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 joamie + emptiness

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Message(#)joamie + emptiness EmptyLun 21 Mar 2016 - 1:07

emptiness
I believe in the lost possibilities you can see. And I believe that the darkness reminds us where light can be. I know that your heart is still beating, beating darling. I believe that you fell so you can land next to me. ‘Cause I have been where you are before. And I have felt the pain of losing who you are. And I have died so many times, but I am still alive


Le supermarché était noir de monde, ce qui était assez inhabituel. "Il ne veut toujours rien dire. Il reste condamnable puisqu'il a admis le kidnapping, mais il n'en dira pas plus." dit Dany. Il était passez chez les Prescott-Keynes. Jamie était encore au travail, car, comme tout le monde le disait, la vie devait reprendre son cours, et Joanne restait toute seule à la maison cloîtrée. Les visites quotidiennes et les appels fréquent de l'officier, qui était désormais en charge de l'affaire, étaient bien les seules choses qui venaient ponctuer sa journée. "Pardonnez-moi de ne pas pouvoir être plus efficace, Miss Prescott." dit Dany, sincèrement désolé. "J'aurais préféré avoir plus d'éléments à vous donner. La maison de Rogers continue d'être fouillée avec rigueur." Joanne lui souriait tristement. "Je sais que vous faites de votre mieux."lui dit-elle sincèrement. L'officier soupira tout de même d'insatisfaction. "Vous voulez boire quelque chose avant de partir ? Café, thé, quelque chose d'autres ?" proposa-t-elle en se dirigeant vers la cuisine. "Un café, noir." Elle supposait qu'il en avait bien besoin. "Du sucre ?" "Non, merci." dit-il en se rapprochant en vérifiant son téléphone portable. "Ca fait dix jours, aujourd'hui." soupira-t-elle en préparant la boisson chaude. "Rassurez-moi, vous ne passez pas vos journée toutes seules..." s'inquiéta-t-il. "La plupart du temps, si." avoua-t-elle. "Mes parents viennent assez souvent, mais ils ne peuvent pas rester éternellement, et je ne veux pas les handicaper plus que ça." Jamie avait certainement insisté auprès d'eux pour ne pas laisser leur fille trop longtemps toute seule. Ils la connaissaient très bien et savaient ce que ça pouvait lui causer. Dany se dépêcha de terminer son café, comptant bien reprendre le boulot. "Bon courage, je vous appelle dès que j'ai du nouveau." dit-il avant de filer rapidement. La maison était horriblement silencieuse. Elle dormait à peine depuis le début de l'enlèvement. Ses yeux restaient constamment rivés sur l'heure et sur son téléphone. Les heures, pour compter minute après minute la durée de la disparition de Daniel, le téléphone, pour espérer quelques nouvelles. Elle avait une mine horrible, qui ne réjouissait personne. Dany se faisait du soucis pour elle. A croire qu'il était facile de s'attacher un peu à la jeune femme. Ses parents arrivaient moins d'une demi-heure plus tard. Sa mère avait ramené de quoi nourrir tout un régiment. Jane connaissait sa fille, elle savait qu'elle ne s'alimentait pas quand ça n'allait pas, et qu'il fallait lui proposer plusieurs choses qu'elle aime pour qu'elle daigne grignoter quelque chose. Ils ne parlaient pas beaucoup, la belle blonde n'en avait pas le coeur. Mais au moins, il y avait un peu plus de vie à la maison. Jane et Martin ramenaient de quoi s'occuper et se divertir, essayant d'inviter à Joanne de les rejoindre. Comme elle, ils espéraient avoir un coup de fil, des nouvelles, n'importe quoi. Ils s'étaient installés en fin d'après-midi dans le petit salon. Son père lisait tranquillement le journal dans le fauteuil, Joanne était allongée sur le canapé et Jane était tout juste à côté, passant ses doigts dans ses cheveux comme elle pouvait le faire lorsqu'elle la consolait quand elle était petite. Ca l'avait toujours calmé, ça l'avait toujours bercé. Et, contre toute attente, la jeune femme avait fini par s'assoupir. De peur qu'elle ne se réveille, Jane continuait son geste répétitif, interpellant son époux pour le lui montrer. Il souriait. Elle en avait besoin. Il espérait pour elle que ce soit un sommeil sans rêve, ni cauchemar. Juste quelques heures pour qu'elle puisse se reposer, et s'apaiser. Jane recouvrit sa fille d'un plaid, et arrêtait ses caresses. Silencieusement, elle se leva pour préparer le dîner du soir. Jamie ne tarda pas à arriver ensuite, se débrouillant pour être à la maison le plus tôt possible. A peine entré, Martin lui fit rapidement comprendre qu'il fallait restait silencieux. "Ca fait deux heures qu'elle dort." lui expliqua Jane, en parlant tout bas, avec un sourire soulagée; heureuse que sa fille ait pu un peu fermer l'oeil. "Je vous ai préparé des lasagnes, elles sont au four." dit-elle pendant qu'elle essuyait ses mains mouillés avec un torchon. "Nous allons vous laisser, nous avions promis à un ami de Martin de dîner chez lui. Si jamais vous avez de quoi que ce soit, tu n'hésites pas à nous appeler, d'accord ? On garde le téléphone toujours auprès de nous." dit Jane en se rhabillant, prête à partir. Elle embrassa rapidement sa fille sur les cheveux avant de filer.

