Enfin on était le week end, et je pouvais faire tous ce dont je souhaitais, et désirais faire. J’adore mon travail, là-dessus il n’y a aucun souci, à tel point que contrairement à la majorité des employés dans le monde, je ne viens pas sur mon lieu de travail en trainant des pieds car j’aime ce que je fais et que j’y prends énormément de plaisir. Mais c’est toujours un petit soulagement d’être en fin de semaine et plus en particulier en week end puisque je suis libre de sortir et de prendre du temps pour moi, ou pour les autres comme quand je vais à l’hôpital ou dans les associations qui se battent contre le cancer. Mais puisque le week end dernier je l’avais passé déjà à l’hôpital central de Brisbane, cette fois ci je vais prendre du temps pour moi et profiter de ma nouvelle vie en Australie.
Je m’habillai tranquillement en n’oubliant pas de prendre un manteau puisqu’il faisait relativement frisquet en ce mois de février, puis je marchai dans le quartier en observant à peu près tous ce qu’il y avait autour de moi. En remarquant dans quel magnifique quartier j’avais posé mes valises, j’étais relativement fier de moi et de mon choix de carrière de quitter la France et surtout Paris pour venir vivre au pays des kangourous. Il est vrai que Paris est la ville des lumières, des amoureux, de tout ce que vous voulez, mais j’adore Brisbane et je regretterai même limite un peu de ne pas avoir décidé de passer le pas plus tôt et de m’être installé ici quelques années auparavant comme par exemple dès que j’ai eu mon diplôme de droit. D’un côté j’ai acquéri énormément d’expérience à Paris et j’ai appris certaines choses qui font qu’au jour d’aujourd’hui j’ai une manière bien à moi de travailler et par chance cela marche. Donc c’est un mal pour un bien d’un côté de ne pas m’être enfui immédiatement de France. Mais aujourd’hui c’est fait et c’est plaisant. La seule chose qui me manque c’est le bon pain français, ainsi que toutes les viennoiseries, mais petit à petit on s’y adapte, et cela nous permet de garder la ligne alors une fois de plus c’est un mal pour un bien.
Alors que je me baladai dans les rues de Brisbane, j’arrivai à un coin de rue et lorsque j’y arrivai, une femme qui marchait rapidement sans regarder devant elle en étant trop occupée à regarder son téléphone portable me fonça dedans. Puisqu’elle marchait relativement vite je n’ai pas pu me pousser et donc l’éviter. Cette dernière tomba les fesses les premières au sol. Bien que cela soit de sa faute, comme tout bon gentleman, je la relevai doucement afin qu’elle retrouve des appuis stables. Elle avait la tête baissée et donc je ne voyais pas son visage
- Vous allez bien ? Rien de cassé ?
Une fois que je fini de poser mes questions, cette dernière replaça sa mèche sur le côté tout en relevant la tête et me dévoilant son visage. A la vue de ceci je ne réagissais pas car elle me disait quelque chose. J’étais persuadé de la connaitre, mais pour le moment pas moyen de me souvenir de quoique ce soit à propos de cette jeune femme à la peau légèrement mat, aux cheveux brun, avec des lèvres pulpeuses et des yeux bleu à l’identique des miens. De mon côté je n’arrivais pas à mettre un nom sur ce jolie visage. Après peut être que je me trompais totalement et que ma mémoire me jouait des tours, mais elle me disait vraiment quelque chose. J’espérais qu’elle de son côté allait me reconnaitre, si jamais effectivement nous nous connaissons ou plutôt connaissions puisque j’ai dû perdre de vue cette personne. Sinon je m’en souviendrai si j’étais encore en contact avec elle aujourd’hui, je n’ai pas Alzheimer encore !
