Je ne pensais pas que l'on en arriverait à se haïr. L'histoire était si belle. Trop facile, trop bien menée. Des années de bonheur réduites du jour au lendemain à ce satané silence ; déchirant. Liv ne m'adresse plus la parole. Elle daigne à peine passer à l'appartement chercher ses affaires, prend souvent soin de venir sur mes heures de travail. Pour simplement s'assurer que je ne croise pas son chemin. A croire que j'empeste la mort, la déception. C'est le cas, sans doute. Je l'ai trompée. J'ai piétiné la confiance impossible qu'elle me portait. Et tous ses espoirs. Tous nos espoirs. Qu'en reste-t-il ? De vagues souvenirs. Des plans anéantis, projets lacérés. Rien qui ne nous tienne encore ensemble.
Je me voilais la face. Le moteur de ma voiture ronronne doucement ; mon pied fait légèrement pression sur l'accélérateur. Un coup d'oeil à l'horloge numérique. 16:23. Je me suis libéré, plus tôt. Sachant pertinemment où la retrouver. Ignorant, en revanche, la teneur du discours que je m'apprête à lui tenir. Je ne sais pas, non, quoi dire. Je suis désolé, bien sûr, pour tout. Jamais je ne pourrai le lui répéter assez. J'aimerais remonter le temps ; ne pas la tromper, m'expliquer, trouver... n'importe quelle solution. N'importe quoi. Sauf, ça. J'aime à croire que ça n'était pas une fatalié.
Le bout de mon pouce roule sur la marque encore bien distincte de l'alliance retirée, rangée, oubliée. J'ai cette désagréable sensation d'être un paradoxe à moi tout seul. D'être paumé. Traîné. Erraflé jusqu'au sang. Je suis con, putain. Un foutu connard. Un putain d'abruti égoïste de merde. Un coup sur le volant. Les mâchoires serrées, je peste, m'enfonce davantage dans le siège. J'arrive. Et il faut que je sauve tout ce qu'il peut bien nous rester.
Je me gare à l'arrachée, sors, claque la portière ; filant, d'un pas décidé, jusque dans le hall. Je les sens, ces quelques regards concernés. Sept ans de mariage ; bien sûr, ses collègues me connaissent. Et j'aimerais les ignorer. Mais, fatalement rattrapé par ma fabuleuse éducation, j'adresse quelques sourires polis, bien aimables, jusqu'à me faufiler devant l'accueil. Une main sur le bureau, j'interpelle l'infirmière chef de service. "Heyyy, Julia." La voix se traîne un peu. Je ne suis pas tout à fait à mon aise, je l'avoue.
"Tiens, Matthew. Tu as pâle mine, tu sais ?" Elle hausse son petit sourcil peut-être trop épilé. Julia est l'une de ces femmes immigrées avec un fort accent espagnol. Ou portugais. Je ne saurais pas vraiment dire. Elle est toute en formes, et impose une certaine autorité presque maternelle malgré sa petite taille. Je lui souris, bêtement. "Haha, oui, je sais... " Je me gratte l'arrière du crâne, nerveux, le regard fuyant vers les couloirs. "Tu sais où je peux trouver Liv ?" Elle pousse un long soupir ; pour ne pas dire clairement que je l'emmerde, et qu'elle voudrait rester en dehors de nos histoires. Ses yeux noirs rivés sur son écran, elle fait quelques clics, et me considère à nouveau. "Elle doit prendre sa pause, à cette heure-ci. Va voir en salle de repos. Mais me faites pas de scène." Son index potelé pointé vers moi, je m'en défends ; "Je vais essayer. Merci." Un grand sourire forcé pour la dame, et je m'en vais quérir de nouveaux horizons.
Une porte, un couloir, une deuxième porte. Tristement, je me rappelle du chemin. Par coeur. Et j'avance, me rapproche, gorge serrée. Devant la salle de repos, je la vois. Liv. La chevelure flamboyante, disciplinée. Quelques ondulations d'un océan de feu. Les yeux bleus, cristaux à peine éteints. La blouse, qui lui rend la peau plus claire encore. Et ses lèvres, fines et délicieuses, agitées en pleine discussion. Avec une autre infirmière. C'est comme si je n'avais pu voir que son ombre, ces derniers mois. Impossible à saisir.
Sa collègue me voit. Les quatre yeux tournent sur moi. Elle adresse un commentaire à Liv, ou peut-être un encouragement, je ne sais pas. Moi, j'approche, dans mes airs perpetuels de grand torturé, passe entre la porte de la salle et elle. "Liv, Liv, Liv... Je t'en prie, il faut qu'on parle." Et tu ne sais pas à quel point j'aurais simplement envie de te prendre dans mes bras, là, à te supplier de m'accorder ton pardon. Mais je sais à quel point mon contact te glacerait. Tant pis, je me fais insistant, le regard planté dans le sien. "Promis, je ne t'embêterai pas longtemps." Je souffle ; tentant un léger sourire, pourvu que cela puisse me rendre un peu de sympathie.
