Le Deal du moment :
Code promo Nike : -25% dès 50€ ...
Voir le deal

 you can find me — Jannah

Anonymous
Invité
Invité
  

you can find me — Jannah  Empty
Message(#)you can find me — Jannah  EmptyVen 1 Avr - 22:50

you can find me

Hannah fixait son téléphone depuis une dizaine de minutes à présent, ses yeux couleur noisettes examinaient le message qu’elle s’apprêtait à envoyer. Elle se demandait si c’était le bon moment et s’il comprendrait le message. Elle n’avait jamais été douée pour les grandes déclarations, elle préférait en dire beaucoup avec peu de mots mais là en l’occurence, les quelques mots qu’elle voulait dire étaient importants et méritait toute l’attention de Jamie. La brune en était certaine. Ou alors c’était le mauvais moment, et il avait mieux à faire. Hannah ne lisait pas la presse mais les nouvelles voyageaient vite dans leur milieu tout se savait alors dans un sens elle était déjà au courant de tout, peut-être qu’elle aurait dû essayer d’être à ses cotés un peu plus tôt, comme une vraie amie l’aurait probablement fait mais la vérité c’était qu’Hannah n'avait pas été prête. Admettre qu’elle aimait Jamie était une chose, le lui dire en le regardant droit dans les yeux c’était une toute autre expérience. Alors oui, depuis sa confrontation avec Lawrence, l’actrice avait recherché à retarder l’échéance le plus possible, disparaissant presque de la circulation. Les invitations pour divers show et fêtes de la fashion week étaient arrivées de part et d'autres et Hannah avait vu là la parfaite occasion de s’éloigner de Brisbane et d’avoir un peu de recul sur toute cette situation. Les robes hors de prix, le champagne, la compagnie de Rosalie, tout ça, c’était complètement optionnel. Hannah n’avait été qu’à moitié présente pendant les conversations ou les différents vols, elle s’interrogeait, cherchait un bon moyen de faire ça, de lui dire la vérité. Il était ironique de se dire qu’il lui avait posé la question il y avait des mois de cela et qu’elle avait préféré tourner autour du pot, se croyant plus forte. Personne ne savait en dehors de Lawrence et encore, c’était impossible qu’il se doute qu’elle était amoureuse de Jamie Keynes. Ce n’était pas rationnel, c’était complètement stupide, ils étaient amis avant tous, mais les choses étaient comme ça. Il était fiancé et père de famille, il n’y avait certainement pas de place dans sa vie pour elle mais tant pis, elle n’attendait absolument rien en retour, elle voulait juste lui dire, qu’il sache que ses efforts n’avaient pas été vains et qu’il ne s’était pas adressé à un mur. Oui, il n’aurait même pas besoin de répondre, elle pourrait juste parler et partir. Hannah finit par appuyer sur la touche envoyer et elle tira une cigarette de son sac et elle s’intéressa davantage à la vue. Elle n’avait pas choisi un lieu de rencontre tout à fait anodin, peut-être que la symbolique lui sauterait tout de suite aux yeux, peut-être qu’elle se croyait plus intelligente qu’elle ne l’était mais elle ne se faisait pas confiance et mieux valait qu’ils se voient dans un endroit où il y avait suffisamment de monde, ainsi elle ne serait pas tentée. Les minutes passèrent trop rapidement au goût d’Hannah, elle avait mis ses lunettes de soleil pour se fondre à la masse des touristes mais elle était la seule accoudée au pont et la seule en train de fumer et la seule qui regardait sa montre toutes les vingt minutes. Elle était prête à attendre toute la nuit s’il le fallait, vraiment, elle en était arrivé à ce point-là, elle devait le dire, les libérer tous les deux et le laisser être heureux. Ce qui voulait dire se marier et passer sa vie aux cotés de Joanne Keynes, un beau futur dans le fond, le genre de futur qu’elle pouvait célébrer avec une coupe de champagne c’était certain. Hannah en était probablement à sa sixième cigarette, ou septième, elle avait très franchement arrêté de compter et avait décidé de se concentrer sur le soleil qui se couchait quand le brun entra dans son champ de vision, un des avantages d’être grand c'était qu'on se faisait forcément remarquer… Elle ne tourna pas la tête tout de suite, elle se contenta d’écraser sa cigarette sous son talon et de poser ses lunettes de soleil bien au dessus de sa frange. « Je ne pensais pas que tu viendrais. » dit Hannah en guide de bonsoir, autant être honnête dès le début, il aurait pu tout simplement rentrer chez lui après sa journée de travail. Ne regardant toujours pas Jamie, Hannah se pencha vers son sac pour y dénicher un paquet cadeau qu’elle lui tendit. « Pour Daniel… ce n’est rien de trop extravagant. » Hannah haussa les épaules, il s’agissait d’un livre de contes, elle l’avait vu dans une librairie à Paris, le livre était en anglais et dans le genre de couverture de cuir qu’on ne trouvait plus, un cadeau unique en somme.
Revenir en haut Aller en bas
Anonymous
Invité
Invité
  

you can find me — Jannah  Empty
Message(#)you can find me — Jannah  EmptySam 23 Avr - 1:47


