Nous avons décidé de nous posé pendant quelques semaine ici, à Manaus, la capitale de la région de l'Amazonie dans ce pays merveilleux qu'est le Brésil. Nous avons pas mal visiter ces derniers trois jours, et aujourd'hui chacun est parti de son côté. Après une prise de tête à trois la veille nous avons décidé que passer quelques jours seul ne pourraient que nous être bénéfique à tous les trois. Et c'est pour ça que je me balade, présentement, sur un chemin qui mène vers l'Amazone. Peut-être pourrais-je faire mon touriste et m'offrir une navigation sur le fleuve ? Mais, alors que j'étais entrain de me poser sérieusement la question, je remarque qu'une partie adjacente au chemin sur lequel je me balade présentement est fermé. De gros panneaux indique une interdiction d'y pénétré.
Et que fais-je ? Je passe habilement la clôture et m'engage sur ce morceau du chemin. Ma curiosité me tuera un jour je pense. Mais si je dois mourir aujourd'hui, alors c'est que la vie en a décidé ainsi. Je suis ici pour découvrir toute la vie Brésilienne, et pas rester sur les chemins touristiques. Ainsi donc je marche, dix, vingt, trente minutes sans voir une seule personne. Le chemin est de plus en plus pierreux, plus détruit par de gros pneus. J'ai du mal à tenir sur mes jambes, je dois dire, mais j'avance encore et toujours jusqu'à entendre les bruits des machines.
Tout d'abord des petits bruits, puis des craquements et le bruit d'arbres déracinés. Je continue de marcher et je les vois. Ces gens détruisent l’Amazonie. Et ce pour quoi ? Pour que les autres riche peuvent vivre en abondance. Ça m'a toujours révolté, même lorsque j'habitais encore à Munich ou a Paris. Mais voir ça de mes propres yeux, je dois dire que c'est totalement autre chose. Je continue de m'avancer puis m'accroupie derrière un buisson pour mieux les observer.
Et c'est là que je les entends. Ces voix des gens qui hurle leur mécontentement. Ils s'avancent vers les travailleurs en portant de grosses chaînes. J'observe un peu le cortège puis, sans réfléchir, sort de ma cachette et les rejoint, marchant avec eux comme si c'était la chose la plus naturelle qui soit. Je me retrouve à côté d'une jeune femme. Elle est jolie, je dois dire. Mais là n'est pas la questions «Qu'est-ce qui se passe ici ? » demandais-je, sentant l'adrénaline se propager dans mes veines.
Jameson Winters
la louve raffinée
ÂGE : quarante-six ans. SURNOM : Jaimie, Jam'. Maître Winters au boulot. Au lit, aussi. STATUT : Célibataire. Succombe parfois aux plaisirs sans lendemain. MÉTIER : Avocate associée chez Ashburn Rose. Militante écologiste et condition animale. LOGEMENT : #102 Logan City, une immense villa bien trop vide. POSTS : 6455 POINTS : 0
TW IN RP : par mp si besoin ♡ ORIENTATION : J'aime tout le monde. PETIT PLUS : Irlandaise & Amérindienne du Canada, j'ai un petit accent. Je me ressource dans la nature. Combattre les injustices me fait vibrer. Je suis aussi à l'aise dans les bas fonds de Dublin que dans les soirées guindées de l'élite australienne. Vegan depuis mes 15 ans, je milite pour préserver la nature. Légalement, de nos jours. Du moins j'essaie. J'ai adopté une chienne/louve que j'aime comme ma fille. Je n'ai jamais perdu un procès. Certains me décriraient comme une féministe autoritaire et mal baisée. Ceux là sont toujours perturbés lorsqu'ils rencontrent une femme qui se comporte comme eux.DISPONIBILITÉ RP : Je suis disponible pour RP CODE COULEUR : #336699 RPs EN COURS : Christmasbin [7] ↟
PHOENIX — I want to heal, I want to feel like I'm close to something real, I want to find something I've wanted all along: somewhere I belong. Nous avions à peine vingt ans et nous rêvions juste de liberté.
ROBIN — Her eyes look sharp and steady into the empty parts of me. Still my heart is heavy with the scars of some past belief.
LAOISE — We've been gone for such a long time that I'm almost afraid to go home. A long road is a long, dragged-out imagination where things can go wrong, but we keep rolling on.
GABRIEL — I'll keep your heart safe in the palms of my hands until it can beat on its own again.
KYTE — Old growth holds hope, let the brambles scrape your skin; scars are story books, blood will wash away our sins.
ONLY WHEN THE LAST TREE IS CUT DOWN, MANKIND WILL KNOW YOU CANNOT EAT MONEY Martin & Jameson - Amazonie, 2012
« Allez quoi Jaimie, où est passé la gamine vengeresse que je connaissais ? Merde, ne me dis pas que tu préfères passer la journée dans cette piaule de luxe plutôt que d’aller sauver le monde. En plus, c’est une manifestation pacifiste ! » Une manifestation pacifiste, mon cul oui. Je savais que je m’embarquais dans un merdier pas possible, mais Kyte avait prononcé les mots magiques. C’était pas fair-play : il me connaissait trop bien. Je ne l’avais pas vu depuis une dizaine d’années, lors de ma dernière véritable action militante, mais il savait toujours sur quelles cordes appuyer pour me faire foncer. Je revoyais encore son sourire carnassier et l’éclat inquiétant de son regard d’acier lorsque j’ai accepté. Qu’aurais-je pu faire d’autre ? J’avais la haine. La haine contre un système corrompu qui ne profitait qu’à quelques riches enfoirés tandis que l’environnement, la biodiversité et les populations en faisaient les frais. Et plus particulièrement la haine contre le président d’Agropecuaria Santa Maravilha et son trou du cul d’avocat avec lesquels j’étais rentrée en frontal au tribunal. Leur attitude suffisante face aux faits qui les incriminaient me rendait folle. J’avais donné tout ce que j’avais pour les faire tomber, mais j’étais pas sereine. Nous étions au brésil, et l’accusé était tellement puissant que je m’attendais presque à ce qu’un pot de vin bien placé efface tous ses crimes. Quelle plaie. Et j’avais deux jours à poireauter en attendant le verdict du jury. Deux jours à tourner comme une louve dans une cage. Du moins c’est ce que je pensais avant que Kyte ne débarque dans ma suite en début de soirée, avec d’autres plans pour moi. Il vivait dans la région depuis quelques mois et s’était rendu au tribunal après avoir vu mon nom dans la presse locale. Après quoi il m’avait suivie jusqu’à l’hôtel et avait attendu que personne ne le voit pour s’introduire dans mon petit salon en utilisant la fenêtre, me procurant au passage la peur de ma vie. Il clashait vraiment avec le décor, avec ses cheveux frisés humides de sueur, ses fringues ébréchées et ses pompes de randonnée couvertes de boue. Ça m’avait fait sourire. Il m’a filé des faux papiers, pour sauver ma réputation en cas d’arrestation (le bougre avait tout prévu), envoyant valser mes dernières réticences. J’ai commandé à bouffer et l’ai envoyé sous la douche, qu’il ne dégueulasse pas les draps. Au final, il avait l’air encore plus étrange dans le peignoir cotonneux que fournissait l’hôtel. Après quelques fous rires, on s’est couchés relativement tôt, conscients que la journée qui nous attendait allait être longue.
Au petit matin, nous étions sur le chantier avant l’arrivée des machines. J’étais nerveuse. J’avais pas vraiment été sur le terrain depuis des années et je savais que le contexte était particulièrement tendu en Amérique du sud. Peu à peu, les autres activistes sont arrivés et je me suis détendue. La plupart étaient des gens du coin, mais il y avait aussi des étrangers comme moi, venus apporter leur soutien aux populations locales. On a installé des chaînes sur le chemin quelques mètres avant la forêt, monté un stand de distribution d’eau et de nourriture, puis positionné nos bannières (des draps de literies où nos messages de protestations étaient inscrits à la peinture). Au petit matin, les ouvriers sont arrivés. D’abord, ils ont essayé de nous dégager, mais ils n’étaient pas assez nombreux. Après quelques heures de flottement, je crois que la chaleur a commencé à taper sur la tête de leur responsable parce qu’il leur a ordonné de foncer dans le tas. Forcément, quand les machines se sont avancée vers nous, on a du s’écarter pour les laisser passer. J’avais l’impression que les traces gigantesques qu’ils laissaient dans le sol lacéraient mon cœur. Pas question d’abandonner. Le point levé, on a les a suivi jusqu’à la lisière de la forêt qu’ils comptaient détruire. Dans la pagaille, j’ai perdu Kyte de vue et me suis retrouvée en milieu de peloton, à côté d’un jeune homme à la gueule d’ange et aux traits trop européens pour qu’il soit du coin. Une impression confirmée lorsqu’il me demanda en anglais ce qu’il se passait.
- Ces enfoirés se sont réveillés en se disant qu’ils allaient exploiter une parcelle protégée de la forêt de façon totalement illégale, et le gouvernement ne fait rien pour les arrêter.
Tout en avançant, je me suis penchée par-dessous ma casquette pour observer son visage et j’ai désigné l’immensité verte qui s’étendait devant nous.
