« Tu peux pas la rater. La maison est tout à la sortie du village, au bout d'un chemin, et le toit est bleu. » C'est surtout ce détail qui rend notre maison de campagne si reconnaissable entre toutes. Non seulement elle est isolée, mais ce toit a cette couleur toute particulière qui avait retenu mon attention dès le début. Immense et sans étage, elle se fond parfaitement dans la nature. Je raccroche le téléphone et laisse Madison reprendre le volant pour poursuivre sa route à travers le petit hameau. Impatient, je ne peux pas m'empêcher de regarder par la fenêtre de l'entrée toutes les cinq minutes, jusqu'à finalement rester planté là à guetter les voitures. Une poignée de minutes plus tard, celle de notre invitée du jour apparaît et se gare sur le chemin. Alors je sors de la maison pour l'accueillir -ou plutôt, lui sauter dessus et la prendre dans mes bras de manière à ce qu'elle ne touche plus le sol. « Je suis tellement content de te voir. » dis-je en la reposant par terre et claquant une bise sur ses joues. « Comment tu te portes, princesse ? » Je l'appelle ainsi tant que nous sommes seuls pour un court instant. Plus tard, il sera à éviter, voir à bannir devant Joanne. La seule fois où ce surnom est arrivé à ses oreilles a déclenché une dispute et une belle crise de jalousie, mieux vaut ne pas tenter le diable. Je fais signe à Madison de me suivre et nous terminons de remonter le petit chemin jusqu'à la maison. « Joanne est à l'intérieur. Je n'ai pas fait de remarque, mais je crois qu'elle a appréhendé toute la semaine. Elle est, comment dire… très craintive. Alors ne le prend pas pour toi si elle est réservée, elle est comme ça avec tout le monde. Une fois qu'elle sera plus à l'aise, tu verras que c'est un amour. » Si elle parvient à être plus à l'aise. « Et j'ai tellement hâte que tu voies Daniel ! » Oui, quatre mois c'est long avant de parvenir à se décider sur les personnes qui endosseront les rôles de parrain et marraine pour un enfant, mais les vives batailles que ce sujet déclenchaient nous poussaient à reporter l'échéance encore et encore. Jusqu'au week-end dernier où nous nous sommes enfin décidés, le choix se portant donc sur Madison et Ezra. « Oui, tu seras obligée de dire qu'il est beau. Parce qu'il l'est. » dis-je avec un sourire alors que nous atteignons la porte de la maison. Daniel sait faire craquer toutes les personnes qui posent leur regard sur lui, je doute que sa marraine fasse exception. J'ouvre la porte en grand et laisse la jeune femme pénétrer à l'intérieur. « Voilà, bienvenue ! » Dans le salon se trouve Joanne, tenant notre fils dans ses bras. L'un et l'autre sont rarement séparés, et le petit s'accroche à sa ère comme un véritable koala. Je respire un coup ; instant de vérité, ça passe ou ça casse entre les deux jeunes femmes. Je croise les doigts. « Madison, je te présente enfin Joanne, ma superbe fiancée. » J'approche d'elle pour déposer un baiser sur sa tempe, histoire de la rassurer. Ce n'est pas mon amie qui risque de la manger. « Et Daniel, ton filleul. » Le bébé tourne un peu la tête pour regarder la nouvelle arrivante. Toujours aussi curieux et enthousiaste de tout, il n'a jamais été craintif face aux inconnus ; son regard pétille en voyant la petite brune à qui il adresse un large sourire, même s'il se cache un peu timidement contre sa mère. Petit brun aux grands yeux bleus, il est le parfait mélange de ses parents -même si Joanne persiste à dire qu'il me ressemble plus qu'à elle. Histoire de laisser les deux jeunes femmes faire rapidement connaissance, je récupère la veste et le sac de Madison. « Donnes tes affaires, je m'en occupe. » je lui glisse tout bas avant de filer dans l'entrée pour suspendre le tout au porte-manteau.
Le jour d’aujourd’hui avait été colorié en rouge sur le calendrier de Madison, cela qui signifiait qu’un évènement important devait avoir lieu, c’était le seul jour du mois qu’elle avait colorié de cette couleur parce qu’il s’agissait de celui où elle devait retrouver Jamie dans sa maison de campagne, mais surtout c’était la date à laquelle elle devait rencontrer celui qui devait être son filleul ainsi que la mère de celui-ci. L’organisatrice d’événementiel avait beaucoup entendu parler de la fiancée de son ami, mais elle n’avait jamais eu la chance de la rencontrer, elle se contentait donc de se l’imaginer depuis de nombreux mois. Allait-elle l’apprécier ? La détester ? La brunette savait pertinemment que le lien qui la liait à Jamie pouvait être une raison suffisante pour la faire détestée de n’importe quelle femme jalouse, même si elle pouvait comprendre qu’elle soit jalouse, qu’elle n’aime pas le surnom qu’il lui avait attribué, elle espérait vraiment que cela se passerait bien entre elles, parce qu’elle avait presque la sensation que son amitié avec le Keynes pourrait être mise en jeu. Serait-il capable de l’évincer de sa vie si elle le lui demandait ? Elle en doutait fortement, mais elle ne voulait pas prendre de risques. C’est partagé entre la joie et la pression que la demoiselle quitta Brisbane et s’enfonça dans un chemin qu’elle ne connaissait pas tout à fait. Un peu perdue, elle dû lui donner un coup de fil, après avoir reçu quelques indications elle finit par arriver au bon endroit. Elle découvrit la fameuse maison de campagne, qui était aussi jolie que dans les récits de Jamie, un sentiment de jalousie la frôla avant qu’il sorte de chez lui pour lui sauter dessus. L’enthousiasme dont il faisait preuve lui faisait bien évidemment plaisir, mais il n’était pas dit que sa fiancée le voit d’un très bon œil, elle était peut-être cachée derrière un rideau à les observer de loin.« Moi aussi. » Pas une seule remarque sur son comportement, elle ne voulait pas le fâcher alors qu’elle venait seulement d’arrivée et puis cela faisait une éternité qu’ils ne s’étaient pas vus. « Je me porte plutôt bien. Toi par contre j’ai l’impression que tu as pris un coup de vieux. »Elle aurait pu expliquer ce vieillissement soudain par les nuits agitées que Daniel avait dû lui donner, mais sachant que celui-ci avait été kidnappé elle savait que c’était plutôt dû au sang d’encre qu’il s’était fait avant de le retrouver, elle n’avait pas trop parlé de ça avec lui mais ce n’était clairement pas le moment de lui demander des détails là-dessus. Il lui dit qu’elle serait obligée de trouver son fils beau, ce à quoi elle répondit : « Je n’en doute pas. » Il n’avait pas mis la moindre photo de lui sur son instagram, il n’en avait pas non plus envoyé par mms, le mystère était donc complet, mais il allait très bientôt disparaître. « Mettons donc fin à ce suspens. » Elle le suivit jusqu’à chez lui sans attendre. Une fois dans le salon elle vit la fameuse élue accompagné de son bébé, la manière dont il se tenait à elle était tout simplement craquante et suffisante pour la faire sourire d’une manière des plus niaises.« Ooh. » Il ne fallait pas qu’elle s’attarde de trop sur lui alors qu’elle n’avait même pas encore discuté avec Joanne, elle se reprit : « Enchantée Joanne. » Jamie lui demanda de lui donner ses affaires ce qu’elle fit, même si cela voulait dire qu’elle se retrouverait déjà seule avec sa fiancée, mais certainement pas pour très longtemps.« Daniel est superbe, vous avez fait du bon boulot. » Commencer par un compliment lui semblait être ce qu’il y avait de plus simple, mais elle se souvint rapidement qu’elle venait aussi pour découvrir le lieu qu’ils avaient choisi pour leur mariage.« Il sera tellement adorable dans un petit costume, comme témoin de mariage miniature. » Il risquait fort de voler la vedette aux futurs mariés.
