Après son accident, Duncan avait été pendant une longue période mit sur la touche. Il venait régulièrement à l'hôpital pour faire des radios afin qu'on lui retire son plâtre chose qui avait été faite depuis un petit moment déjà. Depuis, il avait repris le travail, bien sûr, il n'avait pas le droit de forcer alors tant que sa rééducation ne serait pas complètement fini, il ne pouvait pas opérer, du moins pas d'opération supérieure à une heure. Du coup, il passait plus de temps en consultation ou aux urgences comme aujourd'hui. C'était beaucoup mieux que tourner en rond chez lui, ça ce n'était plus possible. De plus, depuis qu'il avait été au Mali faire de l'humanitaire, Duncan avait apprit un bon nombre de choses en plus de cardiologie et travailler aux urgences étaient un bon moyen de maintenir cette connaissance. Alors que les urgences étaient plutôt calmes, l'hôpital reçu un appel expliquant qu'un accident venait d'avoir lieu sur l'autoroute, une explosion sur une station service et que plusieurs ambulances étaient en chemin.
Duncan comme plusieurs autres médecins, enfila une blouse en préparant les boxes afin d'accueillir toutes les personnes accidentés. Très vite, tout s’enchaîna et plusieurs brancards franchir les portes des urgences. Alors que la plus part des médecins et internes s'activèrent, Duncan fit la répartition pour que se ne soit pas l'anarchie dans les urgences et finalement, il avait gardé tous ses bons réflexes pour traiter les situations d'urgences. Le Mali avait vraiment aidé à le rendre plus autonome et surtout il apprit à gérer n'importe quelle situation.
Un homme entra dans l'hôpital, à première vue c'était un pompier, du à son habit que Duncan ne connaissait que trop bien. Apparemment, il était blessé au bras, en s'approchant Duncan pu constaté une sale brûle sûrement dû à coté de l'explosion.
- Duncan Wilde, je vais m’occuper de vous, suivez-moi.
Il fit signe au pompier de le suivre, sur le chemin Duncan interpella une infirmière pour qu'elle lui apporte un kit brûlure, premier secours. Il prit un dossier médical à remplir et passa l'une des portes qui menait à un boxe. Dans cette pièce se trouvait un fauteuil d'auscultation et tout le matériel qu'il fallait pour gérer une urgences.
- Allez-y asseyez-vous. Qu'est ce qui s'est passé là-bas ?
Duncan fronça légèrement le visage. Bien sûr il parlait de l'accident. Si même les pompiers revenaient cabosser, ça devrait être vraiment sérieux. En l'écoutant, il inspecta la plaie, il en avait une autre légère au niveau du front, sinon ses constances étaient bonnes. Après avoir écoutait son coeur, il retira son stéthoscope en regardant le jeune pompier dans les yeux.
- Vous n'avez pas respirer de fumée sur les lieux ?
Lochlan s'était fait avoir, en beauté. Ils avaient été alerté pour un feu dans une station service sur le bord d'une autoroute. L'excitation avait vite fait son apparition, éloignant un peu la peur. Ce sentiment était celui que tous les pompiers adoraient ressentir lors d'une alerté : l'angoisse mêlée à l'envie, le stress qui monte, et l'excitation qui grandit en même temps. Le jeune Parsons adorait ça, et c'était ce qui faisait à ses yeux que le métier de pompier était celui qui lui correspondait le mieux. Il ne le changerait pour rien au monde, et ce, malgré tous les risques que son job comportait.
Mais aujourd'hui, il avait été trop loin. Il n'avait pas été assez sur ses gardes, et il en payait les frais. Un retour de flammes l'avait surpris, et par chance, il avait une bonne étoile sur lui : l'explosion l'avait propulsé en arrière, mais les flammes avaient seulement léché son avant-bras. Lochlan Parsons était chanceux. Combien de pompiers avaient perdu la vie à cause de ce phénomène pourtant bien connu, mais qui les prenait par moment au dépourvu ? Trop. Mais heureusement, il n'avait pas grossi les statistiques déjà tristement hauts. En quelques minutes, il était passé du statut de pompier à celle de victime. Ces collègues l'avaient extirpé, et avaient tout de suite éteint le feu. Pris en charge rapidement, il fut conduit par ses collègues directement à l'hôpital, un peu perdu.
