❝ trouble shared is trouble halved ❞
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Je crois percevoir un certain malaise chez la jeune femme à l’évocation de son fils. Mais je ne relève pas – je connais la jeune femme depuis quelques secondes à peine il est un peu tôt pour aller creuser dans ses possibles problèmes et de toute façon je n’ai jamais été du genre trop curieux. « James, enchatée. Oui, j’ai un fils. Il s’appelle Lyam et il va bientôt avoir 10 ans. »  Je souris sincèrement. « Il est déjà grand alors ! C’est un jolie prénom au fait… » « Mais c’est un garçon très autonome pour son âge considérant sa condition… » J’ai l’impression qu’elle tente de justifier quelque chose et pourtant pas besoin avec moi, j’ai simplement imaginé qu’il devait être avec son père raison pour laquelle elle ne s’inquiète pas – tout le monde n’est pas dans une situation aussi compliquée que le mienne. « Sa condition ? » Je pousse tout de même un peu ma curiosité car le mot attire mon attention. « Eh, en fait…Lyam est considéré comme un génie… Mais bon, et ton fils, il s'appelle comment? » « Oh d’accord ! Et bien j’imagine que tu dois être très fière de lui. » Je préfère tourner ça dans le positif même si je peux imaginer qu’il n’est pas toujours simple d’élever un enfant surdoué. « Et du coup pour les petits génies ça se passe comment ? Il a une école spécialisée ? » Je m’intéresse sincèrement. Vu les gènes que j’ai donné à Mathis il y a peu de chance que je me retrouve avec un génie mais on ne sait jamais. Il est déjà bien éveillé pour son âge. « Mon fils a 9mois, c’est encore un petit bout. Et il s’appelle Mathis. Attends… » Je fouille dans ma poche arrière pour en sortie une photo. « Le voilà. » Je souris fièrement – je suis gaga devant mon fils il n’y a pas d’autres mots. « Oui, je suis considérée comme une activiste de la cause animale…Pour aboutir en prison, j’ai souvent fait des choses illégales pour protéger ou sauver des animaux…Ou même pour manifester. Au Québec, les autorités n’apprécient pas la nudité en public… » Ce n’est donc pas la première fois qu’elle  fait un tour par ici. « Par ici non plus… » Je rigole un peu trouvant peut-être qu’elle est un peu extrême – mais n’ayant pas envie de juger. Comme je lui ai dit plus tôt chacun ses convictions. « Tu viens donc du Quebec ! Je me disais que ce petit accent n’était pas de la région. » Même si, j’aurais été bien incapable d’en dire la provenance. « Étant bisexuelle, j’ai trouvé que c’était dans la nature des choses de me présenter à cette manifestation, même si je ne suis pas encore officiellement citoyenne de ce pays. » Son explication tient la route et sa présence ici est bien plus logique que la mienne. « Tu es en Australie depuis longtemps? » Puisqu’elle n’est pas citoyenne j’imagine que non – mai son ne sait jamais.

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Je m’étonne un peu de réussir à avoir toutes ses infos de la part d’une quasi inconnue. Je sens bien que le sujet est un peu douloureux pour Adaline et que comme je pouvais l’imaginer – vivre avec un enfant surdoué n’est pas toujours de tous repos. « J’imagine que ça ne doit pas être simple pour toi effectivement… Et pour lui aussi sans doute. Le monde n’est pas fait pour des gens trop intelligents. » Je ris un peu bêtement. « Mais il est bien possible qu’il ait encore plusieurs occasions de te rendre fière – qui sait il deviendra peut-être un grand chercheur et nous sauvera tous de je ne sais quel maladie. » Je l’espère pour elle, pour lui et pour nous tous aussi – nous avons besoin de grosses têtes dans ce genre pour faire avancer les choses.