Le ciel avait revêtu son manteau noir, plongeant la ville de Brisbane dans les ténèbres, dont seuls les divers éclairages publiques ou privés tentaient de percer ce voile noir. Planant au dessus des grattes ciels, fendant la nuit de ses ailes noires, un corbeau se pose sur un rebord de fenêtre son œil perçant traversant le verre sali pour se poser sur une jeune femme en proie à ses cauchemars....
Ruelle sombre de Brisbane...
- A MON SIGNAL! UN, (rafale de balles) DEUX, (rafale de balles) TROIS!
Sortant de derrière une benne à ordure,je me voyais de nouveau ouvrir le feu sur un groupe d'hommes lourdement armés. Je pouvais presque voir les balles volées à mes cotés, alors que je courais en diagonal afin de parvenir à une bâtisse non loin. Derrière moi, Carl mon partenaire me suivait de près jusqu'à ce que son cri de douleur couvre le bruit des armes automatiques... Tournant ma tête dans sa direction, je le vis chuter au sol touché d'une balle dans la jambe. Et de nouveau cette même scène se jouant au ralentit... Moi tournant talon arme en main, ouvrant le feu à l'aveuglette, et lui m'ordonnant de me mettre à l’abri. Certaines personnes ne croyaient pas aux anges gardiens et pourtant cette nuit, je ne pus remettre en question leur existence, lorsqu'une de mes balles par je ne sais quel miracle, atteignit le réservoir d'une des voitures derrières lesquelles nos assaillants tiraient à couvert. L'explosion ne parvint à me détourner de carl, n'ayant qu'un objectif en tête, le tirer de là... De nouveau des coups de feux, et une, deux, trois balles atteignant mon partenaire impuissant. Parvenant à sa hauteur, je le trainais vers la bâtisse vidant mon chargeur, et remerciant le ciel que nous parvînmes à nous mettre en sécurité. Perdant tout son sang, carl me suppliait de l'abandonner, mais il en était hors de question! Deux peut être trois minutes passèrent avant que le bruits de sirènes de mes collègues ne retentissent dans tout ce vacarme. De nouveau les ambulances, sa main sanglantes serrant la mienne, ses larmes, mes larmes, mes supplications... Puis le branlebas de combat arrivé à l’hôpital, les heures d'attentes et ce mème visage ou l'on pouvait aisément deviner la mauvaise nouvelle à venir... De nouveau cette peine, de nouveau ce froide, de nouveau ce cri s'échappant de mes lèvres...
- AHHHHHHH
Me redressant abruptement de mon lit, c'est en sueur que j'ouvris mes yeux sur l'une de mes fenêtres ou j'entrevis un corbeau. M'observant un court instant, celui ci s'envola dans un cri... Le cœur battant, je regardais tout autour de moi comme cherchant quelque chose à quoi me raccrocher... C'est alors que je la vis scintiller non loin de moi. Sortant du lit encore tremblante, je saisis la bouteille de whisky et bu de grandes gorgées comme si ma vie en dépendait. J'avais pourtant bu déjà pas mal, vidant une bouteille entière et buvant quelques verres de vodka. L'odeur de ma transpiration empreinte de forts embruns d'alcool ne pouvait tromper quand à mon taux d'alcoolémie. Et pourtant, je n'étais parvenue à fuir ce maudit cauchemar qui revenait chaque anniversaire de la mort de carl mon premier partenaire. Inspirant profondément, je vidais la bouteille déjà entamée de moitié, avant de me diriger vers la salle de bain et prendre un douche. Rien n'y faisait, ni l'eau chaude coulant sur mon corps nu, ni l'alcool ingurgité... Je ressentais toujours ce froid intense à l’intérieur de mon corps parcouru de frissons. Il me fallait fuir cette culpabilité, cette douleur, ces regrets qui m'assaillaient avec force. Attrapant un débardeur noir, mon jogging et mes baskets de même couleur, je passais mon blouson en cuir sur mes épaules et quittais l'appartement direction le complexe d'hibiscus... J'avais un ami qui y travaillait et il me laissait me servir de la salle de boxe lorsque j'en avais envie. D'ailleurs, je n'étais pas la seule privilégiée croisant parfois d'autres individus en quête de défoulement.
Garant ma voiture sur le parking, j'appelais mon pote sur son phone afin qu'il vienne ouvrir pour moi. A ma vue et surement mon odeur, il ne dit mot me laissant passer... Traversant le complexe, je poussais l'une des portes prête à en découdre avec le sac de frappe, lorsqu'un bruit sourd m’arrêta net. Il y avait quelqu'un et cette personne avait autant de choses à expulser que moi au vu de la force mise dans ses coups de poings. Avançant en silence, je réduisis mon aura de manière à me dissimuler dans les ténèbres. Il n'y avait que quatre lampes aux plafond d'allumées, et leur intensité était très faible. Seuls le sac de frappe, le ring et un tapis de combat était quelques peu éclairés. Le reste était plongé dans les ténèbres. Ne faisant aucun bruit, j'observais la jeune femme frapper avec rage le sac de frappe. Son corps entier était maculé de sueur, quelques gouttes volant sous la puissance de ses coups. Je n'aurais pas aimé être à la place de ce sac. M’avançant un peu plus, j'étais à présent face à elle cachée dans la pénombre, lorsqu'elle poussa un cri de rage frappant de toutes ses forces le sac avant de reprendre son souffle, mains sur ses genoux.
- Je ne sais pas qui vous a mise en colère (sortant de la pénombre) mais il a intérêt à quitter le pays assez rapidement...
Debout face à la jeune femme, bouteille de whisky dans une main, regard plongé dans le sien, je laissais se dessiner sur mes lèvres un sourire taquin. n:center;">by Epilucial
Dernière édition par Jessica Norrington le Mar 29 Mar 2016 - 0:58, édité 1 fois
Tourner et se retourner dans son lit, c’est tout ce qu’elle arrivait à faire. Pendant deux minutes, ses yeux sont fermés et plusieurs images traversent son esprit, alors que les deux autres, elle les avaient ouverts comme deux grosses soucoupes. Malgré ses essais, Emily n’arrivait pas à s’endormir. Elle avait beau tenté de contrôler sa respiration, compter les moutons ou essayer n’importe quel autre truc qu’elle avait pu entendre, elle ne faisait que retourner son oreiller dans tous les sens et changer de position à toutes les cinq minutes. Elle savait ce qu’elle devait vraiment faire pour réaliser son souhait de s’endormir, mais c’était plus facile en théorie qu’en pratique…
Plus tôt dans la journée, Emily rentrait travailler normalement. Elle commençait à s’habituer tranquillement à son nouveau travail ce qui était un bon signe. Elle a peut-être finalement réussi à trouver quelque chose qu’elle garderait. Les premiers appels qu’elle reçu étaient entre autre pour des signalements de personnes louches dans Brisbane. Cette ville-là était peuplée que de gens louches si Emily croyait tout ce que les gens disaient au téléphone. D’autres appels rentraient pour lui demander une ambulance. À chaque fois qu’un appel comme celui-ci se faisait, avec une personne à la voix désespérée à l’autre bout du téléphone, la brune espérait toujours que l’histoire allait bien se terminer. Après tout, ça l’avait longtemps été son devoir de protéger les gens et de faire en sorte qu'ils soient sain et sauf. Par contre, plus tard dans la journée, un appel entra qui bouleversa Emily et l'entraîna quatre années plus tôt. La personne demandait de l’aide. Elle disait être caché dans sa garde-robe parce que quelqu’un était entré par effraction chez elle. Emily avait gardé son calme et avait demandé à la jeune fille de rester au bout du fil avec elle, le temps que les policiers, qu’elle avait envoyé sur le lieu mentionné par son interlocuteur, arrivent. Elle lui demandait de décrire ce qu’elle entendait et d’ensuite rester bien calme. Elle le répétait plusieurs fois, à la fois pour la fillette que pour elle-même. C’est alors qu’elle lui posa des questions plus générales afin de faire changer les idées de la petite, mais aussi pour essayer de donner le plus d’informations aux policiers qui étaient déjà en route. Elle finit par dire qu’elle n’avait que treize ans et que ses parents étaient juste partis faire des courses. Jusqu’ici, tout allait bien, Emily lui demandait si elle entendait des bruits encore et la petite disait que oui et qu'ils venaient du rez-de-chaussée. Elle prit alors bien soin de mentionner que si elle entendait les bruits se rapprocher, il fallait alors être la plus silencieuse possible, mais c’est là que tout a dérapé et lorsqu’elle entendit une voix plus grave au bout de la ligne, Emily su que la petite fille venait de s’être fait repérer et elle commença à paniquer aussitôt. Les policiers avait réussi à arriver à temps pour sauver la petite, mais tout cet évènement lui rappela la peur qu’Emily avait ressenti quand elle entendait les voix des hommes qui les avaient pris en otage se rapprocher et le sentiment que quelque chose allait mal viré, même si elle tentait à tout prix d'éviter que ça ne se produise. Sentiment de non-contrôle insupportable.