En arrivant aux urgences, Lochlan ne put s'empêcher de sourire légèrement bien que la douleur se ressentait de plus en plus : peut-être serait-il pris en charge par Yasmine, infirmière ici, spécialisée dans les brûlures. Il arpenta les couloirs, regardant autour de lui si par hasard il la voyait, et un médecin arriva très rapidement vers lui. « Duncan Wilde, je vais m’occuper de vous, suivez-moi. ». Les urgences étaient bien occupées ; l'alerte avait été donné. Le pompier murmura un bonjour, et hocha la tête avant de le suivre docilement, sans rien ajouter.
Ils arrivèrent rapidement dans une pièce où le Dr Wilde (si il avait bien retenu son nom) lui proposa de s'asseoir.- « Allez-y asseyez-vous. Qu'est ce qui s'est passé là-bas ? » Tout en posant ses fesses sur le fauteuil, l'australien prit la parole, se laissant faire par le docteur pendant qu'il l'auscultait, regardait son cœur, ses blessures. « On a été appelé pour un feu dans une station service. L'incendie était bien maitrisé, les zones à risque étaient contrôlées, mais on s'est fait avoir par un retour de flamme.. » Plus il y repensait, plus il se disait qu'il était plus que chanceux. Il aurait pu y laisser plus qu'un petit bout de l'avant bras. « Je crois que je m'en sors pas mal. » fit-il avec un petit sourire.
Le médecin retira son stéthoscope de ses oreilles, et son regard se plongea dans le sien. « Vous n'avez pas respirer de fumée sur les lieux ? ». En entendant cette question, Lochlan mit quelques secondes avant de répondre. A dire vrai, il n'en avait aucune idée. Avant le retour de flammes, il était bien habillé, bien protégé dans sa tenue, mais dès que l'explosion eut lieu, Lochlan n'avait pas eu conscience de tout ce qui s'était passé ; il avait été un peu sonné, et ne savait pas quand il avait enlevé son masque. Haussant les épaules, il répondit alors. « Je ne crois pas.. J'étais protégé. » Il regarda le docteur, et fronça un peu les sourcils. « pourquoi ? Vous entendez quelque chose d'anormal ? » Il espérait sincèrement que ce ne soit pas le cas. A cet instant précis, Parsons n'avait qu'un rêve : retrouver son lit, et dormir tranquillement, et non pas se retrouver hospitalisé, sous oxygène ou sous perfusion.. < /blockquote>
Duncan fronça les yeux, cet incendie ressemblait bien à une explosion et ça avait fait bien des dégâts. Les urgences étaient bondés et malgré que la porte soit fermé, Duncan entendait le raffut des brancards qui s'entasser. Forcément, il y avait d'autres cas bien pire que le jeune homme face à lui mais Duncan était en mi-temps et il n'avait pas envie de se faire recaler pour cause qu'il ne pouvait pas rester plus d'une heure dans une salle d'opération alors il gérait les cas non urgent histoire de libéré le plus vite possible les boxes. Il acquiesça lorsque Lochlan lui fit part de l'état des lieux et il regarda la brûlure de plus près.
- Vous êtes brûlé au troisième degrés. Mais vous avez sûrement de la chance d'être tombé sur moi. Durant mon internat j'avais la cote avec le titulaire en chirurgie plastique, j'aurai presque pu choisir cette voie si j'avais aimé la facilité. Tout ça pour dire que je vais faire en sorte que vous n'ayez pas trop mal et que vous n'en gardiez pas trop de séquelle.