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Message(#)joamie + emptiness EmptyLun 21 Mar 2016 - 10:53


☙  emptyness


Avant de rentrer à la maison, j’effectue toujours un détour. Je passe par la maison de Rogers. Il y a toujours une ou deux voitures de police devant, des cordons jaunes sur tout le périmètre. Je me gare devant, à la va vite, et ne sort pas du véhicule. Je ne reste pas longtemps. Cette maison respire le mal à mes yeux, et l’approcher est presque nocif. Passant là tous les jours depuis dix jours, les policiers savent quasiment à quelle heure je serai là, et il y en a toujours un pour m’accueillir. « Bonsoir, Monsieur Keynes. » L’officier se penche au niveau de la vitre abaissée. Je m’efforce toujours de leur sourire. Ils font de leur mieux, et je pense qu’ils sont déjà bien assez travaillés par le fait de ne rien trouver. Humainement parlant, il est difficilement supportable pour tout le monde de songer au sort d’un bébé de deux mois, et de se dire que rien n’avance. Il est là, dans la nature. Mon regard glisse sur les autres policiers qui remballent leurs affaires, les quelques nouveaux éléments qu’ils jugent utiles, et s’installent dans les voitures. « On allait pas tarder à quitter les lieux. » Bientôt, ils n’auront plus rien à emporter. Quand ils auront tout fouillé, tout analysé, est-ce que nous en serons au même point ? Ils interrogent les propriétaires des moindres empreintes digitales et du moindre cheveu trouvées sur les lieux, l’affaire est prise particulièrement au sérieux. Pourtant, rien ne bouge vraiment. Et aucune prise de contact de la part de celui qui détient actuellement Daniel. « Toujours rien ? » je demande, même si je connais la réponse. L’homme secoue négativement la tête, sincèrement désolé. « Perdez pas espoir. » lance-t-il à chaque fois. « Comptez là-dessus. » je réponds, malgré un sourire triste. Je ne perds pas espoir, pas encore. Je ne veux pas écouter les statistiques qui donnent mon fils déjà mort. J’ai décidé qu’il en faudrait plus pour me faire baisser les bras. Je salue l’officier et reprends ma route. Toujours entouré de silence. Je gare la voiture devant chez nous et reconnaît celle des parents de Joanne. Ils passent aussi souvent qu’ils le peuvent. Eux aussi sont terriblement affectés par la disparition de leur petit-fils. Ce n’est sûrement pas le genre d’affaire qui améliore mon image auprès d’eux. J’entends les chiens jouer dans le jardin de derrière lorsque je récupère le courrier dans la boîte aux lettres. J’entre suite. « Bons- » D’un signe, Martin me fait taire et m’indique la silhouette de Joanne allongée sur le canapé. Endormie. Je lève le pouce avec un sourire, soulagé de la voir se reposer. Elle tient bon, mais elle dort et mange peu. Pour une fois, je ne peux pas l’en blâmer. Je suis à peine vivant moi aussi. Epuisé. Jane a laissé cuire des lasagnes dans le four. A croire que mon adoration pour ce plat est connu de tout Brisbane. « Merci beaucoup, c’est adorable. » Nous nous faisons une bise avant qu’ils n’enfilent leurs manteaux et quittent la maison. Sans un bruit, je m’installe dans le fauteuil de notre petit salon, en face de Joanne, le temps d’ouvrir les quelques lettres reçues aujourd’hui. Et lorsque je tombe sur celle que j’attends depuis des jours, j’en suis finalement surpris, et reste longtemps perplexe devant ces caractères d’imprimerie. Moi qui m’attendais à du papier journal découpé. J’attrape mon téléphone et appelle le poste de police. Il est étrange de voir qu’au bout de dix jours, même si l’angoisse est toujours aussi présente, la panique s’est estompée, et les dialogues sont d’un calme glaçant. « On arrive tout de suite. » me dit-on. Pas besoin de se plonger dans l’agitation d’un commissariat, l’épreuve est assez dure comme cela. J’appelle également les parents de Joanne pour les prévenir. Puis je prends le temps de relire plusieurs fois la lettre. Une foule de sentiments partagés se mêlent lorsque je regarde la somme demandée pour nous rendre Daniel. Beaucoup de chiffres. Vraiment beaucoup de chiffres. Je vérifie une nouvelle fois l’enveloppe pour y trouver une photo du bébé, ses grands yeux bleus rougis par des heures de pleurs. Mon regard se pose sur Joanne. Le cliché va lui briser le cœur. « Mon ange… » je murmure, penché vers elle, une main sur son épaule pour la tirer de son sommeil. Elle ouvre difficilement ses lourdes paupières. « Il y a du nouveau. » Je laisse la lettre sur la table basse avec la photo pour qu’elle puisse en prendre connaissance. Sans trop savoir si je suis soulagé ou dépité, je fais quelques pas en direction de la cuisine. « La police va arriver. » Je me sers un verre d’eau et me penche sur le four pour regarder le plat qui cuit. « Heureusement que ta mère a fait assez de lasagnes pour nourrir toute une brigade. »

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Message(#)joamie + emptiness EmptyLun 21 Mar 2016 - 12:06

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I believe in the lost possibilities you can see. And I believe that the darkness reminds us where light can be. I know that your heart is still beating, beating darling. I believe that you fell so you can land next to me. ‘Cause I have been where you are before. And I have felt the pain of losing who you are. And I have died so many times, but I am still alive


