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 'Cause, baby, now we got bad blood » james

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Message(#)'Cause, baby, now we got bad blood » james EmptySam 30 Avr 2016 - 10:58


'Cause, baby, now we got bad blood
James & Alissa
♫ Je m'baladais sur l'avenue le cœur ouvert à  l'inconnu, J'avais envie de dire bonjour à  n'importe qui, N'importe qui et ce fut toi, je t'ai dit n'importe quoi, Il suffisait de te parler, pour t'apprivoiser ♫ Oh pitié, non... m'énervais-je contre mon auto-radio en le coupant brusquement. Bien que j'aimais beaucoup cette vieille chanson, je n'avais nullement envie de l'entendre aujourd'hui. Aujourd'hui, j'étais de retour à Brisbane après quasiment trois ans d'absence. En fait, je ne suis pas certaine d'avoir réellement quitté Brisbane, mon esprit et mon cœur y étant profondément ancré. Tout mes souvenirs, bons comme mauvais, m'assènent avec force dans cet endroit où j'ai vécu pendant sept ans. Aucuns de ses souvenirs ne m'avaient quittés mais je les avais soigneusement fuie, ignorés. Je ne compte plus les kilomètres parcourues depuis Sydney pour revenir dans mon fief, je suis revenue, j'ai l'impression de n'avoir jamais quitté cet endroit. C'était hier que j'arrivais pour la première fois en ces lieux en compagnie de James et Ian. C'était hier que nous emménagions ensemble. C'était hier que j'étais à l'aéroport pour leurs premières missions à l'armée, que je retournais les chercher pour leurs premières permissions. C'était hier que j'échangeais mon premier baiser avec James, notre premier rendez-vous, notre première fois également. C'était hier que Tagada rentrée dans ma vie. C'était hier que je perdais Ian, que je perdais mon bébé, que je perdais James et que je perdais Brisbane. Aujourd'hui, je reviens. Je sais déjà qu'il me sera plus facile de prétendre que trois ans à Sydney n'ont jamais existais. Je n'ai pas rencontré un salaud qui n'est qu'une pâle copie de mon père en devenir, je ne me suis pas mariée en désespoir de cause, je n'ai pas divorcée. Non, rien de tout ça s'est passé, ça ne compte pas. Ça ne compte plus. La vitre de la voiture ouverte, cheveux aux vents, je vois enfin le panneau indiquant l'entrée de la ville. Waf, waf. s'extasie Tagada qui doit reconnaître les lieux. On est de retour à la maison... soupirai-je, à la fois heureuse et malheureuse. ♫ Je me baladais sur l'avenue... N'importe qui, et ce fut toi... ♫ Saloperie de chanson entêtante! Je lâche le volant de ma main droite un instant pour stopper une larme de la base de mon œil. Je sais bien que je reverrais James, tôt ou tard, sans savoir laquelle des issues je préfère. Je sais d'avance que se sera dur. Je ne sais pas pour lequel de nous cela le sera le plus. Je l'ai fait beaucoup souffrir et je risque de recommencer en revenant... Waf, waf. recommence Tagada, d'habitude si calme pendant les trajets en voiture. Tu veux te dégourdir les pattes, hein? demandai-je à mon adorable boule de poil en levant un sourcil l'air interrogateur, comme s'il était capable de me comprendre... Bien que des fois, je pense sincèrement qu'on arrive à ce comprendre. J’enclenche mon clignotant et cherche une place pour me garer. Waf, waf. Décidément, Tagada ne tient plus en place. J'arrête la voiture, tire mon frein à main et coupe le moteur. Je suis dans le quartier de Redcliff, près de mon nouveau boulot, ça tombe bien, ça tombe très bien. Mais d'abord, je m'occupe de Tagada bien entendu. La bête est installée au pied du fauteuil passager, me regardant les yeux mouillées, suplliant de sortir, dans une position assise très formelle, presque militaire... Tu tiens ça de ton père, y a pas de doute... soupirais-je en lui caressant tendrement la tête avant de lui passer sa laisse. J'ai à peine le temps d'ouvrir ma portière que Tagada fait un bon dehors et tire comme un fou. Doucement, doucement Tagada. m'affolais-je, bousculée par son mouvement, toujours coincée dans la voiture. Je m'en extirpais toutefois le plus vite possible, voyant bien que mon chien n'en pouvait plus d'être coincé dans la voiture et avait une furieuse envie de se dégourdir. A peine le temps de verrouiller la portière que Tagada commence sa balade, m'emmenant dans son sillage avec force et ténacité. Par le passé, nous nous sommes déjà promenés dans le coin, les souvenirs lui remontent également je suppose. Son arrière-train frétille, sa croupe chaloupe et sa queue remue si frénétiquement qu'elle pourrait servir de ventilateur. J'ai de plus en plus de mal à contenir mon chien... ATTENTION! me hurle un jeune homme en roller qui me percute de pleins fouets. Sous l'impact, je lâche la laisse et observe impuissante depuis le sol Tagada qui s'enfuie en courant. Tagada, reviens! Tagadaaaaa! criai-je désespérée et sidérée devant ce comportement inédit de mon chien, si obéissant autrefois. Je me relève tant bien que mal et commence à lui courir après, en vain. Je me suis fait semer par mon propre chien. Les larmes aux yeux, je me passe les mains dans les cheveux, complètement affolée... Et merde! soufflais-je en reprenant ma course, espérant retrouver mon chien avant qu'il ne lui arrive quelque chose.

