ÂGE : quarante-six ans. SURNOM : Jaimie, Jam'. Maître Winters au boulot. Au lit, aussi. STATUT : Célibataire. Succombe parfois aux plaisirs sans lendemain. MÉTIER : Avocate associée chez Ashburn Rose. Militante écologiste et condition animale. LOGEMENT : #102 Logan City, une immense villa bien trop vide. POSTS : 6455 POINTS : 0
TW IN RP : par mp si besoin ♡ ORIENTATION : J'aime tout le monde. PETIT PLUS : Irlandaise & Amérindienne du Canada, j'ai un petit accent. Je me ressource dans la nature. Combattre les injustices me fait vibrer. Je suis aussi à l'aise dans les bas fonds de Dublin que dans les soirées guindées de l'élite australienne. Vegan depuis mes 15 ans, je milite pour préserver la nature. Légalement, de nos jours. Du moins j'essaie. J'ai adopté une chienne/louve que j'aime comme ma fille. Je n'ai jamais perdu un procès. Certains me décriraient comme une féministe autoritaire et mal baisée. Ceux là sont toujours perturbés lorsqu'ils rencontrent une femme qui se comporte comme eux.DISPONIBILITÉ RP : Je suis disponible pour RP CODE COULEUR : #336699 RPs EN COURS : Christmasbin [7] ↟
PHOENIX — I want to heal, I want to feel like I'm close to something real, I want to find something I've wanted all along: somewhere I belong. Nous avions à peine vingt ans et nous rêvions juste de liberté.
ROBIN — Her eyes look sharp and steady into the empty parts of me. Still my heart is heavy with the scars of some past belief.
LAOISE — We've been gone for such a long time that I'm almost afraid to go home. A long road is a long, dragged-out imagination where things can go wrong, but we keep rolling on.
GABRIEL — I'll keep your heart safe in the palms of my hands until it can beat on its own again.
KYTE — Old growth holds hope, let the brambles scrape your skin; scars are story books, blood will wash away our sins.
NOUS RÊVIONS JUSTE DE LIBERTÉ phoenix & jameson | australie, 2003
Nous avions investi la place dès le petit matin, bien avant l’ouverture de l’agence de préservation de la forêt nationale de Western Creek au Queensland. Nous formions un petit groupe, mais nous étions bien remontés – comme souvent à l’époque. Notre cible, les chasseurs de Wallabies, ne nous était que trop familière. Ces derniers avaient beaucoup fait parler d’eux dans la presse Australienne pour avoir abattu des wallabies des rochers à pieds jaunes, une espèce en voie de disparition. Des sanctions avaient été prises à l’encontre de deux boucs émissaires désignés, et l’affaire s’était tassée. Du moins pour le grand public. Moi je rageais, parce que je me doutais bien que des centaines d’enfoirés continuaient d’assassiner cette espèce fragilisée en toute impunité. Et je détestais l’injustice. Aussi je n’ai pas hésité une seconde lorsque Kyte - dont je n’avais plus de nouvelles depuis des mois - s’est pointé sur le parking du cabinet d’avocats où j’effectuais mon stage de master en proposant de me kidnapper tout le weekend pour une action terrain. Je suis rapidement passée à la maison pour rassembler mes affaires et j’ai laissé un mot à Josh sur la table de la cuisine en lui expliquant que j’avais un séminaire professionnel de dernière minute que je ne pouvais pas annuler. Un mensonge éhonté, mais je savais qu’il ne m’aurait jamais laissée partir avec un autre homme sans faire un scandale. J’étais d’ailleurs plutôt soulagée qu’il ne soit pas encore rentré du travail. Il m’aurait posé tout un tas de questions pour chercher la faille, et j’aurais fini par baragouiner la vérité, ce qui m’aurait certainement valu une raclée. Même si Kyte n’était pas de la partie, je savais qu’il désapprouverait. Il avait beau dire que mon militantisme passionné était l’un des traits qui l’avaient attiré chez moi, il pensait que je devais apprendre à contrôler ce feu qui m’animait où je finirais par me brûler. Par nous brûler. Je savais qu’il avait raison. Ce type d’action pouvait compromettre ma carrière d’avocate ou pire encore, son ascension politique. Et je ne me le pardonnerai jamais. Je déglutis en verrouillant la porte à clef. J’avais l’impression de le trahir, et je savais que cette culpabilité se décuplerait à mon retour, quand je devrai affronter la déception dans son regard. Mais quand l’appel de la justice résonnait au plus profond de mon âme, je n’avais pas d’autre choix que de l’écouter.
Kyte a profité des deux heures de trajet en bus vers Toowoomba pour me briefer sur l’action qu’il avait prévue. Je hochais la tête, sourcils froncés par la concentration, alors qu’il m’expliquait être en Australie depuis quelques mois, sur la trace de ces tristement célèbres chasseurs de Wallabies. Après des semaines passées dans les terres intérieures – ce qui expliquait son teint franchement cramoisi – il avait fini par identifier un petit groupe qui s’adonnait à ce loisir de sadiques en tout impunité, sous le nez des rangers supposés préserver la nature. J’étais scandalisée : c’était contre la loi ! « Je sais gamine, » m’avait-il répondu avec un haussement d’épaules et un regard blasé « mais face à l’argent tout le monde s’en branle de la loi, et la fourrure d’une espèce protégée, ça rapporte. C’est contre ça qu’on manifeste, toi, moi et tous les autres. » D’un signe de tête, il avait désigné la dizaine d’activistes qui remplissait notre mini bus. A la nuit tombée, le bus nous a déposés à l’entrée d’un camping situé à quelques mètres à peine de l’agence de préservation de Western Creek. J’ai essayé de dormir quelques heures, mais l’excitation impatiente du lendemain – à moins qu’il ne s’agisse des ronflements de Kyte – m’ont rapidement tirée du lit. Un peu avant le lever du soleil, j’ai profité de l’endormissement général pour me rafraichir dans les douches publiques du camping. J’avais besoin de me réveiller et surtout de retirer la crasse du voyage et de ma journée de travail. Sur le chemin du retour, je me suis arrêtée dans une supérette pour remplir mon sac à dos de fruits. Ils n’étaient pas bios, mais c’étaient les seuls aliments vegans sur lesquels j’avais pu mettre la main. On a grignoté en silence, et, armés de nos pancartes incendiaires et de nos convictions, on s’est dirigés vers la place.
La matinée s’est déroulée sans encombres. Le parking de l’agence de préservation était bondé de touristes venus prendre des informations avant de partir pour leurs randonnées du weekend. De temps à autres, on scandait quelques slogans vengeurs à l’intention des rangers ; mais la plupart du temps nous servions plutôt de centre d’information pour les passants horrifiés par les actes que nous dénoncions. Et puis, vers le milieu de l’après-midi, le flux de touristes a diminué. « Il est trop tard pour commencer une randonnée, » a expliqué Kyte alors que je le questionnais. « C’est plutôt les autochtones qu’on risque de croiser. Et quelque chose me dit qu’ils seront moins réceptifs à notre action. » Il ne croyait pas si bien dire. A peine avait-il terminé sa phrase qu’un petit groupe s’avança vers nous. A l’expression de leurs visages, je su instantanément qu’ils allaient nous causer des problèmes. Il fallait dire que le type qui avançait en tête de leur cortège ne transpirait pas la joie de vivre. Avec son crâne rasé, sa bouche en cul de poule, ses épais sourcils bruns collés à ses yeux enfoncés et ses larges épaules, il me faisait un peu penser à un néo-nazi bodybuildé, version redneck des régions reculées.
- Allez les fillettes, vous vous êtes bien amusées mais maintenant il est temps de remballer vos drapeaux et de retourner au pays des bisounours !
Je grinçai des dents en entendant cette remarque qui ne faisait que renforcer mon opinion négative du personnage. Je détestais les hommes qui utilisaient le genre féminin comme une insulte. Kyte aussi a tiqué, bien que probablement pas pour les mêmes raisons. « Chasseurs, » me glissa-t-il à l’oreille avant d’aller à sa rencontre. Ce qui lui manquait en répartie, mon mentor compensait en culot chtarbé. Mâchoire en avant, il s’est approché du visiteur – légèrement trop près de son visage, lui louchant dessus d’une façon à la fois risible et inquiétante. J’aimais pas ça. J’avais douloureusement conscience de la vulnérabilité de notre troupe face aux gros bras qui voulaient nous déloger. Si on en venait aux poings, on était perdants. En revanche un dialogue raisonné… J’ai pris une inspiration pour me donner du courage et me suis campée aux côtés de Kyte, avec la confiance sur-développée que peut avoir une brillante jeune avocate fraîchement diplômée d’Harvard.
- Laisses-moi gérer ça, tu veux ?
J’ai posé une main sur sa poitrine pour l’écarter du type, m’interposant. Kyte m’a regardée, hébété, et j’ai souri avec assurance. J’étais sûre de mon coup. Du moins jusqu’à ce qu’un rire gras retentisse dans mon dos, bientôt suivit de quelques ricanements. C’était bouche-en-cul-de-poule, qui me dévisageait avec une expression entre l’amusement et l’agressivité.
- Comme si on allait écouter une gonzesse. Puis, à Kyte : tu devrais apprendre à ta salope quand il faut la fermer. - Pardon ?!
J’étais trop abasourdie par tant de connerie pour savoir comment réagir. J’ai levé mon visage offusqué vers Kyte pour essayer d’y puiser l’inspiration mais il a seulement secoué la tête en me faisant signe de laisser couler et m’a gentiment repoussée derrière lui. Quelle humiliation ! J’arrivais pas à y croire. Furibonde, je me suis retournée vers le trou du cul sexiste, mais il s’était déjà désintéressé de moi et comblait à nouveau la distance le séparant de Kyte, qui le toisait toujours en silence, un large sourire carnassier découvrant ses dents.
The river's a hymnal and the leaves are applause. Trees sing in whispers with the wind pulling their arms. Hold still and listen, your hand on my heart. If you need them these beacons will lead you back to the start.
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Dernière édition par Jameson Winters le Sam 11 Fév - 20:13, édité 1 fois
“This life is short, baby that’s a fact, better live it right, you ain’t comin back. Gotta raise some hell, ‘fore they take you down. Gotta live this life. Gotta look this world in the eye. Gotta live this life until you die”
« Kane, je prends mon samedi et mon dimanche » j’ai lancé en retirant mon tablier pour m’essuyer les mains dedans. Mon boss a relevé des yeux vides vers moi. « Non » qu’il m’a répondu, le con. « Si, mec, je fais un road trip avec mon club : je prends mon weekend. » Il a soupiré comme si j’étais le dernier des abrutis et j’ai eu envie de le frapper. « Phoenix si t’es pas là samedi matin à 5h, t’es viré ». Merde, ce connard croyait vraiment que j’allais manquer un road trip autours de Western Creek avec mon club juste pour sa sale gueule et ce taf de plongeur payé au lance-pierre. « Alors vire-moi fils de pute. » Je me suis barré. Ça me faisait chier de devoir chercher un nouveau job mais en même temps j’étais trop excité pour m’en formalisé sur le coup. J’aviserai plus tard comment me faire du fric. Il me semblait avoir vu que le bar du coin rechercher un videur, ou un truc du genre. Mais là, tout de suite, j’en avais rien à foutre : je partais en road trip ! Et puis maintenant que j’étais viré, j’allais même pouvoir rester sur la route toute la semaine ! Peut-être même plus !
En y repesant, j'ai toujours été prompt à avoir des idées de merde. Aucune raison, juste mes pulsions. J’en avais rien à faire que quelque chose soit stupide, interdit voir dangereux, du moment que ça me faisait marrer. Dès qu’une connerie était à faire, j’étais le premier à me jeter dedans. Quand quelque chose était interdit, j’avais envie de le faire. Et quand on m’emmerdait, je rentrais dans le tas. Inévitablement cette attitude m’a conduit à faire plusieurs séjours au trou mais j’en avais pas mal rien à faire. Là ou ailleurs, c’était la même chose pour moi. Et au final, c’est encore là-bas que j’ai fait mes plus belles rencontres, à commencer par Glider. Un mec complètement taré qui me parlait de sa bécane comme si c’était sa femme et qui rentrait dans le lard de types cinq fois plus gros que lui quand on lui manquait de respect. Un mec en or massif. Sauf qu’il se battait comme une merde. Il se faisait toujours salement rossait et c’est en bottant des culs pour le tirer d’affaire qu’on s’est lié d’amitié. En sortant, il m’a fait prospect de son club de bikers et j’ai embarqué mon meilleur pote Ryder avec moi. On avait 19 ans à l'époque, on était fiers et arrogants, on sortait tout le temps avec nos kuttes sur le dos, on se trouvait cool, on se sentait plus. Les autres ont vite fait de nous intégrer. Ils étaient pas tous aussi tarés que Glider ou moi mais ils hésitaient pas à rentrer dans le tas quand les choses tournaient mal pour n’importe quel membre du club. J’adorais leur loyauté. J’adorais m’éclater avec eux, bouffer de la route, défoncer des gueules, parader comme un paon devant les nanas... j’aurais échangé ces moments pour rien au monde. Surtout pas pour un job de merde. Va te faire foutre, Kane.