- Tu vois les arbres qui s’étendent entre les roches et la rivière ? Ils sont occupés par une colonie de paresseux. Ces animaux sont incapables de réguler seuls leur température corporelle et dépendent totalement de leur habitat pour survivre. Couper leur forêt, c’est les condamner à mort. Alors on manifeste.
On était une bonne centaine à marcher à côté des gigantesques machines. L’avant de la troupe les dépassait légèrement et je n’avais aucun doute quant au fait qu’ils atteindraient les arbres avant les ouvriers. Là, on avait prévu de s’installer contre les troncs et de leur bloquer le passage. Simple. Pacifiste.
- Et toi, comment tu t’es retrouvé là ?
Mon nouveau compagnon attisait un peu ma curiosité. Cette manifestation n’était pas le genre d’endroit où on atterrit par hasard, surtout quand on n’est clairement pas de la région !
The river's a hymnal and the leaves are applause. Trees sing in whispers with the wind pulling their arms. Hold still and listen, your hand on my heart. If you need them these beacons will lead you back to the start.
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Dernière édition par Jameson Winters le Dim 17 Avr 2016 - 15:21, édité 2 fois
Ces gens qui marchent là, entre les grosses machines, sont clairement des militants. Green Peace ? WWF ? Je ne saurais le dire. Je sais juste qu'ils ne sont pas content vu comment ils crient. Les premiers s'en foutent totalement des machines bruyantes. Ils marchent devant sans se presser. A vu d’œil, je pense qu'ils sont une centaine sinon plus. Je regarde autour de moi, me tourne, marche à reculons et ne vois même pas la fin du peloton. Alors, me retournant à nouveau, je regarde vers la jeune femme qui se trouve à côté de moi et lui demande clairement ce qui se passe. Sans hésiter, elle me répond, me disant que ces gens, ces travailleurs, sont là dans l'illégalité et qu'ils veulent raser les arbres. Elle s'empresse de m'expliquer que ces arbres abritent des paresseux qui sont incapable de réguler seuls leur température corporelle. En gros, couper ces arbres c'est leur assurer une mort bien prématurée.
J'arque un sourcil et me dresse un peu pour regarder par dessus les épaules de celui qui se trouve devant moi. « Sérieux ? Mais … pourquoi ils font ça ?» naïf ? Moi ? A peine. Bref. Je regarde la jeune femme et hausse les épaules «J'aime l'aventure » expliquais-je avec un demi sourire « J'ai vu un panneau 'passage interdit' et … tu sais je suis comme un enfant, quand on m'interdit de faire un truc je le fais» je rigole doucement.
Mais je perds un peu mon sourire quand je vois les premiers gens commencer à courir. «Et heum … vous … enfin on va faire quoi exactement ? Je veux dire ... » je commence un peu à stresser, encore d'avantage lorsque les travailleurs commence à s'approcher de nous avec leur outils « Les chaînes là … c'est pour nous ? Pour nous accrocher aux arbres ?» demandais-je en désignant la chaîne que porte la jeune femme, avant de lever mon regard sur elle « Au fait, moi c'est Martin » reprenais-je avec un sourire «Je … je peux te suivre ? » il est temps encore pour moi de partir. Ma conscience me dit de dégager de là, mais mon cœur me hurle de rester tant j'ai envie de connaître la suite.
Jameson Winters
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ÂGE : quarante-six ans. SURNOM : Jaimie, Jam'. Maître Winters au boulot. Au lit, aussi. STATUT : Célibataire. Succombe parfois aux plaisirs sans lendemain. MÉTIER : Avocate associée chez Ashburn Rose. Militante écologiste et condition animale. LOGEMENT : #102 Logan City, une immense villa bien trop vide. POSTS : 6455 POINTS : 0
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PHOENIX — I want to heal, I want to feel like I'm close to something real, I want to find something I've wanted all along: somewhere I belong. Nous avions à peine vingt ans et nous rêvions juste de liberté.
ROBIN — Her eyes look sharp and steady into the empty parts of me. Still my heart is heavy with the scars of some past belief.
LAOISE — We've been gone for such a long time that I'm almost afraid to go home. A long road is a long, dragged-out imagination where things can go wrong, but we keep rolling on.
GABRIEL — I'll keep your heart safe in the palms of my hands until it can beat on its own again.
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ONLY WHEN THE LAST TREE IS CUT DOWN, MANKIND WILL KNOW YOU CANNOT EAT MONEY Martin & Jameson - Amazonie, 2012
J’ai haussé les sourcils devant l’étonnement de mon nouveau compagnon. Un instant, je lui enviai son innocence. Malheureusement, la cupidité des gens ne me surprenait plus. Après tout, mon paternel avait fait le même coup au Canada, envoyant des centaines d’ouvriers détruire et piller un parc naturel. Mais là-bas, les lois étaient plus souvent respectées, et il avait payé de ses crimes en taule.
- L’argent, j’ai répondu avec un haussement d’épaules.
Je n’ai pas pu rester morose plus longtemps, car tête d’ange avait une bonne humeur communicative. J’ai laissé échapper un rire amusé quand il m’a confié aimer l’aventure pour expliquer son arrivée ici. Cette explication me plaisait. Puis sa bouille s’est assombrie quand le cortège s’est mis à accélérer. J’ai resserré les mains autour de la lourde chaîne que je transportais. J’avais bien conscience que Martin me bombardait de questions, mais toute mon attention était désormais concentrée sur l’avant-garde de notre manifestation, où un activiste Brésilien et un représentant des ouvriers semblaient à deux doigts d'en venir aux mains.
- Enchantée Martin, lui répondis-je avec un bref sourire quand ils s'écartèrent enfin. Moi c’est Tara. (Du moins c’était le nom que Kyte avait choisi pour mes faux papiers). Bien sûr que tu peux me suivre, et pour répondre à ta question, les chaînes serviront à…
Je n’eus pas le temps de terminer ma phrase qu’un grand bruit retentit alors que les scies automatiques se mettaient en marche. Il y eu des cris de protestation parmi les manifestants, mais tous s’arrêtèrent net, apeurés par les gigantesques lames qui s’enfonçait dans la chaire des arbres. Tous, sauf Kyte et le type qui avait gueulé sur l’ouvrier en charge du sentier. Accompagnés d'une autochtone, ils s’élançaient droit vers elles. Merde. Mon sang ne fit qu’un tour, et un calme profond m'envahit. Je connaissais cette sensation qui prenait toujours le contrôle de mon corps dans des moments pareil. Je n'étais plus que réflexes. Un vaisseau qui devait accomplir une tâche, coûte que coûte. J’ai jeté un coup d’œil à Martin à mes côtés. Il avait l’air choqué, nerveux, mais je n’ai pas vu de peur dans son regard.
- Tu dis que tu aimes l’aventure ? Dans ce cas viens avec moi !
J’ai pas attendu sa réponse pour lui coller l’autre morceau de ma chaîne sur l’épaule et lui prendre la main pour fendre la foule en direction de Kyte. Le souffle court, je me suis collée contre le tronc d’un immense arbre, Kyte à ma droite et mon nouveau compagnon à ma gauche.
- C’est quoi le plan Kyte ?, j’ai gueulé pour qu’il m’entende par-dessus le bruit des machines. - On bouge pas tant qu’ils ont pas arrêté le carnage. - Et s’ils n’arrêtent pas ?
Il s’est tourné vers moi, avec ce sourire à la con et cette lueur de folie dans le regard, et avec un clin d’œil, il m’a répondu : « Content de t’avoir connue gamine. » Le con. J’aurais pu lui lacérer la tronche. Au lieu de quoi j’ai attrapé sa main et j’y ai enfoncé mes ongles. J’avais toujours pas lâché celle de Martin de l’autre côté, et j’espérais ne pas être en train de l’envoyer à l’abattoir. Je n’étais pas sûre que les ouvriers en aient quelque chose à cirer de notre vie. Mais si les autres manifestants se bougeaient pour nous rejoindre, nous aurions plus de chance. Nous devions nous enchaîner par petits groupes autour des arbres, c’était ça le plan. Ainsi on bloquait les premiers troncs et tout leur chantier. Le but étant de laisser assez de temps aux médias sous couverture pour filmer la situation et tenter d’attirer l’attention des associations et commissions internationales sur les crimes perpétrés par cette entreprise. Seulement, maintenant que les activistes se retrouvaient face aux lames, certains hésitaient.
- Ils ne vont pas continuer si on s’en tient au plan, j'ai crié d'une voix forte en leur faisant de grands signes. Ne les laissez pas gagner, leurs machines ne peuvent rien face à vos convictions ! Et s'ils veulent prendre cette forêt, il faudra nous passer sur le corps !
Mais je sentais bien que mes paroles n’avaient pas l’impact escompté. Putain de merde. C’était plus facile de manifester dans un pays quand on connait la langue natale. Tentant le tout, je me suis tournée vers Martin. Il était un peu pâlichon mais tenait noblement sa position à mes côtés.
- Tu ne parlerais pas Brésilien à tout hasard ? Parce que ça nous serait franchement utile…
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Dernière édition par Jameson Winters le Dim 17 Avr 2016 - 15:21, édité 1 fois
L'aventure. L'envie de découverte. Ne pas envie d'être considérer comme un touriste lambda. Voilà ce que pour quoi j'aspire et pourquoi je vie en ce moment même. Et c'est ce qui m'a poussé à venir me perdre dans ce côté de la route. Et voilà que je me retrouve à, en pleine manifestation. Bonne chose ? Mauvaise chose ? Je ne saurais le dit. Et ça m'est bien égal sur le coup je dois dire. Je me suis approché du groupe et j'ai commencé à m'entretenir avec une jeune femme (très belle au passage).