Emi Burton
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Message(#)'Cause, baby, now we got bad blood » james EmptySam 30 Avr 2016 - 13:31



   
   James & Alissa
    DON’T MAKE ME SAD, DON’T MAKE ME CRY. SOMETIMES LOVE IS NOT ENOUGH AND THE ROAD GETS TOUGH. I DON’T KNOW WHY roll over the hills

« A
llo » Mathis dans un bras et l’autre décrochant le téléphone je tente de bercer mon fils qui commence enfin à se clamer. Depuis quelques jours Mathis est malade et me mène la vie dur, j’ai peu dormi et je peux m’estimer heureux que Liv soit là pour m’aider sinon je pense que je tomberais de sommeil. « Monsieur, je m’excuse de vous déranger, ici la SPA, je crois que nous avons retrouvé votre chien. » Je fronce les sourcils légèrement tout en remontant Mathis pour pouvoir mettre le téléphone correctement sur mon oreille. « Ca doit être une erreur, je n’ai pas de chien. » Probablement un faux numéro.   « Vous êtes James Beauregard. » Ca devient carrément louche maintenant, et Mathis qui ronchonne dans mon oreille ne m’aime pas à comprendre. « Attendez deux minutes. » Je vais déposer Mathis dans son lit cette fois avant de reprendre le téléphone. « Oui, excusez moi, je suis bien James Beauregard mais je n’ai pas de chien, du moins plus depuis plusieurs années, vous êtes sûr qu’il n’y a pas une erreur ? » L’homme au bout du fil semble un peu perplexe alors que je l’entends taper à nouveau sur son clavier. «  La puce est à votre nom, c’est un bouledogue français, brun et blanc il a… attendez je crois qu’il a son nom sur la gourmette. Ta… » « gada… » Je finis son nom alors que ma mâchoire manque de s’écraser au sol tant cet appelle m’étonne. « Je vais venir le chercher… Où est-ce que vous êtes ? » « Redcliffe près du centre sportif. » « Très bien je suis là dans une quinzaine de minutes. » Je raccroche restant un moment sans bouger. Sans comprendre. Une ribambelle de souvenirs me revenant en tête. Je pince les lèvres pour chasser tout ça, pour ne penser à rien d’autre que d’aller chercher mon fils et de l’embarquer avec moi dans la voiture. Surtout ne pas penser.

Quand nous arrivons au centre je sens une certaine angoisse prendre possession de moi. Ce qui est idiot, ce n’est qu’un chien. Un chien qui a été le mien à un époque. Mais c’est les souvenirs qui se rapportent qui sont si douloureux, et pourtant parfois si doux qu’ils en font mal. J’attrape mon fils que je glisse dans sa poussette avant de m’introduire dans les locaux de la SPA, je sais pertinemment que ressortir de la sans une boule de poil à mon actif va être un enfer, je me connais trop bien. Mais j’ai déjà tant de peine à m’occuper de mon fils je ne vais pas en rajouter. « Bonjour je suis James Beauregard. » C’est une femme qui est derrière le comptoir cette fois et qui m’offre un sourire bienveillant. « Vous venez chercher Tagada alors ? Ce chien est adorable vous avez bien de la chance. » Un mince sourire et je n’ajoute rien alors qu’elle va chercher le chien et me laisse à nouveau seul. Quand elle revient c’est mon chien qu’elle tient au bout de sa laisse - c’est bien lui et je sens une émotion impressionnante me saisir. Je me rends compte que dans cette histoire sordide entre Alissa et moi j’ai sacrifié notre chien et pourtant je l’adorais. « Salut mon grand. » Je m’accroupis pour aller le caresser alors que ses petites pattes se posent sur mes genoux et qu’il colle sa tête à la mienne m’arrachant un sourire. « Et bien ça c’est des retrouvailles. On dirait que vous ne vous êtes pas vu depuis des années. » Je relève la tête vers la jeune femme partagé entre l’idée de dire la vérité et celle de repartir chez moi avec Tagada comme un voleur - comme Ali l’avait fait à l’époque. « A vrai dire c’est le cas… Tagada est le chien de… de mon ex. » Ca me fait toujours aussi mal au ventre de le prononcer à haute voix. Je sens même une nausée passagère me saisir. « Vous devriez la contacter elle… Je peux vous donner son nom je voulais juste… J’avais envie de le voir. » Et c’était l’occasion de le faire, sans croiser Alissa. Sans avoir trop mal. Sans que toute cette souffrance ne refasse surface. Je me relève légèrement pour attraper mon fils et l’asseoir sur mon genou. « Mathis je te présente Tagada, le plus top de tous les chiens du monde. » Mon fils tend sa petite main vers lui et je souris attendri par la scène alors que la porte s’ouvre avec fracas dans mon dos. Je me retourne et elle est là… « Alissa… » Je reste un moment comme ça à la regarder sans rien dire d’autre toujours accroupis je manque de tomber quand Tagada saute sur mon fils. Et je me relève Mathis dans les bras. Je ne sais pas quoi dire, j’ai envie de fuir, envie de lui hurler dessus et en même temps de la prendre dans mes bras, j’ai envie de pleurer et en même temps de tout envoyer valser mais au lieu de ça je garde le silence, me contentant de l’observer. « Voilà la maitresse du chien. Du moins… C’est elle qui c’est enfuie avec. » Je m’adresse à la personne qui travaille ici mais mon regard ne quitte pas Alissa… Mon ton est plus froid que prévu. Si impersonnel comme celui que j’utilisais dans les derniers mois de notre relation. Comme si j’avais oublié à quel point j’ai pu l’aimer à une époque.

