Le sport c’est vraiment toute ma vie si on peut dire ça ainsi. C’est ma drogue à moi, en même c’est la seule chose qui m’a permis de tenir alors que Jake venait de mourir des suites à son putain de cancer des os. D’ailleurs pourquoi la maladie l’a frappé lui et pas moi ? J’aurais préféré que ça soit moi plutôt que lui, mais je ne pouvais pas refaire le monde. D’ailleurs depuis sa mort j’avais pris pour habitude de donner de l’argent pour les associations qui lutte contre cette maladie qui ne devra pas exister car elle détruit des vies, et au-delà de prendre la vie du malade, elle attaque au vif ses proches. « Le plus dur dans le cancer ce n’est pas ce qu’il te fait mais ce qu’il fait à tes proches ». C’était une des dernières phrases qu’avait prononcé Jake avant de partir et il n’avait pas tort. La seule chose qui me restait de lui c’était ses cendres …
Enfin pour en revenir au sport, j’aimais bien courir c’est vrai, mais je commençai à ressentir le besoin de me défouler encore plus, de déverser ma haine dans un ballon et en club afin de pouvoir jouer contre de bons adversaires. J’avais entendu parler d’un petit club de volley en Brisbanie qui est relativement bien classé et qui était ouvert à tous. Cela tombait bien car les smatchs demandent une forte dépense d’énergie, ainsi qu’une certaine puissance à donner dans le ballon afin de rendre le tir inarrêtable ou du moins difficile à renvoyer dans de bonnes circonstances. De plus je venais de remarquer qu’il y avait un entrainement aujourd’hui à 18h30. J’avais vraiment hâte d’y être pour me dépenser comme un malade, de plus mon niveau au volley-ball était relativement bon, donc je ne devrais pas trop être à la ramasse ce qui est une bonne chose. Une fois l’heure fatidique arrivée, je pris mes affaires de sport ainsi que deux bouteilles de Powerade et deux pommes, afin de reprendre des forces pendant les pauses.
Pour avoir déjà joué en club au volley, je sais qu’il y a un fort esprit d’équipe dans ce sport, ou il nécessite d’avoir une cohésion d’équipe proche de la perfection. Effectivement arriver en cours d’année c’est relativement compliqué car le noyau dur est déjà formé et j’arrive comme une fleur et je risque d’être électron libre. La solitude ne m’effraye pas mais pour jouer à un sport c’est toujours mieux de bien s’entendre avec les autres, mais bon avant de faire des conclusions hâtives, je vais voir comment ça va se passer car je peux être surpris, puisqu’en Australie il est vrai qu’ils sont très accueillants.
Lorsque j’arrivais sur le parking du gymnase, je me garai tranquillement. Il y avait déjà un bon nombre de voitures ce qui dans un premier temps me surprit de voir autant de monde, mais ça ne pouvait qu’être positif. Je rentrai dans le bâtiment avec mon sac de sport à la main, je cherchai du regard un homme ayant l’allure d’un coach, puis je remarquai un homme en jogging bleu qui devait être les couleurs du club. Je me dirigeai donc vers lui afin de lui demander l’autorisation de jouer aujourd’hui afin de voir si je suis encore au niveau.
- Bonsoir Monsieur, excusez-moi de vous déranger, mais êtes-vous l’entraineur de l’équipe de volley ?
- Bonsoir ! Oui c’est bien moi que puis-je faire pour vous ?
- Je suis nouveau en Australie et j’aurais envie de reprendre le volley, donc je voulais savoir si ça me serait possible de m’entrainer aujourd’hui avec votre équipe afin que je me fasse une idée de ce dont je suis toujours capable et d’éventuellement m’inscrire.
- Oui c’est avec plaisir. Allez-vous changez dans les vestiaires, ils sont justes à gauche là
- Merci bien
Je me dirigeai donc vers le vestiaire afin de me mettre en tenue. Au début j’étais tout seul à me changer puisque les autres étaient déjà dans le gymnase avec le coach en train de se faire des passes avant que l’entrainement ne commence. Je pensais être le dernier, mais un homme assez pressé fit irruption dans le vestiaire. Il avait l’air d’avoir mon âge ou quelques années de plus, les yeux bleu perçants tout comme moi et les cheveux noir. Je ne le connaissais pas mais par politesse lorsqu’il rentra dans le vestiaire je le saluai tout en lui tendant la main
« Cléo, je suis désolé mais faut vraiment que j’y aille là, je suis déjà en retard pour l’entrainement ! » « Envoies moi juste un message quand tu pars du gymnase, ok ? » La jeune femme lui répond de l’autre bout de l’appartement, depuis la chambre de la petite. Il aurait aimé rester plus longtemps à ses côtés ce soir, mais l’appel du sport se fait ressentir. Il a déjà manqué le dernier entrainement, et s’il ne veut pas être largué dans l’équipe, il faut absolument qu’il y aille. « Pas de soucis, à tout à l’heure ma belle ! » Il sort de l’appartement en quatrième vitesse, se dépêchant de rejoindre sa voiture. Il n’aime pas laisser Cléo seule, en réalité. Il sait qu’elle a encore besoin de stabilité et le fait de sortir le soir comme ça le fait légèrement culpabiliser. Il espère qu’elle ne lui en veut pas et qu’elle ne se sent pas abandonnée parce-que Soren a décidé de reprendre les activités qu’il a laissé de côté depuis que Matteo est parti. Le volley n’est pas quelque-chose qu’il partageait avec Matteo, mais ils leur étaient déjà arrivés de taper quelques balles ensemble. Et la moindre chose qu’il a pu faire avec Matteo dans le temps le rend nostalgique désormais. Il sait qu’il faut qu’il passe outre et qu’il laisse la vie reprendre son court, mais même un an plus tard, c’est compliqué. Votre vie change quand votre meilleur ami avec qui vous avez tout partagé pendant des années meurt au combat. Ca ne vous laisse pas indifférent, pour sûr. Rapidement, Soren arrive au parking du gymnase. L’avantage de pratiquer un sport dans votre quartier. De suite, il sent qu’il a quand même fait le bon choix de venir, l’adrénaline d’aller pratiquer un sport commence à monter. Il y a déjà pas mal de voitures sur le parking et Soren ronchonne en comprenant qu’il est réellement en retard. Attrapant son sac, il sort de la voiture, se dirigeant directement vers les vestiaires qu’il atteint rapidement, connaissant le gymnase comme sa poche. Soren entre donc un peu comme une furie dans les vestiaires, et pensant qu’il serait seul, se retrouve étonné de voir qu’un autre homme est présent. « Salut ! » Soren est étonné de la spontanéité de cette personne, mais ça lui décroche un sourire. Il le regarde alors plus attentivement avant de poser son sac sur un des bancs du vestiaire. Sa tête ne lui dit rien, et pourtant Soren pense connaître tout le monde à cette période là de l’année. « Salut à toi ! T’es nouveau, je me trompe ? » Contrairement à la voix légèrement angoissée qu’il a endossé quelques dizaines de minutes plus tôt en partant de chez lui, il parle d’une voix enjoué en adressant au jeune homme. Il vient d’ailleurs rapidement à sa hauteur et lui tend une main pour serrer la sienne. « Enchanté, moi c’est Soren ! Tu viens faire un entraînement test ? » Sans s’en rendre compte, Soren tutoie directement le jeune home, en espérant en contre coup que ça ne le dérange pas. Après tout, dans le sport, tout le monde prend rapidement l’habitude de tutoyer tout le monde, mais il est vrai que les personnes qui ne sont pas habituées à ce monde peuvent être surprises. Soren retourne ensuite vers son sac et se change assez rapidement. Il a l’habitude d’endosser cette tenue, et de suite une fois habillé il se sent mieux et a même hâte d’aller taper dans la balle. Il se dirige vers la porte de sortie du vestiaire, et au dernier moment se tourne vers le petit nouveau. « Tu viens avec moi ? Que tu ne sois pas perdu dès le premier entraînement. » Soren lui décroche un sourire moqueur. Il se rappelle encore très bien le jour où il est venu ici pour la première fois, et bien que ce ne soit pas un immense gymnase, on peut être rapidement perdu dans cette foule de personnes qui connaissent déjà comme leurs poches les lieux.