Elle m'explique pourquoi ils sont ici et le but de leur manifestation ici. Je comprends mieux. Même si je ne fais pas parti du mouvement, je me sens directement révolté qu'ils font tout ça dans l'illégalité. Et la seule raison pour laquelle ils font ça c'est l'argent. « Ce n'est pas une assez bonne raison ...» disais-je entre mes dents serrer. Je fini par me présenter et j'apprends que j'ai affaire à une certaine Tara. Elle commence à m'expliquer ce qu'on doit faire avec les chaînes, mais elle est coupé par le gros bruit des scies automatiques. Le groupe se fige. Sauf deux hommes qui s'élancent vers les arbres.
Tara, elle, me regarde encore quelques instants puis me dit que si j'aime tellement l'aventure je devrais aimer la suite. Sans attendre une réponse de ma part, elle m'attrape la main et s'élance avec moi vers les arbres. Là elle me met en place à côté d'elle je l'entends communiqué avec le mec à côté d'elle. Il dit qu'on ne va peut-être pas survivre ? Putain. Je grimace mais tien bon, alors que Tara essaie de motiver les troupes. Je regarde le groupe, puis à nouveau la jeune femme qui me demande si je ne parlerais pas Brésilien. Je secoue la tête «Je sais dire 'bonjour' 'ça va' et 'au revoir' … et 'va te faire foutre' aussi » répondais-je en rigolant doucement. Je lance de nombreux coup d’œil vers la gauche, voyant les scies venir de plus en près de nous. «Bon putain ...» je me redresse et regarde vers le groupe de militant que n'a pas toujours pas bouger « Allez là ! Vos convictions vous sont donc tellement égal que vous rester figer là ? Vous pouvez planter racine plus tard mais d'abord faut nous aider à sauver ces arbres là ! Y a d'autre paresseux aussi attendent votre aide !! » je ne sais absolument pas si ce que je dis est correct, je me sentirais presque mal de parler comme ça, mais je suis quelqu'un de très spontané.
Du coin de l’œil je vois qu'un groupe de travailleurs s'approche de plus en plus de nous et ils n'ont vraiment pas l'air commode « J'ai fais deux ans de karaté, tu crois que ça peux servir ?» demandais-je avec un sourire en coin.
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Martin ne savait baragouiner que quelques mots. Merde ! J’ai pincé les lèvres, mais laissé échapper un petit rire nerveux alors qu’il ajoutait « va te faire foutre » à la liste de son vocabulaire. Sait-on jamais, ça pouvait toujours servir. A son tour, il s’est redressé et a tenté de motiver le reste des troupes de sa voix forte. Je l’ai observé, un petit sourire aux lèvres. Je ne savais pas s’il en avait conscience, mais il était plutôt bon. C’était pas donné à tout le monde de savoir trouver les mots, des mots à la fois justes et sincères, pour réveiller le militantisme d’un groupe terrorisé. Quel dommage que personne n’arrive à le comprendre. J’allais le féliciter, mais j’ai remarqué que l’autre femme accrochée à nos côtés l’observait avec attention. Elle attendit qu’il ait terminé puis s’est tournée vers les militants et a crié quelque chose en brésilien. Je ne parlais pas la langue, mais j’étais prête à parier qu’elle venait plus ou moins de traduire ce que Martin et moi nous étions donnés tant de mal à gueuler. Le résultat a été quasiment immédiat. Le groupe est sorti de sa torpeur et d’autres voix fortes lui ont répondu. Je n’ai pas eu le temps de m’en réjouir que Martin attirait déjà mon attention sur un autre problème. J’ai suivi son regard pour voir une vingtaine de travailleurs s’approcher de nous.
- Ce genre de trucs, ça pourra toujours te servir, répondis-je avec un sourire. Mais rassures toi, je ne pense pas que ça devienne nécessaire. Du moins pas tout de suite.
J’ai levé le menton pour désigner le groupe de militants qui couraient à nouveau vers nous. Leurs voix forte couvraient à peine le bruit des scies qui n’étaient plus qu’à quelques mètres de nos visages. J’ai senti Kyte bander ses muscles à mes côtés. Lui aussi avait repéré les ouvriers et se préparer à se défendre si jamais on cherchait à l’arracher à ce tronc d’arbre. Heureusement, les activistes nous ont rejoints avant eux. En moins d’une minute, de nouveaux compagnons s’étaient plaqués à notre tronc, tandis qu’une adolescente d’une quinzaine d’années verrouillait la chaîne qu’elle venait de passer autour de nos corps. Puis elle courut vers l’arbre suivant où elle répéta la même chorégraphie, encore et encore, jusqu’à ce que toute l’entrée de la forêt soit occupée par les militants. Un type a lancé un ordre, et les scies ont arrêté de tourner. Quant aux travailleurs, sont restés plantés à quelques dizaines de mètres, hébétés et exaspérés. Un sourire radieux sur les lèvres, je me suis tournée vers Martin pour voir comment il tenait le coup.
- On a gagné la première manche !
J’ai libéré les mains de mes deux compagnons, presque euphorique. Putain, j’avais mal aux doigts. J’espérais ne pas leurs avoir disloqué un os. Les machines gisaient face à nous, immobiles. Les ouvriers parlaient entre eux, pas certains de la conduite à suivre. C’était toujours la même rengaine, je ne savais même pas s’ils en étaient conscients. J’ai échangé un regard entendu avec Kyte et sentit mon corps se relaxer.
- Et maintenant vient l’attente, expliquai-je à Martin. Ils ne sont pas assez nombreux pour nous déloger alors ils vont probablement contacter les autorités. Mais vu le terrain, ils n’arriveront pas avant un moment.
L’attente, certes, mais je savais qu’il y avait peu de chances pour qu’on reste tranquillement sous nos arbres à nous tourner les pouces. J’ai hésité une seconde, puis je me suis dit qu’il valait mieux que le gamin soit préparé, au cas où.
- T’as déjà vu des vidéos de protestation contre des corridas ? Il est possible que ce genre de trucs se produise cet après-midi. Ces types (j’ai désigné les ouvriers d’un signe de tête) sont probablement payés à la quantité de bois qu’ils ramènent. Ils ne roulent pas sur l’or et en ont besoin pour nourrir leurs familles. Nos paresseux, la forêt, ils n’en ont rien à branler. Et nous, on est juste une épine dans leur pied. Alors sois pas surpris si d’ici une heure, les choses dégénèrent un peu.
J’avais dit ces derniers mots entre mes dents. Ces mecs ne nous blesseraient pas – du moins pas vraiment, ce n’étaient pas des criminels. Mais ils n’hésiteraient pas à nous brutaliser et nous humilier. Les hommes se prendraient quelques coups. Quant aux femmes, elles seraient comme à chaque fois la cible de dégradations sexistes. Je n’avais jamais compris pourquoi ils nous traitaient différemment. Je préférais largement me prendre un pain dans la gueule que me faire arracher mon tee-shirt. Mais c’était peut-être justement pour ça qu’ils utilisaient ces méthodes… J'ai secoué la tête avec un soupir. Je gèrerais ce problème quand il se présenterai. Pour l'instant, nous avions un moment de répit.
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A peine ais-je fini de parler que la femme à côté de Tara se met à hurler en Brésilien. Sans doute traduit-elle ce que je viens de dire ? Je n'en sais rien. Dans tout les cas, ses mots font effet car le reste du groupe des militant s'avance finalement vers nous. Mais, alors que j'allais me réjouir, j’aperçois une groupe d'une vingtaine de travailleur qui se dirigent vers nous et demande à James on si mes deux ans de karaté pourraient éventuellement aider. Elle me répond avec un demi sourire que normalement non, ça ne devrait pas aller aussi loin, mais ne sait-on jamais. Voilà qui est rassurant. De l'autre œil je remarque les scies qui avancent de plus en plus, jusqu'à ce qu'une jeune fille nous enchaîne officiellement à l'arbre. Elle en fait de même avec les autre et finalement toute la lisière est occupé par les activistes. Un des travailleurs hurle l'ordre pour arrêter les scies et je laisse échapper un lourd soupire.
Tara me regarde, réjouit et me dit que nous avons gagné la première manche. Je réponds à son sourire «Et maintenant ? » demandais-je. L'attente, d'après la jeune femme. Les travailleurs ne sont pas assez nombreux donc appellerons les autorités qui ne viendront sans doute pas avant un bon bout de temps. J'hoche la tête «OK, parfait » puis je lâche sa main et me redresse un peu.