Emily en avait assez de se repasser cette scène et celle de sa prise en otage en boucle dans son lit. Elle se leva et prit son sac le plus silencieusement possible pour ne pas réveiller son frère et sa petite fille et sorti de l'appartement pour se diriger dans un endroit qu’elle connaissait plus que bien. La gym. Faire parti de l’armée américaine exigeait d’être en forme et ce n’était pas une plaie pour Emily qui aimait y aller. Elle aimait aussi par dessus tout avoir un défi, c’est pourquoi elle venait souvent avec Ethan pour essayer de le battre à chaque fois. Aujourd’hui, elle y allait et elle savait exactement où se diriger pour évacuer toutes ces pensées qui la rendaient folle.
Elle s’installa devant le coussin et mit ses écouteurs avant de partir une playlist prédéfini de chansons qui l’aiderait dans sa quête de défoulement. Elle brandit ses points devant elle, ferma les yeux et revoyait la tête de ses ravisseurs. Elle les laissait venir à elle sans les bloquer cette fois et extériorisa la rage qu’elle avait pour eux en frappant sur le punching bag en face d’elle. Elle accélérait la cadence en revoyant le visage de son collègue mort devant ses yeux par sa faute et elle finit par accélérer encore plus en voyant le visage d’Ethan qui, à ses yeux, avait l’air de bien aller aujourd'hui même s’il avait vécu les mêmes choses qu’elle. Elle sentit les muscles de ses bras se serrer de plus en plus fort jusqu’à temps que l’épuisement la rattrape et qu’elle se pencha en prenant soin d’enlever un écouteur de son oreille puisque le son qui jouait maintenant était rendu beaucoup trop fort pour elle. Elle s’en alla trouver la force de bouger pour prendre une gorgée d’eau alors que la voix d’une fille la fit sursauter.
- Je ne sais pas qui vous a mise en colère, mais il a intérêt à quitter le pays assez rapidement...
Emily releva la tête rapidement et regarda la fille qui se tenait en face d’elle. Une odeur d’alcool dégageait de l’inconnue et elle remarqua tout de suite la bouteille qu'elle avait dans les mains. Emily se retourna donc pour prendre une gorgé d’eau avant de répondre.
- Ou de la surface de la terre.
Elle avait dit ça en prenant soin de bien refermer le bouchon de sa bouteille avant de prendre une serviette et d’essuyer son visage. Lorsqu’elle eut fini la jeune femme était encore devant elle à la regarder avec un sourire qui pouvait cacher plusieurs sous-entendus. Elle se demanda pourquoi la jeune femme avait décidé de venir boire dans un gym, mais s’abstenu de lui poser la question.
- Vous êtes venue seule ?
Se contenta-t-elle de demander à la place afin de peut-être détenir une réponse à la question qu’elle se posait vraiment.
In a hand-to-hand fight, escape the pain of tips of fists....
Ft. Emily & Jessica
Relevant sa tête rapidement, plongeant son regard de fauve dans le mien, l'inconnue me détailla quelques instants son faciès toujours empreint des vives émotions l'ayant submergés un instant plutôt. Noyée dans son regard, je pouvais voir les ténèbres danser dans ses iris auburn... Immobile, j'étais totalement hypnotisée, happée par ces ténèbres que je ne connaissais que trop. Lentement mon sourire s'effaça, alors que mon faciès se fit plus sérieux, plus solennelle... Le silence était tel autour de nous que je pouvais entendre la musique qui s'échappait des écouteurs de la brune. Portant son regard un bref instant sur ma bouteille suspendue dans le vide, l'inconnue se détourna de moi pour attraper sa bouteille d'eau et se désaltérer avant de me répondre la voix calme mais teintée d'une colère contenue...
- Ou de la surface de la terre.
Humm, ça avait le mérite d’être clair! De nouveau, un léger sourire vint étirer mes lèvres. Ne disant mot, je l'observais s'essuyer le visage, chacun de ses gestes trahissant son état de fébrilité... Tout était plongé dans le noir autour de la brune, seule la lampe incrustée au plafond l'éclairait, la baignant d'un halo de protection contre l'obscurité l'entourant, sans pour autant percer celle de son être... Portant de nouveau son regard sur ma personne, la brune pris quelques secondes avant d'une voix toujours posée, s'adresser à moi...
- Vous êtes venue seule ?
Ne me répartissant pas de mon sourire, la voix chaude légèrement alourdie par l'alcool, je lui répondis mon regard plongé dans le sien.
- Tout comme vous... (soulevant la bouteille de whisky) A la différence que j'opte pour une boisson moins saine, mais tout aussi désaltérante...
Élargissant mon sourire, je penchais légèrement ma tête sur la droite plongeant un peu plus profondément mon regard dans celui de l'inconnue... J'y entre apercevais tant d'émotions qui s'entrechoquaient à une vitesse folle, qu'il m'était impossible de toutes en saisir l'essence... J'avais reconnu la colère, cru voir la détresse et peut être le désespoir, mais rien n'était sur et cela n'éveillait que plus ma curiosité... Faisant un pas à la gauche de la brune, je continuais ainsi ma progression sans briser ce lien visuel qui s'était instauré entre nous...
- Je ne vous demanderai pas ce que vous faites en ces lieux... (posant ma bouteille sur un banc sans la quitter du regard) votre réponse et surtout vos coups de poingsparlent pour vous... (m’avançant vers elle, le pas silencieux) Ce qui m’intéresse, c'est de découvrir ce qui vous vaut ce regard si similaire au mien... (m’arrêtant à deux pas d'elle, la voix plus douce presque sensuelle, mon regard plus omniscient) Celui ci ne nait pas d'une dispute conjugale, d'une tromperie ou de quelconques contrariétés de la vie... (secouant légèrement la tête, réduisant un peu plus l'espace entre nous, jusqu’à pénétrer son cercle de lumière) Non, celui ci nait d'une douleur plus intense, prend ses racines de blessures si profondes qu'on ne trouve aucuns moyens pour mettre fin à l’hémorragie...