Je suis interne en médecine et pour beaucoup, c’est signe d’une grande réussite, je vais devenir médecin urgentiste et tout le monde trouve cela génial. Tout le monde me trouve studieuse, sérieuse et humaine. Je devrais me réjouir des compliments qu’on me fait mais je n’y arrive pas. Non, je ne peux pas y arriver. Je pense toujours à mes parents, seraient-ils fiers de moi ? Et ma petite sœur ? Elle qui me disait toujours que ça ne la dérangeait pas que j’ai des études prenantes, ne me le fait-elle pas sentir en faisant sa rebelle ? Elle est en pleine crise d’adolescence et j’ai bien du mal à gérer ça. Comme si tout cela ne suffisait pas, il a fallu que Grayson, mon grand amour revienne du jour au lendemain et me dise qu’il m’aime pour tout chambouler dans ma vie. Et moi bien sûr, au lieu de simplement lui dire que j’allais réfléchir à tout ce qu’il me disait, je m’étais inventé un faux petit ami et j’avais embrassé le premier titulaire qui me passait sous la main…Sauf que ce titulaire n’était pas n’importe qui, j’avais embrassé Chase Kennedy, le titulaire et médecin chef de chirurgie esthétique…J’avais juste l’impression que ma vie était un enfer et bien sûr, il me ferait regretter de s’être servi de lui et j’allais certainement faire des tâches dégoutantes et des photocopies pendant encore un moment. J’avais vraiment envie de pleurer. Pleurer, j’avais l’impression que ma vie n’avait pas de sens. Malheureusement ça me faisait ça et quand c’était comme ça, j’avais envie d’appeler Grayson, de lui dire que tout allait mal, qu’il devait me soutenir, que j’avais besoin de lui. Mais je ne le ferais pas, j’étais plus forte qu’il le pensait. D’ailleurs je sentais mon portable vibrait dans mon sac et je le regardais, c’était un sms assez long de Grayson. Pourquoi m’écrire un roman maintenant alors qu’il ne m’avait jamais rien dit pendant des mois, voir des années. Tellement absorbé par son sms, je n’avais pas vu une borne au sol. Bien sûr je me cognais le genou et tomba sur les fesses. Quel honte ! Pourtant un garçon vint me demander si j’allais bien…Oui mais c’était étrange qu’il s’en préoccupe. Je levais alors ma tête, puis je me relevais en vérifiant si je n’avais pas mal mais non, tout allait bien. Je le savais car j’étais médecin. Je voyais alors le visage pour la première fois du garçon qui était venu aux nouvelles et je reconnus de suite, Antoine. C’était mon premier amour, enfin le premier garçon avec qui j’avais eu une relation. J’avais eu des sentiments pour lui mais je m’étais toujours dit que malheureusement il ne serait pas l’homme de ma vie, car nous avions des visions de la vie différente. Et quand j’étais devenue orpheline, j’avais eu besoin de changer de ville, changer de pays, de tout. Je lui avais expliqué les raisons de mon départ et je pense qu’ils les avaient comprises. Le voir me faisait un choc tout de même. Après toutes ces années, surtout ici, son prénom me revint instantanément : « Antoine Blair ! ». Je trouvais tout simplement dingue qu’il soit là, à côté de moi, à Brisebane : « Mais que fais tu ici, en Australie ? ».