Mais au final, Tara casse mon soulagement, disant que les travailleur n'ont pas beaucoup d'argents et qu'ils sont payé par quantité de bois qu'ils ramènent. Nous, nous sommes seulement une épine dans leur pieds donc d'ici une heure ça risque de dégénérer. «ça nous laisse le temps de faire un peu connaissance, donc »
je ne peux en dire d'avantage que j'entends un mec pester en brésilien et partir vers le camion d'où il sort une scie manuelle. « Qu'est-ce que ...» je me redresse en le voyant se diriger vers l'arbre à côté du notre. «Attends non …. STOP ! » hurlais-je en le voyant mettre la machine en route. Je vois nos activistes voisins se recroqueviller et se serrer l'un contre l'autre alors que l'homme commence à abaisser la scie pour couper lui-même la chaîne. «Il est pas sérieux putain ! » j'entends le cri de douleur d'une jeune femme lorsque les étincelles l'atteignent au visage. J'entends les autres voix se plaindre et, au moment où la chaîne est coupée et tombe au sol, ils s'enfuient. Quelques uns sont rattraper et maintenue au sol, la tête dans la boue, mais le mec se dirige maintenant vers nous.
Je remarque encore que les autres travailleur ont suivi le mouvement de leur collègue et ont décidé de prendre les choses en main eux-même « Une heure tu disais ?» hurlais-je à Tara «Une minute tu voulais dire ! » je fixe l'homme et essaie de le repousser à coup de pieds mais il esquive et vient poser la scie sur le chaîne à côté de moi. Je parviens à délivrer mon bras à temps et me tourne vers Tara pour me protéger le visage. «Dès que la chaîne est coupée on cours vers l'intérieur de la forêt ! » lui disais-je assez fortement pour qu'elle m'entende mais assez doucement pour que seule elle connaisse mon plan.
Et lorsque la chaîne tombe, nous nous élançons. Je ne regarde pas en arrière, je vérifie seulement que Tara m'a bien suivi. C'est, ensemble, que nous nous enfonçons dans la forêt, encore et encore. Nous courons longtemps, ignorant les branches qui se prennent dans nos cheveux, les bûches qui nous font presque trébucher et nos poumons qui commencent à brûler. Après plusieurs centaines de mètres de course je ralenti un peu et me tourne vers Tara tout en courant. «Je crois que c'est b-... » le reste de mes paroles se perds dans une chute. Je n'ai pas vu où je mettais les pieds et je me suis retrouvé devant un précipice que je dégringole présentement. Je perds bien rapidement l'orientation en enchaînant roulade sur roulade.
C'est, finalement, une fois en bas, que je me stoppe. L'air est brusquement pressée de mes poumons et je ne parviens qu'au bout de quelques instants à reprendre une profonde inspiration. Étourdi, je reste au sol, sans bouger d'un poil. Autant parce que mon corps est encore sous le choc et que l'adrénaline déversé dans mes veines ne me permet pas de bouger mais aussi pour essayer de savoir si tout va bien, si je ne me suis pas blessé sérieusement dans la chute.
Jameson Winters
la louve raffinée
ÂGE : quarante-six ans. SURNOM : Jaimie, Jam'. Maître Winters au boulot. Au lit, aussi. STATUT : Célibataire. Succombe parfois aux plaisirs sans lendemain. MÉTIER : Avocate associée chez Ashburn Rose. Militante écologiste et condition animale. LOGEMENT : #102 Logan City, une immense villa bien trop vide. POSTS : 6455 POINTS : 0
TW IN RP : par mp si besoin ♡ ORIENTATION : J'aime tout le monde. PETIT PLUS : Irlandaise & Amérindienne du Canada, j'ai un petit accent. Je me ressource dans la nature. Combattre les injustices me fait vibrer. Je suis aussi à l'aise dans les bas fonds de Dublin que dans les soirées guindées de l'élite australienne. Vegan depuis mes 15 ans, je milite pour préserver la nature. Légalement, de nos jours. Du moins j'essaie. J'ai adopté une chienne/louve que j'aime comme ma fille. Je n'ai jamais perdu un procès. Certains me décriraient comme une féministe autoritaire et mal baisée. Ceux là sont toujours perturbés lorsqu'ils rencontrent une femme qui se comporte comme eux.DISPONIBILITÉ RP : Je suis disponible pour RP CODE COULEUR : #336699 RPs EN COURS : Christmasbin [7] ↟
PHOENIX — I want to heal, I want to feel like I'm close to something real, I want to find something I've wanted all along: somewhere I belong. Nous avions à peine vingt ans et nous rêvions juste de liberté.
ROBIN — Her eyes look sharp and steady into the empty parts of me. Still my heart is heavy with the scars of some past belief.
LAOISE — We've been gone for such a long time that I'm almost afraid to go home. A long road is a long, dragged-out imagination where things can go wrong, but we keep rolling on.
GABRIEL — I'll keep your heart safe in the palms of my hands until it can beat on its own again.
KYTE — Old growth holds hope, let the brambles scrape your skin; scars are story books, blood will wash away our sins.
ONLY WHEN THE LAST TREE IS CUT DOWN, MANKIND WILL KNOW YOU CANNOT EAT MONEY Martin & Jameson - Amazonie, 2012
J’ai secoué la tête avec un sourire quand Martin remarqua que la petite heure qu’on avait devant nous nous laisserait le temps de faire connaissance. J’aimais bien son énergie et sa spontanéité. J’aurais bien aimé en apprendre plus sur lui, mais évidemment les choses ne se déroulèrent pas comme prévu. Les mecs ici étaient vachement plus remontés que les Français défendant leur corrida, et ils n’attendirent pas une heure pour péter un câble et en venir aux mains… ou devrais-je dire à la scie.
- Hé ! T’as cru que tu faisais quoi enfoiré ?!
Mais mes cris, ceux de Martin, et des autres manifestants n’y firent rien. J’avais sous-estimé la rage de ces ouvriers, ou plutôt leur besoin critique de ramener de l’argent. Je savais qu’ils étaient eux aussi victimes d’un système injuste, mais ça n’abaissait pas la haine que je ressentais à l’égard du type qui s’acharnait sur la chaîne de l’arbre voisin au notre. Mon cœur se serra lorsque j’entendis le cri de la femme qui avait le malheur de se trouver à l’endroit où ce connard avait décidé d’activer sa scie. Je repensais aux paroles de Kyte la veille au soir. Une opération pacifiste. Je n’étais pas dupe, mais je ne m’attendais pas non plus à me retrouver face à des mecs prêts à nous découper en rondelles pour gagner l’équivalent de deux pauvres dollars américains. Il parvint à couper la chaîne, et un grognement de déception s’échappa de ma gorge. Haineuse, j’ai regardé d’autres ouvriers le rejoindre et plaquer au sol les manifestants qui n’étaient pas assez rapide pour s’échapper. Ma seule satisfaction était de savoir que les journalistes cachés plus loin dans les bruyères étaient en train de filmer ces images. Agropecuaria Santa Maravilha étaient cuits. Même le plus gros pot de vin ne pourrait pas racheter ces actions. J’avais tellement la rage que j’étais incapable de ressentir la moindre peur alors que le type s’approchait vers nous, menaçant. Mon regard aurait pu le tuer.
- Faut croire qu’ils ont encore plus besoin de cet argent que je ne le pensais, j’ai répliqué à Martin entre mes dents.
Quelle frustration de le voir essayer de repousser l’ouvrier sans pouvoir l’aider. Mes jambes étaient trop courtes, et il était trop loin. Les insultes que je criais à son encontre n’étaient évidemment d’aucune utilité. « Calme toi gamine, » siffla Kyte à mon oreille « Garde ton énergie pour tout à l’heure, tu vas en avoir besoin. Et ne tire pas sur la chaîne où cette lame va couper ton nouveau pote en deux ». Je me suis immobilisée, m’écrasant contre l’arbre alors que la scie tranchait la chaîne juste à côté de Martin. Pauvre gamin. Je m’en voulais de l’avoir entraîné dans une merde pareille. C’était pas sur lui que ça aurait dû tomber. Il aurait même pas dû être là. Il a tourné son visage vers moi, m’annonçant son plan de foncer dans la forêt. Dans la forêt ? Non ! Nous devions rester là et nous battre, c’était ça le plan. Nous étions une centaine, ils n’étaient que vingt. Qu’importaient leurs armes ! Pourtant je voyais bien que les autres militants s’échappaient, et ils avaient sans doute raison, car dans cette région de l’Amérique du sud, les écologistes un peu trop virulents étaient souvent assassinés. Qu’importait, ma vie ne valait pas plus que celle des paresseux. J’ai jeté un coup d’œil à Kyte et il a hoché silencieusement la tête. A nouveau, une vague de calme m’a enveloppée. Étrangement, j’avais toujours su que si je devais crever d'une mort violente, ce serait à ses côtés. Et j’étais prête. En revanche, je n’étais pas prête à ce que Martin se barre tout droit vers la forêt dès que nos chaînes tombèrent.
- Putain de bordel de merde, j’ai pesté en le voyant foncer entre les arbres.
J’ai hésité une seconde, incapable de savoir si je devais me lancer à ses trousses ou rester pour me battre. Au final, c’est Kyte qui a décidé pour moi. « Fonce gamine, il survivra pas deux secondes tout seul dans la jungle. I got this. » J’ai hoché la tête, serré sa main dans la mienne tout en espérant que ce n’était pas la dernière fois que je le voyais. Mais je savais que Kyte saurait se démerder. C’était mon mentor, le mec qui m’avait inspirée à devenir activiste, et qui m’avait traînée dans les situations les plus dangereuses et les plus gratifiantes. Mais Martin, c’était qu’un gamin qui s’était retrouvé là par hasard, et que j’avais accroché à un tronc d’arbres en face de psychopathes armés de scies. A partir de cet instant, il était devenu ma responsabilité, et je ne pouvais pas l’abandonner à son sort. Alors j’ai balancé mon poing dans la gueule d’un ouvrier qui approchait, mon coude dans les côtes de son pote qui essayait de me retenir, et je me suis élancée à sa poursuite. Je ne sais pas combien de temps nous avons couru entre les branches - peut-être un kilomètre - quand enfin il s’arrêta et je pu le rattraper. Le bougre courrait comme une flèche, et malgré mes joggings hebdomadaires, je n’étais parvenue à combler la distance qui nous séparait que lorsqu'il s'arrêta pour se reposer. J’ai hoché la tête à sa remarque, reprenant mon souffle, quand mes yeux se sont posés derrière lui.