☙ you can find me


Les temps sont difficiles à définir. Je ne saurais pas dire si tout va pour le mieux, ou si rien ne va. Nous semblons heureux, Joanne, notre fils et moi. A nous voir depuis que nous avons récupéré Daniel, et malgré la ruine, la vie nous sourit enfin et nous vivons de beaux jours les uns après les autres. Ce qui est peut-être vrai. A moins qu'il ne s'agisse que d'une façade visant à nous persuader nous-même que tout va bien dans le meilleur des mondes, afin d'oublier que nous sommes sur une corde raide entre deux fossés. Il y a des jours comme ça où je ne saurais pas le dire. Des jours de mélancolie, des jours sans, comme il en arrive à tout le monde. Non, Joanne n'a pas le monopole de la mise en doute d'absolument tout. Il m'arrive parfois de secouer la boule à neige de ce paysage si parfait pour m'assurer qu'il est bien réel, parce que je n'y crois pas. Je suppose que c'est dans la nature humaine de tout remettre en question, de s'interroger, de ne pas croire au bonheur dans sa forme la plus simple. Soit parce qu'on ne pense pas le mériter, soit par peur qu'il ne dure pas. Oui, il y a des jours où mon esprit se torture et décortique son monde pour en trouver les failles -et lorsqu'on en cherche avec autant de ferveur, on finit forcément par en trouver. Mais mes mauvais jours, mes pensées sombres, ces moments où même le bonheur n'est pas satisfaisant, je les garde pour moi. Je ne les montre pas, je n'en parle pas. Pourtant Dieu sait que j'ai toutes les raisons du monde de me sentir aussi bancale. Je ne peux m'en prendre qu'à moi-même si Daniel a été enlevé, j'en suis seul responsable. Même si nous l'avons récupéré, il demeure une tension, une crainte, qui nous fait serrer le bébé un peu plus tout contre nous désormais. Même si nous donnons l'impression d'aller parfaitement bien, le traumatisme ne passera pas de si tôt. Et puis, il y a ces caisses désormais complètement vides. Cette rançon qui m'a laissé avec un unique chiffre, un unique zéro, sur mon compte en banque. Quoi qu'on en dise, retirer à un riche son argent, c'est l'amputer d'une partie de lui-même. Il est un stade où la carte de crédit et le chéquier sont greffés à nous, où les montants disparaissent et où l'on oublie qu'il existe un monde dans lequel la couleur rouge existe à partir du douze du mois. On ne se sent plus vraiment soi-même. Face à tout cela, il n'y a qu'une personne qui, je pense, puisse me comprendre. Pas Joanne, ni Madison, qui ne connaissent le monde des opulents que de loin. Hannah. Celle dont j'ai le plus besoin s'avère être celle qui ne veut plus me voir ni m'adresser la parole depuis des mois. Je ne peux pas l'en blâmer, elle a bien raison. A sa place, je ne me pardonnerais pas mon comportement. Je disparais un matin de son lit pour un week-end et j'en reviens fiancé à une autre. Sans oublier Nyx. Je n'ai aucune excuse pour avoir été un être aussi ignoble et cruel avec celle qui s'est consacrée corps et âme à moi lorsque j'en avais besoin. Si ce n'est celle de n'être qu'un pauvre fou égoïste. Elle peut me détester, me haïr, car je me hais tout autant. C'est un jour sans où je ne suis d'ailleurs bon qu'à ça. Dans cette soupe amère de ressentiments, l'apparition du nom d'Hannah me semble quasiment providentielle. J'étais résigné à n'en plus avoir de nouvelles, et la voir de loin à quelques occasions, sous le crépitement des flashs, avant de disparaître dans la foule et me filer entre les doigts une fois encore. Si ma fierté ne m'en empêchait pas, je lui aurait sûrement envoyé un message tous les jours, chaque jour depuis que nous