I believe in the lost possibilities you can see. And I believe that the darkness reminds us where light can be. I know that your heart is still beating, beating darling. I believe that you fell so you can land next to me. ‘Cause I have been where you are before. And I have felt the pain of losing who you are. And I have died so many times, but I am still alive
La semaine avait été loin d'être plaisante pour Joanne. Le weekend approchait à grand pas, et toute l'appréhension qui allait avec. Plus elle approchait du jour J, moins elle avait envie d'y aller. Pourtant, ils allaient à leur maison de campagne, elle adorait y aller. Mais elle mettait un grosse réserve sur sa rencontre avec Madison. Jamie était si enthousiaste de la revoir, cela faisait certainement longtemps qu'il ne l'avait plus vu. Et même s'il voulait se contenir au maximum avec la belle, elle voyait bien que quelque part, il n'attendait que ça. La revoir. Il avait tout de même pris le soin d'éviter ce sujet de conversation avec sa fiancée. Il ne comprenait certainement toujours pas son choix, et ne lui avait encore pas demandé pourquoi elle était finalement revenue sur la jeune Anglaise. Ce n'était certainement pas par affinité. Mais bien, et uniquement par amour pour Jamie. C'était impossible d'accepter qu'il puisse autant tenir à une autre femme, mais elle savait combien elle était importante pour lui -le reconnaître lui brisait le coeur- et que tôt ou tard, il aurait voulu imposer son choix à la belle. Mais rien ne garantissait qu'elle puisse avoir d'autres enfants, s'était-elle dit, alors autant lui faire plaisir en acceptant sa requête. La belle blonde n'attendait rien en retour, ce n'était pas son genre, mais elle espérait au moins qu'il ait apprécié ce geste. Elle ne voulait pas non plus de merci, ou qu'il montre sa reconnaissance d'une quelconque façon. Juste qu'il profite de l'opportunité qu'elle lui donnait. Elle n'allait rien dire de plus de toute façon. La jeune maman tenait son garçon, particulièrement murée dans son silence. Son coeur battait à toute vitesse, de crainte et de méfiance. Jusqu'à ce que la fameuse finisse par appeler Jamie pour avoir quelques indications afin de trouver plus facilement la maison. Elle n'allait pas tarder à arriver. Jamie ne parvenait plus à cacher son impatience à l'idée de la revoir. Il finit par sortir de la maison pour aller accueillir son invitée. Joanne restait debout, avec Daniel dans les bras, à faire les cent pas dans leur salon. Le bébé ne semblait pas s'en plaindre, tout blotti contre sa maman. Jamie s'était absenté plusieurs minutes, avant de réapparaître avec ladite amie de l'Anglais. Celui-ci se chargea vite faire enfin les présentations, en s'approchant d'elle pour l'embrasser la tempe. Acte de tendresse qui cherchait à la rassurer ou qui lui demandait de bien se comporter, elle ne saurait. Joanne leva un peu les yeux au ciel en se disant qu'il n'était pas obligé de rajouter un quelconque objectif dans ses phrases pour la mettre en valeur. Ce n'était certainement pas ça qui allait permettre d'améliorer les choses. Madison fut très rapidement attendrie par son filleul. Bien que celui-ci se montrait curieux envers l'invitée, il restait encore bien cramponné à sa mère. "Pareillement." dit-elle alors, presque à voix basse, avec un faible sourire. La politesse était pour le moment le seul moyen d'échanger verbalement, et Joanne n'était pas une femme impolie, méfiante ou pas. La première chose qui surprit la blonde en voyant Madison était très certainement sa beauté. Joanne n'avait jamais eu une très haute estime d'elle-même. Son fiancé faisait tout en son pouvoir pour espérer qu'elle puisse un jour voir quelque chose de bon en elle, mais c'était un exercice laborieux qui allait prendre un certain temps avant de porter ses fruits. Alors, elle ne pouvait pas s'empêcher de se comparer aux autres. A force d'être entouré de si belles créatures, elle se demandait ce qui ne tournait pas rond dans sa tête pour préférer se marier avec elle. Jamie se chargea de prendre ses affaires pour les accrocher plus loin. Madison s'évertua à complimenter la jeune maman, qui sourit un peu, malgré tout. "Merci." dit-elle sans trop oser lui adresser un regard. "Un boulot un peu difficile." reconnut-elle. L'Anglaise enchaîna sur le mariage, voyant aussi Daniel dans un petit costume. "Un témoin qui ne se souviendra malheureusement pas du mariage." ajouta-t-elle, toujours ce discret sourire sur ses lèvres. Daniel ne fera pas partie de ces adorables enfants qui pouvaient rapporter les alliances à leurs parents. Mais malgré tout, il aura beaucoup de succès, rien qu'avec cette paire d'yeux bleus qu'il avait hérité de sa mère. Celle-ci n'était jamais très causante avec personnes qu'elle ne connaissait pas, encore moins lorsqu'elle se méfiait. Jamie savait toujours qu'elle était très réservée pour ce genre de choses. Il suffisait de voir le temps qu'il a fallu pour qu'elle puisse se rapproche juste d'un membre des Beauregard. "Installe-toi, je t'en prie." finit-elle par dire en l'invitant à s'asseoir sur le canapé. Le temps lui semblait déjà horriblement long. Joanne se mit en face d'elle, avec déjà un tourbillon de pensées dans sa tête, Jamie n'avait pas idée lui-même. Fort heureusement, il les rejoignit sans trop tarder, histoire de ne pas laisser traîner le silence trop longtemps.