Lorsque la belle brune se releva, posa son regard dans le mien et s’exclama en prononçant mon nom tout me revint d’un seul coup comme si de rien n’était et je n’en revenais pas. La personne qui se trouvait devant moi n’était nul autre que Masha-Olivia Delacour, ma petite copine de jadis lorsque j’étais au lycée, alors c’est dire à quel point cela remonte à longtemps d’où la perte de souvenir immédiat concernant celle-ci, mais maintenant je me souvenais bien de ce qu’on avait vécu ensemble. Ce n’était pas l’amour fou et ça ne me transportait pas autant que cela se passe avec Cassandra, mais c’était tout de même une de mes petites copines donc j’ai gardé un petit lien avec depuis toutes ces années, d’autant plus que nous ne nous sommes absolument pas quitté en mauvais termes. Non pas parce que nous ne voulions plus avec l’autre, mais tout simplement parce que les choix que l’on prend dans la vie nous pousse à prendre d’autres décisions par ailleurs et d’un commun accord, il en était qu’on a décidé de s’arrêter là, sachant pertinemment qu’on avait beau s’apprécier, on ne s’aimait pas vraiment ou du moins ce n’était pas de l’amour fou comme je peux le vivre aujourd’hui. La plupart des ex se tirent dans les pattes et il y a un malaise lorsqu’ils se recroisent réellement, mais moi ça ne me dérangeait absolument pas de la voir. Effectivement c’était bizarre tout de même de la voir ici puisque nous nous sommes quittés en France il y a de cela quelques années, et on se retrouve ici en Australie à l’autre bout du monde ce qui est quand même fou. Cette dernière me demande gentiment qu’est-ce que justement ce que je viens faire ici dans le pays des kangourous et je lui souris dans un premier temps avant de prendre la parole
- Masha-Olivia Delacour. C’est super de te revoir ici. Bah tu vois je suis venu ici pour le travail et d’un côté je ne supportais plus vraiment Paris. Et toi quel bon vent t’emmène ici à Brisbane hein ?
Je passe ma main dans mes cheveux tout en la regardant dans les yeux et en gardant ce petit sourire que j’avais sur mes lèvres. Ce que j’aimais c’est qu’il n’y avait pas de sorte de jeu malsain entre elle et moi du fait que nous soyons ex. Non tout se passe pour le mieux et on est content de se revoir, enfin moi pour ma part c’est un réel plaisir de la croiser ici après tout ce temps. D’ailleurs l’eau a coulé sous les ponts depuis et cela se voyait. Au lycée elle faisait déjà partie du groupe restreint des plus belles filles du lycée, mais aujourd’hui elle est encore plus jolie que dans le passé. Comme le bon vieux vin : s’améliore avec l’âge. De plus au-delà de sa plastique c’est une bonne personne intelligente, généreuse et c’est ça qui m’avait poussé vers elle avant ses belles petites formes. Au fond j’espérais qu’elle n’ait pas vraiment changé et qu’elle soit la même personne que j’ai pu apprécier dans mon passé, mentalement parlant
Je souriais à Antoine, je crois que j’étais contente de le revoir, il avait été le premier garçon avec qui j’avais couché donc c’était quand même important. Et puis au lycée je n’avais eu que lui. Il y avait pas mal de garçon qui me draguait car j’étais mignonne mais moi j’étais difficile, je voulais un garçon mignon et intelligent pour être à mes côtés et finalement j’avais fini avec Antoine, qui était très beau. A l’époque j’étais encore innocente, oui, j’étais très intelligente et je pensais que ma vie serait très belle, que j’allais rester en France. Et puis il y avait eu la mort de ma petite sœur, je ne supportais pas de rester dans la maison de mon enfance. J’avais tout vendu et nous nous étions installés dans un appartement de trois pièces à Brisebane. J’avais commencé mes études de médecine. Notre séparation d’avec Antoine était liée à ça et j’étais surprise qu’il ne s’en rappelle pas. « Tu sais bien que quand mes parents sont décédés je suis venue ici avec ma petite sœur… ». Il avait connu ma petite sœur forcément car il était allait chez moi, enfin il avait vu mes parents aussi. Oui, c’était mon amoureux quand j’étais jeune, et tout le monde pensait que ce serait le grand amour, premier et dernier mais ce n’était pas le cas. En même temps je me rendais compte maintenant que j’étais amoureuse de Grayson que je n’étais pas vraiment comptable avec Antoine, sinon peut être que de nous revoir me ferait quelque chose. Bien sûr que j’avais un sentiment étrange en le voyant mais ce n’était pas de l’excitation plus de la nostalgie. « J’ai acheté un petit appartement, un trois pièces pour ma sœur et moi. J’ai commencé mes études de médecine. J’ai redoublé l’année dernière, oui moi j’ai redoublé, quel comble n’est ce pas…Je fais aussi beaucoup de petit boulot en dehors de médecine, des photos de mannequinats, je fais un peu de service aussi…Bref, beaucoup de choses… ». Moi je ne savais pas ce qu’il faisait, ce qu’il était devenu. Il avait du faire quelque chose de sa vie car c’était quelqu’un d’intelligent quand nous étions au lycée. Je prenais donc mon courage à deux mains afin de lui demander gentiment : « Et toi alors, qu’est tu devenus depuis tout ce temps ? ». Bon apparemment il m’avait rejoint à Brisbane mais je ne comprenais pas qu’il ne m’avait pas dit qu’il était là.