Cela faisait plus de dix jours que Joanne n'avait pas enchaîné deux heures de sommeil sans se réveiller en panique, ou par une crise d'angoisse. Pas de cauchemar pour la terroriser, ni de rêve pour la faire espérer. Non, c'était uniquement pour se reposer, soulager son organisme endolori par toutes ses peines. Elle sentit une main se poser sur son épaule, et la voix douce de son fiancé. Il était rentré à la maison. La belle blonde avait bien du mal à s'extirper de son sommeil lourd et il lui fallut du temps pour émerger correctement. Elle s'étira, et ses yeux s'ouvrirent plus franchement lorsque Jami lui annonçait qu'il y avait des nouvelles. Son coeur fit bon dans sa poitrine et elle se redressa aussitôt. Un peu trop vite, car elle eut quelques tournis lorsqu'elle se retrouvait assise. La vision était encore floue, indéterminée. Peu à peu, tout reprenait forme, et elle vit une lettre et une photo posée sur la petite table. Les mains tremblantes, elle prit les éléments dans ses mains, et hoqueta en voyant Daniel. Les yeux bien ouverts, mais elle voyait bien à quel point il était triste et malheureux. Les sentiments de Joanne étaient si partagés à ce moment là. Mais tout remontait en larmes. Un silence plat pendant dix jours, rien du tout, et voilà la demande de rançon qui était là. Le chiffre affiché sur la lettre était énorme, inconcevable pour la jeune femme. La police n'allait pas tarder à arriver, certainement pour aller analyser la lettre et la photo, récupérer des indices et faire sorte que le couple n'ait pas à payer la somme demandée. Joanne embrassa la photo la plus récente de son bébé. Toujours en larmes, elle finit par se lever, très difficilement, pour rejoindre son fiancé à la cuisine. Sans dire mot, elle allait se blottir contre lui. "Il est en vie, Jamie. Il est en vie." Rien que d'avoir cette information était un soulagement, une donnée pour soulager un peu son coeur si lourd. Elle regarda l'immense plat qu'avait préparé sa mère et qui terminait de cuir au four. Jane avait toujours eu un peu de mal avec les proportions, et elle utilisait toujours l'excuse qu'il y aura des restes, qu'ils en auront pour les jours suivants, se disant que sa fille, tout comme son gendre en devenir, n'aurait pas le coeur à cuisiner quoi que ce soit. "Je crois qu'elle aime bien te faire des lasagnes." finit-elle par dire après un long moment de silence. "On pourrait en proposer aux policiers quand ils seront là. Il y en a largement assez." suggéra-t-elle en haussant les épaules. Et puis, c'était la moindre des choses que l'on pouvait leur proposer avec tout le travail qu'ils effectuaient pour retrouver Daniel. "Je pourrai aussi leur faire un gâteau, s'ils ne veulent pas de lasagnes." Peut-être était-ce en faire trop, elle ne savait pas. Mais c'était la seule motivation qu'elle avait sur le moment pour sortir des ingrédients du placard et mettre la main à la patte. C'était un gâteau simple. Elle avait pris comme base la recette d'un quatre-quart, dans lequel elle ajoutait des éclats de noisette et des pépites de chocolat. Elle sortit le plat de lasagnes du four afin d'y mettre le gâteau à la place. La sonnette retentit à ce moment là. Joanne accourut pour ouvrir la porte. L'inspecteur était, ainsi que Dany, et une poignée de policiers et d'experts en la matière. Ils avaient ramené aussi un peu de matériel. Jamie s'était occupé de leur montrer la lettre et la photo. Elle prépara des verres et des assiettes, servant machinalement des parts de lasagnes. La majorité acceptait ce geste, et l'appréciait beaucoup. Elle servit bien évidemment son fiancé, mais pas elle. Pas même un verre d'eau. Presque tout le monde s'était installé au niveau de la salle à manger. La jeune femme s'installa sur l'une des chaises, silencieusement, en attendant de voir comment les choses allaient avancer, ce qu'ils devaient faire. Son coeur battait à toute allure, avec cette hâte de que retrouver son enfant, de voir les choses avait changé. Parce que le temps s'était arrêté depuis le jour de sa disparition.

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Message(#)joamie + emptiness EmptyLun 21 Mar 2016 - 13:09


☙  emptyness


Les policiers investissent le rez-de-chaussée. Nombreux sont ceux qui, sachant quel genre de soirée et de nuit ils vont passer, se jettent bien volontiers sur le dîner servi par Joanne. Je me suis abstenu de lui dire que le gâteau n’était vraiment pas nécessaire, mais en la voyant avoir un minimum d’enthousiasme à l’idée de faire plaisir aux officiers, je n’ai pas osé l’interrompre dans son élan. Tant mieux si cela lui a occupé l’esprit un court instant. Je dégage les tables du salon pour que tout le matériel puisse être déposé. Un tas de petites caisses, quelques ordinateurs. Toutes les prises électriques sont prises d’assaut. On nous demande régulièrement, comme un écho, comment nous allons. Et même si la réponse est toujours « bien », elle n’est vraie qu’à moitié. J’ai lu et relu la lettre un nombre incroyable de fois en attendant la brigade. J’ai cherché des tournures de phrases que je pouvais éventuellement reconnaître, l’emploi de mots précis qui seraient propres à certaines personnes. Mon regard glissait inlassablement sur les courbes des nombres de cet immense chiffre en plein milieu de la feuille de papier. Mon cœur manque un battement à chaque fois. Ce n’est pas une somme qui a été donnée au hasard. Est-ce qu’un employé de banque aurait pu voir ce chiffre, le trouver à son goût et vouloir me le prendre par tous les moyens ? Les questions fusent et je n’arrive finalement pas à en arrêter une seule pour la poser. Face aux policiers, je reste muet, et finis par croiser les bras sans toucher à mon assiette. Je n’ai vraiment pas faim. L’inspecteur lit à son tour les quelques lignes qui nous ont été adressées. Ses yeux se plissent. Puis la lettre passe de main en main jusqu’aux personnes qui pourront en tirer quelques informations utiles. « Et vous avez cette somme ? » demande l’inspecteur. Je secoue affirmativement la tête. Je sens pas mal de regards indiscrets s’arrondir et se poser sur moi, comme si cette somme pouvait donner tout son crédit à cette histoire. Je roule des yeux vers le ciel. L’air autoritaire de leur supérieur fait revenir tout le monde à son professionnalisme. « Vous comptez payer ? » J’acquiesce de nouveau sans dire un mot, sans hésiter, sans réfléchir. Si c’est ce qu’il faut pour récupérer mon fils, et le récupérer en vie, alors soit. Il n’y a pas à se poser la question. « Vous savez, d’après les stats, les otages ont plus de chances de s’en sortir vivant quand la rançon n’est pas payée. » l’inspecteur juge-t-il bon de m’informer. « Vos ‘’stats’’ donnaient mon fils mort. » je réplique immédiatement, sur la défensive. Mort après quarante-huit heures. Cela fait dix jours. Peut-être que la photo ne date pas d’aujourd’hui, ni d’hier. Peut-être que Daniel est bel et bien mort. Mais je ne veux pas prendre ces hypothèses en considération. L’officier, après quelques secondes de flottement, semble décider de ne pas me tenir rigueur de mon comportement et reprend ; « On va commencer par quelques analyses sur la lettre et la photo. Type de papier, empreintes, ce genre de choses. » Le genre d’analyses qui peuvent être effectuées ici. Si elles ne sont pas concluantes, les autres nécessiteront quelque chose de plus poussé. Dans un coin de la pièce, autour des deux experts en la matière, les policiers vont chacun de leur hypothèse et lancent des pistes de recherches. D’où vient le papier ? Quelle sa qualité, sa marque ? Y a-t-il un filigrane ? Des traces de doigts ? Qui pourrait vouloir une telle somme ? Des pros de l’extorsion bien renseignés, ou des amateurs qui visent aussi haut que possible ? Je les écoute d’une oreille sans intervenir. Pour le moment, j’ai besoin de réfléchir dans mon propre coin. « Il doit se douter que vous avez vu sa lettre, donc il y a des chances qu’il vous appelle. Nous allons mettre vos numéros sur écoute. » Je donne mon accord, toujours sans rien articuler. Alors on déploie un tas de câbles jusqu’aux prises téléphoniques, on démembre nos portables pour les enregistrer sur un ordinateur. Tout semble assez irréel, sur le moment. J’ai l’impression de pouvoir prendre la télécommande pour zapper sur un autre programme. De plus en plus nerveux, Je quitte ma chaise et file prendre un peu d’air –sans cigarette cette fois-ci. J’empêche les chiens de rentrer à l’intérieur, forts curieux de voir ce qu’il s’y passe et de ronger un câble ou deux. Ils sentent qu’ils n’auront pas de caresse de ma part, alors ils retournent plus loin dans le jardin. Quand Joanne me rejoint, je m’efforce de lui sourire un peu. « C’est tout ce que j’ai. » dis-je en haussant les épaules. Tout jusqu’au dernier centime.