WILDBIRD
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Message(#)'Cause, baby, now we got bad blood » james EmptySam 30 Avr 2016 - 21:08


'Cause, baby, now we got bad blood
James & Alissa
Je me doutais que mon retour à Brisbane serait périlleux et que j'allais surement en chier mais je n'aurais pas imaginé que ça serait de la faute de Tagada. Dire que j'angoissais à l'idée de croiser James, un membre de sa grande famille ou des amis à lui, en fait non, y a toujours pire. Je préfère cent fois affronter mes choix et mes erreurs que de perdre mon chien, aujourd'hui, il est tout ce qu'il me reste. Les larmes dévalent mes joues sans y rester bien longtemps étant donné que je cours aussi vite que je peux. Par moment, ma vue se brouille et je manque d'heurter les passants ou bien les lampadaires mais qu'importe, hors de question d'abandonner les recherches. Tagada ? hurlais-je approximativement tout les dix mètres, priant le ciel pour qu'il m'entende. Tagada, c'est le seul enfant que je n’ai jamais eu, que je n'aurais sans doute jamais. Mon lien avec James. Mon lien avec Ian aussi en quelques sortes. Les sanglots s'accentuent au fur et à mesure que le temps passe, que je me souvienne de tous les bons moments avec ma boule de poils adorée, que je me dise que je ne le reverrais sans doute plus jamais. C'est trop dur, je craque, je ne peux plus aligner deux pas. Je m'arrête brusquement en attrapant un lampadaire pour éviter de tomber au sol. Mes jambes flageolent, mon cœur est au taquet et mes poumons cherchent à quitter mon corps. J'en profite aussi pour essuyer mes larmes et tente de me calmer un peu. Je me relève difficilement et décide de rebrousser chemin, espérant que Tagada soit retourné à la voiture. Il a un très bon flaire et un excellent sens de l'orientation alors qui sait? Je continue de l'appeler de temps à autres, je garde espoir mais arrivée à la voiture, toujours pas de Tagada! Je saute dans la voiture et sillonne la ville de part en part, vitre ouverte en appelant mon chien mais je ne le vois nulle part. Je regarde ma montre, ça fait déjà deux heures que je suis à sa recherche. Je suis au bout de ma vie. En désespoir de cause, ne sachant quoi faire d'autre, je retourne où je l'ai perdu. Toujours rien. J'aborde le premier passant, ou plutôt, c'est limite si je l'agresse. Vous avez vu passer un bouledogue? J'ai l'air de bosser à la SPA? me répond t-il sur la défensive, visiblement pas heureux que je l’accoste de la sorte, je ne peux pas lui en vouloir... Mais au moins, il me donne une idée lumineuse. Si mes souvenirs sont bons, la SPA à un local dans le coin, je n'ai qu'à y passer pour donner le signalement de Tagada en espérant qu'une âme charitable tombe sur lui. J'ai la mauvaise pensé que quelqu'un tombe sur lui et ne décide de l'adopter, j'en suis malade. Je repars en voiture direction la SPA, cherchant toujours mon chien du regard au cas où mais rien. Arrivé sur leurs parkings, je m'engouffre dans la première place que je trouve, bondis hors de ma voiture et me précipite à l'intérieur. Tagada! m'exclamais-je tout sourire, soulagée de voir mon chien, visiblement bien heureux, entrain de se faire câliner par... James. Au risque de me répéter, je me doutais que mon retour à Brisbane serait périlleux et que j'allais surement en chier mais je n'aurais pas imaginé que ça serait de la faute de Tagada, ni que ça arriverait aussi vite. Il est là, devant moi, agenouillé devant notre chien, vision familière. Lorsqu'il prononce mon nom, mon cœur s'arrête, mes yeux se noient dans les siens mais je n'aime pas ce que je vois. Je remonte le temps, trois ans en arrière, je suis dans les bras d'un autre et il rentre à l'improviste. C'est ce regard. Le même que dans mes cauchemars, le même qui me hante depuis trois ans. James se redresse, dévoilant un petit bout de choux, caché quelque instant auparavant du fait qu'il se tenait dos à moi et devait le tenir face à lui. J'ai vécu cette scène des milliers, des millions, des milliards de fois dans ma tête, que l'on soit de nouveau face-à-face, et comme à chaque fois, je ne dis rien. La seule chose que je n'avais jamais imaginé, c'était le bébé, du moins pas dans ce cas de figure. James, moi et un bébé, j'en ai rêvais un nombre incalculable de fois, chaque fois en pleurant. Jamais, au grand jamais je n'aurais imaginé James, trois ans plus tard avec un bébé, ayant refait sa vie. C'est logique pourtant, c'est l'ordre des choses, c'est la vie. Mais pour tenir le coup, je préfère croire que c'est son neveu. Oui, c'est ça, son neveu, après tout Thomas, Matthew, Ezra ou Danny peuvent avoir eus des enfants. Tout comme James finalement. « Voilà la maitresse du chien. Du moins… C’est elle qui c’est enfuie avec. » Je ne l'ai pas volée celle là. Ce n'est pas méchant, j’admets que je mériterais bien pire, c'est poli, c'est correct, c'est de bonne guerre mais ça fait mal. Très mal, mais on récolte ce que l'on sème. Je baisse les yeux, détourne le regard gênée et passe une main dans mes cheveux. Trop de choses à gérer, trop d'émotions, trop de questions et pourtant, je replonge mon regard dans le sien. Merci de l'avoir trouvé et amené ici... soufflais-je d'une toute petite voix, semblable à celle d'une enfant ayant fait une bêtise et qui a peur de se faire gronder. J'avais peur de ne jamais revoir Tagada ou bien que quelqu'un décide de le garder alors de le retrouver là, dans les bras de James, je me rends compte qu'il est toujours une bien meilleure personne que moi. Il y a trois ans, je me suis enfuie avec notre chien et lui, ne me rend pas la pareille quand l’occasion se présente. Je pensais être au fond du trou mais visiblement, on peut encore creuser, du coup, j'évite soigneusement tout contact visuel avec le petit bout de chou dans ses bras. J'ai cru que je le reverrais jamais... Oh putain, ouais, au fond du trou, je continue de creuser visiblement. Sous le coup de l'émotion, me laissant envahir par la reconnaissance plutôt que la honte, culpabilité et j'en passe, je sors ce qu'il ne faut pas dire. Ce n’est pas comme si James non plus devait y croire, depuis genre trois ans. Trois ans, c'est aussi l'impression de la durée du temps qui vient de s'écouler depuis que j'ai franchis le seuil de la porte. C'est fou comme le temps passe au ralenti lorsque l'on vit une situation gênante.

