C’est plutôt chic. Telle est la première pensée de Cora, une fois assise en face de Kaleb. C’est que, à peu de chose près, ce serait presque un diner galant. Heureusement, la certitude de son lien platonique avec Kaleb fait que Cora ne sent pas le moins du monde mal à l’aise, à vrai dire, ça l’amuse presque plus comme ça. De pouvoir observer les gens autour, et surtout les yeux de l’hôtesse qui les avait reconnus. Naturellement, elle commence à observer le menu, quand Kaleb lui demande par la suite un peu précipitamment où elle en est dans ses projets, dans sa vie. Ce qu’elle arrive à raconter sans trop de mal, après tout, il y’en a eu du remue-ménage en si peu de temps. « C'est cool que ça marche bien pour toi. Tu peux déjà choisir tes projets ou pas ? » Elle acquiesce vivement, contente d’avoir le choix dans ce qu’elle joue et de ne plus obligée de regarder le cachet de chaque film avant de prendre une décision. « Oui, ça fait un peu plus d’un ans maintenant que je me permet de choisir, c’est vers là que ça a vraiment décolé t’façon. Avant ça, j’étais encore vu comme l’enfant chérie de l’Australie. » explique t-elle avec un peu de regret dans la voix, si elle avait pu, jamais elle ne serait devenu cette enfant là et qu’on lui rappelle encore aujourd’hui cette période est quelque peu insupportable pour la star. Elle avoue un peu après que ses amies s’inquiètent de son train de vie, enfin surtout Eireen. « Je connais ça. Maintenant que j'ai repris la compétition, je suis souvent sur la route. » « Et ça te plait ? » demande t-elle avant de préciser. « J’aimerais voyager autant, à vrai dire, c’est ce qu’il me plait le plus, c’est d’avoir des tournages ailleurs. J’fais peut-être même un peu exprès je crois. » avoue t-elle en riant. « Mais ce n'est pas de notre faute si on aime ce qu'on fait. » Non, fait cora en hochant la tête amusée, non, ce n’est pas leur faute et puis, seraient-ils heureux s’ils arrêtaient ? Elle finit par en dire plus sur un projet qui lui tient à cœur, et dont elle commence tout juste la construction. C’est plutôt jusque là de garder les choses secrètes, mais Kaleb, elle peut lui faire confiance nan ? « C'est un chouette projet ça. J'espère que ça prendra forme. » « Mais, sois assuré d’en entendre parler le moment venu. » rétorque t-elle, évidemment, Kaleb serait invité à la moindre soirée. C’est important pour elle de se sentir soutenue par des proches. « Un bébé projet. Tu me fais penser à une amie qui emploi souvent ce mot. » « Ah oui ? » demande t-elle, par curiosité. « En tout cas, j'espère que ça va aboutir. Et si tu as besoin d'aide, n'hésite pas. Je me ferais un plaisir de t'aider. » « Je te remercie. Et toi donc ? Assez parlé de moi ? Comment ça se passe la reprise ? Tu as des projets, des envies ? Autre que manger un plat de nouille ce soir. »

Les estomacs commencent à gronder. Il faut dire que l’odeur qui se dégage dans la pièce est plutôt bonne, Cora a très envie de tout manger sur le moment. Dès qu’elle observe une assiette sur une table pas loin, elle veut son contenu. Ce qui est en soi une bonne et une mauvaise chose. Oui, elle va bien manger. Oui, elle peut mettre du temps à se décider. Mais en attendant que la commande soit prise, elle et Kaleb discute librement. Elle lui annonce que la reconnaissance de son travail est là, que désormais elle peut choisir ses rôles et agir en diva si elle le souhaite, bien que de l’avoir été toute sa petite enfance l’empêche de le redevenir à nouveau. Une bonne chose à retirer de cette expérience donc. . « C'est normal, on est toujours meilleur quand on fait quelque chose qu'on aime, qu'on ne nous impose pas de les faire. » Et comment. Elle se contente de lui réponse en lui faisant un signe de la tête et en acquiesçant. Evidemment, dès qu’on