Duncan commença à sortir tout son matériel, de quoi désinfecter, un champ opératoire, de quoi ôter les peaux mortes mais aussi une seringue pour lui administrer un sédatif car les brûlures c'étaient tout sauf agréable. Il ne serait pas entièrement sous sédatif mais il ne devrait pas trop sentir la brûlure sur son avant bras. Pour ce qui était de la fumée, c'était à priori presque rien et pourtant les résidus de cendre pouvait rapidement obstruer l'organisme.
- Non rien d'anormal. Votre rythme cardiaque est un peu élevé mais c'est normal. Les résidus de cendre peuvent parfois entraient dans la gorge et la respiration devient vite difficile mais si vous étiez protéger alors il n'y aucun problème. Vous ne m'avez pas donner votre nom, que je puisse l'inscrire sur le dossier avant de commencer à vous soignez. Je vais d'abord anesthésier votre plaie, le temps que ça fasse effet, je vais recoudre votre plaie sur le front. C'est presque rien deux à trois points maximum.
Son regard était sérieux, il avait même froncer les sourcils en attrapant son dossier médical afin d'y mettre les informations que lui donnerait le jeune homme. Nom, prénom, age, taille, poids, antécédents… Les informations de bases pour que Lochlan soit admis comme patient. Toute la paperasse était épuisante mais elle était nécessaire. Parfois, les médecins mettaient plus de temps à enregistrer un nouveau patient dans le système cas le soigner et ça changer radicalement Duncan et des habitudes qu'il avait prit en Afrique. Les dossiers étaient brefs là-bas, ils allaient à l'essentiel et non au détail.
C'est fou comme l'adrénaline pouvait masquer les symptômes. Jusqu'à présent Lochlan n'avait pas vraiment senti sa brûlure. Il avait bien vu cette flamme se rapprocher dangereusement de lui. Il avait bien senti la température monter. Mais pris par le stress, piqué par l'adrénaline, il n'avait pas senti à quel point une brûlure pouvait faire mal. Il s'en rendait compte seulement maintenant, petit à petit. Maintenant que le stress diminuait, que son taux d'adrénaline descendait, il sentait de plus en plus sa peau brûlée. Et c'était loin d'être agréable.
Le docteur ne tarda pas à lui parler justement de cette brûlure ; brûlé au troisième degré. C'était moche. Mais dans un sens, il n'allait pas de plaindre ; c'était l'occasion de revoir Yasmine. Peut-être accepterait-elle de lui faire ses pansements.. Si elle ne lui en voulait plus trop pour sa longue fuite... Il fut un peu soulagé lorsqu'il entendit le médecin parler du bienfait de son internat. Si il pouvait, en plus, ne pas avoir trop de cicatrices, ce serait parfait. « Allez y, j'ai confiance.. Par contre, je suis un peu douillet ! » fit-il avec un tout petit sourire. Enfin là, ce n'était pas vraiment être douillet ; la douleur se faisait de plus en plus sentir. « en fait, je commence vraiment à sentir la brûlure.. Ca chauffe, ça me gratte, et c'est assez bizarre comme sensation. Ca fait surtout de plus en plus mal...»
Il observa le médecin sortir tout son matériel. A force de faire des stages par-ci, par-là, de prévenir les plans d'urgence, le pompier pouvait presque donner le nom de chaque chose que le Dr Wilde sortait. Ils se mirent à parler fumée, et Lochlan s'inquiéta un petit peu. Etre brûlé était une chose, être en plus de ça empoisonné en était une autre. Heureusement, il fut là aussi bien rassurée : visiblement, il n'avait aucune séquelle de ce côté-là.