Emi Burton
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Message(#)'Cause, baby, now we got bad blood » james EmptyDim 1 Mai 2016 - 16:57



   
   James & Alissa
    DON’T MAKE ME SAD, DON’T MAKE ME CRY. SOMETIMES LOVE IS NOT ENOUGH AND THE ROAD GETS TOUGH. I DON’T KNOW WHY roll over the hills

J
e ne voulais pas la voire, j’en prenais encore plus conscience maintenant qu’elle était devant moi. Elle faisait remonter les souvenirs, ceux qui faisaient mal. Quand je la voyais je pensais à Ian, je pensais à nous, je pensais à cette trahison et à mon incapacité à cette époque de ressentir quoi que ce soit. J’étais comme mort à l’époque et la revoir me renvoyait à cette souffrance intérieure qui avait fait tout taire. Jamais je n’avais explosé, jamais je n’avais osé tenter de m’expliquer sur ce silence qui avait été ma seule réponse, cette fuite. Quand j’étais revenu chez nous Ali était partie et je m’étais juste senti soulagé. Soulagé de ne pas avoir à l’écouter s’expliquer, où me dire que tout ça était ma faute, peut-être parce qu’au fond je me savais coupable, que je me détestais de la détester ou tout du moins de ne plus rien ressentir, de ne plus pouvoir la toucher. J’étais mort – c’est ce que je ressentais, on m’aurait enterré avec Ian que ça m’aurait fait le même effet, plus rien ne m’intéressait et Alissa n’avait pas été l’exception. Puis petit à petit, et avec le temps, les sentiments étaient revenus, j’avais eu l’impression de redevenir un être humain et je m’étais très simplement interdit de repenser à Ali où à ce qu’elle m’avait fait – je me l’étais interdit jusqu’à aujourd’hui. Parce qu’elle était là – que ses yeux se posaient sur moi – sur mon fils et que d’un coup ça me prenait. Je lui en voulais – énormément – peut-être comme je n’en avais jamais voulu à personne. Je la détestais d’avoir fuit, d‘avoir pris notre chien, de ne jamais plus avoir donné signe de vie et de revenir aujourd’hui. Pourquoi était elle là ? Je n’avais aucune idée de l’endroit où elle avait disparu pendant ces 3ans mais elle aurait du y rester parce que la revoir était bien trop douloureux et que mon cœur semblait sur le point d’imploser dans ma poitrine et de me réduire à néant. « Merci de l'avoir trouvé et amené ici... » « C’est pas moi. » Toujours ce ton froid, toujours mon regard dans le sien qui lui fait comprendre tout mon ressentiment. « J'ai cru que je le reverrais jamais... » « Ca aurait pu être le cas… Ils m’ont appelé pour me dire que Tagada était là… Je pensais au moins que tu t’en occuperais bien puisque tu t’es octroyée toi même sa garde. » C’était tellement petit de ma part, pire que tout ça ne me ressemblait pas. Je n’avais jamais été ce genre d’homme – cassant et méchant juste pour l’être. Et je me détestais d’agir comme ça avec Alissa mais c’était comme si au fond de moi j’avais envie de la faire souffrir. Comme si je n’étais plus capable de lire dans son regarde et de voir toute cette souffrance déjà présente. « Monsieur je ne connais pas votre histoire et je ne devrais sans doute pas intervenir mais croyez moi ça peut arriver à tout le monde de perdre son chien. Ca ne fait pas de cette jeune femme un mauvais maitre. » J’aimerai lui dire de se mêler de ces affaires à cette bonne femme. Que tout ça ne la regarde pas, qu’elle ne sait rien de nous – de notre histoire. Mais je ne suis pas assez mal polie pour le faire et au fond de moi je sais bien qu’elle a raison – et que rien ne justifie que je passe mes nerfs sur elle. « J’étais juste venu le présenter à mon fils… Je vais partir de toute façon. » Je l’avais vu cette fois. Son regard, ce voile qui d’un coup avait pris possession de ses yeux et j’avais moi même ressenti cette même piqure au cœur en comprenant ce que je venais de lui dire. Mon fils… J’ai un fils. Un fils qui n’est pas le sien, un fils que l’on n’aura jamais ensemble… Pourtant je l’ai tant voulu cet enfant, le notre je l’ai imaginé tant de fois et aujourd’hui j’ai Mathis. Mathis qui n’est pas son fils, Mathis qu’elle semble oser regarder pour la première fois depuis qu’elle est rentrée dans la pièce. « Je ne savais pas que tu étais revenue en ville… » Mon ton sonne comme une accusation. Comme si j’avais attendu d’elle qu’elle me prévienne alors même que l’évidence est là… Je n’ai que de l’amertume pour elle et en aucun cas je n’aurais aimé qu’elle débarque chez moi pour m’annoncer son retour.  

