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 thought i could fly, so why did i drown (yasmine)

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Message(#)thought i could fly, so why did i drown (yasmine) EmptyVen 25 Mar 2016 - 18:31


yasmine & hassan
thought I could fly, so why did I drown

Oh I am going down, down, down, I can't find another way around and I don't want to hear the sound, of losing what I never found. I shot for the sky, I'm stuck on the ground so why do I try, I know I'm gonna fall down. ☆☆☆



« Je ne peux pas vous laisser partir. » Hassan avait relevé les yeux vers elle, l'air excédé « Vous vous foutez de moi ? J'suis majeur,  vous n'avez pas le droit de me garder ici contre ma volonté. » Il la défiait du regard avec aplomb, comme s'il espérait lui apprendre son métier. « Pas avant que le psychiatre de garde ne soit descendu vous voir, maintenant calmez-vous. » Qu'il se calme ? Mais c'était de sa faute à elle, s'il perdait patience. « J'ai pas besoin d'un psy, j'ai besoin de rentrer chez moi. Et j'ai aussi besoin qu'on me foute la paix, accessoirement. » C'était peut-être d'être aussi peu habitué à hausser le ton, qui le rendait si peu crédible. Toujours est-il que droite comme un I l'infirmière ne semblait pas le moins du monde impressionnée par lui. « Vous avez tenté de vous faire du mal, je ne peux pas vous laisser sortir sans vous faire examiner par un psychiatre, maintenant tenez-vous tranquille et ne m'obligez pas à vous donner de quoi vous calmer. » Il avait passé une main sur son visage avec frustration, luttant contre l'énervement que provoquait son épuisement. « Écoutez, je le referai plus, ça vous va ? Ou bien il vous faut une promesse manuscrite signée avec mon sang ? Qu'est-ce que vous en avez à foutre de toute façon, vous ne pouvez pas simplement me foutre la paix ? » Ses oreilles recommençait à bourdonner,  et son rythme cardiaque à s'envoler. Il se sentait comme un animal pris entre un mur de briques et les phares d'une voiture, et laissait impuissant l'angoisse s'insinuer à nouveau dans ses veines. « Je m'assure simplement qu'on ne vous verra pas revenir d'ici quelques jours, en ayant eu moins de chance que ce soir. C'est pratiquement un miracle que toutes vos blessures ne soient que superficielles, compte tenu du choc visiblement subi par votre véhicule. » Wouhou, il avait eu de la chance, elle ne voulait pas fêter ça à coup de confettis non plus ? « Vous m'excuserez de ne pas trop me réjouir, hein, mais compte tenu du fait qu'on me retienne contre ma voloné dans un hôpital où j'ai déjà passé bien plus de temps qu'il n'en faut, j'suis pas vraiment d'humeur à faire la danse de la victoire avec vous. » Mais il avait abdiqué, en tout cas, parce que cette bonne femme était plus têtue qu'une mule, et parce que s'il était parfaitement honnête avec lui-même il se sentait trop peu la force de compter sur ses jambes pour le porter jusqu'à la sortie.

Hassan avait choisi Yasmine comme personne à prévenir en cas d'urgence presque à la même époque où sa leucémie était diagnostiquée. C'était plus simple, elle était plus souvent sur place que Sohan ou que leurs parents, quant à Qasim il vivait trop loin. C'était donc elle qu'on avait prévenu, et c'était à elle que le médecin de garde s'était adressé lorsqu'elle avait débarqué aux urgences. « Les services de secours ont rapporté qu'ils n'avaient pas trouvé de traces de freinage au sol. Il n'a pas cherché à éviter cet arbre. » Il donnait les informations les unes après les autres, comme s'il scrutait à chaque fois la réaction de la jeune femme entre deux. « Le psy de garde lui a donné de quoi dormir quelques heures. Mais si ce n'est pas déjà le cas il va véritablement falloir qu'il soit suivi à l'extérieur ... afin d'éviter que cela ne se reproduise. » Et cela se reproduirait, sans doute, malgré toutes les paroles de bonimenteur que le brun avait servi au psy, lequel n'était pas né de la dernière pluie et ne s'était pas laissé embobiner. « En dehors de ça il a eu de la chance. Pas de traumatisme crânien, rien de cassé ... simplement deux côtes à nouveau fêlées, une petite foulure au poignet et quelques bleus. Votre ami a la tête dure. » Et pas uniquement dans le sens où il était plus têtu qu'un âne ... bien que. Laissant finalement à Yasmine le choix de rester ici ou de revenir le lendemain, il s'en était retourné s'occuper de ses autres patients, après lui avoir adressé un sourire supposément compatissant.

Il avait la bouche pâteuse, et un mal de crâne épouvantable. S'il avait déjà touché à l'alcool, Hassan aurait été tenté de croire qu'il vivait une gueule de bois mémorable, mais puisqu'il n'en buvait pas il se contentait de prendre cela pour ce que c'était. Un putain de mal de crâne. Le genre qui lui prenait surtout lorsqu'il trouvait le sommeil autrement que par sa seule volonté, et c'était cette réalisation qui finalement l'avait sorti de sa torpeur et avait réveillé ses souvenirs en même temps que ses angoisses. Ça et le fait d'avoir croisé le regard de Yasmine en tournant la tête sur le côté, parce qu'il devinait qu'il risquait de passer un sale quart d'heure. Et si la veille il n'était pas le dernier pour râler et faire preuve de mauvaise volonté, aujourd'hui il n'avait plus l'envie ou la force de grand-chose et s'était contenté de marmonner « Dis-moi que tu as pas prévenu Qasim. » Il ne savait pas pourquoi c'était la seule chose qui lui venait à l'esprit. Peut-être parce qu'il savait que son frère pèterait un plomb s'il le savait à nouveau à l'hôpital et qu'il sauterait dans le premier avion même si Hassan lui interdisait de le faire. Et ce serait encore pire s'il en connaissait la raison. Peut-être que Yasmine non plus ne connaissait pas la vraie raison ... Il peinait à lire le regard qu'elle lui lançait, et son ton avait presque l'air suppliant tandis qu'il demandait « Me regarde pas comme ça. » Il ne savait pas trop ce qu'il espérait ou à quoi il s'attendait, à vrai dire. Il n'avait pas réfléchi hier, il ne réfléchissait pas aujourd'hui ... même sa conversation avec le psy lui semblait floue maintenant, et pourtant malgré cela il était persuadé qu'elle allait lui retomber dessus.
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Message(#)thought i could fly, so why did i drown (yasmine) EmptyDim 27 Mar 2016 - 15:06


☙ why did you drown ?


