| You can't understand, what lays ahead If you don't understand the past • Rosa |
| | (#)Mar 8 Mar 2016 - 23:30 | |
| Depuis l'histoire à la plage, je ne suis plus sorti de chez moi. Je n'en avait pas l'occasion, mais en plus je n'en avais pas envie. Faut dire ce qu'il en est : depuis que Jeremy en est venu aux mains avec Myrddin et moi, je n'ose tout simplement plus sortir. Mais je continue de marcher. À l'intérieur, chez moi à l'appartement ou en thérapie. D'ailleurs, je n'utilise le fauteuil que lorsque je dois faire de plus longues distances. Mais je marche de plus en plus et de mieux en mieux. Surtout depuis que j'ai l'attelle qui stabilise ma jambe droite ! Sans elle je crois bien que je ne pourrais pas faire la distance que je fais actuellement.
Car je suis de nouveau de sorti. Ma séance avec Cara ma psychologue m'a fait un bien fou. Elle m'a même proposé d'aller marcher un peu dehors. Tout d'abord réticent à l'idée de remettre un pied à l'extérieur, j'ai finalement accepté l'idée. Et aujourd'hui j'ai décidé de faire une promenade tout seul. Il faut bien que je le fasse un jour, non ? Myrddin ne sera pas éternellement là pour moi, autant que je me prenne en main. Ainsi donc, je me suis habillé plus décemment d'un short et d'un t-shirt puis j'ai enfilé mon attelle et... me voilà donc parti. Je ne compte pas faire un grand tour, juste aller jusqu'au parc et revenir. Je devrais pouvoir y arriver en 30 minutes. Sinon moins. Je ne vais pas me surestimé.
Avant de sortir, je vérifie que j'ai bien mon portable et que celui-ci est chargé à bloc puis me dirige vers l'ascenseur qui m'emmène au rez-de-chaussé. Je sors du bâtiment et c'est là que le vrai travail commence. Mes pas sont lent mais je m'efforce à les faire le plus réguliers possible. Et j'y arrive à peu près. Je ne boîte pas, ce qui est déjà une excellente chose. Pourtant je dois fortement m'aider de mes abdominaux et les muscles de mon bassin pour faire avancer ma jambe droite. J'ignore au mieux que je peux le regard des passants qui doivent sans doute se poser de nombreuse questions et atteint l'entrée du parc. Me sentant encore bien et en pleine forme, je décide de faire quelque mètres à l'intérieur.
Grand mal m'y a prit. Car j'ai a peine passé le portail qu'une personne beaucoup trop pressé me percute vivement. Mes reflex, mais surtout mon équilibre, étant des plus précaires, je ne me parviens pas à me rattraper et tombe en avant. J'ai au moins eu la présence d'esprit de lâcher mes béquilles pour par me faire mal aux épaules et avoir les mains libres pour me rattraper. La chute est lourde est douloureuse, d'autant qu'avec l'attelle ma jambe ne plie pas aussi bien qu'elle ne devrait. Je crois bien que mon genoux en prends un sacré coup, car en plus de la douleur des éraflures sur les graviers je sens comme une tension dans l'articulation. Comme si … je me l'étais tordu en tombant. Ce serait bien la dernière chose qu'il me faudrait ! Et le joggeur continue son chemin comme si de rien n'était, ne se prenant même pas la peine de se retourner et de m'aider. Il continue sur sa lancer l'air totalement naturel. Je lui hurle encore derrière de faire un peu attention où il va et qui il croise, mais l'homme ne ralenti même pas son allure. Connard |
| | | | (#)Mer 9 Mar 2016 - 0:26 | |
| Les choses se compliquent de plus en plus entre Warren et elle, voilà le constat qu’a fait Rosalie. Il leur semble de plus en plus impossible de passer quelques jours dans une ambiance sereine. Pourtant, elle devrait y être habituée, à chaque fois que Warren passe du temps avec son père, il en revient plus changé encore. Parfois elle se demande à quoi cela lui sert de s’entêter, sérieusement, aucune amélioration n’est à observer, bien au contraire. C’est dans le besoin de se changer les idées, qu’elle a volontiers remplacé sa fille pour la corvée du chien. Corvée vous avez dit ? Doux euphémisme car Rosalie n’a jamais été une amoureuse des animaux, elle ne voit pas l’intérêt d’en avoir à la maison, cela donne plus de travail en plus d’être peu esthétique, soyons honnêtes. Pourtant, elle s’est retrouvée avec ce cocker, un caprice de sa fille qui avait su s’attirer la sympathie de son père pour arriver à ses fins. Agacée tout d’abord, elle s’était vite rendu compte qu’elle aurait sûrement agi pareillement à sa place, la fierté a remplacé son énervement, fierté de voir que la jeune fille empruntait son chemin. Il faut savoir faire preuve de créativité pour obtenir ce que l’on désire, un de ses principes favoris étant qu’il faut se servir plutôt que d’attendre qu’on nous l’accorde. Son ascension sociable est une preuve de son efficacité.
