Les sourires se perdent, ainsi que les long discours. Si Cora adore le principe de charité, de donner ce qu’on a en trop à ceux qui ont le moins. Elle détestent l’hypocrisie qui règne dans ces galas. Les longs discours qui remercient un tel en précisant le nombre de zéro qu’il a mis sur le chèque pour que l’on puisse congratuler. C’est pas tant la somme, ou la gloire qui compte. Juste la conviction de rendre service. Mais le monde dans lequel la jeune femme évolue n’est pas idéal, et aussi déprimant que cela puisse paraître, pour parvenir à faire de grande chose, il faut jouer ce jeu là, celui de l’hypocrisie. C’es donc pourquoi on la retrouve à sourire telle une potiche dans une énième robe de grand créateur dont elle est censée faire la promo. Certains que si elle avait eu l’choix, elle aurait choisi une œuvre d’Heidi. La soirée se passe, sans embûche. Et aussitôt que chacun ait eu son cliché avec la star, elle est vite oubliée dans un coin. Et à, elle se jure, mentalement que quand elle et Célia auront lancé leur projet, ça ne se passera pas comme ça. Ce sera mieux, plus humain. Plus comme les personnes qu’ils veulent aider.

Il mettait un point d'honneur à aider ceux qui en avaient besoin. Le moyen le plus simple pour lui était les oeuvres caritatives. Avec le temps que lui prend son travail, il n'a pas réellement le temps de donner de sa personne pour aider personnellement. En revanche, ça ne lui demande pas beaucoup d'efforts de signer un chèque de temps en temps afin de faire profiter une association qui lui tient à coeur et lui semble méritante. C'est donc pour cela que régulièrement il se rend à divers galas de charité afin de rencontrer les responsables et de discuter plus amplement de la cause qu'ils défendent. C'était donc dans ce contexte qu'il s'était rendu au Stone Corner ce soir afin de participer au gala de charité qui y était organisé. Adriel est assez compliqué lorsqu'il s'agit d'association, il n'aime pas forcément donner aux plus grosses qui selon lui ont déjà les fonds nécessaires pour fonctionner. Il préfère contribuer aux petites associations ou même aux associations encore en projet. Un de ses amis de longue date, toujours présent à ce genre de soirée lui avait parlé d'une toute nouvelle charité qui était en cours de développement afin d'aider les animaux considérés trop vieux et que personne ne veut récupérer et il lui avait montré de la main, la personne en charge de ce projet. Une jeune femme qui devait sûrement approché la trentaine, son visage lui était plutôt familier, pourtant il n'était pas capable de dire où il avait pu la voir. Il s'était donc approché d'elle. Bien content au fond de lui qu'elle ne soit pas occupée avec quelqu'un d'autre. "Bonsoir" Dit-il, sourire aux lèvres.  "Adriel West." Ajouta t-il en lui tendant la main. "On m'a dit que vous aviez un projet d'oeuvre caritative ?" demanda t-il. "Je serai ravi d'en savoir un peu plus".

"Bonsoir" Il la sort de ses pensées. Elle ne le connait pas, mais elle l’observe prendre place à ses côté comme si c’était naturel. Elle, la star, qu’on a pris et usé puis laissé dans un coin. Enfin, c’est pas que la solitude lui déplait, ça lui permet d’observer et observer permet de comprendre. Mais, trêve de compréhension quand on s’adresse à elle. "Adriel West." S’annonce t-il en lui tendant la main qu’elle s’empresse de saisir à son tour en répondant « Cora Coverdale. » avec le sourire. Elle se redresse pour se tenir correctement face à lui, même si la posture de la jeune femme n’avait pas l’air de l’offenser pour autant, il y’a là dans sa tête la voix de maman en train de la houspiller pour ne pas être en train d’agir en jeune femme convenable. Bien qu’à vingt huit, on s’en fiche bien d’être convenable ou non. "On m'a dit que vous aviez un projet d'oeuvre caritative ?" Son sourire se change en une expression pleine de surprise. Hormis quelques personnes qu’elle savait intéressées par la cause animalière, elle n’avait pas encore fait mention de son projet. Le mieux étant d’attendre Célia qu’elle pourrait ainsi présenter au titre d’associés. Ce n’est pas pour autant que d’en parler à un inconnu allait délaire à la jeune femme. "Je serai ravi d'en savoir un peu plus". « Oh ? Et bien, oui. » dit-elle en reprenant son sourire suivi d’un rire un peu gênée, comme si elle s’attendait à cela. « Vous permettez que j’vous offre un verre alors ? » dit-elle en faisant signe à un serveur. « Je me demande qui peut bien être ce fameux « on ». En tout cas, il a raison, j’essaie de lancer une association. Pour la défense des animaux. » explique t-elle avant de marquer une pause. « Mon associée et moi, on est déjà très engagées dans la cause et on a observé qu’il y’avait peu d’endroit pour les animaux, pas seulement chien et chat, trop vieux pour être adoptés. Les refuges font déjà un gros travail mais ça m’brise le cœur de voir ce qui arrive quand les familles ne veulent pas d’animaux dès qu’ils sont trop âgés. Donc l’idée serait de créer un refuge. Faute de pouvoir accueillir tout l’monde à la maison. » ajoute t-elle en riant.