« Je sais, je sais. Tu n'est pas la première à le faire remarquer. » Le coup de vieux est évident. La fatigue liée au travail, le stress, mais surtout les événements du mois dernier ont contribué à ajouter quelques rides sur ce visage déjà émacié et à ternir mes cheveux. Je ne m'en plains pas, même s'il est parfois agaçant de se voir dans le miroir en constatant que l'on fait plus que son âge. Ainsi va la vie. Nous entrons et je laisse Joanne et Madison se découvrir succinctement. Il suffit de trente secondes pour voir toutes les différences entre les deux jeunes femmes, qui sont loin de s'arrêter au physique. Quand l'une complimente Daniel, notre petit chef d'oeuvre, notant qu'il est fort réussi, l'autre s'attarde surtout sur la difficulté que cela a été de le mettre au monde -et de le concevoir aussi d'ailleurs. Et quand la première l'imagine avec enthousiasme pendant le mariage, la seconde, toujours armée de ce voile un peu sombre, ne peut que souligner le fait que le petit ne se souviendra de rien. Jusqu'à présent, j'ai affaire au jour et à la nuit, et la seule chose que j'espère c'est que cela ne les empêchera pas de s'entendre. Les opposés s'attirent, je me répète, les opposés s'attirent… Encore une grande inspiration ; j'ai l'impression de plonger en apnée dès que je m'approche des deux jeunes femmes tant elles me rendent nerveux, et pourtant, de nous trois, je dois être celui qui semble le lus à l'aise. Si on ne compte pas Daniel qui, lui, est toujours comme un poisson dans l'eau en toutes circonstances. Joanne et Madison s'installent dans le salon et… le silence. Comment vas-tu, as-tu fait bonne route, veux-tu boire quelque chose : rien du tout. Seigneur. Je soupire, retrouve le sourire, et les rejoins après un détour par la cuisine pour mettre de l'eau à chauffer. « Madison, du thé ? » je demande par dessus le passe-plat. Du thé, toujours du thé, je ne suis pas anglais pour rien, mais je sais que la préférence de mon amie va au café -sauf que personne ici n'en boit alors il n'y en a pas un grain dans toute la maison. En attendant que la bouilloire fasse son affaire, donc, je m'assois sur le canapé à côté de Madison. « Joanne, je peux ? » je demande en indiquant Daniel d'un signe de tête. Ce n'est pas le genre de question à laquelle il est possible de répondre par la négative, alors je prends mon fils dans mes bras, délicatement, afin de l'approcher de mon amie. Je ne pense pas qu'elle oserait d'elle-même demander la permission de le porter à la jeune mère qui semble sur la défensive, néanmoins, elle est la marraine du bout de chou, elle a bien le droit de le voir de plus près et de le cajoler si l'envie lui en dit. « Tu peux le prendre, si tu veux. » lui dis-je avec un sourire en coin. « Nous avons choisi Ezra, mon cousin, comme parrain. C'est un Beauregard, je ne sais pas si tu le connais. Mais je crois que tu connais James, non ? » Madison était la collaboratrice de son ex après tout -et optionnellement mère de Mathis. Mais cela ne veut pas dire qu'elle connaisse tous les visages de la grande famille Beauregard. Ezra a été un commun accord immédiat, alors que Madison a plutôt été un compromis de la part de Joanne. Mais ça, elle n'a pas besoin de le savoir -elle doit déjà largement s'en douter, et il n'est pas nécessaire qu'elle se pense mal aimée de ma fiancée dès le départ. « Je ne voyais personne d'autre que toi comme marraine. » dis-je simplement. Même si nous ne nous sommes pas vus depuis beaucoup trop longtemps, la jeune femme reste comme une sœur pour moi, ma plus chère et ancienne amie. Je suis ravi et reconnaissant de pouvoir lui confier ce rôle dans la vie de mon fils.
La sociabilité de Madison était en quelque sorte mise à l’épreuve avec cette rencontre, non pas parce qu’elle avait des aprioris négatifs en l’égard de sa blonde, mais parce que celle-ci ne se montrait pas très bavarde, pas très enthousiaste à l’idée de découvrir celle que son fiancé avait choisi comme marraine. La jeune femme se serait retrouvée face à des clients, aurait essayé d’animer les choses, quitte à devoir tenir un monologue, mais avec elle c’était différent, elle ne voulait pas l’assommer de questions, ne voulait pas la forcer à parler si elle n’en avait pas envie. Joanne se montrait pour le moment assez négative, ce qui gênait la demoiselle qui s’attendait à une femme épanouie, heureuse d’avoir un enfant de l’homme qu’elle aime et d’avoir la bague au doigt, mais peut-être qu’elle était déçue d’être la deuxième à avoir le droit à une bague et non pas l’unique. L’organisatrice d’événementiel se gardait bien de poser toutes les questions qui lui semblaient délicates, du coup elle ne parlait pas. Elle finit par être invitée à s’installer, ce qu’elle fit. L’animateur d’ABC avait disparu pour faire dieu sait quoi, jusqu’à ne ce qu’il lui demande si elle voulait du thé, ce à quoi elle répondait affirmativement, si elle avait à boire elle aurait au moins une bonne excuse de ne pas parler. Elle regarda Joanne puis Daniel, elle ne pu s’empêcher d’esquiver un sourire lorsque son regard croisa le sien, elle avait tellement envie de le prendre dans ses bras, mais jamais elle n’oserait le demander. Comme à son habitude Jamie semblait avoir lu dans ses pensées puisqu’il prit le nourrisson pour qu’elle puisse le voir de plus près. Il lui annonça la personne qu’il avait prise en tant que parrain mais son nom ne lui disait pas grand-chose.« Oui je connais James, mais pas du tout sa famille, je sais qu’elle est grande parce que Savannah m’en a parlé mais c’est tout, je n’ai jamais l’occasion de les rencontrer, je ne voyais déjà pas James très souvent… »La dernière fois qu’elle l’avait vu c’était dans un bar, par le plus grand des hasards et c’est ce jour-là qu’il lui apprit que son ex était décédée et qu’il ne lui restait plus que leur enfant. Madison sentit qu’une vague de tristesse allait s’emparer d’elle, alors pour empêcher que celle-ci ne la submerge elle prit Daniel dans ses bras. Jamie lui dit qu’il ne voyait personne d’autre qu’elle comme marraine, ce qui la fit sourire. Elle fixa l’enfant pendant quelques secondes.« Il me fait tellement penser à… » À l’enfant qui avait hanté ses nuits et qui était la représentation de ce à quoi aurait ressemblé l’enfant qu’elle aurait eu de son premier amour si elle n’avait pas eu de fausse couche.« Non c’…c’est stupide. »Se murmura-t-elle. Son sourire s’était effacé en un fragment de seconde. Elle était tellement envieuse, envieuse de ce couple qui s’aimait, envieuse de ce magnifique enfant qui allait les suivre jusqu’au bout de leurs vies, envieuse de cette vie qu’elle pensait de plus en plus ne jamais avoir. La sensibilité de la brunette finit par prendre le dessus, elle sentait que les larmes commençaient à monter alors elle préféra donner Daniel à son père. Elle ne l’avait pas rendu à Joanne pour la simple et bonne raison qu’elle ne voulait pas qu’elle voit la tête qu’elle faisait. « J’ai oublié quelque chose dans ma voiture. »Même si ce prétexte était avant tout un moyen d’aller prendre l’air, il était vrai car elle avait oublié le sac dans lequel elle avait mis les cadeaux qu’elle avait achetés pour lui. La demoiselle se leva avant qu’ils n’aient eu le temps de réagir et sorti. « Putain. »Dit-elle une fois qu’elle se retrouva à l’extérieur en face de la porte. Elle se dirigea vers sa voiture et ouvrit le coffre, c’est à ce moment là que la barrière céda, ses larmes coulèrent. Cela faisait longtemps qu’elle n’avait pas pleuré, pourquoi fallait-il qu’elle le fasse maintenant ? Maintenant c’était fichu, elle allait avoir l’air d’un mauvais choix pour Daniel, Joanne devait la prendre pour quelqu’un de bizarre…