Du fait que je n’ai pas été en mauvais terme avec elle, je suis vraiment très heureux de la revoir ici et à ce que je vois d’ailleurs elle est toujours aussi belle. De plus elle restait ma première petite copine vraiment sérieuse. Je ne peux certes pas dire que j’étais amoureux d’elle car nous étions tous simplement trop jeune pour ressentir cela, mais une chose est sûre, elle compte toujours un peu pour moi car elle n’est pas une inconnue. J’ai toujours eu des filles qui me courraient après si je puis dire, mais aucune ne me plaisaient réellement avant et la seule qui a retenu mon attention était Masha, car elle avait un truc en plus que je ne saurais expliquer en fait.
En revanche, je m’en voulais énormément de ne pas m’être rappeler de la réelle raison de notre rupture et de son départ. J’avais oublié comme un con la mort de ses deux parents, et pour cela je voulais me mettre des coups car la pauvre était dans l’obligation de me reparler de cet évènement toujours douloureux pour elle. D’ailleurs c’est une raison de notre bonne entente malgré notre rupture, c’est que tout simplement nous ne pouvons pas que ce soit elle ou moi continuer notre vie de couple. Moi ayant perdu mon frère et elle ses parents, c’était trop pour nous …
- Je n’ai pas réfléchi Masha, je suis désolé. J’ai parlé avant de penser à comment nous nous sommes quittés. Pour dire vrai sur le coup ton visage me rappelait quelque chose, mais je ne me rappelai plus de ton nom … Disons que cela me rappelle une période de ma vie que je voudrais bien oublier …
Je me rappelle maintenant de tous ces bons moments passés à ses côtés que ce soit chez moi ou chez elle, et je me souviens aussi de sa petite sœur qui aujourd’hui doit avoir bien grandi elle aussi. Si j’ai de bons souvenir, elle doit être étudiante aujourd’hui. En revanche j’avais vraiment oublié qu’elle avait déménagé ici, parce que dans ce cas j’aurais sauté sur l’occasion pour la revoir depuis tout ce temps. Mais à croire que le destin fait bien les choses puisque je la recroise par hasard. Bizarrement je ne ressens pas mon cœur s’emballer ni même mes tripes agir bizarrement et se tordre comme cela me faisait avec Cassandra … certainement car Masha c’est du passé et ça n’a jamais été aussi fort qu’avec Cassandra. - Ah c’est super tu as une belle vie aujourd’hui j’espère pour toi, parce que tu le mérites ! Quoi je rêve ! Genre toi là avec ta grosse tête tu vas me faire croire que tu as redoublé ! Après si c’est le cas, médecine c’est dur vraiment alors c’est pas vraiment un échec valable ! Oh ça ne me surprends pas de toi … tu as toujours été très débrouillarde et pour le mannequinat pas plus puisque tu es toujours aussi mignonne que dans mes souvenirs. Un peu plus féminine maintenant … les photos doivent bien rendre
Je lui souriais de bonne foi pensant réellement chaque mots prononcé. A vrai dire je n’ai jamais été du genre menteur alors je me doute qu’elle sait que si je le lui dis c’est que je le pense vraiment. Par la suite elle me demande ce que moi ce que je suis devenu.