- Attention MARTIN !!
Ma phrase se termina dans un grand cri quand je le vis disparaître dans le précipice qui s’étendait sous ses pieds. J’ai porté mes deux mains à ma bouche, et me suis approchée du gouffre, effrayée de ce que j’allais pouvoir y trouver. Faites que ce ne soit pas un vide mais une pente ! Je ne savais pas trop à qui je m’adressais. Certainement pas à Dieu. J’eus un soupir de soulagement en constatant que bien que la pente était assez raide, elle était davantage couverte de végétation que de pierres. En revanche, mon cœur eut un raté lorsque je découvris la silhouette immobile de Martin au fond du gouffre. Pourvu qu'il ne soit pas mort...
- Martin ! Ne bouges surtout pas, j’arrive !
Sans réfléchir, j’ai dénoué le bracelet cordelette de survie de mon poignet et l’ai attachée à un arbre en haut de la pente, puis je suis descendue en rappel jusqu’au corps inanimé de Martin. Je me suis accroupie à ses côtés et un soupir de soulagement a soulevé ma poitrine lorsque je constatai qu’il respirait encore.
- Tout va bien, j’ai dit d’une voix douce, presque maternelle, en caressant son front. Tu as fait une mauvaise chute mais on va te sortir de là. N’essaie pas de bouger tout de suite.
Je ne savais pas l’étendue de ses blessures, alors je l’auscultai en fourbe pendant qu’il reprenait ses esprits. Les battements de son cœur étaient un peu irréguliers – surement le choc – mais ils étaient forts. A première vue, il ne semblait pas non plus d’être ouvert le crâne ou brisé un os. Rassurée sur ses signes vitaux, je me suis à nouveau penchée vers son visage.
- Comment tu te sens ? Tu as mal quelque part ? Tu peux bouger tes doigts et tes orteils ?
Je savais que je n’étais pas censée balancer toutes ces questions en même temps. Du moins c’est ce qu’on m’avait appris aux cours de premiers secours. Mais je n’arrivais pas à m’en empêcher. Je m’en voulais terriblement d’avoir traîné ce gosse innocent dans une situation pareille. Je l'écoutais, caressant son dos - une technique pour le rassurer tout en le dissuadant fermement d'essayer de se relever.
The river's a hymnal and the leaves are applause. Trees sing in whispers with the wind pulling their arms. Hold still and listen, your hand on my heart. If you need them these beacons will lead you back to the start.
Allongé la sur le dos, ma tête reposant sur le humus de la forêt, je reste inerte, les yeux clos. Je ne bouge pas d'un seul millimètre de peur d'éventuellement aggraver mon cas. Chaque chose en son temps. Tout d'abord, je dois retrouver une respiration régulière. Je m'oblige à prendre de profonde inspirations par le nez et a expirer lentement par le bouche, remarquant au passage que j'y arrive sans problème ni douleur. Alors les côtes ne semblent pas être touchées. Bonne chose. J'allais m'attaquer aux jambes lorsque j'entends la voix de Tara retentir à mes côtés.
Elle me dit que tout va bien, que j'ai simplement fait une mauvaise chute mais que vais me sortir de là. Elle m'indique ensuite de ne surtout pas bouger. La seule chose que je fais c'est ouvrir les yeux pour poser mon regard sur la jeune femme. Je l'observe puis hoche lentement la tête. Je la laisse ensuite m'ausculter rapidement avant de me demander si j'ai mal quelques part, ni j'arrive à bouger les orteils et les doigts. Je me concentrer sur mes pieds et sens un début de panique se propager en moi lorsque je n'arrive pas à soulever mon pieds du sol du premier coup. Je me concentrer à nouveau puis refait une tentative plus concluante cette fois-ci. Soupirant doucement doucement de soulagement, je vais pour me passer une main sur le visage.
Mais ce mouvement m'arrache un cri de douleur et sors mon corps de sa torpeur. Je me redresse alors, m'asseyant sur le sol en moins de temps qu'il ne faut pour le dire. Les yeux dents serrés et les yeux fermés, je pose une main sur mon épaule et prends plusieurs profondes inspirations. C'est alors que je remarque sous mes doigts que l'articulation ne semble pas être ce qu'elle était. Soupirant légèrement, je rouvre les yeux et pose mon regard sur l'épaule avant de détourner mon regard en gémissant. «Putain, mais quel con » pestais-je contre moi. Après une profonde inspiration je relève mon regard sur Tara « J'ai un peu mal à l'épaule » disais-je, ironique, avec un demi sourire sur mes lèvres « Mais juste un peu. Rien de grave. Elle est juste un peu, beaucoup, totalement, déboîtée» je déglutis et me mordille la lèvre inférieure «Tu … tu sais remettre les épaules en place ? » demandais-je vainement.
Je fini tout de même par relever le regard vers le haut du précipices et remarque que la pente est relativement penchée et qu'après une telle chute, une épaule en moins, je ne parviendrais sans doute pas à grimper «putain … qu'est-ce qu'on va faire ? » demandais-je en regardant autour de moi, dès fois qu'une autre porte de sortie s’offrirait à nous. Et ce faisant, je commence à réaliser que nous sommes bel et bien seuls dans cette forêt. Et pas n'importe laquelle. La forêt amazonienne, alias l'une des plus grande forêts du monde. J'ai toujours rêvé de la découvrir. Mais je ne sais pas si je voulais le faire de cette manière ...
Jameson Winters
la louve raffinée
ÂGE : quarante-six ans. SURNOM : Jaimie, Jam'. Maître Winters au boulot. Au lit, aussi. STATUT : Célibataire. Succombe parfois aux plaisirs sans lendemain. MÉTIER : Avocate associée chez Ashburn Rose. Militante écologiste et condition animale. LOGEMENT : #102 Logan City, une immense villa bien trop vide. POSTS : 6455 POINTS : 0
TW IN RP : par mp si besoin ♡ ORIENTATION : J'aime tout le monde. PETIT PLUS : Irlandaise & Amérindienne du Canada, j'ai un petit accent. Je me ressource dans la nature. Combattre les injustices me fait vibrer. Je suis aussi à l'aise dans les bas fonds de Dublin que dans les soirées guindées de l'élite australienne. Vegan depuis mes 15 ans, je milite pour préserver la nature. Légalement, de nos jours. Du moins j'essaie. J'ai adopté une chienne/louve que j'aime comme ma fille. Je n'ai jamais perdu un procès. Certains me décriraient comme une féministe autoritaire et mal baisée. Ceux là sont toujours perturbés lorsqu'ils rencontrent une femme qui se comporte comme eux.DISPONIBILITÉ RP : Je suis disponible pour RP CODE COULEUR : #336699 RPs EN COURS : Christmasbin [7] ↟
PHOENIX — I want to heal, I want to feel like I'm close to something real, I want to find something I've wanted all along: somewhere I belong. Nous avions à peine vingt ans et nous rêvions juste de liberté.
ROBIN — Her eyes look sharp and steady into the empty parts of me. Still my heart is heavy with the scars of some past belief.
LAOISE — We've been gone for such a long time that I'm almost afraid to go home. A long road is a long, dragged-out imagination where things can go wrong, but we keep rolling on.
GABRIEL — I'll keep your heart safe in the palms of my hands until it can beat on its own again.
KYTE — Old growth holds hope, let the brambles scrape your skin; scars are story books, blood will wash away our sins.
ONLY WHEN THE LAST TREE IS CUT DOWN, MANKIND WILL KNOW YOU CANNOT EAT MONEY Martin & Jameson - Amazonie, 2012
Un sourire se dessina sur mes lèvres lorsque je vis Martin bouger ses doigts et ses pieds. Je pouvais rayer le pire de ma liste, à savoir un traumatisme de la colonne vertébrale ou de sa moelle épinière qui paralyserait ses membres inférieurs. Mon soulagement fut néanmoins de courte durée car se passer une main sur le visage lui arracha un cri de douleur. Et merde. J’ai essayé de l’empêcher de bouger, mais il s’est assis avant même que je puisse prononcer le moindre mot. Son visage était très pâle, et la sueur perlait sur son front alors qu’il tâtait délicatement son épaule. Mes yeux se sont écarquillés lorsque j’ai vu l’angle improbable qu’elle prenait sous son tee-shirt. J’ai relevé un regard inquiet vers son visage au moment où il confirmait mes doutes. Son épaule s’était disloquée dans sa chute. Et il me disait ça avec un sourire, l’insolent ! Ce gamin n’était pas croyable.
- Ça va aller, j’ai dit d’une voix calme, ignorant volontairement sa question.