Promenant le chien, elle se demande si cela est toujours aussi pénible. La bête, indisciplinée au possible, ne cesse d’aller regarder de gauche à droite, l’obligeant par moment à accélérer son allure, ce qui est hautement irritant lorsque l’on est une femme qui veille à ce que tout en elle suinte la perfection, en somme se retrouver avec la chevelure débraillée est exclu. Superficielle ? Elle aime à croire que non, justifiant son comportement par une volonté de bien faire ou de bien paraitre, donc il faut comprendre que voir une femme de son allure se baisser pour ramasser les dégâts causés par son chien n’a rien de franchement attrayant, nul doute que ce sera la dernière fois qu’elle s’y pliera. Sur le chemin, elle assiste à une scène qui la laisse étrangement indifférente, un jogger qui bouscule violemment un handicapé devine-t-elle, désormais au sol et ayant visiblement des difficultés à se relever. Elle pèse le pour et le contre, elle n’a rien contre lui porter secours mais de toute évidence, elle n’aura pas droit à des crépitements d’appareil photo qui serviront de témoin pour présenter le grand cœur de Rosalie Blake. Admettons qu’elle l’aide, elle devrait lâcher le chien qui ira sûrement courir après cette femme qu’ils ont croisés et elle n’a franchement aucune envie de courir après lui, tout comme abandonner la bête dans le parc lui créerait des problèmes dans son couple. Elle décide donc de poursuivre son chemin comme si elle n’a jamais vu cette inconnu à plat ventre sur le sol, mais guettant qu’il n’y a personne aux alentours pour la traiter plus tard sur la place publique, elle croise un visage familier, une de ces femmes de, qui colporte sûrement le plus de rumeur dans la haute. Et vu qu’elle tient à conserver sa réputation auprès de ses chères amies, elle n’aura d’autre choix que de jouer les gentilles. Elle a beau ne pas l’avoir vu, l’on n’est jamais à l’abri. Elle se baisse alors vers le jeune homme, une expression soucieuse savamment étudiée sur le visage « vous allez bien ? » question complètement stupide, elle en a conscience, aussi stupide que le fait que le parc soit si désert à cette heure. Elle enroule la laisse de l’animal afin d’avoir une meilleure prise sur lui et se demande bien comment elle va pouvoir gérer les deux poids morts. « Comment puis-je vous aider ? »
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| | | | (#)Jeu 10 Mar 2016 - 18:38 | |
| Le pire dans cette situation n'est pas tant que je suis au sol, non. C'est que je suis au sol à cause d'un joggeur beaucoup trop pressé et bien trop dans ses pensées pour m'aider. Il ne s'est pas retourné, et encore moins arrêté pour voir si ça va. Je ne lui en aurais pas voulut. J'aurais prit sur moi et j'aurais sans problème accepté son aide s'il me l'avait proposée. Mais là il me laisse seul sur les graviers. Et je ne suis même pas sûr d'avoir la force pour me lever tout seul. Fort heureusement, j'ai mon portable sur moi. Dans le pire des cas j'appellerais Adrian. Mais il faut que j'essaie au moins de me lever par moi-même.
