It's like the finish line where everything just ends
Kyrah & Elio
J’ai longuement hésité avant d’accepter l’appartement que m’a acheté Kelya. Ce n’est pas grand chose, un petit studio d’une trentaine de mètres carrés, mais c’est suffisant. Charly m’a aidée à trouver de quoi meubler un minimum au moindre coût, et je me retrouve donc avec une déco des plus dépareillée, mais ça m’est égal, j’ai un toit sur la tête, et un appartement à mon nom. Je crois que je ne peux pas demander mieux pour démarrer une nouvelle vie. Assise en tailleurs sur mon clic-clac, je parcours le journal gratuit qu’ils distribuent dans le métro. Peut-être que j’y trouverai une petite annonce, quelque chose qui me permettrait de gagner de quoi manger. Même si c’est un petit boulot merdique, ce sera toujours ça. Je sursaute en entendant la sonnerie de l’appartement, c’est la première fois que je l’entends. Je pose le journal et me lève rapidement pour aller ouvrir, tout sourire à l’idée que ce puisse être un ou une voisine qui ait besoin de sel ou un truc dans ce genre. Bon, j’ai pas de sel, mais ça pourrait être le moyen de rencontrer mes voisins ! Une fois la porte ouverte, je perds mon sourire en découvrant le visage de Romeo, qui lui m’offre un sourire. Mon visage se referme et je fronce les sourcils. « Qu’est-ce que tu fais là ? Je croyais avoir été claire la dernière fois Romeo. » De toute évidence, ça n’a pas été clair pour lui. Il entre, comme à son habitude sans même avoir demandé la permission. Je soupire et ferme la porte derrière lui. « Dis donc, c’est pas super meublé ici. Je savais pas que t’avais des amis qui pouvaient t’offrir un appartement, c’est un beau cadeau ! » Je pose mes mains sur mes hanches et le fusille du regard. « Qu’est-ce que tu veux ? Si c’est pour me parler déco, tu peux rentrer chez toi. » Il continue de faire le tour du petit appartement, les mains dans les poches de manière nonchalante. Il me sort par les yeux. « Dis-moi, je croyais que tu ne voyais plus Elio. Tu m’as menti !? Il ne représente pas rien à tes yeux, je me trompe ? » Je fronce à nouveau les sourcils, mon coeur s’emballant un peu. « C’est un ami rien de plus, et puis en quoi ça te concerne ? » « Je sais pas… il a une famille, deux enfants à charge si je ne m’abuse. Scott et Daniel, ses neveux… ce serait dommage qu’il leur arrive quelque chose… à eux ou à lui d’ailleurs… » Je me sens envahir par une profonde colère, une rage incontrôlable et je me jette sur lui pour le plaquer avec violence contre le mur. « Si tu touches à une seul de leur cheveux, je te fais tuer ! » Il ricane, ce petit rire infecte qui me sort par les yeux et ne fait qu’augmenter cette envie de le tuer. « Tu me fais tuer ? Comment ? Tu n’as plus ton petit papa pour te protéger, et puis Anton… il pourrait bien ne plus être là pour voir ça… » Je m’écarte de lui, choquée de ses propos, de ses menaces. Je suis à bout de souffle. Mon regard perdu plongé dans le sien, je me sens faillir. « Qu’est-ce que tu veux ? » « Toi. » Je passe mes mains nerveusement dans mes cheveux, perdant tout contrôle sur la situation, ma vie, tout m’échappe soudainement. « Mais pourquoi ? Qu’est-ce que j’ai que les autres n’ont pas ? Tu peux avoir qui tu veux, tu as de l’argent, tu… merde ! Pourquoi moi ? » Il s’avance vers moi et je recule jusqu’à ce que mon corps heurte un autre mur un peu plus loin. « Parce que c’est toi depuis toujours. Et que je ferai n’importe quoi pour que tu m’appartiennes, qu’on se marie enfin… » Je secoue la tête. « Tu peux pas forcer quelqu’un à t’aimer… » « Je suis sûre que tu changeras d’avis avec le temps… » Ses mains viennent se poser sur mon corps tremblant et je le repousse du mieux que je peux. « Arrête. » Il s’écarte un peu. « Je ne te ferai pas de mal Tamara. Tout ce que je veux c’est qu’on soit heureux… » « T’es cinglé, tu devrais aller voir un psy ! » Son regard change légèrement et je comprends immédiatement que j’ai été trop loin. « Je crois qu’Elio aura du mal à remonter la pente quand il s’apercevra qu’il a échoué à la promesse qu’il a fait à sa jeune soeur. Perdre deux gamins d’un seul coup, ça pourrait bien le tuer non ? » « ARRÊTE ! » Je hurle, je pleure en même temps et me laisse glisser contre le mur, me recroquevillant contre moi-même. Je ne peux rien contre lui, je sais combien il peut être dangereux, et je ne me pardonnerai jamais d’être la cause de la mort de plusieurs personnes. « D’accord. » Un murmure qui