On s’était levé aux aurores avec Ryd, ce samedi-là, pour balancer quelques affaires dans nos sacs avant d’aller rejoindre les autres. On s’est mis à rouler pendant que le soleil se levait, et je peux pas vraiment décrire la sensation de liberté que ça me procurait. Plus d’attache, plus de problème, juste ma bécane, le vent, la route. Quelque chose se passe quand tu roules à 150 à l'heure. Les pots d'échappement noient n'importe quels bruits. Les vibrations du moteur rythment les battements de ton cœur. Ton champ de vision se canalise dans l’immédiat. Et tout à coup, t'es plus sur la route : t’en fais partie. Circulation, paysage, képi… plus rien que des silhouettes en carton découpé qui se renversent quand tu passes. Tous tes problèmes, tout le bruit, tu les laisses derrière. Pas besoin de s'occuper d'autre chose que de ce qu'il y a juste devant toi.
On a roulé comme ça pendant plusieurs heures, s’arrêtant de temps en temps pour boire un coup, pisser ou faire les cons. Moi j’en profitais pour m’aventurer un peu plus loin dans la nature. Ça me ressourçait. Vers le milieu de l’après-midi, j’ai vu un immense parterre fleuris avec un énorme « Welcome to Toowomba, the garden city » inscrit dessus, et j’ai su qu’on était arrivée à notre première destination. On a déposés nos bécanes dans un pub et on s’est commandés des bières alcoolisés pour la première fois de la journée. Enfin, officiellement dans mon cas. Je picolais joyeusement avec Ryder quand tout à coup ce dernier m’a donné un coup de coude :
- Les hippies vont se prendre une raclée.
J’ai froncé un sourcil en le regardant. J’avais pas la moindre idée de ce qu’il racontait. Une référence douteuse ? J’avais manqué un épisode ? Ensuite j’ai suivi son regard et j’ai aperçu une petite troupe de manifestants un peu plus loin. En face d’eux, un groupe de types clairement plus nombreux se ramenait en bombant le torse – fébrile tentative visant à les faire paraître plus virils, j’imagine. Sauf qu’ils ne trompaient personnes : s’attaquer à un groupe de hippies inoffensifs en sous nombre n’avait rien d’honorable.
- Dommage, y a une petite brune canon, a continué Ryder en rebaissant les yeux vers son verre.
Je savais pas comment il avait eu le temps de repérer tout ça à cette distance mais j’ai pas essayé de comprendre. J’ai senti un sourire étiré mes lèvres alors qu’une idée germait dans mon esprit : j’avais comme une envie d’aller troller du néonazis. J’ai englouti d’une traite la fin de ma bière et je me suis levé.
- Viens avec moi, j’ai une idée.
Sans attendre sa réponse j’ai enfourché ma Harley et j’ai été à l’encontre du conflit naissant. Un grand type un peu louche était nez contre nez avec un petit type trapu (et tout aussi louche), et je sentais la tension monter des deux côtés. Fouteur de merde professionnel, j’allais me réinventais pacificateur.
- Allons les gars, on va pas se prendre la tête pour si peu, j’ai lancé avec un air suffisant en arrivant comme un héro au niveau des deux coqs.
- Casse toi ducon, tu sais même pas de quoi tu parles, a perspicacement noté le petit nerveux à ma droite.
Je me suis tourné dans sa direction et j’ai baissé les yeux vers lui de manière bien exagérée historie de lui rappeler à quel point il était insignifiant.
- Le cerveau du groupe, je présume. Non seulement j’en ai pas la moindre idée mais en plus j’en ai rien à foutre. J’ai froncé les sourcils en prenant un air faussement consterné. Assurément une bagarre de rue n’est pas la solution, c’est mieux d’utiliser sa têt-
Petit Nerveux m’a pas laissé le temps de finir ma phrase et il s’est mis a violemment pousser ma bécane pour la faire tomber au sol. J’étais sur le cul. Quand j’ai réalisé ce qu’il venait de faire, j’ai compris que ce mec voulait mourir et je me suis empressé de lui rendre ce service en me ruant sur lui pour l’exploser par terre afin de marteler sa gueule avec mon poing. J’ai entendu les moteurs des Harley de mon club autour de moi puis un joyeux foutoir. J’en ai conclu qu’une baston générale avait probablement finit par exploser malgré mes bons conseils. Mais j’étais trop fou de rage pour capter quoi que ce soit si ce n’était mon poing qui s’éclater à répétition sur la gueule déjà trop carré de Petit Nerveux. J’ai cru entendre au long crier un « cassos y a les flics » mais c’est uniquement quand Ryd et Glyder m’ont tiré en arrière que j’ai repris contact avec la réalité. Tout le monde partait en courant dans tous les sens. J’étais presque déçu, je me sentais d’attaque. J’ai jeté un coup d’œil à Ryd et il a secoué la tête, comme s’il avait lu dans mes pensées. J’ai acquiescé et je me suis retourné pour vérifier que tout le monde allait bien. C’est à ce moment-là que je suis tombé nez à nez avec une jolie brune piquante.
- Hey… j’ai lancé, instantanément calmé, un sourire flottant sur mes lèvres. Phoenix, enchanté.
- Phoenix, cassos ! m’a crié Ryder qui enfourchait déjà sa bécane.
Rappelé à l’ordre, j’ai acquiescé et j’ai soulevé ma Harley du sol avant de l’enfourcher à mon tour. J’ai attrapé mon casque et je l’ai tendu à Brune Piquante, l’invitant à m’imiter.
- Accroche toi où tu peux ma belle, j’ai lancé à peine lourdement.
Derrière moi, j'ai cru entendre Ryd marmonnait un « Mec, pourquoi c’est toujours toi qui a la nana… » et je me suis mis à rire en démarrant ma meule. Une fois ma demoiselle en détresse fermement accrochée à ma taille et mes potes partis, j’ai arraché le bitume à mon tour. J’étais surexcité, encore bourré d’adrénaline. Je savais pas trop où on allait et ça rendait l’expérience encore plus attirante à mes yeux. J'étais lancé. Mission: sauvetage d’hippies!
Dernière édition par Phoenix Ellsworth le Mer 16 Nov - 3:06, édité 3 fois
Jameson Winters
la louve raffinée
ÂGE : quarante-six ans. SURNOM : Jaimie, Jam'. Maître Winters au boulot. Au lit, aussi. STATUT : Célibataire. Succombe parfois aux plaisirs sans lendemain. MÉTIER : Avocate associée chez Ashburn Rose. Militante écologiste et condition animale. LOGEMENT : #102 Logan City, une immense villa bien trop vide. POSTS : 6455 POINTS : 0
TW IN RP : par mp si besoin ♡ ORIENTATION : J'aime tout le monde. PETIT PLUS : Irlandaise & Amérindienne du Canada, j'ai un petit accent. Je me ressource dans la nature. Combattre les injustices me fait vibrer. Je suis aussi à l'aise dans les bas fonds de Dublin que dans les soirées guindées de l'élite australienne. Vegan depuis mes 15 ans, je milite pour préserver la nature. Légalement, de nos jours. Du moins j'essaie. J'ai adopté une chienne/louve que j'aime comme ma fille. Je n'ai jamais perdu un procès. Certains me décriraient comme une féministe autoritaire et mal baisée. Ceux là sont toujours perturbés lorsqu'ils rencontrent une femme qui se comporte comme eux.DISPONIBILITÉ RP : Je suis disponible pour RP CODE COULEUR : #336699 RPs EN COURS : Christmasbin [7] ↟
PHOENIX — I want to heal, I want to feel like I'm close to something real, I want to find something I've wanted all along: somewhere I belong. Nous avions à peine vingt ans et nous rêvions juste de liberté.
ROBIN — Her eyes look sharp and steady into the empty parts of me. Still my heart is heavy with the scars of some past belief.
LAOISE — We've been gone for such a long time that I'm almost afraid to go home. A long road is a long, dragged-out imagination where things can go wrong, but we keep rolling on.
GABRIEL — I'll keep your heart safe in the palms of my hands until it can beat on its own again.
KYTE — Old growth holds hope, let the brambles scrape your skin; scars are story books, blood will wash away our sins.
NOUS RÊVIONS JUSTE DE LIBERTÉ phoenix & jameson | australie, 2003
J’étais encore en train de délibérer sur la façon la plus efficace de réprimander bouche-en-cul-de-poule pour son sexisme quand le vrombissement d’une Harley a attiré mon attention. Des bikers, comme si les néonazis avaient besoin de davantage de renfort pour nous démonter la gueule ! Courroucée, j’ai fusillé du regard le type qui venait de garer sa moto et s’interposait désormais de sa démarche nonchalante. Et là, il m’a doublement sidérée. Déjà, il était loin de ressembler aux gras-du-bide/gras-des-racines que j’avais eu l’occasion de croiser sur les routes. Au contraire, il dégageait plutôt un truc avec ses longs cheveux blonds et son assurance. Et en plus, il essayait de mettre un terme au conflit, ce qui lui valut le grade de prince charmant, selon mes critères. Malheureusement sa tentative n’eut pas plus d’effet que la mienne sur mon pote aux yeux enfoncés (qui avait clairement juste envie de s’énerver et de péter des dents). Je me suis demandé si à force de se raser le crâne, il ne s’était pas un peu attaqué le cerveau au passage. Le blondinet, au contraire, semblait avoir plus de substance. J’ai croisé les bras, un sourire appréciateur sur les lèvres alors qu’il remettait l’autre tête de con à sa place avec une certaine finesse mêlée d’insolence. Un degré de subtilité que bouche-en-cul-de-poule ne sembla pas saisir, car il contracta encore davantage son visage ingrat et décida que la seule réponse possible était de balancer la moto du biker à ses pieds. Le con. Évidemment à partir de cet instant, un dénouement pacifiste n’était plus vraiment en option.
En moins d’une seconde, le néonazi bouffait le bitume tandis que le « pacificateur » lui martelait le visage avec une violence comme j’avais jamais vu avant. Il faut croire que ça m’a perturbée, parce que je n’ai ni remarqué les autres motards qui débarquaient, ni le connard qui se glissa sournoisement derrière moi pour m’attraper par les cheveux et me tirer en arrière. J’ai poussé un cri – de rage plus que de douleur, et lui ai collé mon coude dans l’estomac. « Sale pute ! », beugla-t-il en me lâchant. Décidément, ils manquaient cruellement d’originalité quand il s’agissait d’insulter une femme. J’ai réussi à éviter le coup qu’il voulait me balancer en pleine face, mais pas celui qui s'écrasa contre mes côtes. Nouveau hurlement, de douleur cette fois. Apparemment Kyte savait faire la différence car il apparut à mes côtés et se chargea lui-même de mon assaillant, plantant ses dents sur le lobe de son oreille – une prise qui l’avait rendu célèbre. Il n’eut malheureusement pas le loisir de le lui arracher car une sonnerie retentit au loin. « Cassos, y’a les flics ! » Cria quelqu’un dans la mêlée. Merde. Merde, merde, merde ! En panique, j’ai cherché mon sac à dos autour de moi, évitant les gens qui se barraient à toute vitesse et ceux qui se battaient encore. Quand je l’ai enfin retrouvé, il n’y avait quasiment plus personne sur la place à l’exception de quelques manifestants qui courraient en désordre, du type qui crachait ses dents sur le bitume et du grand blond responsable de son état. J’étais plus vraiment sûre qu’il s’agisse d’un prince charmant tout compte fait. Au moment où je me faisais cette réflexion, nos regards se sont croisés, et… il s’est présenté avec un sourire charmeur. Comme s’il ne venait pas d’abattre la raclure qui bavait du sang à ses pieds.
- Ja… Jaimie, j’ai répondu, légèrement sous le choc.
J’arrivais pas à faire se coïncider l’image du beau mec souriant avec celle du psychopathe assoiffé de sang d’il y a quelques secondes. Je l’ai regardé soulever sa bécane avec une facilité déconcertante tandis que son pote enfourchait la sienne en criant qu’il fallait se barrer. Phoenix l’a imité et, à ma grande surprise, m’a tendu son casque. J’ai jeté un rapide coup d’œil en direction de Kyte pour constater qu’il partageait leur avis puisqu’il s’agrippait déjà à l’arrière de la bécane de l’autre motard qui n'avait pas l'air totalement en phase avec la situation.
- Hey, hey, hey mec, comment ça va ?, débitait-il d’une traite de sa voix morne et légèrement inquiétante en s'installant plus confortablement sur la selle. Je suis biker aussi et j’apprécierais si tu pouvais me rendre un petit service de frère à frère. Je suis un peu recherché par Interpol et je préfèrerais pas qu’ils me mettent la main dessus alors peut être que tu pourrais m’amener avec toi-hum ?
