Selina était tombée des nues quand ... Et bien, quand elle avait vu Duncan. Il lui avait dit qu'il avait eu un accident. Ce qui n'était pas grave en soit. Enfin, si, quand même. Mais il avait des blessures minimes. Dans le sens où il n'avait pas perdu une jambe, un oeil, ou quoi que ce soit dans le genre. Ce qui avait le plus choqué Selina, c'était ... Et bien, c'était le fait que Celia était avec Duncan lors de l'accident. Celia était avec lui. Elle avait subi l'accident, elle aussi. Elle avait été touchée, elle aussi. Et Selina n'était pas au courant. Sa jumelle ne lui avait rien dit. Elle avait fait ... comme si tout allait bien. Elles étaient fâchées, oui. Mais de là à ce que Celia ne lui dise pas qu'elle avait eu un accident, elle trouvait que c'était ... moche ... Très moche mine de rien. Elles s'étaient promises de ne plus rien se cacher avec ... et bien, avec la mauvaise aventure qui avait pu se passer pour Selina avec son ex d'une autre vie, comme elle aimait l'appeler. Elle avait été maltraité. Et elle avait dévoilé le ppo aux roses à sa soeur qu'une fois que c'était terminé. Et Celia lui en avait voulu que sa soeur lui ait caché tout cela. Et maintenant ... Maintenant que la journaliste était franche, c'est Celia qui faisait des cachoteries. Oui, c'était pas la joie entre les deux. En rapport avec la dernière fois. Quand Selina lui avait annoncée qu'elle était enceinte. Mais est-ce que ça justifiait le fait que Celia ne lui ait rien dit ? Non, pas du tout Voilà pourquoi elle avait décidé de passer voir Celia à la boutique. Pour avoir le fin mot de cette histoire. Et savoir pourquoi elle ne lui avait rien dit. Selina avait fini par arriver devant la boutique de l'antiquaire. Elle prit une lente inspiration. Elle n'avait toujours pas digéré le fait que ... Et bien, le regard de sa jumelle quand elle lui avait annoncée qu'elle serait tata mais bon, elle ne pouvait pas lui en vouloir à vie pour autant. "Allez ... courage." Selina finit par pousser la porte, provoquant un ding dong. Elle était seule dans la boutique. Pas un client. Bien. Au moins, elles seraient tranquilles pour parler.
Dernière édition par Selina Scott le Dim 13 Mar 2016, 16:09, édité 1 fois
La nuit avait été difficile. Célia avait eu des douleurs dans le bras. Et rien n'y avait fait. Plantes, pommade, cachets, rien. Elle s'était finalement levée aux aurores, avant cinq heures du matin. Et elle avait fait un peu de rangement. Elle s'était rendue compte à ce moment-là, qu'il serait peut-être temps de faire un tri dans ses vêtements. Elle accumulait et elle gardait souvent les mêmes fringues. Puis, elle était partie à la boutique vers sept heures. La ville se réveillait à peine. Finn avait eu le droit à une petite balade, plus longue que d'habitude. Célia était restée un peu au parc avant de se diriger vers sa boutique. Aujourd'hui, elle était fermée mais elle recevait des livraisons, donc elle devait être là et faire du rangement. Cela n'allait pas être simple avec son bras. Mais au moins, elle avait toute la journée. Cela allait être possible. Sinon, elle allait reporter ça à demain. Bref, elle avait regagné sa boutique. Elle avait fait le ménage. Ce qui prenait du temps dans une grande boutique comme la sienne. Vers dix heures, un premier camion se garait devant la façade. Plusieurs cartons lui étaient destinés. Heureusement, le gentil livreur lui décharger la marchandise dans son arrière salle, ce qui l'arrangeait. Elle le remercia avant de se mettre au boulot. Célia était vêtue d'une salopette-short, d'un débardeur blanc et des spartiates en cuir marron. Ses longs cheveux étaient attachés en un chignon dont quelque mèches s'échappaient sur sa nuque. Cela faisait près de trois heures qu'elle rangeait ses arrivages quand elle entendit la sonnette de l'entrée. Elle fronça les sourcils. La boutique était fermée. Alors qui... et c'est là qu'elle remarqua sa jumelle qui refermait la porte derrière elle. Finn était déjà près d'elle en train de la saluer. Célia reposa la lampe à huile sur le comptoir de la boutique tout en jetant un œil à sa sœur. Cela faisait quelques jours qu'elle n'avait pas vu sa jumelle. Depuis leur dernière discussion à vrai dire. Elle soupira intérieurement. Elle n'avait vraiment pas envie de se disputer une nouvelle fois avec sa jumelle. Elle n'était pas assez en forme pour ça.