« Aujourd’hui encore il est anxieux ? » Je ne sais pas pourquoi je pousse la curiosité mais j’ai comme l’impression que la jeune femme a besoin d’en parler et je sais être une oreille attentive si il le faut. Puis pour partager un peu avec elle – histoire que ça soit donnant donnant – je montre une photo de mon fils –les yeux admiratif comme je le suis toujours devant lui. « Il est mignon. Et que fait-il à 9 mois comme mauvais coup ? » Je rigole un peu. «  A part régurgiter sur moi et me réveiller la nuit il est encore plutôt sage, je croise les doigts pour que ça continue – mais je ne me fais pas d’illusion. » De plus sachant que je suis seul à l’élever – il est fort probable qu’il en vienne à un moment à me mener la vie dur – je ne me fais pas trop d’illusion bien que le sujet m’inquiète. « Je suis à Brisbane seulement depuis Février. Lyam m’a rejoint début Mai seulement, il a habité avec ma sœur durant ce temps. » Je ne pose pas plus de questions – ne jugeant pas non plus puisque je ne connais pas toute la situation – nous avons tous nos problèmes et nos désagrément dans la vie et je ne compte plus le nombre de fois ou j’ai fait appelé mes frère et sœur pour garder mon fils. « Ah c’est tout neuf alors ! Et qu’est ce que tu penses de la région ? Ton pays ne te manque pas trop ? » Je me souviens que partir de Sydney avait été difficile pour moi – quitter mon chez moi mes souvenirs alors changer de pays je ne peux même pas imaginer. « Tu es monoparental toi aussi ? De la façon que tu parlais tantôt, tu semblais dire que tu es le seul responsable. En tout cas, tu sembles beaucoup aimé ton fils » Je hoche la tête un peu moins à l’aise cette fois puisqu’on parle de moi. « Oui oui… Je l’élève seul mais j’ai de l’aide de ma meilleure amie et de ma famille. Beaucoup de gens se mobilisent autour de Mathis. » Et pourtant j’ai encore trop souvent cette sensation d’être seul. « Ce n’est pas un job facile mais je ne te cache rien… » Elle vient elle même de m’avouer être seule pour élever son fils.

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J’aurais peut-être du me taire – rester dans mon coin mais le contact humain étant primordial pour moi je n’ai pas pu m’empêcher d’aller trouver Adaline et de lui parler. « Oui. Il a des crises de colère et des crises d’angoisse encore très fréquentes. Malheureusement, je ne peux pas laisser de choses fragiles dans sa chambre et j’ai dû… » L’hésitation est palpable dans sa voix – peut-être même un peu de honte et je n’ajoute rien me contenant de la regarder. Et d’attendre la suite sans savoir si elle va arriver. « J’ai dû mettre une serrure sur la porte de sa chambre car il a déjà fait sortir sa porte de ses gonds lorsqu’il était trop en colère. Avoir autant de talents doit se payer avec un prix je suppose… » Je ne peux cacher mon étonnement – pas tant de savoir qu’elle a mis un serrure sur sa porte mais plus d’imaginer qu’un enfant de 10ans puis avoir de telles crises. « Est ce qu’il… voit quelqu’un ? » Je sais que le sujet est délicat pour beaucoup de parents qui estiment que leurs enfants n’ont pas besoin d’aide mais dans son cas il me semble évident que ça ne serait pas de refus. « Tu es chanceux dans ce cas d’avoir un petit ange ! Certains enfants restent sages même en vieillissant ! » Je croise les doigts en les montant pour les montrer à Adaline. « Je verrais bien… Mais j’espère qu’il ne me fera pas trop de misère. » Peu importe dès que j’ai posé mon regard sur Mathis j’ai su que j’allais l’aimer du plus profond de mon coeur et pour toujours. « C’est tout un changement de température ! Moi qui est habituée aux grands froids d’hiver ! J’ai l’impression que c’est l’été en permanence ici ! » Je rigole un peu avec elle. « De quoi parfaire son bronzage. » Autant aller su son sens et en rire - je ne relève pas le fait qu’elle n’a pas répondu à ma question. Ca a peu d’importance au fond. « Ce n’est pas un cadeau d’être parent c’est vrai… » Je m’étonne un peu de cette façon de parler - pour moi Mathis est le plus beau cadeau que la vie m’ait jamais faite malgré les circonstances . « Mais je ne changerais ma place avec personne d’autre » Ca me rassure un peu d’entendre ses mots. « Oui… Je suis d’accord… Mathis c’est le rayon de soleil dans ma vie… Il a su lui redonner un sens … Ca bouleverse la vie de devenir parents. » Je ne m’étends pas plus sur les raisons de mes propos… Je ne parle même pas avec mes proches de la mort de mon frère Ian alors avec une parfaite inconnue ce n’est pas mon genre. « Et donc ton fils est aussi un militante pur souche ? » J’imagine bien un mini Adaline - ça doit être quelque chose.