Incertaine sur la conduite à tenir, j’ai relevé les yeux vers Phoenix qui m’encouragea à m’accrocher où je pouvais. Ben voyons. Pourtant, bizarrement, ça m’a convaincue. J’ai froncé les sourcils mais l’ai gratifié d’un sourire indulgent tout en prenant le casque qu’il me tendait. Puis j’ai sauté en selle et noué mes bras autour de sa taille. Il s’est marré et j’ai pas trop compris pourquoi. J’étais trop occupée à me demander ce que je foutais là, agrippée à un type que je ne connaissais pas et qui avait clairement un problème. Tout ce que je savais, c’était que si les flics me choppaient et que Josh devait payer ma caution, j’étais morte. Alors j’ai resserré plus fermement mes bras autour de la taille du preux chevalier (ça me paraissait être plus approprié) tandis que son fidèle destrier de ferraille accélérait à la sortie de la ville. Devant nous, le désert. Et derrière… derrière il y avait Kyte, qui gueulait des insultes à une voiture de flics lancée à notre poursuite. J’ai risqué un nouveau coup d’œil par-dessus mon épaule, prenant garde à ne pas effectuer le moindre geste qui puisse déstabiliser l’engin sur lequel je me trouvais, ou son conducteur. Une précaution que mon mentor ne se donnait pas la peine de prendre. Une lueur de folie dans les yeux et la gueule en sang, il s’acharnait à faire des doigts d’honneur à nos poursuivants tandis que son autre main attrapait… la ceinture du biker ? J’ai pas pu retenir un éclat de rire qui s’est accentué quand leur moto est arrivée au niveau de celle que conduisait Phoenix, confirmant mes doutes. Ça a attiré l’attention de Kyte qui a fini par se calmer et se colla fermement contre le dos du motard avant de m’observer, un grand sourire découvrant ses dents ensanglantées.
- Ça va gamine ?, il a crié sans se soucier du fait que les oreilles de son compagnon n’étaient qu’à quelques centimètres de sa bouche – chose que ce dernier ne sembla pas apprécier.
J’ai hoché la tête avec un rire nerveux. J’étais euphorique. Les sirènes de police se faisaient de plus en plus distantes dans notre dos. Jamais j’aurais imaginé que des vieilles motos comme les Harley puissent rouler aussi vite. Je n’avais pas la moindre idée de l’endroit où les bikers nous amenaient, et je savais que ça devrait m’inquiéter, pourtant je n’en avais rien à cirer. Surement parce que Kyte était avec moi. J’ai posé ma tête contre l’épaule de Phoenix, et pris une profonde inspiration. Un sourire sur les lèvres, j’ai regardé le paysage défiler à toute vitesse devant mes yeux. Tu parles d’une action pacifiste ! Je crois qu'on était tous sous l'effet secondaire de l'adrénaline, parce que Kyte a levé ses deux bras au ciel et s'est mit à gueuler comme un loup déréglé, alors j'ai encore rigolé. Dans le fond je le comprenais : c’était grisant, et j’étais pas certaine d’avoir envie que l’aventure s’arrête.
The river's a hymnal and the leaves are applause. Trees sing in whispers with the wind pulling their arms. Hold still and listen, your hand on my heart. If you need them these beacons will lead you back to the start.
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Dernière édition par Jameson Winters le Sam 11 Fév - 20:15, édité 1 fois
“This life is short, baby that’s a fact, better live it right, you ain’t comin back. Gotta raise some hell, ‘fore they take you down. Gotta live this life. Gotta look this world in the eye. Gotta live this life until you die”
Des sirènes stridentes derrière nous m’ont indiqué que les lardus avaient décidé de se lancer à notre poursuite. Ça me faisait rire qu’ils essaient. Je sais pas si c’était dû à l’adrénaline, la tise dans mon sang ou la belle brune accrochée à ma taille mais j’étais surexcité.
- Mec, sérieusement ? Mais pourquoi ils voudraient nous gauler : on est clairement les héros dans l’histoire ! j’ai lancé à la cantonade avec un air de morveux trop sûr de lui.
J’ai entendu mon pres’ exploser de son rire d’écossais tordu à mes côtés et je l’ai regardé en souriant. Il avait l’air aussi allumé que moi. J’étais tenté de ralentir pour laisser les képis se rapprocher au maximum et les humilier en les fumant au dernier moment mais Glyder a dû lire dans mes pensées parce qu’il m’a fait signe d’accélérer. Alors c’est ce que j’ai fait. Je voyais pas super net mais j’étais sûr de mon coup. Je voulais probablement frimer un peu aussi. A ce moment j’ai senti Jaimie glousser dans mon dos. Je savais pas ce qui lui arrivait mais ça m’a fait marré. Ensuite j’ai vu un Ryder tout crispé me dépasser tandis le grand type louche s’accrocher à lui comme à une bouée de sauvetage et j’ai éclaté de rire. Ryd m’a lancé un regard noir - ou de détresse, j’étais pas sûr - et je me suis mis à rire plus encore. Merde, d’où sortait ce mec ! Sa gueule était ensanglantée et une fois de temps en temps il se mettait à hurler comme un loup. Je me faisais la réflexion que les hippies étaient violents dans le coin quand Glyder nous a fait signe de se séparer. J’ai hoché la tête dans le vide (personne pouvait me voir) et j’ai gueulé à Ryd de prendre la sortie avec moi. C’était trop juste pour y pénétrer sans enfreindre les règles mais on était plus à ça près de toute manière.
- Still holding up sweetheart ?
J’ai demandé à Jaimie en appuyant sa main contre ma taille pour m’assurer qu’elle allait pas s’envoler. Je me sentirais bien con. Mais elle avait l’air de tenir bon alors j’ai continué dans ma lancée. Les sirènes de polices se faisaient de plus en plus distantes mais on a continué de rouler. Comme ça, pour être sûrs. Puis brusquement Ryder s’est mis à faire des grands signes incompréhensibles. Je sais pas trop comment mais j’ai finis par comprendre qu’il voulait s’arrêter dans le prochain bar. Encore une fois j’ai acquiescé dans le vide. On s’est garé et j’ai tendu la main à ma demoiselle en détresse pour l’aider à descendre de mon fidèle destrier. J’ai fait un signe de la tête dans sa direction pour lui demander comment elle allait tout en la regardant de bas en haut. Ryd avait pas mentit: elle était vraiment canon. En arrière plan j'ai vu Ryder descendre à la hâte de la meule et foncer sur moi.
- Fucking hippies, man, il a maugréé à mon oreille en jetant des coups d’œil nerveux autour de lui.
J’ai éclaté de rire avant de faire signe à la joyeuse bande de me suivre vers le bar:
- Come on guys, drinks on me! J’ai tenu la porte à Jaimie puis je suis passé en la laissant se refermer au nez de Ryder. Je me suis retourné vers lui avec un ricanement de sale gosse. Le pauvre diable avait l’air au bout de sa vie. Je l’ai attrapé par les épaules. Come on bro, I’ll make it up to you. Whisky? Everyone? J’ai ajouté en jetant un coup d’œil aux hippies fous. Comme j’entendais pas de protestations j’ai sorti un billet de ma poche et je l’ai plaqué sur le comptoir en affichant mon plus beau sourire pour payer ma tournée.
Dernière édition par Phoenix Ellsworth le Jeu 16 Fév - 17:32, édité 2 fois
Jameson Winters
la louve raffinée
ÂGE : quarante-six ans. SURNOM : Jaimie, Jam'. Maître Winters au boulot. Au lit, aussi. STATUT : Célibataire. Succombe parfois aux plaisirs sans lendemain. MÉTIER : Avocate associée chez Ashburn Rose. Militante écologiste et condition animale. LOGEMENT : #102 Logan City, une immense villa bien trop vide. POSTS : 6455 POINTS : 0
TW IN RP : par mp si besoin ♡ ORIENTATION : J'aime tout le monde. PETIT PLUS : Irlandaise & Amérindienne du Canada, j'ai un petit accent. Je me ressource dans la nature. Combattre les injustices me fait vibrer. Je suis aussi à l'aise dans les bas fonds de Dublin que dans les soirées guindées de l'élite australienne. Vegan depuis mes 15 ans, je milite pour préserver la nature. Légalement, de nos jours. Du moins j'essaie. J'ai adopté une chienne/louve que j'aime comme ma fille. Je n'ai jamais perdu un procès. Certains me décriraient comme une féministe autoritaire et mal baisée. Ceux là sont toujours perturbés lorsqu'ils rencontrent une femme qui se comporte comme eux.DISPONIBILITÉ RP : Je suis disponible pour RP CODE COULEUR : #336699 RPs EN COURS : Christmasbin [7] ↟
PHOENIX — I want to heal, I want to feel like I'm close to something real, I want to find something I've wanted all along: somewhere I belong. Nous avions à peine vingt ans et nous rêvions juste de liberté.
ROBIN — Her eyes look sharp and steady into the empty parts of me. Still my heart is heavy with the scars of some past belief.
LAOISE — We've been gone for such a long time that I'm almost afraid to go home. A long road is a long, dragged-out imagination where things can go wrong, but we keep rolling on.
GABRIEL — I'll keep your heart safe in the palms of my hands until it can beat on its own again.
KYTE — Old growth holds hope, let the brambles scrape your skin; scars are story books, blood will wash away our sins.
NOUS RÊVIONS JUSTE DE LIBERTÉ phoenix & jameson | australie, 2003
Kyte a poussé un dernier hurlement, qui s’est méchamment éraillé vers la fin parce que la moto sur laquelle il se trouvait a fait un écart. Déséquilibré, il a agité les bras avant de se raccrocher plus encore au dos rigide de son compagnon. Je me suis un peu demandé si cette embardée n’était pas une tentative (assez efficace) de calmer les ardeurs de mon mentor. Au même moment, j’ai senti la main gantée de Phoenix sur la mienne et il me demanda si je tenais le coup.
- Yeah, I’m good.
J’ai répondu avec un hochement de tête qu’il ne pouvait voir. Instinctivement, j’ai resserré mon étreinte autour de sa taille alors qu’il fonçait – trop rapidement – vers la sortie tandis que les autres motards traçaient la route droit devant. Ça aurait dû m’inquiéter, mais pour une raison que je ne m’expliquais pas, j’étais relativement en confiance. J’ai tout de même jeté un coup d’œil en arrière pour vérifier que le type qui avait hérité de Kyte nous suivait bien. Comme c’était le cas, j’ai reposé mon menton sur l’épaule de Phoenix. Maintenant qu’il était en tête du cortège, la sensation de liberté que j’avais ressentie tout à l’heure s’était décuplée et je commençais à comprendre la passion de Kyte pour les deux-roues. On a roulé quelques temps, puis les motards ont décidé de garer leurs bécanes sur le parking à moitié désert d’un bar carrément western. Je me suis encore demandé ce que je foutais là, mais comme mon preux chevalier m’a gracieusement tendu la main pour m’aider à descendre de son fidèle destrier, j’ai pas pris la peine de me répondre. A croire que j’étais trop occupée à lui sourire en lui rendant son casque. Sans perdre de temps, son pote lui a foncé dessus pour lui marmonner un truc à l’oreille et Phoenix a éclaté d’un rire franc et communicatif avant de nous faire signe de le suivre. Attends, comment ça « drinks on me? » J’ai haussé les sourcils, septique. L'alcool au volant, ça me paraissait pas hyper intelligent ou légal. Puis j’ai pensé à mon boss, "rabat joie premier", et j’ai décidé que je n’en avais rien à foutre. J’ai donc emboité le pas du blondinet, le gratifiant d’un nouveau sourire alors qu’il me tenait la porte : il remplissait décidément bien le rôle que je lui avais attribué.
A l’intérieur, ça sentait le bois sec imbibé d’alcool. En d’autres termes, ça sentait le vieux pub irlandais, et ça me rendait presque guillerette. Kyte m’a attrapée par le cou et j’ai levé la tête vers lui. Le pauvre bougre avait déjà un hématome qui se formait sur la joue et son arcade sourcilière s’était ouverte.
- T’as mal ?
J’ai demandé en levant la main pour dégager ses cheveux frisés de la plaie. Il a plissé les yeux et secoué la tête avec un long « nah » avant d’ajouter « ça pique même pas, ils frappent comme des carnistes ». On a échangé un regard et j’ai éclaté de rire puis j’ai tourné la tête vers Phoenix qui était déjà au bar.
- Whisky’s perfect!
J’ai répondu un peu rapidement. Mon œil avait accroché une bouteille de Jack Daniels et c’était un des seuls alcools dont je savais avec certitude qu'il était vegan. Normalement j’étais plutôt branchée bière aux fruits, mais vu ce qu’on venait de vivre, j’étais pas contre un truc un peu plus fort. Et puis l’ambiance biker du désert me semblait appropriée. J’ai laissé Kyte rejoindre l’autre motard à une table et je me suis rapprochée de Phoenix, posant mes coudes sur le bar à ses côtés.
- Hey, j’ai demandé au barman alors qu’il posait quatre verres devant nous. Got any spare towel or cotton? My friend hit his head against a tree and I’d like to clean him up. Puis, face à son expression dubitative, j’ai pris un air semi-blasé et ajouté : Yeah. I know.
Il a levé les yeux au ciel avec un soupir et s’est éloigné dans l’arrière-boutique. J’en ai profité pour prendre un des quatre verres et j’ai inspiré l’odeur forte du liquide ambré. J’aurais bien été tentée de le couper avec quelque chose mais j’avais pas vraiment confiance en leurs jus de fruits ou colas alors je l’ai reposé.
- I haven’t had a chance to tell you this but thanks, for stepping in and trying to talk some sense into these asshole. Well… It didn’t exactly work, but still.
J’ai haussé les épaules avec un sourire. Même si sa technique de négociation avait échoué, on lui en devait une belle. On avait beau déconner sur la « maigre » force des carnistes, je crois que Kyte et moi avions conscience d’être passés à deux doigts d’être réduis en bouillie. Du moins moi, j’en avais conscience. J’ai jeté un coup d’œil à mon mentor, qui s’était assis juste à côté de l’immense biker malgré les autres chaises disponibles et revivait les meilleurs instants de la bataille en faisant de grands gestes. L’autre restait coït, bras croisés sur son ventre et une expression de douleur mêlée d’ennui sur le visage. J’ai pouffé de rire.