a eu du mal à quitter mes lèvres. Il s’approche de moi et s’accroupis en face de moi, ses mains sur mes genoux. « Je savais que tu finirais par dire oui. Tiens. » Il sort de sa poche un écrin avec cette bague que j’ai dû porter pendant deux ans. La même, celle qui disait que je lui appartenait, comme une vulgaire chose sans importance. Il l’enfile à mon doigt et je n’ai qu’une envie, c’est de lui crever les yeux avec le diamant. « Ne pleure plus, tout ira bien mon amour… » Sa main vient caresser ma joue et je penche la tête de l’autre côté pour ne plus sentir sa peau contre la mienne. « Allez, prépare tes affaires, je passerai te chercher ce soir, tu t’installes chez moi. Ce sera toujours mieux que ce taudis. » Il se relève et avant de partir, il lance, froidement. « Ah, et n’oublie pas d’aller dire à Elio que tout est fini entre vous. Et ne t’avise pas de lui parler de moi, de notre petit arrangement. Parce que je serai au courant ! A ce soir mon amour. »
Deux heures à pleurer sans interruption. Ma tête n’est plus qu’une bouillie de conneries, et même si j’ai tout retourné dans tous les sens, je ne peux rien faire pour me défendre, pour arranger ou éviter ça. Je n’ai pas le choix, je dois l’épouser, je dois le faire pour protéger les gens que j’aime. C’est sur les coups de quinze heures que je frappe à la porte du nouvel appartement d’Elio. J’ai dû attendre que mes yeux ne soient plus rougis par les larmes. A l’instant où il ouvre, il sait immédiatement que quelque chose ne va pas, il commence à me connaître par coeur. Je penche la tête un peu sur le côté pour voir s’il y a quelqu’un chez lui. « Il faut qu’on parle, je peux entrer ? Y’a quelqu’un ? » Il secoue la tête et me laisse entrer, alors que j’enfouis les mains dans les poches de mon short en jean. Je soupire un peu et peine à le regarder dans les yeux. « Ecoute Elio, ça fait plusieurs jours que j’y réfléchis, j’ai repoussé le moment au maximum mais ça sert à rien d’attendre plus longtemps… » Je vois bien qu’il ne comprend pas, et c’est dur pour moi, heureusement que je sais mentir plutôt très bien. « Je crois qu’il faut qu’on arrête de se voir. Depuis que je suis rentrée de Moscou quelque chose a changé. Tu m’as beaucoup aidée à reprendre le dessus et je t’en remercie, mais… je sais pas, je crois que je me suis rendue compte que tu avais raison, notre relation était basée sur notre attirance, et maintenant qu’on a arrêté de coucher ensemble, je vois plus vraiment l’intérêt. Le fait est que je n’en ai même plus envie… » Je reste encore plus ou moins gentille, mais je sais que je vais devoir être plus dure si je veux être sûre de couper réellement les ponts avec lui. Si je suis amenée à le revoir, je sais que Romeo pourrait très mal le vivre.
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Kyrah & Elio
Je me réveille dans la noir de la chambre. Je n’ai aucune idée de l’heure mais le silence dans l’appartement m’indique que les jumeaux doivent déjà être partis pour l’école. J’ai été me coucher à 6h du matin après une nuit de travail plutôt mouvement, et je ne les ai même pas entendu se réveiller. Quand j’arrive au salon Kaecy est à la table, plongée dans des papiers elle relève le regard vers moi avec un sourire tendre. « Enfin la marmotte se réveille. » Je ne compte plus les heures de sommeils que j’avais à rattraper mais enfin mon corps semble avoir accepté le sommeil. « Tu n’es pas au travail ? » Je jette au œil à la montre. Il est presque 14h. « Je voulais remplir quelques papiers ici avant de partir, mais je vais y aller. » Je m’approche d’elle pour déposer un baiser sur son front puis laisse ma main trainer sur son épaule en observant la paperasse. De toute évidence elle était entrain de s’occuper des factures et autres papiers que j’ai un peu laissé de coté ces derniers temps. « Alors on s’en sort ? » Le nouvel appartement nous coute plus cher et je sais bien que vite nos économies seront loin. « Très bien ! On est de chefs ! » Elle empile les papiers qu’elle range et s’approche de moi pour me prendre tendrement dans ces bras. Une proximité habituelle chez nous. « J’ai l’impression que tu vas mieux ces derniers temps, je me trompe ? » Je lui fais un petit sourire attendri. « Non tu as raison, je vais bien. J’ai… Je suis plutôt heureux. » C’est difficile à expliquer. Mais la sensation est bien là. Celle que les choses pourraient finir par aller bien. Cette sensation que tout est possible au final.