Quatre long mois. Quatre mois que je vie chez James. Quatre mois que je suis enceinte. Quatre mois que je ne te vois plus jours. Quatre mois que j'ai arrêter de me battre pour notre couple. Quatre mois ou je suis entrain de me battre pour survivre. Quatre mois ou tu m'as annoncer que tu m'avais tromper... Voilà quatre mois que je vie avec ça, que je vie avec le souvenir de nous. Un mauvais souvenir pour le moment. Des tas de questions me passent encore dans la tête, des tas de propos mais aussi des tas d'images vrai ou fausses je ne sais pas moi même. J'aimerais juste que tout ses souvenirs, ses souvenirs les plus mauvais disparaisse et face place au meilleur. Aux meilleurs moments que j'ai pu passer avec toi. Que je ne sois pas ici entrain de me dire que je n'étais pas a la hauteur. Certes James est près de moi pour me soutenir et me faire remonter la pente. Julian aussi. Avocat mais aussi très bon ami il est présent pour moi. Je ne pourrais jamais autant les remercié que maintenant. Tout le boulot qu'ils font pour m'aider. A chaque fois que je voulais passer a la maison pour prendre des affaires je te demandais la permission mais connaissant tellement bien des horaires je faisais tout pour ne pas te voir, ni te croiser. Pourquoi ? Parce que je n'ai aucune envie de te confronté, je n'ai aucune envie de te parler. La plaie est encore bien trop ouverte, bien trop douloureuse. Quand tu m'avais annoncer que tu m'as tromper, c'était la première fois que j'étais violente avec toi, que je t'es gifler si fort que je me souviens encore de ce moment, je me souviens encore du bruit que ça a produit sur ta joue mais surtout mes larmes qui dévalaient mes joues... Après ça, j'ai fuis. J'ai fuis la maison pour aller me réfugier chez James. Et j'ai tout découvert. Ma grossesse. Rien n'étais simple, rien n'est simple. Surtout que je suis proche des deux autres frères. Thomas se confie bien trop facilement a moi et j'étais choquer par la nouvelle qu'il ma annoncer. Enfin, briser une seconde fois... Mais ce n'est pas le sujet. Je ne cesse de penser à toi et je me rends compte que j'en souffre encore.
Depuis maintenant deux mois j'ai repris le travaille. Je ne me voyais plus rester à l'appartement entrain de manger tout et n'importe quoi mais surtout a ne pas bouger et remémoré tout ses souvenirs. C'est alors que j'ai repris mon boulot, mes horaires mais surtout, j'ai rencontré quelques personnes assez sympathique. Les collègues ont su que je n'étais plus avec toi. Notre chef de service avait prévenu la plus part des personnes présentent. Beaucoup ne m'ont poser aucun question, d'autre se sont permises de venir jusqu'à chez James pour venir me voir et me demander comme je vais mais d'autre. Et bien oui il y en a, des filles qui m'ont poser des tas de question. Les questions tournent aussi vite sur ma grossesse. Je ne préfère pas y répondre. Aujourd'hui, avant ma pose je fais mon tour pour les perfusions et un petit qui est habituer de nous voir me revoit pour la première fois car il n'était pas revenu depuis longtemps. Son visage joyeux me fait sourire. « LIIIIIVVV ! Enfin t'es làààà ! » Je ne peux m'empêcher de rire. « Oui mon grand ! J'étais en congés. » Il me regarde en plissant des yeux puis rigole. « Congés ! Tu es juste partie parce que... » il me pointe mon ventre du bout du doigt. Ma blousse est légèrement plus grande mais c'est vrai que celui-ci ce voit. Je ne peux m'empêcher de rire et de discuté avec lui. C'est au moment ou je fais sa perfusion, quand je prends son bras de ma main gauche j'ai mon regard qui se pose sur mon annuaire un instant. Je secoue doucement la tête puis me concentre a nouveau. James la bien ranger pour que j'évite d'en faire n'importe quoi. J'aurai juste aimer la jeter dans l'océan. Ou retourné en Écosse pour la jeter dans le lac. Lac ou on passait nos vacances quand il faisait trop chaud à Brisbane et qu'on voulait un peut de frais...
Après avoir passer mes quelques minutes à discuter avec le petit Marc, je sors de sa chambre. Ma collègue m'interpelle pour que je la suive en pause. Je hoche la tête puis la suit dans la salle. D'autres sont installés mais quitte rapidement la salle. C'est au moment ou elle s'installe sur une chaise et que je reste debout face à elle a parler. On parle régulièrement de nos patient c'est alors que je lui explique que le petit Marc ma raconter une histoire. Les rires se font entendre, mais tout à coup tout s'arrête. Et qui me lance un regarde vers la porte. Elle se lève quand elle voit que je tourne mon visage, mon expression du visage s'assombrit rapidement, devient triste mais aussi j'ai l'impression que mon cœur vient de louper un battement. Elle passe sa main sur mon bras mais je ne l'écoute et la laisse partir. Ton visage, est tellement fatigué. Pas comme d'habitude, pas une fatigue du au boulot ou autre chose. Je pivote doucement pour me mettre face à toi, puis mes sourcils se fronce. Je n'avais pas envie de te voir, mais surtout pas ici. Ce n'était pas le moment ni même l'endroit pour qu'on se voit. En réalité j'aurais tout fait pour éviter de te voir. Quand tu t'approches je secoue doucement la tête comme pour te dire de t'arrêter ou tu étais. Tu étais déjà bien trop près de moi. J'ai encore des sentiments pour toi, je t'aime toujours autant, j'ai toujours cette envie de me jeter dans tes bras mais... Je résiste et je fais tout pour que ça ne soit pas le cas. Je t'écoute et mon visage devient plus dur et froid. « Non Matthew. Non on ne peux pas parler. Pas ici. » Avant tu pouvais venir comme si de rien n'était et c'était tellement mignon quand on était avec les collègues et que tu passais juste pour un petit coucou mais là, ce n'était pas ça. Quand tu insiste, je ne te lâche pas du regard. Je croise alors mes bras sous ma poitrine et sur mon petit ventre qui se voit. « Très bien. Tu veux que l'on parle de quoi ? » même si je vois ton sourire, ton sourire qui essaye d'être agréable et plus sympathique. Pour ma part je reste froide, mais aussi je garde mes sourcils froncés comme pour me protéger. Me protéger de toi...