Alors que je venais de lui tendre la main tout en le saluant, l’homme qui venait de faire irruption dans le vestiaire me sourit et posa son sac sur le banc. A l’expression de son visage lorsqu’il me fixa, je pouvais voir qu’il essayait de mettre un nom sur mon visage, mais il était dans l’incapacité de le faire … Normal j’étais tout nouveau, et c’était le premier entrainement auquel j’allais assister donc c’est tout à fait normal qu’il ne puisse me reconnaitre.
- Salut à toi ! T’es nouveau, je me trompe ?
Ah finalement après avoir cherché pendant quelques temps, il avait fait le rapprochement entre le fait que je sois inconnu au bataillon, et donc mon statut dans le club de volley. En revanche je le trouvais extrêmement gentil et accueillant pour selon qu’il ne me connaisse pas des masses, même pas du tout à vrai dire. Mais c’était ce que j’aimais chez lui en ce moment, sa facilité d’adaptation, le fait qu’il soit rapidement à l’aise avec moi. J’étais comme lui en ce qui concerne les personnes du même sexe que moi : j’étais ouvert, à l’aise avec. Très peu de personnes réagiraient de la même façon que ce jeune homme légèrement plus âgé que moi, et cela était en partie dû au sport, ça rapproche les personnes et voilà ou en arrive : à se tutoyer directement comme si on se connaissait depuis toujours et je dois avouer que j’adore ça. Il se dirige d’un pas décidé vers moi afin de me tendre la main et d’empoigner la mienne dans le même temps avant de prendre la parole de nouveau
- Enchanté, moi c’est Soren ! Tu viens faire un entraînement test ?
J’adorais sa bonne humeur, bien que je ne le connaisse pas encore vraiment je sentais qu’on allait bien s’entendre lui et moi. Après on ne sait jamais, peut-être qu’il est cool dans le vestiaire, mais que sur le terrain lorsqu’il sera avec les autres qu’il connait déjà forcément, il agira d’une manière totalement différente c’est vrai, mais je ne sais pas j’avais une très bonne première impression de lui et plus les minutes défilaient, plus cela se confirmait. En revanche au-delà de sa sympathie, il a un très bon sens de la déduction puisque pour le moment il a fait un sans-faute sur qui je suis.
- Ravi de faire ta connaissance, moi c’est Antoine. Ouais je suis bien un nouveau et je viens pour éventuellement m’inscrire.
J’esquissais un léger sourire en lui répondant, et ce dernier se retourna afin de se diriger vers le banc ou il avait posé son sac il y a de cela quelques minutes afin de se changer. D’ailleurs il fallait que je me change moi aussi car déjà que je suis nouveau, être en retard ce n’est pas top non plus comme première impression à un entrainement. Je passai de ma tenue habituelle de rue, à la tenue de sportif en quelques minutes. Alors que je prenais soin de ranger mes affaires de ville, je remarquai rapidement que Soren était fin prêt, et il se leva et se dirigea vers la porte de sortie du vestiaire, puis alors qu’il allait s’éclipser, ce dernier fit demi-tour et revint vers moi
- Tu viens avec moi ? Que tu ne sois pas perdu dès le premier entraînement
Tout en me demandant de l’accompagner afin que je ne me perde pas, je pouvais remarquer son petit sourire moqueur, mais je dois avouer que moi aussi ça me fera rire à sa place, donc j’accepte son esprit taquin. Donc rapidement je me levai et tout en lui rendant son sourire je répondais tout en rigolant
- Oui si tu veux. C’est gentil de ta part *rigole* ça serait con de se perdre dès le premier entrainement effectivement
Alors qu’on se dirigeait vers la salle principale du gymnase, nous étions côte à côte et je pris la décision de lui parler
- Ça fait longtemps toi que tu es dans le club ? T’es australien ou tu viens d’ailleurs ?
Lorsqu’on arrivait dans le gymnase, les autres commençaient déjà à se faire des passes en étant chacun d’un côté et de l’autre du filet
« Ravi de faire ta connaissance, moi c’est Antoine. Ouais je suis bien un nouveau et je viens pour éventuellement m’inscrire. » Soren sourit. « C4est une bonne nouvelle ça ! De la chair fraiche, toute prête à courir, c’est une bien ! » Il se permet d’être taquin avec lui pour voir comment il réagit, car au sein de l’équipe, il sait d’avance qu’ils sont tous taquins de cette façon. Toutes les personnes qui seront présentes à l’entraînement viennent pour passer un bon moment et ne pas se prendre la tête, Soren y comprit. L’entraînement de volley est vraiment le moment de la semaine où tous les soucis du quotidiens sont laissés au vestiaire pour ne penser qu’au bon moment qui vient, à jouer de la balle avec des personnes qui partage la même passion pour le même sport. Rien de plus. Alors forcément, la plupart du temps, les personnes perdent quelques années d’âge mental pour laisser leur côté plus adulte au vestiaire aussi, les soucis quotidiens semblant aller de paire avec l’âge adulte. Mais c’est bon enfant, c’est agréable de pouvoir une fois de temps en temps ne plus se soucier de vraiment rien. Soren finit de se changer rapidement, ayant quand même hâte d’aller courir un peu et de tape dans la balle. Surtout qu’il a manqué l’entraînement de la semaine passée, et qu’il va sûrement être un peu à la ramasse - et qu’il est en retard de surcroît. Alors il décide de prendre les devants et propose à Antoine de venir avec lui pour rejoindre le reste de l’équipe sur le terrain, le taquinant au passage de nouveau sur son statut de nouveau, ce que le jeune homme semble bien prendre. « Oui si tu veux. C’est gentil de ta part. Ca serait con de se perdre dès le premier entrainement effectivement. » Soren a un petit rire, retenant la porte le temps qu’Antoine sorte du vestiaire à son tour. « Je te dis ça parce-que ça m’est effectivement arrivé au premier entrainement. Promis, je ne me moquais pas juste de toi. » Ils continuèrent d’avancer jusqu’à la salle principale du gymnase, Soren se mettant déjà en mode jeu. Il a toujours ce petit temps de transition entre le vestiaire et la salle où il semble devenir un peu une autre personne, un homme plus compétiteur que celui qu’on pourrait croiser dans la vie de tous les jours. Un sportif, en somme. « Ça fait longtemps toi que tu es dans le club ? T’es australien ou tu viens d’ailleurs ?» La voix d’Antoine le sort de ses rêveries, et ça ne le dérange pas, il aime ce genre de spontanéité et cette curiosité. Ca révèle souvent un sportif prêt à prendre des initiatives sur le jeu et prêt à se donner pour le match, de ce qu’il a pu expérimenter. « Houlà, je ne saurais même plus te dire, ça fait un bout de temps que je suis là. Quelque-chose comme cinq ou six ans je crois ? J’avais arrêté pendant quelques années le volley, et je jouais dans un des clubs rivaux avant, mais l’ambiance était bien meilleur ici. Et oui, je suis australien, je suis même né à Brisbane et je n’ai jamais habité ailleurs, c’est pour te dire. Tu viens d’où toi ? » Ils arrivent rapidement dans la salle principale où les autres membres de l’équipe sont déjà présents. Soren les salue rapidement un à un en tapant dans leurs mains, pas besoin de plus, il les connait déjà tous. Ils pratiquent ensemble dans la même équipe depuis du coup des années et ils n’ont plus besoin de taper la discussion au début de chaque, ils savent qu’ils auront largement le temps après. Le jeu d’abord. Il prend juste rapidement le temps d’aller voir le coach et de s’excuser pour son bref retard - excuses acceptées sans soucis par ce dernier. Soren prend donc une balle et revient vers Antoine, qui une fois de plus prend les devants. « Tu te mets avec moi ? Impressionne-moi. » Soren a un petit rire, avant de directement lancée la balle en passe à Antoine. « Je ne suis pas sûr de réussir à réellement t’impressionner, ce serait plutôt à toi de le faire, le petit nouveau. » Les deux jeunes gens ont le temps de faire quelques passes avant que le coach les appelle pour le rassemblement de début d’entraînement. Il leur explique rapidement comment va se passer la séance avant de leur indiquer les consignes à suivre pour les échauffements. Soren aime bien la façon qu’à leur coach de procéder, il prend énormément en considération les besoins et les demandes de chaque joueurs après les entrainements pour les adapter à l’entraînement suivant, et ainsi de suite. De plus, il a de l’expérience, faisant partie des plus grands joueurs d’Australie - allez savoir comment il s’était retrouvé à entraîner dans ce club qui n’a aucune prétention.