- We should probably join them.
J’ai proposé avec amusement comme le barman revenait avec un torchon pour moi. Je l’ai remercié d’un signe de tête et j’ai relevé les yeux vers Phoenix. Personnellement, j’étais pas contre profiter du spectacle qu’offrait nos compagnons quelques minutes supplémentaires, mais le grand ours avait tellement l’air de souffrir que j’étais à deux doigts d’appeler ça de la cruauté animale.
The river's a hymnal and the leaves are applause. Trees sing in whispers with the wind pulling their arms. Hold still and listen, your hand on my heart. If you need them these beacons will lead you back to the start.
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Dernière édition par Jameson Winters le Sam 11 Fév - 20:16, édité 1 fois
“This life is short, baby that’s a fact, better live it right, you ain’t comin back. Gotta raise some hell, ‘fore they take you down. Gotta live this life. Gotta look this world in the eye. Gotta live this life until you die”
Le barman s’est mis à remplir nos verres et je me suis retourné pour balayer la salle du regard. Je sais pas si c’était l’effet escompté mais ça me faisait un peu penser à un saloon du far west qui aurait bouffé un pub irlandais. Je trouvais ça cool. Avec son décor rustique, ses affiches en papiers vieillis, ses coffres en forme de tonneaux et en même temps ses petites lampes vertes et du folk irlandais en fond sonore pour conférer au tout un côté plus celtique. Une moue appréciatrice sur les lèvres, j’ai reporté mon attention sur le barman et Jaimie qui lui demandait une serviette pour son pote à la face ravagée. Je me suis demandé comment une fille qui avait l’air aussi soignée et responsable s’était retrouvé à fréquenter un type aussi louche… puis à monter sur la meule d’un mec qui avait probablement pas l’air tellement plus net. Elle s’est tourné vers moi en remuant les lèvres et j’ai penché la tête pour l’entendre me remercier avec un accent chantant qui était clairement pas d’ici.
- I’m all about the service darling. J’ai esquissé un sourire, laissant l’air de rien ma main s’attarder sur sa hanche. Some people just want to watch the world burn, you know…
J’ai haussé les épaules avec un air faussement navré. Je mentais qu’à moitié, en fait : Petit Nerveux était clairement un fouteur de merde. Je précisai simplement pas que j’étais dans le même cas: elle semblait réellement me prendre pour un pacificateur et j’étais pas le genre de mec à briser les rêves des autres. Quand elle a proposé d’aller rejoindre nos potes elle avait un air amusé que j’ai pas compris sur le coup. Ensuite j’ai suivi son regard et j’ai aperçu Ryd quelques tables plus loin, qui avait l’air de vouloir se fondre dans le mur pour éviter tout contact avec Type Louche qui vraisemblablement avait décidé de lui coller au cul. J’ai éclaté de rire.
- Nah, they’re fine.
Je savais pas ce qui me plaisait le plus entre passer un peu de temps en tête à tête avec la brune piquante ou laisser Ryder en tête à tête avec l’autre type. Peut-être le mélange des deux. Mais j’étais pas rat. Après tout c’était mon meilleur ami, on était un groupe de motard et on était sensé se serrer les coudes quand on était dans la merde. Non, j’allais intervenir et sauver mon pote... juste pas maintenant. Je me suis emparé de mon verre et j’ai tendu le sien à Jaimie.
- Sláinte !
J’ai noté mentalement de remercier Glyder pour cette superbe occasion de me la raconter avec les trois mots de gaëlique qu’il m’avait appris et j’ai descendu mon whisky de moitié. C’était pas ce que voulaient les conventions mais j’en avais rien à foutre. Je me suis passé la langue sur les lèvres en regardant Jaimie puis j’ai fait en mouvement de tête dans sa direction.
- So what’s a pretty Irish lady like you doing in this shithole anyway?
Dernière édition par Phoenix Ellsworth le Jeu 16 Fév - 17:33, édité 2 fois
Jameson Winters
la louve raffinée
ÂGE : quarante-six ans. SURNOM : Jaimie, Jam'. Maître Winters au boulot. Au lit, aussi. STATUT : Célibataire. Succombe parfois aux plaisirs sans lendemain. MÉTIER : Avocate associée chez Ashburn Rose. Militante écologiste et condition animale. LOGEMENT : #102 Logan City, une immense villa bien trop vide. POSTS : 6455 POINTS : 0
TW IN RP : par mp si besoin ♡ ORIENTATION : J'aime tout le monde. PETIT PLUS : Irlandaise & Amérindienne du Canada, j'ai un petit accent. Je me ressource dans la nature. Combattre les injustices me fait vibrer. Je suis aussi à l'aise dans les bas fonds de Dublin que dans les soirées guindées de l'élite australienne. Vegan depuis mes 15 ans, je milite pour préserver la nature. Légalement, de nos jours. Du moins j'essaie. J'ai adopté une chienne/louve que j'aime comme ma fille. Je n'ai jamais perdu un procès. Certains me décriraient comme une féministe autoritaire et mal baisée. Ceux là sont toujours perturbés lorsqu'ils rencontrent une femme qui se comporte comme eux.DISPONIBILITÉ RP : Je suis disponible pour RP CODE COULEUR : #336699 RPs EN COURS : Christmasbin [7] ↟
PHOENIX — I want to heal, I want to feel like I'm close to something real, I want to find something I've wanted all along: somewhere I belong. Nous avions à peine vingt ans et nous rêvions juste de liberté.
ROBIN — Her eyes look sharp and steady into the empty parts of me. Still my heart is heavy with the scars of some past belief.
LAOISE — We've been gone for such a long time that I'm almost afraid to go home. A long road is a long, dragged-out imagination where things can go wrong, but we keep rolling on.
GABRIEL — I'll keep your heart safe in the palms of my hands until it can beat on its own again.
KYTE — Old growth holds hope, let the brambles scrape your skin; scars are story books, blood will wash away our sins.
NOUS RÊVIONS JUSTE DE LIBERTÉ phoenix & jameson | australie, 2003
J’ai relevé la tête vers Phoenix et mon sourire s’élargit alors que je l’observais. J’aimais définitivement bien son rire. Il illuminait tout son visage, plissant ses yeux clairs et détendant son front. Rien à voir avec les faces de marbre au ricanement froid que je côtoyais toute la journée au bureau. J’ai donc pincé les lèvres de satisfaction quand il décréta que son pote pouvait se passer de son secours. J’étais franchement pas contre le fait de rester en tête à tête avec lui. Ou que sa main retrouve à nouveau le chemin jusqu’à mes hanches, pour s’y attarder légèrement plus longtemps que nécessaire. Je me suis giflée mentalement. J’étais pas censée penser ce genre de trucs. J’ai attrapé le verre qu’il me tendait, accueillant volontiers la diversion.
- Sláinte!
J’ai répondu avec un froncement de sourcils aussi surpris qu’appréciateur. J’ai tenté d’imiter sa descente mais le liquide me brûla la gorge. J’ai plissé le nez, douloureusement consciente de faire honte à mon nom et à mon sang. C’était pas la première fois que j’attaquais le whisky pur, mais en général je m’échauffais à la bière pour me cramer un peu les papilles avant de passer aux choses sérieuses. J’ai reposé mon verre et l’ai regardé avec un sourire en coin.
- Aye, you noticed. J’ai répondu en caricaturant mon accent irlandais. Honestly? I’ve asked myself that question a few times already and I’m not quite sure.
J’ai incliné la tête et laissé un petit rire s’échapper de mes lèvres. Je devais avoir développé une sorte de syndrome de la demoiselle en détresse, parce que je lui laissais clairement passer des trucs qui m’auraient fait sauter au plafond en temps normal. Comme ses « pretty lady » ou encore « darling ». C’était peut-être dû à son sourire sincère quand il prononçait ces mots, ou encore à sa voix basse qui vibrait d’un accent si étrange, mais j’arrivais pas à trouver ça rabaissant. Au contraire. J’ai désigné Kyte du menton. Moment que choisit mon mentor pour exploser de rire et tambouriner la table de son poing, alors qu'il cherchait désespérément le regard de l’autre motard, qui semblait hésiter entre tuer ou mourir.
- You should ask him. Kyte’s the one who convinced me a non-violent protest in outlaw wallaby hunter kingdom would be a good idea. J’ai levé les yeux au ciel et secoué la tête avec une sorte d’amusement auto-dérisoire. But quite frankly by now I should know that whenever he says non-violent, he really means ‘potential bloodshed’.
Il y eut un bruit de chaise qui racle contre le sol, et Kyte sauta sur ses pieds, agitant les bras dans ma direction.
- HEY JAIMIE, PRETTY BOY!, beugla-t-il dans tout le bar, me faisant sursauter. Either get a room or get us our drinks! Il marqua une légère pause et reprit deux fois plus fort : OR BOTH!
Puis il frappa dans ses mains et se laissa retomber en arrière sur sa chaise en se fendant la gueule comme s’il avait raconté la blague du siècle. Je l’aurais tué.
- Oh shut the fuck up Kyte! J’ai répliqué, courroucée. Je me suis éclaircit la gorge et j’ai adressé un petit sourire d’excuse en direction de Phoenix. Adrenaline makes him wild… or maybe his head injury is worse than I thought. I should go check it out.
Je savais pas pourquoi je me sentais obligée de justifier l’attitude - pas si étonnante - de Kyte. Ma serviette sous le bras et deux verres en main, j’ai fait signe à Phoenix de m’emboiter le pas. J’étais trop occupée à slalomer entre les tables pour faire attention aux rires gras des péquenauds alcoolisés qui venaient d’assister à la scène.
- I could ask you the same though, repris-je l’air de rien. Because you’re not from here either, aye? Let me guess… English? Or Welsh, maybe?
J’arrivais pas à mettre le doigt dessus. Son parlé était trop sophistiqué pour être de l’australien, mais trop rustre pour de l’anglais britannique. Ça aurait pu donner une combinaison catastrophique, mais je trouvais que le mélange collait parfaitement à ses allures de badass biker aux airs de chevaliers servants.
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Dernière édition par Jameson Winters le Sam 11 Fév - 20:17, édité 1 fois
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Non violente ? J’ai haussé les sourcils et j’ai jeté un coup d’œil à la gueule ensanglanté du dénommé Kyte. J’étais un peu surpris que ce type se pense pacifiste mais en même temps je le comprenais : il avait clairement des convictions, et avec des convictions, la violence est inévitable. J’allais reporter mon attention sur l’irlandaise quand l’autre hippie hargneux s’est mis à brailler en gesticulant comme un forcené. J’ai senti un grand sourire de chiard me fendre le visage. Je sais pas ce qui m’amusait le plus entre sa tête de con, l’air affligé de Ryd ou les bafouillements embarrassés de Jaimie. Le mélange des trois, probablement. J’ai attrapé les verres en foutant mes doigts dedans et j’ai suivi la brunette alors qu’elle essayait de deviner mes origines.
- Yeah, not bad ! J’ai répondu avec un ricanement impressionné. I was born in Bristol actually, spent a few years there. Hence the charming accent.
Je lui ai fait un clin d’œil et j’ai déposé les verres sur la table avant de me laisser tomber sur le siège devant Ryder. J’avais pas vraiment envie qu’elle pose d’avantage de question de ce genre. Autant j’avais rien contre le fait de parler de mes origines, autant épiloguer sur mon passé me tentait absolument pas. Alors j’ai enchainé avec le sourire de sale gosse trop sûr de lui qui me caractérisait :
- Cheers lady and gentlemen ! To rescuing hippies and hunter pricks biting the dust !
J’ai porté mon verre à mes lèvres et l’ai fini cul sec. Quand j’ai rebaissé les yeux, j’ai vu Kyte attrapé le verre qui était devant Ryder. Ensuite il l’a fini d’une traite tout en tapotant l’épaule de mon ami qui lui jetait des coups d’œil atterrés. Je me suis pincé les lèvres. Faible tentative de contenir mon hilarité. Ryder s’est levé en marmonnant qu’il allait appeler Glyder pour savoir où on allait se retrouver. J’ai hoché la tête. Il était au milieu du bar quand je me suis redressé comme frappé par la foudre en me retournant vivement vers lui:
- Oy mate, bring me a pint aye ?
J’ai crié en agitant mon verre. Il a hoché la tête et je me suis tourné vers mes pacifistes violents. Jaimie tentait d’éponger la gueule de son pote tandis que celui-ci donnait l’impression de tout faire pour lui complexifier la tâche.
- So what happened to your face man ? J’ai demandé en me passant la main devant la bouche pour référencer au sang qui s’écoulait de la sienne. Bit your tongue or something ?
Quand il m’a répondu qu’il avait en fait « juste » mordu l’oreille d’un type j’ai écarquillé les yeux avant d’éclater de rire. Merde, cet hippie était encore plus taré que moi. J’ai jeté un coup d’œil à Jaimie et j’ai senti mon rire se figeait en un sourire de connard. J’ai fait un signe de tête dans sa direction.
- So you into that kinda thing too ?
J'ai demandé, clairement conscient du double sens de ma question. La vérité c'est que j'étais aussi intrigué de savoir si mon irlandaise était kinky ou bien aussi enragée que son pote. Dans les deux cas, je trouverais ça cool.