- Et bien après avoir eu mon diplôme de droit, j’ai voulu quitter la France ne supportant plus que mon père me demande constamment de reprendre l’entreprise familiale après la mort de Jake … mais je n’avais pas d’offre concrète de l’extérieur alors j’ai simplement travaillé à Paris, et il y a de cela quelques mois, quatre pour être précis j’ai reçu une demande d’une société financière australienne et j’ai foncé immédiatement. Et voilà je me retrouve à Brisbane. Sinon je vis dans un bel appartement à Pine Rivers non loin du bureau et à part ça bah la petite vie tranquille je te dirais ! Je sors, je m’amuse et je rencontre des nouvelles personnes, ou alors j’en croise des anciennes comme tu viens de remarquer
Je rigola doucement à mon commentaire et je lui souriais toujours en posant ma main sur son épaule puis une idée me vint en tête immédiatement et je m’empressa alors de lui en faire part
- D’ailleurs, pourquoi ne viendrais tu pas le visiter, et boire un coup à la maison là ? En plus ça me ferait plaisir
Je lui avais rappelé tout, j’avais l’impression qu’il ne se rappelait plus de rien, comme si il avait tout oublié. Je ne sais pas pourquoi. Je me rappelais très bien de mon premier amour de mon côté alors pourquoi lui il ne se rappelait de rien. C’était ma première relation de couple, ma première relation tout court donc il se devait de s’en rappeler. Pour moi c’était logique mais apparemment nous n’avions pas tous la même logique. Lui ne se rappelait pas du décès de mes parents, pas même de mon prénom. Je finissais par me dire que ma malchance avec les garçons ne datait pas d’hier. Je savais qu’il avait perdu son frère et à une époque je pensais que tout cela pouvait nous rapprocher, aujourd’hui je savais que non. Tout cela nous avait définitivement éloignés, nous étions trop jeunes pour vivre chacun trop de drame de notre côté et sans doute pas assez amoureux : « Moi je me rappelle de tout ce qui c’est passé entre nous, on dit que le premier amour ne s’oublie pas, n’est ce pas …Je ne t’ai pas oublié… ». Ce n’était pas une déclaration, pas du tout car depuis Grayson avait fait une place trop importante dans ma vie pour que je puisse penser à un autre garçon mais je me souvenais du passé, voilà tout. Il me disait par la suite que j’avais une belle vie, mais j’hochais négativement la tête. Non, pour moi les choses n’étaient pas si belles. Si j’avais Grayson, si j’étais médecin et pas toujours en conflit avec ma sœur alors oui tout irait bien mais là. Non, ce n’était pas le cas et je ne souhaitais pas lui mentir d’ailleurs, il devait connaitre la vérité : « Pourtant oui j’ai redoublé à cause d’un homme que j’aimais et qui m’a laissé seule et sans nouvelle. Et puis tu sais si c’est difficile Oxanna ma petite sœur et moi nous ne nous entendons plus très bien…Je dois m’occuper d’elle seule. Je n’ai pas beaucoup d’argent, je dois beaucoup travailler. J’espère que les études vont bien se finir, que je vais être médecin, soigner des gens et voilà… ». Il me parle ensuite de sa carrière, il a fait du droit, je suppose alors qu’il est devenu avocat, il n’a pas voulu suivre le chemin tout tracé de son père et il a préféré déménagé. C’est un pari courageux et audacieux. Je souris avant de lui répondre : « C’est bien d’avoir choisi ton pauvre chemin, ta pauvre destiné. Et félicitations pour ton appartement. Tu as trouvé quelqu’un ici ? ». Oui, peut être que tout le monde n’a pas cette malédiction amoureuse. J’espère qu’il a trouvé une fille bien pour lui, qu’il n’est pas à courir comme moi après le grand amour en ne sachant pas si je finirais par être vraiment en couple avec Grayson. Je souris quand il m’invite chez lui, ça pourrait être une bonne idée, pourquoi pas. « Oui, avec plaisir, tu pourrais aussi venir dans mon appartement, c’est un F3, pas si luxueux que ça mais après avoir vendu la ferme de mes parents je n’avais pas tant d’argent que ça… ».
