| We've been missing each other. # Myrddas |
| | (#)Dim 6 Mar 2016 - 20:10 | |
| WE’VE BEEN MISSING EACH OTHER. — — MYRDDIN & THOMAS Cette ballade à la plage s’est plutôt mal terminée. Je ne vais pas plaindre, j’ai pu me défouler sur quelqu’un qui le méritait. Je n’ai absolument aucun remords à en être venu aux poings. Je sais que la violence ne résout pas tout, mais putain ce que ça fait du bien. J’étais déjà sur les nerfs à cause des révélations de Nathan. Je m’en voulais à moi-même pour ne pas avoir été présent, et à Daniel pour être mort avant que j’ai eu le temps de lui faire regretter tout le mal qu’il a fait à mon Nathan. Intérieurement donc, je me sens parfaitement bien, serein.
Pourtant, je suis à l’hôpital. Ce connard m’a touché en plusieurs endroits, mais rien de très grave. Enfin c’est ce que je croyais. Nath’ a en tout cas fortement insisté pour que je vois quelqu’un immédiatement. J’ai d’abord refusé avec ardeur, l’adrénaline encore présente me cachait la douleur. Par bonté de cœur, je lui ai promis que j’irais le lendemain, mais les urgences de Brisbane n’ont pas eu à attendre aussi longtemps pour me rencontrer. A peine une minute après avoir pris la direction du retour, j’ai failli m’évanouir. Pris de vertiges, une crise d’angoisse a pointé le bout de son nez en prenant soin de me rappeler de mon état après l’agression. C’est à ce moment que j’ai pris conscience de toute la douleur dans mon corps. Les côtes, la crâne, le nez, la mâchoire... Je crois avoir bien rendu la pareille à ce connard, de toute façon.
Au final je ne sais pas vraiment comment je suis arrivé à l’hôpital, simplement que je m’y suis réveillé ce matin, dans un état proche de la gueule de bois. Soins intensifs d’après le bip bip. On m’a vraisemblablement shooté et soigné. L’infirmière qui passa fit venir un docteur. Nathan était là, mais dû partir pour son boulot. Au final, il n’y avait plus lieu de s’inquiéter, comme nous l’expliqua le médecin. J’étais certain de ne pas me souvenir de grand-chose, alors heureusement que Nathan est resté au moins pour ça. Disons que je n’arrive pas bien à faire la relation entre tous les propos du médecin, c’est un brin confus. D’après lui, j’ai les côtes fêlées d’une bien belle façon, peut-être une de cassée, mon nez a pris un sacré coup mais ne devrait pas être cassé, mais les diverses hématomes ont l’air sans danger. Il faudra cependant que je passe quelques examens pour préciser tout cela, et encore d’autres pour m’assurer que tout va bien au niveau de mon cerveau. Avec mon passif, il a besoin d’être sûr. C’est ce qui m’inquiète surtout, mais je n’ai pas bien le temps d’y penser entre la fatigue, les antidouleurs, et quelques examens en fin de journée. Une chose est sûre, je ne sortirais pas rapidement de là, et ça me désole profondément.
Epuisé en cette première journée, j’ai surtout dormi beaucoup. Nathan est venu me tenir compagnie, et voulait même rester dormir une autre nuit, mais je l’ai renvoyé à la maison. Les infirmières m’ont aidé aussi. Aujourd’hui, il est passé ce matin, mais n’a pas pu rester longtemps en raison d’une autre radio que l’on me faisait passer. Il m’a assuré qu’il repasserait le soir. Adorable la façon dont il s’inquiète mais ça commence à me saouler aussi. J’ai l’impression d’être de retour plusieurs mois en arrière, et je n’ai vraiment pas besoin de ça. Mon état est déjà assez chiant comme ça. Mon cerveau a parfois du mal à connecter, à se rappeler de ce qu’on me dit, à comprendre ne serait-ce que ce que l’on me dit. C’est l’horreur.
En revenant dans mon lit après cet examen, je projette de dormir encore, bien que je sois plus alerte qu’avant. Difficile de faire pire, en même temps. L’infirmière, très gentille, pense à tirer les rideaux pour m’accorder un peu de pénombre avant de me souhaiter un bon repos et de partir. Mon dieu. Parfait. Enfin ça sera parfait lorsqu’on m’aura enlevé ces perfusions. Pas comme si elle me gênait – avec les drogues qu’on m’a donné je sens pas grand-chose –, mais rien que l’idée... Bref. Et puis ce bip à la con. Va falloir faire avec ce moniteur de toute façon.
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| | | | (#)Dim 6 Mar 2016 - 20:56 | |
| 1 mois. Voilà le temps qui est passé depuis la naissance de ma petite Clara. Un mois que je sacrifie ma vie pour la sienne. Un mois que la survie de ma fille dépends des bons soins des infirmiers et de cette couveuse. Un mois que je sais qu'elle gardera toute sa vie des séquelles de cette naissance prématurée. Mais aujourd'hui c'est le premier jour où j'ai put la pendre dans mes bras. Avec une douceur extrême, tant elle est petite, je l'ai prise des mains sensuelle de l'infirmière qui l'a sorti de la couveuse sous mes yeux critiques. Assis dans le fauteuil, j'ai allongé ma fille sur mon torse et j'ai sourit. Un sourire qui n'avais plus sa place sur mon visage depuis un mois. Un sourire qui ne me quitte pas, même lorsque j'ai dût la reposer à sa place. J'ai passé dix minutes avec ma fille, seul dans la pièce. Il n'y avait que nous deux et j'ai, pour la pemière fois, ressenti une paix qui je ne connaissais plus.
Il est 11h30 lorsque je dis au revoir à l'infirmière de garde. Cette après midi c'est au tour d'Ida de garder le chevet de notre fille et je suis certain qu'elle se fera une joie de la prendre à nouveau sur elle. Encore faut-il que les infirmière le lui permettent. J'ai rendez-vous avec ma femme à 12h15 dans la caféteria afin que nous nous échangions les informations concernant Clara autour d'un café. C'est malheureux à dire, mais notre relation se résume à ça : des discussions partant sur notre fille, son évolution et … voilà. Le soir, Ida travail et je m'occupe d'Alexander. Nous allons nous couché à des heures séparées. Le lendemain je me lève tôt et part aux premières heures à l'hôpital. Et ainsi de suite. Une routine qui est entrain de tuer notre couple. Mais je me dit que ce n'est que pour un certain temps.
Dans tous les cas, en attendant ma femme, je décide de passer encore dans le service où travail Liv. Elle m'en veut surement encore beaucoup en ce qui concerne mon aveux, mais elle sait que je suis un homme droit qui ne recommencera jamais une connerie de ce genre. J'essaie donc tant bien que mal de renouer avec mon ex belle sœur qui s'apparente bien plus à une amie qu'autre chose. Au final, je n'atteins pas le service de pédiatrie car j'entends, dans une discussions entre deux personnes, parler de Myrddin qui se trouverait dans une des chambres de soins intensifs. Ni une, ni deux, je me tourne vers elles et les fixe assez longtemps pour qu'elles réagissent et se tournent vers moi.
« Myrddin … ? Myrddin Owens ? » demandais-je rapidement, dans un souffle. L'une n'a que le temps de rapidement hocher la tête, que je suis déjà parti en grande enjambée vers les soins intensifs. Là je me présente à l'accueil, demande la chambre de l'amour de ma vie. Mais l'accès n'étant autorisé qu'à la famille, je me présente comme étant son grand frère. Je crois que j'arrive assez bien à jouer la comédie, car l'infirmière me laisse entrer, m'indiquant la chambre 12, lit à la fenêtre.
J'y entre, mais m'immobilise en voyant le rideau tirer. J'hésite un instant, mais fini par m'avancer vers le lit. Discrètement, mais pas trop pour ne pas l'effrayer, je contourne le rideau et me place au pied du lit. Et là, mon cœur manque un battement. Je reconnaîtrais cette tignasse entre mille, je pense. « Myrddin …. ?» soufflais-je. En le voyant remuer, je m'avance et me place en face de lui. « Putain ...» maurmurrais-je en le voyant, lui et son visage marqué par des hématomes surement plus impressionnant qu'ils ne le sont réellement. « Qu'est-ce que … ? Qu'est-ce qui s'est passé ? » demandais-je rapidement en tirant une chaise pour m'installer devant lui. Je me rend compte maintenant que nous ne nous sommes plus vu non plus depuis un mois. Sans pour autant que nous ayons perdu le contact. Je lui ai toujours envoyé au moins un sms par jour pour prendre de ses nouvelles, sans pour autant avoir le courage de lui expliquer pourquoi j'étais tellement occuper pour qu'on ne puisse plus se voir. |
| | | | (#)Dim 6 Mar 2016 - 21:43 | |
| WE’VE BEEN MISSING EACH OTHER. — — MYRDDIN & THOMAS Je n’ai pas envie de passer à nouveau de trop nombreuses et trop longues journées à l’hôpital, mais j’y suis présentement obligé. On verra dans quelques jours, lorsque l’on me sortira des soins intensifs et que je me sentirais mieux, si je peux rentrer chez moi. Mais pour l’instant c’est hors de question. Je crois que je n’atteindrais même pas l’appartement en vie si je venais à sortir maintenant. Je ne sais même pas si j’arriverais à tenir debout, c’est dire. Au moins l’infirmière est très gentille, c’est déjà ça. Et puis je ne ressens pas cette pitié envers moi que je ressentais lorsque je suis sorti du coma. C’est sans aucun doute ce dernier paramètre qui me fait paraître les futures journées à l’hôpital plus agréables.