Pas de Celia en vue. La première personne qui était venue la saluer ? Enfin, c'était pas vraiment une personne. C'était Finn. Le chien de sa jumelle. Il l'aimait bien. Selina aimait bien les animaux. Elle n'en avait jamais eu parce qu'elle avait pas mal bourlingué les derniers temps et qu'elle passait beaucoup de temps à son boulot. Oui, quand elle était tombée enceinte d'Anton, elle s'était dit qu'elle n'aurait pas le temps pour un enfant. Elle s'était dit que c'était trop tôt. Que c'était pas le meilleur moment pour être enceinte. Et elle se retrouvait dans la même situation que quelques mois plus tôt. Sauf que ... Sauf que quelque chose avait changé en Selina. Elle ne saurait dire quoi réellement. Mais oui, quelque chose avait changé. Peut-être que c'était l'horloge qui tournait ... l'horloge biologique. Elle ne passerait pas à côté de sa chance. Pas cette fois. Et si elle devait se mettre à dos toute sa famille ... Selina le ferait. Ca la chagrinerait, oui. Mais peut-être qu'elle avait besoin de ça. Pour être heureuse. Trop souvent mélancolique selon elle. Bien trop souvent. Et là, elle avait l'impression d'avoir un nouveau souffle. Ce qui serait encore différent quand elle aurait le bébé mais bon. Passons. Finalement, une tête blonde sortit de l'arrière boutique. C'était Celia. Qui ça pouvait être d'autre de toute manière ? Sa soeur bossait toute seule. Sans doute qu'elle ne devait pas être ravie de voir sa frangine. Vu comment elles s'étaient quittées la dernière fois. En froid ... ouais, ça devait pas être génial. En même temps, c'était ça la famille. Y'avait des hauts. Et y'avait des bas. Et là, oui, on était clairement dans une pente qui allait vers le bas. "Alors, c'est comme ça ?" Ouais, bon, Selina lui rentrait un peu dans le lard. Mais bon, elle avait été blessée après tout. Et vexée de ne pas savoir ce qui avait pu se passer dernièrement pour Celia. "Tu m'as dit qu'on devait être honnêtes l'une envers l'autre quand j'ai eu mon histoire avec mon ex. Et quand moi j'le suis, toi tu l'es plus ?" Le monde à l'envers. Ou presque. "Et faut que j'apprenne de la bouche de ton meilleur ami que t'as eu un accident ?" Le ton était donné. Quoi que ... Selina s'était montrée plus douce à la fin de sa phrase mais bon.
Aux premières paroles de Selina, Célia fronça les sourcils. Elle ne comprenait pas pourquoi sa sœur lui disait ça et surtout pourquoi elle employait ce ton avec elle. Elle avait l'impression de s'adresser à qui là ? Ce n'était pas comme ça que Selina allait arranger les choses entre elles. L'antiquaire posa ce qu'elle avait dans ses mains sur son comptoir avant de poser à nouveau son regard sur sa sœur. « Alors premièrement, tu vas me parler sur un autre ton. Et deuxièmement, depuis quand tu me dis tout ? » Célia avait été blessée pas mal de fois par sa jumelle par le passé. Parce qu'elle ne se confiait pas à elle. Comme avec cette histoire d'ex. Malgré ce qu'elle disait, Célia en voulait encore à sa sœur qui ne lui avait rien dit sur cette affaire. Elle avait préféré se tourner vers Enzo, comme souvent ces derniers temps. « C'est toi qui me parle d’honnêteté, c'est une blague. » Là, si Selina voulait vraiment énerver sa sœur, elle était sur la bonne voie. Sa blessure lancinante au bras ne la rendait pas très coopérative. En même temps, quand elle entendait ces paroles sortir de la bouche de sa jumelle, il y avait de quoi. « A chaque fois que je parle avec toi, j'ai l'impression de parler à un mur. Je me demande même si tu m'écoutes. » Pourquoi Célia irait lui parler en sachant que sa sœur n'allait même pas y faire attention. « Et tu veux que je te parle de tout ? » Non, elle en doutait. Selina savait maintenant ce que c'était, de se sentir trahie par une partie d'elle-même. C'était un juste retour des choses. Même si c'était douloureux pour l'une et pour l'autre. Célia aimerait pouvoir reparler à sa sœur comme avant, mais depuis cette histoire avec son ex, elle se sentait abandonnée. Pas assez bien pour que sa sœur se confie à elle. Et cette sensation malgré le temps, n'avait pas quitté Célia. Puis elle ajouta en reprenant la lampe qu'elle avait posé quelques secondes plus tôt. « Je suis encore vivante comme tu peux le voir. Donc ça va. C'était inutile de te faire du souci comme ça. » Elle regagna l'arrière-salle et reprit l'étiquetage de son inventaire.