« Et là il a vomi dans mes mains ! » « Ho non c’est ignoble. » Se cachant le visage avec une des feuilles abandonnées sur le bureau, Yasmine ne pouvait s’empêcher de rire bêtement en imaginant la scène, sa collègue dégoutée lui racontant ses mésaventures de la journée. Le service était fini pour elle depuis 10 bonnes minutes mais comme à son habitude Yasmine trainait encore dans les parages, papotant avec les quelques collègues qui comme elle avait de la peine à décoller et s’assurant que tout soit en place pour la relève. La sonnerie du téléphone de garde les sortant de ces pensées elle laissa l’honneur à la relève de prendre l’appelle tendant fièrement le téléphone à sa collègue. « Service des grands brulés, Anastasia j’écoute ? » « Oui… Oui tout à fait. Elle est en face de moi. » Le sourire s’évaporant de sur son visage Yasmine se sentit blêmir à ses quelques mots alors que sa collègue lui jetait un regard compatissant. « Je te la passe… C’est les urgences. » Attrapant le téléphone d’une main tremblante elle l’apporta à son oreille. « Oui c’est Yasmine. » Son cœur battait à toute allure dans sa poitrine alors qu’elle attendait une réponse, la dernière fois qu’elle avait été contactée de cette façon c’était pour la prévenir de l’infarctus de mon père. « Yas’ c’est Celine aux urgences. Je ne savais pas si tu serais encore là. » Ayant travaillé plus de deux ans dans le service tout le monde la connaissait et elle osait encore espérer que cet appelle ne soit rien de plus qu’amicale. « J’ai un homme aux urgences et tu es indiquée comme étant son contact d’urgence. » « C’est mon père ? » Elle s’imaginait déjà le pire. Le cœur de son père était encore dans un piteux état et tous les jours elle s’inquiétait de savoir si il prenait bien ces médicaments en passant voir ses parents pour en être sûr. Mais peut-être que ses passages éclairs n’étaient pas suffisants. « J’en doute sauf si il t’as eu très très jeune. C’est un certain… » Le froissement des feuilles lui laissa juste le temps de s’imaginer le nom qui allait sortir de la bouche de sa collègue avant qu’elle ne le dise. « Hassan Jaafari » Sentant son cœur s’emballer dans sa poitrine elle déglutit difficilement. « Hassan ! Il va bien ? Qu’est ce qui lui arrive ? » Son cancer était parti, il était en rémission c’est ce que les médecins avaient dit, ça ne pouvait pas être ça – ça ne devait pas être ça elle savait que le jeune homme n’aurait pas la force d’y faire face une deuxième fois. « Ca va, il est en vie ne t’inquiète pas mais… Tu devrais venir le médecin veut te parler. » Ma voix inquiète de son ami ne laissait rien présager de bon. « J’arrive toute de suite. »

Le service des grands brûlés n’était pas si loin des urgences et la course qu’elle avait entreprise pour y arriver la mena à bon port en à peine deux minutes. Le médecin était déjà là à l’attendre. Comme si il s’était douté que son arrivée ne prendrait pas bien longtemps. Très vite il lui avait parlé de l’accident d’Hassan alors qu’elle l’écoutait avec attention. Puis la phrase qu’elle redoutait le plus était enfin sortie. « Les services de secours ont rapporté qu'ils n'avaient pas trouvé de traces de freinage au sol. Il n'a pas cherché à éviter cet arbre. » « Non… » Menant ses mains à sa bouche elle avait senti le premier élan de panique la saisir alors que les larmes lui montaient aux yeux. « Le psy de garde lui a donné de quoi dormir quelques heures. Mais si ce n'est pas déjà le cas il va véritablement falloir qu'il soit suivi à l'extérieur ... afin d'éviter que cela ne se reproduise. » Hochant la tête elle avait été bien incapable de rajouter un mot. Elle aurait voulu contredire le médecin, lui assurer que son ami – que Hassan n’aurait jamais fait un telle bêtise et pourtant au fond d’elle, elle l’en sentait tellement capable. Tout comme elle se sentait depuis des mois impuissante pour l’aider à passer un cap de sa vie qui l’avait plongé dans un certain mutisme – dont elle doutait que quelconque psy soit capable de le sortir. « En dehors de ça il a eu de la chance. Pas de traumatisme crânien, rien de cassé ... simplement deux côtes à nouveau fêlées, une petite foulure au poignet et quelques bleus. Votre ami a la tête dure. » Dans tout les sens du terme oui il l’avait. « D’accord merci… » Tremblante, elle avait regardé le médecin partir sans savoir quoi faire. La chambre était là – Hassan aussi mais elle se sentait la force d’un vermicelle à en ce moment même et pas celle d’affronter son corps abimé par un accident qu’il avait de toute évidence lui même provoqué. Les mots rebondissaient dans sa tête – se cognant contre les parois de son incertitude. Elle ne voulait pas le croire – pas imaginer qu’il ait vraiment pu faire  une telle stupidité. Elle aurait pu appeler son frère, sa mère, son père même mais elle le savait au fond d’elle la seule personne dont Hassan aurait besoin à son réveille était Qasim et même si il allait la détester de l’avoir fait – elle se devait de l’appeler.

Elle avait finalement trouvé le courage de rentrer dans la chambre d’hôpital pour venir s’asseoir à côté d’Hassan. Délicatement elle lui avait volé une caresse, parcourant son visage légèrement ecchymosé alors que les larmes lui montaient aux yeux. Puis sa main était venue trouver celle de son amie – chaude et bien vivante, ce contact l’avait rassuré. Elle était restée à ces côtés pendant des heures, ne contactant personne d’autre pour le moment, encore dans ces habits de travail elle n’avait pas pris la peine d’aller se changer. Ces cheveux en bataille et les cernes qui se formaient sous ses yeux étaient le résultat d’une journée de travail et de l’inquiétude qui la rongeait avec laquelle elle avait beaucoup de peine à vivre.

Elle n’avait pas de solution…

Ce n’était pas la première fois qu’elle avait à faire face à des conduites suicidaires. Son métier l’y avait préparé, ces cours aussi. Mais pas de la part d’Hassan, pas quand la personne concernée lui était si chère. Là il n’y avait plus rien de rationnel – que la peur qu’il ne recommence…

Finalement les yeux d’Hassan s’étaient ouverts, l’assurant de son état et elle s’était penchée un peu plus vers lui retenant les larmes qui avaient déjà trop coulées. « Tu sais si je te manque tant il y a d’autres moyens pour venir me voir. » Elle avait beau tenter l’humour ses traits tirés devaient la trahir. Elle aurait pu l’incendier, lui en vouloir. Ces premiers mots auraient bien pu être ceux d’une femme en colère car elle l’était – mélangée entre la colère et l’incompréhension. Mais voir à nouveau son regard avait suffi pour quelques secondes à la calmer. « Dis-moi que tu as pas prévenu Qasim. » Fronçant légèrement les sourcils sa main avait cette fois quittée celle du jeune homme alors qu’elle s’enfonçait un peu plus dans son siège… « Bien sûr que je l’ai prévenu Hassan… Il est déjà en route. » Elle ne comptait pas lui mentir, et si l’agacement se lisait sur les traits d’Hassan il faisait par la même occasion naitre celui de Yasmine. Il n’avait pas le droit de lui en vouloir pour ça, c’était lui le seul fautif de cette situation. « Me regarde pas comme ça. » Se relevant cette fois dans son siège elle avait perdu son attitude calme pour se décider à lui dire ce qu’elle avait sur le cœur. « Tu comptes me dire comment je dois te regarder peut-être ? » Son ton était légèrement cynique et une pointe de colère pouvait s’y lire. Pourtant Yasmine n’était pas le genre de personne à s’emballer pour rien. Plutôt calme dans sa vie de tous les jours elle était connue pour son sang froid. Et très vite elle s’était  d’ailleurs à nouveau radoucie pour plonger son regard dans celui de son ami. « Est ce que c’est vrai ? » Elle se doutait bien qu’il n’allait pas lui répondre de but en blanc et pourtant elle ne pouvait quitter son regard. « Est-ce que t’as vraiment… » Sentant sa voix dérailler elle avait pris une grande inspiration pour tenter de contrôler ses tremblements et l’émotion qui la saisissait. « Est-ce que t’as voulu… T’as pas freiné ? » Elle était bien incapable de le dire. De lui poser la question clairement. Est ce qu’il avait voulu se tuer ? En finir avec sa vie ? Les laisser dans un monde où il n’existerait plus.