chemins se sont séparés à la première de Macbeth. Je me serais excusé encore et encore. J'aurais frappé à sa porte pour demander pardon. J'aurais appelé jusqu'à ce qu'elle décroche. Jamais je n'aurais pensé qu'elle ferait le premier pas. C'est étrange, cette sensation lorsque je lis et relis son nom sur mon téléphone. Ces quelques secondes où mon souffle s'est coupé, mon coeur a oublié de battre, et mes mains sont devenues moites. Ces papillonnements dans le ventre. Je reste sonné un court instant avant d'ouvrir le message, et l'être finalement encore plus. Le contenu est aussi explicite qu'obscur. ''Ce que je ressens pour toi''… Quelques mots qui veulent tout et rien dire à la fois. Je relis les quelques lignes encore et encore, comme si j'attendais que le message situé entre les lignes se révèle de lui-même. Et finalement, je n'ai que deux questions à me poser. La première : est-ce que j'irai à ce rendez-vous ? Bien sûr. Je n'ai pas besoin d'y réfléchir, je ne manquerai pas une seule occasion de la voir. J'en ai besoin. Même si c'est pour qu'elle me répète qu'elle ne veut plus jamais me voir, que nous ne ferons plus partie de la vie l'un de l'autre et que je dois complètement tirer un trait sur elle. Au moins, je saurai à quoi m'en tenir, définitivement. Je ne sais pas pourquoi ce rende-vous m'apparaît comme un moment fatal, la dernière chance. La seconde question : et moi, qu'est-ce que je ressens pour elle ? Il est dix-neuf heures quand je quitte les locaux de la radio. Il n'y a pas d'heure sur le message d'Hannah, rien qui puisse m'indiquer si elle y sera toujours quand je m'y rendrai. Peut-être sera-t-elle déjà partie. Je me mets quand même en chemin vers le fameux pont. Il n'est qu'à quelques minutes à pied. Mon regard glisse sur chaque mèche de cheveux châtains que je croise afin de trouver la comédienne dans la foule. Nombreux sont ceux qui viennent voir le coucher de soleil au dessus de la rivière à cette heure-ci. Un paysage de toute beauté, théâtral juste comme il le faut pour la jeune femme. D'ailleurs, je ne suis pas étonné de la trouver au milieu du pont. Elle fait la moitié, je fais l'autre. Avant de me montrer, je prends une grande inspiration. Impossible de savoir à quoi m'attendre. Enfin j'approche et me retrouve face à elle. Malgré toute ma hauteur, je me sens comme un insecte sur un pare-brise. « Je ne voulais pas manquer une occasion de te voir. » dis-je avec la même honnêteté, qu'importe si elle peut trouver ça misérable tant elle est habituée à ces hommes qui s’accrochent à elle comme des sangsues. J'en fais sûrement partie, au final. Un parmi d'autres. Un sourcil arqué, surpris, je prends le cadeau que me tend la comédienne pour Daniel. A vrai dire, je ne sais pas si je suis censé l'ouvrir tout de suite, attendre, ou laisser ce privilège au petit garçon lui même -ni même si je dois l'accepter tout court sans risquer d'agacer Joanne. « Merci beaucoup. » dis-je tout simplement avant de mettre le paquet dans ma sacoche. « Je l'ouvrirai et le donnerai à Daniel une fois à la maison. » Après tout, nous ne sommes pas là pour nous attarder là-dessus. Je sens que Hannah brûle d'en venir au but, alors autant commencer tout de suite. Nerveux à en mourir, mon regard ose à peine se poser sur elle. Il me faut une poignée de secondes avant d'y parvenir, retrouvant contenance du mieux que je le peux. « Ton message m'a intrigué... » Non, il m'a hanté tout l'après-midi. Parce qu'Hannah sait comment faire pour s'incruste dans un esprit et ne le laisser en paix que lorsqu'elle l'a décidé. « Alors je… Je t'écoute, Hannah. » 