Je me sens relativement mal à l’aise de mes maladresses en ce qui concerne Masha car je ne me suis pas souvenu de ce qu’elle a vécu et je sais qu’au fond ça l’a blessé énormément. De plus ce n’est pas que je n’ai pas voulu mais ça remonte tellement que je n’ai pas eu la présence d’esprit de la regarder avec insistance afin de la reconnaitre. C’est bête à dire mais c’est comme ça et puis il y a tellement de chose dans ma vie qui me prenne la tête que je ne sais plus ou j’en suis ni même comment je m’appelle limite. Ce n’est pas qu’elle ne m’a pas marqué, parce que ce n’est pas le cas mais c’est juste que j’étais fortement attaché à elle. De là à en être amoureux je ne sais pas car nous étions jeune et qu’est ce que l’amour lorsqu’on a vingt ans ? De plus avant elle il y avait d’autre filles mais c’est la première pour qui j’ai ressenti un truc en plus. A cette époque je pensais que c’était de l’amour, mais ça ne n’en était pas. Et je pense que si je l’aurais revu avant d’avoir rencontré Cassandra je me serais souvenu d’elle, mais ce que j’ai vécu avec la belle brune était tellement fort que tout de suite les sentiments que j’avais pour Masha on comme qui dirait … disparu … -Masha je ne t’ai pas oublié … ne dis pas ça s’il te plait et je n’ai pas oublié ce que l’on a vécu toi et moi ensemble. Je te remercie de m’avoir fait vivre ses choses mais j’ai simplement eu un trou parce que je pensais à autre chose …
Ou plutôt quelqu’un d’autre mais je ne sais pas si c’est une bonne chose de lui parler de Cassandra maintenant. Enfin elle ne m’a pas dit si elle avait quelqu’un dans sa vie et son discours sonne un peu comme une déception que je ne me souvienne de rien sur le moment. Je ne dis pas qu’elle me fait une déclaration mais je me pose des questions tout de même à ce propos. J’espère pour elle qu’il n’y a rien car je ne voudrais pas la décevoir de nouveau. Pour changer de sujet je lui demande si elle a une belle vie et je suis déçu lorsque je la vois bouger la tête de gauche à droite. Elle m’explique les causes de son redoublement et je suis soulagé de savoir qu’elle aime un autre homme qui l’a lâché. Bien sûr qu’elle est sublime comme femme, mais elle n’est pas pour moi je pense sinon nous serions ensemble. Tout ce qu’elle me dit me chagrine car sous ses airs de bimbo, c’est une femme extraordinaire et simple. Sa plastique n’allant pas avec son mental.
-Je vois c’est dommage d’avoir échoué à cause d’un homme, mais te connaissant tu t’es relevée et t’as serré les dents sans te plaindre comme tu le fais tout le temps … Et pour ta sœur, laisse passer Masha, laisse le temps. Elle est dans sa période adolescente rebelle. Plus tard elle s’en rendra compte et ça s’arrangera. Crois moi sur parole, ne gâchez pas ce lien car quand on le perd, on est plus pareil et le vide s’installe … Pour ce qui est de ton soucis financier, j’ai peut être quelque chose à te proposer et je t’en prie accepte. Mon boss m’a offert en guise de treizième mois un appartement à ses frais pour la totalité. Va vivre dedans avec ta sœur et ça sera une dépense en moins à ton actif et tu vivras un peu mieux. S’il te plait fait le … pas pour moi mais pour toi
Je pose ma main sur la sienne et je la serre avant de l’amener jusque mes lèvres et de lui donner un baiser. Je lui parle à mon tour de moi en espérant qu’elle va accepter car elle se bute déjà suffisamment au travail comme ça. Je sais qu’elle aime ne rien devoir à personne mais c’est avec plaisir que je fais ça alors je ne souhaite qu’une seule chose : qu’elle accepte
-Merci mais c’est plus facile d’acquérir des biens lorsque la paye suit aussi. Trouver quelqu’un ? Non pas encore … mais j’ai rencontré quelqu’un et je ne sais pas mais je sens que c’est autre chose. C’est bizarre j’ai jamais ressenti ça. Et toi depuis cet homme qui t’as laissé tu as retrouvé quelqu’un ? Une femme comme toi doit bien avoir beaucoup de demande