Kaecy finit par me laisser seul et je vais trouver la salle de musique. J’attrape une guitare et gratte un peu sur cette dernière sentant le frisson du plaisir me revenir. L’inspiration aussi, je me laisse guider par des émotions, revisitant les plus douloureuses aussi mais sans me sentir totalement envahi. Juste pour ne pas oublier les épreuves. C’est les coups sur la porte de l’entrée qui me sortent de mes rêveries. Je n’ai toujours pas enfilé de pantalon, et je regarde par le Judas qui est derrière la porte avant de l’ouvrir. Quand je vois apparaître la frimousse de Kyrah un sourire apparaît sur mes lèvres et je lui ouvre avec un chantonnant. « Salut toi ! » Mon dernier mot se perdant presque dans ma bouche en voyant son air déconfit, ces yeux rougis et sa mine fermée. « Ca va pas ? » C’est une question idiote je vois bien que quelque chose ne va pas. « Il faut qu’on parle, je peux entrer ? Y’a quelqu’un ? » Je me pousse légèrement pour lui laisse la place de rentrer. Mon regard toujours rivé à elle. Une pointe de nervosité venant créer une boule dans mon ventre. « Non, non je suis seul entre seulement. » Elle rentre dans l’appartement et je referme la porte derrière elle avant de me tourner pour lui faire face. Son regard fuyant le mien ne m’annonce rien de bon et j’ai presque peur des mots qui pourraient sortir de sa bouche. « Qu’est ce qui se passe Kyrah ? » Elle me fait peur avec son silence, avec son visage fermé et sa posture éloignée. « Ecoute Elio, ça fait plusieurs jours que j’y réfléchis, j’ai repoussé le moment au maximum mais ça sert à rien d’attendre plus longtemps… » Mon cœur s’emballe à ces quelques mots. Je présent trop bien ce qu’elle pourrait me dire. Je m’y suis préparé, depuis longtemps. Le jour où j’ai proposé de tout reprendre à zéro, de changer la donne. Je connaissais les risques… Et pourtant… Je n’arrive pas à croire qu’elle va le dire. Je n’arrive pas à y croire parce qu’aucun signe ne le laissait deviner. « Je crois qu’il faut qu’on arrête de se voir. Depuis que je suis rentrée de Moscou quelque chose a changé. Tu m’as beaucoup aidée à reprendre le dessus et je t’en remercie, mais… je sais pas, je crois que je me suis rendue compte que tu avais raison, notre relation était basée sur notre attirance, et maintenant qu’on a arrêté de coucher ensemble, je vois plus vraiment l’intérêt. Le fait est que je n’en ai même plus envie… » Je sens mon cœur se serrer si violemment que ça en est douloureux. Cette légèreté avec laquelle elle me dit ça est tout aussi douloureuse. Comme si ça n’était pas si grave, comme si ça n’allait pas changer toute ma vie. Je fronce légèrement les sourcils faisant un pas dans sa direction alors que mon regard cherche le sien… « Je… Quoi ? Je comprends pas je croyais que… » Je croyais qu’on allait bien. Qu’on prenait le temps. Je nous croyais sur la même longueur d’onde, celle qui nous amènerait vers une relation plus saine et moins tortueuse. « Pourquoi tout ce cirque alors ? Pourquoi tu rentres dans mon jeu. Pourquoi tu te retournes pour me regarder quand je te quitte, pourquoi tu me regardais comme… Comme tu me regardais l’autre soir ça… Ca a pas de sens ce que tu dis ? » Je crois que j’essaye de comprendre mais que tout me pousse à croire que c’est une mauvaise blague. Je n’arrive pas à prendre ces propos au sérieux. « J’ai fait un truc de mal ? » Peut-être que je l’ai blessé, que j’ai fait quelque chose qui ne lui a pas plus mais je ne sais pas quoi. Je ne comprends pas. Tout semblait si bien se passer, la complicité qui se créait entre nous, ce jeu de séduction un peu difficile mais qui semblait poser les bases d’une relation… J’ai loupé quelque chose. A quel moment elle c’est détournée de moi ? « Pourquoi… Pourquoi d’un coup comme ça tu viens me voir en plein milieu de l’après midi ? Pour me dire que tu veux pas de ce nous… Je… Je suis perdu là. C’est une blague ? » Je suis évidement blessé mais pour le moment je n’arrive même pas à sentir le mal me saisir totalement tant tout ça me semble absurde et impossible. J’ai envie de me pincer. Juste pour vérifier… Que je ne suis pas entrain de faire un mauvais rêve. Que mon cerveau n’est pas entrain d’halluciner toute cette scène incompréhensible.
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Kyrah & Elio
« Salut toi ! Ça va pas ? » Non, bien sûr, je me doutais bien que ça n’allait pas passer inaperçu, que je n’allais pas pouvoir camoufler mes yeux rougis et brillants bien longtemps. Bien longtemps ? Tu parles, quelques secondes à peine, et encore. Il me mènera à ma perte. « Non, non je suis seul entre seulement. » Je ne me fais pas prier et essaie de prendre une inspiration pour me donner du courage, mais même si j’essaie de ne rien laisser paraître, mon coeur bat à une allure folle. Je me déteste déjà de faire une chose pareille, mais je dois le faire, pour le protéger, protéger les jumeaux. Je n’ai pas le choix. Moi qui prônait mon indépendance, ma liberté, me voilà obligée de faire quelque chose d’absolument horrible. « Qu’est ce qui se passe Kyrah ? » Je ne tarde pas à lâcher la bombe. Ça ne sert à rien d’attendre plus longtemps de toute manière. A mesure que je