Quand elle se présente, ça fait tilt dans la tête d'Adriel, comme si une lumière de s'allumer. Il comprend finalement pourquoi ce visage lui semblait si familier. Il ne l'avait jamais croisée par le passé, non, il l'avait tout simplement vue à la télévision. Cora Coverdale. Comme l'actrice. Il y a peu de chance qu'il y ait deux jeunes femmes rousses avec ce même nom. Il est assez surpris, mais ne le montre pas. Il n'a pas vraiment l'habitude de croiser des actrices à ce genre de galas. C'est toujours bondé de gens fortunés, bien sûr, de certaines personnalités publiques, mais très rarement de célébrités à proprement parler. "Enchanté" lui répond-il lorsqu'elle lui serre la main. Il ne perd pas de temps pour entrer dans le vif du sujet. Après tout, ici les gens sont soit là pour récolter de l'argent ou trouver des bienfaiteurs pour leur association caritative, soit là pour donner de l'argent, il n'y a pas vraiment besoin d'y aller par quatre chemins par peur  de paraître impoli. Elle semble cependant surprise lorsqu'il mentionne le projet d'association. Ce qui le fait regarder là où était son ami il y a deux minutes, un moyen de voir s'il avait bien été aborder la bonne personne, ou s'il venait de se planter royalement. Malheureusement pour lui, plus aucun signe de son ami, il fut cependant rassuré quand la jeune femme confirma qu'elle avait en effet un projet d'association. Lui proposant un verre par la même occasion. "Avec plaisir" répond-il, pas du style à refuser ce genre de choses. "Je vais prendre un verre de vin rouge". Dit-il au serveur qui s'était approché d'eux. "Ce fameux on" répondit-il en s’adressant à la jeune femme "c'est un de mes amis très au courant de ce qui se passe au niveau des oeuvres caritatives." il écoute avec intérêt lorsqu'elle lui explique le but de son association. "Oh un peu comme une maison de retraite pour les vieux animaux ?" dit-il. Il trouve l'idée vraiment bonne. Trop souvent on oublie les vieux animaux. Les gens veulent toujours adopter des bébés et c'est totalement compréhensible, c'est mignon et ils vont durer longtemps, mais il ne faut pas oublier les vieux qui peuvent être tout aussi mignons. Il rit à la dernière remarque de la jeune femme "Oui j'imagine qu'à un moment ça commence à manquer de place".  Il marque une pause se remémorant tout ce qu'elle venait de lui dire. "Vous en êtes à quel stade de votre projet à l'heure actuelle ?" demande t-il "C'est une association qui pourrait m'intéresser et je pense avoir des contacts qui eux aussi seraient susceptibles d'être intéressés." Il pensait notamment à Jameson, militante très portées sur l'éthique, il la verrait totalement dans ce genre d'association.