Etais-je capable de remettre son épaule en place ? J’ai pincé les lèvres, fouillant à toute vitesse dans les souvenirs brumeux de ce fameux cours de premiers secours. Une ombre est passée dans les prunelles de Martin et j’ai suivi son regard alors qu’il évaluait la pente et le terrain accidenté qui nous entourait de toute part. Il était tombé sur une sorte de plateau. Au-dessus de nous, la pente était escarpée et difficilement praticable. En dessous, la falaise tombait à pic dans une rivière une cinquantaine de mètres plus bas. Pas question de sauter. Notre seule solution était de remonter. De là, nous pourrions couper par la forêt pour rejoindre la ville sans tomber sur le chantier. Le détour serait long et nous prendrait probablement la nuit, mais c’était encore notre meilleure chance. Cependant, il restait un problème, comme Martin le faisait savamment remarquer : il nous serait impossible de remonter tant que son épaule pendait le long de son bras.
- Ne bouge, je vais t’arranger ça.
Quelle assurance dans ma voix. J’aurais aimé être aussi sûre de mon coup que je le laissais paraître pour ne pas l’inquiéter. Je me suis redressée, de façon à ce qu’il ne puisse pas voir le doute sur mon visage, et j’ai retiré mon sac à dos et mon sweatshirt noir à capuche pour me retrouver en débardeur. Puis je me suis à nouveau penchée vers lui, mon assurance se construisant à mesure que je visualisais les gestes que je pensais devoir pratiquer pour le remettre d’équerre. Délicatement, j’ai plié son avant-bras et l’ai soulevé de manière à ce qu’il soit éloigné de son corps.
- Couches-toi sur le dos, j’ai ordonné d’un ton sans réplique. J’ai accompagné son mouvement pour qu’il ne se blesse pas, et l’ai aidé à s’allonger sur l’humus de la forêt. Est-ce que tu peux tenir ton bras comme ça en t’aidant de ton autre main ?
Comme il avait l’air de s’en sortir, je me suis relevée et j’ai enroulé mon hoodie autour de sa poitrine, juste sous son épaule, pour ensuite l’attacher à un arbre robuste qui se trouvait à côté de nous. Bien, tout était en place, mais le plus dur restait à faire. J’ai retiré mon pantalon de randonnée et l’ai accroché autour de ma taille, en laissant tout juste assez d’espace pour glisser un bras, puis j’ai relevé les yeux vers Martin.
- Bon. Je vais glisser ton avant-bras dans mon pantalon et m’écarter de toi pour dégager ton épaule. Ça ne va pas être agréable, mais essaie de détendre tes muscles au maximum. D’accord ?
J’avais pas l’intention de pratiquer cette intervention sans qu’il opine, aussi j’ai attendu un signe de sa part, et je me suis exécutée. La force nécessaire pour débloquer son bras était plus importante que je m’étais imaginée, et j’étais ravie d’avoir pensée à l’attacher à un arbre. Après de nombreuses minutes qui me parurent interminables, j’ai finalement senti que quelque chose se passait. De ma main libre, j'ai guidé son bras toujours plié jusqu’à ce qu’il reprenne naturellement sa place dans son épaule avec un gros « pop », après quoi j’ai reposé son bras sur son torse et me suis laissé retomber sur le sol à ses côtés. Il avait encore moins de couleurs que l’instant précédant, mais au moins son épaule avait à nouveau un angle humain. Je l’ai regardé avec un sourire désolé et j’ai caressé son front et sa joue du bout de mes doigts.
- Ça devrait aller mieux maintenant, j’ai dit d’une voix apaisante. Comment tu te sens ?
J’ai détaché mon hoodie de sa poitrine pour le libérer. J’espérais néanmoins qu’il reste quelques instants dans cette position, du moins jusqu’à ce que je trouve un moyen de lui faire un bandeau pour soutenir son bras plié contre son corps. J’ai soupiré et passé une main sur mon front, réalisant qu’il était inondé de sueur. Pas étonnant, vu l’effort que je venais de fournir. Je me rappelai aussi que mon pantalon était toujours enroulé autour de ma taille et m’empressai de me rhabiller, dans un élan de pudeur à retardement. Ce pauvre gosse avait déjà été assez traumatisé aujourd’hui pour que j’en rajoute.
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Je suis assis là, sur le sol de la plus grande forêt du monde avec une épaule déboîtée et je me demande une chose : comment expliquer cela à Ian. Si je lui dis la vérité il me traitera de tous les noms d'oiseaux possibles et imaginables, mais si je ne le lui dis pas il m'en voudra. Rah putain, quelle galère. Enfin, je décide de mettre cette idée de côté, chaque chose en son temps, ok ? Tout d'abord, faut que nous trouvons un moyen de sortir. Ou plutôt devrons nous trouver un moyen pour remettre cette foutue articulation à nouveau en place dans sa cavité. Je ne me sens pas capable de le faire moi-même, le simple touché m'est douloureux.
Et lorsque Tara me dit que oui, elle devrait y arriver, je regrette directement d'avoir poser la question. On devrait peut-être laisser les professionnels s'en occuper ? Mais jamais ils ne nous trouverons ici. Et je ne peux pas me permettre de gravir cette pente ou encore marcher dans la forêt avec une épaule en dehors de son articulation. Je soupire doucement et fini tout de même par hocher la tête. Je la laisse plier mon bras mais je ne peux pas empêcher un gémissement rauque de douleur lorsqu'elle le soulève pour l'éloigner de mon corps. « Putain ...» grognais-je entre mes dents serrer.
Une fois le bras en place, je fais comme elle me demande puis m'allonge sur le dos et la laisse gesticuler à nouveau autour de moi. Je ne bouge pas d'un pouce, me faisant juste le plus léger possible lorsqu'elle passe son sweat shirt autour de mon torse et qu'elle l'accroche à un arbre. Le reste je ne le prends que partiellement en compte. Ayant fermer les yeux afin de me calmer un peu je laisse mon bras reposer sur sol et commence à avoir de fourmillement très désagréable dans les doigts que je bouge de temps à autre.
Je n'ouvre même pas les yeux lorsque Tara me dit ce qu'elle compte faire. « Vas-y, fait le » soufflais-je en prenant une profonde inspiration. Mon cœur s'accélère brusquement lorsque la jeune femme bouge mon bras, réveillant à nouveau la douleur. Elle se met en place puis s'immobilise. J'ouvre un œil et je pose mon regard sur la jeune femme. Après avoir difficilement déglutis, j'hoche une fois la tête pour lui signifier que c'est bon.
Je ferme les yeux et détourne le visage lorsqu'elle commence à tirer sur mon bras. Je sers les yeux alors que ma respiration s'accélère en même temps que mon cœur s'emballe à nouveau. Je m'efforce de respirer normalement mais c'est bien plus plus facile à dire qu'à faire. Et ça continue. De minute en minute la douleur augmente crescendo jusqu'à ce qu'elle ne s'intensifie brusquement et violemment avec le « pop » qui signifie que l'articulation est à nouveau en place.
La douleur est telle que je me sens défaillir. Je crois que j'ai perdu pas mal de couleur dans le visage et je ne me sens absolument pas bien. J'ai du mal à garder les yeux ouverts mais parvient à revenir à la réalité lorsque Tara me demande comment je me sens. Je lève le pouce de ma main valide vers le ciel avec un sourire narquois sur le visage «Je me sens en pleine forme...je ... » je me tais brusquement. Les yeux écarquillés, je me tourne vivement sur le côté et vomit mes tripes sur les feuilles mortes. Le tout en maintenant mon bras droit bien contre mon corps. Je me redresse finalement après un dernier haut le cœur prends une profonde inspiration en me passant le dos de la main sur la bouche. « Désolé ...» m'excusais en me redressant pour m’asseoir sur le sol.
Je reste quelques minutes dans cette position, silencieux et tremblant malgré la chaleur étouffante. Ce n'est qu'une fois que j'ai repris le contrôle sur moi-même que je me tourne vers Tara «ça va toi ? » lui demandais-je. Je lui laisse le temps de me répondre avant de soupirer doucement et relever le regard vers le haut de la pente « Faudrait qu'on commence à y aller ...» disais-je, sentant l'espoir me gagner à nouveau. Je me redresse un peu mais attends Tara car je ne me sens absolument pas capable de tenir seul sur mes pieds.
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ÂGE : quarante-six ans. SURNOM : Jaimie, Jam'. Maître Winters au boulot. Au lit, aussi. STATUT : Célibataire. Succombe parfois aux plaisirs sans lendemain. MÉTIER : Avocate associée chez Ashburn Rose. Militante écologiste et condition animale. LOGEMENT : #102 Logan City, une immense villa bien trop vide. POSTS : 6455 POINTS : 0
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LAOISE — We've been gone for such a long time that I'm almost afraid to go home. A long road is a long, dragged-out imagination where things can go wrong, but we keep rolling on.
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J’ai secoué la tête avec un sourire quand Martin a levé le pouce pour m’assurer qu’il était en pleine forme. Ce gosse avait un aplomb de tous les diables. Et puis ses lèvres ont pris une teinte grisâtre et il a écarquillé les yeux avant de se tourner sur le côté pour dégobiller. Je me disais aussi. J’ai pincé les lèvres et me suis à nouveau accroupie à ses côtés pour lui caresser le dos.