Dernière édition par Phoenix Ellsworth le Mer 16 Nov - 3:07, édité 1 fois
Jameson Winters
la louve raffinée
ÂGE : quarante-six ans. SURNOM : Jaimie, Jam'. Maître Winters au boulot. Au lit, aussi. STATUT : Célibataire. Succombe parfois aux plaisirs sans lendemain. MÉTIER : Avocate associée chez Ashburn Rose. Militante écologiste et condition animale. LOGEMENT : #102 Logan City, une immense villa bien trop vide. POSTS : 6455 POINTS : 0
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PHOENIX — I want to heal, I want to feel like I'm close to something real, I want to find something I've wanted all along: somewhere I belong. Nous avions à peine vingt ans et nous rêvions juste de liberté.
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GABRIEL — I'll keep your heart safe in the palms of my hands until it can beat on its own again.
KYTE — Old growth holds hope, let the brambles scrape your skin; scars are story books, blood will wash away our sins.
NOUS RÊVIONS JUSTE DE LIBERTÉ phoenix & jameson | australie, 2003
Un sourire satisfait sur les lèvres, je me suis installée entre mon canadien taré et mon anglais charmant. Je savais pas pourquoi, mais ça me plaisait qu'il ai vécu quelques années à Bristol. Peut-être parce que mon Irlande me manquait, et que vu de l’Australie, son pays et le mien ne me paraissaient pas si éloignés. On a levé nos verres au toast porté par Phoenix et sa remarque m’arracha un ricanement amusé. Le naïf nous prenait pour des hippies. Je n’ai cependant pas eu le loisir de le corriger car du coin de l’œil, j’ai repéré Kyte s’enfiler le verre de l’autre motard en lui tapotant amicalement l’épaule. J’étais sur le cul. A bout, le grand brun à finit par s’enfuir après avoir marmonné un truc à Phoenix. J’ai secoué la tête et relevé les yeux vers Kyte, qui m’offrait désormais son plus beau sourire dérangé, auquel j’ai pas répondu. Je lui en voulais un peu : c’était pas une façon de se comporter avec un mec qui venait de lui éviter l’extradition et la taule. Il perdait rien pour attendre. J’ai trempé ma serviette dans notre carafe d’eau et je me suis penchée par-dessus la table pour essayer d’atteindre son visage, mais le bougre eut un mouvement de recul.
- Oh come on then! You know I can't leave you like this, so behave.
J’ai dit d’une voix autoritaire. Bizarrement, il m’a écoutée. N’en croyant pas ma chance, j’ai attrapé son menton pour tenter de le débarbouiller. Dix secondes. C’est le temps qu’il m’a laissé avant de commencer à s’impatienter, agitant mollement son visage de gauche à droite alors que des gémissements de protestation lugubres s'échappaient de ses lèvres entrouvertes.
- Really, I mean really?, j’ai soupiré, exaspérée. A little stillness would go a long way.
Mais Kyte ne m’écoutait déjà plus, bien plus intéressé par la question que Phoenix avait à lui poser. « Ah, it ain’t my blood kid. » Il a répondu de sa voix traînante en agitant sa main devant lui. « Just that of some scumbag's earlobe I bit off. » La petite anecdote eut l’air de beaucoup amuser le motard, ce qui rajouta davantage à l’excitation de Kyte. Et comme il n’arrêtait pas de bouger, j’ai fini par laisser tomber. Ça ferait l’affaire. J’ai reposé ma serviette imbibée de sang à mes côtés sur la table et relevé un regard interrogateur vers Phoenix. Si j’avais eu un doute sur le sens de sa phrase, l’expression goguenarde qu’il affichait rendait toute méprise assez difficile. Malgré moi, j’ai senti mes lèvres esquisser un sourire espiègle.
- Only when I have to... But I'd rather use a few other tricks of my own.
J’ai répondu d’une voix basse et légèrement plus sensuelle que nécessaire, prolongeant volontairement le jeu du double sens. J’ai haussé un sourcil provocateur et soutenu son regard. Enfin, j'essayais surtout de ne pas me laisser déconcentrer par les hululements enjoués de Kyte qui se fendait la gueule en suivant notre échange avec le plus grand intérêt. Je me suis fait la réflexion que personne ne devrait avoir à flirter quand son père se trouvait quasiment sur ses genoux. Et puis je me suis souvenue que Kyte n’était pas mon père, et que je n’étais définitivement pas en train de flirter avec Phoenix. Ou tout du moins, que je ne devrais pas l’être. J’ai détourné les yeux, me réfugiant dans le fond de mon whisky que je parvins enfin à engloutir.
- How about you, prince charming?, j’ai demandé en faisant glisser mon verre sur le bois collant de la table. Your face may not be soaked in blood but I sure couldn’t say the same thing about the other guy who crossed you. - Oh yeah man, that was BEAUTIFUL!, s’excita Kyte en frappant dans ses mains avec un grand sourire que j’arrivais même plus à trouver inquiétant. That's quite a punch you got here kid! This shithead swallowed so many of his own teeth he won’t ever be able to chew his beloved meat for the rest of his bitch life. Il a débité d'une traite de sa voix atone. Maybe he'll compensate by sucking DICKS!, conclut-il dans une explosion de rire, haussant subitement les sourcils alors qu'il mimait... Une traite de vache avec ses mains ? J'étais pas sûre.
Comme il n’obtenait pas la réaction escomptée de la part de Phoenix, mon mentor a fini par se tourner vers moi sans changer d’expression. J’ai senti un bref sourire étirer mes lèvres et j’ai tapé dans la main qu’il me présentait, la serrant au passage. J’étais pas pour la violence. Sauf quand il s’agissait d'irréductibles connards de carnistes sexistes et agressifs. Là, j’étais carrément pour l’holocauste. And justice for all prenait alors un tout autre sens dans ma tête.
- Seriously though, j'ai reprit en reportant mon attention sur Phoenix. The way you handled this, it was bold... and pretty badass, j'ai ajouté avec un sourire en coin.
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Dernière édition par Jameson Winters le Sam 11 Fév - 20:23, édité 1 fois
“This life is short, baby that’s a fact, better live it right, you ain’t comin back. Gotta raise some hell, ‘fore they take you down. Gotta live this life. Gotta look this world in the eye. Gotta live this life until you die”
Jaimie m’a séductivement remis à ma place et je me suis mordu la lèvre inférieure pour camoufler mon hilarité. Brune Piquante, je l’avais tout de suite senti. J’aimais bien me congratuler d’avoir un instinct hors du commun même si clairement sur ce coup-là j’aurais probablement pas repérer Jaimie ni même la baston qui allait se dérouler juste sous mon nez sans la précieuse aide de Ryder et de ses yeux de fouine.
- Now I’m curious.
A côté d’elle j’entendais Kyte s’esclaffer avec une délicatesse digne des mecs de mon club, mais j’étais plutôt intéressé par Jaimie qui soutenait mon regard comme si elle me lançait un défi. Ensuite elle a descendu son whisky et elle a enchaîné en m’appelant 'prince charmant'. Ça m’a fait marrer qu’elle ait gobé ma mascarade d’ailleurs parce que croyez-le ou non mais avant de devenir cet honnête baroudeur que voilà, votre motard belliqueux avait longtemps rêvé devenir prince charmant. Et ouai. Gosse précoce, j’avais appris à lire avant mes 5 ans et je me bourrais le crâne avec tous ces contes à la con que je dévorais à la vitesse de l’éclair. A l’époque, j’avais jeté mon dévolu sur douce princesse Meredith (ma maîtresse d’école) et je rêvassais du jour où je pourrais terrasser un dragon pour la sauver et l’emmener vivre dans notre château. J’étais bien, là, dans mon monde. Sauf que dans la vraie vie les choses se passent pas vraiment comme dans les livres et les princesses te crachent à la gueule tandis les dragons règnent en maîtres sur les ruines d’un monde en perdition. Je crois que j’avais 6 ans quand j’ai définitivement tiré un trait sur cette carrière prometteuse, le jour où Meredith a demandé à chacun de nous d’écrire son rêve sur un bout de papier. Je m'étais exécuté, ne faisant chier personne, et puis ce fouille-merde de Charles Williams avait lu par-dessus mon épaule et, gai comme un phoque, il s’était mis à brailler que je voulais devenir prince charmant. Tout le monde était mort de rire dans la classe, y compris ma princesse, et moi je comprenais pas ce qu’il y avait de drôle. Pourquoi Colleen pouvait être princesse et tout était cool, mais moi j’étais ridicule? Je savais pas. Ce que je savais, par contre, c’est que j’aimais pas qu’on rit de moi. Alors j’avais attrapé la tête de Charles Williams et je l’avais écrasé sur ses crayons de couleurs toujours trop bien taillés. J'ai tapé dessus jusqu’à ce que sa face de fayot devienne cramoisie. Pour moi, c’était justifié. Mais apparemment, j’étais le seul. Ma princesse m’a expulsé et mon père fracassé. J’ai compris deux trucs importants ce jour-là : Premièrement, y a pas de justice dans ce bas monde et si je voulais me démerder j’allais devoir y aller de mes poings. Deuxième : avec mon caractère de merde et mes poches trouées, j’avais tout bonnement rien d’un prince charmant. C’était Robin ça. Moi j’étais juste le paysan ivre et bagarreur qu’on enfermait régulièrement dans les donjons. Je sauvais pas les gens, je les détruisais juste.
Mais aujourd’hui j’imagine que j’avais bien cacher mon jeu… avant que l’autre fumier décide de toucher à ma bécane, précipitant sa mort subite par la même occasion. J’ai machinalement attrapé une cigarette dans la poche interne de ma kutte et je l’ai glissé entre mes lèvres. J’étais en train de me contorsionner pour essayer d’atteindre le briquet qui se trouvait dans mon jean (demandez pas pourquoi je les gardais pas au même endroit, j’ai pas la réponse) quand mes yeux ont été attiré par Kyte qui entreprenait de traire une vache invisible. J’étais pas sûr de comprendre ce qui lui arrivait et j’ai jeté un coup d’œil interrogatif à Jaimie. Comme elle l’encourageait j’ai laissé couler. Après tout il m’avait rincé d’éloges quelques instants auparavant. Et j'étais plutôt fier de moi même si j’étais aussi carrément énervé. Aussi bien à cause de l'autre Petit Nerveux que par cette raclure de Charles Williams.
- Asshole should off never touched my bike. He’s lucky to be alive.
J’ai enfin refermé mes doigts autour du briquet et j’ai allumé ma garo afin d’en prendre une grande bouffée. Histoire de me calmer. Ensuite Jaimie m’a intimé qu’elle m’avait trouvé badass en tabassant Petit Nerveux et j’ai senti un nouveau sourire suffisant étirer mes lèvres. J’étais content de l’avoir impressionné parce que même si ça avait pas été l’effet escompté sur le coup, je crachais pas sur cet aura maintenant. Je me suis redressé sur mon siège, cherchant une nouvelle façon de me la raconter un peu.
- Yeah well… I’m a professional boxer so…
- Bullshit. You’re a dishwasher.
Je me suis étouffé avec ma latte. Qui osait ? J’ai jeté un regard courroucé par-dessus mon épaule : Ryder. Evidemment. Qui revenait juste à temps pour prendre sa revanche. Et quel coup bas. J’étais estomaqué.
- Eh bugger off you cheeky slag. I ditched it. I’m a professional boxer, for fuck sake!
Il se fendait la gueule comme un connard en me tapant dans le dos. Moi je riais pas du tout. J’ai réarrangé le col de ma kutte d’un geste sec de la main pour reprendre contenance tout en jetant un regard noir au traitre qui se laissait maintenant tomber en face de moi. Comme pour se faire pardonner il a fait glisser une bière sur la table dans ma direction et j’en ai bu une gorgée non sans avoir maugréé préalablement un « non mais je suis boxeur pro ». Comme il fallait absolument que je me rattrape de cette situation minable j’ai décidé de changer de sujet :
- You talked to Glyder?
J’ai demandé, presque condescendant, sous-entendant qu’il aurait pu se planter sur une mission aussi simple. Quand il a répondu qu’il avait bel et bien l’adresse du motel dans lequel notre club allait crécher pour la nuit je me suis retrouvé bien con. Alors j’ai reporté mon attention sur Jaimie et, une pensée en emmenant une autre, j’ai fait un signe de tête dans sa direction :
Dernière édition par Phoenix Ellsworth le Mer 16 Nov - 3:08, édité 1 fois
Jameson Winters
la louve raffinée
ÂGE : quarante-six ans. SURNOM : Jaimie, Jam'. Maître Winters au boulot. Au lit, aussi. STATUT : Célibataire. Succombe parfois aux plaisirs sans lendemain. MÉTIER : Avocate associée chez Ashburn Rose. Militante écologiste et condition animale. LOGEMENT : #102 Logan City, une immense villa bien trop vide. POSTS : 6455 POINTS : 0
TW IN RP : par mp si besoin ♡ ORIENTATION : J'aime tout le monde. PETIT PLUS : Irlandaise & Amérindienne du Canada, j'ai un petit accent. Je me ressource dans la nature. Combattre les injustices me fait vibrer. Je suis aussi à l'aise dans les bas fonds de Dublin que dans les soirées guindées de l'élite australienne. Vegan depuis mes 15 ans, je milite pour préserver la nature. Légalement, de nos jours. Du moins j'essaie. J'ai adopté une chienne/louve que j'aime comme ma fille. Je n'ai jamais perdu un procès. Certains me décriraient comme une féministe autoritaire et mal baisée. Ceux là sont toujours perturbés lorsqu'ils rencontrent une femme qui se comporte comme eux.DISPONIBILITÉ RP : Je suis disponible pour RP CODE COULEUR : #336699 RPs EN COURS : Christmasbin [7] ↟
PHOENIX — I want to heal, I want to feel like I'm close to something real, I want to find something I've wanted all along: somewhere I belong. Nous avions à peine vingt ans et nous rêvions juste de liberté.