Je rigole doucement car c’est vrai que lorsque j’étais avec elle, il y avait un tas de vautour qui tournaient autour d’elle ou alors elle recevait des textos bizarres d’inconnus qui lui déclaraient sa flamme. Je l’invite chez moi et elle me sourit en acceptant -Suis moi on va à la voiture dans ce cas parce que j’habite pas du tout ici. Et je viendrais dans ton appartement quand ce sera celui à Pine Rivers totalement aménagé, déjà meublé. Vois ça comme un cadeau d’anniversaire
Je lui souris avant de faire un clin d’œil et je dépose même un baiser sur sa joue pour lui faire part de ma bonne volonté avant de partir en direction de la voiture pour pouvoir rentrer et lui faire visiter mon appartement. Je me retourne et je passe mon bras derrière ses épaules et je la rapproche de moi -D’ailleurs on pourra visiter ton futur appartement, c’est non loin de chez moi
J’ai du mal à comprendre, oui, qu’il ne se rappelle pas de moi, qu’il ait fait un total black out sur notre histoire. Non je n’ai plus de sentiments pour lui, non je ne veux pas de déclaration de sa part. Je veux juste qu’il me dise que non, tout ce qu’on a vécu il ne l’a pas rayé de sa mémoire comme si c’était quelque chose d’horrible. Il essaie de s’excuser mais je dois avouer que je suis un peu vexée. Pour une fille être oubliée je crois que c’est toujours vexant. J’essaie de lui répondre gentiment : « Bon d’accord… ». Mais il doit bien voir que je boude, que je n’ai pas été traité comme je l’aurais voulu. J’aurais voulu qu’il parle de nos souvenirs communs et qu’on s’en rappelle tous les deux bon, tant pis. Il me parle alors de ma sœur en me disant de ne pas baisser les bras et ensuite il veut me faire profiter d’un appartement qu’il a. Maintenant tout va mieux et je me vois mal accepter cette offre, c’est beaucoup trop pour moi. Et puis j’aime mon appartement, j’ai une chambre, ma sœur à une chambre alors la superficie suffit amplement non ? Je lui réponds alors gentiment : « Antoine, j’ai acheté cet appartement je l’aime bien…J’y ai toutes mes affaires, nous avons assez de place. Je te remercie beaucoup pour cette proposition et si j’ai un souci je te le dis, d’accord. ». Si j’étais vraiment dans la merde je l’appellerais mais maintenant j’avais un salaire tous les mois, ma sœur aussi travaillait pour avoir un peu d’argent de poche. Mais je faisais en sorte qu’elle puisse réussir à faire ses devoirs et tout, elle travaillait que le samedi après midi, c’est tout. Je souris quand il me dit qu’il a trouvé quelqu’un et que c’est différent d’avec les autres jeunes femmes, il continue ensuite de me parler de Grayson, c’est compliqué entre nous mais à lui, je peux tout lui dire : « C’est peut être que c’est la bonne. Et non…J’ai eu des propositions mais moi, je ne veux personne d’autre. Il est revenu après un an d’absence, m’avouant ses sentiments. Je voulais le rendre jaloux alors je lui ai dit que je sortais avec un autre homme. Du coup je suis embourbé dans ce mensonge maintenant...Il me pense avec un autre. Moi je l’aime. Voilà… ». Oui, une situation bien complexe que je viens de résumer en quelques points. Je souris et je le suis jusque dans sa voiture, il me dit qu’il veut aller dans mon appartement quand j’aurais emménagé mais ce n’est pas ce que je voulais. Je voulais rester chez moi, c’était ce qui me restait et j’avais tout mes repères, il insistait mais je ne changerais pas d’avis : « Merci mais je n’ai pas besoin d’un appartement Antoine même si c’est gentil, j’ai déjà l’appartement dont j’ai besoin. ». Je ne voulais vraiment pas le vexer mais je n’allais pas déménager pour lui plaire.