Dernière édition par Madison MacAllister le Mer 29 Juin 2016 - 20:29, édité 1 fois
I believe in the lost possibilities you can see. And I believe that the darkness reminds us where light can be. I know that your heart is still beating, beating darling. I believe that you fell so you can land next to me. ‘Cause I have been where you are before. And I have felt the pain of losing who you are. And I have died so many times, but I am still alive
Joanne elle-même avouait ne pas être correcte avec la nouvelle marraine. C'était la première personne qui était venu à l'esprit de Jamie quant au choix d'une personne qui allait être significativement proche de leur enfant. Un statut et un rôle particulier. Une place privilégiée auprès de Daniel et sa mère ne connaissait cette personne ni d'Adam ni d’Eve. Elle ne connaissait que son nom et l'importance qu'elle avait pour Jamie. Lui viendrait dire qu'il n'avait jamais eu l'opportunité de les présenter à l'une l'autre et il l'aurait certainement fait avant le fait accompli. Il avait malgré lui un statut de médiateur qu'il se devait d'assumer. Parce qu'il était proche de beaucoup trop de femmes aux yeux de Joanne. Il lui assurait qu'il n'y avait rien, que ce n'était que purement amical. Mais, même si leur couple semblait des plus parfaits, il y avait encore une certaine méfiance qui allait dans les deux sens, plus ou moins nourris par de petits événements quotidiens. Avec un regard plus qu’insistant, Jamie avait invité sa belle à laisser son bébé afin que Madison puisse faire sa connaissance. Joanne ne la quittait pas un seul instant des yeux, encore bien murée dans son silence. Pas un seul regard à Jamie. La jeune femme regardait la marraine qui fut soudainement prise d'une vive émotion. Joanne fronça légèrement les sourcils, se demandant sur le coup si c'était le fait d'être marraine qui la rendait si triste que ça. Elle bafouille quelques mots, les yeux bordés de larmes avant de rendre Daniel à son père. Joanne vit les yeux de la belle brune pendant une fraction de secondes. Et ce regard là, elle le connaissait par coeur. Madison finit par sortir, sous prétexte de devoir chercher quelque chose dans sa voiture. Après qu'elle ait fermé la porte derrière elle, un lourd silence s'imposa dans la maison. Pas un mot, pas un regard. Juste Daniel qui profitait bien d'être dans les bras de son père. Joanne finit par se lever et également et par sortir, comptant discuter avec la marraine. Parce qu'elles ne se connaissaient toujours pas, la belle blonde maintenant tout de même une certaine distance avec elle. “Je le connais par coeur, ce regard là.” lui dit-elle doucement. “Quand on prend un bébé dans ses bras à se dire si on aura aussi cette chance d'en avoir un.” Elle haussa les épaules et croisa les bras, le regard bas. “J'ai fait une fausse couche trois semaines après mon divorce. Et j'ai du avorter d'un bébé que j'aurais pu avoir avec Jamie parce qu'il était condamné, il n'était pas viable.” Elle se surprit à lui parler de ces histoires, c'était encore très sensible pour elle. Mais elle savait qu’elles allaient se comprendre sur ce point là, au moins. “Je m'étais faite à l'idée. C'est dur d'accepter de ne jamais devenir maman alors que c'était ce que l'on désirait plus que tout.” Elle finit par avoir les larmes aux yeux elle-même, se souvenant parfaitement de cette période là. Elle déglutit difficilement sa salive avant de reprendre. “Et pourtant, Daniel est là. Il nous est très précieux. C'est notre petit miracle. Jamie sait tout ce qu'il signifie pour moi. Il sait que, même si nous rêvons d'une famille nombreuse, il est plus que probable que Daniel soit enfant unique.” Joanne ne voulait pas se lancer dans les calculs de probabilité, sachant très bien que les résultats ne tournaient pas en sa faveur. “Et alors je me dis que notre bébé aura besoin d'autres personnes que ses parents avec qui il pourra parler, jouer, s'épanouir. Encore plus s'il n'a pas de frères ou soeurs. Qui est mieux placé qu'un parrain et une marraine pour ça ?” lui demanda-t-elle avec un faible sourire. “Jamie avait tout de suite pensé à vous. Juste après l'accouchement, peut-être même qu'il y avait songé avant. Alors que je ne vous connaissais pas. Ce qui est toujours le cas d'ailleurs. Tout ce que je savais jusqu'ici, c'était que vous vous connaissiez depuis longtemps et qu'il vous adore plus que tout et que vous êtes sa princesse .” En gros, rien de très positif pour promettre une relation amicale entre les deux jeunes femmes. “Au début, je ne voulais pas que ce soit. Quelle idée de confier son bébé à une personne que l'on ne connaît pas.” Un raisonnement qui se tenait. “J'ai fini par accepté alors que lui s'était résilié. Parce que si vous ne l’étiez pas pour Daniel, vous l'aurez été pour le suivant. Et s'il n'y a pas de suivant, Jamie regretterait que vous ne fassiez pas partie de sa famille par ce biais là. Et ça l'aurait rendu malheureux.” Ce n'était que par amour. Et leur couple n'était pas au beau fixe, il fallait le reconnaître. “Je sais que c'est beaucoup à encaisser, de perde un bébé, et que c'est dur de ne pas y penser lorsque l'on en a un dans ses bras. Mais vous faites maintenant partis de la vie de notre fils. Vous allez devenir quelqu'un de très important pour lui, et je pense que ce serait dommage de passer à côté d'une telle chance. Faite le pour Daniel et Jamie. Il n'y a qu'eux qui comptent.” Joanne ne se passait jamais devant qui que ce soit, encore plus lorsqu'il s'agissait de sa famille. Un faible sourire aux lèvres, elle lui dit. “Je n'ai jamais été marraine, mais je sais que j'aurais tout autant apprécié l'être que d'être mère. Et peut-être que ça m'aurait permis de voir la vie d'un meilleur oeil. Je pense que Daniel pourra énormément vous apporter. Vous n'avez pas idée de tout l'amour qu'il a à donner.” conclut elle, toujours avec ce même rictus aux lèvres. Joanne finit par tourner les talons pour rentrer à la maison, pensant que Madison voudrait un peu de temps pour elle avant de rentrer également. “Elle arrive.” précisa-t’elle à Jamie, ne voulant pas partager ce qu'elle avait dit à la belle brune.