CODE ☙ LOONYWALTZ
Revenir en haut Aller en bas
Anonymous
Invité
Invité
  

you can find me — Jannah  Empty
Message(#)you can find me — Jannah  EmptyDim 24 Avr - 21:36

you can find me

Hannah avait haussé un sourcil face à la réponse de Jamie: lui aurait-elle manqué ou cherchait-il uniquement à la flatter ? Le brun n’avait jamais été du genre à la complimenter plus que mesure, alors peut-être que quelque part, oui, il avait pensé à elle. L’actrice continua de fixer le paysage en face d’elle, ne sachant pas quoi faire de cette information-là. Elle le connaissait assez pour savoir qu’il avait sa propre fierté, ce n’était pas juste parce qu’il se sentait coupable qu’il ne l’avait pas appelée, c’était parce qu’il était Jamie et que dans leur relation ça avait toujours été elle qui venait à lui et non l’inverse. Comme aujourd'hui d’ailleurs. Pourquoi changer les habitudes pas vrai ? Et où aurait-il trouvé le temps avec sa future femme, son fils et l’effondrement de sa fortune à gérer? La brune lui cherchait des excuses mais elle savait très bien que dans le fond, ils avaient tous les deux été lâches, elle comme lui d’ailleurs. Ils faisaient très bien semblant devant les autres, mais une fois confrontés aux pires parties d’eux-mêmes, les choix étaient difficiles à faire. Ils étaient pareils dans ce sens, et c’était bien pour ça qu’Hannah n’avait jamais vu Jamie de la même façon que Joanne, elles n’aimaient tout simplement pas le même homme. La brune aurait sûrement détesté le fait que Jamie la surprotège de tout et de tous et veille à ce qu’elle ne manque de rien; elle préférait de loin son côté un peu plus joueur, artiste dans l’âme et sarcastique sur les bords. Hannah conserva son silence en le voyant ranger le cadeau dans son sac, disparaissant de sa vue, à un autre moment, elle lui aurait demandé s’il comptait vraiment le donner au petit garçon. Il faudrait alors expliquer à la mère de ce dernier d’où venait le dit cadeau, et au vu des circonstances, les rapports entre Joanne et Hannah n’étaient pas des plus heureux. Elle se fichait totalement de l’opinion de la future Miss Keynes à son sujet, seul l’avis de Jamie comptait au final, et s’il voulait toujours d’elle dans sa vie une fois qu’elle aurait réussi à articuler quelque chose de cohérent, eh bien… Elle resterait. Hannah prit une profonde inspiration et conserva son silence une minute de plus, elle savait parfaitement que le brun attendait quelque chose, une exclamation, une intonation, n’importe quoi, et ce silence n’était pas de ceux qui étaient sarcastiques et pour le faire languir davantage non, Hannah cherchait véritablement ses mots. Elle était toujours hésitante, il était là, c’était qu’il avait envie de savoir ce qu’il allait advenir d’eux pas vrai ? « Je suppose que j’ai de bonnes raisons de te détester et de ne pas avoir envie de m’adresser à toi mais… je n’ai vraiment pas envie de parler de ça. Je pense que tu seras d’accord avec moi, mieux vaux ne pas revenir sur le passé. » commença lentement la brune. Avait-elle envie d’évoquer le sujet de Nyx ? Pas vraiment, elle comprenait, ça n’avait pas été un de ses meilleurs moments à lui, elle n’allait certainement pas lui demander si l’acte en lui-même avait été satisfaisant, Hannah n’était pas cruelle à ce point-là. Elle ne lui pardonnait cependant pas, elle ne le ferait probablement jamais, mais encore une fois, ce n’était pas le propos. Ce n’était pas pour cette raison que la main droite d’Hannah tremblait et qu’elle était résolue à regarder la magnifique vue qu’elle avait sous les yeux plutôt que Jamie. « Je savais dans quoi je mettais les pieds Jamie, enfin… je croyais. » Elle marqua une autre pause, repensant à New York et avec quelle facilité déconcertante elle lui avait montré une autre facette, beaucoup plus personnelle, d’elle-même. Hannah s’était sentie si belle et si forte sous son regard, plus rien d’autre n’avait eu d’importance par la suite. « Et j’ai l’impression qu’à chaque fois que je m’apprête à te dire quelque chose d’important, tu es dans une impasse dans ta vie personnelle. » Même si dans le fond, il n’y avait qu’une seule personne qu’Hannah blâmait pour tous ses maux, il devait bien avoir remarqué par lui-même que Joanne pouvait faire de lui le plus heureux des hommes mais aussi le plus misérable. Hannah avait choisi de l’aider à se relever en connaissait tous les risques et en sachant qu’elle ne serait absolument pas récompensée pour ça, cela ne lui empêchait pas de trouver la situation particulièrement injuste, et son coeur continuait de se serrer en songeant aux jours précédents qu’il avait connu, contenté par la simple présence de Jamie. « Je serais égoïste, encore une fois, ça me ressemble bien. » Hannah eut un maigre sourire, c’était plus simple si elle se faisait passer pour la méchante de l’histoire, elle le savait…  Si elle prétendait être celle qui avait jalousé le couple que formait Joanne et Jamie et qui avait osé piquer Jamie pendant quelques semaines. Alors qu’en réalité elle avait prévenu Jamie, lui avait dit de ne pas jouer à ce jeu avec elle, elle n’en valait vraiment pas le coup. Les hommes finissaient toujours par le regretter, il suffisait juste de voir ce qu’elle avait fait de Lawrence, le premier homme qu’elle ait jamais aimé. Mais c’était différent n’est-ce pas ? Hannah avait besoin que cette fois-ci soit différente, Jamie n’était pas Lawrence, il se relèverait, il avait Joanne, il avait Daniel, il allait vite l'oublier et elle allait pouvoir passer à autre chose. Résolue à présent, Hannah tourna la tête, ses yeux soudainement plantés dans ceux de Jamie. « Je me fiche de savoir si ça va te blesser ou blesser Joanne. Je m’en fiche complètement et je n’ai pas envie de prétendre le contraire. Je ne veux pas non plus que tu crois qu’il s’agisse de quelque chose de passager ou que je fais ça juste pour remuer le couteau dans la plaie, et surtout, surtout, je ne veux pas que tu le dises en retour juste pour dire quelque chose… tu n’as pas besoin de répondre Keynes. » Hannah eut presque un air sévère sur le visage en disant cela, presque, elle ne voulait surtout pas de sa pitié, ou de sa compassion. Elle voulait juste lui dire la vérité, être libérée de ce poids sur son coeur et partir. La brune prit une profonde inspiration et fit quelques pas pour se retrouver en face de lui. Jamie n’avait pas changé ces dernières semaines, il était toujours aussi grand, il avait l’air un plus fatigué qu’ordinaire mais elle savait que son Jamie à elle se trouvait là, quelque part. « La vérité c’est que quand j’essaye de penser au moment où j’ai vraiment été heureuse ces derniers temps, je pense à toi. Même les moments où tu n’as fait que te servir de moi ne font mal parce que j’étais vraiment heureuse, même si on faisait semblant. Et je savais que tu allais retourner dans les bras de Joanne et ça n'a jamais eu d'importance parce que... » Une des mains d’Hannah trouva son chemin vers une des joues du brun pour la caresser lentement. « Je t’aime Jamie. »  dit finalement Hannah dans un souffle, n’ayant plus aucun artifice pour maquiller cette vérité-là.
Revenir en haut Aller en bas
Anonymous
Invité
Invité
  

you can find me — Jannah  Empty
Message(#)you can find me — Jannah  EmptyMar 3 Mai - 16:22