En entendant sa réponse, il soupira un petit coup. « Allez y, je suis prêt. » Il posa sa tête correctement, et ferma les yeux : Lochlan détestait les piqûres. Il se forçait à donner son sang dès qu'il le pouvait, histoire de pouvoir sauver des vies, mais ce n'était pas sans compter sur son stress permanent. Les aiguilles l'effrayaient. Quand il avait justement un rendez-vous pour un don du sang, il n'en dormait jamais la nuit qui le précédait. Il avait bien trop peur de rêver de grosse aiguille.. Pendant qu'il avait les yeux clos, il tenta de se changer les idées. Il ouvrit la bouche pour dire tout ce que le médecin voulait savoir. « Je m'appelle Parsons, Lochlan Parsons. Je pense que je suis déjà connu ici, j'ai grandit dans cette ville. J'ai du venir plusieurs fois dans cet hôpital..» Il souffla un petit coup, tentant de compter le nombre de fois où il avait atterrit ici quand il était gamin. Il resta comme ça quelques secondes, et fut surpris de ne rien sentir bouger autour de lui. Le pompier rouvrit les yeux et observa, un peu perdu, le médecin. L'avait-il piqué ? Ou n'avait-il rien fait durant tout ce temps ? Surpris, le jeune homme demanda alors. « Vous avez déjà piqué là ?!? »
Le fait que Lochlan lui confit être douillé, cela fit rire légèrement Duncan. Ce n'était pas pour se moquer mais c'était assez ironique pour un pompier mais c'était exactement comme pour lui qui était un peu maladroit dans la vie de tous les jours alors qu'au bloc jamais rien ne tomber par terre. Comme quoi entre son métier et sa vie personnelle il y avait toute une frontière. Si Duncan avait su que Lochlan connaissait une infirmière il l'aurait fait appelé pour qu'elle s'occupe de lui mais n'ayant pas connaissance de cette information il pratiquerait la plus part des soins, mais quelque part c'était une bonne chose puisqu'ils étaient beaucoup plus proches que ce qu'ils pouvaient imaginer.
- Oui la brûlure va vous faire passé par plusieurs étapes de douleur plus ou moins intense mais je vais faire mon maximum pour que se soit moins intense.
Lorsque Lochlan posa sa tête en arrière en fermant les yeux, Duncan se mit au boulot maintenant qu'il avait tout son matériel de prêt. Il commença par la plaie au niveau de sa tête puisque son bras n'était pas encore totalement anesthésier. Il fit une toute petite piqûre pour que le jeune homme ne sente pas l'aiguille passait à plusieurs reprises dans la peau puis il commença à faire les points. Seulement quatre, se fut assez rapide. Il posa un pansement en fronçant légèrement les yeux lorsqu'il lui répondit. Ce nom de famille, il le connaissait très bien puisque c'était le sien mais Lochlan n'avait pas l'âge de son soi disant frère qui était son aîné même de quelques mois. Il y avait peut-être d'autres personnes forcément son père avait sans doute une famille mais que Duncan n'avait jamais connu ou alors c'était juste un hasard et il se faisait des idées, c'était une chose qui lui arrivait régulièrement. Cette envie d'avoir à la fois une famille et d'un autre coté, ne jamais la rencontrer le bouffer depuis des années.
- J'ai fini avec votre arcade. Je vais m'occuper de votre bras mais logiquement vous ne devriez pas sentir grand-chose. Je vous avais dit, je suis doué pour les points de suture.
Un fin sourire se dessina sur les lèvres de Duncan alors qu'il s'apprêtait à s'occuper de sa brûlure. Il hésitait à poser une question qui forcément monterait un peu la pression, peut-être plus pour lui mais il fallait qu'il pose la question au risque de ne penser cas ça toute la journée. Alors qu'il aspergeait la brûlure d'eau stérilisé pour décoller les peaux mortes son regard se posa ensuite sur Lochlan.
- Parsons comme William Parsons ? Vous n'êtes pas obliger de répondre…
Duncan se mit ensuite au travail, c'était beaucoup plus subtile que quelques points de sutures et à l'aide d'une pince il retira toutes les peaux mortes qui pourraient par la suite empêcher la peau de se régénérait. Il lui faudrait ensuite un bandage avec un produit spéciale qui devrait être changé deux à trois fois par jour au départ.
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