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Message(#)joamie + emptiness EmptyLun 21 Mar 2016 - 13:49

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I believe in the lost possibilities you can see. And I believe that the darkness reminds us where light can be. I know that your heart is still beating, beating darling. I believe that you fell so you can land next to me. ‘Cause I have been where you are before. And I have felt the pain of losing who you are. And I have died so many times, but I am still alive


Joanne se croyait comme dans l'une de ces séries télévisées qu'elle aimait beaucoup regardé. Tout lui semblait si irréel sur le coup. Et pourtant, elle parlait bien avec les policiers, elle pouvait les sentir, les toucher. Mais tout restait comme une fiction, une scène improbable où il était impossible d'être un des acteurs. On dit toujours que ce genre de malheurs n'arrivait qu'aux autres. Et pourtant, les voilà en plein dedans. Ils vivaient cet enfer du mieux qu'ils le pouvaient. Mais pour Joanne, il était devenu impossible de rire, ou de sourire, d'espérer et de rêver. La joie de vivre à laquelle elle aspirait s'était envolée, tout comme Daniel. Impossible de se faire à l'idée que ce petit bout de chou était si loin d'elle. Elle évitait de trop y penser, c'était insupportable, extrêmement douloureux pour un coeur qui avait cessé de battre il y a dix jours de cela. Elle ne restait que spectatrice des choses qui s'activaient autour d'elle. Tout le monde y mettait du coeur, faisait de leur mieux pour trouver de nouveaux indices et se rapprocher un peu plus de l'enfant. C'était très dur, émotionnellement. Joanne avait l'impression de devenir folle. Parfois, elle avait comme des mirages. A plusieurs reprises, elle était persuadée de le voir dans son berceau, ou dans son transat. Mais ce n'était qu'une ombre, un tour de passe-passe de son esprit. Elle avait oublié la somme inscrite sur le papier, elle savait juste que c'était beaucoup d'argent. Elle ne se permettait pas d'aller scruter ses comptes, bien qu'il insistait pour qu'elle se serve d'autant qu'elle le voulait. Ses dépenses étaient toujours très limitées, et elle s'en sortait très bien avec. Tout le monde les dévisagea lorsque Jamie affirma qu'il était en mesure de payer cette somme, et qu'il serait prêt à le faire pour qu'on lui rende son fils. Les policiers s'activaient à analyser le papier et la photo, et ils mirent sur écoute toutes leurs lignes téléphonique, dans l'attente d'un appel venant de l'imposteur. Jamie avait besoin de prendre l'air, il était assez tendu, depuis qu'il avait lu et relu la lettre. Joanne le regarda d'un air désolé s'éloigner et prendre un peu l'air dans le jardin. Après une poignée de minutes, elle finit par le rejoindre, fermant la porte de la baie vitrée derrière pour ne pas qu'on les entende. Son fiancé lui confia que c'était la somme exacte qu'il y avait sur son compte. "C'est quelqu'un qui doit bien nous connaître, alors." finit-elle par dire après un long moment de réflexion. "Qui sait quelle valeur a Daniel à nos yeux, et quelqu'un sait la fortune dont tu disposes, ou qui a trouvé tous les outils nécessaires pour le savoir." Elle savait qu'il était prêt à se ruiner pour récupérer leur fils. Il n'avait pas hésité un seul instant en répondant à la question de l'inspecteur en charge de l'enquête, alors qu'il avait lu et relu la somme exigée. Joanne n'osait pas lui en parler, mais Edward Keynes lui revenait plusieurs fois à l'esprit, dans cette affaire. De vouloir prendre ce bébé parfait à deux mois de sa vie pour en faire son pantin, ruiner son fils pour son bon plaisir, pour se venger de lui avoir volé le titre de Lord. Les mobiles étaient multiples et elle savait qu'il pouvait être un véritable monstre quand il le voulait. Mais Joanne ne voulait pas l'offenser. Il tenait cette relation très particulière avec ses parents, chose qu'elle ne comprenait toujours pas. "Qu'est-ce qui garantit que si tu verses cette somme là, on nous rendra Daniel ?" Aucun élément, aucune promesse, il n'y avait rien. Et ils pouvaient très bien se faire avoir, et perdre absolument. Joanne ne s'inquiétait pas pour la suite s'ils venaient à verser la somme demandée. Ils trouveraient comment se débrouillerait. Elle signerait des contrats, ils pourraient vendre la maison de campagne rénovée, ils avaient encore un peu de marge. Il faudra certes vendre des biens, mais ils avaient tous les éléments en main pour pouvoir reprendre leur vie. Elle prit son visage entre ses deux mains et l'embrassa tendrement. "J'ai de l'espoir, mon amour." lui dit-elle tout bas. "J'ai de l'espoir parce que tu es là, avec moi." Elle lui caressait doucement ses cheveux, avec beaucoup de tendresse. "Je t'aime." lui dit-elle au bord de ses lèvres. L'un des policiers s'éclaircit la voix pour faire remarquer sa présence. "Nous avons du nouveau."