Elle n’avait même pas eu besoin d’attendre sa réponse pour comprendre – son regard fuyant avait fait le travail. « T’es un imbécile ! Espèce d’idiot. » C’était la première fois qu’elle se permettait de traiter Hassan de la sorte et probablement la dernière mais elle n’avait pas d’autre mots sous la main. Elle était aussi venue taper son bras avec un  peu plus de violence qu’elle ne l’aurait voulu, ce qui lui avait déclenché une grimace chez son ami, dont elle ne c’était pas excusée. « A quoi tu pensais Hassan ! Pourquoi ! Pourquoi t’as fait ça ? » Cette fois les larmes avaient jailli mais ça ne l’empêchait pas de s’énerver sur son ami. Là tout de suite – elle le détestait sans doute autant qu’elle l’aimait. « Qu’est ce qui se serait passé si t’avais réussi ! T’as réfléchi à ça ? T’as réfléchi à nous aussi ! » Elle le savait bien dans ce genre de moment les gens ne pouvaient pas se permettre de penser aux autres, mais pourtant l’idée même qu’elle ait pu être appelée pour reconnaître son corps à la morgue lui soulevait l’estomac. Il ne pouvait pas être aussi égoïste, il n’avait pas le droit.

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Message(#)thought i could fly, so why did i drown (yasmine) EmptyVen 8 Avr 2016 - 19:15

Il y avait eu un instant de flottement, entre le moment où Hassan avait ouvert les yeux et le moment où les souvenirs et la conscience de l'endroit où il se trouvait lui étaient revenus. Un instant de flottement où il n'y avait eu que le sifflement dans ses oreilles et ce poids énorme sur sa cage thoracique, la lumière aveuglante qui lui agressait les yeux ... et une main rassurante, glissée dans la sienne, et autour de laquelle ses doigts s'étaient resserrés par instinct. C'était Yasmine. Qui d'autre ? C'était forcément elle, il la reconnaîtrait entre mille malgré sa difficulté à aligner deux pensées cohérentes, et malgré sa vue encore trop brouillée pour distinguer plus qu'une vague silhouette à côté de lui. Il aurait dû refuser ce que le psy lui avait donné pour dormir, il savait qu'il se retrouverait avec une migraine à se frapper la tête contre un mur, mais en réalité un peu angoissé par la menace de le faire interner de force s'il ne se calmait pas Hassan n'avait pas osé protester. Rassemblant difficilement ses esprits il avait fixé Yasmine silencieusement jusqu'à ce que le voile flou devant ses yeux se soit dissipé, sans trouver la force ou la volonté nécessaire pour esquisser ne serait-ce qu'un vague sourire lorsqu'elle lui avait fait remarquer « Tu sais si je te manque tant il y a d’autres moyens pour venir me voir. » Cela avait même plutôt tendance à lui serrer la gorge, tandis qu'il prenait peu à peu conscience de la portée qu'aurait pu avoir son geste totalement irréfléchi. Il aurait pu ne plus jamais "venir la voir" au fond ... un virage un peu mieux négocié, une étincelle qui fasse s'embraser le moteur de sa voiture, ou un peu moins de "chance" comme le qualifiait l'interne qui s'était occupé de son cas là veille.

Est-ce qu'elle savait ? Elle ne semblait pas en colère. Elle pourrait, pourtant, lui savait qu'il le serait si la situation était inversée. Qasim aussi serait en colère, et c'est précisément parce que cette pensée venait de lui traverser l'esprit qu'il avait questionné Yasmine à ce sujet, avant toute autre chose. « Bien sûr que je l’ai prévenu Hassan … Il est déjà en route. » Il avait laissé sa tête retomber sur l'oreiller, grimaçant, mais sans pour autant camoufler l'agacement que cet aveu lui inspirait « Je suis pas ... » Il avait fermé les yeux un instant, luttant contre un mélange entre migraine et nausée, mais aussi contre sa frustration « Je suis pas un môme dont faut prévenir les parents dès qu'il fait une connerie. » Qasim avait cette tendance à toujours se croire responsable de lui, à agir comme si Hassan avait toujours quinze ans et qu'il était là seule figure adulte qui lui restait. Il allait encore se faire un sang d'encre à son sujet, peut-être même jusqu'à s'en rendre malade comme cela avait pu être le cas pendant ces semaines où, coincé dans cet hôpital il avait regardé les cernes se creuser sous les yeux de son frère, ses traits se tirer. Hassan en avait assez d'être une source d'inquiétude pour son aîné. Il en avait assez d'être une source d'inquiétude pour Yasmine, pour Sohan. Il en avait juste ... assez. Yasmine avait retiré sa main et les doigts du brun s'étaient refermés dans le vide, son regard croisant furtivement ceux de la jeune femme avant qu'il ne détourné les yeux à nouveau, la voix presque suppliant tandis qu'il lui demandait de ne pas le regarder ainsi. D'un air inquisiteur, et déçu. Bien sûr, qu'elle était déçue, et c'était douloureux pour lui d'être la source de cette déception. « Tu comptes me dire comment je dois te regarder peut-être ? » Non, bien sûr que non. Mais ses lèvres s'étaient pincées, parce qu'une partie de lui - la plus amère - avait eu envie de lui dire que rien ne l'obligeait à rester, tout en sachant qu'il le regretterait. « Est ce que c’est vrai ? Est-ce que t’as vraiment … » Non. Non, non, non ... « Est-ce que t’as voulu … T’as pas freiné ? » Ses doigts s'étaient refermés sur le tissu du matelas, et il avait tourné la tête de l'autre côté comme pour montrer qu'il n'avait pas envie de répondre à la question, pas envie de parler.