☙ you can find me


Le silence ne me dérange pas. J’en profite pour observer Hannah, non sans une certaine tendresse. Elle préfère regarder le fleuve, et je ne m’en formalise pas non plus. Je suis de ceux qui ont bien du mal à trouver leurs mots, je comprends. Néanmoins, il est assez étrange de voir la comédienne prendre un peu de temps avant de prendre la parole sans que l’intention ne soit de théâtraliser son discours. Elle est un peu comme à New-York, toutes armes baisées. Et cela est aussi rare pour elle pour qu’elle en perdre ses mots. Nous avons tout le temps. Je sens bien que c’est important. Elle n’aurait pas demandé à me voir si ça ne l’était pas. Il y a toujours du vent sur les ponts, surtout à cette hauteur. La brise du bord de mer fait élégamment flotter ses cheveux autour de son visage. Même pensive, même torturée, elle garde ce charme et cette allure un brin poétique. Enfin prête, Hannah prend la parole. Je ne l’interrompt pas une seule fois. Mon regard est désolé; je vois bien que je l’ai blessée, et je me sais impardonnable. Il n’est pas question de ressasser la cruauté dont j’ai fait preuve avec elle, et dont elle était la complice de son propre chef. Si elle a besoin de se décharger de tout ce qu’elle souhaite me dire, ce n’est que pour elle, dans le fond. Pour que ses épaules et son coeur en soient soulagés. Je ne la trouve pas égoïste -sûrement parce que je le suis bien plus. Ou peut-être qu’elle l’est, mais elle en a bien le droit. Je me fiche aussi qu’elle me blesse, cela ne serait qu’un juste retour des choses. Je me fiche aussi que ce qu’elle me dira puisse atteindre Joanne, à vrai dire. Les événements ont découlé de ses actes. Toutes les conséquences doivent être assumées, autant par ma fiancée que par moi. Hannah se tourne enfin pour me faire face. Les yeux plissés, interrogeant la jeune femme du regard, je me demande de plus en plus quelle est la finalité de son discours. Une partie de moi s’en doute, l’autre ne croira en cette réalité que lorsqu’elle l’aura entendue. Alors qu’elle s’approche, mon rythme cardiaque accélère sensiblement. A chaque fois qu’elle s’avance de la sorte, il s’est produit un court-circuit. La première fois, c’était pour m’embrasser afin que je m’éloigne d’elle. La seconde, c’était pour m’annoncer que Joanne avait rompu, et que je ne sois finalement qu’à elle. Cette fois… Cette fois, c’est pour me dire qu’elle m’aime. Sa main sur ma joue brûle ma peau. Elle peut sûrement deviner le tambourinement de mon coeur qui me fait parfois trembler. Le regard infiniment triste, je cherche moi aussi mes mots pendant un moment. Je ne suis pas triste à cause d’elle. Je le suis parce je ne mérite absolument pas ces mots, elle le sait bien, et parce que je l’ai sûrement bien plus blessée que je ne le pensais, plus qu’elle ne voulait le montrer et l’avouer. J’ai un peu le vertige pendant quelques secondes, le pont me semble bien haut. Je chute encore et encore ces derniers temps. Ma main se pose sur celle d’Hannah, puis la serre délicatement. Je la décolle de mon visage pour déposer un baiser en son creux, sans me demander si j’en ai l’autorisation ou non vis-à-vis de qui que ce soit. “Tu crois qu’il est possible d’aimer deux femmes opposées aussi fort, et aussi différemment?” Je ne parle pas de polygamie, ce genre de choses, rien d’aussi concret. Seulement de sentiment porté à deux personnes. Un sentiment qui porte le même nom, qui a la même substance, et qui est pourtant différent pour chacune. Quelque chose de beaucoup trop difficile à décrire. Je n’ai aucun doute concernant mon amour pour Joanne. C’est avec elle que je ferai ma vie, elle a droit de vie et de mort sur moi, elle est mon tout. Et j’aime Hannah. Pas comme une amie, pas comme une soeur, plus que tout cela. “Je n’ai jamais fait semblant avec toi, Hannah, jamais.” Contrairement à ce qu’elle peut penser. Je n’ai pas fait semblant d’être son ami, ni d’être son amant par la suite. “Chaque nuit passée ensemble était vraie.” Tout était vrai. Fatalement éphémère, mais vrai. Nous aurions pu être ensemble, nous aurions peut-être même été heureux tous les deux. Mais elle n’est pas Joanne, et c’est là la seule malédiction. “Est-ce que tu vas m’ordonner de lâcher prise maintenant?” Je tiens toujours bien sa main dans la mienne, près de mon visage. Je la serre sûrement un peu trop fermement de peur qu’au moindre signe de faiblesse la jeune femme en profite pour me glisser entre les doigts comme un courant d’air. “Parce que tu sais que je ne suis pas très bon pour suivre les ordres.” Aucun de nous ne l’est. Même si ces deux femmes qui se partagent inégalement la place dans mon coeur ont souvent le dessus sur moi. “Et que je ne veux pas te perdre.” j’avoue bien plus sérieusement. Ce n’est qu’une nouvelle preuve d’égoïsme, mais je suis ainsi, je crains qu’il n’y ait rien à faire pour changer cela. Et je crains que cette facette de ma personnalité ne sera toujours capable que de blesser Hannah, encore et encore, si elle ne se tient pas aussi éloignée que possible. “Tu es… cette petite partie de moi que je ne peux pas être avec qui que ce soit d’autre, et sans qui je crois que je ne suis pas complètement moi même. Tu es celle qui comprend ce que personne d’autre ne peut comprendre. Je suis un peu plus entier quand tu es là.” Joanne et moi somme si opposés; j’ai besoin de quelqu’un qui me ressemble pour que le monde tourne parfaitement rond. “Tu laisserais un vide impossible à combler.” Je ne me vois pas m’ouvrir à qui que ce soit d’autre comme je l’ai fait avec Hannah, je ne me vois pas me sentir aussi bien auprès d’une autre personne. Elle a su se rendre indispensable. Je dépose sa main sur mon torse qui tremble à chaque battement de coeur. Au moins elle peut sentir toute ma sincérité -et peut-être me détester un peu plus pour cela. “Notre complicité me manque. Quand nous nous aimions déjà, subtilement, sans chercher à savoir pourquoi et comment. Nous nous avions l’un l’autre, et c’était suffisant. Avant que tout devienne si compliqué.” Parce qu’il y avait quelque chose dans l’air, personne n’était dupe. Ni nous, ni ceux qui nous regardaient en nous prêtant une relation plus concrète que cette espèce de platonisme qui flottait autour de nous. “Quand nous étions juste… nous.” Et tout le reste n’avait aucune importance.