Je commence par me redresser et mettre, manuellement, mes jambes dans un angles plus commun. Assit là sur le sol, je grimace en tendant mon genou droit et me passe la main sur l'articulation. J'espère sincèrement que la douleur n'est due qu'à la chute sur le sol pierreux et non parce que j'ai fait un faux mouvement. Je me penche ensuite sur le côté pour récupérer mes béquilles. Mais elle sont tombées trop loin. Du coup, toute ma manœuvre pour m’asseoir au sol était totalement inutile. Je soupire doucement, lorsqu'une voix féminine retentis à mes côtés. Je lève le regard qui se pose sur une jeune femme. Celle-ci, penché un peu vers moi me demande dans un premier temps si je vais bien puis comment elle peut m'aider. Je l'observe un instant, surpris, remarque du coin de l’œil le chien qu'elle tient en laisse puis grimace un peu « Dans l'ordre : bonjour. Ça pourrait aller mieux, je pense » j'hausse les épaules puis désigne les béquilles posées plus loin « Et puis … si vous pouvez simplement m'apporter les béquilles, ce serait déjà ça de gagner. J'devrais pouvoir me débrouiller tout seul après ...» ou pas. Enfin, on verra bien. |
| | | | (#)Dim 13 Mar 2016 - 16:16 | |
| Ca pourrait aller mieux. Sur ce point, elle est bien d’accord. Elle pourrait n’avoir jamais eu à sortir l’animal, elle pourrait n’avoir pas eu à errer dans ce parc comme une âme en peine, comme elle pourrait n’avoir pas eu à devoir gérer une personne qui a eu la bonne idée de se surestimer. Elle étouffe un soupir qui menace de se faire un chemin tandis qu’elle se met à la hauteur du jeune homme. « Vous êtes sûr ? » demande-t-elle quand même parce que c’est ce qu’on est censé faire dans cette situation. Pourtant, elle s’en va récupérer les dites béquilles pour les apporter à la crêpe toujours étendue sur le sol. Une crêpe ou une tortue retrouvée sur le dos, son cœur balance. Elle les pose non loin de lui, de façon à ce que cela lui soit facilement accessible et elle attend. Quoi ? Elle ne sait pas exactement. Soyons sérieux quelques secondes se dit-elle, penses-t-il réellement pouvoir à la fois gérer son corps et ce qui lui sert de jambes ? Le tout en ayant la tête contre le sol…ou presque ? Elle est curieuse de voir si cela est possible, avouez que cela est source de questionnements. « Ne serait-ce pas plus simple que je vous aide ? Mis à part ramper je doute que vous parveniez à vous relever » se voit-elle obligée de dire devant la difficulté du jeune homme, puisqu’elle est là autant que ce soit pour une quelconque utilité. « A moins bien sûr que vous soyez coutumier de ce genre de chute »
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| | | | (#)Lun 28 Mar 2016 - 0:20 | |
| Si je suis sûr que je vais bien ? Non, bien sur que non je ne vais pas bien. Je viens de me vautrer comme un con, j'ai honte de me montrer aussi faible. Ce genre de chute, pourtant tout à fait normale lorsqu'on réapprend à marcher et que notre équilibre est encore très précaire, me met toujours un coup au moral. Je me sens rabaisser plus bas que terre lorsque ça m'arrive. Physiquement non plus ce n'est pas la forme. Mon genoux droit me fait plus mal qu'il ne devrait et j'ai bien l'impression que mon poignet ait aussi prit un coup. Mais je ne m'occupe pas de tout ça. Pour l'instant il faut que je trouve un moyen pour me redresser.
