Les deux policiers se regardent. C'est le père qui a enlevé l'enfant de son propre fils. Il l'a prémédité, calculé. Il a engagé plusieurs personnes pour se salir les mains. Le premier se demande comment une telle chose peut être possible et s'il cessera un jour d'escalader l'échelle des monstres dans son travail. L'autre s'inquiète surtout des preuves qu'il faut parvenir à réunir pour inculper cet homme. Car en dehors de ces conclusions, même claires comme du cristal, il n'y a rien qui mène à Edward Keynes. Si le petit n'est pas là-bas, alors il pourrait s'en sortir. Loin de ces préoccupations, Joanne et moi avons l'espoir de vite retrouver Daniel. Il n'y a aucun doute sur l'endroit où il se trouve et sur la personne qui le détient. Nous n'avons plus qu'à aller le chercher et rentrer à la maison avec notre petit. J'essuie mes larmes d'un revers de la main, complètement perdu dans mes émotions. Choqué que mon père me fasse une chose pareille et la fasse subir à son propre petit-fils. Fou de rage contre lui et prêt à lui fondre dessus pour le tuer de mes propres mains si l'occasion m'en est donnée. Incroyablement soulagé à l'idée de récupérer mon garçon, disparu bien trop longtemps. Je serre ma fiancée contre moi le lus fort possible. Si elle savait à quel point je les hais. Je prends son visage entre mes mains et essuie ses joues humides. « Il faut que tu viennes. Il faut que tu sois forte encore juste un peu. Quand on récupérera Daniel, il aura besoin de toi avant toute autre chose. » Même avant moi. Un enfant a besoin de sa mère, surtout après une telle épreuve. Une fois tiré de là, il ne voudra que les bras de sa maman, et rien d'autre. Nous n'attendons pas plus longtemps, ne prenons pas la peine de manger quoi que ce soit ou de nous changer de ces habits imprégnés des peurs de a veille. Après deux coups de téléphone -le premier pour demander une ou deux voitures en renfort, le second pour secouer le procureur et immédiatement obtenir un accord pour ces opérations que nous imprimons immédiatement-, nous sautons dans la voiture de police, et j'indique la route de l'hôtel. Mon père a ses habitudes, et il ne les changerait pour rien au monde. Pas même pour que son plan soit réellement parfait. Le voilà complètement trahi par celles-ci. Nous arrivons en une dizaine de minutes dans cet établissement qui se trouve sur l'une des presqu'îles de Brisbane. Personne ne pourrait se douter que pareilles choses arriveraient sur ce petit bout de paradis. Le palace se dresse non loin de la mer. Les deux autres voitures de police sont déjà sur place. A l'accueil, le sceau du gouvernement ouvre toutes les portes. Le pseudonyme d'Edward est bien inscrit dans le registre. Le directeur est appelé pour nous suivre et ouvrir la chambre si nécessaire avec son passe-partout. Nous filons dans les étages, vers les tout derniers où se trouvent toutes les immenses suites aux noms glorieux. Premier essai, je m'avance et frappe sur le battant en bois massif. « Ed' ? Edward, ouvre la porte. » On devine du mouvement de l'autre côté, mais rien de bien distinct. Les secondes sont interminables, je perds rapidement patience et frappe du poing plus fort sur la porte. « Je sais que tu as mon fils, Edward, alors ouvre cette fichue porte ! » Inutile, il n'ouvrira pas. Les officiers me font signe de reculer, alors je rejoins Joanne que je ne perds pas une occasion de serrer contre moi pour la soutenir. Je sais qu'être présente lui demande un immense effort. La carte magnétique du directeur s'insère dans la serrure et la diode donne le feu vert à la brigade pour s'engouffrer dans la suite. C'est lorsqu'ils nous font signe d'entrer que mon coeur part à toute allure. Peut-être que mon fils se trouve là et que nous allons enfin pouvoir le retrouver. Peut-être qu'il n'est pas là, et ce sera une nouvelle déception dont il faudra se relever pour ne pas perdre espoir. Au milieu du salon saute Marie de l'un des canapés aux tissus de haute facture tournés vers la baie vitrée et son impressionnante vue. Le bébé dans les bras. Pas la moindre trace d'Edward, qui est sûrement parti. Je serre la main de Joanne avant de la lâcher et d'avancer vers cette grande et belle brune qui n'est visiblement que l'ombre d'elle-même. « Maman, donnes-moi le petit. Rends-moi Daniel. » dis-je tout bas en tendant les bras pour qu'elle y dépose l'enfant. Au lieu de cela, elle le blottit un peu plus contre elle. Il était calme jusqu'à présent ; la voix de son père l'a sorti de sa torpeur, et le voilà qui commence à s'agiter. Mes yeux sont plantés dans ceux de Marie. Un peu