Une vivre émotion traverse le regard de la petite brune au moment où ses yeux se posent sur Daniel. Il lui fait tellement penser à… Sur le coup, un peu paniqué, je prie le ciel pour qu’elle ne dise pas qu’il ressemble à Oliver. Joanne et moi en avons déjà assez bavé à cause de cette prétendue ressemblance, cela est même la raison pour laquelle mes parents ont voulu nous l’enlever, alors il est hors de question que j’entende cette comparaison encore une seule fois. Pourtant, cette crainte est complètement infondée. Madison n’a pas connu Oliver. Elle sait que j’ai perdu mon frère, elle en a vu des photographies, mais rien qui puissent permettre ce genre de rapprochement. Alors à qui pense-t-elle lorsqu’elle regarde mon fils? Dans l’incompréhension la plus totale, je récupère Daniel que la jeune femme me rend un peu précipitamment. Il est clair comme de l’eau de roche qu’elle cherche à s’esquiver pour masquer son émotion en prétextant aller récupérer des affaires dans sa voiture. Je ne cherche pas à la retenir. Elle peut bien prendre l’air et revenir quand elle se sentira d’attaque. Joanne, en revanche, suit la brune à l’extérieur. J'écarquille les yeux, pris d’une seconde vague de panique. Pourquoi veut-elle lui parler, et surtout, de quoi? Je l’imagine immédiatement lui faire comprendre qu’elle ne veut pas d’elle comme marraine, et qu’elle n’est même pas la bienvenue. Tout pour faire fuir Madison qu’elle ne semble pas vraiment vouloir connaître. Je me lève à mon tour, Daniel toujours dans les bras, et me poste dans l’encadrement de la porte d’entrée. De là, je peux observer les deux jeunes femmes qui discutent. Joanne semble monologuer pendant un long moment, mais je ne suis ni capable de l’entendre, ni de lire sur ses lèvres. Je déglutis, nerveux, et berçant légèrement mon fils tout contre moi. Ma fiancée est la première à revenir. Passant à côté de moi, elle m’assure que Madison ne tardera pas à nous rejoindre. “Qu’est-ce que tu lui as dit?” je demande, rongé par la curiosité. Mais elle ne semble pas encline à partager le moindre détail de sa conversation avec l’anglaise. Je soupire. Cette première rencontre sera peut-être un peu plus compliquée que prévu. Je reste sur le palier de la porte pour attendre le retour de Madison. Je la vois tirer un sac de son coffre -comme quoi, elle y avait bel et bien oublié quelque chose. Alors qu’elle approche à petits pas, je lui adresse un sourire se voulant réconfortant. Je crois qu’une bonne partie de la psychologie féminine m’échappe, et cette partie n’empêche de comprendre ce qu’il vient de se passer sous mon nez. Si elle ne me partage pas la raison pour laquelle ses yeux se sont bordés de larmes, je ne le saurai sûrement jamais. “Est-ce que tout va bien?” je demande quand la jeune femme arrive à mon niveau. Elle sait bien qu’elle peut me parler, qu’elle peut tout me dire. D’ailleurs, ce serait une piètre manière de me remercier pour toutes les fois où j’ai été là pour elle que de ne pas m’estimer digne de savoir pourquoi elle a si soudainement eu besoin de sortir de la maison. A qui Daniel peut bien lui faire penser? “Je préfère que tu me le dises si tu ne te sens pas d'être la marraine de Daniel. Je ne le prendrai pas mal.” Je ne mentirai pas en disant que je ne serai pas déçu, mais si elle ne le souhaite pas, je ne pourrais que respecter son choix.
Fuir n’était pas quelque chose de plaisant, mais c’était ce qu’il y avait de mieux à faire, même si Jamie n’avait pas l’air de comprendre pourquoi elle était soudainement triste, elle ne lui en voulait pas, c’était un homme après tout il ne pouvait pas comprendre, il avait toujours eu du mal à se mettre à sa place lorsqu’elle lui avait parlé de sa fausse couche. La fuite n’était que temporaire, c’était juste le temps qu’elle reprenne le contrôle d’elle-même, du moins c’était ce dont elle essayait de se persuader parce que l’air frais qui se glissa sur son visage ne lui fit aucun effet. Alors qu’elle était en train d’ouvrir son coffre, elle crut entendre quelqu’un sortir de la maison, cela devait sûrement être son ami, en quête d’explications. Avant qu’elle ne lève sa tête elle entendit une voix, surprise il s’agissait de celle de Joanne. La première chose qu’elle lui dit, c’est qu’elle connaissait ce regard, qu’elle avait compris pourquoi elle avait réagi ainsi, elle n’avait donc pas eu l’air étrange à ses yeux, premier soulagement. La jolie blonde commençait enfin à se faire bavarde, elle lui raconta ses déboires, qui étaient similaires aux siens. L’anglaise n’avait jamais su à quel point il avait été difficile pour le couple de concevoir, son ange gardien ne lui racontait pas des choses aussi intimes, il se contentait de lui dire que sa fiancée était merveilleuse. Le sentiment de soulagement fut éclipsé par la culpabilité de lui remémorer de tels souvenirs.« Je suis dé... » L’ancienne conservatrice n’avait pas fini de parler alors elle la laissa continuer de parler. Elle lui annonça que Daniel serait très certainement leur unique enfant, qu’il aurait besoin d’être bien entouré. Madison reçut plus d’explications qu’elle n’en avait besoin, elle lui avait détaillé pourquoi elle avait accepté qu’elle soit la marraine alors qu’elle n’était qu’une inconnue, elle faisait tout pour la convaincre de garder le rôle alors qu’à la base elle ne voulait même pas d’elle, elle trouvait cela touchant. « Je ne veux pas décevoir Jamie, il a tellement fait pour moi. » Dit-elle en séchant ses larmes. Il avait tellement fait pour elle, alors qu’elle n’avait pas fait grand-chose pour lui, c’était la moindre des choses d’accepter d’être la marraine de son fils, ce qui n’était pas une plaie mais un honneur. « C’est… c’est lui qui m’a amené à l’hôpital après avoir découvert que j’avais fait une fausse couche dans une cabine téléphonique, alors que je n’étais qu’une adolescente complètement paumée et seule. » C’était la première fois qu’elle disait ça à quelqu’un, elle ne s’était jamais imaginée le dire à quelqu’un dont elle n’était pas proche, mais elle avait l’impression que c’était le meilleur moment de le dire, que cela rassurerait Joanne de savoir