Tu sais, c'est si difficile de simplement te voir. Sans pouvoir te toucher, t'embrasser. Comme si le moindre contact fut formellement interdit, après neuf ans d'amour. Neuf ans passés à déposer, chaque jour, un baiser sur tes lèvres. A te chérir comme le plus précieux des cadeaux que la vie put me faire. Neuf ans à y croire, de toutes mes tripes. A nous voir prendre des années. L'on aurait vieilli ensemble. Tous les deux, en bon couple de retraités, sur le parvis de la maison, à contempler la descendance, et les souvenirs. J'aurais gardé tous ces gestes attentifs, ces mots doux sussurés au creux de ton cou. Je t'aurais répété jusqu'à en crever à quel point tu es belle, à quelle point tu m'es chère.
Car tu l'es encore, toujours. Et c'est sans doute cela, qui fait de cette histoire le drame de ma vie. Jamais je ne saurai cesser de t'aimer. Ca n'est juste plus.. l'amour d'un homme pour sa femme. Et l'on ne saurait s'en contenter. La rupture, tout à fait égoïstement, m'a libéré, tu sais ? Mais elle m'a laissé l'amer sentiment d'avoir fait un choix ; entre toi, et moi.
Mon regard se raccroche au sien ; vague espoir de renouer, enfin. Elle m'accorde une chance de parler, sans quitter ses airs si tristement froids. Comme si la rousse fit face à un parfait étranger. Ces yeux ont le terrible pouvoir de me fendre le coeur. Mais je saisis ma chance, à la volée. "Je ne supporte plus cette situation." J'articule rapidement ; je n'ai pas le temps. "On ne peut pas simplement s'ignorer, Liv. On ne peut pas s'éviter, tout le temps. Après toutes ces années, ce serait ridicule, tu ne..." Penses pas ? Je ne finis pas ma phrase, non. Mes yeux tombent sur son bras qu'elle passe autour de ses côtes ; l'arrondi du ventre qui se dessine sous la blouse trop large.
Je bloque. Une seconde. Aux oubliettes, le discours sur notre belle amitié, sur nos merveilleux souvenirs, sur toutes ces plates excuses qui me feraient ramper à tes pieds. Mes yeux s'ouvrent davantage dans leurs orbites creusées ; deux joyaux bleus vibrant sous le coup des questions, des doutes, de la possible révélation. Je récupère les tiens, fronçant les sourcils, curieux, dépassé. "Tu...?" Tu me comprends. Et ne t'avise pas de me laisser y mettre les mots.
En quatre mois j'ai totalement souffert de cette absence, de cette présence constante a mes coter. James était peut-être là mais ce n'était pas pareil. L'atmosphère n'était pas la même, nous ne sommes pas amoureux nous deux, que deux meilleurs amis qui arrive a vivre ensemble mais surtout qui ont toujours su se soutenir l'un et l'autre. Donc oui, oui j'en ai souffert. J'ai souffert de ne pas me retourné dans le lit et de ne pas te retrouver. De ne pas me réfugier dans t'es bras le soir quand on était devant la télé, de ne plus avoir ses petits baisers, rapidement, mais qui montrait que tu m'aimais. J'ai souffert de ne plus avoir t'es messages qui me dit que tout compte fait du doit rester encore des heures au bureau, ses longues minutes a te hurlé dessus pour que tu bouges t'es fesses parce qu'on est en retard pour un quelconque rendez-vous ou même quand on nous sommes invités chez l'un de t'es frères. Ta voix, ta présence, toi. Toi simplement ma affreusement manquer. Mais le manque devient plus qu'un souvenir et ses souvenirs peuvent me consoler ? Je ne sais pas le dire, c'est seulement avec le temps que je pourrais le dire.
C'est seulement maintenant que je t'ai devant moi que je me rends compte que oui, oui ça me manque encore. Que je sais que ce soir en rentrant chez moi je ne serais pas bien du tout et que je le cache a James je n'y arriverais pas, il s'en rendrait vite compte. Alors je te laisse parler, je te laisse prendre la parole. Même si je n'ai pas autant de temps que ça et que sa dure un peu trop je suis capable de couper tout court. Je garde mon regard noir et triste plonger dans le tien, mes sourcils froncés. Mais je t'écoute. Quand tu me dis que tu ne supporte plus cette situation je laisse un rire ironique m'échapper. « Et bah tien. » Les seuls mots qui me sorte de ma bouche mais tu enchaîne rapidement. Oui on ne peux pas s'ignorer mais je pense que tu ne comprends pas la douleur, la souffrance que tu me fais souffrir. « T'avais qu'à réfléchir avant de me tromper Matthew ! Toutes ces années tu n'y a pas penser que tu as fais cette horrible chose ! » Quand je réplique je ne me rends pas spécialement compte que tu t'arrêtes. C'est au moment ou tu fixe mon ventre, tu le fixe avec insistance. Et merde, oui je suis enceinte et non je n'ai pas encore eu le temps de te prévenir. Je laisse doucement mes bras retomber le long de mon corps en te regardant. « Vas y dit le. Tu as peur de quoi encore ? De ne pas assumé t'es actes a nouveau ? » La première fois que je t'avais parler d'enfant tu t'étais renfermé comme une huître pendant des mois entier. Alors qu'allait tu faire à présent ? De toute façon c'était trop tard il est belle et bien là et je ne le renoncerait pas. Ca doit être la première fois qui fait que je sois là, devant toi mais surtout qui fais que je ne sois pas partir en Écosse. J'ai toujours se ton dur, méchant mais avec une petite pointe de tristesse à la fois. Tu pouvais mal réagir, je m'en fiche en réalité.