M’avançant d'un pas ne laissant que quelques centimètres d'espace entre la brune et moi, je tentais de percer la raison de ce trouble qui s'était emparé de l'inconnue, avant de reprendre dans un souffle chaud aux embruns alcoolisés...
- Alors dites moi... Quelle est la chose qui vous a brisé au point que vous n'ayez pu retrouver tous les morceaux de votre être? >by Epilucial
Dernière édition par Jessica Norrington le Mar 29 Mar 2016 - 0:59, édité 1 fois
Emily déposa la bouteille d’eau et la serviette sur le banc proche d’elle et replaça tranquillement les bandages qu’elle avait sur les mains tout en regardant l’étrangère face à elle. Son cœur avait reprit un battement régulier et elle avait les muscles un peu plus relâchés, mais elle laissa ses mains en face de son ventre dans une position d’auto-défense.
- Tout comme vous... A la différence que j'opte pour une boisson moins saine, mais tout aussi désaltérante...
Emily lâcha un rire étouffé. Elle se demandait toujours ce que la fille en face d’elle pouvait bien lui vouloir et la vue de la bouteille ne la laissait pas si indifférente. Cela faisait déjà quelques mois qu’elle n’avait pas touchée à l’alcool et n’était pas rentrée intoxiquée à celle-ci à l’appartement. Elle n’avait pas non plus ressenti le besoin d’en prendre puisqu’elle prenait recours à d’autres mesures, comme ce soir, avec le coussin de frappe devant elle. Cependant, cette fille n’avait aucune idée de ce qu’elle ramenait avec elle.
- Je ne vous demanderai pas ce que vous faites en ces lieux... Votre réponse et surtout vos coups de poings parlent pour vous... Ce qui m’intéresse, c'est de découvrir ce qui vous vaut ce regard si similaire au mien... Celui ci ne nait pas d'une dispute conjugale, d'une tromperie ou de quelconques contrariétés de la vie... Non, celui ci nait d'une douleur plus intense, prend ses racines de blessures si profondes qu'on ne trouve aucuns moyens pour mettre fin à l’hémorragie…
Emily la voyait se rapprocher, mais ne bougea pas. Elle était un peu choquée. Bien sûr qu’une personne n'ayant pas autant de rage n’aurait probablement pas frappé sur ce sac comme elle venait de le faire, mais ça ne prouvait pas toute cette analyse qu’une inconnue venait de faire sur elle et ses manières d’agir. Emily la regarda et croisa fermement les bras lorsque la belle brune en face d’elle s’avança encore d’un pas.
- Alors dites moi... Quelle est la chose qui vous a brisé au point que vous n'ayez pu retrouver tous les morceaux de votre être?
Emily la regarda dans les yeux pour savoir si elle était vraiment sérieuse avec sa question. Elle était à la fois déstabilisée par sa question, mais surtout choquée. Elle sentit les brumes de l’alcool à plein nez et se recula de quelques pas discrètement, sans jamais lui tourner le dos. Elle avait l’impression qu’elle rentrait dans son intimité et elle n’aimait pas ça.
- Excusez-moi ?
La brune avait répondue sèchement et se racla la gorge. Elle ne savait pas trop ce que voulait vraiment la fille en face d’elle, mais elle n’avait juste une envie c’était qu’elle reparte pour qu’elle puisse continuer à se défouler en donnant des coups sur ce qu’elle imaginait être la tête des gens dont elle avait le plus de mépris.
- Je peux vous demander ce que vous attendez de moi au juste ?
Autant mettre les choses au clair. Emily avait continuer à reculer jusqu’à sortir du halo de lumière qui maintenant tombait que sur celle qui avait pris un coup. Elle n’était pas effrayé par la jeune femme, mais perturbée. Elle n’avait pas envie que quelqu’un l’interroge sur sa vie. La principale raison de sa visite ici était parce qu’elle croyait être seule à cette heure-ci. Elle continua de regarder la femme avec des yeux noirs et, maintenant qu’elle était sous la lumière, Emily voyait à quel point l’autre fille avait raison lorsqu’elle disait que son regard était brisé. Elle le voyait à travers ses yeux aussi. Ce ne fut pas pour autant qu’elle prit pitié d’elle, au contraire, elle savait à quel point cela pouvait être agaçant.
- Qu’est-ce qui vous a amené ici ?
Peut-être qu’elle ferait diversion et l’attention irait à l’inconnue en face d’elle plutôt qu’à son intention.
In a hand-to-hand fight, escape the pain of tips of fists....
Ft. Emily & Jessica
- Alors dites moi... Quelle est la chose qui vous a brisé au point que vous n'ayez pu retrouver tous les morceaux de votre être?
Soutenant mon regard, l'inconnue se mit instinctivement en position défensive. Tout dans sa lecture corporelle m'indiquait que telle une lionne, elle se préparait à riposter à ce qu'elle percevait comme une attaque vis à vis de sa personne. Les iris auburn de la brune, viraient petit à petit au marron foncé sous l'effet de ses émotions... Si son expression faciale exprimait le choc et la méfiance, ses pupilles dilatées s'assombrissant peu à peu, ne laissaient que très peu doute quand à sa colère naissante. Un, deux, puis trois pas en arrière... S'éloignant de ma personne sans que son regard ne me quitte, la brune recréait sa zone de sécurité.
- Excusez-moi ?
Sa voix avait claquée dans clair, impérieuse, teintée de colère et d'une mise en garde sous entendue... J'avais pénétrer son territoire et elle me faisait très clairement comprendre que je n'étais pas la bienvenue. Je ne sais pour qu'elle raison, mais j'aimais cette joute silencieuse qui s'était instaurée entre nous deux... Tout se passait dans nos silences, dans nos regards, dans nos postures. Alors qu'elle s'était reculée, j'avais quand à moi avancé, l'avant de mon corps immergeant dans la lumière tandis que l'arrière du sien disparaissait dans l'obscurité. Alors qu'elle s'était mise en position défensive, je m’avançais me positionnant en prédatrice...
- Je peux vous demander ce que vous attendez de moi au juste ?
Je ne pus réprimer un sourire en coin, alors que mon regard se fondait dans le sien. J'aimais à me plonger dans cet océan ou la tempète faisait rage... J'aimais ce que j'y voyais, me reconnaissais en ce que j'y discernais, m'abimais dans ce que j'y ressentais... Bien que tout m'appelait à faire preuve de prudence, je n'écoutais pas cette alarme qui s'était mise à hurler en mon être. Je voulais en savoir plus sur cette femme, m'oublier, tout oublier l'instant d'un instant, pour ne laisser exister qu'elle... Reculant de nouveau, la brune disparut dans l'obscurité alors que j'immergeais totalement en pleine lumière. C'était tout un balai qui se jouait entre nous. Une danse dont nous ne connaissions ni le temps, ni l'air et que nous dansions pourtant en synchrones. Bien que n'étant plus en lumière, je pouvais toujours voir l'inconnue, sentir son regard perçant sur ma personne et mieux encore, m'y fondre encore et toujours. Plus les minutes passaient et plus j'avais l'impression de m’imprégner d'elle, de ses émotions, laissant s'insinuer dans chaque pore de mon corps, les parcelles du sien.