Oui, Selina y avait été, sans doute, un peu fort. Peut-être qu'elle aurait dû lui demander comment ça allait. Peut-être qu'elle aurait dû lui demander d'autres choses. Avant de rentrer clairement dans le vif du sujet. Trop tard. Pour une fois, autant y aller franco. Elle savait très bien que ça risquait d'effriter un peu plus leur lien. Leur relation était si fragile, si bancale. Parfois, fallait toucher le bas. Et là, oui, d'une certaine manière, c'était ce qu'elles allaient faire. Toucher le fond. Et revenir à la surface, en quelque sorte. Et si jamais c'était pas le cas ? Selina n'avait pas forcément réfléchi à cela. Non. Elle voulait juste avoir une explication dans tout ça. Sur pourquoi Celia n'avait rien dit. Peut-être qu'elle aurait mieux fait de rester chez elle. Ou peut-être qu'elle n'aurait pas dû poser la question à Duncan quand elle lui avait demandé ce qui s'était passé. Ouais. C'était la faute de Duncan. En quelque sorte. La première réponse de Celia ? Elle ne lui avait rien dit parce que Selina ne lui disait pas tout. "T'abuses carrément ! Depuis l'histoire de mon ex, j'te signale que j'te dis tout. Ca va faire bientôt quatre ans." Elle pouvait pas lui en vouloir éternellement pour cette histoire. Et de toute manière, Celia n'était pas blanche comme neige, elle non plus. Elle lui avait pas raconté l'histoire avec le gamin. Et encore moins sur le comment du pourquoi elle avait arrêté la médecine du jour au lendemain. La journaliste avait tenté, à quelques reprises, de percer ce mystère qu'il y avait autour de sa soeur. Elle avait fini par abandonner. Elle aurait bien rajouté que des deux, en ce moment, c'était bien Selina la plus honnête. Elle lui avait tout dit. Les différents faux pas qu'elle avait pu faire. Que ça soit dans sa vie privée, ou bien dans sa vie professionnelle. Tout. Celia savait tout. Et pourtant, elle semblait dire le contraire alors que c'était pas le cas. Non. A aucun moment elle avait retenu une info. Dès qu'elle avait quelque chose à dire, elle le disait. Bon, sauf dans le cas de cette nouvelle grossesse mais elle avait préféré attendre un peu avant de l'annoncer. Quoi que Celia était la première à qui Selina le disait. Enfin, deuxième puisque Shane était le premier à savoir. "Oh, j'écoute. C'est pas parce que je ne réponds pas ou que je ne dis rien que je n'écoute pas." Selina répétait souvent cette phrase à sa mère. Quand sa mère lui parlait et que Selina ne disait rien. Elle était pas sourde. Celia détourna les talons, coupant court à la conversation assez rapidement. Mais est-ce que Selina en avait terminé pour autant ? Pas forcément. Alors, elle l'avait suivie. "C'est pas à toi de décider si j'dois me faire du souci ou pas." C'était comme avec Jacob. Elle s'inquiétait. Encore et toujours. "Mais si tu veux avoir des secrets pour moi, bien. A ta guise. On devrait éviter de se voir comme ça." Ca serait bien mieux. Pour Selina en tout cas. "De toute manière, à quoi bon se voir ? J'le vois dans tes yeux. J'ai toujours été une déception pour toi."