Elle ne sait pas vraiment où se mettre sur le moment. C’est que, ça parait logique qu’ici tout l’monde cherche soit une cause à défendre, soit les moyens financiers pour en défendre une, mais elle, elle n’est venue qu’à titre d’ambassadrice. Faire de beau discours. Prendre de belles photos. Bon, et bien sûr penser ce qu’elle dit, mais il y’a bien longtemps qu’elle a compris que des investisseurs cherchent les réductions d’impôts plus qu’à recevoir une carte de remerciement et une place au paradis. C’est pourquoi Cora reste dans son coin à observer,  quand quelqu’un vient l’aborder pour justement parler de sa cause à elle. La jeune femme est surprise. Ce n’est pas comme si elle avait commencé à démarcher des investisseurs ou à parler autour d’elle – enfin autour des professionnels – de ce projet. Disons que la surprise est agréable, au point qu’elle propose d’offrir immédiatement un verre au jeune homme en question. "Avec plaisir. Je vais prendre un verre de vin rouge" Elle répond d’un signe de la main qu’elle aussi. La curiosité la pousse tout d’même à l’interroger sur son informateur. Elle se demande aussi qui il est, et pourquoi il vient vers elle alors qu’elle sait que ces hommes aime qu’on les courtise, mais elle préfère se dire que de vrais altruistes, ça existe toujours. "Ce fameux on, c'est un de mes amis très au courant de ce qui se passe au niveau des oeuvres caritatives." Elle tente de suivre son regard pour trouver la personne, mais celui-ci semble mener nulle part. Elle se décide alors à expliquer, du début. Un peu maladroitement peut-être. Mais après tout, elle n’est pas en rendez vous d’affaire non ? "Oh un peu comme une maison de retraite pour les vieux animaux ?" « C’est ça ! » répond t-elle énergiquement. « L’idée m’est venu de créer directement une structure après avoir fait pas mal de bénévolats pour des associations pour les animaux. Même si je sensibilise tout mon entourage au problème, ça endiguera pas les fait que les refuges soient obligés de piquer des chiens pourtant en bonne santé. L’idée qui irait avec l’association, ce serait de sensibiliser la population. J’ai la chance d’avoir une image populaire et ce serait égoïste de pas m’en servir. » conclue t-elle après avoir parlé très vite. Cora, quand on la lance sur le sujet. Surtout que comme elle disait, elle ne peut malheureusement pas adopter tout l’monde. "Oui j'imagine qu'à un moment ça commence à manquer de place" aaah. Elel commence à rire. « En effet, y’a cinq chats à la maison. Mon colocataire commence à trouver que c’est trop. » avoue t-elle en riant encore. "Vous en êtes à quel stade de votre projet à l'heure actuelle ?" Ah, c’est plutôt direct. "C'est une association qui pourrait m'intéresser et je pense avoir des contacts qui eux aussi seraient susceptibles d'être intéressés." « Et bien, nous avons trouvé le local parfait pour nous servir de refuge. Et nous avons notre capital de départ. Le prochaine objectif serait de faire un appel à bénévole et j’ai l’intention d’organiser à l’automne un gala pour dire qu’on existe et commencer à parler de notre cause. »

Il est emballé par l'idée. Il ne le cache pas et il ne le dit pas non plus pour être gentil. Passer de la pommade dans le dos des gens ce n'est pas son truc à lui. Il préfère l'honnêteté. Il n'est pas non plus du genre à faire perdre du temps aux gens. Surtout dans un gala de charité. Il n'en voit pas l'intérêt. Il y a des dizaines d'associations présentes, rien ne sert de monopoliser l'attention de quelqu'un si ce n'est pas pour contribuer au final. Bien sûr, ça c'est sa vision des choses à lui. Bien sûr qu'il y a des gens moins scrupuleux. Qui ne savent pas vraiment ce qu'ils veulent et qui n'osent pas toujours dire qu'ils ne sont pas intéressés dès le début. Adriel lui fait  confiance à ses connaissances pour l'aiguiller vers des choses qui pourraient le toucher, réveiller sa sensibilité. Si le vague résumé de l'association