Soren semblait en tout cas vraiment content de savoir que j’étais nouveau et que je venais en renfort afin d’aider l’équipe. Je ne lui avais pas encore dis que j’avais un certain niveau au volley, puisque j’aurais pu intégrer l’équipe professionnel de volley à Paris, mais j’ai privilégié mes études et mon avenir dans la finance. Mais il alliait la taquinerie au sérieux et honnêtement c’était agréable d’être avec lui. L’esprit que pouvait avoir les personnes qui jouaient a un sport en club était bien différent de ceux qui font du sport de leur côté. Ceux-ci sont beaucoup moins solistes, et à partir de là une certaine ambiance né dans le vestiaire, avant les matchs, pendant les entrainements et c’est ce que je recherche : la bonne humeur. AU vue des quelques minutes que je venais déjà de passer avec Soren, je me doutais que le reste de l’équipe devait avoir la même mentalité ou du moins le même était d’esprit. Peut-être même que j’allais devoir chanter une chanson comme bizutage. En tout cas l’idée de retaper dans le ballon me démangeait énormément.
Après lui avoir répondu à sa petite taquinerie quant à la possibilité de me perdre dans l’enceinte dans laquelle nous étions actuellement, tout en étant subtil et de bonne humeur à mon tour, ce dernier se mit à rire légèrement tout en me tenant la porte afin qu’elle ne se referme pas sur elle-même en me laissant dans le vestiaire tout seul, donc je ne le faisais pas attendre plus longtemps et je quitta la pièce. J’aimais bien passer du temps avec Soren en ce moment même, et je dois même avouer que je ne regrettais absolument pas d’avoir décidé de venir ici pour passer du bon temps dans un premier temps. Le feeling entre nous passait relativement bien et c’est une très bonne chose.
- Je te dis ça parce-que ça m’est effectivement arrivé au premier entrainement. Promis, je ne me moquais pas juste de toi.
J’éclatais de rire une fois que sa phrase vint à mes oreilles, mais en toute gentillesse. C’était certes de la moquerie, mais de la bonne moquerie. Alors que nous nous dirigeons vers le gymnase en lui-même, je pouvais voir sur son expression de visage qu’il était d’ores et déjà concentré sur son futur entrainement et sur le coup je me disais que je n’allais pas le déranger dans l’immédiat. Mais ce que je pouvais dire à coup sûr c’est que ce Soren a dû jouer à haut niveau pour avoir une telle mentalité, puisque cela me rappelle la tête qu’on certains pro en sortant du vestiaire lorsqu’ils attendent dans le couloir avant de rentrer sur le terrain. Je sentais que j’allais devoir me donner à 120 % pour ne serait-ce que le déranger sur un terrain si c’est mon adversaire, bien que je ne sais pas faire autre chose lorsque je me dépense que d’être à fond. Je suis un compétiteur et je déteste la défaite donc attendons de voir ce que l’entrainement allait nous réserver. Immédiatement je pris la parole afin de changer de sujet mais aussi d’en savoir plus sur son niveau bien que j’avais déjà mon idée, ainsi que d’en savoir plus sur lui en tant que personne.
- Houlà, je ne saurais même plus te dire, ça fait un bout de temps que je suis là. Quelque-chose comme cinq ou six ans je crois ? J’avais arrêté pendant quelques années le volley, et je jouais dans un des clubs rivaux avant, mais l’ambiance était bien meilleur ici. Et oui, je suis australien, je suis même né à Brisbane et je n’ai jamais habité ailleurs, c’est pour te dire. Tu viens d’où toi ?
Effectivement j’avais raison en disant que c’était un très grand sportif dans tous les sens du terme. L’entrainement s’annonçait très intéressant
- Tu es un ancien du club donc en somme. Capitaine de l’équipe j’en déduis. Ah oui je vois, mais Brisbane est une belle ville et c’est difficile de partir quand on se sent bien là ou est. Moi je suis français, je viens de Paris plus précisément. Je suis venu ici pour lancer ma carrière et voler de mes propres ailes.
Une fois arrivé dans la salle principale dans laquelle on allait jouer, Soren se dirigea vers les autres en leur faisant un tchek. Immédiatement je me lançai tout en me présentant rapidement et les saluant les uns après les autres. Alors que Soren était parti voir le coach pour faire je ne sais quoi, de mon côté je me mis dans ma bulle en commençant des étirements et en me concentrant uniquement sur mon jeu. J’avais activé le mode compétiteur. Quelques minutes plus tard, son compagnon de vestiaire le rejoint muni d’une balle. Du coup je souris tout en lui demandant de me montrer toute l’étendue de son talent et donc de m’impressionner
- Je ne suis pas sûr de réussir à réellement t’impressionner, ce serait plutôt à toi de le faire, le petit nouveau
Je rigolais doucement. Il était dans la même optique que moi et c’était ce que j’appréciais chez lui, puis après cela le coach nous rassembla en nous expliquant en quoi allait consister la séance d’aujourd’hui. J’avais une patate d’enfer. Une fois son discours assez motivant, tous les membres de l’équipe se mirent à s’exécuter et donc à faire quelques tours de terrain pour faire chauffer le corps ainsi que le cœur. Alors qu’on allait enfin pouvoir jouer au ballon proprement dit, je pris rapidement le ballon des mains de Soren tout en lui faisant un clin d’œil et en passant de l’autre côté du filet
- Il faut que je t’impressionne tu te souviens !
Je me plaçais donc au fond du terrain, en dehors des limites même puisque je devais prendre ma course d’élan en compte. Je commençai à lancer la balle en l’air relativement haut afin d’avoir suffisamment de temps pour me rapprocher du bout du terrain. Je fis quelques pas rapide avant d’enchainer deux gros pas, et enfin je pris mon impulsion et je frappai la balle de toutes mes forces tout en alliant la précision à la puissance bien entendu. Pendant mon impulsion j’adorais cette sensation de ne plus se sentir sur terre pendant un laps de temps relativement long tout de même puisque j’ai l’impression de m’envoler par moment en fonction de l’intensité que je mets dans mon impulsion. Pendant ce temps, ma balle vint se loger sur le coin gauche au fond du terrain ne laissant aucune chance à Soren de la sauver. Mais je me doutais que quelques choses clochait … je pense sérieusement qu’il a fait exprès de ne pas se jeter sur la balle pour voir si mon service était bon. La suite de l’entrainement s’annonçait croustillante
« Tu es un ancien du club donc en somme. Capitaine de l’équipe j’en déduis. Ah oui je vois, mais Brisbane est une belle ville et c’est difficile de partir quand on se sent bien là ou est. Moi je suis français, je viens de Paris plus précisément. Je suis venu ici pour lancer ma carrière et voler de mes propres ailes. » Soren eut un petit rire. « Ancien oui, capitaine j’ai décliné l’offre pour cette année, je n’avais pas réellement le temps pour endosser ce rôle pour le moment. Et Paris, intéressant. Tu as du déjà perdre une bonne partie de ton accent français, je n’aurai pas deviné sans ton aide ! » Avec les cours qu’il donnait, et surtout les classes supplémentaires qu’il avait accepté cette année, et sa vie personnelle avec Cléo et Cami qui n’était pas réellement chose facile, il n’aurait pas eu le temps de gérer une équipe de volley. Il aimait être capitaine et l’avait été pendant deux ans avant de décliner pour cette année. Parfois, ça lui manquait et il se rappelait les bons moments qu’il avait pu passer aux matchs à remotiver les troupes. Mais Cléo était plus importante que le volley, alors il avait pris une décision adulte pour cette année. Elle avait assez souffert pour toute une vie et elle ne méritait pas qu’il s’absente autant de la maison alors qu’elle avait besoin de lui. L’entraînement commença rapidement à la suite de cet échanger et Soren sentit l’adrénaline couler de nouveau dans ses veines. Manquer un entrainement et il lui semblait qu’il n’avait pas remis les pieds au gymnase depuis des mois. Le sport était devenu, au fil du temps, comme une drogue pour lui. Il avait toujours besoin de se défouler, et peut-être seulement pour ça il remerciait ses parents de leur voir imposé, à ses frères et soeurs et lui, de faire un sport dès le plus jeune âge. Le volley avait toujours été celui qui avait fait vibrer le