Après une radio pour mes côtes (ou je ne sais même pas quel examen) je suis reconduit jusqu’à ma chambre. J’ai un peu l’impression d’être bourré, à un stade où tu ne te souviens même pas de ce qui s’est passé y’a deux minutes, ou ta conscience ne revient que de temps en temps. Un docteur, un couloir, des lumières, des voix, puis mon lit, c’est à peu près ce qui est resté dans ma mémoire. Ce n’est pas comme si j’en avais quelque chose à faire, mais cela me rappelle trop ce qui s’est passé après mon réveil, ces pertes de mémoire dignes d’Alzheimer. J’avais réussi à récupérer à ce niveau-là, mais les coups de ce connard ont été traîtres. J’essaie de l’éliminer vite fait de mon esprit, et parvient finalement à tomber dans un sommeil léger. Je n’ai jamais autant dormir que depuis que je suis à l’hôpital. Je comptais bien faire durer cette sieste jusqu’au repas du midi, mais la conscience d’un mouvement me tire de ce sommeil. Puis on prononce mon prénom. Au début je crois rêver, mais lorsque la personne reprend la parole, je me rends compte que c’est belle et bien Tom.
J’ouvre un œil difficilement et tourne lentement la tête vers lui, pour le voir, là, au pied du lit. Après un mois, il faut que je vienne à l’hôpital pour le revoir, c’est presque du n’importe quoi. Nous avons échangé quelques sms, au moins un chacun par jour, presque comme pour s’assurer que l’autre est bien en vie. Il m’a terriblement manqué, mais comprenant instinctivement que ce qui lui prenait tout son temps était grave, je n’ai rien dit. Si je veux garder un semblant de relation avec lui, je suis condamné à faire des efforts surhumains. C’est marrant, mais je sens un sourire sur mes lèvres. Faible mais bien présent, alors qu’il n’a pas vraiment lieu d’être. Je referme un instant les yeux, tentant de sortir totalement de cet état de veille, puis repose mon attention sur Thomas, qui s’installe sur un siège en me demandant ce qu’il s’est passé.
— Baston, dis-je en haussant vaguement les épaules. Je marque une pause avant de reprendre. Je n’ai pas beaucoup parlé aujourd’hui, et j’ai l’impression que ma voix est un peu faible et défaillante. Un connard, il a fait chier Nathan, homophobe, j’lui ai pété la gueule aussi bien qu’il a amoché la mienne, lançais-je cette fois-ci avec une pointe d’amusement, pour détendre l’atmosphère.
En vérité, si je n’avais pas cet antécédent merdique, je serais dans un état moins pire, mais ça, il n’a pas à le savoir. Il doit s'inquiéter pourtant, je dois avoir une tête à faire peur.
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| | | | (#)Dim 6 Mar 2016 - 21:52 | |
| Un mois sans voir Myrddin et je le vois ici, à l'hôpital. N'est-ce pas horrible comme nouvelle rencontre ? J'aurais tellement préférer le revoir au parc, sur notre banc habituel,. Comme toutes ces dernières fois. ou mieux, dans un lit. L'observer et le caresser de cette façon sensuelle dont seul nous détenons le secret. Mais si on y réfléchis bien, toutes les dernières fois ne se sont jamais bien finies. Entre notre dispute et le fais que j'ai été obligé de partir d'urgence à cause de la naissance de Clara... peut-être qu'ici, l'entourage de l'hôpital nous sera bénéfique ? Je n'en sais rien. J'espère en tout cas. Mais tout ce qui m'importe en ce moment même c'est de savoir ce qui s'est passé, pourquoi Myrddin se retrouve ici et surtout dans cet état ! La paix que j'ai ressentie au moment de porter ma fille s'est totalement volatilisée en voyant Myrddin ici, dans ce lit. Ce qu'il m'explique ne me rassure pas. Pas le moins du monde.
Il s'est fait agressé à cause d'un homophobe qui s'en prenait à Nathan. Je me recule contre le dossier de ma chaise en soupirer. Les homophobes existent donc encore ? Ils n'ont pas été réduit à néant ces enfoiré ? Je pince les lèvres et secoue la tête, m'autorisant tout de même un petit sourire en voyant celui de Myrddin lorsqu'il me dit qu'il s'est fait, je cite « autant cassé la gueule qu'il a cassé celle de l'autre ». « Toujours là pour sauver les autres » soufflais-je en secouant doucement la tête. « C'est pas croyable » même si Myrddin veut détendre l'atmosphère, je ne peux pas trop le suivre là-dedans, moi. Enfin, j’essaie tout de même de ne pas me montrer beaucoup trop inquiet.
« et les médecins ? Ils ont dit quoi ?» demandais-je « Mais surtout … c'est qui ce mec ? Pourquoi il vous a agressé ?» je fixe mon regard dans celui de mon ancien amant « Et Nathan ça va ?» demandais-je ensuite avant de soupirer « Putain c'est pas croyable cette histoire, sérieux ...» je me passe une main dans les cheveux « Vous allez faire quelque chose ? Genre... appeler la police ou quoique ce soit ? Faut lui coller un procès au cul à cet enfoiré ! Tu sais qui s'est ? Nathan le connaît ? Faut pas laisser passer ça !» m'indignais-je ensuite. Non sérieusement, il ne faut pas que ce connard sen sorte. Pas après ce qu'il a fait à mon Myrddin. Pas en connaissant le passer de mon anglais chéri. |
| | | | (#)Dim 6 Mar 2016 - 22:19 | |
| WE’VE BEEN MISSING EACH OTHER. — — MYRDDIN & THOMAS J’aurais tellement voulu le revoir dans d’autres circonstances que celles-ci. Un hôpital c’est plutôt glauque, surtout lorsque l’un des deux protagonistes est allongé dans un lit, branché à un moniteur qui rend compte de ses rythmes cardiaque et respiratoire. Ceux-ci n’ont pas bougés, ont peut-être été un peu accélérés par mon réveil, mais ça s’arrête là. Je ne peux pourtant m’empêcher de sourire lorsque je vois Thomas face à moi. Il a dû me dire qu’il était à l’hôpital, et j’ai dû oublier. Ou alors il ne m’a rien dit, ce qui ne m’étonnerait pas non plus. Je n’arrive pas à faire la relation entre les deux, mis à part si sa cheville est impliquée. Dans les sms que l’on s’envoyait, il restait plus que concis. Je m’en fiche, dans tous les cas j’aurais voulu le retrouver sur notre banc, comme d’habitude. Durant le court instant où je referme les yeux, je revois ce parc. Ça me fait un peu de bien, rien que de penser à cet endroit. C’est drôle.
Lorsque je regarde de nouveau Tom, il est assis sur une chaise et me demande les raisons de ma gueule cassée. Je lui explique rapidement que c’était une bagarre, je lui explique un peu pourquoi on en est venu aux mains, et je lui explique aussi que le crétin s’en est tiré aussi mal que moi. Je frime un peu, ça détend l’atmosphère il me semble, mais Thomas n’est vraiment pas réceptif. Je devine son inquiétude, quelque chose de profond, de sincère. Putain je l’aime. Je ne peux m’empêcher de garder ce léger sourire en le regardant. Je me sens vraiment mieux. S’il restait, je sais que mon sommeil serait réparateur sans avoir besoin de ces drogues médicales.
Thomas fait remarquer que je suis toujours là pour sauver les autres et encore une fois je souris. Quel don il a. C’est marrant comment je passe d’un sujet à l’autre. C’est marrant comment je n’arrive pas à tenir sur un seul truc. J’essaie d’écouter Tom, j’aurais voulu lui dire que c’était pour Nathan, mais j’ai oublié. Ou je n’ai pas eu la force, je sais pas. Je n’ai pas jugé que ce fût assez important pour le formuler. Tant pis. Il rattaque sur ce que les médecins ont dit, sur le coup je prends sur moi pour le couper avant qu’il n’embraye sur autre chose. Après je vais totalement me perdre et je ne me rappellerais plus de cette première question, ni même de la suivante. Il ne se rend surement pas compte qu’il me faut plus de concentration pour suivre une discussion normale, qui peut aller vite et aborder plusieurs choses. Au pire je ferais passer ça pour de la fatigue et les effets secondaires des médicaments qu’on me donne.
— Les bleus qu’tu vois sont pas graves, après ils font des examens pour être sûrs... Côtes et nez, normalement pas d’casse, mais on sait jamais.