CODE ☙ LOONYWALTZ
Revenir en haut Aller en bas
Anonymous
Invité
Invité
  

you can find me — Jannah  Empty
Message(#)you can find me — Jannah  EmptyDim 8 Mai - 16:26

you can find me

Si un jour on avait dit à Hannah qu’elle se trouverait dans cette position-là, elle n’y aurait jamais cru. Celle de l’autre femme, celle qui devait se contenter des miettes et se retirer le soir quand la vision du couple parfait était trop insupportable… Et encore… Les choses étaient beaucoup plus compliquées que ça, si seulement elle n’avait été que la maitresse de Jamie, si seulement il ne s’était s’agi que d’une attirance physique entre eux deux. C’était bien plus que ça, nier l’évidence était stupide et même elle savait que le brun n’entrait définitivement pas dans la catégorie ami et elle non plus en ce qui le concernait d’ailleurs. Mais alors quoi? Elle était censée se tenir là, pendant qu’il vivait sa vie et ne rien dire ? Hannah prit une profonde inspiration en sentant les lèvres de Jamie contre sa peau, le contact fut bref, pas plus d’une dizaine de secondes et pourtant la brûlure était bien là, presque trop intense pour être vraie. Une partie d’elle avait envie de lui dire d’arrêter tout de suite, récupérer sa main et le laisser seul, il ne méritait rien d’autre que cela et pourtant la jeune femme resta là, elle le laissa poser sa main sur son coeur à lui, écoutant sa réponse. Ce n’était juste…pas assez. Pas assez de savoir que ce coeur là battait pour elle mais également pour Joanne, pas assez de savoir qu’elle avait compté et qu’elle compterait toujours et que quoi ? Hannah fixa sa propre main plus que nécessaire avant de lever les yeux vers Jamie, toute trace de sympathie ayant disparu de son visage. La brune n’avait pas envie de compatir, elle ne voulait pas le rassurer pour qu’ils passent tranquillement à autre chose, elle venait de lui dire quelque chose d’important et il parlait des jours qu’ils n’auraient plus. Hannah laissa échapper un soupir et finit par récupérer sa main, ne supportant soudainement plus le contact physique et cette proximité. « ... Tu sais ce que je devrais faire ? ... Te dire d'aller te faire foutre, vraiment. Tu trouves encore le moyen d'être égoïste, maintenant, ça me donnerait presque envie de te gifler. Presque. »  Elle le détestait probablement autant qu’elle aimait à cet instant, elle allait lui manquer ? Et lui alors, si Jamie pensait qu’il ne laisserait pas un vide dans sa vie, il se trompait sur toute la ligne. Hannah réfléchissait à toute vitesse, la bouche sèche et elle se tourna de nouveau vers la magnifique vue qu’ils avaient, elle cherchait une issue de secours, comme elle l’avait toujours fait. Mais il n’y en avait pas, Joanne était la femme de sa vie, son âme soeur, la mère de son fils et sa future femme. Elle était… qu’est-ce qu’elle était ? Elle était là pour les bons jours et pour les mauvais jours, sûrement là quand personne ne pouvait comprendre la pression qu’il subissait au quotidien ou juste pour les sourires. Elle était Hannah tout simplement, elle avait outre passé son statut de meilleure amie depuis longtemps, probablement la nuit où ses lèvres s’étaient posées sur Jamie, dès lors qu’ils avaient échangés un vrai baiser, partagé une vraie nuit… Mais il avait ruiné ses nuits pas vrai ? Plus rien ne serait jamais pareil. Hannah aurait beau lui dire la vérité mille fois et lui tenir la main, le serrer dans ses bras, plus rien ne serait jamais comme avant où ils pouvaient encore se mentir. La brune venait sûrement de s’en rendre compte, de réaliser qu’elle disait au revoir à beaucoup de choses aujourd’hui et elle sentit les larmes lui monter aux yeux. Non, presque aussitôt Hannah remit ses lunettes de soleil sur son nez, elle refusait vraiment qu’il la voie ainsi et elle n’allait certainement pas pleurer pour lui. Juste lui dire ce qu’il ne voulait pas entendre. « Mais... je mentirais si je disais que je ne comprenais pas un minimum ta position vis à vis de Joanne. Et de moi. »  lâcha enfin Hannah, sa voix détachée. « Et ce n'est pas comme si j'allais te demander choisir je veux dire, on sait tous les deux que tu ne serais pas heureux avec moi, et n'essaie même pas de faire le gentleman en prétendant le contraire, je suis peut-être stupide mais je reste réaliste. » Elle n’avait absolument rien à lui offrir, elle n’était vraie que lors de très rares occasions, elle préférait se perdre dans son argent pour ne pas voir la réalité en face. Ça, ou un bon roman. Ils finiraient pas se disputer, il serait trop possessif et cela ne correspondrait absolument pas avec son coeur trop fragile et sa nature qui la poussait à aller voir dans le lit d’un autre au bout d’un certain moment. Et alors quoi ? Jamie se mettrait en colère et taperait tout ceux qui avait osé toucher son Hannah, Hannah qui aurait sûrement trouvé la situation amusante et qui l’aurait provoqué encore plus, et tout ça pour quoi ? Pour se rendre malheureux, pour être incapable de fonder une famille parce qu’Hannah ne pouvait tout simplement pas donner la vie ? … Non, c’était une tragédie qui ne se jouerait pas. « Qu'est-ce que tu veux entendre Jamie, vraiment ? Que je serais là envers et contre tous, pour te faire sourire et juste... être là. Non. Au lieu de promettre, je vais te poser une question, ou plusieurs. » Hannah n’était pas stupide, elle savait très bien ce qu’elle devait faire pour que Jamie parte être heureux avec Joanne, il ne partirait pas tout seul, bien sur que non, si c’était elle qui devait mettre fin à ce qu’il y avait entre eux… parfait. Mais au moins la coupure serait nette. « Tu veux qu'on continue de jouer au jeu des meilleurs amis, et prétendre qu'il n'y a rien d'autre entre nous. Okay, pas de soucis, il parait que je suis une bonne actrice mais... que se passera t-il la prochaine fois que quelqu'un nous dira qu'on forme un couple parfait ? Ou que tu rentreras après une journée ou une soirée avec moi et que tu devras dire à Joanne avec qui tu étais ? Hmm... que se passera t-il la prochaine fois que vous vous disputez à cause de moi et que tous tes amis y compris ta soeur se précipitent vers la pauvre petite Joanne qui n'a jamais rien fait de condamnable ? » Tout ce qu’elle avait à dire c’était la vérité, Jamie savait très bien où tout ceci allait les mener, dans un mur encore une fois, n’importe qui pouvait le voir. « Et surtout, surtout, n'aie pas l'audace de croire que je ne vais pas passer à autre chose, je vais le faire. Tu vas me faire croire que tu vas rester gentiment auprès de ta belle la prochaine fois que quelqu'un voudra vraiment de moi... tu penses que ta nature d'égoïste ne reprendra pas le dessus ? Pitié, je n’y crois pas une seule seconde. C'est bien beau de prétendre qu'on est seul au monde Jamie, mais ça fait du bien de se réveiller de temps en temps. On devrait juste arrêter les frais et arrêter de se voir maintenant, ça serait plus simple. »
Revenir en haut Aller en bas
Anonymous
Invité
Invité
  