fous, un peu désorientés, un brin vitreux. Ils ont perdu tout cet éclat et cette élégance qui rendaient autrefois sa présence si intimidante. « Mais tu ne vois pas ? C'est Oliver, c'est Oli' qui est revenu pour moi. » Ma mâchoire et ma gorge se serrent, faisant trembler ma respiration. Sur le moment, je ne veux ni assimiler ce qu'elle a dit, ni croire qu'elle l'a dit. Tout ce qui importe, c'est qu'elle me rendre le bébé. « Son prénom est Daniel, maman, et c'est mon fils. Le fils que j'ai eu avec Joanne. Tu dois me le rendre. » je poursuis, la voix toujours basse et douce, même si l'intonation trahit mon manque de patience. Je me dis qu'elle ne lui fera pas le moindre mal, mais finalement, je n'en suis plus complètement sûr. Quelqu'un de capable d'enlever un enfant avec ce regard aliéné est sûrement capable de tout. « Ni toi ni elle n'êtes capables d'élever un enfant, ne soit pas ridicule. Oliver est uniquement là pour moi. » Elle secoue la tête négativement, frénétiquement. Elle ne le lâchera pas. Ses joues sont mouillées ; sûrement sait-elle qu'elle n'a pas d'issue, mais elle continue quand même, elle le serre contre elle et s'y accroche comme si ce qu'il reste de sa vie en dépend. « Oliver est mort. » je lui rappelle, essayant en vain de lui ouvrir les yeux. « Je sais qu'il est mort ! » réplique-t-elle au bord de l'hystérie. Une rage d'autant plus impressionnante de la part d'une femme qui n'a jamais laissé la moindre émotion traverser son visage. La manière dont ces sentiments que je ne lui ai jamais connu tordent les traits de son visage la rendent méconnaissable. « Je te dis qu'il est revenu. » insiste-t-elle, y croyant dur comme fer. Son regard décroche du mien et se pose sur Daniel. Elle caresse délicatement sa joue avec un étrange rictus qui anime le coin de ses lèvres. « Mon tout petit... »
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Jamie essuyait les larmes de sa belle à l'aide de ses pouces, lui demandant de venir avec. Parce qu'il le fallait. Parce que s'ils allaient enfin récupérer Daniel, il allait avoir besoin d'elle, de sa présence et de son amour. Jamie le reconnaissait lui-même, ce lien indéfectible entre sa future femme et son enfant. Il lui demandant d'avoir encore un petit peu d'énergie pour lui, pour leur famille, en espérant qu'ils toquent à la bonne porte du premier coup. Les yeux brillants, la jeune femme se plongea dans le regard de Jamie, elle finit par accepter, d'un léger signe de tête. Après quoi, tout s'enchaînait. Les officiers de police appelaient des renforts, contactaient le procureur pour toutes histoires administratives avant qu'ils ne filent à l'hôtel. Joanne suivait machinalement le mouvement, se demandant si cette histoire était encore réelle. Ou si ce n'était qu'une moquerie, une supercherie pour la mettre à bout. Parce qu'elle était déjà au bord du goufre. Avec l'attente, les faux espoirs, c'était insoutenable à vivre, elle se sentait vidée. Ils arrivèrent à l'hôtel en question, et Jamie retrouva rapidement dans le registre de celui-ci le pseudonyme de son père. Ils se précipitèrent alors à l'étage où il y avait les suites les plus majestueuses. Jamie toqua à l'une des portes, mais pas de réponse. Il avait entendu quelques bruits, mais rien de plus. On ouvrit la porte avec la carte magnétique. Marie était là, avec le bébé dans les bras. Joanne sentit son coeur se soulever dans la poitrine alors qu'elle entrait dans la suite, main dans la main avec Jamie. Il s'en défit afin de se rapprocher de sa génitrice, lui demandant dans le ton des plus calmes de leur rendre leur enfant. Mais son geste indiquait clairement qu'elle refusait. Elle était persuadée que c'était Olivier, qu'il était revenu, comme s'il avait été réincarné. On voyait son regard vide de sens, avec ce grain de folie qui ne rassurait personne. Joanne hoqueta lorsqu'elle vit Daniel s'agiter un peu entendant la voix de son papa. Elle était au bord des larmes, son seul désir étant de le retrouver et de le prendre dans ses bras, mais ça n'allait pas être simple. Marie pensait que Joanne était incapable d'être une bonne mère, et ce fut un premier coup de poignard qui l'atteignit en plein coeur, remettant en question ses capacités à élever Daniel. La belle blonde était tellement épuisée et lessivée, qu'elle était particulièrement vulnérable, affaiblie, à bout de force. Tout l'atteignait directement et lui faisait terriblement mal, sans qu'elle ne puisse faire quoi que ce soit. Le discours de Marie était des plus ambivalents, elle avait totalement perdu la tête. Joanne se mit doucement aux côté de Jamie, lui