Oh que non je n’irais pas plus loin. Ensuite Thomas s’emballe. Il demande qui est ce crétin et pourquoi il s’en est pris à nous, puis s’inquiète de l’état de Nathan. A ce niveau-là j’hoche simplement la tête. Et le laisse continuer sur sa lancée. Je le sens un peu nerveux et tendu à présent. Il s’emporte. Il peine à croire à cette histoire et demande ce que nous allons faire ensuite. Thomas pense que nous devrions appeler la police et carrément porter plainte, le poursuivre en justice et lui faire payer une bonne fois pour tout ce qu’il nous a fait. Il se renseigne encore une fois sur ce type, si Nathan le connaît, si... Je suis plus. Je fronce légèrement les sourcils, ferme les yeux, et secoue doucement la tête.
— Att- Doucement Tom, ralenti... soufflais-je, avant de passer une main sur mon front. Elle tremble, manquait plus que ça. Je croyais que ça, au moins, ça allait putain ! Le remarquant, je sers les dents et repose vivement le poing sur mon drap, serrant ce dernier. Je pousse un soupir, et me recale un peu sur mon oreiller. On verra plus tard, j’en parlerais à Nathan... dis-je faiblement. Mais j’veux pas penser à ça maintenant. On s’en occupera quand j’serais un peu mieux, donc pas tout de suite. Mais le poursuivre ouais, c’est une bonne option. Ça a marché une fois (je crois qu’ils attendent leur procès, en Angleterre, et ça sera pas du joli), alors si on laisse passer ça ça serait dommage. Bon. Dis-moi comment ça va toi...
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| | | | (#)Lun 7 Mar 2016 - 17:53 | |
| Si on me demandait de citer la chose que je déteste le plus au monde, je répondrais sans hésiter : voir les personnes qui me tiennent le plus a cœur sur un lit d'hôpital. D'abord ma mère, puis mon père qui s'est blessé à l'armée, mon frère Ian sous un linceul, mon frère Ezra après notre accident, ma sœur Lizzie après son propre accident de moto, ma femme après la naissance de notre fille et finalement Clara, qui est toujours sous couveuse. De tout ceux là, deux ne s'en sont pas sortie, les autres en garde des séquelles, corporelles ou psychologiques, peu importe. Ça reste des blessures dont la guérison est très lente. Et maintenant Myrddin ?
Assit là, a son chevet, malgré son sourire, je ne peux m'empêcher de me poser une question : quand est-ce ça va s'arrêter ? A croire que toutes les personnes qui me sont cher se retrouvent, un jour ou l'autre dans un de ces lits. Seul Alexander n'en a pas encore payer les frais et je ferais tout pour que ça ne lui arrive pas. Mais la seule personne qui importe maintenant c'est lui, Myrddin, l'homme que j'ai le plus aimer et que, putain, j'aime toujours autant. Je m'inquiète, sans doute plus que de raison, mais surtout parce que je ne pensais absolument pas retrouver Myrddin ici, dans une telle chambre.
Alors je lui pose des questions. Beaucoup de question. Trop de questions … ? Oui. Il me rassure un peu, me dit que les hématomes ne sont pas grave mais que chez lui c'est le nez et les côtes qui sont touchés. Sûrement rien de grave non, mais ils le gardent encore ici pour faire des test et être sûr que les blessures ne sont que superficielles. J'hoche doucement la tête puis recommence à l'assaillir de questions. Au final, c'est lui-même qui ne suit pas, qui me dit bien clairement de me calmer. Je pense bien qu'il soit fatigué et qu'avec les médicaments qu'on lui donne il lui est difficile de suivre une conversation en entier. Je me tais donc, ignore sa main qui tremble puis hoche doucement la tête lorsqu'il me dit qu'il en reparlera avec Nathan. «Ouais, ok, d'accord » disais-je en me penchant en avant « Promet moi de me tenir au courant, ok ?» le suppliais-je presque en prenant sa main dans la mienne.
En sentant ses tremblement, je sers un peu ses doigts et lui caresse le dos de la main avec son pouce. Ce simple geste semble nous rassuré nous même. J'entends la respiration de Myrddin qui devient plus lente et ma propre inquiétude se volatilise un peu. Il fini tout de même par briser l'agréable silence en me demandant comment je vais. Je baisse subitement le regard en soupirant légèrement. Un jour ou l'autre je vais devoir lui parler de Clara. Autant le faire maintenant ?
« Je … si j'étais occupé ce dernier mois c'est parce que …. parce que je suis devenu père une deuxième fois» je ne souris pas. Ma voix est calme mais on peu sans problème savoir que ce n'est pas une bonne nouvelle. « Elle est née avec presque un mois ½ d'avance et …. voilà. Ces premiers jours étaient stressant, horrible, éreintant. J'ai passé presque deux semaines et tout gérer moi-même, entre Clara qui est sous couveuse, Ida qui a peiné à se remettre de l'accouchement, ma sœur qui s'est retrouvé dans ce même service-ci ...» je relève mon regard « Je n'avais plus une minute à moi, et encore moins pour mon propre fils» je relâche doucement la main de Myrddin et la passe sur mon visage. «J'ai dû tout remettre en ordre, arranger ma propre vie et … enfin maintenant ça va mieux. J'arrive a géré et … j'ai même pu porté Clara aujourd'hui » un petit sourire sincère enjoue mes lèvres avant qu'il ne disparaisse « Et maintenant toi t'es ici. J'allais t'envoyer un message cet après midi pour savoir si on pouvait se voir un jour » j'hausse les épaules «Mais maintenant que t'es ici et que je passe le plus claire de mon temps on peut se voir plus régulièrement » je lui souris et pince les lèvres. « Désolé, encore ...» |
| | | | (#)Lun 7 Mar 2016 - 18:36 | |
| WE’VE BEEN MISSING EACH OTHER. — — MYRDDIN & THOMAS Deux fois à l’hôpital en un peu moins d’un an, et quasiment pour les mêmes raisons, c’est trop. Déjà une fois, c’est trop. Je n’aime pas tellement les hôpitaux, surtout quand c’est moi qui y est. Cependant, je dois prendre sur moi, et c’est moins difficile que la dernière fois je dois dire. Je suis obligé de prendre mon mal en patience car je sais qu’il le faut, que je dois rester là. Même si faire ces examens me saoule et m’inquiète, je ne peux aller contre les médecins. Ils ont raison et il faut être prudent avec ces choses-là. L’inquiétude est toujours préférable à la pitié. Et on peut dire que Tom est très inquiet. Ce n’est pas difficile à comprendre. Il a le droit, d’ailleurs, d’être inquiet. Peut-être choqué aussi, il ne devait pas s’attendre plus que moi à ce que je termine dans un lit aux soins intensifs. Et moi, serein, je garde un léger sourire sur les lèvres, simplement parce que j’ai l’impression que tout va pour le mieux depuis qu’il est entré dans la chambre.
J’arrive à le rassurer un peu en répondant à ses questions, mais je ne peux pas être très efficace. Je ne veux pas lui mentir, vraiment pas, alors je dois m’en tenir à garder certaines choses sous silence. Ce qui ne me laisse pas beaucoup pour manœuvrer et le rassurer vraiment. Cependant, il est beaucoup trop bavard, et je me perds littéralement entre ses questions. Je dois déjà faire un gros effort pur suivre, trouver la force de lui répondre intelligiblement, et même me souvenir de ce qu’il a dit quelques secondes auparavant. Sous cet avalanche de questions, je peine à respirer et je l’arrête. Il faut qu’il se calme, clairement. Soupirant, j’essaie de reprendre mentalement le cours de la conversation, et remarque au même moment que ma main tremble légèrement. Mon système nerveux est un enfoiré. Mais je ne fais aucune remarque et revient sur notre sujet : poursuivre en justice le connard officiel de Brisbane. Je lui dis simplement que ça risque de se faire, mais que j’en parlerais à Nathan. Plus tard.
Tom vient me prendre doucement la main, en me demandant de le tenir au courant dans tous les cas. J’hoche doucement la tête, posant un regard fatigué sur lui. Sa main se resserre sur la mienne, j’en fais de même, une pression sur un court instant, pour qu’il sache que... Pour qu’il sache, c’est tout. Je ne sais pas exactement quoi néanmoins. Epuisé avant même d’y réfléchir, j’oublie cette pensée. Je ne suis concentré que sur les douces caresses de Thomas sur le dos de ma main. Ça me détend très clairement, et j’apprécie avec délice ce moment de silence paisible. Même si je finis par le rompre. Doucement, je lui demande comment il va lui. Qui sait, j’aurais peut-être des nouvelles plus précises...