Les choses en seraient peut-être restées là si Yasmine n'avait pas été Yasmine. Mais à elle le silence en guise de réponse ne conviendrait pas, bien que ce silence en lui-même soit une réponse à la question qu'elle venait de poser. « T’es un imbécile ! Espèce d’idiot.  » Il avait grimacé lorsque la main de la jeune femme était rentrée en contact avec son avant-bras, mais toujours sans trouver le courage de répondre quoi que ce soit, sa gorge se nouant tandis qu'elle reprenait toujours sur le même ton « A quoi tu pensais Hassan ! Pourquoi ! Pourquoi t’as fait ça ? Qu’est ce qui se serait passé si t’avais réussi ! T’as réfléchi à ça ? T’as réfléchi à nous aussi !  » Piqué au vif par la dernière phrase il avait vrillé un regard humide sur la jeune femme, et répondu d'un ton égal à celui qu'elle avait employé avec lui « Et qu'est-ce que tu crois que je fais depuis un an ? À qui tu crois que je pensais à chaque fois que ça m'a traversé l'esprit ! » Parce qu'il y avait déjà songé, inutile d'essayer de faire croire le contraire. On ne se réveillait pas un beau matin avec l'envie d'en finir sans jamais y avoir songé auparavant. Mais pourquoi aujourd'hui plus qu'un autre jour ? Pourquoi est-ce qu'aujourd'hui il n'avait pas réussi à se raisonner ? « J'en sais rien. Je sais pas ... j'ai pas réfléchi. » Et c'était ce qu'elle lui reprochait, à priori. Mais il était fatigué, lassé de devoir prendre en considération de tas d'éléments et de personnes quand en réalité il avait simplement envie de lâcher prise. « Vous en avez pas assez vous, de vous inquiéter pour moi en permanence ? Vous l'avez pas suffisamment fait ? J'vous ai rien demandé ! » Surpris par le regain de douleur dans sa cage thoracique, Hassan s'était laissé prendre par une quinte de toux qui avait empiré les choses et l'avait forcé à chercher son souffle pendant plusieurs secondes avant de laisser sa tête retomber sur l'oreiller, comme si ce simple effort et ces quelques minutes de conversation avaient suffit à l'épuiser. « J'veux juste ... J'veux juste rentrer chez moi. Faut que tu me fasse sortir d'ici, Spike est tout seul à l'appartement, et j'ai un cours demain matin, et je ... » Glissant peu à peu dans un rythme de paroles décousu et sentant son rythme cardiaque s'emballer, il avait ignoré ses côtes et pris une nouvelle inspiration pour tenter de se calmer. « Dis leur juste de me faire sortir, Yas' ... je signerai tous les papiers et toutes les décharges qu'ils veulent, j'veux juste rentrer chez moi. » Rentrer chez lui, se terrer dans son trou et faire comme si rien ne s'était passé ... Ignorer l'éléphant au milieu de la pièce, se persuader qu'il ne recommencerait pas parce que tant qu'il rationalisait il parvenait à s'en convaincre. Mais visiblement pas assez pour regarder Yasmine dans les yeux.
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Message(#)thought i could fly, so why did i drown (yasmine) EmptyDim 17 Avr 2016 - 10:17


☙ why did you drown ?


Elle ne voulait pas y croire – elle avait beau être dans cette chambre au chevet de son ami son cerveau était incapable de digérer l’information – incapable de l’accepter. Il ne pouvait pas avoir agit aussi bêtement, il ne pouvait pas être ce genre d’homme, elle détestait ce genre de lâcheté, et elle avait toujours pensé que lui aussi. Certain disent qu’il faut beaucoup de courage pour mettre fin à ses jours, Yasmine était de ceux qui pensent que le courage c’est de continuer à faire front même quand la vie semble insurmontable. C’était sans doute bien plus facile à dire pour elle, elle n’avait jamais connu de grandes difficultés, jamais vu sa vie s’effondrer, jamais fait face à la perte de ceux qui étaient le plus cher à ses yeux alors évidement… C’était un jugement facile mais pourtant elle le portait au fond d’elle. « Je suis pas ... » Il n’avait pas fini sa phrase. Hassan semblait souffrir et devant cette souffrance elle tentait de rester de marbre refusant de lui venir en aide, ou de s’apitoyer sur un sort qu’il avait lui même provoqué, le regardant un peu trop froidement – un regard qui ne lui ressemblait pas mais qui semblait pour le moment être sa seul arme de défense face à l’attitude d’Hassan. « Je suis pas un môme dont faut prévenir les parents dès qu'il fait une connerie. » Fronçant légèrement les sourcils elle avait pris une grande inspiration avant de se pencher un peu plus vers lui comme pour être sûr qu’il allait bien comprendre ce qu’elle avait à lui répondre. Se doutant que les calmants devaient encore avoir un certain effet et que la douleur pouvait le déconcentrer. « Si tu ne veux pas qu’on te traite comme un enfant alors arrête d’agir comme si tu en étais un, الأبله ! » C’était rare de voir Yasmine parler en Arabe, encore plus de la voir jurer. Elle utilisait parfois sa langue maternelle avec ses parents quand les sujets devenaient un peu épineux et que leur bases manquaient, mais le plus souvent elle évitait. Il lui avait d’ailleurs semblé voir un certain étonnement sur le visage de son ami, ne sachant si c’était ses propos ou son arabe qui l’avait provoqué. « Ne fait pas l’égoïste en te mettant dans de telle situation en faisant ‘une bêtise’  comme tu le dis ! » Ca l’agaçait qu’il minimise ses actes d’une telle façon. « Et accepte qu’il y a un problème et que tu n’es de toute évidence pas capable de le gérer seul. » Elle doutait que ses mots aient un quelconque effet, Hassan était aussi borné qu’on peut l’être, et elle redoutait même de réveiller la bête en lui. Mais pour une fois Yasmine n’avait pas envie de se taire, d’être cette amie gentille et compréhensive qui était prête à tout lui laisser passer… De toute évidence ce n’était pas ce dont il avait besoin. « Et Qasim est ton frère, il a le droit de savoir. J’aurais fait la même chose si les rôles avaient été inversés. » Et elle était sincère il le savait bien. D’ailleurs Hassan lui aurait lui même coupé la tête si elle avait manqué de le prévenir qu’il était arrivé quelque chose à son frère alors il était bien mal placé pour parler.