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Mon père est bien la personne la plus à même de tout notre entourage de monter un coup pareil. Pourtant, il me semble impossible de le visualiser enlevant son propre petit-fils. Ca n'aurait pas de sens. Ma mère ne le cautionnerait pas. Il irait droit dans le mur, et pourquoi faire ? « Je n'arrive pas à imaginer qui que ce soit qui puisse être capable de faire ça dans notre entourage. » dis-je à Joanne. Pourtant, c'est forcément une personne assez proche. Du moins, quelqu'un qui ne manque pas d'informations ou de moyens de s'informer sur notre sujet. Je ne comprends pas que de telles personnes existent. La jeune femme demande ce qui nous assure que Daniel nous sera rendu si nous leur donnons tout ce que le ravisseur demande. Je hausse les épaules. « Rien, pour le moment. » Absolument rien. Ce ne sont que des mots sur du papier. « Mais j'espère obtenir des garanties. » Il finira par appeler, et nous pourrons négocier ça. Il n'aura pas un centime en attendant. « Je sais que ça n'est que de l'argent et je ne remets pas en question le fait de tout donner pour récupérer Daniel... » dis-je après un long soupir. Mon fils est au-delà de toute valeur pécuniaire. Nous serons peut-être ruinés quelques temps, mais nous pourrons très bien nous relever. Il faudra simplement recommencer à zéro. « Mais c'est dur à digérer. » Une bonne partie de cet argent n'est que bons placements, royalies, loyers, rentes. L'autre partie a été durement gagnée -mais s'il faut être honnête, celle-ci est minime. Je laisse Joanne prendre mon visage et tenter de m'inspirer un peu de son courage à travers un baiser tendre. Je lui souris faiblement, mais sincèrement. « Je t'aime aussi. » Nous sommes interrompus par un policier qui vient nous chercher pour nous présenter de premiers résultats. Nous le suivons à l'intérieur, là où la brigade s'active toujours. « On a trouv- » « On vous appelle. Numéro masqué. » Une autre manière de dire qu'à cette heure là, ça ne peut être que lui. J'active le haut parleur et décroche. « Keynes ? Vous avez reçu ma petite missive ? » La voix est féminine, froide, claire et sans émotion. Une voix jeune aux voyelles parfaites. « Je l'ai reçue. Vous savez que je vais rien payer tant que je n'aurai pas vu mon fils. » Silence. Le bruit de fond est étrange. Les policiers se regardent les uns les autres, intrigués. « Je m'en doute bien. Vous avez de quoi noter ? » L'intonation est étrange, le ton faux. J'attrape un crayon et un bout de papier pour noter et invite la femme à dire ce qu'elle a à dire. Elle énonce une longue liste de chiffres. « C'est un numéro de compte. Je vous laisse le soin de préparer le virement. Je vous rappelle dans vingt minutes. » Puis elle raccroche sans attendre. Mon coeur se met à battre à toute allure alors que mon regard se pose sur l'inspecteur, attendant qu'il me dise quoi faire. Après quelques secondes de réflexion, il m'indique finalement notre ordinateur d'un signe de tête ; « Allez-y. Pendant ce temps on va chercher à qui appartient ce compte. » Mais vingt minutes est un délai bien court. Pour ma part, j'ai à peine le temps de préparer le virement. Une telle somme ne se déplace pas aussi facilement. On m'appelle quasiment dans la minute afin de s'assurer que je ne me suis pas fait pirater et confirmer la prévision de virement. J'utilise l'imprimante et le scanner pour signer et envoyer quelques documents qu'ils me demandent attestant que j'autorise la transaction sur le site de la banque. Les policiers trouvent en effet une correspondance concernant le numéro de compte, gardé dans une de ces banques européennes qui conserve l'anonymat de ses clients envers et contre tout. Ils sont ouverts à cette heure, relativement coopératifs, mais obtenir le nom du titulaire demande un mandat qui ne pourra pas être délivré à temps. Car le téléphone sonne déjà. « Eh merde ! » lance l'inspecteur qui frappe du poing sur la table. A peine ais-je décroché que la jeune femme prend la parole. « J'invite miss Prescott à sortir de la maison et constater que son fils se trouve bien à l'arrière de la voiture actuellement devant chez vous. Sans imprudence, bien sûr. Quand ce sera fait, vous procéderez au virement, et le petit vous sera rendu. » L'appel prend déjà fin. Impossible de cibler le téléphone en question. « Elle ne vous rendra pas le bébé qui vous faites ça. » se dépêche de dire l'officier avant que nous ne puissions réfléchir à quoi que ce soit. « Et si je ne le fait pas ? » A cette question, personne ne peut répondre. C'est une chance sur deux, quitte ou double. Et ce sont des probabilités trop maigres quand cela s'applique à mon fils. « Je préfère tout perdre en ayant essayé plutôt que de risquer de le perdre pour de l'argent. » Ce n'est que de l'argent. Même quand le virement sera fait, la police finira par trouver le détenteur du compte, et remonter jusqu'au ravisseur. Ils finiront par l'attraper. Et s'il tient parole, pendant ce temps, nous serons en train de reprendre notre vie de famille du mieux que nous le pouvons. « C'est votre choix. » se résigne l'agent. Alors je me tourne vers Joanne. « Tu peux y aller. » L'officier qui s'est pris d'affection pour elle depuis le début de l'affaire l'interrompt avant qu'elle n'ouvre la porte. « Du mieux que vous pouvez, retenez des détails. Couleur, marque de la voiture, plaques si vous les voyez. Et soyez certaine que c'est votre Daniel. » Une voiture noire se trouve bien devant la maison, phares éteints. Une silhouette se trouve au volant, dans l'obscurité. Seule la petite lumière intérieure à l'arrière du véhicule est allumée, éblouissant les yeux fragiles du bébé qui se trouve dans le siège-auto.