- Ça va aller, l’encourageais-je d’une voix douce. Le plus dur est passé maintenant.
Après un dernier haut le cœur, il finit par se redresser. D’un geste de la main, j’ai balayé ses excuses pour lui assurer que ce n’était vraiment pas nécessaire. Si l’un de nous deux devait faire un mea-culpa, c’était plutôt moi. Pour l’avoir kidnappé, attaché à un arbre, mis en danger d’arrestation ou de mort et torturé pendant une vingtaine de minutes jusqu’à ce que son bras se remette en place. Mordillant ma lèvre inférieure, je l’ai observé à la dérobée, rongée par l’inquiétude et une dose culpabilité. Le pauvre blondinet tremblait, probablement à cause du choc et de la douleur qu’il venait de supporter. Stupides pulsions. Je m’en foutrais des fois. Et en plus, il se préoccupait de mon état.
- T’en fais pas pour moi gamin, j’ai répondu avec un sourire aigre-doux. J’en ai vu d’autre.
J’ai même pas fais gaffe sur le moment de l’avoir surnommé comme Kyte le faisait avec moi. Ça me paraissait naturel. J’ai suivi son regard vers le haut de la pente et hoché la tête avec un sourire. Je savais qu’il avait raison, nous attarder davantage au milieu de cette falaise n’était pas une excellente idée. Je ne comptais pas passer la nuit ici, et je préférais largement remonter la pente tant qu’il faisait encore jour. A vue de nez, il nous restait encore une heure ou deux avant que le soleil ne disparaisse derrière les arbres. Ce qui nous laissait largement assez de temps pour sortir du ravin – à condition que Martin puisse tenir sur ses pattes, mais clairement pas assez pour rejoindre la ville. Non, nous étions condamnés à passer la nuit dans la jungle.
- T’as raison, allons-y. Mais avant ça… J’ai fouillé dans mon sac à dos pour en sortir une petite boite en plastique. Tends ta main valide. J’ai fait sauter le bouchon et glisser un cachet blanc dans la paume de Martin. Aspirine, j’ai expliqué. Je pense pas que ce sera assez fort pour calmer ta douleur mais au moins ça devrait détendre un peu tes muscles.
Je lui ai tendu ma gourde pour qu’il puisse l’avaler puis j’ai refermé le tout dans mon sac avant de me redresser pour de bon. Une fois debout, j’ai tendu la main à Martin et l’ai aidé à se remettre sur pieds. Comme il avait l’air un peu bancal, je suis restée à ses côtés et j’ai passé un bras autour de sa taille, l’invitant à se servir de mes épaules comme appui.
- Comment tu te sens ?, j’ai demandé, légèrement soucieuse. Tu penses que tu seras capable de marcher ?
Marcher, la bonne blague. J’ai relevé les yeux vers la pente qu’il avait dévalée près d’une heure plus tôt. C’était pas le genre de terrain qu’on pouvait grimper tranquillement. Une personne particulièrement agile pourrait s’en sortir en s’agrippant aux bons endroits avec ses mains tout en poussant sur ses jambes. Je m’en sentais capable, mais j’étais pas blessée, et j’avais des petites notions d’escalade. Heureusement, ma corde de survie était toujours accrochée à l’arbre en haut du gouffre. Si Martin avait assez de force dans ses jambes et pouvait s’accrocher à ma taille de sa main libre, je crois que je devrais être capable de nous remonter. Du moins je l’espérais. J’ai relevé les yeux vers mon petit blondinet et j’ai resserré la corde autour de mon poignet.
- T’as encore un peu de force dans ton bras valide ?
Ce disant, je l’ai étudié de bas en haut, essayant de deviner son poids. Il n’était pas épais, mais il était grand. J’étais pas certaine de pouvoir le soulever sur une longue distance, et encore moins dans une côte. Où était ce putain de Kyte quand on avait besoin de lui ? J’eus un pincement au cœur au moment où cette pensée me traversa l’esprit. La culpabilité à nouveau. De m’être barrée alors que mon mentor était dans la merde, cette fois. J’espérais qu’il avait eu la présence d’esprit de se tirer lui aussi, mais au fond de moi je savais qu’il était resté, pour se battre, jusqu'au bout.
The river's a hymnal and the leaves are applause. Trees sing in whispers with the wind pulling their arms. Hold still and listen, your hand on my heart. If you need them these beacons will lead you back to the start.
Remettre une épaule en place n'est pas une partie de plaisir. Je le savais avant même d'être obligé de le sentir sur mon propre corps. Du moins, je m'en doutais. Mais jamais je n'aurais pensé que ça ferait tellement mal. La douleur est vraiment atroce et je retiens à temps un cri de douleur lorsque l'articulation se remet en place après que Tara ait tiré sur mon bras pendant plus d'un quart d'heure. A plusieurs reprise je me suis senti défaillir et par moment j'avais même envie de lui dire d'arrêter, que ça ne servait à rien, mais je l'ai laissé continuer. Une petite voix me disait constamment qu'elle risquait de faire plus de mal que de bien en maltraitant ainsi mon épaule, mais je ne l'ai pas écouté. Nous devons marcher un bon bout de temps encore et je ne peux tout simplement pas me balader comme ça avec un bras ballant en pleine forêt.
Dans tout les cas, au lieu de perdre connaissance, mon corps se rebelle en me faisant rendre tout ce que j'avais avalé avant le prendre le chemin vers l'Amazone. Putain. Si j'étais resté sur le chemin je ne me serais jamais retrouvé attaché à un arbre et encore moins avec une épaule démise. Mais c'est comme ça. C'est le cas et je ne peux plus rien y changer. Je m’enquis un instant de l'état de ma compagne de fortune. Elle m'assure que tout va bien chez elle et qu'elle a vu des pires. J'hoche doucement la tête et déglutit avant de prendre une profonde inspiration et me redressant. Regardant à nouveau vers le haut du précipice, je dis qu'il faudrait qu'on y aille.
Tara me donne raison mais avant que nous nous levions, elle attrape son sac, le fouille rapidement puis me tend un cacher d'aspirine avec sa gourde. Je la regarde un instant tandis qu'elle m'explique que ça ne soulagera peut-être pas ma douleur mais qu'au moins ça me détendra un peu. Moi qui déteste prendre des médicaments et qui n'en a plus prit depuis que je m'étais faite une entorse à la cheville lorsque j'avais 13 ans... j'hésite un peu. Surtout que je viens de rendre le contenu de mon estomac. Mais je pense que je n'ai pas le choix. J'attrape donc le cachet et la gourde et prends une longue gorgée d'eau avant de tendre de nouveau la bouteille à la jeune femme «Merci beaucoup Tara » soufflais-je en m'efforçant de sourire un peu.
J'attrape ensuite sa main qu'elle me tend et me lève, non sans un gémissement de douleur. Soutenant mon bras blessé avec le valide, je me sens chancelant sur les pieds et je suis bien content que mon amie -je pense que je peux l’appeler comme ça ...- soit restée à mes côtés et qu'elle ait passée un bras autour de ma taille. Je soupire doucement et hoche la tête lorsqu'elle me demande si je me sens capable de marcher. « Marcher, ouais. Grimper … c'est une autre chose» reprenais-je, presque défaitiste, en regardant la pente abrupte.
J'essaie d'analyser le tout mais n'y parvient que partiellement. C'est alors que Tara me demande si j'ai assez de force dans mon bras valide. Je la regarde et hoche la tête en dépliant mon bras. Mais une violente douleur me cisaille l'épaule et me fait gémir de douleur lorsque mon bras droit s'abaisse un peu. Je ferme les yeux et m'appuie un peu contre Tara en attendant que la douleur passe. «J'en aurais, mais si je lâche mon bras je ne te serais d'aucune utilité » je déglutis difficilement puis me redresse en soupirant « T'as pas une corde ? Ou une écharpe ? Un foulard, Enfin quoique ce soit d'utile pour fixer un temps soit peu le bras ? » demandais-je. Je n'ai que mon t-shirt moi. Je n'ai pas penser à prendre une veste à la base je ne voulais pas partir longtemps. Juste le temps de faire un tour sur l'Amazone et revenir à l'auberge de jeunesse.
Jameson Winters
la louve raffinée
ÂGE : quarante-six ans. SURNOM : Jaimie, Jam'. Maître Winters au boulot. Au lit, aussi. STATUT : Célibataire. Succombe parfois aux plaisirs sans lendemain. MÉTIER : Avocate associée chez Ashburn Rose. Militante écologiste et condition animale. LOGEMENT : #102 Logan City, une immense villa bien trop vide. POSTS : 6455 POINTS : 0
TW IN RP : par mp si besoin ♡ ORIENTATION : J'aime tout le monde. PETIT PLUS : Irlandaise & Amérindienne du Canada, j'ai un petit accent. Je me ressource dans la nature. Combattre les injustices me fait vibrer. Je suis aussi à l'aise dans les bas fonds de Dublin que dans les soirées guindées de l'élite australienne. Vegan depuis mes 15 ans, je milite pour préserver la nature. Légalement, de nos jours. Du moins j'essaie. J'ai adopté une chienne/louve que j'aime comme ma fille. Je n'ai jamais perdu un procès. Certains me décriraient comme une féministe autoritaire et mal baisée. Ceux là sont toujours perturbés lorsqu'ils rencontrent une femme qui se comporte comme eux.DISPONIBILITÉ RP : Je suis disponible pour RP CODE COULEUR : #336699 RPs EN COURS : Christmasbin [7] ↟
PHOENIX — I want to heal, I want to feel like I'm close to something real, I want to find something I've wanted all along: somewhere I belong. Nous avions à peine vingt ans et nous rêvions juste de liberté.