C’était petit de sa part – de se mêler à son histoire – de le faire culpabiliser sur ce qu’il venait de faire en lui demandant de penser à eux et pourtant elle l’avait fait. Parce que sur le coup de l’émotion et d’un sentiment un peu égoïste elle avait imaginé sa vie sans Hassan et la douleur que cela pouvait représenter… Elle avait imaginé son enterrement et toute le culpabilité qu’elle aurait pu lire dans les yeux de Qasim, de Sohan ou même dans les siens à chaque fois qu’elle se serrait regardée dans un miroir. « Et qu'est-ce que tu crois que je fais depuis un an ? À qui tu crois que je pensais à chaque fois que ça m'a traversé l'esprit ! » Il avait réussi, les larmes coulaient maintenant à flot sur les joues de Yasmine sans qu’elle ne puisse les retenir alors qu’une partie d’elle encore inconnue se manifestait lui donnant l’envie de frapper Hassan pour le réveiller. « Je peux pas croire que tu dise ça… Je peux pas croire que t’y penses depuis un an et que tu m’ai menti en me regardant droit dans les yeux. En me disant que t’avais besoin de rien de plus… Que ça allait. » Elle ne pouvait pas dire qu’elle l’avait cru et Hassan devait le savoir aussi bien qu’elle car elle c’était fait de plus en plus présente dans sa vie comme pour tenter de combler un vide qu’elle n’arrivait pourtant pas à identifier.   « J'en sais rien. Je sais pas ... j'ai pas réfléchi. » « Non… » Elle avait tapé des mains sur les lits avec une certaine violence. « Non tu peux pas dire ça d’accord ! Je veux que tu me dise pourquoi ! Je veux comprendre, je veux plus de mensonge ou de ‘je ne sais pas ’. Pourquoi ? Pourquoi t’as fait ça ? » Son ton était plus colérique, sans doute même que jamais Hassan ne l’avait vu dans un tel état, d’ailleurs peu de personne avaient pu un jour assister à ce genre de scène venant de Yasmine. Elle qui était bien plus calme et aimante habituellement. « Vous en avez pas assez vous, de vous inquiéter pour moi en permanence ? Vous l'avez pas suffisamment fait ? J'vous ai rien demandé ! » Légèrement blessée elle n’avait pas eu le temps de riposter cette fois, la quinte de toux de son ami les coupant dans leurs échanges corrosifs. Elle n’avait d’abord pas fait un geste pour l’aider encore trop énervé et souhaitant un peu cruellement qu’il paye se geste stupide qu’il avait eu, puis voyant la douleur sur son visage et sa difficulté à respirer elle s’était contentée d’appuyer légèrement sur le bouton de son lit pour remonter le dossier, se façon à lui offrir un meilleur position pour remplir ces poumons sans avoir le sentiment d’étouffer. Puis elle c’était rassise dans son fauteuil un peu calmée et presque vidée de son énergie, passant ses mains sur ses yeux pour essuyer les larmes qu’elle tentait une fois de plus de retenir, se détestant d’être toujours aussi faible. D’une voix plus calme elle avait enfin repris la parole… « J’aimerai Hassan mais à chaque fois que tu me donnes l’impression que je peux fermer les yeux et être tranquille… Que je peux arrêter de m’inquiéter, parce que ça va bien aller… Tu me donnes une bonne raison de penser le contraire droit derrière. » Cet accident en était la preuve. Et elle n’était pas de ceux qui abandonnent une personne juste parce que c’est dur.

Elle le sentait, Hassan était au bout de ses forces et étonnement elle aussi, cette conversation musclée l’avait complètement vidée et elle avait bon espoir qu’ils en restent là pour ce soir. Mais c’était sans compter sur Hassan. « J'veux juste ... J'veux juste rentrer chez moi. Faut que tu me fasse sortir d'ici, Spike est tout seul à l'appartement, et j'ai un cours demain matin, et je ... » « Sohan est avec Spike… » Elle avait pas la même occasion livré cette deuxième informations qui était que Sohan aussi avait été mis au courant. « Dis leur juste de me faire sortir, Yas' ... je signerai tous les papiers et toutes les décharges qu'ils veulent, j'veux juste rentrer chez moi. » Partagée entre une nouvelle colère naissante du à cette impression qu’il n’avait rien retenu de leur conversation et une certaine pitié pour l’homme qu’elle aimait malgré tout, elle avait pincé les lèvres, avant de fermer les yeux un instant, laissant le silence prendre place dans la salle. Puis lentement elle avait prononcé le mot, sachant qu’il allait fortement déplaire à Hassan. « Non. » Elle avait à nouveau ouvert les yeux pour faire face au jeune homme. « Je te ferais pas sortir d’ici Hassan… Parce que je n’ai pas confiance en toi… » Pas pour ça tout du moins et si ça lui déchirait le cœur de le dire c’était la vérité. Il avait en quelque sort trahi sa confiance en se mettant dans cet arbre en choisissant de se faire du mal et aujourd’hui elle était encore plus apeurée de le savoir dehors de l’hôpital que en colère contre elle. « C’est les professionnels de cet hôpital qui prendront cette décision et pas moi… Je peux pas prendre cette responsabilité. » Parce que si il recommençait – si il arrivait à se faire du mal alors elle serait en parti responsable et cette idée lui était insupportable.

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Message(#)thought i could fly, so why did i drown (yasmine) EmptyMar 3 Mai 2016 - 0:11

Nul doute qu'Hassan aurait préféré être ailleurs, n'importe où sauf ici, même. Il essayait d'ignorer la petite voix, dans un coin de sa tête, celle qui lui répétait qu'il préférerait ne plus être nul part, que ce serait moins de pression, moins de tout, en fait ... Il ne savait pas si elle avait raison, mais ce qu'il savait c'était qu'il aurait donné n'importe quoi pour ne pas être ici. Pour ne pas respirer l'ambiance étouffante de cette chambre d'hôpital ni devoir soutenir le regard inquisiteur de Yasmine à son égard. Elle avait prévenu Qasim. Et probablement que s'il ne se sentait pas si sonné il s'en serait formalisé de façon un peu plus virulente, mais au lieu de ça il avait eu la sensation d'une immense claque dans la figure lorsqu'elle lui avait balancé « Si tu ne veux pas qu’on te traite comme un enfant alors arrête d’agir comme si tu en étais un, الأبله ! » Elle ressemblait à sa mère, comme ça. Depuis que les siens n'étaient plus là les parents de Yasmine étaient probablement les deux seules personnes à même de pouvoir passer un savon à Hassan sans qu'il ne bronche ; Même Qasim n'en était pas capable. Et là, avec son ton tranchant et son air sévère, Yasmine ressemblait à sa mère. Si bien qu'au lieu de protester Hassan s'était contenté de baisser la tête, penaud. Elle le traitait d'idiot, elle avait peut-être raison. « Ne fait pas l’égoïste en te mettant dans de telle situation en faisant ‘une bêtise’  comme tu le dis ! Et accepte qu’il y a un problème et que tu n’es de toute évidence pas capable de le gérer seul. » Il avait secoué la tête de manière à peine perceptible, par lassitude. Bien sûr qu'il avait un problème, il n'avait pas attendu le reproche de Yasmine ou les événements de ces dernières heures pour en prendre conscience. Il avait un problème ... un problème auquel il pensait simplement n'y avoir plus aucune solution. « Et Qasim est ton frère, il a le droit de savoir. J’aurais fait la même chose si les rôles avaient été inversés. » Encore heureux. C'est ce qu'il avait presque eu envie de répondre avec acidité, mais au lieu de ça il s'était contenté de tourner la tête à nouveau, préférant fixer le mur plutôt que de soutenir le regard réprobateur de Yasmine.