serrant fort la main, devant ce spectacle des plus angoissants. "Je vous en prie, rendez-moi mon fils." dit Joanne, la voix faible et tremblante. "Ce n'est pas votre fils !" dit Marie, avec ce sourire dénué de sens. "C'est le mien, regardez comme il me ressemble. Vous... Vous n'êtes rien par rapport à lui." Même si elle savait qu'elle n'était plus saine d'esprit, qu'il y avait quelque chose qui clochait, ses paroles l'atteignaient. Difficile de rester dure comme fer dans un tel état de faiblesse. "Il est si beau, si parfait... C'est si on voulait me donner une nouvelle chance." dit-elle tout bas en berçant l'enfant. "Rendez-le-nous, Marie." Joanne tentait d'être plus ferme. Des larmes bordaient ses yeux. "Jamie, oui, lui peut l'avoir. C'est son frère après tout, c'est sa famille. C'est toi qui nous l'a fait revenir, Jamie..." Marie chantonnait un petit peu. "Jamie peut l'avoir, mais pas vous." reprit-elle, d'un ton calme. Elle leva ses yeux sur la jeune femme, toujours avec ce sourire à glacer le sang. "Vous n'êtes rien, Joanne, pas même pour lui. Vous n'avez jamais rien été, vous êtes si insignifiante. Vous n'aviez que votre beau visage pour lui plaire, mais il a été mutilé. Vous pensez que cette bague au doigt garanti votre mariage, mais il n'en est rien. Je veux que vous la retiriez et que vous renonciez à votre promesse. C'est une chose que vous savez particulièrement bien faire, non ?" Les yeux de Joanne s'arrondissent, son coeur s'arrêtait de battre. "Au lieu de pomper l'argent de Jamie en pensant le satisfaire avec un enfant qui n'est même pas le ventre, allez vous-en. N'essayez pas de vous rendre plus pitoyable par rapport à ce que avez traversé. Une fausse-couche, un avortement, un divorce, ce n'est rien. Arrêtez donc de tourmenter Jamie sur votre sort, vous n'en valez pas la peine. N'allez pas croire qu'il comptait vous épouser par amour, ça n'existe pas, chez nous. C'est que nous aimons tous posséder de belles choses, et ne vous l'êtes plus. Ce n'était qu'une garantie que vous ayez toujours les jambes bien écartées quand il rentrera du travail pour couvrir toute vos dépenses." Elle gardait le ton léger, comme si tout ce qu'elle disait était des plus normales. Joanne n'en pouvait plus, à force d'être touchée là où tout était tellement douloureux. Elle s'effondra sur ses genoux, en pleur. La petite poupée de porcelaine était fissurée de partout, ne parvenant plus qu'à tenir la main. "Vous voyez, vous prouvez ici même votre faiblesse et votre inutilité. Jamie n'a pas envie d'avoir une femme mutilée et malade comme épouse, c'est évident." A bout, Joanne collait son front à la main de Jamie, comme si elle le suppliait d'arrêter cette torture. "Ne soyez pas ridicule, Joanne. Retirez donc cette bague, et laissez-moi mes fils rien que pour moi." dit Marie en prenant violemment la main gauche de la belle blonde afin de lui retirer la bague de fiançailles.
Peut-être que Marie écoutera Joanne. Qu’un dialogue de mère à mère s’impose, et qu’elle saura lui faire entendre raison. Rien n’y fait. Les événements ne font qu’empirer. Ma mère se fait de plus en plus virulente, d’une cruauté froide qui est bien la seule chose d’elle que je puisse reconnaître à cet instant. La petite blonde ne fait pas le poids sous toutes ces attaques. Plus Marie fulmine et l’assassine, plus mon cœur s’accélère et ma main serre celle de ma fiancée. Je ne comprends pas comment il est possible d’injecter tant de poison dans des paroles, ni pourquoi elle fait cela. Mais il faut dire que plus le moindre de ses actes et de ses mots n’ont vraiment de sens. Il est évident qu’elle a complètement perdu la raison. J’ai bien du mal à réaliser ce qui se trouve devant moi. Tout est si irréel. « N’écoute pas. » je glisse tout bas à Joanne afin que ma mère ne puisse pas l’entendre. Elle me fusillerait pour ces trois mots de soutien, et c’est bien la dernière chose dont nous avons besoin. Qu’elle se méfie de moi. Je suis la seule personne qui aura éventuellement le droit de prendre Daniel, je ne dois pas perdre ce statut. Ma belle s’effondre, suppliant que tout ceci prenne fin. Marie s’approche pour lui arracher sa bague, lui laissant une marque rouge vif sur le doigt. J’attrape immédiatement le bras de la brune pour qu’elle reste là. « Arrête. » Malgré la fermeté, mon ton reste aussi doux que possible, et mon regard le moins noir que je puisse faire. « Ce que tu dis n’a pas de sens. J’aime Joanne, et j’aime notre fils, notre Daniel » Dernière tentative pour la faire revenir à la raison, sûrement en vain. « Il a ses yeux, tu te souviens ? » Elle