you can find me — Jannah  Empty
Message(#)you can find me — Jannah  EmptyMar 17 Mai - 18:09


☙ you can find me


Est-ce que Hannah comprend vraiment? Je ne le saurai sûrement jamais. Je me dis qu’elle a joué assez de personnages, lu assez de livres, pour pouvoir avoir une petite idée de ce que je ressens pour elle et Joanne. Assez pour savoir à quel point je fais preuve d’égoïsme. Comme on dit, c’est vouloir le beurre et l’argent du beurre. Deux femmes dans ma vie, avoir le droit de les aimer chacune comme je le veux, être aimé d’elles, et faire fi du reste. Ca ne marche pas comme ça, Jamie. Hannah devrait me gifler, je ne l’en empêcherais pas, et je l’aurait bien mérité. Je reste muet, je la laisse parler. Moi, j’en ai bien assez dit, je devrais arrêter les dégâts. Pas besoin de vouloir me comporter en gentleman pour lui dire que nous aurions été aussi heureux ensemble; si elle ne m’ordonnait pas de taire ce genre de paroles, je les dirais et elle verrait ma sincérité. J’aurais peut-être tort, mais j’en penserais chaque mot. Je les tais. Je cherche le regard de la brune à travers ses lunettes de soleil, mais je distingue à peine la forme de ses yeux. Je ne vois que mon reflet, et ce n’est pas une vision que j’apprécie particulièrement à cet instant. Je détourne le regard et le baisse lâchement. Ce que je veux entendre, c’est qu’elle sera là, que nous retrouverons notre complicité d’avant, que nous ferons comme si rien ne s’était passé tout en sachant pertinemment que cela s’est passé, et vivre dans le piquant de cette douce ambiguïté en nous jouant du reste du monde. Ce serait parfait. Mais jamais elle n’acceptera de me donner cela, et il n’est pas question de dire ce que je veux entendre -parce que j’ai déjà assez eu tout ce que je voulais d’Hannah quand je le voulais et comme je le voulais, et qu’il est temps pour elle de reprendre les choses en main dignement. Elle énumère toutes ces situations qui ont déjà eu lieu, et qui auront encore lieu, forcément, si nous continuons de nous voir régulièrement. “Mais je me fiche de tout ça.” dis-je tout bas, la gorge serrée, avec ce petit brin de panique qui fait trembler ma voix, parce que je sais ce qu’elle essaye de dire, je sais ce qu’elle veut faire, et je ne veux pas, je ne dois pas la laisser faire. C’est mal connaître mon dévouement que de prononcer pareilles paroles, mais il faut dire que même en tant que meilleure amie, Hannah a eu trop peu de preuves de mon dévouement et plus d’exemples du contraire que d’autres personnes de moindre importance. Une injustice et une négligence que je paye aujourd’hui. Si l’on vient à dire que nous formons un beau couple, j’en rirais, je dirais que c’est bien vrai. Si nous nous rendons ensemble à une soirée, je dirais sans hésiter avec qui j’étais à Joanne, parce qu’elle n’a pas son mot à dire à ce sujet. Et si nous nous disputons à ce sujet, je serais seul à pendre le parti d’Hannah s’il le faut, parce que la petite blonde n’est plus la parfaite petite innocente qu’elle fut. Elle m’a jeté dans les bras d’Hannah, elle ne peut pas se plaindre que je veuille garder la comédienne à mes côtés alors qu’elle a conscience que je tiens si fort à elle. La jeune femme pense que je plierai, que je m’écraserai, mais non. A moins qu’elle sache, au contraire, que je ne le ferai pas et que cela blessera mon couple en profondeur. Dans le fond, il n’y a pas d’issue. Oui, elle passera à autre chose, même si je ne veux pas l’entendre et encore moins le concevoir. Oui, j’aurai envie d’écraser tous ceux qui l’approcheront et seront susceptibles de me remplacer dans son coeur et à son bras. Hannah assénant coups et blessures à mon ego est une chose difficile à supporter. Je ne me sens pas la volonté de tirer un trait sur elle, mais à vrai dire, elle ne me laisse aucun choix. Ca serait plus simple. Plus simple… Depuis quand cherche-t-elle la facilité? Encore une fois au sommet de mon égoïsme, je suis blessé de constater qu’elle a revanche bien l’intention de tirer un trait sur moi. Je ne sais pas si c’est une preuve que j’ai de la valeur pour elle, ou bien que je n’en ai plus. Je baisse le regard, blasé, dégoûté par toute cette situation, retenant les larmes de frustration d’un gosse pourri gâté. Je serre les dents, le coeur dans un étau, cherchant une porte de sortie qui soit à mon avantage. Mais il n’y en a qu’une seule, et je suis forcément perdant. “Bien.” je lâche finalement. Je me fais violence pour tourner les talons et m’en aller, sans un mot de plus, sans un au revoir ou un adieu, sans même un regard, ni un coup d’oeil par dessus l’épaule dans l’espoir narcissique de la voir me retenir et regretter. Je sais déjà qu’elle ne bougera pas, car tout ceci était son plan depuis le début, depuis qu’elle m’a donné rendez-vous. Hannah l’a fait pour être libre, alors elle l’est. Et je suppose que je le suis aussi.