de Cora que lui avait fait son informateur ne lui avait pas plu, il ne serait pas allé l'aborder. En plus d'être intéressé par le concept, il se retrouve à la fois fasciné et amusé de la passion dont la jeune femme fait preuve en parlant de sa cause. Elle a beaucoup de choses à dire. Un signe que cette association lui tient à coeur et que c'est un projet important pour elle. Elle est énergique, parle vite, mais sans s'emmêler les pinceaux. C'est un discours, un sujet qu'elle maîtrise et ça se voit. "C'est une belle idée". Lui dit-il. "J'aime aussi beaucoup l'idée de sensibilisation de la population. Je pense que les gens ne réalisent pas assez que les animaux dans les refuges, sont piqués lorsqu'ils deviennent trop vieux et qu'il n'y a plus de place pour accueillir des plus jeunes susceptibles d'être adoptés plus facilement. Un peu comme s'ils se déculpabilisaient en se disant que bon, d'accord, ils abandonnent l'animal, mais ils le confient à un refuge donc c'est toujours mieux que de le mettre à la rue ou autre. Dans la réalité, pour le peu que l'animal ne trouve pas de nouvelle famille. Je pense que ça reste tout aussi cruel." Ajoute t-il. Il ne peut s'empêcher de rire aussi lorsqu'elle lui annonce qu'elle a déjà cinq chats et que son colocataire commence à trouver ça beaucoup. "Oh il en a accepté cinq, je suis sûr qu'il peut en accepter un ou deux de plus, à force il n'arrivera plus à savoir combien il y en a en tout. Il suffira de lui faire croire qu'il voit le même chat plusieurs fois". Plaisante t-il avant que la discussion ne redevienne un peu plus sérieuse. Il entre directement dans le vif du sujet. Maintenant qu'il a cerné l'idée de l'association il est normal de demander l'avancée du projet afin de voir ce qu'il peut faire et comment il va pouvoir apporter son aide. "C'est déjà un très bon début" Dit-il lorsqu'elle annonce avoir déjà trouvé un local pour installer le refuge et avoir leur capital de départ. "Même si je suis sûr que ça me plairait beaucoup, mon emploi du temps ne me permet pas d'être bénévole dans une quelconque association donc je ne vais pas pouvoir venir en aide là-dessus. En revanche, je peux contribuer financièrement. Vous avez votre capital de départ, mais j'imagine que pour que le refuge puisse tourner sur le long terme il va vous falloir des donations afin d'acheter de la nourriture, du matériel et autres."

Elle déblatère beaucoup. Elle essaie de réprimer tous les mots qui s’échappent d’entre ses lèvres mais c’est bien compliqué tellement elle a de chose à dire sur le sujet, comme l’association est encore un secret et qu’elle n’a pas encore chercher à faire connaitre le projet – hormis auprès de quelques personnes fiables – elle laisse toute l’excitation de le faire prendre possession d’elle. Elle ne peut s’empêcher de penser que Célia serait dix fois meilleure à ça, étant donné que la jeune femme sait garder son calme contrairement à Cora qui est une pile électrique. Elle finit par s’arrêter, et ne peut d’ailleurs s’empêcher de rougir quand il lui dit qu’elle a eu une belle idée. C’est que, on pense jamais trop aux bêtes, alors qu’ils sont simplement attachant et de bien meilleur compagnie que beaucoup d’êtres humains. Mais, sa vision négative du monde, elle va la garder pour elle. Elle préfère se mettre à son écoute, captivée à son tour par son discours très concerné sur cette affaire. « Tout à fait, les gens se cherchent des excuses en faisant ça, ils essaient de se donner bonne conscience et c’est un comportement vraiment indigne. On a une vraie vocation à lutter contre ça. Et c’est pas simple, parce que faudrait refaire la mentalité de toute une population et on ne peut pas faire de sondage pour demander aux gens ce dont ils auraient eu besoin pour ne pas abandonner leurs animaux. Ça n’existe pas » lâche t-elle en s’donnant un air drôle uniquement pour ne pas g^cher le rythme positif de cette conversation. Elle préfère enchainer