Y penser avant de la tromper ; ça n'est pas comme si j'avais pu l'occulter. Comme si les choses s'étaient faites comme ça, gratuitement, sans aucun enjeu, et juste par foutu plaisir. Ça doit bien paraître plus horrible encore. Mais mon crâne n'en pouvait plus de toutes ces pensées en vrac, acculées, se bousculant, frappant, s'emmêlant entre remords et besoin brûlant d'être, pour une fois, véritablement égoïste. D'être moi. Pas juste le gentil mari, le joli masque du cadre bien pensant, bienveillant. Juste moi. Moi et toutes mes putains d'imperfections. Et ça n'était ni prévu, ni calculé. Ça m'est juste... tombé dessus. Comme une évidence, lourdement, sur le coin de la gueule. Comme si, pendant plus de trente ans, j'étais resté dans l'attente de sentir les lèvres d'un homme contre les miennes. De se faire entendre que ce pouvait être autre chose qu'un vice, qu'un fantasme impossible. Que je n'étais pas étrange, ni un monstre. Et que rien, sauf moi, ne me retenait entre les griffes de la frustration.
Je grimace légèrement, peste. Et lorsque l'univers tout entier semblait déjà s’effondrer sur lui-même, il y a... ce ventre. "Je..." Les sueurs froides ; quelques gouttes qui perlent le long de ma nuque, passent entre la peau et le col trop serré de ma chemise. Mes expressions se décomposent doucement -pourvu que cela soit encore possible. Le ton qu'elle emploie. Ces piques. Je sens mes mains trembler ; mes poings se serrent, desserrent. Contenir le stress. Accepter le fait qu'elle me parle comme à un chien. Ne pas craquer. Non, ne surtout pas craquer. "Je sais. Je sais, j'ai commis une erreur. Une putain de grossière erreur. Et alors, quoi ? Ça t'autorise à me cacher un PUTAIN DE BÉBÉ ? LIV ?!" Ma voix monte en un éclat de rage, tandis que j'appuie l'élan de colère de grands gestes avec mes bras. Je recule, le sang frappant contre les tempes, regard effaré, dans le sien.
Je ne me pose même pas la question. C'est le mien. Mon fils, ma fille ; peu importe. Je me pince l'arrête du nez, du pouce et de l'index. Serrant, soufflant, yeux fermés. Dans le couloir, autour de nous, il y a quelques regards intrigués qui se retournent. Les collègues de ma femme. Des collègues probablement plus au courant que moi. De ce gosse, de tout ce qu'il a bien pu se passer ces quatre derniers mois. Et je les jalouse. Ces pantins en blouses blanches, pourtant si insignifiants, qui se font spectateurs d'une histoire qui ne les regarde pas. Il ne faut pas que j'élève la voix.
Un enfant. Je voulais des enfants. Je n'ai juste jamais eu les couilles de choisir mon moment. De me lancer. De lui dire "bien sûr ; c'est parti ! Fondons une famille, soyons d'heureux parents !" Faut croire que je savais, d'avance. Je le sentais. On était voués à l'échec. Notre couple de tiendrait pas, ne survivrait pas. Trop factice pour ça. Des gosses pris en plein divorce. Des gosses traînés d'une maison à l'autre, chez maman la semaine, chez papa le weekend. Je ne voulais pas de ça. Et c'est fatalement ce qui est sur le point d'arriver.
"On est tous les deux, dans cette histoire." Je penche légèrement la tête, lui avise un regard concerné. Sincère et emprunt d'une incroyable contrariété. Le ton est plus calme, mais toujours pris sous le coup de l'énervement. Je lève légèrement le menton, comme pour mieux faire autorité. "Tu ne peux pas m'en tenir à l'écart."
Je ne la sentais pas cette conversation, pourquoi, pourquoi tu es venu jusqu'à l'hôpital ? Pourquoi tu es venu me voir maintenant ? Pourquoi ne m'a tu pas appeler pour que l'on se rencontre ailleurs ? Pourquoi n'a tu pas débarquer chez James tout simplement... Il fallait que tu viennes a mon boulot, mon travaille ou tout le monde va vouloir en savoir plus, va vouloir que je leur raconte ou bien même sera a écouter a la porte... Oui j'ose, j'ose te balancer en pleine figure que tu m'as clairement tromper et que tu n'as pas penser au conséquence derrière. Tu savais très bien tout se que je faisais pour que notre couple tienne la route mais non, en récompense tu m'as tromper. J'arrive toujours pas a l'accepter, a le digéré, est-ce que tu comprendra un jour ? Je ne sais pas. Mais tu vas comprendre a quel point j'ai de l'amertume en moi depuis que tu m'as fais ça. Tu ne peux pas te mettre à ma place car je ne te le souhaite pas, je le souhaite a personne de toute manière. Mais quand tu vas pour me répondre sur ma réplique, tu bloque. Tu bloque sur mon ventre. Je sens alors l'enchaînement de crise de morale venir jusqu'à mes oreilles. Et non, non tu hurles a la place. Je fronce mes sourcils encore plus en t'entendant. Je tourne la tête vers la porte et quand je vois que beaucoup son entrain de regarder et d'écouter je m'avance rapidement vers la porte pour la fermé. Je me retourne rapidement vers toi. « Bordel Matthew ! On est a mon travaille contient toi ! » Je reste le dos coller a la porte puis je me décolle doucement pour m'avancer un peut vers toi. « Tu voulais quoi ? Que je t'appelle en disant quoi ? Salut Matthew, je suis enceinte de toi ! Merde Matthew ! Merde ! » Ma colère monte moi aussi, mais elle tourne rapidement en tristesse. « Je ne voulais pas te voir, je ne supporte pas de te voir maintenant ! Puis tu t'es barré je ne sais ou quand tu m'as annoncer qu'on était plus ensemble ! Je... Je... Tu me fais chier ! » Je passe rapidement mes mains sur mon visage en le baissant un instant et soupire doucement. Je passe ensuite mes mains dans mes cheveux. C'était tellement dur, toutes ses journées à être malade mais surtout a avoir des sautes d'humeurs. Je ne voulais pas te le dire comme ça, sur le ton de la méchanceté ni même sous... la colère.