Parce qu'il n'assumait pas. Evidemment, ou plutôt il n'assumait plus. C'était facile - ou si peu - d'assumer sur l'instant, mais ça ne l'était plus maintenant qu'il devait faire avec les conséquences auxquelles il avait pensé ne pas avoir l'occasion de se confronter. Particulièrement quand Yasmine mettait les pieds dans le plat et adoptait le genre de discours qui tendaient à le mettre hors de lui. Est-ce qu'il avait pensé à elle ? Est-ce qu'il avait pensé à eux ? Et à lui, est-ce qu'il n'avait pas le droit de penser à lui, est-ce qu'il n'avait pas le droit d'être égoïste pour une fois ? « Je peux pas croire que tu dise ça … Je peux pas croire que t’y penses depuis un an et que tu m’ai menti en me regardant droit dans les yeux. En me disant que t’avais besoin de rien de plus … Que ça allait. » Ses doigts s'étaient refermés autour du drap qui recouvrait le matelas, et sa gorge qui se serrait n'avait pas retenu l'amertume qui dégoulinait de ses paroles tandis qu'il avait ironisé « C'est vrai que ça aurait eu de la gueule comme conversation. "Aujourd'hui quand le métro est passé j'ai hésité à me laisser tomber sur les rails, mais heureusement un type m'a demandé l'heure et j'ai repris mes esprits. Tu me passe le poivre s'il te plait ?" » Elle était vindicative, lui était incisif, on avait presque peine à imaginer avoir affaire à Yasmine et Hassan tant cela semblait à l'opposé de ce à quoi l'un et l'autre étaient habitués. Dans n'importe quelles autres circonstances les larmes de Yasmine auraient suffit à faire fondre comme neige au soleil tous les griefs du brun, mais aujourd'hui il ne pouvait que lutter pour retenir les siennes. Et cela s'avérait de plus en plus difficile tandis qu'elle continuait de questionner « Non … » Il avait sursauté légèrement quand les mains de la jeune femme étaient venue frapper le bord du matelas « Non tu peux pas dire ça d’accord ! Je veux que tu me dise pourquoi ! Je veux comprendre, je veux plus de mensonge ou de ‘je ne sais pas ’. Pourquoi ? Pourquoi t’as fait ça ? » Elle voulait comprendre. Elle voulait savoir pourquoi. Elle voulait, et à cet instant il avait l'impression que c'était tout ce qui comptait, elle voulait des réponses, mais elle se foutait bien de savoir ce que lui voulait. « Je suis fatigué, Yasmine. » Le ton était presque suppliant, comme témoin de son impuissance à lui fournir de plus amples explications. « Et je suis désolé si ça te parait pas suffisant, si ça répond pas à ta question ... mais c'est tout. » Il était fatigué, épuisé, même. La situation le fatiguait, tout comme le fait de ne pas aller mieux ... et ce qu'il n'osait pas ajouter, c'était que la perspective de savoir que ce serait encore pire le lendemain ou le jour suivant ne l'aidait absolument pas à relativiser. Au contraire.

Pas plus que le fait qu'elle se mette dans un tel état pour lui, ça lui fendait le cœur, et ça ne l'aidait pas. Cela ne faisait que renforcer son impression de n'être bon qu'à cela, user les autres en leur donnant l'impression d'être une source perpétuelle d'inquiétude et de déception. Et la façon dont il lui crachait cela à la figure avec colère, s'étouffant à moitié, c'était comme la plus désespérée des tentatives pour lui faire lâcher l'affaire, pour qu'elle abandonne et qu'elle arrête de croire qu'elle avait une quelconque responsabilité à prendre là-dedans, dans le fait de vouloir l'aider ou de tenter de panser les blessures imaginaires de son esprit. Mais elle était là à nouveau, à verser des larmes pour lui et à réajuster son lit pour l'empêcher de cracher ses poumons, et il n'y avait que les calmants qui ralentissaient son cerveau pour l'empêcher de la chasser en espérant qu'elle ne revienne pas. Les calmants, et un besoin aussi latent qu'inconscient de la garder près de lui, pourtant. « J’aimerai Hassan mais à chaque fois que tu me donnes l’impression que je peux fermer les yeux et être tranquille … Que je peux arrêter de m’inquiéter, parce que ça va bien aller … Tu me donnes une bonne raison de penser le contraire droit derrière. » Il avait lutté, de toutes ses forces, mais finalement pas réussi à retenir les quelques larmes qui étaient venues s'écraser sur ses joues. Qu'espérait-elle entendre ? Qu'il était désolé, peut-être. Désolé d'être une telle source de déception, ou désolé qu'elle ne puisse pas fermer l’œil et être tranquille, comme elle disait ... Il n'avait pas la force. Il n'était même pas certain de l'être, désolé. Il était épuisé, il voulait simplement rentrer chez lui, assez pour supplier, parce qu'il avait cet endroit en horreur et que s'il n'avait aucune idée de comment aller mieux il était certain que ce n'était pas cette chambre et cet hôpital qui l'aideraient. « Non. » Il lui avait lancé le même regard que si elle l'avait giflé. « Je te ferais pas sortir d’ici Hassan … Parce que je n’ai pas confiance en toi … » Il avait dégluti, son menton tremblait, ses mains, et ses oreilles bourdonnaient. Elle te lâche, tu vois. Elle te laisse tomber. « C’est les professionnels de cet hôpital qui prendront cette décision et pas moi … Je peux pas prendre cette responsabilité. » Son esprit n'était pas assez clair pour comprendre son raisonnement à elle, il ne voyait pas la crainte de précipiter sa chute ou la tentative désespérée de lui faire comprendre qu'il avait besoin d'aide ... Il ne voyait que le refus, et l'impression qu'elle lui plantait un couteau dans le dos. « Alors dégage. » Il avait eu droit à sa propre gifle verbale, elle avait la sienne désormais. Et parce qu'elle n'avait pas réagi directement il avait repris avec plus de véhémence, et une colère qu'il retenait à peine « Si c'est trop de responsabilité pour toi alors barre-toi ! Dans ce putain d'hôpital tu sais quand tu rentres mais tu sais jamais quand tu sors, et si la seule solution que t'as à me proposer c'est de me laisser croupir ici pendant des semaines je sais pas ce que tu fous encore ici ! » Il sentait son cœur s'emballer à mesure qu'il perdait en cohérence. Il regrettait d'avoir dis tout ça dans une minute à peine, c'était certain, il regretterait d'avoir haussé le ton autant qu'il regretterait que Yasmine se soit retrouvée cible de sa colère simplement parce qu'elle avait eu la malchance d'être ici la première. Qasim aurait encaissé, lui, il l'avait déjà fait. Mais Yasmine ? « J'ai pas besoin de toi. » Mensonge. Voix étouffée et tentative désespérée de la faire fuir, aussi, mais mensonge, surtout.
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Message(#)thought i could fly, so why did i drown (yasmine) EmptySam 14 Mai 2016 - 15:24


☙ why did you drown ?