ROBIN — Her eyes look sharp and steady into the empty parts of me. Still my heart is heavy with the scars of some past belief.
LAOISE — We've been gone for such a long time that I'm almost afraid to go home. A long road is a long, dragged-out imagination where things can go wrong, but we keep rolling on.
GABRIEL — I'll keep your heart safe in the palms of my hands until it can beat on its own again.
KYTE — Old growth holds hope, let the brambles scrape your skin; scars are story books, blood will wash away our sins.
NOUS RÊVIONS JUSTE DE LIBERTÉ phoenix & jameson | australie, 2003
S’il avait eu l’air énervé deux secondes plus tôt, ma remarque sembla calmer Phoenix qui se redressa, fier comme un coq. J’ai senti mes lèvres s’étirer d’elles-mêmes alors qu’un adorable sourire fendait celles de mon prince charmant vengeur. Ou devrais-je dire boxeur. J’ai haussé les sourcils, un peu surprise par cette révélation. Ça m’intriguait. J’aurais voulu lui poser plein de questions, mais son pote barbu est revenu en cassant un peu le fantasme avec une histoire de plonge. J’ai arqué un sourcil, un petit sourire au coin des lèvres, alors que je suivais leur échange – enflammé du côté de Phoenix et plutôt léger pour le grand ours. Je ne savais pas trop qui je devais croire, mais si je me référais aux abdos en acier de mon chevalier (auxquels j’avais eu tout le loisir de m’accrocher pendant notre croisade à travers le désert) ou à la gueule sanglante du nazi sexiste après la bataille, la balance penchait plutôt pour le beau blond. Quoi que je ne pouvais vraiment en être sûre : je n’avais jamais rencontré de sportif professionnel avant – ni de plongeur. Je me suis mordu l’intérieur des lèvres pour retenir le rire qui me démangeait en entendant Phoenix se justifier avec un accent d’Angleterre profonde qui semblait s’accentuer avec sa contrariété. Kyte, lui, ne cherchait même pas à cacher son hilarité. Il accueillit d’ailleurs le retour de son super pote à coup de grandes claques dans le dos en se fendant la gueule, comme s’il venait de raconter la blague du siècle. Je ne comprenais pas trop pourquoi il agissait avec les deux motards comme s’ils avaient trait les vaches ensembles (pour rebondir sur ses mimiques étranges). Je ne l’avais jamais vu se lâcher si rapidement avec des types qu’il venait de rencontrer. Ça ne lui ressemblait pas, même s’ils nous avaient clairement tirés d’affaire.
- So what it is man, for real, what is it. Questionna Kyte de sa voix atone en essuyant une larme qui coulait du coin de ses yeux. Pro boxer or dishwasher?
Phoenix défendit une nouvelle fois sa position en grommelant et prit une gorgée de sa bière pour faire passer la sauce. Les mâles étaient vraiment des créatures étranges, à se renifler et se tester comme des loups. Ils n’agissaient pas comme ça avec moi. Comme si j’étais hors course dès le départ. Je ne savais pas si ça me soulageait ou m’énervait. J’avais l’impression de ne jamais m’intégrer comme il le fallait, que je sois entourée d’hommes ou de femmes. Un truc que Josh se plaisait à souligner chaque fois qu’on voyait notre groupe d’amis (qui se composait presque uniquement des siens). D’après lui, j’avais été mal câblée à la base de ce côté-là aussi, mais tous ces petits défauts faisaient "partie de mon charme". Le plus souvent, je laissais couler avec un sourire. J’osais pas lui avouer que ça me perturbait réellement. La voix de Phoenix me tira de mes pensées, et je réalisai que j’avais perdu le fil de la discussion car il me demanda où Kyte et moi avions prévu de passer la nuit. Aucun rapport avec sa carrière de boxeur/plongeur.
- Eh… répondis-je avec une hésitation toute canadienne, cherchant le regard de Kyte. Our bus was supposed to take us back to Brisbane, aye? - Nah, répondit mon mentor en plissant le nez. Forget ‘bout the bus kid, it’s probably left right after the brawl. We’re on our own.
Je ne savais pas trop pourquoi, mais j’étais soulagée. Je n’avais aucune envie de retourner à Brisbane, dans mon appart’ bien rangé, avec mon copain (encore plus rangé). J’étais bien, dans mon monde d’action et d’idéaux. Être dans la peau de Jaimie l’activiste m’avait manqué, et je n’avais aucune hâte d’endosser à nouveau celle de Jameson Winters (« jar of jam » pour les intimes).
- I guess we’ll figure something out, j’ai répondu avec un sourire en haussant les épaules.
Je ressentais à nouveau l’appel de l’aventure. Du moment que je restais avec Kyte, je me fichais pas mal de savoir si je dormais dans un lit ou un buisson. J’ai relevé le menton en direction de Phoenix, m’apprêtant à le questionner sur son rassemblement de motards. Je me demandais s'il y aurait d'autres personnes qu'eux au motel dont son pote avait parlé. Genre, leurs nanas. J’avais même ouvert la bouche pour poser ma question, mais un connard à la table voisine attira mon regard. Sa remarque graveleuse était clairement destinée à ses potes, mais elle trouva son chemin jusqu’à mes oreilles malgré le fond de musique celtique qui couvrait les autres conversations. « If she dunno where to sleep tonite I got a suggestion for that little tart, but it ain’t gonna be free if ya know whadamean? » Il fit claquer ses lèvres et poussa sa langue contre l’intérieure de sa joue, déclenchant les rires gras de ses camarades. Ils étaient tous sur le même modèle : de gros tas de saindoux en marcel blanc, la face rougie par l’alcool. Probablement violents, aussi, mais sur le coup je n’y ai pas pensé. Mes propres joues étaient en feu. Je me sentais répugnée, souillée et humiliée, le tout anesthésié par une bonne dose de colère.
- If ye were the last man on earth, I’d still rather chop your mingin’ pipe off than give ye head.
J’ai dit d’une voix tremblante de rage, mon accent ricochant sur chacun de mes mots (apparemment, j’étais moi aussi plus irlandaise quand j’étais en colère). Je n’étais pas certaine que le sac à bière ait entravé mon argot Dublinois, mais vu l’expression de sa face rougeâtre, j’étais prête à parier qu’il avait saisi le sens principal. Ses potes aussi d’ailleurs, parce qu’ils redoublèrent de rire en sifflant. Je les trouvai pitoyable. « Eh, » me demanda Kyte d’une voix presque sérieuse. « What’s going on kid? ».
- Doesn’t matter, I made my point. It’s done.
Du moins je l’espérais. Parce que maintenant que j’avais vidé mon sac et ma rage, je me sentais un peu conne d’être allée chercher la merde avec un type quatre fois plus large que moi. J'avais certes des envies d'aventure, mais pas au point de déclencher une nouvelle bagarre.
The river's a hymnal and the leaves are applause. Trees sing in whispers with the wind pulling their arms. Hold still and listen, your hand on my heart. If you need them these beacons will lead you back to the start.
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Dernière édition par Jameson Winters le Sam 11 Fév - 20:30, édité 1 fois
“This life is short, baby that’s a fact, better live it right, you ain’t comin back. Gotta raise some hell, ‘fore they take you down. Gotta live this life. Gotta look this world in the eye. Gotta live this life until you die”
Quand j’ai compris que les hippies n’avaient nul part où crécher ce soir-là j’ai voulu leur proposer de les raccompagner dans notre motel miteux, comme le mec galant que j’étais. Ensuite j’ai réalisé que l’idée de se retaper Kyte à l’arrière de sa bécane ferait certainement péter un câble à Ryder. Alors bien sûr l’idée m’a semblé encore plus attirante. J’ai ouvert la bouche pour proposer mon plan génial mais brusquement Jaimie s’est mis à débiter une série d’insultes dans un accent irlandais a coupé au couteau. Elle était vraiment féroce ! J’étais pas sûr de tout comprendre mais l’idée générale était assez clair : touche moi et tu peux dire à dieu à ta queue. J’ai pas pu réprimer un rire amusé et surpris (et un peu flippé aussi, soyons honnêtes). J’ai voulu la rassurer pour lui expliquer qu’il fallait pas qu’elle s’énerve, que c’était pas du tout ce que j’avais en tête si c’était pas son truc. C’est quand je l’ai vu toute rouge et tremblotante, ses yeux fixés sur un point derrière nous, que j’ai compris qu’elle s’adressait pas à moi. J’ai suivi son regard et j’ai aperçu un groupe de gars robustes et clairement bourrés qui se fendaient joyeusement la gueule… sauf un, qui lui avait plutôt l’air franchement interloqué. J’en ai conclu que c’était le type que Jaimie avait justement remis à sa place. Quand je l’ai vu essayé de soulever sa masse et écraser les orteils de ses potes pour se frayer un chemin jusqu’à nous j’ai pris une derrière latte de ma cigarette avant de l'écraser tout en jetant un coup d’œil à Ryder. Il a soupiré et j’ai compris qu’on pensait la même chose. Sauf que là où lui était blasé, moi j’étais surexcité. Trois heures plus tard le type a fini par arriver à notre hauteur.
- Wanna say that to my face, bitch?
J’ai jeté un coup d’œil par-dessus mon épaule et j’ai roulé des yeux en apercevant son ventre à quelques centimètres de ma face. En temps normal je lui aurais bien cassé les dents pour moins que ça mais là j’étais entouré d’hippies qui me prenaient pour un prince charmant alors j’ai décidé de me la jouer cool et pacifiste.
- Got a problem man? J’ai demandé plutôt calmement tout en me redressant pour lui faire face.
- Am I talkin’ to ya, dickhead? ain’t none of yer business.
Je sais pas si c’était dû à mon niveau d’ébriété ou la gueule cramoisie du type qui tentait de m’impressionner mais j’ai dû me faire violence pour pas lui éclater de rire au nez. Bourré, bourru et illettré. C’était bien ma veine. Moi qui voulait avoir une conversation à l’amiable quelque chose me disait que ça allait être râpé. J’ai senti un rictus de mépris se glisser malgré moi sur mes lèvres alors que je tentais de garder mon sérieux.
- Well your pubes were poking my eyeball and now you’re spitting on my face so yeah, it is my business. Get the fuck out, shithead.
Au temps pour le côté cool et pacifiste. En même temps, ce type ne pensait pas sincèrement qu’il pouvait manquer de respect à Jaimie et me postillonner à la gueule sans représailles, si ? J’ai vu ses yeux s’écarquiller de fureur et il a levé son poing au ralenti. Je crois qu’il essayait de me frapper au visage et j’ai hésité à le laisser atteindre sa cible. Que j’ai une raison de déconnecter, de ressentir cette rage à laquelle j’étais accro. Mais j’avais plutôt envie d’impressionner ma Brune Piquante et de prouver par la même occasion que j’étais bel et bien un boxeur professionnel (je devais bien ça à mon égo qui en avait pris un coup tout à l’heure). Alors j’ai décidé d’esquiver Bourru Bourré en lui décrochant une droite bien placée au passage. Il a reculé de plusieurs pas en tombant à moitié sur un de ses potes. Pendant ce temps je me suis tourné vers Jaimie avec mon plus beau sourire:
- It’s called a hook-punch. The swing thing is especially effective when you want to stop assholes from coming at you. Up to bottom.
J’étais plutôt fier de moi, d'autant que je trouvais mes explications carrément limpides et utiles, mais Bourru Bourré avait plus d’un tour dans son sac. Il a relevé sa face violacée et furibonde vers moi puis il s’est mis à hurler en me chargeant, bras en avant, comme si il essayait de m’agripper. Je comprenais pas vraiment la prise qu’il essayait de faire avant de sentir cet enfoiré m’attraper par les cheveux. J’en revenais pas. Quelle raclure ! Il hurlait toujours, sa gueule à quelques centimètres de la mienne. Merde, ce mec ne connaissait définitivement pas la notion d’espace personnel. J’ai pas pu résister à l’envie de lui flanquer un coup de boule. J’y ai mis tellement de force que son arcade sourcilière s’est aussitôt mise à pisser le sang. J’étais plutôt fier de moi : on m’appelait pas mâchoire d’acier pour rien. Cependant mon sourire triomphant s’est un peu figé quand j’ai vu ses potes se ruer sur moi comme des rugbymen enragés pour me plaquer sur la table avec une force que je ne leur aurais pas soupçonnée. J’ai attrapé ma choppe encore à moitié pleine et je l’ai éclaté sur la gueule du premier venu tandis que Ryder grimpait à mes côtés pour distribuer gracieusement des coups de lattes en pleine face. Quand il m’a dégagé de leur emprise, j’ai aussitôt ressauté dans le tas. L’adrénaline pulsait dans mes veines. Dropkick Murphys passait en arrière fond ce qui procurait à ce joyeux bordel un rythme carrément divin. C’était même plus de la boxe à ce stade. Je faisais n’importe quoi. Je cognais juste sur tout ce qui se présentait à moi. Et putain, j'adorais ça. Are we gonna make it or is this how we'll go? are we gonna take it sitting down? Hell no! We're gonna cause a riot, we're gonna rip it up, we're gonna storm the gates, this place is going up!