WILDBIRD
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Message(#)'Cause, baby, now we got bad blood » james EmptyDim 1 Mai 2016 - 19:23


'Cause, baby, now we got bad blood
James & Alissa
Je suis coincée dans le pire de mes cauchemars, incapable de faire face, d'assumer mon passé. On récolte ce que l'on sème, étant donné que trois années ont passés, j'imagine que je n'ai pas le droit de refuser les intérêts de retards et la majoration de mes actes. Je n'ai jamais imaginé que James me tomberais dans les bras si l'on se revoyait certes mais quelque part, bien évidemment, j'en crève d'envie. J'en crève tout en sachant que c'est impossible. Ce ne serait pas pour Tagada, j'aurais surement déjà tourné les talons et fuie encore une fois. Le remercier de l'avoir retrouvé était d'ailleurs vint de toute évidence. « C’est pas moi. » me répond t'il si froidement que ça m'en brûle la peau, me tord l'estomac. Son regard me fusille et m'assassine. James aimerait être n'importe où sauf ici, je peux le lire dans ses yeux. La différence c'est la divergence de sentiments, lui le dégoût, moi la culpabilité. Ce n'est pas lui qui a trouvé Tagada, sans doute que cela vaux mieux pour moi, à situation équivalente, j'ai gardé le chien quand il avait le dos tourné. Je n'aurais pas pu lui en vouloir de m'imiter. « Ca aurait pu être le cas… Ils m’ont appelé pour me dire que Tagada était là… » Je me disais qu'il ressentait du dégoût, en fait je crois que je viens de passer au stade d'écœurement. Je... Je n'ai pas le temps de répondre en fait, je n'avais pas compris qu'il n'avait pas fini sa phrase. Je me tais immédiatement, je n'aurais pas l'audace de lui couper la parole. « Je pensais au moins que tu t’en occuperais bien puisque tu t’es octroyée toi même sa garde. » J'atteins finalement le summum de l'aversion, en passant par l'exécration, un soupçon de haine et un nuage de répulsion. J'en crève. J'avouerais pourtant que je me sens chanceuse, je m'attendais à pire: qu'il m'ignore aurait sans doute fini de m'achever. On m'a bousculé et j'ai lâché la laisse... Hormis ça, je te promets que je me suis toujours bien occupé de Tagada. J'aimerais lui dire que Tagada est la prunelle de mes yeux, que je le chéri et qu'il n'a jamais manqué de rien... Non, se serait mentir, Tagada manque de son père, de lui, de James alors je décide de passer mes justifications sous silence. Veut-il vraiment me laisser une chance de m'expliquer de toute façon? Des explications sur le fait que Tagada soit à la SPA aujourd'hui, car peut-être qu'une part de lui aimerait des explications sur ce qu'il c'est passé il y a trois ans? Je parie cependant qu'une autre part de lui ne veut plus en entendre parler. Je ne rends jamais de compte à personne, pourtant, face à James, j'ai l'impression c'est quelque chose que je lui dois en quelque sorte même s'il je doute qu'il veuille me voir m'étendre sur le sujet. « Monsieur je ne connais pas votre histoire et je ne devrais sans doute pas intervenir mais croyez moi ça peut arriver à tout le monde de perdre son chien. Ça ne fait pas de cette jeune femme un mauvais maitre. » nous interrompt l'employée, coincée entre nous en quelques sortes, au milieu de la gêne palpable. Je ne sais pas si je lui en suis reconnaissante. Je n'ai pas l'habitude qu'on prenne ma défense alors quelque part, je suis flattée et touchée mais d'autre part, j'ai presque envie de lui dire qu'elle ignore où elle met les pieds et qu'elle se fait l'avocat du diable. Gênée, je me mords les lèvres, comme si je pouvais les sceller et arrêté de faire du mal à James, je vois bien que chacun des mots qui sort de ma bouche l’horripile. J'aurais tant à lui dire pourtant. James lui, saisit l’occasion pour clore la scène et tente de se créer une porte de sortie. « J’étais juste venu le présenter à mon fils… Je vais partir de toute façon. » Porte que je me prends en pleine gueule. Ma mâchoire, jusque là serrée sur mes lèvres, se dénoue tout comme le reste de mon corps. J'en crève. Je pose mon regard sur ce bout de chou que j'évitais soigneusement jusqu'à maintenant. J'en crève. C'est flagrant, pas de doute sur la paternité. Il m'est actuellement très difficile de garder la tête froide et de maîtriser mes émotions. Alors que je sens des larmes envahir mes glandes lacrymales, je tente de tout contenir, renifle doucement en détournant le regard un instant de l'adorable mini-James qui sourie. Mini-Ian à la fois. J'en crève. Ce petit est magnifique. J'en crève. La vie est injuste, la vie est une salope, non seulement elle m'a toujours mise à l'épreuve mais en plus, elle m'affiche ce qu'aurait pu être ma vie mais l'a offert à une autre. Là, je voudrais m’effondrer, tomber au sol et pleurer toutes les larmes de mon corps en espérant satisfaire James du spectacle. Il a toujours été le seul à pouvoir percer ma carapace, donc le seul à avoir la capacité de me blesser même sans le vouloir. Bien que techniquement, je le soupçonne de vouloir m'en faire mais il est trop gentil pour ça, il ne se contente que d'y penser. Je le connais trop bien. Du moins je le connaissais. Je ne savais pas que tu avais un fils... murmurais-je, la voix tremblante quasiment chevrotante. C'est stupide au possible, je ne sais même pas pourquoi j'ai dis ça. Comme si j'avais souhaité recevoir un faire-part de mariage ou un faire-part de naissance, qu'il me jette son bonheur en pleine gueule. J'ai toujours souhaité son bonheur mais je pense que je n'ai pas imaginé ce que cela impliquait. Je n'ai pas cherché à avoir de ses nouvelles... « Je ne savais pas que tu étais revenue en ville… » Je n'ai pas cherché à lui en donner non plus d'ailleurs. Je ne lui ai même pas dit que je partais. Mini-James gazouille, attirant mon regard vers lui. J'en crève. Instinctivement, je passe une main sur mon ventre et agrippe mon tee-shirt, souvenir d'un presque bonheur, avant de reprendre mes esprits et de passer mes deux mains dans les poches arrières de mon jean. Je suis revenue... je me racle la gorge, Je suis arrivée aujourd'hui. Oui, je suis revenue mais je n'ai pas le droit de dire ça devant toi. En le disant, j'avais presque l'impression que c'était un message que j'aurais voulu que tu comprennes mais en le disant, c'est moi-même qui l'ai compris. Ce n'est pas pour toi, du moins, ce n'est pas le but, on m'a proposé Brisbane, c'est tout... Merde, de qui je me moque, j'aurais pu refuser mais je réalise seulement. Je voulais revenir. Je voulais te revoir. Je ne le savais pas. Je vais m'occuper du cinéma au Westfield Chermside... continuai-je la voix cassée. Je sais que je suis la dernière personne au monde à qui tu veux faire la conversation et que tu ne veux surement pas de mes nouvelles, non. En fait, je te préviens. J'imagine que cette information te permettra de ne pas angoisser de me croiser dans toute la ville, réduisant ton angoisse à un endroit précis. Mini-James gazouille toujours, je réalise soudain que c'est à l'attention de Tagada et ne peux retenir un mince sourire devant cette scène attendrissante. Ça fait du bien. Ça fait du mal. Je n'ose pas poser de question sur le bout de chou. D'une part, je pense que je gêne suffisamment James, d’autre part, ai-je vraiment envie de savoir?