en partie pourquoi ils étaient aussi proches. « Je pense qu’il n’a pas fait le rapprochement avec cette histoire, mais ce n’est pas grave, il y a au moins une personne qui a compris. » Elle afficha un maigre sourire. « Je ne suis pas au meilleur de ma forme en ce moment, mais je ne laisserais pas filer l’occasion d’être la marraine d’un trésor comme Daniel, jamais. Je mettrais les mauvais souvenirs de côté, j’ai réussi à le faire auparavant je peux encore le faire à l’avenir. Je cherche un sac et je reviens à l’intérieur. »Elle fouilla quelques peu son coffre et retira le sac contenant les cadeaux. Madison verrouilla sa voiture et retourna à l’intérieur de la maison. L’anglais vit rapidement le regard inquiet de son amie, qui lui demanda si tout allait bien. « Oui oui, ça va. » Elle ne pouvait pas dire le contraire alors que ses larmes avaient donné lieu à un rapprochement inattendu avec Joanne. La jeune femme prit à nouveau place sur le canapé. « Non non, ça ira, j’ai eu un petit moment de faiblesse, tu sais que ça m’arrive parfois ce n’est pas la première fois. » Et ça ne serait sûrement pas la dernière, en grande sensible qu’elle était. « Je vais prendre soin de ce bout de chou et je vais commencer à le faire en… le couvrant de cadeaux ! » Dit-elle en sortant la peluche d’un panda de son sac. « Il a sûrement déjà un doudou, mais je le trouvais vraiment mignon, je ne pouvais pas le laisser dans le rayon. J’ai amené de quoi lui faire travailler ses dents, l’entraîner à faire de la musique… » Madison n’y était pas allée de main morte, mais elle ne voulait pas faire les choses à moitié pour son filleul.
Dernière édition par Madison MacAllister le Dim 14 Aoû 2016 - 17:27, édité 2 fois
I believe in the lost possibilities you can see. And I believe that the darkness reminds us where light can be. I know that your heart is still beating, beating darling. I believe that you fell so you can land next to me. ‘Cause I have been where you are before. And I have felt the pain of losing who you are. And I have died so many times, but I am still alive
Joanne ne savait pas vraiment ce qui lui avait pris d'être sortie aussi spontanément de la maison pour aller parler à la marraine. Elle savait ce qu'elle avait traversé, elle l'avait deviné avec un seul regard. Mais il lui semblait important de lui préciser combien elle pouvait la comprendre. La belle blonde était très bien placé pour le savoir, et elle pouvait concevoir que voir le bébé d'un autre pouvait être très difficile. Madison s'attendait certainement à ce que ce soit Jamie qui fasse son apparition, ce pourquoi elle avorta rapidement sa phrase. Alors Joanne se lança dans une longue tirade, lui expliquant tout ce qui pouvait concernant la marraine de Daniel. "Je ne pense pas que cela soit possible que vous le déceviez. Il tient beaucoup trop à vous." expliqua-t-elle. Ca lui restait toujours au travers de la gorge, que Jamie soit attachée à tant de femmes de son entourage. Au point de leur donner des petits surnoms. Il en avait bien trouvé un, pour la brune. Celle-ci, à la grande surprise de Joanne, commençait à se confier sur les circonstances de sa fausse-couche. Enceinte adolescente, elle se demandait ce qui avait bien pu se passer. "Il s'attache énormément à tout ce qui est paumé et seul." dit-elle avec un sourire gêné, en haussant les épaules. Joanne était tout aussi perdue lorsqu'elle avait fait la rencontre de Jamie, ne parvenant pas à se remettre de son divorce et de sa fausse-couche. Tout comme les chiens qu'ils avaient, il les avait récupéré dans la rue. Madison ne voulait pas laisser cette chance, d'avoir une place importante dans la vie de ce si précieux bébé. Joanne acquiesça d'un signe de tête, avec un faible sourire, avant de tourner ses talons, et d'aller à l'intérieur. Curieux comme tout, Jamie ne put s'empêcher de demander à sa fiancée ce qu'elle avait bien pu raconter. "Quelque chose qui restera entre elle et moi." lui répondit-elle simplement, ne comptant pas divulguer quoi que ce soit. Elle tendit les bras pour récupérer Daniel des bras de son père en le lui demandant du regard avant d'aller s'installer sur le canapé de leur salon. Madison ne tarda pas à refaire son apparition, les bras bien chargés. Joanne lança un regard complice à la marraine, lui faisant comprendre qu'elle ne serait plus seule dans ces cas-là. La belle brune sortit alors une belle peluche de l'un de ses sac. Joanne le récupéra et le mit devant Daniel. "Oh, tu vois ça, mon trésor ? C'est le panda de marraine ?" lui dit-elle en le lui montrant. Le bébé admirait avec ses grands yeux bleus cette nouvelle peluche, qui s'ajoutait à son énorme collection, pour un âge aussi bas. "Il s'est beaucoup attaché à la peluche offerte par son parrain." lui expliqua-t-elle. "Ca ne l'empêchera pas d'adorer aussi celui de sa marraine, mmh ?" La belle blonde embrassa la petite de son bébé, qui lui, découvrait la douceur du jouet. La bouche en rond, il observa longuement la peluche. Et Madison continuait à sortir tout ce qu'elle avait pu ramener à son filleul. "Tu es sacrément gâté, Daniel, dis-moi." dit-elle dans un rire. Tout le monde se montrait particulièrement généreux avec ce bébé. "Merci beaucoup, Madison." finit-elle par dire, reconnaissante. Malgré tout, les sujets de conversation venaient facilement à manquer entre les deux jeunes femmes. Tout allait certainement tourner autour de Daniel, entre elles. "Bon, ce thé ne va pas se faire tout seul." finit-elle par dire. Elle invita Madison à le reprendre dans ses bras, pour un deuxième essai. "Vous devriez lui montrer tout ce que vous lui avez apporté." lui suggéra-t-elle. Le tutoiement était encore un peu prématuré pour Joanne, elle ne la connaissait pas assez pour en arriver là. Elle se leva du canapé et fila à la cuisine. Elle sortit les tasses, et mit la théière sur le gaz pour chauffer l'eau. En plus des cuillères, de la crème, et du sucre, Joanne coupa en tranche le gâteau qu'elle avait préalablement préparé. Concentrée sur ce qu'elle faisait, elle ne portait que très peu d'attention à tout ce qui pouvait être raconté dans la pièce juste à côté.