CODE ☙ LOONYWALTZ
Revenir en haut Aller en bas
Anonymous
Invité
Invité
  

you can find me — Jannah  Empty
Message(#)you can find me — Jannah  EmptyLun 23 Mai - 17:00

Il fallait qu’il la laisse partir, il fallait qu’il la laisse partir ou alors elle ne se relèverait pas, Hannah en avait parfaitement conscience. Elle le savait et elle pouvait le sentir. Ça ne lui ressemblait pas de baisser les bras comme ça, d’abandonner, de faire ce qu’on attendait d’elle, elle vivait en général pour le contraire et pour rester dans l’esprit des gens, il fallait forcément se trouver là où personne ne vous attendait. Mais pas aujourd’hui. Pas quand son propre coeur était impliqué. Car Hannah n’aurait jamais pensé que le soir où son père lui avait présenté Jamie Keynes, qu’ils finiraient ici, sur ce pont, en train de regretter les bons jours où ils pouvaient faire semblant. Semblant d’être amis et de n’être que cela, dans le fond, il aurait fallu que jamais ils ne s’embrassent. Hannah pouvait sans doute blâmer Joanne pour cela mais elle préférait être réaliste, se disant que tôt ou tard, elle ou Jamie aurait fini par franchir le pas, ils s’en étaient rapprochés au cours des mois précédents, tous seuls et puis il avait fallu d’un seul incident, ridicule quand on y pensait, pour qu’ils passent à l’acte. Elle avait presque envie de lui demander de lui rendre ses nuits, de prétendre que rien ne s’était passé, mais elle ne pouvait pas. Elle était en train de lui faire mal pour une bonne raison, pour qu’il parte, pour qu’il ouvre les yeux et voie qu’elle n’en valait absolument pas la peine et qu’il ferait mieux de retourner auprès de sa belle. Parce qu’il y aurait d’autres disputes, d’autres larmes seraient versées et tout ça pour quoi ? Parce qu’ils étaient égoïstes ? Hannah ne voulait plus de cela. Sa rencontre avec Lawrence au musée lui avait ouvert les yeux, elle méritait mieux que cela, elle n’avait pas envie de partager l’homme qu’elle aimait et se contenter d’une partie de Jamie, s’ils devaient être ensembles, c’était complètement ou pas du tout. Hannah l’observa donc, prête à répliquer des vérités encore plus assassine, quitte à blesser Jamie un peu plus. La frustration était plus que visible sur le visage de Jamie, elle pouvait comprendre, la colère aussi qui passa dans son regard, elle l’acceptait. C’était complètement hypocrite, lui dire je t’aime, prononcer les mots qu’il attendait enfin, tout ça pour le bannir loin et les reprendre. Tout simplement. Le simple mot qu’il lâcha sonnait faux au possible et Hannah le regarda s’éloigner, elle-meme figée sur place. « Au revoir Jamie. » La brune retint sa respiration pendant dix bonnes secondes avant de laisser échapper ce qui ressemblait de loin comme de près à un sanglot, Jamie était suffisamment loin à présent, il ne reviendrait pas, c’était certain, alors il ne pouvait pas vraiment l’entendre et elle ne connaissait personne sur ce pont, il n’y avait personne pour la voir, personne pour la juger. Elle n’était rien qu’une brune avec des lunettes hors de prix et des larmes qui roulaient sur ses joues, absolument rien d’autre. Hannah ne savait pas ce qu’elle espérait, se sentir mieux ? Sentir qu’elle n’avait plus ce poids écrasant sur la poitrine ? Sans doute, peut-être, mais il n’y eut rien de cela, pas de grande révélation et elle se résigna, elle finit par essuyer ses larmes, seule et par s’allumer une autre cigarette. Elle croisa les bras contre le pont et observa le soleil qui continuait sa chute. La brune s’efforça de respirer et de mettre de l’ordre dans ses pensées. Déjà, elle ne reviendrait plus ici, cette partie de Brisbane, ce pont serait sans doute maudit à tout jamais et ensuite… La prochaine fois qu’elle verrait Jamie, elle se contenterait sûrement d’un hochement de tête poli et un compliment pour la future Miss Keynes. Parce qu’ils n’étaient plus amis, ils n’étaient plus rien et cela n’était jamais bon de retourner dans le passé, pas vrai ? Elle n’y trouverait plus rien de réconfortant, c’était certain.
Revenir en haut Aller en bas

Contenu sponsorisé
  

you can find me — Jannah  Empty
Message(#)you can find me — Jannah  Empty

Revenir en haut Aller en bas
 

you can find me — Jannah