arrache son bras à mon emprise pour mieux serrer le bébé contre elle et l’éloigner de Joanne. « Il n’a rien d’elle, rien du tout. Elle n’est rien. » Si elle pouvait lui cracher dessus, elle le ferait. Si elle pouvait la terminer à coups de pieds, elle le ferait. Mais l’étiquette ne l’y autorise pas. « Je ne la laisserai pas avoir Oliver. » Ma gorge se serre à la pensée que ma mère soit complètement perdue. Noyée dans son délire. Je ne comprends pas ce qu’il se passe, comment elle en est arrivée là. Mais ce sont des interrogations qui attendront que Daniel soit tiré de là. « Alors pourquoi est-ce que tu perds ton temps avec elle ? » dis-je en employant le même ton qu’elle. Y aller de front ne fait qu’empirer les choses, alors autant aller dans son sens afin de la calmer. « C’est une menace, elle va anéantir notre famille. » Tous les coups qu’elle envoie à Joanne m’atteignent de plein fouet. Pourtant je lui rends son sourire machiavélique. « Elle ne va plus rien anéantir, tu as pris la bague. Tout va bien maintenant. » Marie se radoucit. Elle fait quelques pas dans la suite, berçant Daniel. « Je veux qu’elle s’en aille. » dit-elle d’une voix chantante et légère à glacer le sang. « Elle s’en va. » Rapidement, j’aide Joanne à se relever et la conduit jusqu’à une chaise qui se trouve dans l’entrée de la suite. Tant que ma mère est obnubilée par le bébé, j’en profite pour déposer quelques baisers sur le front, la joue, les mains de la jeune femme. J’ai bien du mal à m’arracher à elle, mais je retourne auprès de Marie à contrecœur. A l’expression des policiers, personne n’arrive à croire que ce qu’il se passe est réel. « Maman, est-ce que je peux tenir un peu Oliver ? » Elle acquiesce d’un faible signe de tête. « Tu ne le fais pas tomber hein ? » dit-elle en me le déposant délicatement dans les bras. « Non, je le tiens bien. » Mon cœur s’arrête lorsque je peux enfin tenir mon fils et l’arracher à cette folie. Je l’embrasse sur le front, tendrement, mais il ne cesse pas de couiner, trop effrayé. Je profite de ce moment de calme juste une minute avant de reprendre ; « Où est Edward, maman ? » Il ne serait pas étonnant qu’il ait pris la fuite juste après mon appel, et ait laissé sa femme prendre toute la responsabilité de leurs actes. « Je t’ai déjà dit de ne pas appeler ton père par son prénom. » « C’est vrai. Où se trouve Père ? » « Il se repose dans la chambre, le bébé faisait trop de bruit. » D’un regard, j’indique la chambre en question aux officiers qui s’attèlent à essayer de l’ouvrir. Mais la porte est fermée de l’intérieur. N’ayant plus besoin de jouer la comédie, je garde Daniel dans les bras et me détourne de Marie. « Qu’est-ce que tu fais ? » demande-t-elle, tremblante, en me voyant m’approcher de Joanne. Tout doucement, je dépose le bébé dans ses bras, m’assurant qu’elle ne se sent pas trop faible pour le tenir. Je les embrasse tous les deux, au bord des larmes. C’est terminé. « James ? Qu’est-ce que tu fais ?! » hurle ma mère à plein poumons, au bord du désespoir. Elle se serait jetée sur le petit si un policier n’était pas apparu derrière elle pour la maintenir en place. Un autre lui passe les menottes dans un bruit métallique qui me fend le cœur. Elle se débat avec plus de force que sa fine silhouette ne laisse penser qu’elle puisse avoir, hurlant, pleurant. Je serre ma famille dans mes bras et ne lui adresse pas un regard. « J’aurais dû me débarrasser de toi quand je le pouvais. » Dieu sait le nombre de fois où elle a pensé cette phrase si fort qu’elle n’a jamais eu besoin de l’articuler pour que je l’entende. Pendant que Marie est conduite hors de la suite, puis hors de l’hôtel, les autres policiers enfoncent la porte de la chambre. Tout doucement, osant à peine déranger ces retrouvailles, l’un des agents me demande de le suivre. J’ai une impression de déjà-vu des plus prenantes lorsque mon regard se pose en tout premier sur ces chaussures impeccablement cirées qui lévitent au-dessus du sol. « C’est bien votre père ? » Je lève enfin les yeux vers sa figure pâle. Ses yeux écarquillés donnent à sa mort quelque chose de grotesque, tandis qu’il pensait partir en martyre à la manière de son fils préféré. Je regarde sa dernière preuve de lâcheté avec fascination. « C’est lui. » Je me demande ce qui l’a poussé à finir ainsi. Se faire prendre, ou voir sa femme sombrer. La peur de l’humiliation ultime dont il ne se relèvera jamais, ou encore de la prison. A moins que cela n’était prévu depuis le début. Entre Edward, Marie et moi, je suppose qu’Oliver a détruit quelque chose en chacun de nous en partant.