coeur de Soren, par ailleurs. Il se vit rapidement prendre la balle des mains alors qu’il était sur le point d’aller au fond du terrain par le petit nouveau, Antoine. Ce dernier lui fit d’ailleurs un clin d’oeil. « Il faut que je t’impressionne tu te souviens ! » Soren eut alors un sourire et le laissa s’installer sur l’autre partie du terrain. Il était joueur, Soren aimait ça. Ca promettait de passer un bon entrainement, et s’il se montrait bon qui plus est il finirait pas faire partie de l’équipe à son tour. Soren prit alors une position de défense, prêt à rattraper la balle que son partenaire allait lui envoyer. Il avait d’ailleurs deux options concernant cette action: soit il jouait réellement sur cette première balle, et voyait comment le petit nouveau s’en sortait sur une simulation d’action de match, soit il le laissait faire son service et faisait en sorte de ne pas le rattraper pour voir sa réellement puissance. Surtout que c’était surement sur les services que leur équipe pêchait le plus, ça ne ferait de mal à personne d’avoir une personne capable de service plus que correctement dans leurs rangs. Le doute planait pour Soren quant à l’attitude à adopter alors qu’Antoine se lançait déjà dans les airs, prêt à taper la balle de toutes ses forces. Et finalement, Soren laissa passer les service, feignant d’avoir loupé la balle. La vache, c’était qu’il savait service celui là ! Il était loin d’être un idiot avec ses mains, ça s’annonçait d’autant plus intéressant. « Tu commences bien à ce que je vois ! Tu n’as pas peur des représailles en m’attaquant et m’humiliant de la sorte ? » Grand sourire aux lèvres, Soren alla ramasser la balle qui avait rebondi contre le mur dans son dos. Il vint alors à son tour se placer bien derrière sa ligne de fond de terrain, prêt à servir à son tour, la balle en mains. « Combien d’années de volley pour maitriser un service pareil ? » Quelques autres coéquipiers vinrent les rejoindre sur le terrain, se séparant en quantités égales de chaque côté pour commencer à former un semblant d’équipes de matchs. « Faites attention au petit nouveau les gars, je pense qu’il cache bien son jeu. » Le challenge, il n’y avait que ça de bon dans un match pour que la concentration et l’efficacité soient à leurs combles. C’était en tous cas ce que Soren avait compris au fil du temps et au fil des matchs et entraînements. Dès que l’équipe avait un réel challenge en jeu, qui leur tenait à coeur, ils jouaient d’autant mieux. La challenge qu’il lançait là à Antoine était de faire de son mieux pour que le reste de l’équipe comprenne son potentiel. Soren, de son côté, était déjà convaincu par le peu qu’il avait vu. Comme avec ses élèves, il ne lui fallait en général pas beaucoup de temps avant de reconnaître les gens qui avaient du potentiel et ceux qui malheureusement n’en avaient pas. « Allez les gars, en place ! » Bien qu’il ne soit plus capitaine de l’équipe, Soren faisait partie des plus vieux de cette dernière sur le terrain ce soir, et avait toujours cette capacité de savoir comment s’y prendre avec ses coéquipiers sans qu’on lui en veuille de vouloir prendre les rênes de la course. Et même, certaines habitudes sont difficiles à quitter.
Soren bien que je le connaisse que très peu, mais de ce que j’ai vu était quelqu’un de très charismatique et je mettrais ma main à couper qu’il est le capitaine de cette équipe ou du moins qu’il l’a été pendant quelques années. C’est le genre de membre dont on a besoin dans une équipe pour savoir ressouder les membres et il avait justement ce truc en plus qui faisait de lui l’homme parfait pour gérer l’équipe. La preuve je ne le connaissais pas mais j’avais déjà une grande confiance en lui et ça seul un capitaine est capable de nous faire ressentir des choses pareilles.
- Ancien oui, capitaine j’ai décliné l’offre pour cette année, je n’avais pas réellement le temps pour endosser ce rôle pour le moment. Et Paris, intéressant. Tu as du déjà perdre une bonne partie de ton accent français, je n’aurai pas deviné sans ton aide !
Effectivement j’avais bel et bien vu l’offre, c’était le capitaine de base qu’avait choisi le coach pour son équipe et à vrai dire cela était tout à fait compréhensible, car quand on a un type avec cette science-là dans son équipe, il faut savoir sauter sur l’occasion pour en faire rapidement ton atout. D’ailleurs vu la tournure de sa phrase, je pouvais même deviner qu’il avait été capitaine les années passées mais que cette année-là pour des raisons que lui seul connait, il avait décidé d’être sage et de gentiment refusé ce poste, ayant surement d’autres priorités que celle-ci et je le comprends tout à fait, surtout si dans le passé il avait fait passé l’équipe avant sa vie personnelle. De plus le fait qu’il refuse ce poste montre d’un côté à quel point c’est le genre de sportif avec qui j’aime être. Ce genre de mec qui ne saute pas sur l’occasion pour briller et qui préfère laisser les autres dans la lumière. Il a été capitaine et a jugé nécessaire de laisser quelqu’un d’autre s’y essayer et c’est tout en son honneur. Il est le genre de personne qui alors qu’il aura l’opportunité de marquer un point va vous encourager et vous offrir ce point tant important pour que ce soit vous le « héros » du match alors qu’au final c’est lui mais ça personne ne le remarque ou très peu de personnes dont moi et en peu de temps.
- Cela fait 3 mois que je suis ici donc je suppose qu’il m’en fallait pas plus pour perdre cet accent. En revanche je t’assure que Paris n’est pas aussi intéressant qu’on peut laisser croire
Je lui souriais doucement, pensant réellement tous mes mots à propos de la ville des lumières, mais pour voir cela il faut simplement y vivre. Lorsqu’on est étranger, on a cette image magique de la capitale française, mais ce n’est que la poudre aux yeux. On envois et vend du rêves à ces pauvres gens afin de les attirer dans ce piège à rat. Enfin après quasiment trente longues années à y vivre, cela faisait du bien de partir et changer d’air. Brisbane en revanche n’est pas une ville dont l’on entend beaucoup parler, mais qu’est ce qu’elle pouvait être agréable, et il fait bon y vivre. M’enfin au lieu de penser à Paris, je devais plutôt penser à mon jeu et à ce que j’allais montrer à ce très cher Soren. Est-ce que je devais tous lui montrer ? Non je ne pense pas que ce soit une bonne idée, sinon il n’y a plus de surprise. Et c’est comme pour tout, si on montre tout directement, il n’y a plus aucun intérêt porté, donc je devais le garder en haleine encore un peu plus longtemps. Une fois mon service terminé j’étais satisfait de moi et du fait que celui-ci était précis, mais ce n’était pas non plus mon meilleur service. Il manquait un poil de puissance ou plutôt je n’avais pas mis tout ce que j’avais et cela était voulu. J’avais un petit sourire en coin et Soren s’adressa à moi après avoir vu la balle s’échouer dans l’angle droit de son terrain
- Tu commences bien à ce que je vois ! Tu n’as pas peur des représailles en m’attaquant et m’humiliant de la sorte ?
J’adorais cet esprit de compétition qu’il avait car j’étais exactement pareil que lui. Son compliment me flatta venant du capitaine numéro 1 de l’équipe mais si seulement il connaissait mon réel niveau. Cela était clairement qu’un amuse-gueule, un avant-gout de ce que je lui prépare pour la suite de l’entrainement. Il était tout sourire et alla chercher la balle derrière lui pour me montrer cette fois ci de quoi il était capable bien que je me doute que son niveau doit être bien supérieur à la moyenne, ma j’adore me frotter à ce qu’il se fait de mieux, que ce soit professionnellement parlant et surtout sportivement.
- Combien d’années de volley pour maitriser un service pareil ?
Il voulait en savoir plus et je ne comptais pas le lui cacher à vrai dire cela ne rimerai à rien. Ce n’est pas grâce aux nombres d’années de pratique de volley que je vais être pris, mais a ce que je montre sur le terrain tout simplement.
- J’ai fait 3 ans quand j’étais à la fac, et 2 ans après ma sortie de l’université. Donc 5 ans mais cela fait quelques années que je n’ai pas touché de ballon de volley. Mais comme on dit … ça ne se perd pas et toi ?