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Message(#)joamie + emptiness EmptyLun 21 Mar 2016 - 18:27

emptiness
I believe in the lost possibilities you can see. And I believe that the darkness reminds us where light can be. I know that your heart is still beating, beating darling. I believe that you fell so you can land next to me. ‘Cause I have been where you are before. And I have felt the pain of losing who you are. And I have died so many times, but I am still alive


Perdre d'un coup tout cet argent était malgré tout une chose diffiicile pour Jamie, sa belle fiancée pouvait bien le comprendre. Une partie de cette somme lui avait été léguée, l'autre, c'était des économies tirées de son dur labeur. La jeune femme tentait malgré tout de lui faire voir le verre à moitié plein, mais ce n'était pas simple pour tout le monde. Ils furent interrompus dans leur moment de tendresser par l'un des agents, en signalant qu'il y avait des nouveautés. La valse émotionnelle ne faisait que continuer. On allait leur donner des éléments lorsque tout à coup, le téléphone retentit. Jamie décrocha et mit le haut parleur afin que tout le monde puisse entendre toute la conversation. Contre toute attente, il s'agissait de la voix d'une femme. Joanne ne savait pas quoi en penser, comme personne d'autre, d'ailleurs. Le bel Anglais restait impassible, ne se laissant absolument pas perturber par ses émotions. Son self control était impressionnant, c'était dommage qu'il ne s'en rende pas compte. Joanne sentait son coeur battre à vive allure, en quête de réponses, et surtout, savoir où était Daniel. Dès que l'appel était terminé, tout le monde s'activa pour chercher à qui appartenait le compte, Jamie faisait en sorte que le virement se fasse. Joanne se sentait terriblement inutile, sur le moment. Dany lui lançait parfois quelques regards sympathiques, ne pouvant pas véritablement faire plus à moins de continuer de chercher d'où venait l'appel, et à qui ce compte était destiné. Mais on rappela très vite, toujours la même personne, qui demandait à ce que Joanne sorte et aille voir Daniel, si c'était bien lui. Elle eut soudainement cette vive douleur dans la poitrine, et elle ne voulait qu'une chose ; sortir de cette maison et récupérer son enfant. Tous les regards se tournaient alors vers Joanne, surtout quand son futur époux lui donnait le feu vert. Elle était terrorisée et impatiente à la fois, on pouvait facilement lire une certaine panique dans ses yeux. Juste avant qu'elle ne sorte, Dany l'invita à se concentrer sur tous les détails qui l'entouraient, de ne rien manquer. Elle n'était pas sûre d'avoir tout retenu, mais elle acquiesça d'un faible signe de tête, prête à fondre en larmes une nouvelle fois. Avant de sortir, elle prit ses médicaments, sentant déjà sa respiration qui ne paliait pas à ses besoins en oxygène, et elle finit par sortir, seule. Une grande partie des agents reprirent leur travail pour tracer le compte bancaire. Dany et l'inspecteur en charge regardaient la scène discrètement par la fenêtre, prêts à intervenir au moindre pépin. Il faisait très frais, cette nuit là. Même le gros gilet de la jeune femme ne suffisait pas. Elle s'approcha du véhicule noire, voyant un bébé s'agiter à l'arrière. Son coeur se serra de plus belle en voyant son Daniel, les yeux rouges, le regard apeuré. Joanne posa une de ses mains sur la vitre arrière de la voiture, l'autre se plaçant devant sa bouche, s'effondrant en larmes. L'enfant remarqua sa présence, avec un regard qui la suppliait de le prendre dans ses bras, à briser n'importe quel coeur. La belle blonde comprit rapidement le message, mais la porte arrière ne s'ouvrait. L'espoir redevint alors un cauchemar, et elle commença à s'acharner dessus, espérant que ça finisse par céder. Le conducteur finit par sortir de la voiture. "Eloignez-vous." ordonna-t-il d'un ton sec. "Il est en train de faire le faire le virement, vous avez tout ce que vous voulez alors rendez-moi mon bébé." dit-elle en restant accroché à la porte arrière. Daniel se mit à sangloter. "Eloignez-vous, ou il ne vous reverra plus jamais." répéta-t-il. Joanne entendit alors un léger cliquetis et ses yeux se rivèrent sur le criminel, qui pointait une arme feu au niveau de sa tête. Elle était pétrifiée. Il lui fit signe de s'éloigner de la voiture, elle s'exécuta avec lenteur. Joanne ne tenait plus sur ses jambes, elle ne savait pas comment elle y parvenait encore. "Rendez-moi Daniel, je vous en supplie." dit-elle dans son chagrin, totalement à bout. Il secoua négativement la tête, bien satisfait de sa supercherie. Après quelques secondes de flottement, il finit par porter un violent coup au visage de la jeune femme qui s'effondra par terre. "Bordel de merde." dit Dany, qui finit par sortir à toute vitesse de la maison, en pointant son arme sur le véhicule qui prenait la fuite, toujours le bébé dedans. Il parvint à lire la plaque avant qu'il ne file, puis il se précipité sur Joanne, qui était restée à terre. Consciente, mais bien sonnée. Ses yeux grand ouverts, traumatisés, regardaient dans le vide. Dany la bascula délicatement pour la faire revenir sur le dos et vérifier qu'elle était toujours bien là. Elle ne répondait qu'à ses questions avec un léger signe de tête, ne trouvant pas la force de parler. "Ca va aller, Joanne, ça va aller." lui dit-il en lui caressant doucement les cheveux. Il plaça un bras derrière son dos et au niveau de ses jambes pour la porter, et la ramener à l'intérieur, au chaud. Il demanda de faire place et l'allongea délicatement sur le canapé. Elle saignait au niveau de sa pommette, et on devinait qu'elle allait avoir un bel hématome à ce niveau-là. "Bill, va voir si tu trouves de la glace quelque part." Dany capta l'attention de la jeune femme en prenant son visage entre ses deux mains. "Joanne, Joanne... C'est ça, regardez-moi. C'était bien lui, c'était bien votre Daniel ?" Son visage se crispa par le chagrin, mais elle acquiesça d'un signe de tête. "Il est envie, Joanne, vous l'avez vu. Et la voiture, le conducteur ?" La pauvre avait la bouche toute sèche, mais elle s'efforça de parler parce qu'elle savait que ces informations étaient primordiales pour qu'elle puisse enfin avoir Daniel. "Une Audi noire... C'était le même modèle que la voiture que Jamie avait avant, je crois... Toute noire, du cuir à l'intérieur, j'ai pas vu la plaque." "Ce n'est pas grave, moi je l'ai vu. Et l'homme ?" "Je n'ai pas vu son visage, il avait un foulard, et des lunettes de soleil et une capuche sur la tête. Ses cheveux étaient foncés... Un peu plus petit que Jamie et plus trappu aussi, je crois... Je sais plus..." "Ce n'est pas grave Joanne, on a déjà beaucoup d'informations, vous avez très bien fait." Dany la regardait tendrement puis s'éclipsa pour mettre en lien toutes ces informations.