Bien qu’affaibli, je ressens très nettement un changement dans son attitude. Et quelque chose me dit que je ne vais pas aimer ce que je vais entendre. Tout sourire a fui mon visage avant même qu’il ne commence à parler. Et limite, j’aurais bien aimé me passer de la suite. Il m’apprend, gravement, que ce mois-ci il est devenu père pour la deuxième fois. Si je m’attendais à ça, comme raison pour son absence. J’écarquille légèrement les yeux, le souffle coupé. Je ne sais pas comment réagir mais en tout cas, mon rythme respiratoire n’a plus rien de régulier, et mon cœur s’est emballé. Comment rester neutre en apprenant que l’homme de sa vie a eu un second enfant avec sa femme ! Les yeux désormais baissés, fixés sur mon poing fermé qui pourtant tremble toujours, j’essaie de porter attention à ce que Thomas me raconte. Je comprends vaguement qu’elle est née de façon trop prématurée, et que Tom a du tout gérer, Ida étant trop perturbée par cette naissance. Il relâche ma main, que je ramène vivement près de l’autre, comme soulagé qu’il me lâche enfin. Je ne relève pas les yeux, je ne peux pas. Il m’explique encore n’avoir pas eu une seconde pour lui ou pour son fils, mais après avoir dû tout arrangé, ça va mieux pour lui. Sa voix change lorsqu’il dit avoir pu porter sa fille aujourd’hui. J’en suis content et détruit en même temps. Et puis il avoue avoir pensé à me contacter dans la journée pour savoir si on pouvait se voir, mais comme je suis ici et qu’il y passe aussi le plus clair de son temps, ça sera plus simple pour se voir. Je n’ai pas bougé, pas cillé, et ses excuses n’y font rien. Je reste un instant silencieux, toujours pas plus calme.
— Putain, t’aurais pu me le dire n’importe quand. T’aurais pu me le dire N’IMPORTE QUAND ! criais-je presque. Je me passe une main fébrile sur le visage. Je suis nerveux, tendu. Je souffle un coup, ferme les yeux, tentant de faire le point. Mais comme je suis dans l’incapacité de réfléchir à ce que je ressens, je n’ai pas d’autre option que de simplement laisser faire. Ça doit être les médicaments, ou la fatigue, ou mon caractère difficile. Bordel Thomas, tu t’rends pas compte hein ? dis-je d’une voix détruite, au bord des larmes, alors que je vais poser mon regard sur lui. Tu fais rien pour m’faciliter les choses, t’es un connard... Ce n’est presque pas une insulte tant le ton de ma voix est faible. T’imagine pas.. tu sais tellement rien putain, soufflais-je en secouant la tête. Et là je craque. Un premier sanglot étranglé. Je me redresse et m’assoit en tailleur, pour pouvoir me prendre la tête entre les mains. Ça ne va pas. Rien ne va. Je sers les dents, essayant en vain de retenir mes larmes. J’sers plus à rien, j’ai perdu ce pour quoi je vis, et j’t’avais retrouvé toi, j’me disais que ça irait, que j’prendrais sur moi, que te voir me suffirait, que j’me ferais à l’idée qu’t’as une famille à toi maintenant, mais bordel tu facilite vraiment pas les choses ! m’emportais-je presque, me redressant et me relevant la tête pour le regarder. J’sais qu’j’ai aucun droit, c’est très bien t’as une fille, félicitation, j’suis désolé qu’elle soit née trop tôt, tout ça. C’qui me tue c’est qu’t’as juste pas pensé que ça serait bien de m’avertir que ta femme était enceinte. Genre ça m’regardait pas ou quoi ? Tu pensais que j’allais accepter ça comme ça ? Si c’est l’cas t’as vraiment rien compris. T’es qu’un abruti fini si tu penses que j’t’aime plus autant qu’avant.
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| | | | (#)Lun 7 Mar 2016 - 20:05 | |
| En expliquant les raisons de ma trop longue absence de ce dernier mois, je m'attendais à une réaction de Myrddin. N'importe laquelle. Étonné, inquiète, joyeuse... n'importe laquelle sauf celle-ci. Jamais, oh non jamais, je ne pensais pas qu'il serait capable de m'en vouloir, de m'engueuler et de me rabaisser de cette manière. Puis-je lui en tenir rigueur? Non. oui? Je n'en sais rien. Je sais juste que lorsqu'il commence à crier, mon cœur se sert et je sens quelque chose se briser en moi. Le regard baisser, je relâche sa main et tressaute légèrement lorsqu'il la reprend vivement dans son autre main. Je déglutis et le laisse m'engueuler, prenant sur moi autant que faire se peut. Il me dit que je suis un connard tant je ne lui facilite pas les choses. Quelle choses? Il dit ne plus servir à rien, avoir perdu ce pour quoi il vivait mais qu'il m'avait retrouvé moi. Je ferme les yeux, priant pour qu'il se taise. Mais il continu. Il dit qu'il aurait prit sur lui, qu'il se disait que seulement me voir lui aurait sans doute suffit mais que là, sur le coup, je ne lui facilite pas la tâche. Il est content pour moi que j'ai une fille. Sincèrement? J'en doute. Mais j'aurais dû lui dire qu'Ida est enceinte parce que ça le regardait.
Je fini par serrer mon poing. « Tu n'as pas le choix»soufflais-je finalement en relevant enfin mon regard sur lui. «u n'as tout simplement pas le choix que d'accepter ça comme c'est maintenant » mon regard se fait plus dur, autant que ma voix se fait sèche « Tu crois que ça me fait plaisir de t'annoncer ça? tu crois que c'est FACILE pour moi de te dire ça? PUTAIN, j'ai l'impression que TOI qui ne pige rien du tout» je fronce les sourcils « Tu as perdu le théâtre, j'ai presque perdu ma fille ET MA FEMME !! tu crois que ta situation est pire que la mienne?» je me redresse «Tu ne crois pas que si j'avais eu l'occasion je t'aurais dit qu'elle est enceinte?! » je sers l'autre poing et frappe vivement le lit en me levant « MYRDDIN MERDE!» criais-je à mon tour « On s'est vu TROIS FOIS ! TROIS FOIS ! La troisième fois on se revoyait après DEUX SEMAINES sans aucunes nouvelles de personne. Tu m'en voulait. Tu t'en rappelle?! Tu crois sincèrement que j'aurais profité de ce moment là pour te dire que j'attends un deuxième enfant? 'oh tien Btw Myrddin, Ida est enceinte, il n'y aucune chance que ça colle entre nous. haha. lol.'?!» je me détourne et fais quelques pas dans la pièce avant de me tourner à nouveau vers le jeune anglais «Tu te rends compte que je n'en avais tout simplement l’occasion ?! On ne s'est plus vu depuis la naissance de Clara et ce n'est absolument pas une chose qu'on annonce par SMS. »"je prends une profonde inspiration et me passe les mains sur le visage « Je m'en veux. tu ne peux pas savoir à quel point je m'en veux. Mais non, toi t'agis en égoïste. T'as toujours été comme ça. Tout ce qui t'importait c'était ton bonheur. MAIS PUTAIN ! Si tu savais combien ce mois-ci était dur et compliqué pour moi tu ne dirais pas ça !»
je reste arrêté dans le centre de la pièce, soufflant difficilement avant de secouer la tête et retourner m’asseoir « J'en peux plus Myrddin. ça me tue» soufflais-je finalement en me calmant «Tu as toutes les raisons du monde de m'en vouloir mais j'ai mes raisons aussi pour ne pas t'avoir dit tout ça »" je ne reviens même pas sur le fait qu'il m'ait dit qu'il m'aimait encore autant qu'avant. « je ne peux rien changer à cette situation. Je ne pas revenir en arrière. Tu dois accepter ça. Tu dois accepter que je sois de nouveau de père et que ma famille est ma priorité» je baisse le regard « pour le moment» ajoutais-je dans un murmure que seul Myrddin peut entendre.
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| | | | (#)Lun 7 Mar 2016 - 22:57 | |
| WE’VE BEEN MISSING EACH OTHER. — — MYRDDIN & THOMAS J’aurais sans doute préféré ne pas savoir ses raisons. Ne pas savoir pourquoi il a été absent tout ce mois, pourquoi ses sms hebdomadaires se comptaient sur les doigts d’une main, limite juste pour entretenir un semblant de lien. Il aurait pu me le dire à ce moment-là, m’appeler. J’aurais sans doute été d’un plus grand soutien au cœur de la tempête que maintenant. J’aurais peut-être pu le soutenir, passer outre la rancœur que je ressens en ce moment même. Mes émotions font n’importe, je fais n’importe quoi, tout simplement parce que ce moment est sans doute le pire pour m’annoncer qu’il est père une deuxième fois, d’une fillette malheureusement prématurée. Il aurait eu tout le mois, il aurait eu ceux d’avant pour me prévenir que sa femme était enceinte. Franchement, avec un peu de couilles... Mais j’oubliais qu’il n’en avait pas, justement.
Je ne contrôle plus mes paroles, je lâche tout bonnement ce que j’ai sur le cœur, avec emportement, avec tristesse. Je ne réfléchis pas sur mon ressenti face à cette nouvelle, j’ouvre les vannes. Je ne suis pas capable de faire quelque chose de plus censé, pas avec l’état dans lequel je suis en ce moment même. Pour la première fois j’évoque le fait d’avoir perdu toute raison de vivre, je lui explique que même s’il n’y avait aucune chance entre nous, j’aurais pu m’y faire, mais il fallait juste du temps. Il se rend compte que m’annoncer ça alors que je suis dans un lit d’hôpital à attendre des résultats qui peuvent être graves quand à mon état cérébrale, drogué aux médicaments, était sûrement la pire chose à faire ? Je lui en veux de ne m’avoir rien dit plus tôt, de ne pas m’avoir laissé le temps de me faire à l’idée, de me balancer ça comme ça, comme on dit que, tiens, au fait, j’suis allé faire des courses.