Je n’ai pas envie que Masha se méprenne sur ce qu’il se passe vraiment. Je ne l’ai pas oublié du tout bien au contraire. Enfin je ne pense pas à elle tous les jours mais à un moment je me suis posé certaines questions sur certains choix que j’ai fait dans ma vie et notre relation est revenu sur le tapis, je me suis demandé si j’ai eu raison de la laisser filer loin de Paris. Il s’avère que oui, mais voilà je ne l’ai vraiment pas oublié, et je sens qu’elle ne me croit pas vraiment et qu’elle est en plus ça vexée chose que je ne voulais pas. Je m’approche d’elle et je pose ma main sur sa joue afin de la caresser -Masha ne boude pas … tu sais très bien que je ne peux pas t’oublier avec ce qui s’est passé entre nous. Tu as été ma première vraie belle relation … Je t’ai aimé …
Je lui donne un petit baiser sur la joue et je me recule. Je l’ai aimé oui mais pas de la façon de la même façon qu’avec Cassandra bien que je ne sais pas si j’en suis amoureux. Enfin mon esprit est perturbé et je ne pense pas qu’il faut que je pense à Cassandra maintenant. Je pensais en revanche que lui proposer un appartement allait lui faire plaisir puisque ça lui permettrait de ne pas se perdre sous les dépenses mais elle n’en veut pas malheureusement. Après je lui donne juste des solutions et elle en fait ce qu’elle veut. J’hoche doucement la tête -Oui tu fais comme tu le sens il y a pas de problème. De toute façon si tu as besoin d’aide pour quoique ce soit je suis là pour toi … que ce soit pour parler ou autre … hésite pas. Tiens note ton numéro si tu veux
Je la laisse noter son numéro car je me doute qu’elle a dû changer de numéro depuis le temps et si ça n’est pas le cas, ça l’est pour moi alors au moins elle ne pourra pas penser une fois de plus que je l’ai oublié. Après cette petite parenthèse on en vient à parler de nos vies sentimentales et comme je sais qu’il n’y a plus rien pour elle de mon côté et qu’elle ne ressent plus rien pour moi, je me permets de lui parler de Cassandra ou plutôt de comment elle me rend. Elle me parle à son tour de l’homme qu’elle aime de la bêtise qu’elle a faite pour le rendre jaloux.
-Peut être oui … on verra bien. Tu as fait la bonne vieille technique à ce que je vois, mais c’est pourtant si simple Masha … dis lui la vérité et il ne t’en voudra pas. Tu mérites d’être heureuse avec un homme alors ne te prives pas de ça
On avance jusque la voiture et je la laisse rentrer. Avant de partir je lui propose une dernière fois pour l’appartement car je veux son confort et qu’elle vive bien mais elle refuse de nouveau. C’est une tête brulée et quand elle a quelque chose dans la tête ce n’est pas possible de le lui enlever.
-Très bien alors on ira simplement chez moi
Je lui souris avant de partir de la place de parking et de partir en direction de l’appartement. Une bonne dizaine de minutes plus tard je me retrouve devant la porte de l’appartement avec Masha derrière moi. J’ouvre la porte et m’écarte pour la laisser rentrer et j’emboite le pas
-Voilà bienvenue dans mon petit chez moi !
Je la laisse visiter un peu comme si elle était chez elle et ça ne me dérange pas le moins du monde car j’ai confiance en elle et je ne vois pas ce qu’elle pourrait de faire de mal de toute manière. Je vais pour ma part à la cuisine et je m’accoude sur le bar en regardant la jolie brune
-Tu veux boire quoi ? J’ai un peu de tout. Du champagne peut être pour fêter nos retrouvailles ? En tout cas ça me fait vraiment mais vraiment plaisir de te revoir ici et il faudra qu’on se voit plus souvent
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