en parlant de ses animaux à elle, ceux que Lawrence est contraint d’accepter. « Vous voulez rire mais, il y’en a trois sur cinq qui sont à lui. Il râle juste parce que les miens sont «  mal élevé » mais je sais que c’est juste ses origines british coincé qui font qu’il râle tout l’temps. » répond t-elle en riant. « Vous êtes pas anglais au moins ? » demande t-elle en réalisant qu’elle aurait pu faire une bourde. Quoique, les raisons qui poussent lawrence à râler ne seraient pas de complets mensonges. Mais finalement, ils reviennent au sujet de départ, quand elle décrit l’avancement du projet, pas peu fière de ce qu’elle a accompli alors qu’elle avait un film en tournage. « Oui, on va en avoir besoin. Si moi-même, je peux assurer une partie des dépenses, c’est un projet qui en demande beaucoup. Surtout que, j’ai l’intention d’engager. Oui, nous aurons des bénévoles, mais il faut être réaliste, nous aurons besoin d’une équipe de permanents pour faire tourner la boutique. »
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Elle est réaliste dans ce qu'elle raconte. D'ailleurs ça va de pair avec l'idée qu'elle a eu. Se confronter à la réalité pour pouvoir ensuite faire quelque chose, espérer y remédier ne serait-ce qu'un petit peu. Il est certain que c'est impossible de demander à tous les gens qui ont abandonné des animaux un jour dans leur vie ce dont ils auraient eu besoin pour ne pas le faire. Pour le pas franchir ce cap qui est l'équivalent d'une condamnation à mort pour la plupart des animaux. La plupart des gens trouveraient toujours une raison pour expliquer que c'était la seule solution et que toutes les ressources du monde n'auraient pas été assez pour qu'ils gardent l'animal qu'ils avaient à la base choisi d'élever. C'est encré dans les têtes cette mentalité et ce n'est pas forcément un tout petit groupe de personnes qui pourra y changer quoi que ce soit. La seule solution restante reste donc de porter son attention sur les animaux, ceux qui souffrent le plus de ce phénomène de société et leur rendre leur fin de vie un peu plus belle. "Je pense aussi que les gens n'auraient pas le courage de se confronter à la réalité, de peur de réaliser qu'ils ont fait une erreur malgré leur pseudo bonne conscience de ne pas simplement avoir abandonné leur animal dans la rue." Répond Adriel. La jeune femme choisi ensuite de rendre la conversation un peu plus légère, un peu plus joyeuse en parlant de ses chats, donc plus de la moitié sont en réalité à son colocataire. Ce qui ne manque pas de faire rire Adriel puisque la jeune femme avait précisé il y a à peine quelques minutes que son colocataire trouvait qu'ils commençaient à avoir trop de chat. Assez paradoxal donc d'apprendre que c'est lui qui en a le plus. "Mal élevés ou pas, je pense que vous devriez en avoir un troisième comme ça vous serez tous les deux à égalité sur le nombre de chats. Ca semble être la meilleure chose à faire et qui sait, ça disciplinera peut-être les autres chats." Dit-il avant de continuer en riant "Et non vous inquiétez pas, je suis pas anglais. Je suis né ici." Et même s'il était anglais, il ne l'aurait pas mal pris, bien au contraire il aurait plutôt trouvé ça drôle de voir la jeune femme se rendre compte qu'elle aurait peut-être dû tourner sa langue sept fois dans sa bouche avant de laisser échapper sa dernière remarque. Mais il avait un sens certain pour l'auto dérision et donc ne l'aurait absolument pas mal pris. "Je vois !" Répond-il. "C'est un gros projet donc je comprends totalement. Je le redis une fois de plus, vous pouvez compter sur moi. D'ailleurs, vous auriez un site internet ou quelque chose pour pouvoir suivre l'avancée du projet ? Ou une personne à contacter pour des donations ou autre ?" Demande t-il, ayant retrouvé son sérieux une fois de plus. Il était toujours sérieux lorsqu'il parlait d'argent, surtout lorsqu'il s'agissait de sommes conséquentes pour des choses importantes.

