pouvais pas investir dans le projet. Alors certes, je n'ai pas votre salaire mais on peut se mettre d'accord sur une somme à mettre en commun. » Cela lui paraissait le plus équitable pour l'antiquaire. Elle voulait avoir sa part d'investissement, sa part de responsabilité. Bref, à travailler en binôme comme elle l'avait expliqué plus tôt et ces aspects en faisaient partis. Puis Célia, hocha doucement de la tête aux derniers mots de l'actrice. « D'accord. Je vais lire ça ce soir. » Elle referma le classeur et elle se leva pour le poser dans le petit secrétaire qui était installé dans la pièce. Elle prit ensuite un morceau de papier et un crayon. Puis tout en revenant vers la table, elle ajouta en s'installant à nouveau sur la chaise. « Je vais vous donner mon numéro personnel ainsi que mon adresse. Ce sera plus simple si on doit se parler. » Célia griffonna sur le papier d'une écriture fine et fluide puis elle donna la carte à Cora. « Et puis on peut se tutoyer si tu veux. Si on bosse ensemble, on peut oublier les « vous », non ? » Célia ne se formalisait pas tellement. Après, c'était peut-être différent de la jeune femme. Elle ne savait après tout, rien sur elle, en dehors de l'aspect qu'elle montrait d'elle dans les films. Et c'était des productions, donc autant dire qu'elle ne connaissait pas vraiment Cora. Puis, la sonnette de l'entrée se fit entendre. Célia avait des clients.
L’argent. C’est toujours un sujet difficile et cela, peu importe combien on en a. C’est difficile pour Cora d’en parler. Déjà parce que bien souvent, on pointe qu’elle en a trop et aussi parce qu’elle n’y accorde pas une grande importance. Cela dû au fait qu’elle n’a jamais connu de difficultés, mais passons ce sujet. C’est juste gênant pour elle de demander de Célia de fournir autant de capital qu’elle alors qu’elles n’ont pas le mêmes ressources et que ça ne serait pas elle qui comprendre le plus gros risques. Et puis, ça lui a toujours semblé naturel que celui qui peut le plus fasse le plus. Seulement, la blonde voit les choses différemment. « C'est peut-être une grosse somme mais j'avoue que c'est moi qui serait mal à l'aise si je ne pouvais pas investir dans le projet. Alors certes, je n'ai pas votre salaire mais on peut se mettre d'accord sur une somme à mettre en commun. » Elle n’a pas tort et Cora comprend la jeune femme. Elle ferait sûrement pareil si les rôles étaient inter-changés. Cela n’empêche pas vraiment qu’elle se sente gênée. Elle a envie de lui assurer que ça ne la dérange pas du tout. Mais, parler d’argent, elle n’aime pas ça. Elle n’a même pas envie d’insister ou de trouver un compromis. Elle se dit qu’elle arrivera bien à compléter la différence d’une façon ou d’une autre. Elle sourit timidement pour toute réponse, comme pour dire qu’elle est d’accord. Après tout, elle avait parlé d’égalité et la jeune femme est confiante. Pourquoi la contredire ? Au pire, elles verront quand Célia aura lu le plan de financement du projet. Ce qui ne saurait tarder prochainement, maintenant que Cora est débarrassée du gros classeur qui faisait office de business plan. « D'accord. Je vais lire ça ce soir. » Célia se lève, et Cora la regarde faire tout en prenant son café qui pourrait être bientôt froid. « Je vais vous donner mon numéro personnel ainsi que mon adresse. Ce sera plus simple si on doit se parler. » Elle aquiesce. « Oui, ce sera plus simple en effet. Je serais libre la journée de demain. Au pire, je rappelle toujours. » répond t-elle en reposant la tasse vide et en saisissant la carte. « Et puis on peut se tutoyer si tu veux. Si on bosse ensemble, on peut oublier les « vous », non ? » Oui, maintenant qu’elles s’associent, c’est la prochaine étape. « Oui bien sûr. J’attendais que tu le proposes. » dit-elle. Cora a toujours eu tendance à être trop familière trop vite alors pour les affaires sérieuse, elle essaie au maximum de paraître polie et de ne pas brusquer. La cloche de l’entrée sonne, ce qui attire l’attention de Cora avant qu’elle ne repose les yeux sur Célia. La jeune femme devait s’occuper de la clientèle et elle-même devait éviter de lui prendre du temps. C’est pourquoi elle se relève. « Je vais partir et te laisser t’occuper des tes clients. J’attend ton retour pour le projet, hésite pas s’il y’a des parties pas très claires. » dit-elle en ramassant son sac et en se dirigeant vers la porte. « Passe une bonne journée « ajoute t-elle avec entrain avant de quitter la boutique le cœur beaucoup plus léger qu’à son entrée.
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