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En plein désespoir, Joanne avait du mal à discerner le vrai du faux dans les conversations. Tout perdait son sens et tout lui faisait affreusement mal. Son hématome au visage, son doigt écorché à vif par la main de Marie en lui retirant sa bague de fiançailles. Elle avait l'impression qu'elle avait absolument tout perdu en quelques secondes. Pendant ce bref temps, elle ne se voyait plus d'avenir, tout était noir et angoissant. Elle continuait de tenir la main de Jamie, abattue, espérant que ce qu'il disait n'était que pour rentrer dans le jeu de Marie, qui avait complètement perdu la raison. Joanne continuait de sangloter, tremblante comme une feuille, apeurée et dépassée par toute cette situation. Il l'aida à se relever, difficilement, et l'emmena plus loin dans la suite sur une chaise, près des officiers de police. La jeune femme avait le regard vide, elle tremblait comme une feuille morte, ne comprenant rien à ce qu'il se passait de la situation. Dany restait auprès d'elle, s'accroupit pour la regarder, mutilée de l'extérieur comme de l'intérieur. Elle était incapable de suivre ce qu'il se passait juste à côté. Elle se demandait si tout était vraiment fini avec Jamie, comment tout allait se passer ensuite. Elle doutait de tout, sur le moment. Il apparut soudainement devant elle, avec leur bébé dans les bras, qu'elle lui donna. Ses bras tremblaient, étaient faibles. Mais elle n'était jamais à bout de force pour pouvoir porter son bébé. Des larmes de soulagement coulèrent sur toutes les autres dès lors que Jamie l'embrassa et embrassa Daniel. Peut-être qu'il avait menti à Marie pour éviter d'aggraver la situation. Joanne était encore bien perdue. Elle blottit son bébé contre elle. Même si la jeune femme tremblait encore, et qu'elle était loin de réaliser tout ce qui était en train de se passer, Daniel retrouvait de lui-même son calme, collé contre sa maman. Mais c'était trop quand même, et elle sanglotait à nouveau, disant tout bas à Daniel. "Je suis tellement désolée, mon trésor, pardonne-moi. Pardonne-moi." Qu'importe s'il n'avait que deux mois, qu'il ne devait pas comprendre grand chose, elle avait besoin de lui parler. Jamie les avait rejoint, serrant sa famille tout contre lui. Ils étaient enfin réunis. Mais les policiers durent l'en arracher pour aller dans la chambre de la suite. Dany était allé cherché une couverture pour la déposer sur les épaules de Joanne. Il lui parlait, mais impossible de capter son attention, ce qui l'inquiéta. L'officier se leva et rejoignit le chef de famille dans la chambre, restant silencieux pendant plusieurs secondes en regardant le triste spectacle. "Elle a besoin de vous." dit-il tout bas, en se retournant pour la regarder au loin. "En règle générale, j'aurai fait appel à un médecin ou un psy, mais j'ai cru comprendre qu'elle avait un peu de mal pour se confier à des personnes qu'elle ne connaissait pas." Dany avait du voir l'impact de ce genre d'expérience auprès de dizaines de familles, mais chacune avec leur particularité, et il était plus ou moins touché. Sans le vouloir, il s'était beaucoup attaché à elle. "Elle est dans un état de choc important, Mr. Keynes. Entre ses blessures physiques et l'impact psychologique, elle n'arrive plus à suivre.Elle est là, sans être là. J'ai essayé de capté son attention, mais rien n'y fait." Dany soupira. Jamie avait toujours trouvé un moyen ou un autre de la faire revenir à elle, même si cette fois-ci allait être particulièrement difficile. Elle ne savait pas où était sa bague de fiançailles et ça la paniquait, elle avait peur que Daniel ait subi un choc trop important, et ça l'angoissait. Elle se demandait ce qui était réellement fini, et ce qui ne l'était pas. Elle était heurtée de partout, déchirée, explosée en éclats et elle ne savait pas comment recoller les morceaux. Il y en avait trop, et ils étaient trop petits. Elle n'arrivait pas à discerner si tout ce que Marie avait dit était vrai ou non, elle n'arrivait plus à faire la part des choses entre ses angoisses et la réalité. Le peu qui restait d'elle se mélangeait et tout était alors incompréhensible. Elle savait juste qu'elle avait Daniel dans ses bras, et qu'il était apaisé, tranquille. Les membres de Joanne tremblaient encore vivement, son regard s'était perdu quelque part. Le teint pâle, la main et le visage meurtri, elle ne savait pas dire où elle avait réellement mal.