- Qu’est-ce qui vous a amené ici ?
la voix caressante, mon regard s'assombrissant...
- La même chose que vous... (un pas en avant) Le besoin d'évacuer... (deux pas) le besoin d'échapper aux autres (trois pas, sur-élevant un sourcil) vous savez... les autres, ceux qui pensent que le temps guérie tout, qu'un sourire chasse les nuages et qu'une parole réconfortante réchauffe votre corps gelé...
Je stoppais, ma respiration se faisant plus forte alors que je tentais de maintenir sous contrôle toutes les émotions qui s'entre croisaient avec célérité en mon corps... J'avais envie de fondre sur l'inconnue et sans un mot dans un corps à corps brutal, laisser nos corps s'abimer l'un l'autre, sans promesses, sans tabous, sans aucunes restrictions... Tout comme j'avais envie boire jusqu’à ne plus avoir conscience de ma propre existence... Autant que je désirai me défouler sur un de ces sacs jusqu’à ce que j'y épuise toutes mon énergie. J'étais une éponge, je l'avais toujours été, ou était ce ces années de tests, de manipulations psychologiques et émotionnelles que m'avait fait subir mon "géniteur" qui avaient fait de moi ce que j'étais. Mon regard se fit plus dur alors que j'encaissais aussi bien les émotions de l'inconnue, que les miennes et alors que je me sentais perdre le contrôle, je rompis le contact visuel me dirigeant vers cette bouteille qui m'appelait, m'invitait à laisser son contenu s'insinuer en mon corps et réchauffer celui ci sous le degré d'alcool ingurgité. Attrapant celle ci d'une main rageuse, je bu quelques gorgées avant de déposer le whisky à la même place. M'approchant de la brune la voix plus calme, je m'adressais de nouveau à l'inconnue...
- Je vois que je vous ai importuné... (sortant mes bandages de ma poche) Mais vous dire que je m'en excuse, serait vous mentir alors... (bandant consciencieusement la main droite) Je crois que cette salle est assez grande pour deux... (Bandant la main gauche, m’arrêtant à quelques centimètres de la brune) Il y a assez de sacs pour évacuer nos tensions respectives...
M'éloignant, je me dirigeais vers un des sacs, que je me mis à cogner ne retenant aucun de mes coups.
>by Epilucial
Dernière édition par Jessica Norrington le Mar 29 Mar 2016 - 1:00, édité 1 fois
À la suite de sa question, Emily regardait le moindre geste que Jessica pourrait faire qui lui indiquerait de se défendre.
- La même chose que vous... Le besoin d'évacuer... le besoin d'échapper aux autres vous savez... les autres, ceux qui pensent que le temps guérie tout, qu'un sourire chasse les nuages et qu'une parole réconfortante réchauffe votre corps gelé ...
La jeune femme mystérieuse avait continué d’avancer tandis qu’Emily avait arrêté. Sa patience commençait à devenir fragile. Elle était déjà bien en colère quand elle était arrivée, ce n’était pas le moment de la tester. Emily planta ses deux pieds au sol et regardait la jeune femme s’approcher. Les deux s’affrontaient alors du regard et elles ne se lâchaient pas jusqu’au moment où celle qui semblait être la plus vieille des deux attrapa sa bouteille d’alcool et glissa son contenu dans sa bouche. La brune regardait la bouteille se vider et le cou de la jeune femme qui avala l’alcool. Emily regarda ailleurs. Elle n’avait pas envie de penser à ce pêché et à quelle point à ce moment présent elle en avait envie. Elle entendit le bruit de la bouteille qui se reposait et sentit que l’inconnue s’approcha vers elle.
- Je vois que je vous ai importuné... Mais vous dire que je m'en excuse, serait vous mentir alors... Je crois que cette salle est assez grande pour deux... Il y a assez de sacs pour évacuer nos tensions respectives...
Sa réponse lui surprit. Elle ne pensait pas qu’elle était vraiment venue s’entraîner ou se défouler à l’état qu’elle était. Elle doutait de sa capacité à frapper sur le coussin. Elle était de retour dans une proximité qui ne plaisait pas à Emily, mais qui ne la fit pas bouger. Elle ne fit que la regarder en guise de réponse. Elle n’avait pas besoin de ses excuses et encore moins de ses explications. Tout ce qu’elle aurait vraiment voulu était de la solitude, mais elle ne pouvait pas renvoyer la fille dehors et elle avait raison le gymnase était assez grand pour les accueillir les deux. Elle ne voyait pas l’intérêt de continuer cette semi-conversation. Cependant, la lueur de colère qu’elle avait aperçu dans les yeux de la femme, lui fit comprendre qu’elle ne le saurait pas avant que celle-ci ne se soit défoulée comme il se doit.
Elle suivit la fille du regard lorsque celle-ci décida finalement de s’éloigner et de frapper sur un sac non-loin d’elle. Emily regarda la force qu’elle mettait à frapper et elle se disait que si elle manquait de précision, elle allait finir par se faire mal, mais pourtant, elle avait une bonne technique ce qui intrigua Emily. Elle finit par se tourner dos à elle et replaça ses bandages. Elle remit ses écouteurs en place et changea de musique et le mit sur aléatoire. Ce qui n’avait pas été sa meilleure idée. Les chansons contenues dans son répertoire avaient presque tous un lien avec Ethan puisqu’il lui avait envoyé plus de la moitié des chansons. Elle n’avait pas envie de refrapper comme une malade sur ce coussin, un sentiment de nostalgie l’empara plutôt et elle ne savait pas quoi faire pour le gérer et le cesser. Elle donna alors juste un gros coup sur le coussin. Afin d’éviter tout forme de tristesse qui s’empara d’elle. Cette fois, elle l’avait mal calculé et ça lui donna un choc sur le poignet assez puissant qu’elle lâcha un petit cri.
- Aïe.
Pour avoir été triste, il y a quelques secondes, elle avait laissé la colère s’infiltrer en elle la seconde d’après. Elle avait été idiote, idiote de laisser toutes ses émotions se glisser et de s’être laissé emporter par eux. Elle serra sa main dans son autre main et la bougea, tout avait l’air correct, mais elle faisait mal. Pour s’être inquiéter que l’étrangère se blesse, elle n’avait pas venu venir celle-là. Tout ce qu’elle espérait maintenant c’était de ne pas s’être fait remarquer par l’autre fille dans la pièce.
In a hand-to-hand fight, escape the pain of tips of fists....