Alors que j’expliquai à Soren mon parcours sportif, les autres coéquipiers, vinrent jouer avec nous sur le terrain en voyant le réel enjeu et intérêt qu’il y avait et je trouvais cela vraiment cool de leur part. Je fis un grand sourire et tapa dans la main de chacun de mes coéquipiers qui s’étaient placé de mon côté du terrain afin de les motiver et de créer une sorte d’osmose entre nous, alors que notre ami Soren de l’autre côté était en train de dire aux membres de son équipe de se méfier de moi, ce qui je dois avouer me flattait énormément venant d’un joueur aussi important que lui. Il y avait d’ailleurs beaucoup de pression qui régnait autour du terrain et j’apercevais le coach regarder avec beaucoup d’attention ce qu’il se passait de ce côté. Je devais certes impressionner mes coéquipiers, mais surtout le coach car c’est lui qui décide de qui joue sur le terrain et qui commence sur le banc, donc je me devais d’être intraitable avec Soren et les siens malheureusement, mais j’en attendais pas moins de leur part à eux aussi. Chacun se plaça sur le terrain et enfin le moment tant attendu allait avoir lieu : le petit match. J’avais énormément de pression sur les épaules mais comme on dit, la pression ça se boit et ça ne subit pas. J’étais fin prêt à en découdre, cette pression était positive et me rendait plus fort à chaque fois et c’est pour ça que dans les grands matchs j’étais toujours aussi resplendissants et même meilleur que dans les matchs basiques, car je savais élever mon niveau. En revanche j’avais peut être dis à mon coéquipier rencontré plus tôt dans le vestiaire que j’avais fait 5 années de volley dont 3 universitaires, mais je ne lui avais pas dit que j’avais été trois fois champion de France universitaire. J’allais lui laisser cette surprise pour plus tard. - Allez les gars, en place !
Il n’y avait vraiment pas à dire, il avait la fibre ce mec, il sait comment motiver ses troupes et c’est un leader de bande à n’en pas douter. D’ailleurs c’était à lui de servir et je me méfiais énormément de lui, d’autant plus en voyant mes coéquipiers douter un petit peu en le voyant en possession de la balle. Quelque chose me disait qu’il servait diablement bien, mais je devais faire quelque chose à mon tour pour leur faire reprendre confiance en eux et qu’il reste un homme malgré tout.
- On lâche rien les mecs ! Même pas un point ok ?!
A l’unisson ils répondirent présent à l’aide d’un grand « Ouais » qui me boostait moi aussi. A présent j’attendais avec impatience le service de Soren. Allait-il être puissant ? Fourbe ? Intelligent ? Ou alors les trois en même temps ? Il lança la balle en l’air et frappa dedans. Je me trouvais au fond du terrain et j’essayais d’apprécier la trajectoire, mais alors qu’elle se dirigeait à pleine vitesse tout droit vers moi, je me prépara, quand tout à coup la balle tourna sur elle-même et changea de trajectoire pour aller chercher le coin gauche du terrain. Effectivement je comprenais mieux pourquoi ils avaient réagi ainsi en le voyant en possession du ballon pour le service. Mes coéquipiers étaient tous pris à contre pieds et se retournèrent tous ensemble vers moi afin de regarder si j’allais réussir à récupérer son service. Je ne promettais rien, mais le compétiteur en moi ne voulait pas lui faire ce plaisir et je me devais de la récupérer. Rapidement alors je repris appui au sol et je parti à l’opposé du côté vers lequel je m’étais dirigé à la base, seulement son ballon arrivait trop vite pour que je puisse arriver à temps, alors je me jeta au sol en tendant les bras pour réceptionner le ballon à l’aide d’une manchette. De l’autre côté plus personnes si ce n’est Soren ne faisait attention au ballon en pensant qu’il y avait déjà 1-0 en leur faveur, mais lorsque j’empêcha le ballon d’heurter le sol et mettant mes avants bras en opposition, il remobilisa rapidement ses troupes. Mais il était déjà trop tard puisqu’un de mes coéquipiers s’empressa de smacher. J’étais fier de moi et alors que tout le monde de mon équipe me félicitais je leur fis signe de la tête - Merci les gars, mais ce n’est pas fini, Soren peut encore la sauver celle là
Effectivement le smach effectuer par un de mes compatriotes était très long ce qui permettait encore à Soren de remettre la balle en jeu, puisque le ballon n’avait pas encore touché le sol
Soren put enfin faire son service, qui fut presque parfait, Antoine ayant le temps de le rattraper de justesse avant qu’il ne touche le sol, enchainé par un smash d’un de ses coéquipiers. Et c’est ainsi que le match se poursuivit. Des balles toujours plus dures les une que les autres, tout ça pour montrer à l’autre équipe ce qu’on valait. Mais au moins, c’était de la bonne compétition, car toutes les personnes présentes sur le terrain savaient qu’il n’y avait pas de réel enjeux et qu’elles se battaient pour s’entraîner et non pour se battre seulement. Ce qui rendait l’ambiance bien meilleure. Pendant tout l’entrainement, Soren n’avait d’ailleurs pas lâché Antoine du regard. Il n’était peut-être plus le capitaine actuel de l’équipe, mais le coach comptait souvent sur son jugement et son regard pour prendre les décisions en rapport avec l’équipe. Et Soren mettrait sa main à couper qu’il allait venir le voir à la fin de l’entrainement pour savoir ce qu’il pensait du petit nouveau. Alors, à part les deux ou trois premières balles de l’entraînement où Soren s’était un peu plus éclaté pour montrer à Antoine ce qu’il valait réellement, il n’avait pas forcé plus que ça par la suite. Position d’observateur et non de réel joueur, mais ça lui allait aussi. Il avait d’autant plus l’habitude de prendre cette position là avec son travail. Il passait beaucoup de temps à observer comment travaillaient ses élèves, pour pouvoir les aider au mieux par la suite. Antoine n’était pas ici un de ses élèves, mais savoir comment il jouait pourrait aider l’équipe à s’accorder au mieux à son arrivée. L’entrainement se termina après deux heures de travail intense, et les hommes présents dans le vestiaire finirent par aller prendre leurs douches. Comme prévu, le coach toucha deux mots à propos d’Antoine à Soren, qui lui donna son avis - qui était très clairement plus que positif, ce jeune homme pourrait faire une différence en entrant dans l’équipe. Le coach alla parler au petit nouveau en question par la suite, Soren attendait alors Antoine sur l’un des bancs près du vestiaire. Ce dernier ne mit pas longtemps avant de le rejoindre. « Alors, que penses-tu ce cet entraînement ? A la hauteur de tes attentes ou on est trop nuls pour toi ? » Soren avait toujours son petit sourire moqueur collé au visage, en se demandant quand Antoine en aurait marre de le voir. Il finit par se lever du banc. « Aller viens, douche et après on va boire un coup au bar d’à côté. Et ce n’est pas une question, c’est une tradition. Une bière, et tout le monde rentre chez soi. » Soren fila alors prendre rapidement une douche, et à peine une quinzaine de minutes plus tard tous les gars de l’équipe étaient sur le parvis du gymnase, à dire au revoir aux flippettes qui rentraient chez eux par peur se faire remonter les bretelles par leurs compagnes ou compagnons. Soren lui n’avait pas besoin de prendre peur quant à la réaction de Cléo. C’était convenu depuis le début de l’année qu’il ne rentrerait jamais tôt les soirs d’entrainements, mais qu’il gardait son portable près de lui au cas où elle avait un soucis. Il sortit au final une cigarette de leur étui, tirant une grande bouffée dessus. Il se sentait revivre. C’était horrible de fumer aussi rapidement après un entrainement, mais Soren ne pouvait s’en empêcher. Il était accro à cette merde depuis qu’il avait à peine la vingtaine, et n’envisageait pas d’arrêter de si tôt. Même si, en tant que prof de bio, il savait très bien les dégâts qu’il occasionnait à ses poumons, ça ne l’avait jamais dissuadé. Toute la petite troupe finit par se rendre au bar situé à quelques pâtés de maisons du gymnase. C’était le repère de leur club, c’était là qu’ils venaient boire des coups après les entraînements, fêter leurs victoires comme leurs défaites - qui leurs permettaient de s’améliorer et d’éviter de s’en prendre une nouvelle par derrière. Bref, ils venaient tellement souvent que le patron commençait à connaître le prénom de chacun des joueurs, et que quelques photos des équipes au fil des années étaient accrochées sur les murs, comme s’ils étaient une quelconque fierté locale - ce qui était loin d’être le cas. « Salut les champions ! Tables du fond, comme d’habitude ! » Soren fit un signe de tête pour remercier le barman et la bande de joyeux lurons alla prendre place comme indiqué. Soren en profita pour envoyer son sms habituel à Cléo, pour savoir si tout se passait bien et s’il pouvait s’asseoir tranquillement sans qu’il ait à repartir directement parce-que quelque-chose n’allait pas. Cléo répondit rapidement pour le rassurer que tout allait bien, mais Soren ne pouvait s’empêcher de toujours douter un peu. Connaissant Cléo, elle serait capable de lui dire que tout allait bien pour qu’il passe une bonne soirée.