Elle est très honnête. Elle sait que, dans ce genre de négociation, le plus important est de vendre l’idée pour que le projet ait un financement coûte que coûte. Déformer un peu la vérité pour que ça rentre dans les idéaux de l’interlocuteur. Mais, Cora ne peut se résoudre à être commerciale et manquer d’honnêteté. Oui, ça va coûter beaucoup d’argent. Oui, ça n’apportera pas autant de prestige que de lutter contre le cancer ou bien aider des enfants à avoir accès à l’éducation. Mais, ça résoudra un problème de société qui intéresse trop peu de monde. Et c’est ça qu’un véritable samaritain doit voir. Adriel semble trouver un réel intérêt dans ce qu’elle dit, il semble même approuver, ce qui est rassurant pour la jeune femme qui n’a pas l’habitude de vendre. « Non, en effet. Après, je suppose qu’on a tous fait des erreurs à un moment en pensant que c’était la seule solution. C’est humain et je ne veux pas gaspiller de l’énergie à râler sur un problème que je ne peux pas résoudre. En revanche, je peux faire en sorte que les animaux soient recueillis et peut-être même adopter. Après, je ne vais pas vous le cacher, c’est vraiment un projet dans lequel il faut participer par conviction. » Oui, il ne faut pas espérer que ça rapporte de quelques manières. Cora tient à être claire sur le sujet. Elle ne fait pas de fausses promesses, elle explique et advienne que pourra. Toutefois, la conversation finit par partir vers un sujet moins professionnel. Ça reste tout d’même sympa de pouvoir parler de tout et de rien, après tout, cette soirée est censée être divertissante non ? Elle s’amuse de sa réponse quant à l’éducation des animaux avant de faire un léger hochement de tête pour signaler que la stratégie n’est pas la bonne. « Une chance que vous soyez pas anglais, j’aurais eu du mal à rattraper l’incident diplomatique. Je préfère le laisser râler, le jour où il en pourra plus, je déménagerais. Dans l’fond, je pense qu’il se rend compte de sa mauvaise foi. » Du moins, elle espère parce que ses chats ne sont aucunement mal élevé. Ce sont juste des chats qu’on a laissé vivre. Enfin, plutôt que de trop raconter sa vie, elle décide de poursuivre sur le projet et mettre fin à la parenthèse. Elle annonce vouloir de l’embauche et que ça aura un prix. Elle reste rassurée quand il annoncer être intéressée, elle ajoute un sourire à cela, vraiment contente de ce qu’il lui dit. « Oui, j’ai de l’ambition. Eeet, je peux vous donner mon numéro. J’ai une associée qui prendra en charge la partie don mais je préfère vous présenter avec de communiquer ses coordonnées. » explique t-elle avant de s’emparer d’une serviette de table de noter le numéro dessus. « Voilà, si jamais vous avez des questions, je peux vous les transmettre. Bien sûr, nous avons déjà établi un budget. Je peux vous les transmettres si ça vous intéresse. »

Spoiler:

Il trouvait la discussion qu'il était en train d'avoir avec la jeune femme très intéressante. Il avait bien cerné l'idée de son projet d'association et il ne voyait pas ça comme un projet qui allait tomber à l'eau. Pour lui ça avait de l'avenir puisque l'idée était bonne et que la jeune femme était réellement motivée. "C'est une très bonne optique." Lui répond-il. Il aime sa façon de voir les choses, elle lui semble plutôt jeune, elle doit avoir plus ou moins l'âge d'Azel et il la trouve extrêmement mature. Les 'jeunes' -car oui, il faut se rendre à l'évidence que lui n'en est plus réellement un- auraient plutôt tendance à s'indigner et essayer de débattre pendant des heures. Lui-même était comme ça à une époque. Cora en revanche préfère ne pas se soucier de ça, elle préfère agir. Ce qui est donc bien plus utile. "J'aime votre honnêteté et ça ne me gène en rien. Je ne donne pas à des œuvres caritatives pour espérer faire un quelconque profit, c'est plus un moyen de me rendre utile d'une certaine manière. C'est aussi pour ça que j'aime choisir des causes qui me touchent plutôt que de donner à tout va." Dit-il. Il est vrai qu'il pourrait donner des sommes moins importantes et ainsi faire profiter plus d'associations, mais ce n'est pas vraiment comment il voit les choses. Il préfère aider correctement une et une seule oeuvre caritative, permettre de faire la différence plutôt que de donner des sommes infimes qui n'aideraient pas du tout à des dizaines et des dizaines d'associations diverses et variées. D'autres