Comment m'a dit mon kiné ? Me tourner sur le ventre puis me redresser à quatre pattes, poser mon pied gauche au sol et m'aider de mes bras en m'appuyant sur quelques chose. Mais quoi ? Souvent j'ai mon fauteuil avec moi, je m’appuie sur les accoudoirs. Mais là je suis en plein milieu du chemin. La jeune femme me demande si ça ne serait pas plus simple si elle m'aide car mis à part ramper je ne peux rien faire de plus.
Je la fusille vivement du regard. « Qu'est-ce ...» je secoue la tête «Sérieusement ? Vous vous prenez pour qui pour dire ça ? » demandais-je, ne voulant pas croire ce que je viens d'entendre « Vous êtes totalement conne ou quoi ?» je supporte beaucoup de chose. Mais qu'on me dise ça ? Sérieusement, se rend-t-elle seulement compte de ce qu'elle dit, là ? Combien ça peut détruire une personne qui a déjà assez de problèmes comme ça ? Alors ouais, là, sur le coup, je met la politesse au placard car je ne supporte absolument pas ce genre de personne qui te toise de haut. Ça partait d'une bonne attention, mais ça ne l'est clairement plus.
«Vous feriez mieux de passer votre chemin. Je me passerais de votre aide. » ouais, je trouverais un moyen pour me lever. Même si je dois ramper jusqu'au banc le plus proche, je me lèverais par mes propres moyens plutôt que d'accepter une quelconque aide de cette garce. |
| | | | (#)Mer 6 Avr 2016 - 22:08 | |
| Il semble qu’elle l’ait…vexé ou plutôt blessé, mais ne dit-on pas que seule la vérité blesse ? Et elle ne comprend pas qu’il s’en prenne à elle, d’autant plus qu’elle a fait preuve d’un tact incroyable lorsqu’elle s’est adressée à lui. Et le tact, ceux qui la connaissent un tant soit peu, savent pertinemment que ce n’est pas le genre de la maison de s’embarrasser. Elle aime à se croire franche et directe, et sans doute l’est-elle, lorsque ses intérêts n’entrent pas en jeu, assurément. Pour qui se prend-t-elle demande-t-il ? Une personne sensée et plus objective que lui visiblement, sans doute est-il plus en colère contre lui-même d’avoir trop cru en ses capacités, capacités qui lui font clairement défaut sinon il ne serait pas dans cette situation, elle non plus d’ailleurs. Elle se serait bien passée d’être un témoin direct de ses faiblesses physiques, n’allez pas vous méprendre, elle n’a rien contre les personnes à mobilité réduite ou qu’importe la façon dont le politiquement correct exige comme appellation, cependant, il est parfois bien d’avoir conscience de ses limites. « Ecoutez… » elle cherche ses mots, des pansements doucereux à glisser sur les blessures émotionnelles ou psychologiques du jeune homme alors qu’elle a l’impression que des prunelles sont braquées sur eux, à tort ou à raison. « Mon but n’était en aucun cas de vous vexer, je me suis montrée maladroite dans ma façon de m’exprimer » elle considère ceci comme des excuses qui se veulent sincères et elle ne sait trop quoi ajouter, s’excuser même si l’on ne le pense pas est une chose si difficile. « Vous comprendrez que je ne puisse vous laisser comme ça… » Son ton se fait plus doux soudain et la catholique qu’elle a été jadis se dit que c’est ce type d’actions qui la condamnerait certainement à souffre des siècles durant en enfer.
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| | | | (#)Jeu 7 Avr 2016 - 13:13 | |
| Je ne supporte pas qu’on me fasse ce genre de remarques et je n’hésite pas à le lui faire comprendre. Mais peut-on m’en vouloir ? Je ne pense pas. Je ne suis pas le genre d’handicapé chiant, je connais mes limites, je sais quand j’ai besoin d’aide, je ne suis pas du genre à avoir obligatoirement besoin d’être reconnu comme une personne à part entière, mais il y a des limites à tout. Je suis indépendant et je fais tout pour ne pas être un boulet pour quelqu’un.