Les policiers attendent avant de décrocher Edward. Personne ne sait vraiment s’il faut le toucher ou le laisser là en attendant le légiste. Après un moment de brouhaha, ils s’accordent à dire qu’il faut prendre des photos, un tas de photos, et descendre ce monsieur pour l’allonger au sol. Mais pendant ce temps, je reste là. Adossé sur l’encadrement de la porte, mon regard ne quitte pas ce corps raide qui pendouille au bout de sa corde. Pas une ceinture, ou n’importe quel autre outil de fortune. Une vraie corde, épaisse et bien ficelée, avec un nœud coulant parfaitement exécuté. Un suicide dans les règles de l’art, aussi méthodique et calculé que mon père l’a toujours été. C’était prévu. Mais je cesse de me demander le pourquoi du comment bien vite. Au fond, cela importe peu. Il est mort. M’en voilà débarrassé pour toujours. De celui qui a passé ma vie à me rabaisser, m’humilier, dans l’espoir de me briser et de me mettre sous sa botte. Et qui n’y est jamais arrivé. Celui qui a alors essayé de tout me prendre, absolument tout. Et qui a encore échoué. Il est peut-être malsain d’autant se délecter de la vision d’un cadavre, et pourtant, j’ai rarement été aussi soulagé. Il ne sera plus une épée de Damoclès au-dessus de ma tête. Il ne sera plus une menace pour ma fiancée, pour ma famille, pour toute personne l’approchant de trop près. Il y a comme un poids en moins sur mes épaules, une boule au ventre accrochée depuis bien longtemps qui se dénoue. Un sentiment de liberté. Je le regarde non sans haine. Et puis, un rire nerveux m’échappe. C’est comme si je savais depuis longtemps qu’il chercherait à mourir comme Oliver. Le fils adoré, le fils préféré. C’était une évidence, dans le fond, il n’y avait pas vraiment d’autres moyens pour lui de quitter ce monde. Avec ses propres conditions, comme il l’a voulu, quand il l’a voulu. Comme la seule personne qui a un jour eu droit à son affection. Ils faisaient la paire, lui et Marie. Ils étaient nés pour finir tragiquement. Le policier, Dany, s’approche de moi pour me dire de rejoindre Joanne, en état de choc. « Juste une minute. » je murmure en arrachant enfin mon regard au corps inerte de mon père que l’on décroche enfin. Je comprends bien le traumatisme de ma belle et son besoin de soutien. D’un autre côté, je suis ruiné, ma mère est bonne à interner, et mon père pendu. Je mérite sûrement une couverture sur mes épaules, moi aussi. Mais cela attendra. Je prends juste le temps de souffler et marche lentement en direction de ma fiancée. Recroquevillée sur elle-même et sur Daniel, elle le berce machinalement, comme s’il était la dernière chose réelle à laquelle se raccrocher. Je tire une chaise et la pose à côté pour m’asseoir également. Mes bras viennent entourer ma petite famille traumatisée. « C’est fini, mon ange. Tout va bien. » je murmure en l’embrassant régulièrement, parfois sur le front, la tempe, la joue, la mâchoire. Je caresse ses cheveux du bout des doigts, et le visage de notre fils de l’autre main. « Il est sain et sauf. » Il est bien trop petit pour comprendre quoi que ce soit. Il ne se souviendra jamais de rien, si ce n’est peut-être, vaguement, d’un sentiment d’absence et de manque de ses parents qui pourrait le tenir éveillé quelques nuits. Mais cela passera. « Nous pouvons rentrer à la maison. Tous les trois. » La vie reprendra. Tout ceci sera derrière nous. Jamais oublié, bien sûr. Le traumatisme sera toujours là. Nous redoublerons d’attention, nous serons sûrement étouffants parfois, tant la peur de perdre notre fils à nouveau sera présente. Il n’ira jamais seul à l’école à pied. Lorsqu’il sera plus grand, peut-être que nous lui raconterons cette histoire, et il comprendra. « Je t’aime. » je murmure inlassablement. « Si tu savais à quel point je vous aime. » Sur le moment, perdre mon agent et mes parents est le cadet de mes soucis. Ma famille est réunie, la tempête est passée. « Plus personne ne vous fera de mal désormais. » Les menaces sont annihilées. Plus d’Edward, plus de Marie, plus de ce poison Keynes. Plus rien pour nous empêcher d’être heureux tous ensemble –une fois que les cicatrices les plus fraîches auront disparu. « On a récupéré ça. » dit un policier près de nous en me tendant la bague de fiançailles de Joanne, sûrement arrachée aux griffes de Marie non sans peine. « Merci. » Ma voix trahit toute mon émotion, mon léger sourire aussi. Surtout du soulagement. Délicatement, je redresse le visage de Joanne et prend le temps nécessaire pour capter son regard. Quand ses yeux bleus sont plantés dans les miens, même un peu vides et rougis par les sanglots, je l’embrasse avec la plus grande des tendresses. Puis je lui montre la bague et prend sa main. « Je peux te la remettre, Joanne ? » Si elle veut toujours de moi après tout ceci. Si elle veut toujours de ce mariage. Car c’est tout ce que je désire.