parle, je me concentre pour ne pas perdre les pédales, changer d’avis ou quelque chose de ce genre. Surtout pas, je n’ai pas le droit. Pourtant, je peux voir dans le regard d’Elio que je suis en train de lui faire mal, même si pour le moment il ne comprend pas encore vraiment ce qui lui arrive. Une fois avoué ce que j’avais à dire, il s’approche de moi, à pas feutrés, sachant que trop bien avec quelle facilité je peux prendre la poudre d’escampette. « Je… Quoi ? Je comprends pas je croyais que… » J’ai du mal à garder mon regard dans le sien, et cette boule qui commence à grossir dans ma gorge. N’en parlons pas. « Pourquoi tout ce cirque alors ? Pourquoi tu rentres dans mon jeu. Pourquoi tu te retournes pour me regarder quand je te quitte, pourquoi tu me regardais comme… Comme tu me regardais l’autre soir ça… Ca a pas de sens ce que tu dis ? » Je soupire un peu en guise de réponse et je secoue légèrement la tête. La vérité c’est que je ne sais quoi lui répondre. Evidemment qu’il a raison, évidemment que tout ce manège commençait à nous mener à quelque chose de sain, de sincère. « J’ai fait un truc de mal ? » Je passe ma main dans mes cheveux, serrant un peu les mâchoires. « Mais non… » Je suis en train de me radoucir alors que je me dois d’être ferme, pour qu’il ne me retienne pas. Je me demande si je ne vais même pas être obligée d’être plus dure, plus ferme, peut-être aussi plus méchante, même si je me détesterai sûrement la minute d’après. De toute manière, je me déteste déjà. « Pourquoi… Pourquoi d’un coup comme ça tu viens me voir en plein milieu de l’après midi ? Pour me dire que tu veux pas de ce nous… Je… Je suis perdu là. C’est une blague ? » Je secoue la tête une nouvelle fois. « Non c’est pas une blague Elio. J’y ai réfléchi pendant plusieurs jours, j’aurai pu arrêter de te donner des nouvelles, m’effacer et ne rien dire, fuir comme je sais si bien faire, mais je me suis juste dit que je te devais au moins ça. tu m’as appris la sincérité alors la voilà. » Son regard se remplit de tout un tas de sentiments, de la déception, de la colère, sans doute aussi de la tristesse et de la rage. « Je suis désolée. J’ai essayé je te promets. Mais tout ça c’est pas pour moi. Jouer à la parfaite petite amie qui se contient et qui refoule ses pulsions les plus profondes… Non. » Je soupire une nouvelle fois, et me passe - encore - la main dans les cheveux, traduisant fortement mon malaise. « Je peux pas être celle que tu me demandes. Je suis torturée, c’est comme ça, et je pourrai jamais t’apporter ce dont tu as besoin. Même en faisant tous les efforts du monde. Et même ça regarde, j’ai essayé ! » Je lève les mains et les fais retomber le long de mon corps. « Je ne t’ai jamais menti sur mes sentiments. Ils étaient vrais. Mais ils ont changé. On ne contrôle pas ce qui nous arrive, et parfois ça vient au moment où on s’y attend le moins. » J’essaie de ne pas trop être méchante mais vu le nombre de fois où il m’a retenue, aidée, soutenue dans les pires moments même après lui avoir envoyé les pires crasses à la gueule. Il était encore là. « J’ai rencontré quelqu’un. » Putain. Pourquoi je viens de dire ça ? Cette fois, son regard change tu tout au tout. Animosité. Plus aucune tendresse. Mais quelle conne. Cela dit, si je voulais ne plus jamais le revoir comme m’a demandé Romeo, je crois que je suis sur la bonne voie. « Je veux pas que tu attendes après moi. Et je veux pas te mentir non plus. Je crois que je l’ai assez fait. Je peux pas Elio, je peux pas me contenter d’une vie rangée et posée. C’est pas moi, ça ne me ressemble pas… » Je serre un peu plus les mâchoires, baissant les yeux pour éviter son regard qui me ferait beaucoup trop mal. J’ai rencontré sûrement la personne la plus importante de ma vie le jour où j’ai croisé sa route. J’ai appris tellement de choses avec lui en l’espace d’un an. J’ai appris à aimer, à me contrôler, à être moi-même, me relever, me révéler. Et aujourd’hui, je suis obligée de mettre un terme à tout ça alors que c’est bien la dernière chose que je veux. Je crois qu’il serait moins douloureux de m’enfoncer un couteau dans le ventre. C’est l’impression que j’ai, et que je lui fais subir la même chose. J’ai du mal à respirer mais je dois rester forte, me contenir, encore. Je n’ai pas le droit de craquer avant de quitter cet endroit. « Je suis désolée.» Tu parles. Je sais qu’il ne l’entendra pas, qu’il s’en foutra complètement, et pourtant, c’est bien les seuls trois mots sincères de tout mon discours.
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Kyrah & Elio