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« Ne te sent pas mal de me poser cette question, c’est tout à fait normal avec ce que je t’ai dit. Lyam était suivit par un psychologue, mais il a joué les malins avec elle et elle a refusé de continuer son suivi. Je vais tenter de trouver quelqu’un à Brisbane qui puisse supporter le caractère de mon fils sans le prendre personnel. Disons qu’il sait…dire ce qu’il faut. » Je hoche la tête un peu préoccupé pour elle. Mon côté sauveur aimerait pouvoir lui proposer des solutions mais je n’en ai pas vraiment.  « Il ne faut pas que tu désespères… C’est une question de feeling je suis sûr que vous trouverez le bon pour lui… Et j’espère sincèrement que ça l’aidera. » Je me trouve un peu faux de venter les mérites d’un psychologue alors que j’ai moi même toujours refusé d’en voir un – mais c’est tellement plus simple quand il s’agit des autres de donner son avis. « De la façon que tu parles de lui, je sais déjà que cet enfant déborde d’amour. C'est un bon début pour lui dans la vie d'être entouré par autant d'amour, crois-moi... » Je souris sincèrement reconnaissant de ses propos… Si il y a bien une chose que je peux donner à Mathis c’est de l’amour – et j’en ai à revendre. « J’ai envie de te croire… » Je laisse un petit moment de pause avant d’enchainer presque un peu honteux. « Je crois que j’ai l’impression que je dois l’aimer pour deux… Qu’il faut compenser… Tu vois ? » Je fais un sourire un peu triste à Ada’ je crois que je partage ça avec elle parce qu’elle m’a confié être elle aussi un parent célibataire… Je me demande si c’est le cas pour elle aussi. Si c’est normal ce besoin de compenser alors que je sais très bien que malgré tous mes efforts jamais je ne pourrais remplacer la mère de Mathis.  Plutôt que d’enchainer sur ce sujet je lui reparle de son fils que j’imagine un peu comme elle mais en plus jeune. « Ah, et en plus je n’ai rien fait pour cela ! Il est végétalien depuis sa naissance, et malgré mes bonnes intentions, il dit toujours des commentaires à tous les omnivores qu’il croise. C’est d’ailleurs une des raisons pour laquelle il est exclu et qu’il n’a pas vraiment d’amis. Mais là-dessus, il me ressemble tellement que cela me fait peur quelques fois. » Je comprend ce qu’elle ressent – je crois que moi aussi j’ai peur de voir mon fils devenir comme moi – qu’il hérite de ma sensibilité et qu’il tombe un jours dans la dépression comme moi. Je veux tellement de belle chose pour lui. « L’époque de l’école n’est facile pour personne – surtout les gens qui sont différents. Il faut se dire qu’un jour ces gens le jalouseront sans doute. Ou il sera leur patron » Je rigole un peu. La roue tourne… C’est un bon credo. « Au moins l’expression « la pomme ne tombe jamais loin de l’arbre » prend son sens. » Je rigole un peu avant d’ajouter face à ces inquiétudes. « C’est notre travail de nous inquiéter pour eux… Mais j’imagine qu’il faut trouver un juste milieu. » Et c’est bien là que c’est difficile.

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Bien que le sujet soit un peu lourd je sens qu’il est entrain de se créer un lien amicale entre nous – sans doute nos situations respectives qui nous permettent de mieux nous comprendre et alors que je commence à me sentir un peu plus à l’aise Adaline lâché une bombe à laquelle je ne m’attendais pas… « Je te comprends tout à fait. J’ai la même impression avec Lyam, surtout qu’il n’a jamais connu son père et que je n’ai pas été très présente dans son enfance dû à mon jeune âge… Je n’étais pas prête, et voilà que je m’en veux pour dix. » « Oh… » Ce n’est pas la bonne réaction je le sais – ne pas montrer mon soutiens c’est le premier pas pour qu’elle se ferme mais je ne peux m’empêcher de faire le parallèle entre elle et la mère de Mathis qui a délibérément abandonné son fils. Et j’ai tellement de rancœur contre elle qu’il m’es difficile de passer au dessus… « Je… désolé enfin… Je ne veux pas que tu crois que je te juge alors que je ne connais rien de la situation ça m’a juste un peu surpris… » Et pas que – pourtant je tente de prendre sur moi. Elle vient de m’expliquer qu’elle était jeune et sans doute immature ce qui montre une première différence avec ma propre situation. « Quel âge avais-tu ? Enfin… Si ce n’est pas trop