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Message(#)joamie + emptiness EmptyLun 21 Mar 2016 - 19:34


☙  emptyness


A côté de l'officier, j'observe la scène et attends d'avoir le moindre signal qui puisse me confirmer que Daniel est bien dans cette voiture. Il me suffit de voir Joanne fondre en larmes pour comprendre. Alors je retourne auprès de l'ordinateur pour lancer le virement, espérant que les portières de l'automobile s'ouvriront pour laisser la jeune mère récupérer notre fils immédiatement. Mais à voir l'agitation qui a subitement lieu, c'est tout le contraire qui se passe. Et avant de comprendre quoi que ce soit, c'est une Joanne à peine consciente que l'on dépose sur le canapé. Une main sur la bouche, trop choqué pour agir, je reste pétrifié de longues secondes pendant lesquelles on s'efforce de récupérer les dernières informations qu'elle sera capable de donner avant d'être complètement dans les vapes. Je récupère en chemin la poche de glace qui lui est destiné et m'occupe moi même de me poster auprès d'elle pour l'apposer sur sa joue.  Je me sens si impuissant et stupide. « Mon ange... » Mes mains tremblent un peu, je ne sais pas si c'est de panique ou de rage. On a levé la main sur mon ange, on me l'a blessé, et cela fait tellement mal. « On va le retrouver. On va te rendre Daniel. » je murmure en boucle en déposant un baiser sur son front. Puis mon regard noir se pose sur l'inspecteur. Il n'y est pour rien, mais il faut bien que la colère se déverse quelque part avant qu'elle ne me fasse exploser. « Vous avez intérêt à le trouver ou... » « Vous êtes peut-être habitués à ce que votre titre, votre mètre quatre-vingt et votre compte en banque vous donnent le droit d'intimider tout le monde, mais votre titre ne m'impressionne pas, votre taille non plus, et l'état de votre compte encore moins désormais. Alors peut-être que vous allez me laisser faire mon travail et daigner suivre mes conseils. » Je me lèverai volontiers pour me défouler sur lui, mais le téléphone retentit. L'homme m'adresse un dernier regard d'avertissement avant de décrocher. « Je tenais à présenter mes excuses à Miss Prescott. J'avais pourtant dit pas d'imprudences. » Je serre les dents, le regard rivé sur ma fiancée qui peine à rester parmi nous. Je suppose que la douleur la pousse plutôt vers l’abîme. « J'ai l'ordre de virement sous les yeux. Ravi de constater que vous êtes un homme sage, Keynes. Je garderai Daniel jusqu'à ce que le transfert soit terminé, donc demain. Je suis un homme de parole, Keynes, ne vous en faites pas. » Il y a toujours cet étrange silence entre chaque phrase, et ce cliquetis en bruit de fond. Sans oublier cette impression soudaine d'avoir déjà entendu cette voix avant. « Je connais cette voix. » dis-je tout bas, mais pas moyen de me souvenir où. « Moi aussi. » dit l'un des officiers. Et il tourne vers l'assemblée son ordinateur. « Je vous présente miss Google Traduction. » D'un clic, il lance la lecture vocale d'une des phrases prononcées par la femme au téléphone. La voix et le ton est exactement le même. Le ravisseur l'utilisait pour nous parler et nous embrouiller. « Pas con, l'enfoiré. » Refusant de quitter Joanne, un autre officier doit s'approcher de moi pour m'adresser la parole et me montrer les indices trouvés avant le premier coup d fil. « Je vous disais tout à l'heure, il y a un filigrane sur le papier de la lettre. » Il lève la feuille vers une source de lumière. En transparence, on aperçoit un logo sous forme de profil d'un homme dont l'allure remonte à plusieurs siècles. « Ca vous dit quelque chose ? » Mon esprit est trop embrouillé pour assembler les pièces du puzzle ou faire appel à ma mémoire. Trop choqué par l'état de Joanne, je n'arrive plus à réfléchir. « Je n'en sais rien. » j'avoue, désemparé. De nombreuses heures passent sans qu'il ne se passe quoi que ce soit de nouveau. Vers le milieu de la nuit, les premières heures du matin, l'inspecteur se penche vers Joanne et moi ; « Je vais renvoyer mes hommes chez eux. Dany et moi allons rester avec vous, au cas où. » J'acquiesce d'un signe de tête. Je ne quitte pas ma belle du regard une seule seconde. Elle somnole, revient parfois à elle, s'endort tantôt. Je caresse tendrement sa joue et vérifie régulièrement que sa pommette rougie par le froid n'enfle pas trop. « Demain, Joanne. » je murmure. Je préfère me persuader que le ravisseur tiendra en effet sa parole, et que dans quelques heures nous aurons notre bébé de retour. J'ai les paupières lourdes, et même assis par terre à côté du canapé, tenant la main de la jeune femme, je finis par m'assoupir, je ne sais pas vers quelle heure. C'est la sonnerie d'un téléphone qui me réveille lorsque le soleil brille déjà. Mais personne n'a bien ou beaucoup dormi. Nous avons tous les yeux rouges et gonflés par l'inquiétude et l'épuisement. Sonné, je regarde autour de moi. C'est moi qui suis dans le canapé désormais, et le dernier à me réveiller. De quoi avoir honte dès le matin. « J'ai des nouvelles concernant la plaque. Une voiture volée il y a dix jours. Elle appartenait à un dénommé Dwayne Dekers. » Il ne faut que ce nom pour me faire bondir. Je connais ce nom. Je le connais. Sans un mot, je récupère le papier et le crayon d'hier soir et écrit le nom en capitales, puis les replace dans le bon ordre juste en dessous. Un anagramme. Puis je reprends la lettre et regarde le filigrane à travers la lumière du jour. « C'est le logo de Christie's. » dis-je tout bas. Je me jette sur mon téléphone et lance un appel en haut parleur. « Je sais qui a Daniel. » Plusieurs bips s'enchaînent, et nous étions bons pour nous retrouver face au répondeur quand on décroche enfin. « Edward ? J'ai entendu dire que tu es de passage à Brisbane encore une fois. » Je tente de masquer toute ma haine, mais ma voix tremble malgré moi. « Oui, ta mère et moi avons décidé de revenir aussi vite que possible après que tu nous ai dit avoir perdu notre petit-fils. » Je reste silencieux un long moment. Et je l'entends. A peine perceptible. Ce petit couinement que je pourrais reconnaître entre tous. « Je vois. Je me disais que nous pourrions déjeuner ensemble. Je te rappelle pour te confirmer ça. » Je raccroche immédiatement, avant de complètement craquer et laisser quelques larmes, quelque part entre la rage et le soulagement, rouler sur mes joues. « Mon père est actionnaire chez Christie's. Il a toujours utilisé le même pseudonyme quand c'était nécessaire. Il a déjà fait chanter des personnes en utilisant le stratagème de la voix d'ordinateur. Il est sûrement descendu au même hôtel que d'habitude. Il a Daniel là-bas. »