I believe in the lost possibilities you can see. And I believe that the darkness reminds us where light can be. I know that your heart is still beating, beating darling. I believe that you fell so you can land next to me. ‘Cause I have been where you are before. And I have felt the pain of losing who you are. And I have died so many times, but I am still alive
Jamie s'installa sur une chaise, juste à côté d'elle. Il la prit délicatement dans ses bras. Il lui assurait que tout était terminé, qu'ils étaient tous sains et saufs. Il enchaînait les baisers, tous les uns plus tendres que les autres alors que l'une de ses mains glissait dans ses cheveux, l'autre caressant la petite tête de leur fils adoré. Joanne garda Daniel tout contre elle. Il couinait encore un peu, mais en decrescendo. Cela devait lui faire bizarre, de retrouver tout d'un coup tout l'amour de ses parents, alors que ça l'avait cruellement manqué pendant une dizaines de jours. Le bel homme assura à sa fiancée qu'ils pouvaient enfin rentrer à la maison, et songer à vivre de nouveau. Mettre fin à cette période où chaque jour n'avait aucun sens, pour reprendre la construction de cette vie de famille. Joanne n'aurait jamais cru entendre ces mots un jour. Elle acquiesça volontiers d'un signe de tête tout en versant quelque larmes. Elle avait besoin d'évacuer ce trop plein d'émotions, surtout beaucoup de soulagement. Jamie ne cessait de leur dire des mots d'amour, à Daniel et elle. Joanne avalait chacun de ses mots, les permettant de faire disparaître tout doucement les fissures craquelées de son âme. L'un des policiers s'approcha d'eux, la jeune femme n'y fit pas attention. Les mains de Jamie saisirent délicatement son visage amoché. Il prit un long moment avant d'arriver à capter son regad et maintenir le contact. Une fois cela fait, il lui montrait la bague de fiançailles. Joanne était touchée de la revoir, le bijou n'était pas perdu. Il lui demanda de la remettre. Elle hoqueta et acquiesça d'un signe de tête, pressée que la bague revienne à son annulaire gauche. C'était un peu douloureux de la mettre, mais ce n'était rien comparé à tout ce que ce bijou signifiait pour eux, pour leur famille. Ca la fit se réveiller un peu de sa latence. La belle blonde déposa une main sur la joue de son fiancé et l'embrassa tendrement, à plusieurs reprises. "Je t'aime, Jamie, je t'aime tellement." Elle lui sourit légèrement, caressant le bout de son nez avec le sien. "J'aurai espéré qu'elle ne quitte plus jamais mon doigt." Elle logea son visage dans son cou, profitant d'un peu de tendresse, enfin. Des agents firent sortir le corps d'Edward dans l'un de ces énormes sacs de la suite. N'ayant pas suivi grand chose, Joanne regarda perplexe ce qu'il se passait, et se retourna pour voir la chambre en question. L'un des policiers mettait une corde nouée dans un sac plastique, et la jeune femme comprit très rapidement ce dont il s'agissait. Elle interrogea Jamie du regard, lui faisant comprendre qu'elle avait vu juste. Joanne n'était même pas triste pour Edward, mais elle pensait surtout à son fiancé. Le fait d'avoir vu son père au bout d'une corde lui avait forcément rappelé Oliver. L'inspecteur s'approcha d'eux. "Un de mes hommes va vous ramener chez vous. Reposez-vous, mangez ce que bon vous semble, et profitez de votre garçon." Joanne acquiesça d'un signe de tête et l'inspecteur continuait ce qu'il devait faire. La jeune femme décolla délicatement Daniel de son corps, ce qui le fit tout de suite. "Shhhh, Daniel, nous sommes là mon trésor. On reste tout près de toi." Elle l'allongea en le tenant avec son bras, pour que Jamie puisse voir son visage. Il avait ses grands yeux bleus ouverts. Et d'un coup, il souriait, son regard alternant le visage de sa mère et de son père. "Tu vois qu'on est là, mon chéri. On est tous les deux là." Elle lui caressait doucement son visage, laissant aussi à Jamie de le regarder un peu. Elle l'invita à le prendre aussi dans ses bras, maintenant qu'il n'avait la folie de sa mère à gérer à côté. Elle adorait le voir porter Daniel. Cela ne faisait que renforcer à quel point Jamie était un bon père. Il s'était ruiné pour son fils. "Merci pour tout, Jamie. Tout ça c'est grâce à toi." Joanne n'avait rien fait pour sauver Daniel, c'était toujours son fiancé qui faisait office de figure forte et qui avait su garder son sang-froid au bon moment. Tout ce que Joanne avait fait, c'était de se faire prendre des coups et réceptionner le venin que lui jetait Marie et qui l'avait réduite à néant.