Ft. Emily & Jessica
Si dans un premier temps, j'étais assez technique dans ma manière de frapper, très rapidement je perdis en technicité pour faire place à la force brute... Mettant toutes mes émotions négatives dans chacun de mes coups de poings, je laissais sortir ce que je mettais tant de force, jour après jour à enterrer profondément en moi. Je n'étais pas la plus à plaindre, il y avait toujours pire que vous, bien pire ailleurs que les épreuves que vous aviez pu traverser, mais mis cotes à cotes celles ci parfois me terrassaient, et ce soir j'étais sans défense face à leurs assauts... Regard sombre posé sur ce sac noir ébène, celui ci se mua en écran plasma à l’intérieur duquel se mirent à défiler des scènes de mon passé... Ma mère et son sourire qui pouvait attendrir le cœur le plus réfractaire à l'amour, mon père et ses gestes de tendresses envers les deux femmes de sa vie, puis cette tombe gravée au nom de ma mère et le regard vide d'émotion de mon père se posant sur moi... S'ensuivirent les images de ces années de solitude, cette chambre sans couleur ou régnait un silence oppressant qui gagnait toute la maison, puis celles ou je devins moins qu'une fille, moins qu'un enfant, moins qu'un être humain, un simple cobaye dont mon père usait selon son bon plaisir.... Vinrent les imagines succinctes des années de manipulations, de brimades, d'isolements, ma liberté troquée contre un peu de ce que je pensais être de l'affection de mon père, simples illusions d'une enfant en perte de repaires. Frappant de plus en plus fort, je transférais cette douleur en mon âme, vers mes mains dont les os encaissaient de moins en moins facilement les chocs...
Quittant Londres, je vis apparaitrent des images de mes débuts de vie en australie... La rue, ses allées sombres et sales, son odeur singulière et le froid y régnant. Combien de fois avais je dû me battre pour un coin au chaud, pour préserver le peu d'effets qu'il me restait, le peu de dignité?! Suite à la trahison de celle que je pensais sincère, celle que je pensais capable de m'apprendre à vivre, j'étais partie sac sur le dos, finissant par me "prostituer" pour survivre... Prostituer entre guillemets car je ne faisais pas le trottoir, comme ces pauvres âmes! Non je draguais dans les boites de nuit ou les bars, me saoulant pour mieux m'évader, fumant pour quitter ce monde qui ne cessait de me broyer... Des visages plus ou moins flous se mirent à défiler devant mes yeux, certains anonymes, d'autres ayant leurs noms gravés à jamais. Dans ces corps à corps, il n'y avait pour la plupart du temps ni tendresse, ni volupté, seul un besoin bestial de mes partenaires de me posséder, et un autre vital de ma part de m'abimer dans ces instants suspendus dans le temps. Frappant avec plus de rage, je vis apparaitre le visage de Carl et ce regard ampli d'amour, de peur et de tristesse qu'il avait posé sur moi, dernières émotions qu'exprimèrent ses yeux ambrés dans cette ambulance ou sa vie s'étiolait au rythme de ses battements cardiaque. .... Poussant un grognement j’effaçais cette vision d'un coup de poing rageur, avant de poser mes mains sur mes genoux cherchant à retrouver mon souffle, alors que de fines gouttelettes aux embruns de whisky ruisselaient sur mon corps. Posant mon regard sur l'inconnue qui s'était de nouveau mise à frapper le sac face à elle, je ne parvenais à détourner le regard, celui ci se trouvant comme aimanté par chacun de ses mouvements.... Baignée par la faible lueur d'un des plafonniers, elle mettait de la rage dans chaques coups portés, son regard fixé sur une chose que seule elle pouvait apercevoir. Son corps pivotait avec célérité, à mesure qu'elle augmentait la cadence de ses coups. Mais soudain...
- Aïe.
Elle avait manqué sa frappe, un choc violent se répercutant dans son corps. Fronçant les sourcils sous la douleur que j'avais cru percevoir chez l'inconnue, je me redressais lentement l'observant de loin pour voir si tout allait bien malgré tout. Ce n'est que lorsque je la vis serrer sa main droite dans celle de gauche que je me décidais à me mouvoir vers elle. Absorbée par sa blessure, elle ne remarqua ma présence que lorsque je parvenais face à elle... Relevant la tête, son regard se logea de suite dans le mien... Je pouvais y percevoir encore les quelques émotions qui l'avaient habités avant que celles ci ne disparaissent de ma vue. Elle se refermait m'interdisant l'entrée de son être, ce qui était compréhensible mais qui au lieu de me freiner ne faisait qu'attiser mon intérêt pour sa personne... Sans un mot, sans la quitter du regard, je glissais ma paume de main sur l'extérieur de la sienne et attira celle ci avec douceur à moi. Méfiante l'inconnue me laissa pourtant faire, son regard brulant cherchant à sonder mon esprit alors que j'en faisais tout autant de mon coté... Rompant le lien visuel, posant mes yeux sur sa main encore bandée, j'entrepris de défaire celle ci de manière à ce que si trauma il y avait, que sa main en gonflant ne soit compressée par les bandes. De temps en temps, je relevais mon regard pour le fondre de nouveau dans celui de la brune, laissant ses iris brunes pénétrer les miennes gris bleutées. Son corps n'était ni tendu, ni relâché comme si il ne savait s'il lui fallait adopter une attitude de défense ou d'attaque; Tandis que de mon coté, je m'apaisais à son contact... Glissant mon regard sur ses cheveux en désordres, son cou ou l'on pouvait voir battre avec force sa jugulaire, ses épaules carrés, son buste couvert de ce léger tissu imprégner de sueur, ce bras ruisselant, j’ôtais la dernière bande de sa main, relevant mon regard dans le sien... Laissant mon pouce glisser lentement dans le creux de sa paume, j'appuyais doucement en son milieu constatant à la contraction du visage de la brune, que cette zone était plus que délicate. Fronçant les sourcils légèrement, j’arrêtais de suite la pression pour laisser mon pouce revenir sous le dos de main de l'inconnue. La voix profonde et chaude, je rompis le silence...
- Je vais chercher de la glace, je reviens... (me mouvant, m’arrêtant au coté de la brune) Ne partez pas, je n'en ai pas pour longtemps...
Reprenant ma marche, je sortis de la salle et me dirigeais vers la cafète des employés. Ouvrant le réfrigérateur, je pris quelques glaçons que j'enveloppais dans du papier et repartis en direction la salle de boxe ou je retrouvais la brune assise sur un banc. M'approchant , je m'accroupis face à elle, ma main gauche se posant sous le dos de la sienne blessée. Déposant délicatement le papier sur la zone douloureuse, je passais une langue sur mes lèvres sèches, avant de reprendre la parole ne quittant pas la main de l'inconnue du regard...
- Il faudra faire attention quelques jours... ( faisant de petits cercles sur sa paume de main avec le papier) Mais ça ira, cela n'a pas l'air trop méchant... (relevant mes yeux, posant ceux ci dans les siens) Quelque soit la chose qui vous a poussé à venir en ces lieux ce soir, il faudra trouver un moyen de l’ôter de vous, ou elle vous détruira petit à petit. Lorsque la peine ne peut être extirpée de votre âme, elle peut au moins être atténuée... Trouvez ce qui pourrait l'assourdir avant que vous ne sombriez totalement dans les ténèbres. Il n'y fait pas bon d'y vivre croyez moi...