Célia n'appréciait vraiment pas la tournure de cette conversation. De quel droit sa sœur se permettait-elle d'entrer dans sa boutique et de lui sortir ce genre de paroles. Paroles pas du tout appropriées pour l'antiquaire. Elle était de plus en plus énervée par cette conversation. Par l'aveuglement de sa sœur. Est-ce qu'elles s'étaient perdues à ce point pour que Selina ne comprenne rien ? C'était la question qu'elle se posait alors que ses yeux ne quittaient pas la silhouette de sa sœur. Célia serra les dents à la réplique de sa jumelle. « J'abuse ? Peut-être que je n'ai pas digéré ces secrets que tu as eu avant tout ça. Qu'est-ce que ça fait de se sentir trahi par la personne dont on est le plus proche, en qui on a le plus confiance ? Qu'est-ce que ça fait de se sentir étrangère à une partie de soi ? J'étais toujours là, à côté de toi. Et toi, tu m'as caché tout ça. Je t'en veux encore Selina et je sais même pas si j'arriverai à oublier tout ça. » Célia était vraiment blessée de ne pas avoir été au courant de tout ce qui se passait dans la vie de sa sœur. Selina avait préféré parler à Enzo. Et Célia s'était sentie trahie. Elle l'était encore. Peu importait ce que pouvait dire sa jumelle. Le mal avait été fait. Elle s'était sentie exclue de sa vie au moment où elle avait le plus besoin d'avoir sa place quelque part. Seulement, au lieu de ça, elle s'était retrouvée seule. S'il ne s'était rien passé entre elles. Célia aurait sûrement parlé de Timothée. Parce qu'elle ne cachait rien à sa sœur. Mais au lieu de ça, elles avaient tous les deux gardés un secret respectif. Et le résultat, c'est qu'elle n'arrivait même plus à se parler. Peu importe le temps qui passait. Ce n'était pas le temps qui arrangeait les choses. Peut-être que Célia était trop rancunière pour ça. Elle donnait toujours tout, sans se poser de questions. Mais parfois les trahisons étaient amères et elles mettaient du temps à être oubliées. Célia en avait assez de cette conversation. Parce qu'elle savait de toute façon que sa sœur n'écoutait pas. Encore une fois, elle faisait fausse route. Ce qui exaspérait l'antiquaire. « Oh s'il te plait arrête. J'ai l'impression d'avoir une enfant en face de moi. Tu n'acceptes pas que je ne te dise pas tout. Mais c'est mon choix comme tu viens de le dire. Pourtant, tu n'arrives pas à l'accepter. Vis ta vie comme je vis la mienne. Comme une adulte. » Pourquoi est-ce qu'elle remettait tout ça sur le tapis alors que Selina avait été clair la dernière fois. « Pourquoi est-ce que tu me sors constamment cette tirade ? » Selina lui avait dit la même chose lors de leur dernière discussion. « Ne parle pas à ma place et ne pose pas de conclusion hâtive. Tu ne sais pas ce que je pense. Parce qu'on ne se parle plus.... » Célia soupira un peu... Cette conversation la blessait beaucoup malgré le regard détaché qu'elle posait sur sa sœur. « On est devenu deux étrangères Selina... » C'était un constat amère et douloureux.
Elle ne voulait pas le croire. Mais elles y étaient. Il y avait ce gouffre entre elles maintenant. Un gouffre qui s'était creusé, petit à petit. Celia était amère. Pour quelque chose qui s'était passé y'avait de cela plusieurs années maintenant. Et le pire dans tout ça, c'était qu'elle-même n'était pas très honnête envers Selina depuis ce temps là. Oui, la journaliste pouvait comprendre qu'elle lui en veuille. De lui avoir caché cette histoire avec son ex. Mais elle, ne lui avait-elle pas caché les raisons qui l'avaient poussée à arrêter la médecine ? Ne portait-elle pas également un lourd secret ? Selina avait fait sa fouine. Un peu. Elle avait vite arrêté parce que ... Et bien, parce qu'enquêter sur les membres de sa famille, ça ne se faisait pas. Alors, oui, elle serrait le poing. Oui, elle serrait les dents et elle avait attendu, patiemment, que Celia veuille bien se confier. Mais il semblerait que ce jour n'arriverait ... peut-être jamais. Oh oui, comme le dit le vieux proverbe, il ne faut jamais dire jamais. Et peut-être que ça finirait par s'arranger entre toutes les deux. Mais là, c'était presque de la haine envers Selina. Elle n'était pas certaine de l'avoir mérité. Pas après plus de quatre ans. Ca remonterait à six mois, un an cette histoire, oui, elle comprendrait que la blessure était encore ouverte pour Celia. Mais plus de quatre ans. Sans oublier dans cette histoire que c'était Selina qui avait été la plus blessée. Que ça soit mentalement ou bien physiquement. Mais non. Celia préférait jouer les victimes et dire que sa soeur l'avait trahie. Elle pouvait tourner l'histoire comme ça l'arrangeait. Elle voulait la guerre ? Selina la laisserait jouer dans son bac à sable toute seule. Elle ne voulait pas passer outre tout ça ? Ca serait plus son problème. Des deux, ce n'était pas Selina la moins sociable. "On s'parle plus ? Mais à qui la faute ? Ma faute, peut-être bien. Mais de la tienne aussi. Parce que tu te renfermes sur toi même. T'es comme dans une espèce de putain cocon ou un truc dans le genre. Et à chaque fois que j'essaie de t'atteindre, y'a rien qui se passe." Leur lien était fragilisé. Et elle doutait parvenir un jour à le rétablir. Selina n'avait plus la force de se battre contre ça. Celia voulait rester dans son coin ? Parfait. Qu'elle reste dans son coin. Qu'elle joue avec ses billes. "Tu es devenue une étrangère. Pas on." lui avait-elle répondu les larmes aux yeux. "Quand moi j'ai commencé à m'ouvrir après cette histoire, toi t'es partie. Et ma soeur me manque. Mais j'constate que j'ai plus de soeur. Et qu'on n'a plus rien à faire ensemble." Et Selina était partie. Sans doute en pleurs mais Celia ne pouvait pas la voir. La journaliste avait franchi la porte. En la claquant quelque peu. Elles étaient deux étrangères ? Parfait. Selina allait l'oublier. Elle avait oublié sa moitié. Elle allait oublié celle avec qui elle avait grandi. Ca faisait mal. Mais si Celia ne voulait plus avoir à faire à elle, elle ne voyait pas vraiment ce qu'elle pourrait faire d'autre.