Il commence, après mon monologue, par me dire que je n’ai pas le choix. Il me prend pour un débile, encore mieux. Je n’ai qu’à accepter maintenant que je suis mis au pied du mur. Il est absolument et adorablement le pire des cons. Je sais que je n’ai pas le choix, je ne l’ai jamais eu, mais au moins du temps pour digérer, me faire un l’idée, ça ne lui aurait pas coûté grand-chose ! Oh bah oui, c’est dur pour lui, ça l’embête de m’annoncer ça, il a failli perdre sa femme et sa fille comme j’ai perdu le théâtre et pense qu’il gagne. (Faudra que je revienne sur le sujet du théâtre, on en avait jamais parlé, comment il a deviné...) Et maintenant, il me dit qu’il n’avait jamais trouvé l’occasion pour me dire que sa femme – dieu sait que j’ai envie de l’appeler autrement – était enceinte. Ce n’est jamais sa faute visiblement, très adulte.
Je ne sursaute même pas quand il frappe le lit dans un geste de colère. Je le fixe depuis le début, sans peur. Il ne me fait pas peur, même dans un état pareil. Tout simplement parce que je suis dans le même état. Il s’emporte un peu plus, mais ce qu’il dit est presque marrant. Il n’a aucune notion de ce qui est bien ou pas visiblement. Pour lui, m’annoncer ça lorsque nous venions de nous retrouver avec ces deux semaines n’aurait pas été judicieux. Ok, là, je réagis.
— Je sais que c’est IMPOSSIBLE entre nous ! Tu me prends pour un demeuré ? Je t’ai dis que j’me faisais à l’idée ! Fais pas comme si j’étais le méchant de l’histoire parce que je m’énerve hein ! Il ajoute aussi qu’avec la naissance de Clara, on ne s’est plus vu et il ne voulait pas me le dire par sms. Ok, là, je rigole. Oh tu me tends la perche ! Je paris, je te paris tout c’que tu veux, même ma vie, que si t’avais vraiment voulu tu m’aurais appelé, au moins pour me dire de te rejoindre. Je suis sûr que les personnes IMPORTANTES de ta vie, de ta famille, l’ont déjà vu ta gamine, pourquoi pas moi ? T’attendais que j’sois diminué par peur que j’t’en colle une ? Au pire j’m’en fiche, visiblement j’compte pas, concluais-je avec une amertume non dissimulée, d’un ton blessé et noir, grave.
C’est sûrement ça le pire. Le fait que j’ai l’impression de ne pas assez compter pour lui. Le fait qu’il me pense incapable de l’aider. Il dit s’en vouloir, mais je ne le crois qu’à moitié. Il estime aussi que j’agis en égoïste. Bah voyons. J’ai pas le droit peut-être ? Ce qu’il me dit cependant me fait affreusement mal. Je serre les dents jusqu’à m’en faire mal aux mâchoires. J’ai perdu tout espoir de bonheur y’a un an, maintenant je fais avec.
— Tu m’connais tellement mal mon pauvre... T’as juste pas eu besoin d’moi, très bien, te cherche pas d’excuses. Mais sache que j’aurais été là pour toi, pour t’aider, j’aurais passé outre, j’aurais pris sur moi, parce que l’plus important c’est toi, ça l’a toujours été. Mais tu m’l’annonce après la guerre, j’te jure, au fond tu t’en fiche de moi, j’suis même pas ton ami, c’est tout c’que j’arrive à comprendre là-dedans. Ma voix n’est même plus colérique, elle est juste faible et brisée. J’en peux plus, je suis fatigué de toute cette histoire.
Des larmes silencieuses coulent sur mes joues, je ne fais même plus attention. Mes mains tremblent, je ne fais plus attention à ça non plus. Thomas avoue qu’il n’en peut plus lui aussi. En se calmant un peu, il me dit comprendre que je lui en veuille, mais que je dois aussi comprendre qu’ils avaient ses raisons pour ne pas m’en parler plus tôt. C’est bizarre, mais non, je les vois ni ne les comprends, ces fameuses raisons. Il ne peut rien y changer ni revenir en arrière, alors je dois accepter. Il est une fois encore père, et sa famille est sa priorité. Toujours ces mêmes mots. Je ne ferais aucun commentaire sur ces derniers mots, qui suggèrent que cela changera, tout simplement parce que je ne suis même plus dans l’état d’esprit de voir de l’espoir dans une si petite brèche.
— C’est bien ça le problème Tom. J’sais que j’ai pas le choix, que j’dois accepter, et bla bla bla, mais j’ai même pas eu le l’temps d’me faire à l’idée ! Tu m’reproche de m’emporter, comprends que t’as vraiment pas choisi le bon moment, n’importe quand, littéralement, aurait été mieux... Mais comme t’as dit c’est fait, tant pis, j’vais gérer ça en plus de tout c’qui m’tombe sur la gueule, c’est charmant. Je marque une pause, puis reprend, d’une voix plus informative qu’autre chose. Au fait, avant que j’oubli pour de bon : peu importe ce qui est le plus important pour nous, que ce soit un membre de la famille ou une passion qui est toute ta vie, si tu perds ça, ça revient au même. T’as plus rien. Tout dépend du point de vue, c’est tout.
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| | | | (#)Lun 7 Mar 2016 - 23:26 | |
| Égoïste. Voilà le mot qui me vient à l'esprit en entendant Myrddin réagir à mes paroles. Il ne comprends pas, ne veut PAS comprendre. Il est beaucoup trop borné dans ses idées. Pour lui perdre le théâtre est bien pire que de perdre un enfant. Il n'en sait rien. OK le théâtre s'était sa vie, mais mes enfants sont la mienne. Qu'il se rentre cette idée dans sa putain de petit cervelle et qu'il prenne conscience de l'impacte qu'ont ses paroles sur moi. Il me dit savoir que c'est impossible entre nous, que je ne dois pas le prendre pour un demeuré car ça l'énerve. Je le fixe simplement, silencieux, le laissant continué car je sais qu'il n'a pas fini. Et effectivement. D'après lui, si je l'avais vraiment voulut, je l'aurais appelé et je lui aurais demandé de me rejoindre car des gens important -notez bien l’intonation à la con sur ce mot là- de ma famille ont déjà vu ma fille. Je sers les poings et les dents puis éclate de rire. Un rire sardonique, méchant et détestable.
« Parce que tu crois qu'ils laissent tout le monde entrer dans le service ?» demandais-je entre deux rigolades « Dit toi que j'ai déjà eu du mal à faire entrer Jamie, le parrain de Clara, pour qu'il la voit. Mes frères et même mon père n'ont pas eu le droit, eux ! Tu crois sérieusement que toi t'aurais put la voir, hein ?» je secoue la tête « Même avec la meilleure volonté du monde tu te serais heurté à un mur. Donc non, je ne t'ai pas appelé pour te demander de me rejoindre car ça n'aurait servit à rien !»
Il reprends ensuite, toujours le même ton, que je le connais mal car visiblement il aurait été là pour moi. Il serait passé outre tout ça, aurait prit sur lui car le plus important c'est moi. Sale connard. Pourquoi dit-il ça maintenant ? Veut-il me faire culpabiliser ? Ouais. Ouais c'est son but. Il n'y arrivera pas. D'après lui, parce que je le lui annonce seulement maintenant il n'est même pas mon ami. Je lève théâtralement les yeux au ciel et pouffe à nouveau de rire.
« Il a raison. Le Myrddin, Le Ô grand Myrddin n'est pas mon ami » je repose mon regard sur lui et tape dans mes mains pour l'applaudir « Bravo. Bravo tu viens de remporter le titre de la plus grosse connerie du monde. T'en es fier, je suppose ?» j'hausse les épaules «Mais ouais, teeeellement vrai. Tu n'es aaaaabsoluuument pas digne de mon amitié » reprenais-je sur un ton des plus ironiques.
J'ignore ses larmes. Bizarrement, elle ne me font rien. La rancœur que je ressens en ce moment même est bien plus grande. A n'importe quel autre moment je l'aurais pris dans mes bras, me serais excusé platement et aurait tout fait pour sécher ses larmes. Mais pas maintenant. Non. Il m'a tellement énervé que je reste là, stoïque, planté au milieux de la chambre. D'ailleurs, l'idée qu'aucune infirmière n'est encore venu m'effleure un instant l'esprit. Au final, Myrddin reprends que de toute manière il va bien s'y faire à cette idée, que ce qui est fait est fait et qu'il va bien parvenir à gérer tout. Mais il ajoute tout de même que, peu importe ce qu'on perds, que ce soit une passion ou un membre de notre famille, si on perds un truc qui est notre vie on n'a plus rien.