Emi Burton
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Message(#)'Cause, baby, now we got bad blood » james EmptyLun 2 Mai 2016 - 16:06



   
   James & Alissa
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J
e ne lui demande pas d’excuses pour le chien – tout comme je ne lui ai jamais demandé d’excuses pour le reste. Quand aurais-je pu de toute façon, elle avait tantôt fait de fuir loin de moi et de refuser d’assumer ses actes. Je m’étais cru en paix avec cette décision pendant si longtemps, je m’étais dit qu’elle avait sans doute fait ce qui était le mieux pour nous deux à cette époque – ce que j’étais incapable de faire – nous séparer. Quelque part c’était l’évidence que ça allait arriver – je le savais moi aussi – je le voulais en quelque sorte parce qu’un delà de mon malheur je me rendais bien compte que je la faisais souffrir elle aussi – sauf que pour moi cette souffrance n’était pas palpable, elle ne ressemblait à rien face au trou noir qui semblait m’attirer vers le fond un peu plus tous les jours – alors quand elle était partie je n’avais pas pleuré – je n’avais pas crié. Comme si mon esprit c’était contenté de tout effacer pour recommencer… Recommencer une vie de vide et basée sur rien. Puis j’avais réalisé que ce que je pensais espérer ne m’avait offert qu’une vie sans elle – un vie où nous n’avions pas été capable de traverser le pire ensemble. « On m'a bousculé et j'ai lâché la laisse... Hormis ça, je te promets que je me suis toujours bien occupé de Tagada. » Je m’en moque au final – Tagada n’est qu’un prétexte, celui pour lui montrer à quel point elle m’a fait mal – quand j’accuse son incapacité avec lui – j’accuse celle qu’elle a eu avec moi. J’accuse sa fuite, sa lâcheté, sa tromperie sans oser vraiment les aborder. « Qu’est ce qui me prouve que tu ne me mens pas… Je crois que t’es plutôt douée pour les mensonges. » Je dis ça et pourtant sans explication je n’ai jamais su. Combien de fois Ali a couché avec lui ? Avec celui qui prétendait être mon ami. Combien de moments passés dans ses bras pour oublier nos problèmes, combien de tromperie avant que je ne la retrouve dans cette position.

C’est l’inconnue de la SPA qui met fin à notre discussion. C’est peut-être mieux comme ça, peut-être que je devrais partir et surtout ne pas me retourner. Prendre mon fils avec moi et arrêter de me faire du mal en restant là – en la regardant. Sauf que j’ai dit la phrase de trop – celle qui change tout et je le vois dans son regard. Cette peine transperçante qui vient l’habiter quand je parle de mon fils. « Je ne savais pas que tu avais un fils… » « Comment aurais tu pus… » Ma voix est moins agressive cette fois, laissant juste revenir une douleur sourde que nous partageons tout les deux à l’instant présent. Parce que je le sais comme elle – cet enfant aurait du être le notre – c’est avec elle que j’aurais du l’avoir, c’est ce que j’avais toujours imaginé… Puis la vie avait vrillé. Tout avait changé quand Ian était mort – comme si il était notre équilibre, notre encre qui nous empêchait de naviguer dans les flots trop mouvementés et de finir par nous noyer. Nous nous étions noyés. Je remonte mon fils contre moi le serrant un peu plus sans trop savoir quoi dire. « Il s’appelle Mathis… » Je ne sais pas pourquoi je lui dis ça. Pourquoi je ne m’en vais pas simplement. Pourquoi je nous inflige ça à tous les deux. Ce moment de flottement absolument horrible.