Cela, Célia était tout à fait d'accord. Si elles ne se parlaient plus comme autrefois, c'était autant la faute de Selina que de Celia. Elle pouvait l'admettre sans problème. Mais cela ne résolvait pas pour autant, leur mésentente. Célia n'était pas comme sa sœur. Elle n'était pas aussi ouverte. Et c'était peut-être pour cette raison qu'elle avait mal pris les silences et les secrets de sa sœur. Elle ne parlait pas beaucoup et Célia se confiait rarement aux autres. C'était un gros effort pour elle. Et quand elle comprenait que ce n'était pas réciproque, forcément, Célia avait du mal à le digérer. Mais à vrai dire, ce n'était pas non plus de la faute de Selina. Elle avait toujours été plus ouverte que sa sœur, plus spontanée que sa sœur. Et en fin de compte Celia ne pouvait pas la blâmer pour ça. Parce que c'était finalement ce qu'elle admirait chez sa jumelle. Qu'elle soit capable d'oublier ses peurs et d'aller vers l'inconnu. L'antiquaire aimait trop son confort pour ça. Elle aimait sa petite routine et son cercle restreint d'amis, cela lui suffisait. Mais Célia était trop fière et surtout trop blessée pour l'admettre. Célia ne jouait pas les victimes, même loin d'elle d'y songer un instant. Elle venait simplement d'expliquer à sa sœur son malaise et le fait qu'elle avait du mal à lui parler. Mais encore une fois, Selina n'avait rien compris et restait braqué sur ces impressions. Elle ne cherchait même pas à écouter sa sœur. Ou tout au moins, cela donnait cette impression la jeune femme. Jouer les victimes et se plaindre, c'était plutôt le truc de sa sœur, pas le sien. Quand elle n'allait pas bien, Célia ne le criait pas sous tout les toits, bien au contraire. Ce qui n'était pas le cas de sa sœur. Qui ne cachait rien de ses états d'âme. Etait-ce de la faute de Célia si elle n'était pas comme ça ? Non, elle ne le pensait pas. Elle était réservée. En aucun cas, elle ne cherchait l'attention des autres. Et elle ne comprenait pas pourquoi sa sœur pouvait penser ça... Aux mots de Selina, Célia garda ses yeux sur elle. Elle n'avait pas tort. Celia avait changé ces derniers temps. Elle n'était plus vraiment elle-même depuis ce qui s'était passé à l’hôpital. Peut-être qu'elle n'était plus qu'une coquille vide. Et dans ce cas, Selina avait bien raison de ne plus lui adresser la parole. Peut-être même que Celia avait fait tout ça dans ce but, se couper des autres. Parce qu'elle n'avait plus envie de souffrir ou de perdre quelqu'un. C'était plus facile de les quitter avant qu'ils ne le fassent d'eux-même. Célia avait laissé partir sa sœur. A quoi bon la retenir ? Aucune d'elle n'était en état de faire la conversation. Et Célia préférait se taire, plutôt que de dire des choses blessantes ou qu'elle pourrait finir par regretter... Elle resta un instant à regarder la porte d'entrée. Avant de s'y diriger et de la fermer à clef. Une fois fait, elle reprit son inventaire, mais son esprit était totalement ailleurs.
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