Tu aurais jouer ton rôle de mari plutôt on en serai pas là. On ne serait pas là a se disputer parce que je ne t'es pas dis que je suis enceinte. Oui il est de toi c'est certain. Je ne t'ai jamais tromper pour ma part, je n'ai jamais aller voir ailleurs et de toute façon, mal comment j'étais je ne sais pas comment j'aurai pu le faire ! Je sais que ça ne va pas être une vie pour l'enfant mais, c'est comme ça. C'est le choix qui a été pris avant que je le sache et nous ne pouvons pas revenir en arrière. Je relève mon regarde quand tu me dis que nous sommes deux dans l'histoire. « Je sais que nous sommes deux dans cette histoire, je ne l'ai pas fais toute seule cette enfant ! » Je fronce a nouveau les sourcils en te regardant. « Tu es au courant maintenant. Tu ne peux pas savoir a quel point c'était dur. Tu ne peux pas t'imaginer tout les scénarios j'ai pu me faire dans ma tête pour te le dire ! C'est prévu que tu ne sois pas a l'écart de toute façon ! C'est ton enfant je ne suis pas bête je ne vais pas t'en privée ! » je me stop un instant puis ajoute. « Je pense que tu me connais trop bien et que tu sais que je ne suis pas la garce qui garde l'enfant pour elle et qui va lui dire que son père est horrible ! Tu devrais le savoir Matthew... ! » Mon cœur se brise. Non je ne suis pas comme ça mais c'est comme ça que j’interprète t'es dernière paroles...
Il y a cette brèche, entre nous. Le lien rompu, le fossé creusé jusqu'à la moelle de cette relation souillée. Ca n'est pas uniquement du fait de cette tromperie. Je n'étais juste pas moi. Et je t'en veux, parfois, de ne pas avoir su ouvrir les yeux sur cette évidence que je me cachais, tout le temps. Tu me connaissais, pourtant. Mieux que mes frères, que mes amis. Alors, comment ai-je pu te berner si facilement, Liv ?
Tu fermes la porte, à raison, sans doute. Adossée contre celle-ci, les reproches tombent, encore. Le pire, tu sais, c'est que tu as raison. Sur toute la ligne, tu n'as jamais été en tort. Toujours foutument irréprochable, blanche comme neige. Je n'ai pas le beau rôle, non. Juste celui du salaud infidèle. Je me renfrogne, encaisse. Un enfant. Un enfant, putain... Je vais être père, alors que plus rien ne s'y prête. La nouvelle est tristement impossible à digérer. Les pensées se bousculent, comme les questions qui viennent à foison s'acculer dans un coin de la tête, réclameraient à sortir, écrasées par le discours de l'ex-femme en colère. Triste. Il n'y a eu que moi, n'est-ce pas, pour te décevoir à ce point. Ça me tue, si tu savais. Voir tes yeux se ternir d'amertume, de malheur, de douleur, sans savoir rien y faire. Je te fais chier. Ça n'est pas joliment dit, mais je le vois et l'entends ; c'est la simple vérité. Mon cœur bat trop vite, l'acide court les sinus, pompe jusque dans le visage en feu. J'ai horreur de ce sentiment de m'imposer dans une vie qui ne veut plus de moi. De faire mal, rien qu'à parler, rien qu'à me montrer, moi et ma foutue monstruosité.
Je me détourne un instant, pour ne plus affronter le regard accusateur. Piétiné, petit, lâche ; j'ai beau être plus grand, plus fort, Liv, tu me massacres si facilement. Tu as une telle emprise sur ma personne. Il te suffit d'un rien pour me faire plier. Parce que plus que jamais, c'est à moi de ramper pour ne pas te voir disparaître.
Tu parles, à nouveau. Une main sur le mur, mes doigts se referment mollement sur la peinture blanche, tandis que j'écoute, me nourris d'un espoir. Doucement, je relève les yeux, vers les tiens. Tu me rassures ; tu n'as pourtant pas à le faire. Rien qui t'y oblige. Mes traits se détendent lentement, plus tristes qu'autre chose. "Liv..." Mon ange. Ne sois pas malheureuse. Ne prends pas mal quoi que je puisse dire. Tu sais, je peux raconter n'importe quoi quand je cède à mes nerfs. Tu le sais ; je suis bas, Liv. Je n'ai rien pour me défendre. "Je sais... Je veux bien faire les choses, cette fois. Il ne s'agit plus juste de moi, ou de nous. Et... Même si l'on n'est pas ensemble, que l'on vit deux existences distinctes... Je veux être là, pour vous." J'arrête une seconde, les yeux profondément ancré dans les tiens. Comme pour piocher de ce qu'il nous reste d'affection. J'en suis sûr, derrière la marée de rancœur, il en persiste, quelque part. Je m'approche d'un pas, inquiet, concerné. "Ce n'est pas seulement que tu acceptes ma présence, mais aussi et surtout ta capacité à me faire encore confiance." Et ça, j'en doute. J'en doute terriblement. Ma main droite se lève lentement, vient effleurer ta joue de son dos. Ça n'est pas comme si j'avais encore le droit de te toucher. Mais tu sais, sept ans de mariage laissent des habitudes contre lesquelles il est vain de lutter. Tout comme l'amour que je t'ai porté, qui laisse ses marques. Sentiment immuable et éternel de devoir te préserver de tous les maux de ce monde.