« J'ai perdu mon métier, j'ai perdu mon frère, ma mère, j'ai presque perdu mon plus jeune frère et j'ai presque perdu ma fille » reprenais-je, le visage fermé « Je ne me met absolument pas en compétition avec toi. Je sais à quel point tu aimais le théâtre et je comprends totalement combien ça te détruit de ne plus remonter sur scènes mais … je ne pense pas que tu puisses comprendre ce que ça fait que d'être à deux doigts de voir sa propre fille mour-... ma voix se fait plus douce, plus basse et fini par se briser. Je baisse le regard et pince les lèvres «Désolé » pour m'excusais-je encore ? Ça ne sert à rien. Myrddin n'a pas assez de cœur pour comprendre ce que je suis entrain de vivre et à quel point cette situation est entrain de me détruire.
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| | | | (#)Mer 9 Mar 2016 - 21:02 | |
| WE’VE BEEN MISSING EACH OTHER. — — MYRDDIN & THOMAS Tom est un crétin fini, pourquoi je n’arrive pas à me le mettre en tête ? Il n’arrivera pas à comprendre mon point de vue, et il m’en voudra parce que je réagi violemment à sa nouvelle. Il ne cherchera sans doute même pas à comprendre le mal qu’il peut me faire, la douleur qu’il m’inflige maintenant. Il continuera à penser avoir fait son possible. Il continuera à croire que ce n’est pas sa faute, qu’il n’a pas eu d’autre choix que de me le dire maintenant. Alors que je suis dans un putain lit d’hôpital. Le bien-être de toute à l’heure due à sa présence est passé. Maintenant j’ai juste envie qu’il parte après lui avoir dit tout ce que j’ai sur le cœur. Je ne réfléchis pas à mes mots, je réagis aux siens avec mon instinct. Demain je regretterais sûrement des choses, voir tout, mais sur le moment ce n’est même pas le cadet de mes soucis.
Je maintiens qu’il aurait pu m’appeler pour le soutenir, pour n’importe quoi, mais qu’il ne l’a pas fait. Ce que j’en déduis est que, tout simplement ça ne lui importait pas. Je parie que d’autres ont été là pour lui, au minimum. Ça doit sans doute sortir d’une mauvaise façon car il me fait savoir avec un rire de salaud – comme celui du connard de la plage, c’est dire – qui donne envie de lui péter les dents que personne n’a vu sa fille. Mis à part le parrain, qui a eu un mal fou à entrer dans le service, pas même les frères ou le père de Thomas n’ont vu la petite. Donc moi, hors de question que je puisse passer. Il ne m’a pas appelé car ça n’aurait servi à rien. Je soupire sèchement.
— Tu vas m’faire croire qu’t’étais H24 là-bas ? On aurait pu s’voir autour d’un café, au réfectoire, n’importe où, dis-je d’une voix basse.
Ça aurait servi à rien si le but avait été de venir la voir, c’est sûr mais putain. Je ne comprends pas qu’il ne voit pas qu’il aurait pu y avoir des occasions, au cours de ce mois, un mois quand même ! Mais je commence à en avoir marre, et lui dit simplement qu’il me connait peu visiblement, car j’aurais été là pour lui, pour le soutenir. Et visiblement il en aurait eu besoin ce con, mais non, il a tout fait tout seul. Il croyait quoi, être vu comme le super papa ? Mais, comme toujours, il ne verra pas ses erreurs, et il va me dire que je suis égoïste, que je veux le faire culpabiliser, etc... J’en oublie même de l’écouter après avoir dit que tout ce que je comprenais dans ses agissements, c’était qu’il ne se souciait même pas de moi, qu’il me considérait pas comme un proche capable de le soutenir et d’être présent dans les moments difficiles. Quelle estime il a de moi, ça fait plaisir.
J’arque un sourcil lorsque je le vois applaudir, mais les mots ont du mal à s’imprimer et je ne comprends même pas ce qu’il veut dire. Je tente de me concentrer, ce qui se révèle bien plus difficile. La colère et les larmes me fatiguent rapidement. Je reste un instant sans voix, bugué, n’ayant pas compris où il venait en venir, ce que j’avais pu dire pour qu’il en vienne là. Pour ne pas montrer que je suis un peu à l’ouest, je croise les bras et détourne les yeux, reprenant ce visage fermé et énervé. Lui finit par se calmer un peu, et je fais de même. Ma voix est juste moins emportée lorsque je reprends la parole, mais je sens que la tension ne diminue absolument pas. Je lui reproche de ne pas même pas m’avoir laissé le temps d’accepter ça, et de me l’avoir annoncé dans un des pires moments. Même l’apprendre plus tard m’aurait moins déstabilisé. Je ne me serais sûrement pas autant emporté à un autre moment. Je lui fais remarquer aussi que tout dépend du point de vue, mais quoi qu’on perde, si cela représente notre vie, on sera autant dévasté.
Il me récapitule toute sa tragique histoire, la perte de son métier, de son frère, de sa mère, le passage près de la mort de son autre frère et de sa fille. Il a une lueur de lucidité en disant ne pas mettre de compétition entre nous, il sait très bien tout ce qu’était le théâtre pour moi et ce que le fait de ne plus remonter sur scène me fait, mais il pense que je ne comprends pas ce que ça fait de presque voir sa fille mourir. Mon cœur se serre pour lui, comme toujours. Sa voix me tue. J’étouffe un nouveau sanglot, ferme fortement les yeux, et laisse une parole m’échapper.
— J’aurais pu y passer y’a deux jours, comme j’aurais pu y passer y’a un an, toi c’est ça qu’tu connais pas, soufflais-je sombrement, la voix cassé. Je porte une main à mon visage, cachant mes traits qui se déforment sous l’envie de hurler. Même pas de pleurer, juste de craquer, de tout lâcher. J’entends son désolé, mais je n’ai qu’une seule réponse à cela. Pars... murmurais-je d’une voix aussi détruite que mon état intérieur.
Et bizarrement, je sens doucement mais sûrement la crise d’angoisse pointer le bout de son nez. Mon souffle se fait beaucoup plus court, erratique. Mon cœur suit le mouvement. Mes pensées s'emballent trop, et je suis absolument incapable de les retenir. J'ai faillit y passer, oui. J'ai faillit mourir. Quel aurait été l'état de Tom alors ? Ne plus le voir, l'idée même que lui ou moi passions l'arme à gauche me vrille le cœur. Pourtant ça sera inévitable. Des tremblements agitent mon corps. Mes mains viennent enserrer ma tête, comme pour faire taire ses pensées qui se bousculent sans fin. Je ne veux pas que Thomas me voit ainsi, mais je ne veux pas qu'il parte. Je ne veux pas le perdre. Mais s'il reste.. il me rappelle toute ces choses, notre dispute récente qui a encore des effets importants sur moi, l'impossibilité d'une vie heureuse, d'une vie ensemble. Mon souffle se bloque presque. Là, je panique.
— Casse-toi... répètais-je, alors qu'une main vient agripper le devant de ma blouse, au niveau du plexus, et l'autre le draps, serrant très fermement les tissus. CASSE-TOI ! hurlais-je avec le peu de force qu'il me reste littéralement dans la cage thoracique.
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| | | | (#)Mer 9 Mar 2016 - 22:05 | |
| Je ne reconnais plus Myrddin. Je ne le reconnais plus du tout depuis que je suis entré dans cette pièce, depuis que nous avons commencé à parler. Tout d'abord gentil et agréable, ayant même ce trait d'humour dans sa voix qui le caractérise tant, il en deviens détestable. Très détestable. Un salaud. Un connard égoïste, qui ne pense qu'à ses propres malheurs, qui pense que ces malheurs sont les pire qui existe au monde. Mais essaie-t-il seulement de me comprendre moi ? Non, je ne pense pas. Il a toujours été un peu égoïste, faisant passé sa passion avant moi, même pendant la seule semaine que nous avons passé ensemble. Mais ce n'était pas grave. Ça ne m'a pas dérangé car je savais que je le retrouverais le soir et que je ne le quitterais pas avant qu'il ne retourne au théâtre. Je n'avais aucun mal à prendre sur moi car je l'aimais. Oui, après même pas un jour je savais que je l'aimais. Si seulement je lui avais écris, si seulement nous n'avions pas décidé d'un commun accord qu'une relation longue distance était impossible. Si seulement nous nous étions donné une petite chance. Peut-être n'en serions nous pas là. Je n'aurais pas rencontré Ida, je n'aurais pas eu Alexander, je n'aurais pas été là, à avoir passé un mois au chevet de ma fille. Non. Peut-être que ça aurait fonctionné entre Myrddin et moi. Peut-être que la distance n'aurait pas mit notre couple en péril. Mais non. Nous avons choisi notre carrière avant. Ce n'était pas de l'égoïsme. C'était une décision réfléchie des deux parties.