ROBIN — Her eyes look sharp and steady into the empty parts of me. Still my heart is heavy with the scars of some past belief.
LAOISE — We've been gone for such a long time that I'm almost afraid to go home. A long road is a long, dragged-out imagination where things can go wrong, but we keep rolling on.
GABRIEL — I'll keep your heart safe in the palms of my hands until it can beat on its own again.
KYTE — Old growth holds hope, let the brambles scrape your skin; scars are story books, blood will wash away our sins.
ONLY WHEN THE LAST TREE IS CUT DOWN, MANKIND WILL KNOW YOU CANNOT EAT MONEY Martin & Jameson - Amazonie, 2012
Martin tenta de déplier son bras valide et un gémissement s’échappa de ses lèvres. J’ai écarquillé les yeux et resserré mon étreinte autour de lui alors que ses jambes fléchissaient légèrement. Bon sang, j’avais complètement oublié que j’étais censée lui confectionner un bandeau pour son épaule blessée. Quelle cruche ! Des fois, je me foutrais des baffes.
- Évidemment, j'avais oublié… désolée. Tu peux t’appuyer contre cet arbre une minute ?
Je l’ai aidé à s’installer contre le tronc et, une fois assurée qu’il tenait bien sur ses pattes, j’ai à nouveau ouvert mon sac à dos, à la recherche de quelque chose, n’importe quoi, qui pourrait nous être utile. Et enfin je l’ai trouvé : le foulard que j’avais amené pour me couvrir le visage au cas où des caméras s’approchaient un peu trop près de moi (en plein procès avec l’entreprise contre laquelle je protestais, je n’avais pas forcément envie de voir ma tronche dans les journaux avant la délibération du jury, ça serait de mauvais goût). Une moue victorieuse sur mon visage, je me suis rapprochée de Martin et j’ai passé le bout de tissu autour de son cou avant de le glisser sous de son avant-bras, de façon à ce que ce dernier puise y reposer en formant un angle droit presque parfait.
- Ça va, je ne te fais pas mal ?
J’ai relevé les yeux vers lui alors que je terminais ma manœuvre par un dernier nœud solide. J’ai légèrement tiré dessus pour vérifier et, satisfaite du résultat, me suis re-glissée sous son épaule valide afin de le soutenir. A petits pas, je l’ai à nouveau entraîné vers la naissance de la pente, et j’ai pris une profonde inspiration.
- On va y aller doucement. Si tu as trop mal, tu me le dis et je t’aiderai à t’assoir pour faire une pause. T’es prêt ?
J’ai pas vraiment attendu sa réponse. De toutes les façons, qu’il le soit ou pas, nous n’avions plus le choix : il fallait remonter. A mesure que la lumière du soleil déclinait, trouver un abris ne devenait plus un luxe mais une nécessité pour notre survie. Ça et de l’eau potable, parce que la montée allait sérieusement nous déshydrater. En gros, nous n’étions pas sortis de l’auberge, et j’avais pas l’intention de nous mettre encore davantage de bâtons dans les roues. J’ai enroulé la corde autour de mon poignet et j’ai commencé à gravir la pente, posant mes pieds à tâtons et utilisant la force de mes bras pour nous tirer vers l’avant. On avait de la chance que le terrain ne soit pas glissant. Rien qu’une toute petite action pacifiste, qu’il disait. Ce sera marrant tu vas voir. Va te faire foutre Kyte ! Je ne sais pas très bien si je pensais cette phrase ou si je la grommelais à haute voix tout en gravissant la pente. Peut-être un peu des deux. J’essayais pas de contrôler ma rage, c’était elle qui me donnait la force de mettre un pied devant l’autre. Comme si tirer sur cette corde avec toute la force dont j’étais capable m’octroyais une sorte de vengeance. C’était stupide, mais ça marchait. J’étais à bout de souffle, chaque centimètre carré de ma peau ruisselait de sueur et les muscles de mes bras me brûlaient, mais j’ai pas lâché. Y’avait pas que ma vie en jeu, mais aussi celle d’un pauvre gosse qui n’avait jamais demandé à être là. Rien que pour ça, je redoublais d’efforts. Après un temps qui me parut interminable, on a finalement vu le bout. J’ai aidé Martin à s’assoir sur le sol et me suis littéralement affalée à ses côtés. J’ai fermé les yeux et me suis passé une main sur le visage tandis que j’essayais de reprendre mon souffle. La végétation était fraiche contre mon dos et la peau nue de mes bras. Elle faisait comme un matelas dans lequel j’avais envie m'enfoncer pour m’endormir. Mais pas ici. J’ai ouvert un œil et me suis tournée vers Martin, prenant appui sur mon bras pour mieux le regarder.
- Comment tu te sens gamin ?
Mon malaise passé, l’instinct de protection reprenait le dessus. Mon côté mère louve, probablement (je venais de découvrir que j'en avais un, et ça me surprenais assez).
The river's a hymnal and the leaves are applause. Trees sing in whispers with the wind pulling their arms. Hold still and listen, your hand on my heart. If you need them these beacons will lead you back to the start.
Le simple fait de lâcher mon bras m'est impossible. Dès lors que mon épaule s'abaisse, ne serait-ce que très légèrement, une horrible douleur se propage dans tout mon bras et tétanise mes muscles. De cette manière, il m'est, physiquement et mentalement, impossible de monter cette pente. Je demande à Tara si elle n'a pas quelque chose pour fixer mon bras et le maintenir contre mon torse, peu importe quoi, un foulard fera bien évidement aussi l'affaire. Elle semble carrément s'en vouloir de ne pas y avoir penser et je serais presque tenté de lui dire que ce n'est pas de sa faute, mais elle ne m'en laisse guère l'occasion. Je m'adosse contre un arbre, tandis qu'elle fouille son sac à dos et en sort un foulard. Elle s'empresse de l'accrocher autour de mon cou avant de placer mon bras à l'intérieur. Je grimace à chaque petit mouvement de mon épaule mais secoue la tête lorsqu'elle me demande si elle me fait mal. « Non ça va, je vais survivre. Je pense » soufflais-je avec un léger sourire sur les lèvres.
Évidement que je vais survire. Je vais souffrir le martyrs pendant les prochaines heures mais dès que nous trouverons un hôpital je vais me shooter à la Morphine et dormir pour oublier ce désastre. Enfin. Tara me soutient à nouveau, passant un bras autour de ma taille. Je m’appuie sur elle en passant mon bras valide autour de ses épaules puis m'approche de la pente. Une fois devant, elle me demande si je suis près et j'hoche simplement la tête. Près ou pas, je n'ai pas le choix. Il faut que nous montons si non on risque gros en restant ici.
Et c'est alors que commencent la plus longue et la plus horrible demi-heure de ma vie. Pas après pas nous gravissons la pente. Le plus gros mérite revient à Tara qui, en plus de s'accrocher à une corde et faire déjà un effort elle-même en montant, est obligé de me soutenir moi. J'ai l'impression d'être le plus gros des boulets et je fais mon maximum pour ne pas trop la gêner. Mais je pense qu'elle est compréhensive et qu'elle sait que je ne peux pas en faire plus. Du moins, espérais-je qu'elle sache quels efforts je suis entrain de faire.
Mais au final, je me retrouve assit sur l'herbe, en haut du précipice. Je ne sais pas comment nous y sommes arrivé, mais nous y sommes parvenu. Je tourne mon regard vers Tara qui s'est affalée à côté de moi. La respiration courte et saccadée, elle est entrain de reprendre son souffle. Elle semble être à bout de force et je m'en veux un peu -beaucoup- de lui avoir infligé ça. Alors je la laisse reprendre tranquillement ses esprits et je m'occupe à combattre la douleur. C'est, finalement, à nouveau mon amie qui me sort de mes pensées en me demandant comment je me sens « Comme Mufasa qui s'est fait écrasé par une horde de gnous à la différence que je suis encore en vie, moi» rayais-je avant de grimacer «... putain, y a pas pire comparaison que celle-là. Désolé pour les mauvais souvenirs de jeunesse » disais-je en me tournant vers Tara « Et toi, ça va ? Tu tiens le coup ? » demandais-je, m'inquiétant un peu pour la jeune femme.
Je laisse passer quelques instants, me prenant encore le temps pour prendre de profondes inspirations, avant de me relever de moi-même. « Allez vient, faut qu'on continue. J'aimerais bien, si possible, être sorti d'ici avant la tombée de la nuit ...» disais-je en tendant la main à mon amie. Je me sens, bien revigoré d'un coup. Comme si une énergie nouvelle m'avait gagnée. Je pense que nous avons fait le plus dur. Le tout est maintenant de trouver la sortie, survivre aux bestioles qui veulent nous tuer, aux gros moustiques porteurs de maladies diverses et variées, aux animaux sauvages et aux plantes qui peuvent être dangereuse.
Le plus dur est derrière nous ? Non, il est devant nous. Mais au moins nous avons franchit un obstacle majeur.