Je te connaissais mieux que personne et j'espérais que tu allais vivement changer, j'espérais que tu allais plus te confier à moi, que tu allais enfin me dire toute t'es idées noirs, mais non c'était pas le cas bien au contraire. Tu ne faisais que te renfermé sur toi même mais surtout je me disais que c'était qu'une simple mauvaise passe. Une passe qui a duré longtemps avant que tu me reviennent et que l'on passe des mois assez merveilleux je trouve. Une fois la porte fermé on pourrait sûrement mieux parler mais aussi j'aurais sûrement un comportement autre que celui-ci que j'avais avant que tu arrives. Je n'hésite pas a continuer a être comme je suis jusqu'au moment ou je te dise clairement que tu me fais chier, ses paroles sont prononcés avec une profonde tristesse. Je n'aurais jamais cru les dire un jour -comme te baffé, mais c'était sortie. Je commence a être tirailler par des tas d'émotions, la colère, la tristesse, la douleur mais aussi par l'envie de fondre en larme. Mais non, non tu es face à moi et je dois garder la tête haute et j'essaye de garder un discours cohérent pour ne pas te montré que je suis entrain de faiblir. J'ai laisse un petit silence s'installer pour reprendre mes émotions et je reprends la parole en t'annonçant que c'était dur, mais aussi que je ne vais pas de laisser dans le dénie comme ça. Que je ne suis pas une de ses femmes qui pensent qu'à elle et au soi-disant bonheur de son enfant. Même si nous ne sommes plus ensemble, cette enfant aura besoin de ses deux parents. Quand tu prononces mon prénom, mes lèvres s'entre-ouvrent doucement comme pour dire quelques chose, mais, venant de toi j'avais l'impression que c'est quelque chose de lourds et de pesant, comme si tu allais rajouter quelque chose derrière mais non rien y fait. Tes paroles suivent rapidement et brise se petit silence qui c'est installer. Mes lèvres se refermes rapidement, mon regard bleuté reste ancré dans le tiens aussi. Cette fois, ma colère commence lentement a disparaître ou du moins se fait toute petite. Je suis toujours aussi faible quand tu me regarde ainsi, quand ton regard est plongé dans le mien et que je suis déstabiliser. « Je me répète... Je te laisserais être là pour nous, plutôt pour lui... » mumurais-je après mes paroles. Je ne veux pas que tu sois le père que tout le monde pense, le père lâche qui a abandonné son enfant qui n'a rien fait pour l'élever correctement. Mais j'aimerais tellement te dire que tu sera la pour moi, mais j'ai peur, peur de finir ma phrase en t'avouant que je suis toujours amoureuse de toi, que malgré ma rencoeur je t'aime encore et ça, c'est tellement plus fort que je ne veux pas l'oublier. Pas maintenant. J'écoute attentivement t'es paroles suivante. Te faire encore confiance, je ne sais pas, pas encore. « Laisse moi du temps... Laisse moi le temps de te faire a nouveau confiance et... Prouve le moi que je peux avoir a nouveau confiance en toi.. » ma voix est devenu plus calme mais aussi triste. Ma colère se cache, la tristesse reprends rapidement le dessus. Je garde encore mon regard dans le tien, puis quand je sens ta main, le revers de ta main se déposer sur ma joue mes yeux se ferme rapidement. Ce contact, combien de fois tu l'as fais pour me calmer, pour me dire que tu es là mais surtout que tout va bien. J'en profite, oui je profite de se contact que tu m'offres avec une certaine peur que je te rejette. Mais je ne veux pas qu'il dur trop longtemps. J'ai peur de moi, peur de comment je peux réagir. Je viens alors avec délicatesse déposer ma main droit sur la tienne, entourant mes fins doigts autour des tiens pour la retiré doucement. J'inspire tristement et ouvre a nouveau mes yeux pour te regarder. Je déglutis doucement. « Non Matt... Pas ça... » Tu savais que ça pouvais me faire craquer et me changer du tout au tout. Surtout, si j'ai a nouveau se contact avec toi, ton corps, je peux faire n'importe quoi pour l'avoir a nouveau. Je viens doucement lâcher ta main et faire un pas en arrière. Pourquoi, pourquoi je fais ça ? Alors que je peux littéralement me jeter dans t'es bras, te demander que tu me serres aussi fort que tu peux contre toi mais surtout, surtout devenir déposer une dernière fois mes lèvres sur les tiennes, les goûté une dernière fois pour avoir se souvenir et ne pas l'oublier. Mais non, non je résiste, je me contient avec difficulté. Je soupire tristement, puis avec difficulté, je relève mon regard sur toi. « Je... Dans les jours qui suivent je vais faire une échographie. Vient... » Je te supplie, oui, je te supplie du regard en réalité. Les mots j'arrive pas a les dire, mais je suis que là, au moins tu pourrais déposer ta main sur mon ventre, le toucher pouvoir voir avec moi si l'enfant va bien ou non. Comme je t'es dis, je ne te laisserais pas dans le dénis.
Je n'ai jamais eu une foule de rêves. J'aspire modestement au bonheur, à être juste et simplement en paix. Effacer les démons, la culpabilité, la rancoeur, tout laisser derrière pour enfin vivre une existence crédible, acceptable. Ne plus me renfermer derrières ces horribles barreaux glacés. Pour ça, Liv, j'avais besoin de te laisser. C'est triste, mais inévitable. C'est comme me couper un bras, m'arracher un poumon. Je sais que tu m'as porté jusque là. Et le plus dramatique, tu sais, c'est que l'amour que je t'ai porté n'a jamais rien eu de feint. Alors... Un gosse. Ca me rendrait presque l'envie d'envoyer valser tous ces nouveaux rêves, de me mettre à genoux pour quémender ton pardon. C'est à remettre tout en cause, et pas seulement l'avenir. Peut-être n'était-ce qu'une phase, qu'une erreur, qu'une maladresse. Peut-être qu'au fond, ma place est à tes côtés, avec cet enfant, comme un bon couple marié. Ca se bataille, dans ma tête, Liv. C'est embrouillé, encore. Mais je serai incapable d'assumer un nouvel échec pour nous. Alors, il vaut mieux, en effet, que je me tienne à l'écart.