« Je suis revenue...  Je suis arrivée aujourd’hui. « Cette fois c’est un petit rire qui sort de ma bouche, laissant percevoir mon malaise et mon cynisme dans cette position. « Wouah.. Apparemment le destin n’aura pas été long à faire son chien. » Encore une fois c’es gratuit, et cruel mais j’ai de la peine à encaisser la nouvelle. Qu’on soit réunis là le jour même de son retour comme si c’était notre destin de nous faire de mal encore et encore. «Je vais m'occuper du cinéma au Westfield Chermside... » Encore une nouvelle info à digérer ; elle n’est pas que de passage ici. « Donc tu vas rester… » Mon ton démontre bien une certaine déception – même si elle est bien plus tintée que ce que le lui laisse voire. J’ai de la peine à imaginer ma vie ici en sachant que je peux tomber sur elle à chaque coin de rue. Je n’en ai pas envie. « Pourquoi ? Pourquoi ici ? » Je veux savoir pourquoi elle a décidé de revenir, pourquoi maintenant après toutes ces années. Pourquoi ici. C’est cruelle parce que c’est autant sa ville que la mienne, parce qu’elle a le droit de vivre là où elle veut et qu’en réalité je n’ai pas mon mot à dire. « Si tu t’installes ici… J’aimerai au moins pouvoir revoir notre chien. » C’est la seule revendication que je suis capable de formuler pour le moment… Sans me rendre compte de suite de ce que je suis entrain de dire. Parce que revoir le chien signifie de nouveaux contacts avec elle… Et j’étais persuadé il y a quelques secondes à peine que je voulais l’exact opposé.

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Message(#)'Cause, baby, now we got bad blood » james EmptyLun 2 Mai 2016 - 21:49


'Cause, baby, now we got bad blood
James & Alissa
Les retrouvailles entre James et moi étaient une histoire cousue de fil blanc, catastrophe dramatique et dangereuse pouvant causer énormément de dégâts. Je le savais, je le savais même très bien. C'était dans la lignée d'une tragédie grecque, dans un registre plus sinistre. C'est malsain. C'est destructeur. Pourtant, j'y ai foncée tête baissé. Je suis prête à endurer ce supplice, ne serait-ce que parce que j'ai l’occasion de revoir celui qui m'a tant manqué. Je savais que j'y laisserais des plumes, je n'étais juste pas préparée au coup d'envoie de mon procès, peut-être de ma mise au bûcher. J'essaie tant bien que mal de m'expliquer quant au fait que Tagada se soit retrouvé à la SPA, mais tel un grand inquisiteur, James mène sa plaidoirie d’une main de fer. « Qu’est ce qui me prouve que tu ne me mens pas… Je crois que t’es plutôt douée pour les mensonges. » Touchée, coulée. Au delà de toute ma culpabilité, de mes remords et regrets, je me rends compte aujourd'hui qu'en ayant fuie plutôt que d'affronter la fin de notre couple, nous n'avons pas réglés nos comptes. Les ressentis de chaque non-dit ont probablement attisé plus d'un incendie. Les interrogations quant à mon départ ont du laisser un goût amer qui ont surement gangrené nos souvenirs d'antan. Je n'ai aucun intérêt à te mentir. Avant, il te suffisait de me regarder pour t'assurer de ma sincérité, alors regard moi et dis-moi que je mens! répondis-je, désespérée et affectée par sa remarque, son attaque. J'en appelais à notre passé, celui avant le malheur, du temps où nous étions enfants. Nous étions autrefois les meilleurs amis du monde avant d'être un couple, nous nous connaissions par cœur. Je refuse de croire que nous avions perdu l'intégralité du lien qui nous unissait, je veux croire qu'il reste là, quelque part, les vestiges de ce que nous étions.

Ce que nous étions avant d'en arriver à ce point de non retour, celui où l'on se donne en spectacle devant une bénévole et celui dont je souffrais de ne pas être la mère. Celui dont je découvrais avec violence l'existence. « Comment aurais tu pus… » sa voix est moins hargneuse mais c'est là où le bât blesse, me voilà mise au pied d'un mur que j'ai moi-même construis. Le plus dur est d'admettre qu'il n'a aucun tord, je lui ai rendu sa liberté il y a trois, ce n'est pas comme si je lui avais demandé de m'attendre ou bien comme si nous nous étions quitté la veille. Je n'arrive pas à comprendre comment je peux lui en vouloir. Je lui ai fais du mal, je l'ai trompé, je l'ai laissé alors que je le savais au plus bas, j'ai même emmené Tagada dans ma fuite. Je suis la méchante de l'histoire qui a pourtant l'audace et la méchanceté d'avoir sa nouvelle vie au travers de la gorge. James ne comprendrait même pas si je lui disais, lui ayant toujours caché qu'à un moment, nous étions sur le point de devenir parents. J'ai de la colère au fond de moi, qui s'étouffe dans ma tourmente. « Il s’appelle Mathis… » Je me laisse alors aller à le contempler pendant qu'il admire Tagada qui est à ses pieds... jusqu'à ce qu'il lève les yeux et rencontre les miens. C'est le portrait craché de son père et de ce fait celui de son oncle. Dieu que ce petit est magnifique. Dieu merci je n'y vois aucune ressemblance dont je ne pourrais pas affirmer que je n'en connais pas les traits. Je prie alors pour ne pas voir arriver la mère de Mathis, la femme de James, celle à qui j'ai laissé le champ libre pour vivre la vie qui m'était destinée. Il a les yeux... De Ian. Il a les yeux de Ian. Des jumeaux identiques si ce n'est quelques minuscules détails presque invisible dont j'ai eu maintes fois l'occasion d'identifier après dix-sept ans passé à leurs côtés. James et Ian avaient les mêmes yeux, à un détail prêt, Ian avait un petit pigment bleu foncé sur le côté gauche de l'iris tandis que James l'a sur le côté droit. C'est microscopique, c'est un détail et pourtant, cela me saute au visage. ...de son Papa. arrivais-je finalement à dire d'un trait, sans marquer de pause. Je ne parlerais pas de Ian, l'atmosphère étant déjà trop orageux. Les félicitations sont de rigueurs! souriais-je faiblement, bouleversée.