C'est avec soulagement que je vois Joanne me laisser glisser la bague à sa place initiale, celle qu'elle n'aurait jamais dû quitter. Le diamant rose brille de nouveau à son doigt. Nous échangeons plusieurs baisers remplis d'amour, l'esprit plus tranquille. « Maintenant elle ne le quittera plus. » je lui réponds avec un léger sourire. Oui, il n'est plus question que cette bague la quitte un jour. Désormais, une alliance doit s'y ajouter, point barre. Nous ne l'avons sûrement pas remarqué sur le moment, mais les agents de sécurité du supermarché nous avaient appelés Monsieur et Madame Keynes. Sûrement ne l'avons nous pas noté parce que cela nous semblait tout naturel. Joanne est déjà Mrs Keynes dans nos têtes, et ce n'est pas la folie de ma mère qui remettra cela en question. Il est encore difficile de réaliser que tout ceci est terminé. D'autant plus la manière dont l'affaire a pris fin. Il me faudra sûrement quelques heures pour encaisser le choc, revenir pleinement à moi, et voir en face tout ce qui a eu lieu. Après avoir dormi là-dessus, tout deviendra bien plus clair. Et j'imagine que les événements n'en seront que plus durs à digérer. Mais pour le moment, je ne souhaite que profiter de ma famille. Retrouver ma fiancée, mon fils, ma maison. L'inspecteur nous donne l'autorisation de partir, avec quelques consignes qui me font sourire. « C'est un programme que nous n'aurons pas de mal à suivre. » dis-je en lui adressant un regard bien plus amical que ceux que nous avons parfois pu échanger. Je lui tends une main qu'il serre bien volontiers. « Merci. » je murmure, si reconnaissant et ému que ma voix se brise sur la fin du mot. Je ne le retiens pas plus longtemps. Pour lui, l'affaire n'est pas encore complètement bouclée, du travail l'attend. Beaucoup de paperasse avant de pouvoir marquer le dossier d'un gros coup de tampon « classé ». Nous nous reverrons sûrement d'ici un ou deux jours pour faire nos dépositions officielles au poste concernant ce qu'il s'est passé dans ce hôtel. Mon attention se reporte entièrement sur Daniel et Joanne. Celle-ci l'allonge dans ses bras pour que je puisse voir sa bouille et ses grands yeux bleus. Son joli sourire. Il sera sûrement greffé à nous pendant au moins autant de temps qu'il nous a été arraché. Histoire de rattraper le temps perdu. La jeune mère me dépose le petit dans les bras. Je le berce doucement et embrasse régulièrement sa petite tête. « Tu nous a tellement manqué. » je lui dis tout bas. Les mots sont bien trop faibles, mais il ne les comprend déjà pas. En réalité, c'est un bout de notre être qui nous a été pris, faisant perdre toute couleur, toute saveur, tout sens au monde qui continuait de tourner autour de nous, alors que nous étions figés dans une bulle hors du temps comme deux astres déviés de leurs orbites et dérivant dans l'espace. Dans le néant. Mon regard demande à Joanne de ne pas me remercier. Je lui avais promis de lui ramener Daniel. « C'est arrivé par ma faute. » dis-je pour justifier tout ce que j'ai mis en œuvre pour qu'il nous soit rendu. Au delà de mon manque de vigilance au supermarché, ce sont mes propres parents qui ont volé notre bébé. Je me sens comme l'unique fautif. La moindre des choses était de tout réparer. « Je me serais effondré dès le début si tu n'avais pas été là. » j'ajoute, sachant que la jeune femme va certainement se sentir inutile. Pourtant c'est vrai, sans elle, je serais resté figé, paralysé par la panique et la culpabilité. Elle m'a secoué, et elle m'a fait tenir bon. Je l'embrasse tendrement. Je sais que c'est une nouvelle épreuve dont nous sortirons plus forts. « Rentrons chez nous. » Je me relève et aide Joanne à faire de même. Nous quittons cette chambre infernal, puis cet hôtel dont la façade ne laisse rien deviner du spectacle intérieur. Les voitures de police intriguent les clients et les passants, mais aucun n'a la moindre idée de ce qu'il s'est passé.