L’entrainement se déroulait parfaitement. Il y avait de la bonne humeur, de l’envie et du niveau aussi et cela était important. Pour une fois depuis de longues années je reprends enfin du plaisir et dieu qu’est-ce que cela pouvait faire du bien. Tous autant que nous étions, nous nous serrons les coudes afin d’aider notre partenaire en danger, ou alors ne pas l’incendier lorsqu’il fait une mauvaise passe et au contraire l’encourager à faire mieux la prochaine fois. Et ce genre d’ambiance c’est exactement ce pourquoi j’avais décidé de reprendre le sport en club et plus précisément le volley. Il y a de cela cinq années, lorsque j’étais encore en activité dans un club en France, ce qui m’avait fait quitter le club bien que je sois un des meilleurs de l’équipe, ça a été la mauvaise ambiance au sein du vestiaire, la jalousie qui était créé par les joueurs qui n’étaient pas dans la lumière, mais aussi le fait que lorsqu’on perdait au lieu de s’encourager et de redoubler d’effort pour le prochain match, non on se prenait une soufflante digne de ce nom. Alors je ne suis pas contre un bon remontage de bretelle lorsque tous ce qui a été effectué sur le terrain est à jeter et que l’équipe est méconnaissable. En revanche lorsque l’on perd sur des petits détails et de pas grand-chose alors que dans l’ensemble la copie rendue est relativement correct, je ne suis pas d’accord. Clairement j’ai été dégouté du sport à haut niveau alors j’ai arrêté, mais ici je vois qu’il y a l’opportunité de jouer à un bon niveau et en plus de cela, de jouer dans une bonne humeur. L’équipe est une bande de pote ici alors qu’à Paris c’était des mecs qui jouaient ensemble mais dans leur tête ils étaient seuls car ils devaient se faire remarquer par les superviseurs qui venaient assister à non matchs et c’est tout ce que je rejette dans le sport. Lorsque l’enjeu prend le dessus sur le plaisir. Après tout le sport en club ou non reste un loisir donc ce n’est pas la peine de trop se prendre la tête avec malgré tout.
Alors que j’allais me diriger vers le vestiaire comme tous les autres afin de me doucher, de me changer et de rentrer chez moi pour me poser devant la télé ou plus précisément devant le SuperBowl, je remarquai Soren discuter en privé avec le coach de je ne sais quel sujet. Certainement le coach devait être en train de lui proposer de nouveau le brassard de capitaine et ce serait tout à fait compréhensible de ce que j’ai vu de l’entrainement. C’était vraiment un joueur impressionnant. Il me faisait penser un peu à Iniesta, c’est-à-dire le joueur généreux et qui fait toujours le bon choix et qui fait les choses dans le bon tempo et surtout il rend les joueurs autour de lui meilleur. Un vrai maestro et encore aujourd’hui il avait rendu une partition parfaite. Et à vrai dire j’adorerai jouer avec lui mais ce n’est pas à moi que reviens cette décision.
Soren de son côté s’écarta et mis fin à la discussion avec le coach et ce dernier s’approcha de moi certainement voulant me parler pour débriefer de ma performance sur le terrain. Pour ma part j’étais satisfait de ce que j’avais pu montrer bien que je n’étais pas à fond, mais sait-on jamais, peut-être ce n’est pas suffisant pour lui et certainement qu’il a besoin de joueur qui se donne tous le temps à fond. Il me sourit doucement ce qui me mit en confiance et il ne passa pas par quatre chemins. Non il alla au but directement et m’expliqua qu’après avoir discuté avec Soren il n’y avait aucun doute sur le fait qu’il voulait que je sois un membre à part entière de l’équipe ce qui me fit sourire immédiatement et je jeta un coup d’œil vers le banc ou se trouvait le capitaine assis tout sourire. Je remercia platement l’entraineur et accepta sans hésiter sa proposition de « contrat » si on peut dire ça ainsi. Une fois notre discussion fini je me dirigea vers Soren et ce dernier me regardait avec son sourire taquin, qui me fit sourire à mon tour
- Alors, que penses-tu ce cet entraînement ? A la hauteur de tes attentes ou on est trop nuls pour toi ?
J’éclata de rire afin de lui répondre tout en jouant au même jeu taquin que lui
- Ouais c’était pas mal, mais je m’attendais à mieux quand même …
Je lui souris et il se leva avant de m’adresser la parole de nouveau
- Aller viens, douche et après on va boire un coup au bar d’à côté. Et ce n’est pas une question, c’est une tradition. Une bière, et tout le monde rentre chez soi.
Rapidement on se dirigea vers le vestiaire et nous primes soin de laver nos corps plein de sueur en allant à la douche. J’observais un peu tout le monde afin de savoir quel allait être le petit blagueur de la bande qui allait sortir le petit « Qui ramasse la savonnette ? ». Une fois notre douche prise, on se dirigea alors vers le bar en y allant à pied puisque celui-ci n’était pas loin du gymnase. Lorsque je sortais à l’air j’en profita pour respirer de l’air pur et j’adorais cela lorsque je sortais d’un cours de sport, remplir mes poumons d’air frais. Chacun avait son petit rituel, moi ça consistait uniquement à prendre une simple inspiration et pour d’autres dont Soren c’était de fumer une cigarette afin de se laisser aller à ce petit plaisir mortel. Une fois que chacun avait fini de faire ce qu’il avait à faire nous entrons tous ensemble au bar. Le barman nous accueilli très chaleureusement et je pouvais voir qu’il y avait des photos des membres de l’équipe sur le mur. J’étais surpris mais ça faisait plaisir de voir ce genre de décoration dans un bar. Alors que chacun était en train de parler entre eux à propos de tout et de rien, je me leva doucement de table et je cria
- Allez pour fêter mon arrivée je paye ma tournée !!!