Les pièces du puzzle s’assemblaient dans son esprit pour prendre forme, petit à petit Yasmine semblait entrevoir tout ce qu’elle avait préféré ignorer jusqu’à maintenant – la détresse latente de son ami qui au fil des jours c’était transformée pour laisser la place à cette envie d’en finir – de ne plus rien vivre. « C'est vrai que ça aurait eu de la gueule comme conversation. "Aujourd'hui quand le métro est passé j'ai hésité à me laisser tomber sur les rails, mais heureusement un type m'a demandé l'heure et j'ai repris mes esprits. Tu me passe le poivre s'il te plait ?" » Levant les yeux au ciel la jeune femme avait secoué la tête d’un air réprobateur, détestant cette façon qu’il avait de déformer ses propos. Elle n’était pas l’idiote qui lui demandait de se ridiculiser, non elle était sensée, elle voulait l’aider, être là même si il semblait n’avoir qu’une envie : la voir disparaître. « Ca aurait eu le mérite d’être sincère au moins. » Plutôt que ses faux semblants, ses mots rassurants qui n’avaient été que des pâles mensonges pour qu’elle cesse de l’embêter, pour qu’elle rentre chez elle avec l’impression que les choses allaient vers la mieux alors qu’il ne pensait qu’à s’encastrer dans un arbre pour en finir. Ce qu’elle voulait maintenant c’était la vérité – qu’il cesse cette fausse protection qui rendaient les choses encore plus compliquée pour elle. « Je suis fatigué, Yasmine. » Ca n’était pas suffisant – pas assez pour expliquer son geste aux yeux de Yasmine et il le savait très bien. « Et je suis désolé si ça te parait pas suffisant, si ça répond pas à ta question ... mais c'est tout. » Plantant son regard dans le sien elle avait hésité longuement avant de se décider à parler – comme si chaque mot qui sortait de sa bouche risquait de créer un cataclysme qu’elle n’était pas prête à assumer. « Ce n’est pas suffisant tu as raison… » Yasmine avait toujours vécu ses croyance pour elle – elle ne partageait que peu sur le sujet, la religion étant quelque chose de très personnel à son sens mais ce que Hassan venait de faire allait contre tout ses principes personnels et religieux… Et parce que c’était lui, elle ne savait pas comment accepter la situation et ne pas se mettre en opposition.

Deux imbeciles qui pleurent, c’est ce dont ils devaient avoir l’air vu de l’extérieur – même pas deux personne qui pleurent ensemble parce que leurs larmes n’étaient pas destinées au même objet. Parce que quand les siennes pleuraient cet ami qui aurait pu mourir celle d’Hassan semblait regretter son échec et cette variable rendait la situation encore plus lourde. Il n’y avait plus de contact entre eux – comme deux étrangers qui ne se reconnaissent plus et elle-même se reconnaissait à peine dans la virulence dont elle faisait preuve à l’égard de son ami. Et a chaque fois qu’elle semblait se calmer – essayer de prendre un peu de recule Hassan semblait trouver le moyen de venir titiller ses nerfs pour la relancer. Lui demandant son aide pour sortir d’ici comme si il n’avait aucune conscience du geste qu’il venait de faire. « Alors dégage. » L’espace d’un instant le cœur de Yasmine avait cessé de battre – tout son être c’était mis au ralenti alors qu’elle redoutait d’avoir entendu les bons mots et ce ton qu’il avait utilisé pour lui parler – comme si elle n’était qu’un vulgaire objet – qu’elle ne lui était plus d’aucun service si elle ne répondait pas à sa demande. « Si c'est trop de responsabilité pour toi alors barre-toi ! Dans ce putain d'hôpital tu sais quand tu rentres mais tu sais jamais quand tu sors, et si la seule solution que t'as à me proposer c'est de me laisser croupir ici pendant des semaines je sais pas ce que tu fous encore ici ! » Fronçant un peu les sourcils elle avait eu envie de reprendre – de lui expliquer son point de vu mais le moment semblait mal choisi. Si les propos de son ami la blessaient elle commençait à comprendre qu’il ne voulait pas d’elle à ses côtés et parce que son esprit était fourbe elle n’avait pas pu s’empêcher de penser à Joanne. A cette femme qui aurait pu calmer les blessure de son amie comme elle n’avait jamais su le faire… Elle n’était pas Joanne et jamais Hassan ne l’aimerait comme il pouvait l’aimer elle – si elle avait appris à vivre avec cette idée – celle qu’il la chasse de sa vie lui semblait bien plus difficile à palper. « Tu veux vraiment que je parte ? » Sa voix avait eu tant de peine à sortir – à prononcer ces mots dont elle redoutait la réponse. « J'ai pas besoin de toi. » Nouveau coup de poignard… Yasmine avait retenu le torrent de larmes qui se pressaient à ses yeux, seule une s’échappa sur son visage et elle la balaya d’un revers de main avant de se lever.

Elle avait pris le chemin de la porte blessée si profondément qu’elle n’avait même pas su trouver les mots pour se défendre puis arrivée à cette dernière elle avait posé un main sur l’encadrement comme pour reprendre son souffle – les quelques mètres qu’elle venait de parcourir lui avaient semblé plus dur encore qu’un marathon et surtout bien plus douloureux… « Je ne m’en vais pas Hassan… Peut-être que ça ne te plait pas mais c’est comme ça que j’agis avec les gens que j’aime… » Se retournant légèrement elle avait posé son regard brumeux dans le sien sentant ses jambes la lâcher petit à petit. « Si toi tu n’as pas besoin de moi, moi j’ai besoin de toi et je te laisserai pas te foutre en l’air… Même si pour ça tu dois passer des semaines ici. » Sa lèvre inférieur tremblait si fortement qu’il lui était presque difficile de parler. « Je vais rester un peu dehors… Ca sera mieux pour tout le monde je crois. » Elle avait franchi la porte en tentant de rester digne mais des qu’elle c’était refermée sur elle un crise de larme l’avait saisi si violemment que même ses jambes n’avaient plus suffi à porter son poids. Yasmine c’était effondrée – dos contre le mur, cherchant difficilement sa respiration entre deux sanglots. « Yasmine mon dieu… » Une de ses anciennes collègues était venu à son secours mais rien n’avait pu calmer ses pleures – rien que le temps et quand enfin à bout de force elle avait cessé de pleurer sa tête sur le torse bienveillant de sa collègue qui était venue l’entourer de ses bras, elle n’avait prononcé que quelques mots… « Ne le laissez pas recommencer… » Si elle ne pouvait rien faire pour lui alors seul sa fois en ceux qui avaient fait partie de son équipe pouvait l’aider. Pour sa part elle n’allait pas partir – quitte à errer dans les couloirs de cet hôpital pendant des semaines… Mais elle n’était pas sure de retrouver la force de revenir dans la chambre de l’homme qu’elle aimait et qui venait de la rejeter.  De risque de revivre quelque chose de similaire. Elle serait là… Juste pour veiller puisque c’était tout ce qu’Hassant était prêt à recevoir d’elle pour le moment.