Je cherche la cohérence. C’est ce qui me manque, un peu de cohérence. Je n’ai pas pu être si aveugle. Ne rien voir venir pour me prendre cette grande claque dans la figure d’un coup. Le sol semble se dérober sous mes pieds sans que je ne puisse rien maitriser. Sans que je n’arrive à croire que je suis belle est bien tombé dans le trou – un trou que j’ai moi même creusé en essayant de faire les choses bien… Un trou que j’ai commencé à creuser il y a longtemps en espérant le remplir de choses positives. « Mais non… » La réponse devrait me soulager mais au contraire elle fait grandir l’angoisse. Parce que si je n’ai pas fait d’erreur alors il n’y a rien à réparer. Il n’y a que les mots qui blessent contre lesquels je ne peux rien. « Non c’est pas une blague Elio. J’y ai réfléchi pendant plusieurs jours, j’aurai pu arrêter de te donner des nouvelles, m’effacer et ne rien dire, fuir comme je sais si bien faire, mais je me suis juste dit que je te devais au moins ça. tu m’as appris la sincérité alors la voilà. » Je secoue un peu le tête en ouvrant les yeux. Je ne veux toujours pas le croire. Mon cœur est meurtri mais mon cerveau me hurle de ne pas la croire. Parce que ça n’a aucun sens. « C’est pas sincère ça c’est… C’est stupide. La sincérité c’est un truc sur le long terme. Tu peux pas rentrer dans le jeu, construire la moitié de quelque chose et d’un coup tout arrêter comme si il y avait un problème alors que depuis le début, t’as signifié aucune réticence ! » Si il y a un soucis on peut aussi en parler, on peut essayer de régler les choses. Pas passer du bonheur à la séparation. « Je suis désolée. J’ai essayé je te promets. Mais tout ça c’est pas pour moi. Jouer à la parfaite petite amie qui se contient et qui refoule ses pulsions les plus profondes… Non. » « Quoi ? » Je suis toujours aussi perdu. Mais petit à petit il me semble que mon esprit comprend ce qu’elle est entrain de faire. Elle est entrain de rompre. De me dire qu’elle ne veut plus de moi. Qu’elle n’a pas envie de continuer à essayer. « Je peux pas être celle que tu me demandes. Je suis torturée, c’est comme ça, et je pourrai jamais t’apporter ce dont tu as besoin. Même en faisant tous les efforts du monde. Et même ça regarde, j’ai essayé ! » Je voudrais faire un pas en avant, essayer de la toucher, parce que le contact a toujours été primordial entre nous mais j’en suis incapable. Je reste figé à écouter ces mots sortir de sa bouche. Parfois mes sourcils se froncent comme pour cacher mon regard qui s’emplit de tristesse. Comme pour lui dire qu’elle a tord. Car je veux croire qu’elle a tord. « Je veux pas que tu sois quelqu’un d’autre Kyrah. Je t’aime comme tu es. » Je sens l’émotion trahir ma voix et je fais un pas de plus vers l’avant, sans la toucher, juste pour me rapprocher mon regard plongé dans le sien. « Je t’aime Kyrah… Ne fait pas ça. » Je suis entrain de me mettre a nu. De lui dire les mots que je n’ai jamais réellement osé dire. Parce que je sais que si elle va jusqu’au bout de sa pensée je n’aurais plus jamais l’occasion de le lui dire. « Je te demande pas d’être une petite amie parfaite… Je suis pas parfait non plus. Je voudrais juste qu’on soit bien. » Je suis peut-être idiot de croire que l’amour peut faire changer les choses, que ça peut-être assez mais si ça ne suffit pas qu’est ce qui pourrait suffire ? « Je ne t’ai jamais menti sur mes sentiments. Ils étaient vrais. Mais ils ont changé. On ne contrôle pas ce qui nous arrive, et parfois ça vient au moment où on s’y attend le moins. » J’ai peur de comprendre une fois de plus. Est-ce qu’elle est entrain de dire que ces sentiments ne sont plus présents ? « J’ai rencontré quelqu’un. » Cette fois je sens mon corps me lâcher. Je tangue presque tant ces mots serrent mon cœur. M’empêchant de respirer. De réfléchir. « Non… » La respiration reprend. Un peu trop rapide maintenant. Je retiens les larmes qui veulent se frayer un chemin. M’interdisant de laisser une larme couler devant elle, comme pour me protéger. Mais je ne me protège de rien, elle a déjà tout fait exploser en moi. « Je veux pas que tu attendes après moi. Et je veux pas te mentir non plus. Je crois que je l’ai assez fait. Je peux pas Elio, je peux pas me contenter d’une vie rangée et posée. C’est pas moi, ça ne me ressemble pas… » Le corps dur comme du marbre je suis incapable de bouger, je le sens à peine. « D’accord. » C’est le seul mot que je suis capable de prononcer. Mon regard faisant sans doute le reste, laissant devenir la haine qui monte en moi à ce moment précis. Mais je lui ai laissé le choix… Je lui ai dit que j’accepterai qu’elle ne me veuille plus dans sa vie, j’espérais juste qu’elle nous laisse une vraie chance pas un semblant. « Je suis désolée.» Cette fois mon regard s’emplit de feu. C’est le mot de trop. Ceux qu’elle n’aurait pas du prononcer. « Je crois pas que tu le sois non… » Ma voix est dure et cassante. « Alors tu peux te garder tes désolés pour toi j’en ai pas besoin. » C’est faux, j’en ai besoin. Mais pas comme ça, pas maintenant. « C’est qui ? » D’un coup ça m’obsède comme si c’était tout ce qui comptait. Elle ne réponds pas et je sens la colère monter encore d’un cran alors que je me rapproche d’elle pour aller saisir son bras. « C’est qui bordel ? » Saisissant la violence de ce geste, je lâche de suite son bras, je ne veux pas lui faire mal, je ne serai pas ce genre de mec. Jamais. « Réponds moi Kyrah ! J’ai le droit de savoir ! Je le connais ? Tu l’as rencontré où ? Ca fait combien de temps ? Combien de temps que je crois qu’on tente quelque chose alors que tu penses à un autre ? » Je sais que les réponses ne me feront que plus de mal. Mais j’ai besoin de les avoir. Besoin de comprendre ce qu’il lui apporte que je ne pourrais jamais lui donner.