indiscret… Je ne suis pas aussi curieux habituellement. » Je lui fais un petit sourire pour essayer de me faire pardonner ma précédente réaction. Je n’ai pas envie que ça la bloque… De toute évidence ça lui fait aussi du bien de pouvoir comparer nos situations. On se sent un peu moins seul. « Ma mère m’a déjà dit que les enfants réalisent que leurs parents avaient raison simplement lorsque ceux-ci deviennent eux-mêmes parents… » [color=#3366cc] « J’imagine qu’elle n’a pas tout tord… » Evidement comme tous les enfants j’ai mené la vie un peu dur à mon père – principalement parce que je suivais Ian dans ses gaffes. Mais j’ai toujours eu un profond respect pour l’homme qui m’a élevé et qui m’a permis de devenir celui que je suis aujourd’hui. « Pour autant je ne suis pas d’accord avec tout ce que mon père peu penser… » Je rigole un peu… Encore heureux sinon me retrouver ici aujourd’hui aurait été un sacré comble sachant que mon paternel est plutôt fermé d’esprit en ce qui concerne l’homosexualité. « Et je suis persuadé que Mathis ne sera pas toujours d’accord avec moi non plus. » J’ai beau l’aimer de tout mon cœur je lui prépare une éducation presque aussi stricte que celle que j’ai reçu et il y a fort à parier qu’il ne va pas toujours l’aimer.

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 J'aurais probablement dû me taire, je le sens bien dans le ton de sa voix. Dans ce regard qu'elle jette d'un coup sur moi et la façon dont elle commence à respirer. Je n'avais pourtant pas de mauvaises intentions loin de là mais l'esprit d'Adeline s'échauffe très vite. Je comprend qu'elle était jeune et si elle ressent le besoin de se justifier il n'est pourtant pas utile. Je peux très bien imaginer qu'à 20ans on ne se sente pas prête à élever un enfant, moi même je ne l'aurais pas été. « Je comprends ne t'inquiète pas ! C'est jeune quoi qu'il en soit »   J 'ai beau tenter de calmer ses ardeurs c'est peine perdue elle est lancée et la voilà qui se lance dans un monologue enflammé ! Je ne comprends pas exactement où elle veut en venir et je pense que ça peut se lire dans mon regard. Mes yeux grands écarquillés alors qu'elle déverse les mots les uns après les autres et que je chercher le rapport avec moi. Apparement j'ai du paraître beaucoup plus jugeant que je ne le pensais vu comme elle ressent le besoin de se justifier et par la même occasion de mettre tous les hommes dans le même panier.  Celui des connards inconscients. « Et si on demande à un homme de ne pas venir en dedans, souvent ils ne sont pas contents et nous passons pour les méchantes! »    Cette fois je m'offusque un peu me permettant d'ouvrir la bouche pour la couper. « Je veux bien croire que tu n'es pas tombée sur des hommes très bien mais ce genre de généralité me choc un peu. Tous les hommes ne sont pas des inconscients qui éjectent leur semences avant de partir en courant et de laisser la femme seule. Et crois moi certaine femme sont aussi forte à ce jeu » J'en ai trop dit beaucoup trop surtout avec Madison dans le quoi. La jeune femme comme tout mes proches pense que Savannah est décédée, personne ne sait qu'elle a tout bonnement abandonné son fils et je ne compte pas risquer ma couverture pour rentrer dans un débat avec Adaline. Je préfère m'arrêter là ! Et dès que j'arrête de parler Adaline continue sa plaidoirie avec une telle férocité que ça me fait presque peur. D'ailleurs je me referme un peu sur moi même. Me sentant accusé de quelque chose que je n'ai pas dit. Même pas pensé. Quand elle arrive au bout je reste silencieux un moment ne sachant trop ce que je peux ajouter. Ce qu'elle attend de moi. « D'accord...» C 'est tout ce que je trouve à répondre. Je me sens un peu mal à l'aise maintenant ne sachant trop si je dois m'excuser ou partir en courant et valider ces propos en étant un homme de plus qui prend la fuite.   « Encore une fois je suis désolé si tu t'es sentie jugée ! Ce n'était pas ce que je voulais »  Je reste encore un moment silencieux avant d'ajouter.  « Tout ce que je peux dire pour ma défense c'est que certains hommes aussi se sentent concernés... »  Je n'ai pas envie de payer pour ceux qui agissent mal alors que ça n'est pas mon cas. Je ne représente pas la gente masculine dans son entier.

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