peut dire non pour des projets de meilleures qualités, le moral suit. « Toujours autant. Ce serait problème en fait, si ce n'était plus le cas. Mais j'aime bien être sur la route. Je crois que j'ai un peu de mal à me poser. » répond t-il lorsqu’elle lui demande si prendre la route lui plait toujours autant. Elle sait que certaines personnes peuvent avoir besoin de revenir aux sources, à la maison parfois. Elle aime le voyage, mais une vie de nomade, elle ne sait quoi en penser. Elle lui confesse tout d’même sa jalousie, et la raison qui la pousse à prendre de plus en plus de projets différents, où elle sait qu’elle ne sera pas que en studio. « On a qu'une vie tu sais, ce serait dommage de ne pas en profiter. » « Oui. Malheureusement, j’suis à une période de ma carrière où je dois beaucoup travailler pour en récolter les fruits plus tard. » Malheureusement, les choses font qu’elle ne sera pas toujours jeune et jolie, et également pas toujours sollicité pour des projets comme elle l’est maintenant. C’est probablement pourquoi Cora est autant centrée sur sa carrière. Celle-ci ne durera peut-être pas encore vingt ans. Mais, c’est assez de parler d’elle. La conversation se tourne alors vers Kaleb. « Ça va. Ça se passe bien. Je retrouve mes meilleurs temps. Et je crois avoir prouvé à ceux qui me croyaient déjà fichu, qu'ils devaient encore compter sur moi. » Un sentiment qu’elle connait, après être elle aussi revenu sur le devant de la scène. Elle imagine bien combien Kaleb peut être fier de ce qu’il accompli en ce moment et des efforts qu’il y met. « Et j'ai hâte de débuter les premiers Grand-Prix. Le premier de la saison aura lieu dans un mois, au Qatar. Et je reviens d'une pré_saison de test d'une semaine en Malaisie» Elle est revenue à écouter attentivement pour mieux comprendre. Il est difficile pour elle qui n’y connait rien de se figurer l’importance de telle ou telle grand prix. « Donc mes projets pour l'instant, c'est ça. Mais à vrai dire, je planche aussi pour créer une association. (…)J'ai rencontré d'autres gosses, des ado ou des adultes qui vivaient sans prothèse. C'est très dur. On ne s'en rend pas compte avant d'y avoir été confronté. » Effectivement, elle n’avait pensé à cela. Son attention reste centrée sur Kaleb. « Je ne sais pas ce que j'aurais fait à leur place. Perdre un membre, c'est ma hantise. Ce serait la fin de ma carrière. Et peut-être ça qui m'a fait réfléchir. Avoir un appareillage devrait être à la portée de tous. Alors j'ai fais en sorte que ce gosse puisse avoir sa prothèse. Il a été le premier patient « officieux » de notre fondation. Et il ne sera pas le dernier je l'espère si tout se déroule bien au niveau des droits et du dossier qui a été préparé. » Elle sourit à l’entente du terme « officieux. » Même si elle trouve ça chouette et en même temps, assez triste, qu’il y’ait tellement de chose à défendre dont des problèmes auxquels personnes ne pensent. Elle-même, elle n’aurait jamais pensé à cela. « C’est super ! Les choses seront officielle quand ? » demande t-elle un peu curieuse. « C’est vrai que, quand on voit les frais dans les hôpitaux, c’est assez élevé. Et personne n’est au courant. C’est toujours ça le problème, le manque d’information. En tout cas, si tu as besoin d’en faire parler ou même quoi que ce soit, n’hésite pas. » assure t-elle avant d’arrêter le serveur qui vient prendre commande. « Tu as choisi ? Y’a tellement de plat, c’est hallucinant. » dit-elle en jetant un nouveau coup d’œil à la carte, toujours savoir ce qu’elle veut. « Je vais prendre ce que le monsieur a là bas, avec si possible une bouteille de vin, et puis vous me mettrez une grosse portion, quitte à me facturer double. Merci. » dit-elle en rendant la carte et en attendant que Kaleb passe commande à son tour.