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Kyrah & Elio
« C’est pas sincère ça c’est… C’est stupide. La sincérité c’est un truc sur le long terme. Tu peux pas rentrer dans le jeu, construire la moitié de quelque chose et d’un coup tout arrêter comme si il y avait un problème alors que depuis le début, t’as signifié aucune réticence ! » Je sais, je sais que je fais n’importe quoi, que je suis en train de tout détruire, mais je ne peux pas faire machine arrière. Il est trop tard pour renoncer, prendre le risque de mettre tous ce gens en danger juste parce que j’aime cet homme plus qu’on ne peut aimer. J’essaie de lui expliquer, le plus calmement possible, ce qui est difficile quand on me connaît un minimum. Je ne sais pas encore si je dois être plutôt cash au risque de le blesser, ou faire tout ça en douceur au risque qu’il ne comprenne pas. Rien de tout ça est naturel, et encore moins facile. Mais je dois le faire, pour lui. Il comprendra un jour que j’ai fait ça pour son bien. Il s’approche un peu de moi et mon coeur s’accélère alors que mon regard légèrement humide est resté planté dans le sien. Je ne veux pas qu’il s’approche trop. S’il venait à me prendre dans ses bras je ne sais pas si j’arriverai à résister longtemps. « Je veux pas que tu sois quelqu’un d’autre Kyrah. Je t’aime comme tu es. » Cette fois, mon coeur s’arrête de battre. Il vient réellement de le dire ? Je suis soufflée, j’ai presque du mal à respirer. Je le regarde, fixement, fronçant un peu les sourcils. Je ne comprends pas, pourquoi maintenant alors qu’il avait eu tant de fois l’occasion de le dire dans des situations bien mieux que celle-là. « Je t’aime Kyrah… Ne fait pas ça. » Ma gorge se serre et je ne peux retenir les larmes qui viennent monter jusque dans mes yeux. Je secoue la tête, serrant les mâchoires à tel point qu’une douleur atroce s’immisce jusqu’au sommet de mon crâne. « Je te demande pas d’être une petite amie parfaite… Je suis pas parfait non plus. Je voudrais juste qu’on soit bien. » Je secoue encore la tête et murmure un simple « Je peux pas… » C’est la vérité, je ne peux pas. Ce serait trop dangereux pour tout le monde. Mais Romeo m’a interdit de lui dire la vraie raison de notre rupture. Et je ne veux pas mettre encore plus en danger la vie d’Elio et celle de sa famille. Alors j’essaie de trouver un moyen pour qu’il me déteste, qu’il ne cherche pas à me faire changer d’avis.
Je crois que j’aurai préféré me faire électrocuter sur une chaise plutôt que d’avoir à vivre ce moment. La douleur est sûrement la pire que je n’ai jamais vécue jusqu’à aujourd’hui. Disons qu’elle est quasiment égale à l’instant où on m’a annoncé que j’avais perdu le bébé que je portais, et que c’était de ma faute. On a vécu tant de choses en semble, que j’ai du mal à croire que je suis en train de mettre un terme à tout ça, sans même le vouloir. Je finis par dire à Elio que j’ai rencontré quelqu’un. C’est sûrement la seule chose à faire, même si je le regrette immédiatement après que les mots soient sortis de ma bouche. « Non… » Il a envie de pleurer, je suis en train de le détruire, putain je me déteste. Je meurs d’envie d’aller le prendre dans mes bras, lui dire que tout ça est faux. Mais je dois me retenir, et je serre les poings, mes ongles lascérant la peau de mes paumes de main. J’essaie de retrouver une contenance pour dire une dernière phrase, lui faire comprendre que ma décision est vraiment prise. Et je m’excuse, une dernière fois, et son regard semble changer du tout au tout. La colère a pris possession de lui, je le sais, et je ne peux lui en vouloir. « Je crois pas que tu le sois non… Alors tu peux te garder tes désolés pour toi j’en ai pas besoin. » Je continue de le regarder, essayant de protéger mon corps et mon âme de toute cette altercation. Je veux pouvoir l’oublier mais je sais que c’est impossible. Je voudrais juste me souvenir de tous les bons moments. « C’est qui ? » Mon regard se pose sur lui, croise ses yeux remplis de colère, mais je ne réponds rien, parce que je n’ai rien à répondre. D’un seul coup, il s’approche et empoigne mon bras avec fermeté. Je laisse échapper un souffle de surprise, regardant sa main sur mon bras avant de le regarder lui à nouveau. « C’est qui bordel ? » « Arrête Elio… » ma voix est étonnement calme, presque douce. Je ne veux pas qu’il me fasse de mal, même si je le mériterai sûrement. Il lâche rapidement mon bras mais sa colère ne désemplit pas. « Réponds moi Kyrah ! J’ai le droit de savoir ! Je le connais ? Tu l’as rencontré où ? Ca fait combien de temps ? Combien de temps que je crois qu’on tente quelque chose alors que tu penses à un autre ? » Je secoue la tête. « Tu te fais du mal Elio, ça sert à rien que je… » Je comprends qu’il en a besoin, et je lui dois bien ça. Un ultime mensonge. « C’est… elle s’appelle Jana. C’est mon premier amour, quand j’étais en Russie. Elle vient d’arriver à Brisbane et j’ai… j’ai pas pu contrôler ce qui est arrivé. Ça n’a rien à voir avec toi Elio… » Je m’approche doucement de lui. Je n’arrive pas à me résigner. Je ne peux pas le laisser avec cette colère, cette rage contre moi. « Ce que j’ai vécu avec toi c’était unique, j’ai appris beaucoup de choses sur moi, sur la vie, tu m’as aidée sur beaucoup de points, mais il y a des choses qu’on ne peut pas choisir, ça nous tombe dessus sans qu’on s’y attende. Ne crois pas que tout ça ait un rapport avec toi. Je suis juste pas celle qu’il te faut. On a eu notre bout de chemin ensemble, et je te remercie pour tout ce que tu m’as apporté. Mais on est pas faits l’un pour l’autre, il faut juste se rendre à l’évidence. Je te jure que je n’ai pas menti sur mes sentiments envers toi, ils étaient vrais, je sais que tu le sais. Et quand je dis que je suis désolée, je le suis vraiment, crois moi. » Je m’approche un peu plus et tends la main pour la poser sur sa joue mais il s’éloigne, ce que je peux comprendre. « Ne te remets pas en question, pas pour ça, c’est tout ce que je te demande. Tout est de ma faute, tu n’y es pour rien, tu as été exactement ce dont j'avais besoin, mais même ça ça n’a pas suffit. » Mes yeux humides croisent son regard et j’ai vraiment envie de pleurer mais je me retiens, parce que ça serait une mauvaise idée, et ça serait trop en opposition avec tout ce que je lui raconte. « Je te souhaite d’être heureux Elio, sincèrement. ».