Les gouttes de sueur coulaient sur son front et formaient son chemin jusque sur ses tempes qu’elle essuya rapidement du revers du bras avant de reporter sa main sur son autre main. La haine avait atteint un niveau incroyable qu’il lui était impossible de ne pas serrer des dents en ce moment. La douleur passait en deuxième alors qu’elle se dirigea tranquillement plus loin du sac pour éviter d’évacuer sa rage encore plus dessus avec sa main abimé. Elle pencha la tête et pris sa bouteille d’eau pour appuyer la froideur, plus si froide, que ça de l’eau sur son poignet. Elle regardait par terre et vit son cellulaire vibrer sur le banc plus loin. Elle l’ignora se disant que la personne pouvait bien penser qu’elle était morte et ça n’allait pas déranger. Ça faisait longtemps qu’elle n’avait pas été dans cet état, elle arrivait à le contrôler habituellement. Elle essayait de bouger un peu le pouce et ça tiraillait alors elle le replaçait sans rien dire. Emily aperçu des pieds dans son champs de vision et remontait tranquillement la tête pour retrouver, sans surprise, le regard de la jeune femme de tout à l’heure. Elle avait encore le regard scruteur. Elle cherchait quelque chose, une réponse qu’Emily ne pouvait lui offrir. De son côté, la présence de la jeune fille calmait un peu le sentiment de rage qui bouillait en dedans, mais se méfiait quand même lorsqu’elle sentit la main de la jeune fille sur la sienne. Elle avait voulu retirer sa main de la sienne pour commencer, mais le regard, que la jeune fille lui lançait, lui indiquait qu’elle n’avait rien à craindre pour le moment. Celle-ci baissait le regard pour analyser les dégâts avant de lui dire.
- Je vais chercher de la glace, je reviens... Ne partez pas, je n'en ai pas pour longtemps...
Elle regardait tranquillement l’inconnue sortir de la pièce. Elle se sentait maintenant stupide. Se blesser n’était pas une chose qu’elle aimait. Cela signifiait qu’elle avait eu un moment de faiblesse ou qu’elle avait fait une erreur. Dans les deux cas, ce n’était pas bien vu à ses yeux. Être orgueilleuse avait ses désavantages. Son téléphone vibrait une nouvelle fois et elle le prit pour vérifier qui lui envoyait des messages et le déposa en soupirant sur le banc. Elle n’avait pas envie de parler à quiconque et puis, essayer d’envoyer un message avec sa main n’aurait pas aidé. Elle reprit sa main dans la sienne avant de voir la jeune femme revenir vers elle d’un air déterminé avec la glace dans ses mains. Elle le déposa sur son poignet ce qui arracha une grimace à Emily. Puis, elle reposa son regard sur la jeune femme en premier lieu, qui était accroupie en face d’elle, et sa main par la suite avant que celle-ci n’intervienne.
- Il faudra faire attention quelques jours... Mais ça ira, cela n'a pas l'air trop méchant... Quelque soit la chose qui vous a poussé à venir en ces lieux ce soir, il faudra trouver un moyen de l’ôter de vous, ou elle vous détruira petit à petit. Lorsque la peine ne peut être extirpée de votre âme, elle peut au moins être atténuée... Trouvez ce qui pourrait l'assourdir avant que vous ne sombriez totalement dans les ténèbres. Il n'y fait pas bon d'y vivre croyez moi...
Elle réfléchissait aux mots de la jeune femme. Elle avait baissé le regard vers le sol. Les moyens engendrés pour éteindre cette douleur avait été d’une nuisance plus qu’autre chose. La jeune fille semblait à l’aise dans ce qu’elle disait. Probablement parce qu’elle l’avait vécu ou l’alcool parlait pour elle ou un mélange des deux… Quoi qu’il en soit, même si elle avait été aimable avec Emily en lui apportant de la glace. Celle-ci n’allait pas rentrer dans les détails de ce qui la hantait. La colère s’était en partie diminuée et elle ne connaissait pas la jeune fille devant elle pour lui avouer quoi que ce soit, même si elle ne réclamait rien de sa part.
- Merci pour la glace.
Elle avait relevé les yeux vers elle pour la remercier. Puis reporta son regard vers le sac de glace et sa main. Puis relève son regard et le plante dans le sien.
- Sans vouloir être méchante, vous, vous faites quoi ? Boire et venir vous défouler ici aussi, soit pas grand chose de plus que je fais présentement...
Emily n’avait pas lancé cela férocement et elle n’avait pas envie de créer des embrouilles avec la jeune femme, mais elle n’aimait pas la façon dont celle-ci pensait savoir comment gérer sa vie et elle essayait de lui faire savoir. Elle envoyait des messages qui disaient qu’elle aussi était brisée tout en donnant des conseils à comment éviter alors qu’elle n’avait pas l’air de s’en être sortie pour autant elle non plus.
In a hand-to-hand fight, escape the pain of tips of fists....
Ft. Emily & Jessica
Je pouvais voir dans les yeux de la brune que mes mots avaient trouvé écho en son esprit. Baissant son regard au sol comme fuyant la vérité tapis dans le mien, elle ne dit mot laissant ce silence devenu coutumier s'installer entre nous deux. D'ailleurs à mon grand étonnement, je m’apaisais à son contact, appréciais autant nos prises de parole que nos silence, et ce langage visuel que nous avions instauré qui paliait aux longues phrases désuètes et autres tirades vides de sens, rendait cette rencontre particulière, précieuse comme un instant T dans le cycle de nos vies. Continuant à passer la glace sur la main légèrement gonflée de l'inconnue, je sentais peu à peu une tension naitre en son corps, et relevant les yeux sur son visage, j'en eus la confirmation alors que les traits de son faciès se durcirent sous l'impact de ses pensés dont je ne parvenais à capter la teneur. Alors que je m’apprêtais à libérer sa main et lui donner l'espace qu'elle paraissait quémander en silence, sa voix brisa le silence des lieux...
- Merci pour la glace.
Relevant ses yeux qui se noyèrent dans les miens, la brune posa son regard sur sa main, plus précisément sur la mienne tenant le papier ampli de glace que je passais afin de réduire son hématome. Je pouvais sentir son trouble, trouble qui la conduisit à planter son regard de nouveau dans le mien, mais cette fois ci de manière plus appuyée, plus dure...
- Sans vouloir être méchante, vous, vous faites quoi ? Boire et venir vous défouler ici aussi, soit pas grand chose de plus que je fais présentement...
Je ne pus m’empêcher de sourire sous ces propos... Dans un sens elle n'avait pas tord, mais elle n'avait pas tout à fait raison non plus. Tentant de me maitriser, je ne pus retenir un petit rire qui n'avait rien de mesquin ou moqueur, mais plus d'amusement. J'appréciais de plus en plus le personnage, et c'est continuant à passer doucement la glace sur sa main, que je pris la parole, la voix douce et calme, teintée d'une pointe d'humour...
" Hummm vous êtes sur que vous ne vouliez pas être méchante?? (souriant, mes yeux noyés dans les siens) Je plaisante, il n'y a pas de mal! D'ailleurs vous n'avez pas totalement tord... Je bois, (portant un bref regard sur ma bouteille de whisky) beaucoup même, mais j'ai une bonne descente et je tiens très bien l'alcool.(reportant mon regard sur sa main, mes gestes sur celle ci se faisant plus doux, plus caressant) En ce qui concerne ma venue ici, c'est chose rare, en tout cas pour me défouler... Je viens surtout ici pour m'entrainer et apprendre des techniques de rue. (souriant de nouveau) Mais je sors, j'ai trouvé quelqu'un qui prend soin de moi également, même si parfois cela s’apparente plus à du maternalisme que de l'amitié. Pour preuve, je suis punie de boissons parfois ou de sortie (riant) oui oui à mon age, pour ma "sécurité" selon ses dires! (passant ma langue dans un geste fluide sur ma lèvre inférieur) J'évacue cette tension qui parfois se fait trop forte dans les bras d'une ou plusieurs personnes au gré de mes besoins, de mes désirs, de leurs envies... (relevant les yeux dans ceux de la brune, noyant mon regard dans le sien) vous devriez essayer, (sourire taquin) il y a beaucoup moins de risque de se blesser de la sorte, que de taper dans un sac de sable (clin d’œil)...