Et maintenant je me retrouve là, devant Myrddin et la seule chose dont je me rappelle de cette semaine est son égoïsme. Les moments de pur bonheur, de joie et d’excitation se sont enfouie au plus profond de mon esprit. Tout ce qui me vient en tête sont les défauts de cet anglais. Égoïste, trop passionné et maintenant même violent ? Je le suis moi-même, dans mes propos. «Si Myrddin » disais-je « si, j'étais H24 avec elle. Mes repas je les prenais dans le service. Alors ouais, on aurait put se voir au réfectoire, mais tu crois que j'aurais eu bonne conscience en te voyant alors que ma fille est entre la vie et la mort et que ma femme est au plus mal ? Non. ça aurait été autant au-dessus de mes forces que je t'aime » je prends une profonde inspiration pour essayer de me calmer.
La réaction que j'ai par la suite est plus due à la nervosité qu'autre chose. Dans d'autres circonstances je n'aurais sûrement pas réagis de la sorte. Myrddin a tout de même la présence d'esprit de ne pas y prêter attention, ou au moins de ne pas réagir à mon ironie. Tant mieux, car ça aurait sans doute aggravée la situation. Au final je lui énumère la tragique histoire de ma famille et tous les être que j'ai perdu ou que j'aurais pu perdre. Et lui, la seule chose qu'il trouve à me dire c'est quoi ? Qu'il aurait put y passer. Il y a deux jours comme il y a un an. Putain. Quel enfoiré. Ma gorge se sert d'un coup et l'air me manque un peu. Ainsi donc il aurait put mourir il y a un an et je n'en aurais rien sut ? Je n'aurais jamais apprit sa mort en étant ici, en Australie. Je suis trop bouleversé d'apprendre ça pour dire quoique ce soit et ne réagit que lorsque Myrddin me dit de partir. Je relève mon regard sur lui et l'observe, hésitant.
Partir ? Rester ? Que faire ? Si je pars, je marquerais sans doute la fin définitive de notre amitié. Mais peut-on appeler ça de l'amitié ? Je ne pense pas. Je ne sais plus rien. Si je reste, je l'énerve d'avantage. Et ce n'est absolument pas judicieux de l'énerver dans l'état dans lequel il se trouve. Je déglutis et secoue la tête « Non» soufflais-je « je … je ne peux pas partir. Pas maintenant. Si je ...»
Je me tais en voyant Myrddin se crisper. Le moniteur auquel il est rattaché montre clairement que sa fréquence cardiaque ainsi que son pouls augmente crescendo. Il me dit à nouveau de partir, agrippe sa blouse d'une main et la couverture de l'autre avant d'hurler que je dois me casser. Je fais un pas en arrière et regarde à droite et à gauche. Que faire maintenant ? Ce garçon est en proie à une crise de panique bien évidente ! On fait quoi dans ces situations ? Je me rappelle d'un collègue qui en a fait une un jour. J'étais figé sur place, dans l'impossibilité de dire ou faire quoique ce soit. Et là ça arrive à Myrddin. Mon amour. Celui que j'aime.
« M... Myrddin … ?» demandais-je d'une petite voix en faisant un pas en avant. En le voyant se redresser les yeux grands ouvert et gigoter je me stoppe. Ce n'est qu'au moment où il s'arrache la perfusion que je m'avance à nouveau « NON ! Arrête ça !» disais-je en m'approchant de lui. Je regarde vers le moniteur qui commence à sonner l'alarme. Ne sachant absolument pas quoi faire, j'appuie sur le bouton pour appeler l'infirmière.
Mais elles arrivent déjà en grands nombres. Restant calme malgré tous, l'une essaie de calmer Myrddin, l'autre repart chercher de quoi réduire hémorragie, une autre repart chercher le médecin. Et la quatrième me prends par les épaules, me disant sur un ton stricte et autoritaire de sortir directement de la chambre. Je proteste, mais me heurte à un mur. Et puis finalement la porte se referme devant moi. Mais avant qu'elle ne tombe dans ses gonds, j'ai encore put voir comme Myrddin, incontrôlable, commence à frapper autour de lui. Sans doute a-t-il touché plus d'une infirmière. Le reste ? Seulement ses hurlements qui me brisent le cœur un peu plus à chaque fois. Je suis arrêté là, devant la porte et ne bouge plus. |
| | | | (#)Jeu 10 Mar 2016 - 2:42 | |
| WE’VE BEEN MISSING EACH OTHER. — — MYRDDIN & THOMAS Je dis que Tom ne me connait pas, mais en même temps, je ne suis pas sûr qu’il m’ait compris un jour. J’avais 17 ans l’époque, et nous ne sommes restés ensemble qu’une semaine. Certes, moi j’avais l’impression de l’avoir connu toute ma vie, de l’avoir connu depuis des vies antérieures même. Mais en était-il de même pour lui ? Et puis, à mon âge, on change. J’ai changé, au moins un peu, je ne suis plus la même personne il me semble. De surcroit avec ce qu’il m’est arrivé. Alors, peut-être que pour ça, je ne peux pas vraiment lui en vouloir. Seulement, je ne suis pas en mesure de penser à des choses pareilles. Il me rétorque avoir effectivement été toujours présent au chevet de sa fille, et qu’entre elle au bord de la mort et sa femme au plus mal, il n’aurait pas eu bonne conscience de me voir même s’il avait pu.
— Parce que t’as pas eu mauvaise conscience en m’embrassant, sifflais-je pour moi-même, bien qu’il ait dû l’entendre.
Sa dernière phrase me heurte. C’est le mot. Vient-il d’avouer qu’il m’aime ? Encore ? Je ne sais même plus, je crois bien, peut-être qu’il l’a dit oui. Alors... Mes pensées n’arrivent plus à se faire, tout part dans n’importe quel sens et moi-même je n’arrive plus à suivre. Je tente de rester le plus calme possible, au moins dans la voix. Je pars sur un autre sujet, et n’arrive pas à l’écouter ; je fais comme si je n’avais aps envie de répondre, pour ne pas montrer ma faiblesse, ne pas montrer que je décroche. Je rattrape le fil, et il me raconte ensuite les malheurs de sa vie. Oh j’en suis désolé pour lui, je n’ai pas vécu moitié moins de choses, et c’est normal après tout, j’ai dix ans de moins. Je n’ai pas trouvé de femme à qui faire des enfants, donc je n’ai pas eu une chance de voir ma fille entre la vie et la mort. Comment veut-il que je le comprenne ! Tout de même, j’ajoute simplement et gravement que j’aurais pu rendre l’âme, si le connard de la plage avait mieux visé, ou si mes agresseurs d’il y a un an avaient mieux fait leur travail. J’aurais aussi pu ne jamais me réveiller du coma. Ce sentiment d’être passé prêt, d’en garder des séquelles, de savoir que ça pourrait s’aggraver avec un mauvais coup, il ne connaît pas. Tout comme il n’aurait jamais su que j’avais quitté ce monde il y a un an.
Cela me projette de trop sombres images. Des sentiments forts et irrationnels s’emparent de moi. L’idée de le perdre, à jamais, l’idée d’y passer... Les flashs de mon agression guettent le moment pour ressortir. Ça faisait longtemps. Je demande à Thomas de partir tant que je peux encore le faire de façon correcte. Mais il ne bouge pas, et la crise d’angoisse progresse plus rapidement. Je connais bien les symptômes. Cette fois-ci pourtant, ce sera inévitable. Je veux que Tom parte et reste à la fois, rien que ça, ça promet. Il refuse de sortir, visiblement il ne peut pas car sinon... Sinon je ne sais pas. Je ne crois même plus l’entendre. Les machines s’affolent autant que ma tête, ça en devient de plus en plus insupportable. J’ai de plus en plus de mal à respirer, mais arrive quand même à lui répéter de partir, à lui hurler, même, de dégager. J’ai l’impression que mon cerveau surchauffe, que mon cœur et mon corps vont exploser. J’ai l’impression d’être trop à l’étroit. Sa voix me parvient de loin, pourtant elle ne me touche pas. Pas assez d’assurance je dirais.
Je prends la décision d’avant tout faire arrêter ces putains de bip. Je n’ai même pas conscience de marmonner, entre deux souffles courts et rauques. Si ce n’est pas lui sort, ça sera moi. J’ai besoin d’air, de partir, d’aller loin, je ne sais pas où, j’ai besoin de ses bras, de sa chaleur, j’ai besoin de revenir en arrière, j’ai besoin de mourir, j’ai besoin de sortir de ma propre tête. J’arrache ce que je peux, cette aiguille dans mon bras devenue beaucoup trop présente. Tom s’approche en me disant d’arrêter. Je ne veux pas de lui, qu’il reste loin, je fais un geste vif du bras pour le tenir à distance. Pourtant tous ces bruits ne s’arrête pas, et me rendrait encore plus fou. Soudain des gens apparaissent. Pour c’est l’effet que me font les infirmières. Elles s’activent, comme des abeilles, j’en repousse une, toujours aussi brusque et manquant de souffle. Je ne veux pas qu’on me touche, je ne le supporterais plus. Ça parle ; Tom ne veut pas partir. Tout en me débattant – j’ai l’impression que chaque main sur moi me brûle –mon regard cherche désespérément mon Thomas. Et à ce moment-là, c’est l’idée de ne plus le voir qui m’angoisse le plus.