Dernière édition par Phoenix Ellsworth le Mer 16 Nov - 3:08, édité 1 fois
Jameson Winters
la louve raffinée
ÂGE : quarante-six ans. SURNOM : Jaimie, Jam'. Maître Winters au boulot. Au lit, aussi. STATUT : Célibataire. Succombe parfois aux plaisirs sans lendemain. MÉTIER : Avocate associée chez Ashburn Rose. Militante écologiste et condition animale. LOGEMENT : #102 Logan City, une immense villa bien trop vide. POSTS : 6455 POINTS : 0
TW IN RP : par mp si besoin ♡ ORIENTATION : J'aime tout le monde. PETIT PLUS : Irlandaise & Amérindienne du Canada, j'ai un petit accent. Je me ressource dans la nature. Combattre les injustices me fait vibrer. Je suis aussi à l'aise dans les bas fonds de Dublin que dans les soirées guindées de l'élite australienne. Vegan depuis mes 15 ans, je milite pour préserver la nature. Légalement, de nos jours. Du moins j'essaie. J'ai adopté une chienne/louve que j'aime comme ma fille. Je n'ai jamais perdu un procès. Certains me décriraient comme une féministe autoritaire et mal baisée. Ceux là sont toujours perturbés lorsqu'ils rencontrent une femme qui se comporte comme eux.DISPONIBILITÉ RP : Je suis disponible pour RP CODE COULEUR : #336699 RPs EN COURS : Christmasbin [7] ↟
PHOENIX — I want to heal, I want to feel like I'm close to something real, I want to find something I've wanted all along: somewhere I belong. Nous avions à peine vingt ans et nous rêvions juste de liberté.
ROBIN — Her eyes look sharp and steady into the empty parts of me. Still my heart is heavy with the scars of some past belief.
LAOISE — We've been gone for such a long time that I'm almost afraid to go home. A long road is a long, dragged-out imagination where things can go wrong, but we keep rolling on.
GABRIEL — I'll keep your heart safe in the palms of my hands until it can beat on its own again.
KYTE — Old growth holds hope, let the brambles scrape your skin; scars are story books, blood will wash away our sins.
NOUS RÊVIONS JUSTE DE LIBERTÉ phoenix & jameson | australie, 2003
J’ai senti mon cœur remonter dans ma gorge quand la chaise du gros tas de saindoux racla contre le sol. L’expression "courageuse mais pas téméraire" s’imposa à mon esprit. Sauf que moi j’étais plutôt téméraire, mais pas tellement courageuse, et c’était loin d’être une combinaison gagnante. Un coup d’œil par-dessus mon épaule confirma mes doutes : l’enflure avait décidé de se ramener pour régler mon compte. Damn ya gobshite ye!, m’insultais-je mentalement.
- Wanna say that to my face, bitch?, cracha-t-il une fois à notre hauteur, peu commode.
J’aurais adoré en avoir l’audace, mais sur le coup j’avais plus trop envie. J’ai bien essayé de garder contenance, mais je me suis sentie me tasser sur ma chaise, les yeux légèrement écarquillés à la façon d’une biche prise dans les phares d’une voiture. J’étais en train de me demander s’il ne valait pas mieux que je mette ma fierté de côté en bredouillant une piètre excuse pour éviter que la situation ne s’envenime quand j’ai vu Phoenix se relever pour lui tenir tête. Ce mec dégageait un calme menaçant empreint d’une incontestable autorité. J’étais impressionnée, et plutôt flattée aussi. Je n’avais jamais vu personne prendre ma défense comme ça. Enfin à part Kyte, mais ça ne me faisait pas vraiment le même effet. J’étais assez sidérée par son assurance, et sa répartie m’aurait probablement fait marrer si je n’étais pas totalement tétanisée alors que j’évaluais ses chances de survie. Vu la taille du colosse, elles étaient assez faibles. Pourtant, ça n’avait pas l’air d’inquiéter mon prince charmant, vu le sourire de mépris qui fendait ses lèvres pleines. Un court instant, je me suis demandée s’il était vraiment si bon en boxe ou juste totalement cinglé. Peut-être un peu des deux. Le titanesque soulard paraissait prêt à le réduire en bouillie. Et ça n’a pas coupé : le coup est parti. Sauf qu’au lieu d’atteindre le visage de Phoenix, le mec se retrouva bien con avec son poing dans les airs et sa gueule en vrac alors qu’il essuyait sa riposte. Enorgueilli par cette petite victoire, le biker se tourna vers moi avec un sourire à faire fondre un radiateur pour me donner un petit cours de boxe particulier. J’ai haussé un sourcil appréciateur et mes lèvres eurent presque le temps d’esquisser un sourire avant de se crisper à nouveau. Du coin de l’œil, j’avais repéré l’autre enfoiré qui revenait à l’attaque.
- Phoenix, be careful, he's coming at...
Je n’ai pas eu le temps de finir ma phrase que le bovin poussa un beuglement féroce, annonçant au passage son arrivée avec bien plus d’efficacité que ma mise en garde. Sa nouvelle prise (que je trouvai passablement douteuse) n’eut guère plus de succès que la précédente. En revanche, elle eut le mérite de réveiller ses potes, qui se jetèrent sur le motard. J’eus tout juste le temps de sauter sur mes pieds et de m’écarter de la table avant qu’ils ne l’y explosent. Une réaction totalement inutile, qui m’énerva, après coup. Mais sur le moment, j’étais comme paralysée. Heureusement, Kyte et le grand ours étaient plus rodés que moi. Ils foncèrent tête baissée, pétant des nez et des dents pour libérer notre compagnon. Dès qu’il fut sur ses pieds, ce dernier sauta à nouveau dans le tas, frappant ses attaquants avec la même violence extrême que lorsqu’il avait refait le portrait de trou-du-cul-sexiste quelques heures plus tôt. Dans mon dos, j’ai entendu un cri de douleur, et je me suis retournée juste à temps pour voir Kyte cracher un bout de peau non identifié avant de se mettre à hurler, la gueule en sang. Des tarés. J’étais entourée de tarés. Je me suis plaquée contre un mur pour éviter deux type – qu’il me semblait avoir vu partager une bière quelques instants plus tôt - ce qui ne m'empêcha pas de me prendre un coup en pleine face. Mes oreilles bourdonnaient. Le conflit initial s’était transformé en baston générale. Ça frappait dans tous les sens ! Des chaises et des tables volaient en éclat contre les murs sur un fond sonore de Johnny, I Hardly Knew Ya qui rythmait anormalement bien ce joyeux bordel. Quant à moi, je me sentais bien conne. Je ne supportais pas l’idée que l’un de mes compagnons se fasse blesser à cause de ma grande gueule.
Au moment où cette pensée traversait mon esprit, je vis deux immenses gaillards en marcel blanc foncer sur Phoenix. Malgré leurs limites intellectuelles évidentes, ils devaient avoir compris qu’en plus d’être le plus enragé, mon chevalier des temps modernes était aussi le plus apte à les réduire en bouillie. Et ils voulaient le mettre hors d’état de nuire. Ah non ! J’ai cherché à interpeler Kyte ou Ryder, mais ces derniers étaient tous deux bien occupés avec leur propre paquet de connards. La technique des fourbes étaient simple : l’un d’eux essayait de tenir Phoenix pour que l’autre puisse le frapper. Sauf que là encore, leur prise minable tomba à l’eau. En revanche, elle accapara assez son attention pour qu’un troisième ait tout le loisir de s’approcher de lui par derrière, armé d’un pied de chaise. Quand j’ai compris qu’il comptait l’abattre sur le crâne de mon anglais féroce, j’ai vu rouge. J’ai piqué une bouteille de Jameson à moitié pleine sur une table voisine et l’ai écrasée de toutes mes forces sur la nuque de son assaillant. De haut en bas, en pivotant bien les hanches. Comme Phoenix m’avait montré. Je crois que j’étais bonne élève, parce que le type s’est retourné, et nos regards se sont accrochés. Ironiquement, il s’agissait de gros tas de saindoux premier. Surpris, il a ouvert la bouche comme un poisson cherchant de l’air avant de s’écrouler sur le sol (ce qui me procura une petite satisfaction personnelle). Un sentiment qui se transforma en micro-panique quand je vis qu’il ne se relevait pas. Je n’eus cependant pas le loisir de m’en préoccuper davantage car un autre fonçait déjà vers moi. Là, j’ai pas réfléchit. J’ai pointé le goulot de ma bouteille désormais brisée vers lui et j’ai pris mon air le plus menaçant.
- I’d think twice about that move if I were you.
Je devais être vraiment impressionnante, parce qu’il a reculé comme un lâche. Je me suis redressée, surprise mais très fière de moi. C’est à ce moment que j’ai senti une énorme main m’agripper par le bras et le retourner dans mon dos pour m’immobiliser, me forçant à lâcher mon arme. Heureusement, mon assaillant n’essaya pas de me frapper. Je trouvais ça un peu bizarre d’ailleurs, vu l’ambiance qui régnait dans ce bar. Aussi j’ai profité de ma chance pour lui écraser le pied et tenter de m’échapper. « Crazy bitch ! » s’écria-t-il en resserrant sa poigne, et je me tordis de douleur.
- Don’t even think about it, me conseilla-t-il comme je m’agitais toujours. Try something sneaky like this again and we won’t just throw you and your little friends out but we’ll also be calling the cops.
C’est là que j’ai compris : j’étais pas du tout en train de me faire agresser par un ivrogne, mais de me faire jeter d’un bar - comme une ivrogne. Le comble ! De fait, un silence oppressant était retombé sur nous, seulement ponctué par les protestations offusquées de quelques anciens combattants. J’ai essayé de jeter un coup d’œil derrière moi pour voir comment se portait ma petite troupe, mais le videur me tenait trop fermement.
- Ah, that won’t be necessary man, j’entendis Kyte négocier d’une voix qu’il voulait surement amicale et compréhensive (mais qui avait juste l’air louche). We’re leaving. We’re leaving.
Clairement, mon mentor était plus habitué que moi à ce genre de situation puisqu’il marchait devant sans faire d’histoires, les mains en l’air, bien en évidence, pour montrer sa bonne foi. Le fayot...
The river's a hymnal and the leaves are applause. Trees sing in whispers with the wind pulling their arms. Hold still and listen, your hand on my heart. If you need them these beacons will lead you back to the start.
“This life is short, baby that’s a fact, better live it right, you ain’t comin back. Gotta raise some hell, ‘fore they take you down. Gotta live this life. Gotta look this world in the eye. Gotta live this life until you die”
J’étais enragé. Des types se présentaient à moi et je leur rentrais dans le lard les uns après les autres comme si c’était un jeu. J’en prenais bien pour mon grade, aussi, mais chaque beigne flanquée par les arsouilles intensifiait mon désir inassouvissable de leur laminer la gueule. Je me sentais invisible. En d’autres circonstances j’aurais pu passer par un malade mentale avide de sang mais j’étais pas taré ! Après tous les fumiers avaient lancé la première pierre. Moi je défendais simplement l’honneur de mes amis. Alors tout allait bien et ma réaction était totalement justifiée. J’étais d’ailleurs en train de ramoner la face d’un fumier - qui avait préalablement tenter une attaque en fourbe sur Ryd - contre les débris de ma chope brisée quand j’ai sentie des mains m’agripper et me tirer vers l’arrière. Sans réfléchir j’ai aussitôt propulsé mon coude dans les côtes de celui qui me tenait avant de pivoter et décrocher un bon vieux jap dans la mâchoire de son pote. C’était une idée de merde d’ailleurs parce que ce connard avait les os solides et ça m’a déglingué les jointures. Erreur de débutant. Ça m’a énervé. Alors j’ai remis ça. Histoire de nous achever tous les deux. Par chance lui plus que moi, puisqu’il a fini par tomber à la renverse sur une chaise qui se trouvait là. J’ai porté mon poing à mes lèvres comme pour apaiser la douleur et j’ai à peine eu le temps de tourner la tête que je me suis retrouvé face à face avec mon vieux pote Bourru Bourré qui affichait une expression franchement sonné. J’ai froncé les sourcils, perplexe. Ensuite il a pivoté sur lui-même et s’est écroulé par terre comme une grosse pomme de terre pas fraîche. C’est seulement quand j’ai aperçu Jaimie avec une bouteille de whisky cassée dans les mains que j’ai compris. J’ai senti un sourire me fendre la gueule et j’ai éclaté de rire. Décidément elle avait pas froid aux yeux. Ensuite elle a pointé son arme sur un autre type et j’ai failli intervenir mais ce dernier est vite fait reparti d’où il venait avec la queue entre les jambes. Un peu plus loin Ryder et Kyte semblaient poursuivre leur aventure passionnée en se battant côte à côte – autrement dit l'hippie forcené se roulait par terre en se fendant la gueule, sa face une nouvelle fois couverte sang, pendant que mon pote bottait les culs de leur assaillants. Moi je rigolais toujours avec mon poing dans la bouche.