Sortant de ma poche une bande que j'avais en plus, j'entrepris d'improviser un bandage pour la brune, dans lequel je laisserai les glaçons non pas à même sa peau de manière à ne pas lui faire d'engelure, mais de manière à ce qu'elle ressente le soulagement du froid, sans que cela ne soit brulant. Serrant légèrement le bandage, je relevais mes yeux dans ceux de la brune...
" Voila comment je traite mon mal... Alcool, sexe et ange gardien. Un équilibre qui me scie pour l'instant, un équilibre que vous devriez trouver vous même... (souriant) Loin de moi l'idée de vous inviter à boire, ou à... (jetant un bref coup d’œil à son corps en sueur) vous laissez aller entre les draps d'inconnus, (reportant mon regard dans le sien) mais un ange gardien ne serait pas de trop...
Basculant en arrière, je m'assis sur le sol faisant face à la brune sans quitter son regard de mes yeux. Elle paraissait réfléchir à mes propos, les soupeser et je sentais que sa réponse n'allait pas tarder... Il n'y avait pas à dire, jamais je n'aurai pensé que la soirée se serait déroulée ainsi, et cela n'était pas pour me déplaire.
- Hummm vous êtes sur que vous ne vouliez pas être méchante?? Je plaisante, il n'y a pas de mal! D'ailleurs vous n'avez pas totalement tord... Je bois beaucoup même, mais j'ai une bonne descente et je tiens très bien l'alcool. En ce qui concerne ma venue ici, c'est chose rare, en tout cas pour me défouler...
Emily l’écoutait d’une oreille tout en attentive en analysant les propos de la jeune femme. Le fait que la jeune femme tienne l’alcool lui paraissait vrai. Autrement, elle n’aurait pas réagit aussi rapidement lorsqu’Emily s’était blessée avec le niveau de substance ingéré.
- Je viens surtout ici pour m'entrainer et apprendre des techniques de rue. Mais je sors, j'ai trouvé quelqu'un qui prend soin de moi également, même si parfois cela s’apparente plus à du maternalisme que de l'amitié. Pour preuve, je suis punie de boissons parfois ou de sortie, oui oui à mon age, pour ma "sécurité" selon ses dires! J'évacue cette tension qui parfois se fait trop forte dans les bras d'une ou plusieurs personnes au gré de mes besoins, de mes désirs, de leurs envies... vous devriez essayer, il y a beaucoup moins de risque de se blesser de la sorte, que de taper dans un sac de sable...
La jeune femme s’explique sur une longue tirade. Il y avait beaucoup d’informations à retenir. Emily n’avait pas tout suivie ce que la jeune femme disait. Elle avait arrêté lorsque l’inconnue commence à parler des risques de blessures. Sur le moment, Emily se sentit jugé et n’avait pas apprécier, mais elle se replaçait les esprits après quelques instants. La jeune femme n’avait pas employé le ton de jugement et paraissait même très calme considérant le ton de voix que, de son coté, Emily avait utilisé depuis le début de cette rencontre. Par la suite, le bandage que la jeune femme était en train de placer délicatement sur sa main la fit revenir à elle prouvant même que la jeune femme avait un bon fond. Il lui fallu un moment pour comprendre de quoi elle parlait puisqu’elle venait d’enchaîner sur ses trois remèdes. L’alcool, elle avait arrêtée. Le sexe, elle avait essayé quelques fois, mais l’instant de bonheur procuré ne durait jamais bien longtemps après coup. Ange-gardien, elle en avait un, voir plusieurs, mais elle les repoussait sans cesse. C’est là qu’on remarque que ce qui marche pour un, ne marche pas forcément pour les autres.
- En attendant, je crois être encore capable de me gérer. Je n’ai pas envie de voir quelqu’un se soucier de moi en permanence.
Emily regarde le bandage et bouge sa main pour vérifier qu’il n’était pas trop lousse et suit le mouvement de la jeune fille pour s’installer en face d’elle. Non elle en avait assez de devoir toujours faire attention pour ne pas inquiéter les gens, pas besoin de les laissez s’occuper d’elle. Son frère Henry était toujours inquiet. C’est pour cela qu’à chaque fois qu’elle faisait des cauchemars, elle essayait de sortir de l’appartement pour ne pas le réveiller ou lorsqu’elle ne se sentait pas bien non plus. Savoir que quelqu’un devait veiller sur elle comme si elle était une enfant l’énerverait plus que ça l’aiderait.
- Si ça vous arrange, tant mieux. Par contre, qui dit que je ne m’amuse pas comme vous l’avez si bien décrit ?
Elle regarda la jeune femme et avait envie de changer les rôles de place. D’essayer de lui faire comprendre ce que ça lui faisait à elle.
- Vous savez, vous pourriez gravement vous rendre malade à faire ce que vous avez décrit. Ça devient malsain et un jour, vous vous rendez compte que votre routine est constituée de choses qui remplace votre réalité. Un petit monde à vous quoi, mais je ne suis pas là pour vous dire comment vivre votre vie.
Elle regarde l’inconnue un peu perplexe. Elle ne savait pas si elle était offensée ou juste songeuse. Après coup, Emily décide de soutenir son regard et de reprendre sur un débit moins rapide.
- Les choses ne se passent pas toujours comme on veut. On fait ce qu’on peut avec ce qu’on a. Maintenant, si ça ne te dérange pas. On pourrait changer de sujet ou retourner à nos occupations.
Emily baissa le regard vers sa main lorsqu’elle avait dit ça et laissa échapper un rire. Dans son cas, la deuxième option n’allait pas être possible.
In a hand-to-hand fight, escape the pain of tips of fists....
Ft. Emily & Jessica
De nouveau le silence... le silence? non, juste ce langage muet qui s'était instauré entre nous. Je la vois analyser chacun de mes mots, puis d'un coup son regard change comme si elle avait subitement mis en pause ses pensées. Quelques minutes s'égrainèrent et de nouveau comme si la machine se remettait en marche, son regard s'anima ainsi que son faciès... Colère, apaisement, contrariété, tant d'émotions la traversèrent avec une rapidité déconcertante. Plus je l'observais et plus l'image d'une poupée désarticulée s'imposait en mon esprit... Oui... elle était comme une poupée désarticulée, une horloge déréglée, une château tombant en ruine, et cela la rendait à la fois si irréelle, si froide et pourtant si attractive et envoutante...
- En attendant, je crois être encore capable de me gérer. Je n’ai pas envie de voir quelqu’un se soucier de moi en permanence.
Je ne pus m’empêcher de sourire sous ces propos au combien erronés.... Certes elle se croyait en mesure de se gérer, mais elle ne gérait rien. Elle subissait sa situation, ce vide en elle et l'inexorable fossé qui se creusait entre elle et les autres. Elle avait besoin de quelqu'un, quel qu’il soit pour l’empêcher de sombrer plus profondément dans le néant, elle ne l'admettait juste pas encore.... Regardant son bandage, bougeant sa main pour vérifier surement que celui ci n'était pas trop serré et qu'elle avait encore la mobilité de sa main, la brune reporta son regard sur ma personne avant de rompre de nouveau le silence...