Je me montre plus incontrôlable encore, ayant l‘impression d’avoir perdu la seule chose importante. Je leur hurle de me lâcher, de me laisser seul, de me laisser partir, peu importe mais de me foutre la paix. Je veux mon Tom. Mais elles ne veulent rien savoir et tentent de me rassurer, en vain. Le médecin arrive, j’entends la porte cette fois-ci. Il discute avec une infirmière et autorise sûrement l’utilisation de tel ou tel calmant. D’abord il faut me tenir en place et lui-même met la main à la pâte. Qu’un homme me touche me fait littéralement crier, comme si on m’avait frappé violement. Et puis le manque de souffle, les forces qui s’amenuisent, on me bloque un bras et on y plante quelque chose. Quelqu’un sort et quelqu’un entre. J’espère Thomas, mais c’est le visage de Nathan. Peu importe, j’en suis soulagé aussi. Il arrive à capter mon attention, lui. Il me parle, mais je ne sais pas ce qu’il dit. Je fais juste ce qu’il m’a demandé : je respire.
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| | | | (#)Jeu 10 Mar 2016 - 8:33 | |
| Je suis là, debout devant la porte et je me déteste. Je déteste ce sentiment d'impuissance face aux gens qui me sont le plus cher. Je me déteste d'avoir déclencher cette crise chez Myrddin. Je me déteste de ne pas avoir été là plus tout. Oh qu'est-ce que je ne ferais pas pour arranger le passé ? Si j'avais sut comment il se sentirait pendant tout ce temps, je n'aurais sans doute pas hésité avant pour lui annoncer ça. Si j'avais sut ce que déclencherais mon aveux aujourd'hui, je ne l'aurais tout simplement pas fait. Notre entre vu avait tellement bien commencé. Elle aurait put continuer tranquillement comme la dernière fois. Nous aurions put discuter comme deux amis qui se retrouvent. Au lieu de ça je me retrouve là, devant la porte derrière laquelle me proviennent encore et toujours les cris de mon Myrddin, complètement démuni et ne pouvant rien faire pour l'aider. Il ne veut plus de moi. Il ne plus que je l'approche. Je me maudis tellement en ce moment.
Je me recule pour laisser passer un médecin et tente d'entre apercevoir quelque chose mais la porte se referme beaucoup trop vite. Déglutissant, je me passe une main tremblante sur le visage mais ne bouge pas. Je reste sur place, encore et toujours et je ne compte pas partir tant que je n'en saurais pas plus sur l'état de mon chéri. Je veux entrer, vérifier par moi-même. Mais, au moment où je vais un pas en avant, quelque chose -ou plutôt quelqu'un- attire mon attention. Il s'agit là de Nathan qui m'accueille avec un sourire mais un étonnement non feint sur le visage. Ce même sourire, par contre, disparaît instantanément lorsque un hurlement déchirant, pire que les autres, nous proviens. Sans plus hésiter, je le vois se diriger vers la porte. Je fais rapidement un pas en avant «ATT-... » je ne peux en dire plus car la porte se referme derrière lui.
Je pose une main sur ma bouche et attends. Ils lui diront sûrement de ressortir, qu'il n'a rien à faire là en ce moment de crise. Mais rien. Le jeune en fauteuil roulant ne ressort plus. Pourquoi ? Pourquoi a-t-il le droit de rester, lui ? Les proches de Myrddin ne devraient pas être autorisé à être à ses côtés en ce moment ! Et pourtant, si j'avais la faculté de regarder à travers les murs, je verrais que Nathan s'est approcher de Myrddin. Il se fraye un chemin à travers les infirmière présente autour de Myrddin, pose une main sur celle de mon chéri et commence à lui parler. Il lui dit de se calmer, que tout est ok, que tout ira bien et qu'il est là. Mais surtout il lui dit de respirer. Et une minute après qu'il soit entré, tout cri cesse. Je n'entends plus rien et au lieu de me rassurer, ça m'inquiète. Alors, lorsqu'une infirmière sort, je m'approche d'elle. « comment il va ? » demandais-je d'une voix fébrile.
« Mieux, maintenant que son ami est là» me répond-elle sur un ton emplie de reproche « Je vous interdit d'y entrer !» reprend-t-elle plus vivement en me voyant faire un pas vers la porte. Je me tourne vers elle «Mais je ...» elle fait un pas en arrière et se pose contre la porte « Je vous l'interdit. Vous avez conscience qu'il a faillit y passer et qu'il ne faut surtout pas l'énerver ? Je ne sais pas ce que vous avez fait mais vous avez bien clairement merdé» en temps normal je me serais insurgé d'un tel traitement, mais pas aujourd'hui. « Il nous a aussi dit qu'il ne veut plus jamais vous voir. Que seul Nathan est autorisé a être auprès de lui » invente-t-elle. Je tente de savoir si elle est sérieuse ou non, mais son visage ne laisse rien transparaître. Alors j'hoche la tête, lance un dernier coup d’œil vers la porte, puis me détourne et repart sans un regard en arrière, honteux et au plus mal. Et pendant ce temps Nathan n'a pas lâcher la main de son meilleur ami et continu de lui parler avec douceur. C'est ça qui me tue. Qu'un gamin dans son genre parvienne à atteindre Myrddin, celui que j'aime le plus au monde. |
| | | | (#)Jeu 10 Mar 2016 - 13:12 | |
| WE’VE BEEN MISSING EACH OTHER. — — MYRDDIN & THOMAS Cette crise est venue de façon pernicieuse, mais j’aurais clairement pu l’éviter si j’avais mis Tom à la porte plus tôt. Notre dispute associée à mon état psychique n’ont pas fait un bon mélange. Maintenant mon esprit est semblable à la troisième guerre mondiale et mon corps décide de faire le con. J’ai du mal à respirer, mon cœur bat beaucoup trop vite, ça m’angoisse, donc je respire de façon encore plus précaire, donc j’angoisse... Cercle vicieux aussi entretenu par mes pensées qui imaginent des situations horribles, ce ne sont que des flashs, mais les sensations que j’en tire sont toutes sources d’anxiété, d’horreur et de peine. Que ce soit par rapport à Tom, mon agression, la mort, ou n’importe quoi d’autre.
Je ne supporte pas qu’on me touche, je me débats, je crie, je veux sortir c’est tout. Mais on me retient et cela me rend encore plus fou. J’ai dit à Tom de partir, mais j’ai besoin de lui maintenant. J’ai besoin de quelqu’un à mes côtés. Quelqu’un qui ne soit pas une infirmière trop calme, ou un médecin trop professionnel. Quand ce dernier me touche, je retrouve ces émotions de terreur qui ne me laisseront jamais en paix. On arrive à me maintenir un peu en place, mais l’arrivée de Nathan est vraiment ce qui me calme. Mon esprit se concentre automatiquement sur lui, comme un aiment. Je me vide la tête et l’écoute sans broncher. Epuisé et à bout de souffle, j’aimerais dire que je veux voir Thomas, mais je n’ai plus de force. Des réminiscences d’anxiété sont là, mais la voix de Nathan me porte ailleurs. Mon meilleur ami, me prenant la main, parviens à me faire rester dans le présent et à me calmer complètement.
Petit à petit, les infirmières sortent, le médecin aussi. Nous restons seuls dans la chambre, je me retrouve seulement bercé par la voix douce de Nathan, qui sait décidemment comment s’y prendre avec moi. Il a déjà eu l’occasion d’enrayer quelques crises de faibles intensités depuis qu’on s’est retrouvé. Il me raconte des trucs dont je me fiche, mais le ton de sa voix est suffisant. Au bout de quelques instants, je lui demande où est Thomas, et il m’apprend qu’il doit être parti maintenant. Je soupire, j’aurais voulu le voir encore une fois avant. Lui dire quelque chose, n’importe quoi, pour ne pas rester sur une telle note.
On ne peut pas revenir en arrière, que ce soit il y a des années, ce qui nous aurait évité tant et tant de problèmes, ou il y a quelques mois pour que j’apprenne sa seconde paternité plus tôt, ou il y a moins d’une heure pour empêcher cette dispute et cette crise. Je lui avais dit que ce n’était pas le bon moment, et il ne me croyait pas. Comment aurait-il pu, en fait. L’agression a changé des choses dans mes réactions, dans mon caractère, et l’état dans lequel j’étais à réactivé tout ça plus fortement. Et cette partie-là de moi, il ne la connait pas. J’ai trop pris soin à ne rien lui dire, il devait croire que j’étais resté le même, en un peu plus affirmé et adulte. Si j’avais pu, j’aurais demandé à Nathan d’aller le chercher, même si je ne sais pas comment j’aurais réagi. J’ai la sensation qu’on ne se reverra plus, et ça me fait peur.
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| | | | | | | | We've been missing each other. # Myrddas |
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