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Message(#)thought i could fly, so why did i drown (yasmine) EmptyMer 1 Juin 2016 - 19:19

La discussion s'enlisait et Hassan avait à chaque seconde un peu plus la sensation que Yasmine attendait des explications qui lui conviennent bien plus que celles -moindres et décousues- qu'il était en mesure de lui donner. Il n'y avait pas de réponse magique au problème, pas de solution miracle à la situation dans laquelle il s'enlisait depuis des mois ... Cela nécessitait simplement du courage, du courage et une force qu'il n'avait plus l'impression de posséder. Il n'y avait plus ni courage ni force, uniquement du désespoir et une fatigue qui n'en finissait plus et ne tarissait jamais. « Ce n’est pas suffisant tu as raison … » Il avait mordu l'intérieur de ses joues, incapable de protester malgré l'amertume que lui inspirait sa réponse. Elle n'écoutait pas, elle n'essayait même pas de comprendre. Ce n'était pas suffisant parce que cela ne rentrait pas dans les petites cases qu'elle imaginait dans un coin de sa tête, dans son esprit sain et parfaitement rangé. Elle n'était pas comme lui, elle ne vivait pas avec un capharnaüm permanent dans le crâne, avec cette impression que rien ne faisait jamais sens et que rien n'était jamais réellement à sa place. « Désolé de ne pas remplir tous les critères de ta check-list du suicidaire modèle. Je ferai mieux la prochaine fois. » Il parlait de prochaine fois par pure provocation, comme dans un désir malsain de mettre de l'huile sur le feu et d'attendre le retour de flammes. Mais au fond il savait qu'elle avait raison de ne pas lui faire confiance, que ses promesses ne valaient pas grand-chose, parce que lui-même ne pouvait pas décemment se promettre qu'il ne tenterait plus rien. Il se l'était déjà promis la dernière fois et pourtant il était là, aujourd'hui.

Mais c'était la vérité, pourtant, il était fatigué. Ou plutôt il était Fatigué, avec une majuscule, parce que ce n'était plus uniquement un sentiment passager mais bien un état permanent dont il ne parvenait plus à se défaire. Chaque effort accumulé pour tenter d'inverser la tendance rajoutait à cette fatigue et finalement c'était un cercle sans fin auquel il ne voyait plus d'issue ... ou du moins pas d'autre issue que celle qu'il venait de frôler à nouveau, avec ce mélange indélébile de honte et de désespoir. Honte parce qu'il avait réussi à puiser assez de force pour faire la peau à cette saloperie de cancer, mais qu'il n'en possédait plus assez pour quelque chose qui coulait autant de source que le simple fait de vivre sa vie. Et là ... là qu'il essayait, tant bien que mal, de mettre des mots sur ce qui ne faisait aucun sens depuis des mois, ce n'était pas assez. Ça ne suffisait pas à satisfaire Yasmine, et pour cette raison c'était autant des larmes de colère que de frustration qui se frayaient un chemin sur les joues du brun. Elle n'essayait pas de comprendre, et pourtant elle se permettait de prendre des décisions à sa place et de lui faire croire qu'elle savait ce qui était mieux pour lui. Foutaises, elle savait pertinemment la torture que cela représentait pour lui d'être à nouveau coincé dans un lit d'hôpital, même pour quelques jours, même pour une seule nuit ... Mais elle n'en avait rien à foutre. C'était sans doute plus simple comme ça, tant qu'il était enfermé ici elle n'avait pas à s'inquiéter de quoi que ce soit, elle avait l'assurance qu'on l'assommerait à coup de cachetons s'il avait le malheur de protester trop vivement. Il n'irait nul part.

Il mentait. Il mentait en la tenant responsable alors que le seul responsable ici c'était lui. Il mentait en lui crachant au visage à quel point il n'avait pas besoin d'elle alors qu'à la seconde où elle avait fait un pas en arrière il avait senti son cœur se fendre un petit peu. Il avait besoin d'elle, plus qu'il ne l'admettait, plus qu'il n'était raisonnable, et c'était précisément pour cette raison qu'il ne supportait pas de l'avoir dans son champ de vision à cet instant précis. « Tu veux vraiment que je parte ? » Ses lèvres ne savaient pas quoi expulser, un oui, un non, et lorsqu'elles s'étaient entrouvertes il n'y avait bien qu'un silence glaçant qui en soit sorti. La petite voix, doucereuse, dans un coin de sa tête le suppliait de répondre oui mais la douleur dans sa poitrine implorait de ne pas ajouter une nouvelle chose qu'il regretterait d'avoir dite. Peine perdue. Sa tête tournait, et sa main s'était refermée dans le vide lorsque par réflexe il avait tendu le bras vers Yasmine, tandis qu'elle lui tournait le dos et rejoignait la porte. Ses doigts s'étaient refermés sur le drap et il avait ravalé ses larmes pour ne garder que la colère ; C'était plus simple, pour eux deux. « Je ne m’en vais pas Hassan … Peut-être que ça ne te plait pas mais c’est comme ça que j’agis avec les gens que j’aime … » Quelques larmes roulaient à nouveau sur ses joues et il la suppliait presque du regard « Va-t'en, Yasmine. » Il n'avait pas besoin d'entendre ça, pas maintenant, il avait seulement besoin qu'elle sorte et qu'elle le laisse tranquille. « Si toi tu n’as pas besoin de moi, moi j’ai besoin de toi et je te laisserai pas te foutre en l’air … Même si pour ça tu dois passer des semaines ici. » Elle lui avait coupé la respiration et c'était presque de la terreur qui était passée dans son regard ; Elle en était capable, il le savait, mais il ne tiendrait jamais des semaines ici. Si je reste enfermé ici j't'assure que c'est ce qui se passera, j'me foutrai en l'air. « Je vais rester un peu dehors … Ça sera mieux pour tout le monde je crois. » Il était resté stoïque pendant ce qui lui avait semblé être une éternité, une éternité qui n'avait pourtant duré que quelques secondes avant de fondre en larmes sans plus aucune retenue, et sans parvenir à s'arrêter.

Il avait pleuré jusqu'à l'épuisement, jusqu'à ce que ses yeux n'aient plus aucune larme à fournir ni ses paupières aucune force pour rester ouvertes. Il avait dormi sans se reposer, et recraché son dernier repas sur les chaussures de l'infirmier en se confondant en excuses confuses et à peine compréhensibles. Puis il avait dormi comme une masse en soupçonnant que ce sommeil-là soit totalement artificiel, et fait la sourde oreille face au psy qui lui avait rendu visite la veille. Celui qui refusait de le laisser sortir, celui à cause de qui il se retrouvait dans cet état, ou du moins le pensait-il. « Je veux plus qu'elle vienne ici. » qu'il avait pourtant soufflé d'une voix rauque tandis que son regard continuait de fixer artificiellement une trace noir sur le linoléum du sol. « Vous ne devriez pas prendre ce genre de décision maint- ... » - « Je ne veux plus qu'on la laisse rentrer ici. » Il avait serré les poings, la douleur dans son poignet gauche l'obligeant à se mordre l'intérieur des joues. Il ne saurait pas dire si c'était lui ou Yasmine qu'il essayait de punir, sans doute les deux. Toujours avec ce même instinct malsain qui le poussait à saboter tout ce qui pouvait l'être, comme s'il essayait de se prouver -et de prouver à autrui- qu'il n'avait véritablement plus rien à perdre et aucune raison de ne pas se foutre en l'air pour de bon. Et avec succès.

fin du sujet.
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