- Si ça vous arrange, tant mieux. Par contre, qui dit que je ne m’amuse pas comme vous l’avez si bien décrit ? Vous savez, vous pourriez gravement vous rendre malade à faire ce que vous avez décrit. Ça devient malsain et un jour, vous vous rendez compte que votre routine est constituée de choses qui remplace votre réalité. Un petit monde à vous quoi, mais je ne suis pas là pour vous dire comment vivre votre vie.
Elle n'avait pas tord, mais je n'étais pas encore arrivé à ce stade. Je tentais de varier les plaisirs, de fuir l'ennui, de fuir la froideur de mon appartement, les ruines d'un passé, les fondations peu sures d'un présent à l'avenir plus que flou... Combien de temps me contenterais je d'un corps brulant, de soupirs et cris envoutants, de ces sensations plus ou moins courtes de liberté et de pleins qu'offraient l'herbe et l'alcool? Peut être était ce pour cette raison que mina était apparue dans ma vie, pour me tirer lentement mais surement de cet engrenages qui me broyait sans que je ne m'en aperçoive. Dans tous les cas, l'avenir me le dira...
- Les choses ne se passent pas toujours comme on veut. On fait ce qu’on peut avec ce qu’on a. Maintenant, si ça ne te dérange pas. On pourrait changer de sujet ou retourner à nos occupations.
Baissant ses yeux sur sa main blessée, la brune laissa échapper un rire de dépit. Quand à moi je n'avais pas bouger... Je l'observais, l'analysais puis m'y refusais... Après tout elle avait raison, chacun sa merde!! N'était ce pas ce qu'elle venait de dire avec plus de mots que nécessaire??!! Regard posé sur la brune, je glissais avec douceur mon index sous son menton, relevant celui lentement de manière à ce que mes yeux tombent dans les siens... Et de nouveau entre nous cet échange muet, cette bravade corporelle dans nos positions, cette tension dans nos muscles, prêtes à répondre à une quelconque attaque de la part de l'une ou de l'autre. La brune animait en moi autant d'apaisement, que d'envies de la prendre là, sans témoin, sans palabres inutiles, juste nos corps expulsant nos peurs, nos souffrances, nos colères dans une danse effrénées, dans un affrontement à corps perdus... Maitrisant mes pulsions, je rompis le silence la voix grave mais caressante...
- Je m'excuse de vous avoir importuné... (regard se noyant dans le sien, la voix plus basse) Je tiens à vous dire que j'ai tout de mème passé un agréable moment en votre compagnie... (regard malicieux) Je vous laisse retourner à vos occupations, bien que je ne crois pas que vous pourrez de nouveau frapper dans ce sac... (montrant ma main, souriant, voix taquine) à moins que je ne vous prête l'une de mes mains... (m'éloignant à reculons) Haa encore une chose... (mon corps pénétrant lentement dans la pénombre) Si je n'étais pas certaine que vous vous blesseriez l'autre main en tentant de me frapper.... (Me fondant complément dans l'obscurité, un demi sourire aux lèvres) Je vous aurai embrasser mlle je n'ai besoin de personne...
Récupérant ma bouteille de whisky, j'ouvris celle ci et bu une bonne gorgée avant de refermer le tout et me diriger vers la sortie située derrière la brune. Je n'avais plus l'envie de frapper dans quoi que ce soit, et l'idée de prendre un bain dans la piscine chauffée du gymnase, m'attirait de plus de plus en plus. Passant auprès de la jeune femme, dont la mine semi contrarié n'avait pas changé, je ne résistais pas et c'est dans la fluidité du mouvement que je vins déposer mes lèvres sur celles de la brune qui cédèrent sous la surprise. Laissant ma langue chaude et alcoolisée s'insinuer avec sensualité entre les lèvres de la jeune femme, j’interrompis l'échange avant qu'elle ne reprenne ses esprits, et sortis de la pièce direction la piscine.
Après tous les mélanges d’émotions que j’avais ressenti ce soir, j’aurais été plus que ravi de changer de sujet pour alléger l’atmosphère. J’avais, d’ailleurs, légèrement baissé ma garde envers la jeune femme, dont je ne connaissais toujours pas le nom. Jusqu’à ce que la main de celle-ci se rapproche de mon visage. Je m’éloignais légèrement me demandant ce qu’elle voulait jusqu’à ce que ses doigts atteignent sa destination, soit mon menton. Elle décide de me regarder intensément dans les yeux et je ne peux m’abstenir de penser que sa façon d’approcher les gens sortait de l’ordinaire. Peut-être étais-ce l’alcool ? Ou l’émotion qu’elle ressentait ce soir ? Ma présence ? Ou encore elle était juste comme cela. Quoi qu’il en soit, je m’abstiens de parler et prend sa main délicatement afin de l’enlever de sous mon menton, sans brutalité cependant.
- Je m'excuse de vous avoir importuné... Je tiens à vous dire que j'ai tout de même passé un agréable moment en votre compagnie... Je vous laisse retourner à vos occupations, bien que je ne crois pas que vous pourrez de nouveau frapper dans ce sac... à moins que je ne vous prête l'une de mes mains... Ha encore une chose…Si je n'étais pas certaine que vous vous blesseriez l'autre main en tentant de me frapper... Je vous aurai embrasser Mlle je n'ai besoin de personne...
Si une chose ne pouvait être vrai dans son discours était de sous-estimer mes capacités. Ce n’était pas la première fois que je me blessais et ça ne m’avait jamais arrêté. Au contraire, souvent la colère de m’être blessé me motivait à fournir le double d’effort. Cependant ce n’était pas ce qui était le plus choquant dans les affirmations de la jeune femme. Sur toutes les choses qu’elle pourrait avoir envie, la seule qui lui venait en tête à ce moment précis, alors que j’avais fait mon possible pour repousser le contact, était de vouloir m’embrasser. Je me lève rapidement et fait un pas vers l’arrière. Lorsque celle-ci disparaît complètement dans la noirceur de la salle, je pus reprendre mon souffle et me pencher pour prendre mon sac et mon cellulaire qui avait vibré une nouvelle fois. La dernière chose dont j’avais envie présentement c’était d’un rapprochement physique avec la jeune femme, une inconnue. D’autant plus, que je n’ai jamais été attiré par la gente féminine.
Je me relevais tranquillement en prenant soin de ne pas trop utiliser ma main dans le bandage, même si celle-ci allait être correct le lendemain et je remarque une paire de soulier se rapprocher sur le plancher. Je n’ai pas le temps de remarquer qui se dirigeait vers moi, mais je reconnais l’odeur d’alcool que je … goute. Je n’ai pas le temps de réagir que la brune repartait sans que je n’aie le temps de dire un mot. Me laissant béante et surtout dans un nuage de questionnement. J’entends le clic de la porte qui signifie qu’elle était vraiment partie pour de bon cette fois. Je souffle un coup, déterminer à oublier ce qui venait de se passer. Je n’avais pas envie d’aller la retrouver pour lui demander des explications. De toute façon, je n’ai pas envie de lui donner l’envie de retenter sa chance. Je décide juste de quitter le gymnase et de retourner à l’appartement avant que l’envie d’aller prendre un coup me prenne…