Tu repousses doucement ma main de la tienne. Les doigts fins sur les miens, contact froid mais mu de tendresse. Tout ce que l'on a pu avoir d'intime depuis les quatre derniers mois, là, me touche le dos de la main, et s'évapore, comme un souffle. Les yeux sur les tiens, précieux joyaux céruléens, je n'oppose pas la moindre résistance. Tu recules, achèves de poser cette distance implicite qui scinde nos deux univers à présent trop différents. Du temps. Il te faudra du temps. Une moue résignée me tend les lèvres. "Pardon..." Je ne le dirai jamais assez. Mais évidemment, les morceaux seront difficiles à recoller. La confiance est brisée, le lien rompu. J'aimerais te prouver, là, sur le champ, que je serai de bonne foi. Que l'on peut être amis, peu importe, tant que l'on reste deux. S'il y eut seulement un moyen de te convaincre. Mais je suppose, peut-être bêtement, que ta proposition est un premier pas en ce sens.
Une échographie. Je lis dans tes grands yeux à quel point tu as besoin de ça. Si facilement. Comme si chaque cillement, chaque trait qui se tend, chaque battement de paupière n'étaient que les mots d'un livre ouvert. J'en connais, je pense, le fonctionnement par cœur. "Bien sûr. Je serai là." Je dois me retenir de te toucher encore. Des gestes qui je sais, te seraient aussi rassurants qu'insupportables. Pourtant, je donnerais tout pour poser la main sur le ventre porteur de vie. "Tu n'auras qu'à me dire la date, et l'heure. Quoi qu'il arrive, je m'arrangerai." Je souffle, relève les yeux sur les couloirs. Il faudrait certainement que je parte. J'ai fait assez de boucan en gueulant. Assez de remue-ménage. J'aurais voulu enfin lui avouer mon homosexualité, une bonne fois pour toute, ne plus avoir à en parler. Noyer les faux espoirs, s'il y en a, de me voir revenir comme son mari. Mais à cette heure-ci, je pense que ce serait de trop. L'on a bien assez à intégrer, pour le moment... "Je vais te laisser, alors." Mes yeux retombent sur les siens, en un mince sourire. On ne s'embrassera pas, on ne se serrera pas non plus la main. "Désolé d'être venu ici. Je me disais qu'en venant chez James, tu préférerais me claquer la porte au nez plutôt qu'avoir à me parler."
Quand je plonge mon regard dans le tien, je le reconnais rapidement. Je reconnais se regard perdu qui n'arrive pas a s'exprimer, je reconnais cette façon de me regarder comme pour me demander de l'aide mais... Que me cache tout réellement, que veux-tu réellement me dire mais que tu n'ose pas -encore ? Je suis tellement perdu, tellement perdu depuis que tu as mis les pieds a l'hôpital, depuis que tu es face à moi. Tout, tout à l'intérieur est entrain de se chambouler entre d'essayer de me faire reprendre raison mais, la seul chose qui me vient maintenant c'est de la tristesse. Pas celle ou on sourit et que l'on va réussir a surmonter ça, non, la tristesse que j'ai en moi est celle que j'ai depuis quelques mois et que j'ai totalement refouler. Il faut que tu sois là, là devant pour que j'ai envie de pleuré, de déverser cette tristesse mais je n'ai pas envie que tu culpabilise en me voyant dans cette état. Est-ce que je devrais au fond ? Est-ce que ça te donnerais une sorte de leçon ? Ou est-ce que c'est un moyen pour que je me retrouve a nouveau dans t'es bras. Je reprends rapidement le contrôle, le contrôle que j'ai totalement perdu quand tu as dépose le dos de ta main sur ma joue, cette main qui a tenu la mienne pendant des années, cette main que je prends dans la mienne pour cesser ce contact. Je fermer les yeux le temps de se contact mais je les ai rapidement relever vers ta personne, dans les tiens, dans ce regard que je connais trop bien pour te regarder. Quand t'es mots sortes de ta bouche, un énième pardon, un énième envie de te faire pardonner, une énième fois pour que je craque. Je déglutis doucement en gardant alors cette distance entre nous deux. Mais je reste moi, et j'essaye d'être a nouveau forte. T'expliquant qu'il me faudra que tu me prouves cette confiance, cette confiance que tu veux me redonner. Cette confiance qui aura du mal a revenir en réalité. Mais sans réellement réfléchir je te demande, te supplie du regard de venir, de venir avec moi. Tu es le père et, puis merde si je peux malgré tout passer un moment tranquille a t'es coter sans que personne ne nous voient, sans que personne ne demande se qu'il se passe et surtout pourquoi je ne dis pas non! Je sais trop bien que James va me demander se qui se passe dans ma petite tête mais, je ne pourrais pas lui mentir et il comprendra j'en suis sur même si ça ne lui fera pas plaisir que je passes ses quelques heures a t'es coter sans personne. « Oui je te dirais tout ça, je n'y ai pa en tête c'est a l'appartement. Je t'enverrais un message. » Je continue de te regarder. Quand l'horloge derrière toi m'indique que ma pause est finit depuis plusieurs minutes, mais s'il y avait urgence elles seraient venu me voir. Je reste devant la porte, comme pour t'empêcher de partir, comme si j'avais pas envie que ce moment se finisse. Quand tu me dis que tu vas me laisser, mes sourcils se fronce doucement et j'ai tout simplement envie de te supplier de ne pas partir mais... les silences comme ceux-ci étaient agréables quand on était en couple mais maintenant, maintenant ils sont pesant en réalité. Puis tu rajoutes ta venu chez James. Je passe doucement ma main dans ma queue de cheveux pour jouer avec l'une de mes mèches de cheveux : comme a chaque fois quand je suis stresser, nerveuse, angoissé... puis je rajoute rapidement. « Ou ça aurait été James qui t'aurait ouvert et je pense que ça n'aurait pas été très joyeux... Je lui ai dis des tas de fois de ne pas t'en vouloir car je ne veux pas que t'es frères fasse de différence, qui choisisse le camp de quiconque, je ne veux pas qu'ils arrêtent de te parler par ma faute... Je... De toute façon avec Thomas on est en froid. » Je soupire doucement. Depuis l'accident qu'à eu Thomas et Ezra il y a un moment je me suis vachement rapprocher de Thomas et tu le savais. J'allais le voir quand il avait des problèmes avec sa cheville ou autre. C'était moi qui était leur infirmière et tu le savais et ça ne te dérangeait pas. De toute façon il est marié et ne m'a jamais attiré. Mais je ne sais pas si j'ai bien dire ça. Je viens rapidement me rattraper. « Mais voilà, sache qu'aucun de t'es frères a prit parti pour quiconque. Juste James va être un peut énerver et faudra lui laisse les temps... Eumh par contre... » Je soupire doucement, je garde mon regard bleuté dans le tien. « Tout t'es frères étaient au courant avant toi de ma grossesse... Le dernier au courant c'était Ezra et... Je pense que tu dois le savoir, et que ça soit moi qui te le dise avant que l'un d'entre eux face la gaffe ou autre chose... » Comment va tu encore prendre cette nouvelle ? De tout façon au point ou on en ait n'importe quel vérité qui peut éclaté nous fera du mal.