It's like the finish line where everything just ends
Kyrah & Elio
Je sais bien que le moment est mal choisi. Que cette déclaration vient exactement quand elle n’a pas sa place d’être mais je ne sais pas quoi faire d’autre. J’ai besoin de la retenir, besoin de lui dire à quel point je ne peux plus imaginer ma vie sans elle – à quel point cette simple idée me blesse et que j’ai besoin d’elle. « Je peux pas… » J’ai l’impression qu’elle vient de m’arracher le coeur. Que tout tangue dans la salle comme si j’étais sur un bateau – comme si j’avais trop bu. Je ne suis pas sûr d’entendre les bons mots. Peut-être simplement parce que je n’ai pas envie des les entendre. Je n’ai pas envie de croire qu’elle est vraiment entrain de me rejeter. Que l’amour que je lui porte n’a aucune sorte d’importance dans le processus qu’elle est entrain de mettre en marche parce qu’il y a quelqu’un d’autre. Une personne qui compte plus – qui prend plus de place. Qui lui apporte quelque chose que de toute évidence je ne peux pas lui donner. Et cette idée me vrille la tête – me rend fou – de rage – d’incompréhension. J’attrape son bras un peu trop fortement avec cette envie dévorante de tout casser autour de moi. Je déteste cette impulsivité qui me tient, que je suis incapable de gérer. « Arrête Elio… » Je lâche son bras mais la colère ne s’en va pas, se mélangeant à des relents de haine qui prennent possession de tout mon corps alors que je hurle presque mon besoin de savoir. « Tu te fais du mal Elio, ça sert à rien que je… » Mon regard se pose dans le sien, noir de colère et je souffle entre mes dents. « Dis moi ! » Je me moque de me faire du mal ou non. J’ai besoin de savoir – besoin de comprendre ou au moins d’essayer. « C’est… elle s’appelle Jana. C’est mon premier amour, quand j’étais en Russie. Elle vient d’arriver à Brisbane et j’ai… j’ai pas pu contrôler ce qui est arrivé. Ça n’a rien à voir avec toi Elio… » Kyrah s’approche et je fais un pas vers l’arrière relevant le bras. La simple idée qu’elle puisse encore me toucher me donne une soudaine envie de vomir. « Ca n’a rien à voir avec moi ? Tu te fiches de moi là j’espère ? » J’ai dans l’idée que je suis plutôt concerné par cette histoire. Et que ce qu’elle ma laissé miroiter ce n’est pas un amour qui prend fin lorsqu’une petite pimbêche du passé refait son apparition. « Ce que j’ai vécu avec toi c’était unique, j’ai appris beaucoup de choses sur moi, sur la vie, tu m’as aidée sur beaucoup de points, mais il y a des choses qu’on ne peut pas choisir, ça nous tombe dessus sans qu’on s’y attende. Ne crois pas que tout ça ait un rapport avec toi. Je suis juste pas celle qu’il te faut. On a eu notre bout de chemin ensemble, et je te remercie pour tout ce que tu m’as apporté. Mais on est pas faits l’un pour l’autre, il faut juste se rendre à l’évidence. Je te jure que je n’ai pas menti sur mes sentiments envers toi, ils étaient vrais, je sais que tu le sais. Et quand je dis que je suis désolée, je le suis vraiment, crois moi. » Elle approche sa main de mon visage, avec une tendresse qui me donne la nausée alors que je m’éloigne pour ne surtout pas avoir un contact avec elle. « Non ! Ne me touche pas ! » J’ai de plus en plus de peine à respirer, de plus en plus de peine à cacher ma peine et ma souffrance même si je lutte pour ne pas y céder devant elle. « Je t’interdis de me toucher ! » Je la hais tellement de me faire ça. De prétendre en plus de ça que je l’ai aidé, qu’elle m’a aimé mais que ce n’est pas assez. « Comment je pourrais te croire Kyrah… Depuis le début tu n’as fait que de me mentir. L’amour c’est pas un truc qui s’en va du jour au lendemain parce qu’on a retrouvé une fille qu’on aimait bien quand on avait 14ans ! N’ose jamais me redire que tes sentiments étaient sincères ! C’est des foutaises que seul toi peu croire ! Il n’y a qu’à toi que ça fait du bien de le dire, moi j’en ai pas besoin. » De toute façon je n’ai aucune envie de le croire. Ca ne m’aide pas à faire taire la souffrance bien au contraire ça ne fait que l’amplifier. « Ne te remets pas en question, pas pour ça, c’est tout ce que je te demande. Tout est de ma faute, tu n’y es pour rien, tu as été exactement ce dont j'avais besoin, mais même ça ça n’a pas suffit. » Je me retourne cette fois incapable de faire face à son regard. Incapable d’écouter un mot de plus sans réagir. Mes mains sur le rebord de la table se serrent tellement fort que j’ai l’impression que je pourrais la briser en mille morceaux. « Je te souhaite d’être heureux Elio, sincèrement. » Je ferme les yeux. Remontant légèrement les épaules pour essayer de me canaliser. Je ne crois pas à sa sincérité et là tout de suite je n’en ai rien a foutre de ce qu’elle souhaite pour moi. « Dégage… » Comme un soupire le mot sort une première fois de ma bouche. Puis à nouveau, mais cette fois d’une voix plus claire. « Dégage de chez moi Kyrah… » Je me retourne cette fois et je vais vers la porte pour l’ouvrir. « T’es libre… Je te ferai plus jamais chier c’est promis. C’est fini, t’as ce que tu veux alors dégage. » Si elle franchit cette porte alors ça sera la fin. Une fin définitive qui n’aura plus de retour en arrière pour moi. J’en ai fini de tenter de la sauver de je ne sais quoi… Qu’elle crève dans la rue, ce n’est plus mon problème. C’est celui de sa Jana maintenant.