Des gros cris de joie se firent entendre dans le bar et alors que je rassieds je fis un clin d’œil à Soren en esquissant un petit sourire
- Maintenant parle-moi un peu plus de toi très cher capitaine, que j’apprenne à te connaitre en toute amitié, sans vouloir te faire peur
Je m’amusais à mon tour à jouer au taquin avec lui
Soren avait toujours apprécié ces moments après les matchs et les entraînements où les joueurs de l’équipe pouvaient réellement se détendre, par exemple comme maintenant autour d’un verre, mais parfois c’était autour d’un barbecue lorsqu’ils se voyaient le weekend ou autre. Ca faisait aussi partie intégrante de l’équipe, de passer de bons moments en dehors du terrain, c’est aussi ce qui faisait que leur équipe restait aussi soudée. Bien s’entendre avec ses coéquipiers sur le terrain et en dehors était leur force. « Allez pour fêter mon arrivée je paye ma tournée !!! » Soren releva la tête de son téléphone, le rangeant au passage. Un sourire apparut par la suite sur son visage. Il avait donc vu juste dès le début. Antoine semblait être vraiment une bonne recrue, de celles qu’on ne veut plus lâcher et laisser partir par la suite. Il était bon au volley et en plus il payait sa première tournée. Une équipe telle que celle là ne pouvait demander mieux, et ça se fit d’ailleurs rapidement entendre par certains cris de victoire et autres applaudissements de la part des joueurs. Soren en riait même. Ils n’était que des enfants dans le fond. Antoine s’assit aux côtés de Soren en lui faisant un clin d’oeil, un sourire fier sur le visage. « Au moins, tu sais comment te faire accepter dans l’équipe toi ! » Soren parlait en connaissance de causes. Lorsqu’il était arrivé dans l’équipe, son intégration avait été plus compliquée. C’était une époque où le morale de l’équipe et du club n’était pas forcément au beau fixe, et c’était aussi l’époque où Soren n’était pas forcément au meilleur de sa forme morale. Il lui avait fallu plusieurs semaines pour se faire une place correcte au sein de l’équipe. Maintenant, c’était chose réglée depuis un bon bout de temps, mais il n’oubliait pas qu’il avait fallu persévérer pour en arriver là. Alors c’était peut-être pour ça qu’il allait autant maintenant vers les nouveaux, car il voudrait que les derniers arrivants se sentent bien dans l’équipe et qu’il n’aient pas de mal à s’y sentir bien. C’était peu être un enjeu un peu risqué, mais jusque maintenant il n’avait pas failli à se tâche - et puis l’équipe s’entendait bien mieux qu’il y a quelques années. « Maintenant parle-moi un peu plus de toi très cher capitaine, que j’apprenne à te connaitre en toute amitié, sans vouloir te faire peur. » Soren eut un rire franc à la question d’Antoine. « C’est peut-être la première fois qu’on me pose une question aussi directe ! » Le serveur arriva à ce moment là avec leur pintes et tous les joueurs de l’équipe trinquèrent ensemble au petit nouveau, qui payait sa tournée qui plus est. Ce n’est qu’après avoir bu une bonne gorgée de bière fraîche que Soren reprit la parole pour répondre à Antoine. « Que dire, je n’ai jamais réfléchi à ce que je pourrai répondre à cette question… Déjà, je ne suis pas capitaine je te rappelle, Felix va faire la tête s’il t’entend m’appeler comme ça, il est tellement fier d’avoir obtenu ce poste qu’il convoitait tant. » Soren secoua la tête en repensant à l’expression de surprise qu’avait pu avoir le dit Felix lorsque le coach lui avait annoncé qu’il serait capitaine cette année. Il avait d’abord cru que c’était une blague et Soren avait du passer plusieurs minutes à lui faire comprendre que non, il ne gardait pas le titre pour cette année. « Sinon… Je suis prof, je sais pas si c’était ce genre de choses que tu voulais savoir, mais c’et effectivement mon métier. De biologie, même, si ta curiosité va aussi loin, à l’université de Brisbane. Tu fais quoi toi d’ailleurs ? Et poses moi des questions je pense, je saurai plus te répondre, je suis un peu perdu dans ce que je pourrai te dire. » Soren portait peut-être le nom de famille West, mais contrairement à son père ou son frère, il n’étalait pas sa vie ou sa réussite professionnelle à tout le monde, il n’était pas invité dans des galas où ils racontaient sa dernière sortie au parc avec sa fille ou à des interviews. Si ça avait été le cas, il aurait pu facilement répondre à Antoine et faire une autobiographie. Mais Soren était un West différent. Il était discret et avait refusé toute affiliation presque à cette famille. Il avait juste gardé son nom de famille - enfin, si c’était bien le sien, encore un mystère sur cette famille qui n’était pas élucidé.
Après avoir annoncé à tous les membres de ma future équipe présents dans le bar que je payais ma tournée afin de m’intégrer au mieux dans le noyau dur, ces derniers me firent une standing ovation pour ce geste généreux de ma part. Ceci me faisait sourire car il en fallait très peu pour s’intégrer finalement : une bonne pinte de Picon bien fraiche et le tour était joué. D’ailleurs alors que je me plaçai à la même table que Soren afin de pouvoir converser ensemble, ce dernier ne manqua pas de me le faire remarquer.
- Au moins, tu sais comment te faire accepter dans l’équipe toi !
A vrai dire il n’y était pas pour rien dans le fait que je me sois aussi bien intégré et surtout aussi rapidement. Car je doute être venu si jamais je ne l’aurais pas croisé dans les vestiaires et si il ne m’aurait pas mis aussi à l’aise, comme si j’étais un membre de l’équipe depuis toujours. Pour être honnête même je lui devais tout en ce qui concerne mon attitude du moment et pour cela je lui en était extrêmement reconnaissant car c’est vraiment rare d’être aussi bien accueilli dans un club comme ça qui joue le haut de tableau et qui plus est comprend déjà un certain nombre de joueurs. La plupart du temps on te repousse parce que tu es une menace direct pour le poste de titulaire sur le terrain, mais là non ils ont fait totalement abstraction de ce détail afin de me laisser montrer ce que je sais faire et j’étais ravi de cette attitude qui a pour but d’aller dans le sens du collectif et de l’équipe. Je n’ai d’ailleurs aucun doute sur le fait que c’est Soren lui-même qui a intégré cette mentalité à tous les joueurs de l’équipe. C’était une certitude !
Je m’adressa donc à lui en lui demandant de m’en dire plus sur lui tout en rajoutant une petite touche d’humour propre à ma personnalité, mais en réalité je voulais vraiment le connaitre autrement qu’en tant que « capitaine », mais plutôt en tant que personne car je suis persuadé de pouvoir apprendre beaucoup de choses intéressantes. Lui et moi sommes sur la même longueur d’ondes et c’est notamment une raison de mon envie de me rapprocher de lui. Ce dernier éclata de rire sur le coup étant surement surpris de ma spontanéité et pris la parole à son tour immédiatement
- C’est peut-être la première fois qu’on me pose une question aussi directe !
Je baissa la tête dans mes mains tout en rigolant de sa réflexion et au même moment le serveur arriva avec nos pintes de Picon tant attendu et je pouvais voir des sourires d’enfants sur chaque visages ce qui me fit sourire à mon tour de voir tant de joie et d’expression de bonheur me rendait moi aussi heureux. Nous levons alors chacun d’entre nous notre verre afin de trinquer tous ensemble et après cela je me permis tout comme mes futurs compatriotes de boire une bonne grosse rasade de ma boisson qui était bien fraiche, à tel point qu’on voyait des gouttes d’eau ruisseler le long de la pinte. Après avoir fait cela, Soren prit la parole pour enfin me dire ce que j’attends de lui.
- Que dire, je n’ai jamais réfléchi à ce que je pourrai répondre à cette question… Déjà, je ne suis pas capitaine je te rappelle, Felix va faire la tête s’il t’entend m’appeler comme ça, il est tellement fier d’avoir obtenu ce poste qu’il convoitait tant.
Il m’avait l’air pas réellement à l’aise avec la question que je lui avais posé pour je ne sais quelle raison, alors je plissa doucement les yeux comme pour percer son esprit afin de pouvoir en savoir plus sur lui. En revanche en ce qui concerne Félix, je n’ai absolument rien contre lui mais pour moi le vrai capitaine c’est Soren donc cela ne m’empêchera pas de l’appeler ainsi car ça reste son titre et que c’est tout simplement le meilleur à ce poste. D’ailleurs dans l’intonation de sa voix et vu ces derniers mots, je me doutais bien que ce Félix avait tout sacrifié ou presque juste pour avoir ce poste de capitaine. C’est le genre de capitaine que je ne supporte absolument pas, alors autant avec Soren le courant est très vite passé mais je sens qu’avec le faux capitaine cela ne sera pas le cas du tout et je risque même de m’emboucaner avec lui, mais pour le moment je vais rester calme. A vrai dire je ne suis qu’un nouveau donc ça risque pas de plaire si je commence à m’imposer directement, bien que je ne dois pas être le seul à penser que Soren est le meilleur tout simplement et que personne ne peut le remplacer. J’espérais qu’il allait vraiment reprendre ce poste car ce serait un gros plus pour l’équipe et ça calmerait ce Félix qui joue depuis tout à l’heure au cador.
- Sinon… Je suis prof, je sais pas si c’était ce genre de choses que tu voulais savoir, mais c’est effectivement mon métier. De biologie, même, si ta curiosité va aussi loin, à l’université de Brisbane. Tu fais quoi toi d’ailleurs ? Et poses moi des questions je pense, je saurai plus te répondre, je suis un peu perdu dans ce que je pourrai te dire.