Voilà pourquoi il est plus sage de garder toutes les femmes de sa vie éloignées les unes des autres. Il y a des chances pour qu'elles se fassent la guerre, ou qu'elles deviennent amies. Dans un cas comme dans l'autre, difficile de dire ce qui est le mieux. Je sais que Joanne et Madison sont encore loin d'être les meilleures amis du monde, mais il suffit de les voir discuter de loin pour sentir que quelque chose se débloque petit à petit. Amusé, je soupire et lève les yeux au ciel quand ma fiancée refuse de me dire ce qui a été échangé en bas du chemin de la maison. Déjà des cachotteries entre femmes. Maddy, quant à elle, m'assure qu'elle endossera son rôle de marraine comme il se doit. Elle semble encore un peu secouée, mais elle ira mieux de minute en minute. Je préfère ne pas insister. Je suis délesté de mon fils alors que la marraine commence par couvrir le bébé de cadeaux. Bras croisés, mais pas moins souriant, je reste un peu à l'écart en regardant mon amie sortir les jouets un à un, dont une peluche qui laisse Daniel dubitatif dans un premier temps. Un panda, il n'a jamais vu ça. Et visiblement, son premier réflexe est de vouloir savoir quel goût cela a, puisqu'il en porte une oreille à sa bouche armée de son unique dent. J'approche de Madison et pose une main sur son épaule. « Merci. » Je m'assois sur l'accoudoir du fauteuil dans lequel elle se trouve, histoire d'être un peu près d'elle. « Il se fiche royalement de la peluche que je lui ai offerte, il l'ignore comme si de rien n'était. Je n'ai sûrement jamais autant foiré un cadeau. » je reprends avec un petit rire. Mon lapin est relégué à une fonction décorative dans la chambre de Daniel. Peut-être qu'il lui trouvera un jour un intérêt. Joanne, en bonne hôtesse, se propose de filer en cuisine pour s'occuper du thé, laissant le bébé aux soins de sa marraine. Ils peuvent faire un peu plus connaissance. Le garçon semble très intrigué par la longue chevelure brune de la jeune femme, lui qui est habitué aux mèches blondes de sa mère. « C'est assez dingue de se dire que… C'est mon fils. » Après tellement d'années à clamer que je n'aurais jamais d'enfants. Aujourd'hui, il est là, et tout ce que Joanne et moi espérons, c'est qu'il ne sera pas le seul que nous aurons. Il est aussi la preuve du temps qui passe. Il est loin, le jour où j'ai rencontré Madison. Nous avons grandi. Me voilà père, et elle marraine de mon fils. « Parfois je le regarde et je n'arrive pas à déterminer si tout ça est réel ou non. C'est étrange. » Je caresse tendrement la joue rebondie du bout de chou. « J'aurais aimé que tu le voies plus tôt, mais avec tout ce qu'il s'est passé, nous avions besoin de temps juste pour nous. » Je n'arrive as à évoquer son kidnapping avec de vrais mots. Le terme en soi m'est impossible à prononcer. J'essaye de ne pas y penser pour ne plus me sentir si coupable. Mais je ne peux pas m'empêcher de me dire que c'est entièrement ma faute. Nous aurions pu le perdre à cause de moi. « On fait un peu partie de la même famille maintenant. » je reprends sur un ton plus léger. Madison a toujours été comme une sœur pour moi, elle est désormais encore plus concrètement proche de ma famille. Grâce à son statut de marraine, nous sommes pour ainsi dire liés pour toujours. Je laisse Daniel un peu seul avec Madison. Pour ma part, je m'installe dans le canapé, face à elle. Joanne revient avec le thé, et je m'occupe de nous servir. « Si tu veux toujours nous aider à organiser notre mariage, nous avons décidé où et quand nous aimerions qu'il ait lieu. » dis-je pendant que je remplis les tasses. Puis je reprends, une fois la théière posée. « Ici même. Dans cette maison, dans le jardin. En novembre. » Une décision partiellement motivée par le trou financier laissé par l'enlèvement de Daniel, récemment comblé, et finalement confirmée par notre volonté de nous marier dans un lieu où nous nous sentons bien, qui nous ressemble, et où nous souhaitons accueillir nos familles. « Le délai est assez court, mais puisqu'il n'y a pas d'endroit à réserver et que nous aimerions faire relativement simple, je pense que c'est jouable. Et puis, je compte sur toi pour nous faire passer en priorité. »
Impossible de décevoir Jamie ? Il n’est jamais impossible de décevoir quelqu’un, peu importe l’amour qu’il nous porte, mais pourquoi la contredire alors qu’elle essayait de lui remonter le moral ? Elle faisait preuve de gentillesse, il ne fallait pas qu’elle lui prenne la tête, elle n’était pas ici pour cela. La blonde lui avoua qu’il s’attachait beaucoup à tout ce qui était paumé et seul, elle devina facilement que c’était aussi sa situation lorsqu’il l’avait rencontré. Elles se ressemblaient plus qu’elle n’aurait pu se l’imaginé en fin compte, elles n’auraient peut-être pas tant de mal à tisser une amitié à l’avenir, c’était rassurant. La demoiselle garda leur conversation secrète, mais Jamie allait peut-être chercher à en savoir plus lorsqu’ils se retrouveraient seuls, pour le moment elle ne voulait plus y penser, elle voulait juste dévoiler tout ce qu’elle avait acheté pour son filleul. La peluche semblait plaire à Daniel, cela se lisait dans ses grands yeux bleus, cela lui faisait plaisir, elle savait que les bébés n’aimaient pas automatiquement toutes les peluches, qu’il fallait qu’elles soient imprégnées de l’odeur de la famille pour qu’il s’y attache réellement, mais cela allait venir. Elle eut un petit sourire, espiègle lorsque son ami lui annonça qu’il n’avait pas aimé le sien, de cadeau. « Tu apprendras à savoir ce qu’il aime, déjà il a l’air d’aimer les pandas. » Joanne lui confia le bébé pour s’occuper du thé, elle essaya de le tenir du mieux qu’elle pouvait, elle n’était pas très habituée à en tenir, étant fille unique elle ne pouvait pas être tata et ses cousins étaient tous assez jeunes. Elle faisait très attention à sa petite tête, qu’elle ne cessa d’admirer, lui avait l’air fasciné par ses cheveux. Jamie lui raconta qu’il avait du mal à croire qu’il s’agissait de son fils, elle savait bien qu’il ne sous entendait pas que sa fiancée aurait pu le trompé, mais qu’il avait encore du mal à se rendre compte qu’il est père. « Je ne pensais pas être marraine un jour non plus, vu que monsieur n’était pas censé vouloir d’enfant. » Dans le fond elle avait toujours su que dès qu’il tomberait sur la bonne personne il en voudrait, comme tout le monde. Il lui dit qu’il aurait aimé qu’elle le voit plus tôt, ce à quoi elle lui répondu : « Ce n’est pas grave, je comprends, le plus important c’est que ça soit moi la marraine. »Elle avait pensé que Joanne aurait certainement l’une de ses amies comme candidate pour ce poste, mais soit elle s’était trompée ou soit il l’avait vraiment imposé.