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Message(#)joamie + emptiness EmptyLun 21 Mar 2016 - 20:10

emptiness
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Les paroles n'étaient que des échos. Joanne avait fait de son mieux pour transmettre toutes les informations qu'elle avait sur le coup, ce qui suffit amplement à la mettre à bout. La vision était trouble, la lumière trop agressive. Le froid qu'on lui posa sur la joue lui faisait un bien fou. Et d'entendre sa voix, aussi. La voix de Jamie, avec le surnom qu'il lui avait toujours donné. Le froid picotait un petit peu, mais soulageait la douleur qu'elle ressentait. Et d'avoir vu Daniel, avec ce regard désespéré, qui ne demandait qu'à être auprès de ses parents. Elle se sentait si démunie, si impuissante d'avoir été aussi près de lui et de ne pas avoir pu la toucher. Elle somnolait, tendant à s'accrocher à l'éveil pour qu'elle puisse ce qu'il se passait, mais c'était impossible. Il y avait des paroles, beaucoup de paroles, mais elle n'arrivait pas à suivre le fil de la conversation, c'était trop demandé. Mais elle sentait la main que Jamie avait constamment posée sur elle, et les baisers qu'il lui déposaient de temps en temps sur le front. Elle savait que c'était lui, et ça lui suffisait. Joanne finit par céder et s'assoupir définitivement, n'ayant toujours aucune idée de ce qu'il s'était passé et de ce qu'il se passera au courant de la nuit. C'était le petit matin, lorsqu'elle rouvrit les yeux. L'inspecteur et Dany chuchotaient devant leur ordinateur, travaillant encore et toujours. Elle avait à nouveau mal au niveau de sa joue et grimaça un petit peu. Elle vit Jamie qui était endormi sur l'autre canapé, profondément. Elle s'approcha de lui pour lui poser un très léger baiser sur ses lèvres avant de rejoindre les officiers. Dany la regardait désolé. "Il vous a quand même sacrément amoché." Elle s'efforça de sourire et répondit tout bas, afin de ne pas réveiller son fiancé. "Je suppose qu'il y a pire." Elle haussa les épaules. "Pourtant, je n'ai rien dit de provocant, ou quoi que ce soit qui pouvait le pousser à me faire mal, je le jure..." dit-elle en commençant à paniquer. "Shh..." dit Dany tout bas posant une main sur son bras. "Ce n'est pas de votre faute. Grâce à vous, nous avons beaucoup avancé dans l'enquête, grâce aux données que vous nous avez transmises. C'est à moi de m'excuser de ne pas être intervenu suffisamment tôt." dit-il sincèrement. Jamie finit par se réveiller. Une fois qu'on mentionnait le nom du propriétaire de la voiture, il bondit sur ses jambes, crayon et papier en main. Joanne le regarda à faire, et une fois que toutes les lettres étaient mises dans le bon ordre, elle fit les yeux ronds, sentant son coeur se serrer dans sa poitrine. Quel monstre, se dit-elle. Elle regrettait alors amèrement d'avoir fini par accepter qu'ils voient Daniel, d'avoir laissé sa mère se rapprocher plus de lui. Voilà ce que cela donnait, voilà le résultat. Sur le moment, Joanne le haïssait tellement, plus que tout autre personne en ce bas monde. Et il en fallait beaucoup, pour qu'elle finisse par détester quelqu'un. Ses yeux se bordèrent de larmes, partagée entre la colère et la tristesse. Calmement, il composa le numéro de son père pour l'appeler. Jamie imposa un moment de silence, et elle l'entendit tout aussi distinctement que lui. Joanne plaça ses deux mains devant sa bouche, étouffant un hoquet qui annonçait des pleurs, ses yeux brillants restant focalisés sur l'homme qu'elle aimait. Elle se précipita dans les bras de Jamie dès qu'il avait décroché. Il expliqua aux officiers la manière de fonctionner d'Edward Keynes. Une fois qu'il avait terminé ses explications, Joanne le regarda et essuya ses quelques larmes, avant de venir l'embrasses. Ils savaient où était Daniel, elle était persuadée de bientôt le récupérer. Suite à quoi, elle se blottit à nouveau dans ses bras. "Je les déteste. Je les déteste tellement." Parce que d'une manière ou d'une autre, ils allaient de pair. Joanne sanglotait à nouveau. Partagée entre la triste, la colère, le soulagement, le tout décuplé par la fatigue. "Je sais pas si j'arriverai à venir avec toi, à... à les confronter. S'il le faut, je viendrai. Mais je ne leur pardonnerai jamais, je me fiche des raisons qui les ont poussé à faire ça, je n'en ai rien à faire de leurs excuses." Et quand Joanne dit qu'elle ne pardonnera jamais, c'est qu'elle le fera. Elle demandera à ce que l'injonction d'éloignement soit mise en place pour sa famille ; elle était sûre que les officiers présents se feront un malin plaisir à monter un dossier béton pour qu'ils puissent l'obtenir et enfin vivre sereinement. "Je veux juste qu'il nous rende Daniel." dit-elle un peu plus calmement, se laissant bercer par les caresses de Jamie.

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