C’est le moment qu’a choisi un connard pour se planter devant moi et me coller une gifle. J'en revenais pas. Une bitch slap. Qui osait ? J’ai relevé les yeux, prêt à réduire le pauvre bougre en bouilli, quand mes yeux ont croisé ceux d'une petite blonde furibonde. Stupéfait, mon cerveau l'a passé au scanner, tentant de déterminer si je la connaissais et auquel cas ce que j’avais pu faire comme connerie pour que ça se finisse mal entre nous. Sauf que je la connaissais pas.
- The hell ?
- It’s my boyfriend you dICK ! Qu’elle a braillé, pointant un type qui crachait son sang par terre.
Je comprenais pas vraiment ce qu’elle voulait que je fasse de cette information.
- Yeah ? well be a good old lady and go pick up his teeth.
Je comprenais pas non plus pourquoi elle venait chercher des petits conseils de couple auprès de moi. En fait j’en avais rien à foutre. J’avais d’autre chose à faire. Des gueules à casser, par exemple. Je l’ai contourné et j’ai cherché mes potes du regard. C’est à ce moment-là que j’ai pris conscience du silence qui s’était abattu sur le pub. Tout était beaucoup trop calme. Qu’était-il arrivé à la joyeuse baston ? J’ai aperçu Kyte sortir du pub avec les mains en l’air et j’ai froncé les sourcils. Les képis avaient-ils débarqués ? Je comprenais rien. Ensuite un type m’a attrapé par l’épaule un peu trop fermement pour être amicale et je lui ai décoché un crochet du gauche. Il m’a rendu l’appareil.
- All right asshole, party’s over.
J’ai serré les dents, comme si j’allais le mordre, et puis j’ai remarqué son uniforme et j’ai réalisé que c’était un videur. J’ai presque eu de la compassion pour lui sur le coup, pour avoir été à sa place à de nombreuses reprises. Sauf qu’il m’avait énervé alors j’en avais pas et j’ai décidé de cracher mon sang sur ses pompes comme le sale gosse que j’étais.
- Get the fuck out.
Il avait l’air exaspéré. Moi j’étais fier de mon coup, même si j’étais aussi un peu déçu que la truffe m’ait gâché mes derniers instants de cogne. Il m’a poussé vers la sortie et je me suis dégagé comme un ado rebelle avant de me faire mettre à la porte malgré tout. Ma joyeuse bande de tarés était déjà sur place, leurs gueules bien amochés tandis qu’ils minaudaient d’être innocents devant les mecs de la sécu. Ça m’a fait marrer. Ensuite Ryder s’est approché de moi.
- We should go. Now.
J’ai acquiescé. Autant l’idée de poursuivre la baston ne me déplaisait pas forcément - et à nos rivaux non plus, à en juger par leur regards assassins-, autant finir au trou me donnait clairement pas envie. Je me suis rapproché de Jaimie en roulant des épaules de manière à peine exagérée et je me suis adossé contre une barrière à côté d’elle, mes yeux plissés par le soleil et par le grand sourire que j’affichais.
- Nice fighting skills, darling ! Ensuite j’ai montré ma bécane d’un signe de tête. My club's waiting for us in a motel nearby. Ma phrase sonnait moins louche dans ma tête, j’espérais qu'elle s'en formaliserait pas. Ready for our next adventure ?
Dernière édition par Phoenix Ellsworth le Jeu 16 Fév - 18:08, édité 2 fois
Jameson Winters
la louve raffinée
ÂGE : quarante-six ans. SURNOM : Jaimie, Jam'. Maître Winters au boulot. Au lit, aussi. STATUT : Célibataire. Succombe parfois aux plaisirs sans lendemain. MÉTIER : Avocate associée chez Ashburn Rose. Militante écologiste et condition animale. LOGEMENT : #102 Logan City, une immense villa bien trop vide. POSTS : 6455 POINTS : 0
TW IN RP : par mp si besoin ♡ ORIENTATION : J'aime tout le monde. PETIT PLUS : Irlandaise & Amérindienne du Canada, j'ai un petit accent. Je me ressource dans la nature. Combattre les injustices me fait vibrer. Je suis aussi à l'aise dans les bas fonds de Dublin que dans les soirées guindées de l'élite australienne. Vegan depuis mes 15 ans, je milite pour préserver la nature. Légalement, de nos jours. Du moins j'essaie. J'ai adopté une chienne/louve que j'aime comme ma fille. Je n'ai jamais perdu un procès. Certains me décriraient comme une féministe autoritaire et mal baisée. Ceux là sont toujours perturbés lorsqu'ils rencontrent une femme qui se comporte comme eux.DISPONIBILITÉ RP : Je suis disponible pour RP CODE COULEUR : #336699 RPs EN COURS : Christmasbin [7] ↟
PHOENIX — I want to heal, I want to feel like I'm close to something real, I want to find something I've wanted all along: somewhere I belong. Nous avions à peine vingt ans et nous rêvions juste de liberté.
ROBIN — Her eyes look sharp and steady into the empty parts of me. Still my heart is heavy with the scars of some past belief.
LAOISE — We've been gone for such a long time that I'm almost afraid to go home. A long road is a long, dragged-out imagination where things can go wrong, but we keep rolling on.
GABRIEL — I'll keep your heart safe in the palms of my hands until it can beat on its own again.
KYTE — Old growth holds hope, let the brambles scrape your skin; scars are story books, blood will wash away our sins.
NOUS RÊVIONS JUSTE DE LIBERTÉ phoenix & jameson | australie, 2003
Une fois sur le porche, le mec de la sécu m’a brutalement jetée hors des prémisses. Déséquilibrée, j’ai trébuché sur une marche et la paume de mes mains a râpé contre les roches et la poussière. C’était douloureux, mais mieux valait ça que de me croûter la face, qui avait déjà pris cher. Je me suis époussetée en me retournant vers lui, furibonde. J’étais prête à lui expliquer posément que ce genre de brutalité arbitraire était réprimée par la loi et que je me ferai donc un certain plaisir à poursuivre son cul en justice. Sauf que quand j’ai croisé son regard, je me suis souvenue que j’étais légèrement en tort. Il a haussé les sourcils, l’air de m’encourager à cracher ce que j’avais sur le cœur. Mais pour le coup, j’ai préféré lui offrir un sourire contrit agrémenté d’un petit signe de la main. C’était pitoyable. Mais j’aurais embrassé les orteils de sa mère pour éviter de me retrouver derrière les barreaux. Je sentais que mes hématomes seraient déjà difficilement justifiables, alors je n’avais aucune envie de rajouter une incarcération dans la liste des explications que je devrai fournir à Josh dès mon retour. J’ai froncé les sourcils : je n’avais pas envie de penser à ça. J’ai laissé Kyte et Ryder tenter de brosser leur nouvel ami de la sécurité dans le sens du poil pour qu’il n’appelle pas les flics et me suis éloignée de quelques pas. Derrière eux, nos anciens assaillants nous jetaient des regards haineux à la volée, ce qui n’empêcha pas Kyte d’en attraper un par les épaules, une petite moue réconciliatrice sur ses lèvres ensanglantées pour montrer sa bonne foi. Personne n’y croyait. Sauf Kyte, peut-être.
Phoenix est apparu à son tour, et il semblait beaucoup moins enclin à coopérer. Badass biker, j’ai pensé avec un amusement tinté d’autre chose, que je n’arrivais pas vraiment à identifier. Il a remis sa Kutte avec des gestes nerveux, puis son regard a survolé nos potes et il a éclaté de rire. Alors le sourire m’est tout naturellement revenu aux lèvres. Ryder lui a glissé quelques mots à l’oreille et le beau blond a brièvement opiné avant de se diriger vers moi d’une démarche triomphante. Celle du mâle Alpha conquérant, je supposais. Je me suis pincée les lèvres pour ne pas rire. Sauf que je me suis moi-même redressée fièrement alors qu’il s’adossait contre la barrière à mes côtés, telle une féroce Alpha female, peut-être. Pourtant, Phoenix devait avoir laissé la bête sauvage dans le bar, car il n’y avait plus aucune trace de cette rage violente sur ses traits détendus.
- Thank you!
Je crois que j’ai rarement eu un sourire aussi ravi et sincère. Pour une fois que quelqu’un complimentait mes techniques de combat ! Je n’étais pas peu fière. Ça faisait beaucoup rire Kyte, en revanche. Du coin de l’œil, je le vis ouvrir la bouche en nous regardant tour à tour. Il semblait sur le point d’en raconter une bonne, mais je l’ai fusillé du regard. Alors il a pris la sage décision de reporter son énergie débordante sur Ryder. Bien.
- I gotta admit you’re not bad either, j’ai donc repris. I guess you really are a pro boxer then.
J’avais opté pour un ton léger et désinvolte, sauf que j’étais quand même impressionnée. Il eut l’air satisfait de ma remarque, car il désigna sa moto d’un signe de tête et j’ai cru qu’il allait m’inviter à y grimper mais il voulait juste me prévenir que son club les attendait dans un motel pas loin. Sur le coup, ça sonnait un peu comme « c’était sympa, mais c’est là qu’on se quitte, darling. » J’ai eu un petit pincement au cœur (et pour autant que je l’aurais souhaité, ma déception n’avait rien à voir avec la perspective de rester plantée au milieu du désert sans moyen de transport). Dans le fond, je le comprenais un peu. Depuis que les bikers nous avaient croisés quelques heures plus tôt, Kyte et moi avions été un nid d’emmerdes. Mais apparemment, mon prince charmant n’avait rien contre ça. Il les appelait même des aventures. Soulagée, j’ai senti mon sourire revenir au grand galop et j’ai hoché la tête avec un battement de cils langoureux.
- More than ever.
Je ne savais pas trop pourquoi, mais j’aimais bien comme il avait dit ça : « notre prochaine aventure. » J’ai levé une main vers son visage et j’ai remis une mèche de ses cheveux d’or en arrière, effleurant sa peau alors que je dégageai son arcade sourcilière. J’ai froncé les sourcils, légèrement embêtée.
- Looks like you’ll get a black eye. I’ll fix it for you once we get there.
J’étais sûre d’avoir de l’arnica dans mon sac à dos. J’avais l’habitude de jouer les infirmières d’appoint pour Kyte. Et comme je me sentais un peu responsable des coups que Phoenix avait pris dans le bar, c’était ma façon de me rattraper. J’ai laissé retomber ma main et incliné la tête avec un sourire avant de me diriger vers sa moto. Cette fois-ci, je n’ai pas hésité une seconde avant de prendre son casque et enlacer sa taille. La tête de nouveau posée sur son épaule, j’ai regardé le soleil se coucher à l’horizon tandis que nous fendions le désert. Sans en avoir conscience, j’enregistrais tout. La chaleur de Phoenix contre mon corps, le ronronnement de sa moto, le vent de liberté qui fouettait mon visage, sans relâche. Après un moment, j’ai entendu des voix qui se rapprochaient derrière moi, puis Kyte et Ryder nous ont doublé, rendant le tableau légèrement moins romantique. Quoi que… Ils avaient toujours cette position étrange où Kyte semblait avoir le cul en dehors de la selle, tout replié contre le dos du grand ours qui se tenait le plus loin possible de son guidon. Cet arrangement avait l’air de fonctionner pour eux et ils discutaient avec animation en désignant l’insigne lumineux d’un motel un peu plus loin qui indiquait "vacancy". Phoenix s’engouffra d’ailleurs sur le parking mal entretenu pour aller se garer à la suite d’une ribambelle de Harley.
Ça avait quelque chose d’impressionnant, et de légèrement flippant aussi – une ambiance à la Les vampires du désert. Une femme censée aurait probablement paniqué, se demandant ce qu’elle foutait dans un motel de merde au milieu du désert australien avec pour seule compagnie un criminel et un club de bikers enragés. Je réalisai donc avec perplexité que je n’étais pas l’une d’entre elles. C’est ainsi que j’ai suivi mes compagnons à moitié nets dans l’auberge totalement louche. Le grand ours a foncé droit sur le comptoir tandis que Kyte le suivait, la main sur le cœur, occupé à plaider une cause que je ne pouvais entendre mais il me semblait qu'il était question de "payer sa dette". J’ai haussé les sourcils, cherchant le regard de Phoenix pour tenter de comprendre tout en leur emboitant le pas à une allure normale. Quand je suis arrivée à leur hauteur, Kyte tapait sur le guichet, riant aux larmes, tandis que Ryder tournait un regard implorant vers Phoenix.
- There’s only one room left man. Double bed.
Son ton était empreint d’un désespoir profond, ce qui fit redoubler l’hilarité de Kyte, faisant sursauter le réceptionniste. Ce dernier parvint malgré tout à conserver la même expression blasée et fatiguée – une prise assez impressionnante, au demeurant.
- Your club is staying here, j'ai dit en regardant alternativement Phoenix et Ryder. You guys should take the room. Kyte and I will figure something out; stay in the lobby or something.
J'ai assuré avec un hochement de tête et un bref sourire efficace. Du coin de l’œil, je guettais Kyte qui me semblait légèrement trop familier avec le guichetier austère. J'étais soucieuse d'arranger la situation au plus vite, afin de pouvoir déguerpir avant que mon mentor ne se mette une nouvelle personne à dos et embarrasse une fois de plus nos sauveteurs devant leurs potes.
The river's a hymnal and the leaves are applause. Trees sing in whispers with the wind pulling their arms. Hold still and listen, your hand on my heart. If you need them these beacons will lead you back to the start.
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Dernière édition par Jameson Winters le Sam 11 Fév - 20:33, édité 1 fois