It's like the finish line where everything just ends
Kyrah & Elio
« Ca n’a rien à voir avec moi ? Tu te fiches de moi là j’espère ? » Je secoue la tête pour lui affirmer le contraire. Je ne suis pas là pour me foutre de sa gueule. Lui mentir, oui, parce que j’en suis bien obligée au vue des circonstances. Pour une fois, la décision ne vient pas de moi. Mais j’ai au oins le courage de venir pour lui dire tout ça en face, ce qui n’est définitivement pas une chose facile quand on me connaît un peu. J’essaie alors de me justifier, de lui dire à quel point il a été bénéfique pour moi malgré tout le mal qu’on s’est fait. Parce que je ne retiens que le positif de tout ça, du moins j’espère. La douleur de notre perte parentale étant atténuée, j’ai appris depuis mon retour de Moscou à aimer la vie d’avantage, aimer sa présence, plus que celle de n’importe qui. Mais voilà que tout s’écroule, encore, comme si la vie me poussait une fois de plus à m’éloigner de lui. Je suis pourtant certaine qu’il n’est pas nocif pour moi, je le sais, au fond de moi. Et pourtant. La vie est souvent plus cruelle qu’on ne pourrait le croire. Je m’approche légèrement de lui, à pas de velours, amenant ma main à son visage pour lui offrir une douce caresse mais il me repousse durement. Je m’y attendais en même temps. « Non ! Ne me touche pas ! » Sa voix est dure, froide. Les mots sont cassants et me blesse au plus profond de mon âme. Pourtant, je ne dois pas le laisser paraitre. « Je t’interdis de me toucher ! » Je serre les mâchoires, silencieuse, osant à peine un léger hochement de tête pour lui dire que j’ai compris. Je ne le forcerai à rien, de toute manière, j’en serai bien incapable. « Comment je pourrais te croire Kyrah… Depuis le début tu n’as fait que de me mentir. L’amour c’est pas un truc qui s’en va du jour au lendemain parce qu’on a retrouvé une fille qu’on aimait bien quand on avait 14ans ! N’ose jamais me redire que tes sentiments étaient sincères ! C’est des foutaises que seul toi peu croire ! Il n’y a qu’à toi que ça fait du bien de le dire, moi j’en ai pas besoin. » Je ne peux cacher à quel point il me fait mal. Tout simplement parce qu’il a raison sur toute la ligne. On n’arrête pas d’aimer du jour au lendemain pour un béguin d’adolescente, qui en plus de ça n’existe même plus. C’est pourtant la seule chose que j’ai trouvé pour essayer de lui faire comprendre les choses en le préservant un minimum. Si tenté que ce soit possible à partir du moment où rupture il y a. Tout est délicat dans ce genre de situation, et même en voulant bien faire, faire au mieux, les dégâts sont considérables.
Elio se retourne pour poser ses mains sur la table qui était derrière lui. Sa colère est palpable, et je ne peux que la comprendre. De mon côté, je me sens faible. J’ai l’impression d’être la pire merde qui existe sur cette planète. Je me déteste, plus encore que jamais, bien qu’au fond, je sais que ce n’est que pour son bien. Pourtant, le voir dans cet état me brise le coeur sûrement autant que je suis en train de le faire avec lui. « Dégage… » Mon coeur se serre, ma respiration se bloque. Il est on ne peut plus clair, et pourtant, je n’arrive pas à bouger, comme pétrifiée par le son de sa voix. « Dégage de chez moi Kyrah… » Il quitte la table sur laquelle il était appuyé et se dirige vers la porte. Je le suis des yeux et le voilà qui ouvre ladite porte, sans même me regarder. « T’es libre… Je te ferai plus jamais chier c’est promis. C’est fini, t’as ce que tu veux alors dégage. » J’essaie d’accrocher son regard, mais rien. De toute manière, je sais que je ne dois pas changer ce qui a été fait. Alors je me fais violence, je retiens mes larmes pour ne pas lui faire croire que je ne suis pas en accord avec moi-même face à cette décision. Je le regarde quand même une dernière fois. Un ultime regard qu’il ne me donnera pas. Mon coeur se vide, comme si le sang se propageait dans tous mes organes pour ne laisser plus qu’un corps sans émotion. Mes pas me mènent doucement jusqu’à la porte qu’il claque dans mon dos, me faisant sursauter. Cette fois, c’est bel et bien fini. Un torrent de larmes silencieuses vient dévaler sur mes joues sans que je n’ai la moindre emprise sur elles. Je marche, titube jusqu’à l’ascenseur. J’entre, et là, c’e est fini de moi. A peine les portes refermées, je hurle, je frappe dans les murs, de mes mains, de mes pieds, les boutons de l’ascenseur en font les frais et je brise même le miroir, m’ouvrant la main par la même occasion. Bien fait pour ta gueule Malikov. Tu l’as cherché tout ça. Je sors finalement de l’immeuble, la main en sang, les larmes qui ont dévasté mon visage, faisant couler mon maquillages, et les sanglots qui me compriment le coeur. Tout est fini. Pour toujours. Et je ne crois pas que je pourrai m’en remettre un jour.