n'ont peut-être pas la même logique que lui sur ce point-là, mais après tout chacun est libre de dépenser son argent comme il l'entend sans rendre de compte à personne -ou peut-être seulement à son banquier-. La conversation ne reste pas seulement professionnelle. Après tout c'est une soirée mondaine pas un entretien d'embauche ou un forum des métiers. Le but de la soirée est d'échanger avec différentes personnes. Il ne peut donc s'empêcher de rire lorsque la jeune femme parle de son colocataire et se dit soulagée qu'Adriel ne soit pas anglais, car elle aurait eu du mal à se rattraper. La situation aurait pu s'avérer plutôt cocasse. Elle en restera simplement drôle. C'est tout aussi bien. "Oh ça aurait pu être marrant de vous voir tenter de vous rattraper, une prochaine fois peut-être" dit-il en riant avant d'ajouter "Ca ne m'étonnerai pas qu'il se rende compte de sa mauvaise foi et même qu'il en joue." La discussion bascula de nouveau sur un domaine un peu plus sérieux et en rapport avec la soirée de ce soir. Il était donc temps de parler un peu plus 'affaires' si on peut dire ça comme ça. Il est question d'un échange de numéro afin de se tenir au courant de l'avancée du projet, mais aussi de la partie dons, ce qui annonce en soi la fin de leur échange. D'ailleurs Adriel aperçoit un de ses amis du coin de l'oeil, venant d'arriver et lui faisant un signe de main pour attirer son attention. "Avec grand plaisir !" Répond-il, prenant la serviette de table qu'elle lui tend et la rangeant dans son portefeuille.  Il en profita pour sortir une de ses cartes de visites pour la tendre à la jeune femme. "Tenez, ce sera plus simple pour vous de me contacter avec ça. Si vous voulez m'envoyer le budget et tout ce qui peut être important, comme l'avancée des travaux etc, il y a mon adresse mail sur la carte." Ajoute t-il avant de s'excuser. "Je suis désolé je vais devoir vous laisser." Lui dit-il en montrant son ami à l'autre bout de la pièce d'un signe de la tête. "J'ai beaucoup apprécié discuter de votre projet et j'ai hâte de voir à quoi ça va mener en tout cas. De toute façon on sera de nouveau en contact prochainement." Ajoute t-il avec un sourire.

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Conviction. Elle n’a que ce mot à la bouche. Parce que, c’est tout ce dont a besoin ce projet pour fonctionner. Qu’on y croit et heureusement pour elle, elle trouve plus de soutien dans cette entreprise qu’elle ne l’aurait d’abord pensé. Elle est fort contente de cet entretien bien qu’il se rapproche plus de la simple conversation de courtoisie, et espère avoir réussi à défendre son projet comme il faut, vu que ce sera son activité principale pour les mois à venir. Le discours d’Adriel va dans son sens et cela la rassure un peu quant à la suite de son projet. Elle aime également à entendre que son honnêteté plait et de savoir que ses opinions sont partagées. Elle espère pour rencontrer plus de monde avec les mêmes idées. Elle se contente d’acquiescer en souriant à ses dernières paroles avant que la question ne varie totalement pour se moquer du snobisme de Lawrence. «  Je pense que j’aurais surtout pas su où me mettre, j’ai tendance à parler trop vite parfois. Ce qui compte, c’est que mes interlocuteur ne soient pas susceptible » dit-elle en riant avant de répondre à nouveau « C’est que je pense, heureusement pour lui, ce garçon a quand même qualité. » comme si elle était un professeure ou tout autre personne pouvant juger du jeune homme. Elle le fait sur le ton de l’humour. D’ailleurs, ça ne peut qu’être bon signe si elle parvient à être drôle avec un – presque – inconnu. Cela semble être bon présage pour la suite de leur collaboration qu’elle commence à mettre en place en partageant ses coordonnées et en proposant de partageant son business plan. Après tout, un avis extérieur n’est pas de refus. En échange elle reçoit sa carte. « Je vous envoie un courriel dès la fin du week end pour vous mettre au courant de tout cela. » lui assure t-elle avant d’ajouter «  Bonne soirée » en le regardant quitter la table pour aller à la rencontre d’une tierce personne. Elle reprend son souffle, pensant alors à la discussion qu’elle vient d’avoir et au don qu’elle pourrait recevoir. Elle se sent toute légère, contente d’avoir réussi quelque chose tout seule aujourd’hui.

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