Le temps nous est compté. Chaque seconde passée avec toi sonne le glas de la discussion, de la relation. Oui, chacune est de trop, et jamais assez longue. Je n'ai pas ma place ici, plus maintenant. Mais si je pars, c'est à reculons. Tu as du travail, je le conçois, bien sûr. Ca n'est pas comme si je souhaitais interferer avec ta vie professionnelle, comme si je voulais alimenter les comérages de tes collègues. On dirait sûrement, dès que j'aurai passé le seuil de l'entrée, tout un tas de conneries. Les gens se presseront de juger sans connaître, de cracher leurs conseils sans savoir. Personne ne peut se mettre à notre place, personne ne peut comprendre l'étendue complexe de cette situation. Personne n'y arriverait.
Je devine vaguement, dans ton regard clair, cette volonté à moitié assumée de me voir rester. On pourra toujours le cacher derrière les reproches et la façade glacée, mais à toujours, Liv, ce sentiment sera partagé. Et il me flatte, comme il me blesse. Je sais que, finalement, il s'agit bien davantage d'une simple habitude.
Ah, si James m'avait ouvert. L'idée me fait sourire jaune. Ouais, il aurait joué son rôle de protecteur infaillible. Le beau rôle. Celui du héros, préservant sa belle du monstre qui rôde. Je ne veux pas qu'il se mêle de ça, de nos histoires. Lui comme les autres. Thomas, Ezra, Danny. Ma famille n'a rien à voir là dedans. Je les aime, je ne dis pas le contraire. Mais, fatalement, leur implication se solderait par un conflit pire encore que celui qui nous consume. Je passe une main dans mes cheveux, jusqu'à la base de ma nuque, et reste ainsi un instant, redressant le regard lorsque tu évoques un froid, avec Thomas. Je plisse les yeux, sans comprendre, n'ayant que ce soupir comme indice. Pas le temps de demander, non. Tu enchaines. Ouais, et ça devient presque trop dur à suivre.
Aucun de mes frères n'a pris partie. Bien sûr. Je me mords doucement l'intérieur de la joue, me retiens de balancer tout le sarcasme qui me prend aux lèvres. Je n'y crois pas une seconde. Mon bras retombe, les mains trouvent refuge dans les poches de ma veste de costume. Un regard plus sérieux, lorsqu'elle semble vouloir aborder... autre chose. "Quoi ?"
Ces mêmes frères, bien trop aimants pour prendre partie ; tous, sont au putain de courant. Je tique. Sourcils froncés, les iris braquées sur les siennes, je... bloque. Ouais, je phase, je fige, sur ce trop plein d'information. Ou, au contraire, sur l'ignorance qu'elle me balance à la gueule, et dont elle me laisse me dépêtrer comme je peux, de mes propres moyens. Mes mâchoires se serrent, et je détourne les yeux. Je ne veux pas gueuler, à nouveau. Ni m'énerver, encore. Ni, quoi que ce soit. "C'est..." C'est sympa, de savoir que je suis en fin de liste. C'est gratifiant, bordel ! Et tu sais quoi, Liv ? Je ne peux rien dire. Je suis condamné à macérer ça et à fermer ma gueule parce que ouais, je suis l'abruti de connard qui a trompé sa femme, et qui mérite de ce prendre cette déferlante de révélations. Je tourne lentement la tête de droite à gauche, tire sur les cervicales engourdies. "Merci de me mettre au courant. J'aurai l'air moins con." C'est vrai, ça m'évitera l'humiliation de leur annoncer qu'ils seront oncles. Ça leur évitera, à eux, de feindre la surprise, l'enthousiasme. On aura qu'à tous être bien putain de joyeux dans ce beau petit monde de merde.
Ça veut sortir. J'ai envie de lui lâcher la bombe, là, pendant qu'on y est. Hey, Liv, tu sais quoi ? Je suis gay. Ça pique, hein ? Bordel, ouais, ça piquerait. Ça lui ferait tellement mal. Le temps d'une seconde, ça m'effleure l'esprit. Tout envoyer se faire foutre, et tant pis pour le gosse, il n'aura qu'à grandir avec ses merveilleux tontons. Mais bordel. Je suis trop patient. Je suis trop bon, avec elle. Trop con. Je glisse à nouveau un regard amer jusqu'au sien, la dévisage. Est-ce qu'on se connaît encore vraiment ? "On se revoit à l'échographie, Liv. Porte toi bien, d'ici là. J'espère que James prendra soin de toi." Je souffle, éreinté, irrité, tourne les talons.