« C’est vrai. » Qu’il lui dise qu’ils faisaient un peu partie de la même famille lui rappelait qu’elle avait légèrement flirté avec son demi-frère, flirt qui fut le plus court de toute sa vie, elle ne savait même pas pourquoi elle le lui en avait parlé. La fiancée de Jamie fit son retour, mais elle ne dit rien, voyant que son ami avait quelque chose à dire, il lui parla de son mariage et lui demanda si elle en voulait toujours.« Bien sûr que j’en veux toujours. »Elle le remercia après avoir été servie et apprit le lieu qu’ils avaient choisi. « Ah c’est un bon choix, c’est plus personnel qu’un endroit à réserver. » Avec beaucoup de charme, elle ne pouvait le dénier. Il lui dit qu’il voulait faire relativement simple, mais ne donnera pas plus de précisions. « Vous avez choisi un thème ? » Peut-être qu’ils n’en voudraient pas, mais elle trouvait cela dommage parce qu’elle trouvait que ça donnait un petit supplément d’âme au mariage, une touche personnelle. « Qu’est-ce que vous voudriez au niveau de la nourriture ? Un mixte entre des spécialités anglaises et australiennes ? » Un mariage de leurs deux cultures lui semblait être une bonne idée, mais peut-être qu’elle tapait complètement à côté de la plaque.« Combien d’invités ? »Certainement pas beaucoup sinon cela ne serait plus vraiment un mariage simple.
I believe in the lost possibilities you can see. And I believe that the darkness reminds us where light can be. I know that your heart is still beating, beating darling. I believe that you fell so you can land next to me. ‘Cause I have been where you are before. And I have felt the pain of losing who you are. And I have died so many times, but I am still alive
Daniel confié à Madison, la mère de famille se dirigea vers la cuisine afin de préparer le thé pour tout le monde. C'était aussi l'occasion pour Jamie et son amie de discuter un peu. Elle fit chauffer l'eau dans une casserole, et pendant que celle-ci monte à ébullition, elle coupa plusieurs parts du gâteau qu'elle avait préparé avant. Elle mit ensuite l'eau chaude dans la théière, faisant infuser le thé noir. Elle réapparut dans le salon avec de quoi se désaltérer. Madison et Jamie avaient commencé à aborder un sujet de taille, le mariage. Joanne craignait se sentir un peu en retrait dans cette organisation. Jamie et son amie étaient proches, ils se connaissaient très bien, et il n'était pas impossible que Madison ne privilégie les goûts de Jamie, parce qu'elle savait ce qu'ils pourraient aimer ou non. Le bel homme se chargea de remplir les tasses de thé tout en donnant les premiers détails de leur mariage - ce qui n'allait pas changer. Madison semblait être charmée par ces premiers choix, puis elle commençait à questionner pour les détails d'importance. "Nous n'avons pas de thème précis." dit-elle en haussant les épaules, en lançant un regard à Jamie. "Comme Jamie l'a dit, nous voudrions que ce soit simple. Nous ne cherchons pas à impressionner qui que ce soit pendant ce mariage, en cherchant une thématique farfelue. Nous voudrions que ça nous ressemble. Une ambiance chaleureuse, qui soit en accord avec le cadre." C'était peut-être plus compliqué pour Madison de visualiser quoi que ce soit sans thème précis, Joanne n'en savait rien. "Que ce soit en harmonie avec le jardin, pourquoi pas mettre des éléments décoratifs dans les arbres ?" suggéra-t-elle. La marraine de Daniel se penchait ensuite sur le repas. Joanne en profita pour servir une part de gâteau à tout le monde. Le bébé souriait en voyant sa mère, et agitait ses petits bras. Elle lui fit un petit coucou avec sa main, ce qui le fit rire, ravi d'avoir un peu d'attention venant de sa mère. Madison suggérait un mélange de culture au niveau des plats. Elle craignait que Jamie ne se dise que sa fiancée aille contre toutes les idées de son amie, mais cette idée de mixer les repas ne lui plaisaient pas vraiment. Ca faisait très cliché à son goût. Elle échangea un bref regard gêné avec Jamie, lui faisant également comprendre qu'elle ne dirait rien ce coup-ci. Joanne s'imaginait plus un repas de choses qu'ils aimaient, et adaptés -puis qu'il fallait au moins un plat végétarien. Ils étaient surtout curieux de voir ce que les traiteurs pouvaient leur proposer en guise de menus. "Je pense que nous ne serons que quelques dizaines. Il faut surtout voir avec Jamie, sa famille est bien plus grande que la mienne." dit-elle en riant un peu. Du moins, il y allait avoir beaucoup plus de monde qui allait répondre présent. Joanne savait d'avance que Reever ne viendrait certainement pas, sa soeur, elle avait un doute- si seulement elle voulait bien mettre de côté sa mésentente avec Jamie. Il y aura ses parents, et sa grand-mère. Pour le moment, Joanne ne voyait pas vraiment qui d'autre elle pourrait convier, c'état les seules personnes qui lui étaient véritablement proches dans la famille. Ce n'était pas triste, c'était ainsi. Mais il n'était pas garanti qu'elle se sente à l'aise à son propre mariage. Daniel commençait à s'agiter un peu, chouinant de mécontentement. "Il a certainement la couche la pleine."dit Joanne en se relevant et en tendant les bras afin que la marraine puisse le lui confier. Autant lui épargner cette corvée là, ce n'était pas toujours très glorieux. Elle fila dans la chambre de Daniel pour l'allonger sur la table à langer et remettre ses fesses toutes propres. A peine dans ses bras, le petit se blottit contre sa mère. Elle embrassa sa petite tête avant de rejoindre le séjour et retrouver sa place initiale. "Nous pensions aussi laisser la maison aux invités afin qu'ils puissent rester y dormir, il y a largement de la place pour les héberger et éviter qu'ils prennent des risques en prenant la route. Jamie et moi, nous nous trouverons un autre endroit à proximité pour notre nuit de noces." Peut-être que Madison pourrait les aider à trouver une adresse dans le coin, ainsi que le voiturier nécessaire pour les y conduire.
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