Ainsi donc, si dans un premier temps j’étais sur le point d’accepter l’aide de la jeune femme mais que je voulais essayer par mes propres moyens de me lever –elle peut le comprendre, non ? Que chaque personne a sa propre fierté. Je n’aime pas abandonner avant d’avoir essayé, tout simplement- je fini par me montrer désagréable lorsqu’elle me dit qu’à part ramper je ne peux rien faire. Ce n’était peut-être pas dit méchamment, ou du moins n’a-t-elle pas réellement réfléchie aux conséquences que de telles paroles peuvent avoir sur moi, mais en tout cas je lui fais bien comprendre qu’elle a dépassé les limites.
Je n’essaie même pas d’être gentil et compréhensif, non. Je pars au quart de tour, la traitant ouvertement de conne –alors que ce n’est absolument pas mon genre de traiter les gens de cette manière- avant de lui dire clairement qu’elle peut passer son chemin. Elle me regarde, surprise sans doute par ma réaction, puis s’excuse car elle n’a pas réfléchis à sa manière de s’exprimer.
J’étais sur le point de lui dire que ce n’est pas grave et de m’excuser à mon tour aussi, mais je la vois ensuite lancer un coup d’œil aux passants avant de me demander si je comprends qu’elle ne peut pas me laisser dans cette situation. Je la regarde à nouveau avec incompréhension puis secoue la tête « Juste parce que vous n’avez pas envie qu’on vous juge, c’est ça ? Vous avez peur de ternir votre putain d’image en m’abandonnant maintenant ?» je la regarde, fronçant les sourcils « Mais aller vous faire foutre, vous et votre pitié à la con» car de la pitié c’est bien que ce vois. Sinon pourquoi se serait-elle arrêtée ? Un besoin de reconnaissance ? Le genre à devoir faire sa bonne action du jour ? « Sérieusement, dégagez. J’ai pas besoin de votre aide» reprenais-je entre mes dent serrées.
Avant même qu’elle ne puisse dire ou faire quoique ce soit, je me redresse, plie mes jambes comme je peux et me retrouve à genoux sur le sol. J’attrape ensuite les béquilles qu’elle m’a données. J’en pose une au sol, et m’appuie sur l’autre. Je me redresse, transfert mon poids sur le genou gauche et grimace de douleur lorsque les graviers s’enfonce dans ma peau, avant de poser le pied droit au sol. M’appuyant d’une main sur mon genou et de l’autre sur la béquille, je fais un effort surhumain pour essayer de me soulever. Ce n’est pas gagné. Même après trois essaie je n’y parviens pas et me penche un peu avant pour reprendre ma respiration. Peut-être que j’aurais quand même dû accepter son aide … ? Je peux peut-être encore mettre ma fierté de côté …
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| | | | (#)Ven 8 Avr 2016 - 23:10 | |
| Elle vient de s’excuser…et…eh bien, il l’envoie purement et simplement promener. Autant dire qu’elle n’en est pas satisfaite. Rosalie Blake a du mal avec tout ce qui concernait les excuses, dans son nouveau monde, c’est une coutume inconnue au bataillon, du moins aussi directement. Hypocrites la plupart du temps, ils veillent à ne pas vexer ceux qu’ils se plaisent à nommer amis, mais ne se gênent pas pour leur casser du sucre sur le dos lorsque l’occasion se présente. Ils existent en piétinant les autres s’était-elle faite comme remarque lorsqu’elle a commencé fréquenté ce genre de personnes. Et exister est le point essentiel, il est inconcevable de n’être pas remarqué. Enfin bref, Rosalie est quelque peu outrée de se faire envoyer sur les roses de la sorte, après toute l’implication et la bonne volonté qu’elle a mis dans ces quelques phrases. Et l’envie de l’abandonner à son sort se fait de plus en plus tentante, sans doute l’aurait-elle déjà fait si elle ne songeait pas à ce qu’est devenu le monde, à cette manie qu’ont les gens désormais pour sortir leur téléphone et filmer toute scène sortant du quotidien. Et Dieu