Effectivement il est plutôt très pudique et ne compte pas trop me parler de sa vie en dehors du volley, ou du moins pas maintenant et je peux le comprendre puisqu’on ne connait pas plus que ça, mais ça va venir ou tout du moins je l’espère. Mais j’en savais suffisamment sur lui pour le moment je suppose et je n’allais pas m’en plaindre. Je m’apprêtais à mon tour à lui parler de mon métier, mais une idée me percuta et je voulais revenir sur ce qu’il m’avait dit un peu plus tôt et je ne pouvais pas laisser cela en suspend
- Je vais te parler de mon métier ne t’en fais pas, mais avant il y a une chose en particulier qui me trotte dans l’esprit depuis tout à l’heure. C’est en rapport avec le brassard de capitaine. Pourquoi ne pas le reprendre ? Je ne t’apprends certainement rien en te disant que tu es le plus approprié pour ce rôle. Tu apportes ce supplément à l’équipe qui fait qu’on se surpasse tous en se serrant les coudes…. Je ne suis pas là depuis trop longtemps mais je l’ai déjà remarqué puisque ça saute aux yeux Soren. Je ne sais pas ce qui t’as fait renoncer à cela et ça ne me regarde pas à vrai dire, mais réfléchis y tout de même à reprendre le brassard.
Cela pourrait paraitre très donneur de leçon de ma part alors que pas du tout et j’espérais qu’il n’allait pas se braquer et encore pire prendre la mouche par rapport à cela, mais je devais faire tout ce qui était possible afin de lui faire entendre raison et de reprendre ce poste. Je me doute qu’il y a forcément une raison à cela que j’ignore, mais je ne sais pas comment expliquer cela, je sens qu’il y a quelque chose à faire. Ce serait comme mon cadeau de bienvenue au coach. La seule chose que j’espère c’est que la raison qui l’a poussé à renoncer au brassard n’est pas trop importante et qu’il peut y avoir un compromis afin que tout le monde soit heureux
- En ce qui concerne mon métier, je travaille dans le monde de la finance, et plus précisément dans une entreprise en tant que directeur des ressources humaines. Par contre toi comme tu es professeur à l’université, c’est pas trop compliqué à gérer des élèves et surtout des étudiants ? Surtout qu’à cet âge-là ils pensent tous savoir. Mais en tout cas félicitation professeur
Un long sourire s’afficha sur mon visage, et mon air taquin refit surface pour son plus grand plaisir je suppose, puis je pris mon verre en main et pris deux gorgée de mon Picon sans enlever mon regard de sa personne
« Je vais te parler de mon métier ne t’en fais pas, mais avant il y a une chose en particulier qui me trotte dans l’esprit depuis tout à l’heure. C’est en rapport avec le brassard de capitaine. Pourquoi ne pas le reprendre ? Je ne t’apprends certainement rien en te disant que tu es le plus approprié pour ce rôle. Tu apportes ce supplément à l’équipe qui fait qu’on se surpasse tous en se serrant les coudes…. Je ne suis pas là depuis trop longtemps mais je l’ai déjà remarqué puisque ça saute aux yeux Soren. Je ne sais pas ce qui t’as fait renoncer à cela et ça ne me regarde pas à vrai dire, mais réfléchis y tout de même à reprendre le brassard. » Soren écouta attentivement ce que venait de lui dire son nouveau compagnon de jeu. Il savait qu’il n’avait pas tout à fait tord, mais l’entendre de vive voix par quelqu’un qui venait juste d’arriver avait quelque-chose de différent. Quelque-chose qui vous laisse une petite moue un peu amère sur le visage. Soren n’en voulait pas à Antoine, au contraire, c’était vrai qu’il aurait aimé ne pas lâcher ce fameux brassard. Mais sa vie personnelle avait fait qu’il avait préféré ne pas se concentrer principalement sur le volley cette année, et la vraie raison, seul le coach était au courant. Il avait dit au reste de l’équipe qu’il n’aurait plus assez de temps, que le boulot était trop prenant - ce qui était vrai. Ils étaient au courant aussi qu’il sortait avec Cléo maintenant, mais ils ne l’avaient jamais rencontré en tant que telle. Bien sur, avant qu’elle ne soit sa copine, elle était venue accompagnée de Matteo voir certains matchs. Mais c’était avant qu’il ne décède à l’armée, c’était avant toute cette histoire de fou. Soren était resté très secret et discret sur cette histoire au volley car il voulait que ça reste un havre de paix et d’échappade à sa vie de tous les jours. Et même s’il s’entendait bien avec ses coéquipiers, il ne se voyait pas raconter cette histoire là comme ça, à une soirée ou même dans les vestiaires après le match. Et puis, il ne comprenait parfois pas tout lui-me^me, alors l’expliquer à un groupe ? Non, il ne le ferait pas. Cependant, la façon dont Antoine venait d’aborder le sujet sans trop savoir qu’il le faisait, il y avait quelque-chose de différent. Le jeune homme venait à peine d’arriver dans l’équipe et pourtant Soren sentait qu’il allait être plus proche de lui qu’il n’avait pu, jusqu’à maintenant, l’être avec n’importe quel autre membre de l’équipe. Il ne savait pas pourquoi, mais il le sentait. Alors, quand Antoine lui posait cette question, l’éventualité de lui dire la vérité, toute l’histoire, ça ne le dérangeait pas. Sauf que ce n’était pas l’endroit, ni le moment. Alors, soupirant légèrement, Soren vint rejoindre ses deux mains, posant ses coudes sur la table, regardant Antoine plus ou moins de biais pour faire genre ils parlaient toujours d’un sujet banal - ce qui n’était plus le cas aux yeux de Soren. « Si tu veux vraiment savoir pourquoi, on pourra en discuter. Mais pas maintenant, pas ici. Si tu veux, on se voit pour un café dans la semaine, ça nous permettra de vraiment parler en plus - ici, c’est un peu galère. » Soren leva un sourcil interrogateur en direction d’Antoine, et il comprit à travers le regard du jeune homme qu’il était d’accord, ce qui le soulagea un peu. Il ne voulait pas qu’il croit qu’il se défilait ou quoi - ce qui était souvent le cas en temps normal, il fallait l’avouer, mais pas ici. Malgré tout, Soren était un homme d’honneur et qui tenait sa parole. Il n’avait d’ailleurs qu’une seule parole. Et puis l’idée de revoir Antoine en dehors du contexte sportif lui semblait être une bonne idée. Et puis, il n’avait pas eu réellement quelqu’un à qui parler depuis Matteo. C’était triste à dire, mais oui, Soren avait un peu perdu contact avec tout le monde depuis cet accident. Il s’était renfermé sur lui-même et avait surtout pendant un long moment mit tout son temps libre à la disposition de Cléo - et cette relation qu’il entretenait déjà avant d’officialiser leur couple pouvait ne pas sembler saine pour un bon nombre de personnes. Certains personnes - pour ne pas citer Heidi comme exemple - leur avaient tourné le dos parce-qu’ils n’approuvaient pas. Soren ne leur en voulait pas forcément - sauf pour Heidi -, il avait parfois du mal à tout comprendre lui aussi. Enfin. « En ce qui concerne mon métier, je travaille dans le monde de la finance, et plus précisément dans une entreprise en tant que directeur des ressources humaines. Par contre toi comme tu es professeur à l’université, c’est pas trop compliqué à gérer des élèves et surtout des étudiants ? Surtout qu’à cet âge-là ils pensent tous savoir. Mais en tout cas félicitation professeur. » « Typiquement le genre de carrière que je n’aurai jamais voulu envisager je crois. Mais je sais que c’est pas facile, félicitations à toi ! Surtout là, venir s’implanter dans le coin, chapeau ! Et non, ça va, j’ai toujours eu un bon feeling avec les étudiants. Je crois qu’ils comprennent que je n’ai pas oublié le temps où j’étais moi même sur les bancs de l’école. Et si tu veux tout savoir, c’est même Docteur que tu devrais m’appeler, plus que professeur, mais je vais pas chipoter hein, pauvre petit nouveau que tu es. » Soren retrouva son sourire moqueur, et but une bonne gorgée de bière fraîche. La bonne ambiance régnait au sein de leur petit groupe, et Soren était sur que d’autres personnes voulaient aussi en apprendre plus sur ce nouveau venu d’ailleurs qui les avaient tous surpris. Alors Soren se contenta juste de trouver un stylo dans sa poche et de griffonner son numéro de téléphone sur un bout de papier pour le donner à Antoine, pour qu’ils puissent se tenir au courant pour le café. Un de leurs coéquipiers héla d’ailleurs rapidement Soren qui partit sur une conversation toute autre avec lui.