seul sait à quel point son image, elle y tient et a travaillé trop dur pour la construire. Cependant, la grossièreté du personnage la fait pencher pour son premier sentiment, dans le fond, il ne mérite même pas qu’elle donne de sa personne et le chien à ses pieds commencent à s’activer, pressé de rentrer, autant qu’elle peut l’être. Elle a encore bien de choses sur le feu qui attendent son expertise et elle considère avoir assez perdu son temps par ici. Néanmoins, la catholique qui semble subsister en elle –ainsi que les éventuels regards-, la poussent à se pencher vers lui devant la peine qu’il a à se mettre sur ses jambes et sans lui demander son avis, l’agrippe par le bras pour le tirer vers le haut. Vérifiant qu’il soit assez stable sur sa première béquille, elle lui glisse la seconde. Son regard va rencontrer celui du jeune homme alors qu’elle tire sur la laisse du chien afin de lui faire savoir qu’ils vont se mettre en route. « Je vous en prie pas besoin de me remercier » elle a un de ces petits sourires aimables teintés d’un sarcasme évident. « Juste à l’avenir, évitez de surestimer vos capacités, vous n'aurez plus ainsi à dépendre de personnes dans mon genre » un léger sourire amusé cette fois et elle se met en route.
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| | | | (#)Sam 9 Avr 2016 - 8:27 | |
| Si j'avais déjà avant l’impression d'être plus bas que terre à cause de ma chut, cette femme en rajoute une nouvelle couche. Elle me met mal à l'aise, me met face à mes difficultés avec une froideur directe non dissimulé. Et je déteste ça. Mon amour propre en prends un coup, ma fierté est anéantie. Alors j'hausse la voix et me montre insolent. Mais qu'aurais-je pu pouvoir faire sinon ? C'est a cause de gens comme elle que nous, les personnes à mobilité réduite sommes ce que nous sommes. Ce sont des personnes comme cette inconnue qui font que nous nous sentons dénigré au plus profond. Et la seule manière que je vois pour lui montrer que je suis quelqu'un qui a aussi des sentiment, est de l'insulter.
Je sens qu'elle commence à se rétracter un peu. Tant mieux. Peut-être me foutra-t-elle la paix maintenant ? Mais, non. Alors que j'essaie de me lever et que je m'y prends à plusieurs reprise sans y parvenir, je sens sa main agripper mon bras. Et avant que je ne puisse faire quoique ce soit elle me tire -me faisant mal à l'épaule, au passage- pour que je me retrouve sur pied. Elle s'assure ensuite de mon équilibre puis me glisse la seconde béquille et me lâche ensuite. Se reculant d'un pas, elle me dit sur un ton hautain de ne pas la remercier et qu'à l'avenir je devrais éviter de surestimer mes capacités.
Je baisse le regard et déglutis en hochant la tête alors qu'elle s'en va. « Attendez !» l'interpellais-je en me tournant vers elle. «Je ... » je relève mon regard vers elle et me tait. J'allais me justifier, lui expliquer pourquoi j'ai réagis comme ça et surtout m'excuser mais en vaut-elle la peine ? Et surtout, acceptera-t-elle mon explication ? Ou se montrera-t-elle tout aussi hautaine que pendant qu'elle m'ait aidé ? Je soupire et secoue la tête «Rien » reprenais-je en voyant son regard interrogateur «Merci et bonne journée » le 'merci' me brûle les lèvres tant j'aimerais ne pas avoir à la remercier. Mais bon, c'est ce que la société veut qu'on fasse quand on est polie, non ? Même si là, sur le coup, je suis tout sauf poli.
Je me détourne ensuite lentement et me dirige vers le banc. S'il n'y avait pas eu ce joggeur je ne serais pas tombé. Si je n'étais pas tombé, je n'aurais pas été autant dénigré. Et je ne me sentirais aussi horrible en ce moment même. |
| | | | | | | | You can't understand, what lays ahead If you don't understand the past • Rosa |
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