J'étais là, à essayer de faire la conversation et à entreprendre de rattraper le temps perdu avant de réaliser que je l'imposer à James. La nouvelle de mon retour ne semblait pas l'exalter. A quoi je m'attendais bon sang? Le fait de tomber sur lui pile en arrivant dans le coin n'en fait pas un signe d'une quelconque réconciliation. On peut s'enfuir et effacer plusieurs années de vie commune mais certes pas revenir et éclipser l'absence et la trahison. « Wouah.. Apparemment le destin n’aura pas été long à faire son chien. » Je serre les dents, je continue d'encaisser mais les mots m'écorche de plus en plus. Son sarcasme me transperce. “Destinée. Justification du tyran pour ses crimes, excuse de l'imbécile pour ses échecs.” osai-je répondre de manière cinglante en citant un extrait du livre Le dictionnaire du Diable d'Ambrose Bierce. Ce dernier disait même “Les femmes seraient charmantes si on pouvait tomber dans leurs bras sans tomber dans leurs mains.” et je crois qu'il n'avait pas tord. La colère que j'avais fais naître en mon sein de n'avoir eu le privilège d'engendrer moi-même un enfant de James, commencé à s'extirper de mes tripes. Je n'avais pas vraiment envie de lui être désagréable, le fait est que ma patience et mon endurance s'usées sous l'accumulation. Je tentais à ma façon de lui donner les clés pour m'éviter, qu'il connaisse mon secteur mais j'avais tout faux. Je faisais plus de mal que de bien. « Donc tu vas rester… » Je le sens désespéré. Je lui fais du mal avec les mots. Je lui fais même du mal sans chercher à le faire mais ça, ça me reviens à centuple. L'effet boomerang. J'en ai bien peur. certifiai-je, à moitié chaud, à moitié froid. Presque gênée, presque satisfaite. J'en venais à ne plus savoir sur quel pied danser; la paix ou la guerre? J'étais sur une pente glissante. « Pourquoi ? Pourquoi ici ? » J'haussais les sourcils pendant que ma tête effectué un léger mouvement de recul qui m'était involontaire. Brisbane c'était chez moi également. D'accord j'en étais partie mais je n'en perdais pas moins le droit d'y revenir. Sept ans de ma vie passée ici valaient-ils moins que trois ans passés ailleurs? J'ai quand même passé un quart de ma vie ici, je te rappel. me justifiai-je encore une fois face à lui. J'avais très bien compris la question, je savais qu'il se foutait de mon choix géographique en lui même. James m'en voulais surtout de revenir là où il pouvait me croiser. La plus grande partie de ma vie, je l'ai passée à Sydney. J'y suis née mais en suis partie dans la même semaine avant d'y revenir dans mon enfance. Dix ans tout d'abord, et aux côtés de James qui plus est, puis ces trois dernières années. Treize ans au total. Ensuite, on retrouve Brisbane où j'ai vécu pendant sept ans. En troisième position, Perth, de ma naissance à mes cinq ans. Pour les cinq années de ma vie où il reste à éclaircir ma localisation géographique, il vaudrait mieux s'appuyer sur le casier judiciaire de mon père, je suis certaine que les autorités ont la liste et les dates de toutes les villes où nous avons vécus pendant ses années de cavales... L'Australie est certes un grand pays mais je le connais assez bien et il ne restait qu'un endroit où je me sentais chez moi. James le sais, même si je comprends qu'il ait trop mal pour s'en préoccuper. « Si tu t’installes ici… J’aimerai au moins pouvoir revoir notre chien. » Je lançais un regard à Tagada, qui frétillait de bonheur de revoir James après tout ce temps. Je ne pouvais pas refuser même si d'imaginer me séparer de lui m'angoissais, je ne pouvais qu'accepter la demande de James. Il me demandait ce à quoi il avait droit, droit que j'avais bafoué. On devrait pouvoir trouver un terrain d'entente... et ça, ça s'annonçait folklorique, à tout les coups!


Emi Burton
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Message(#)'Cause, baby, now we got bad blood » james EmptyMar 3 Mai 2016 - 19:10



   
   James & Alissa
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M
a virulence me dégoutait – je me dégoutais de tant de rancœur et de noirceur – d’être capable de lui répondre aussi durement, de cette voix qui me ressemblait à peine et pourtant j’étais tout bonnement incapable de faire autrement comme si l’accusation était mon seul cheval de course encore en jeu. Je ne pouvais que la blâmer, remettre toute la responsabilité sur ses frêles épaules, les miennes de portant que le poids de mes blessures, de ces cicatrices toujours présentes. Certaines qu’elle avait elle même creusé de ses actes. « Je n'ai aucun intérêt à te mentir. Avant, il te suffisait de me regarder pour t'assurer de ma sincérité, alors regard moi et dis-moi que je mens! » Je le regardais mais c’était comme des milliers de petits coups de poignards dans mon cœur. Alissa est belle – beaucoup trop belle – toujours aussi magnifique malgré les années, malgré les souffrances endurées et celles que je lui inflige encore aujourd’hui. Elle est douce, elle est tendre et je voudrais prétendre que je ne ressens pas tout ça quand je la vois… Je voudrais pouvoir dire que là seul chose que je vois c’est la trahison et la cruauté mais ça serait mentir. Ca serait oublié toutes nos années de bonheur – tous ses souvenirs heureux. Et si ils sont bien rangés dans un recoin de ma tête que je refuse de fouiller, ils n’ont pas disparu pour autant… « Comme tu l’as dit c’était avant… » Quand nous nous aimions… « Quand j’avais confiance en toi… » Puis la trahison était apparu pour tout mettre au tapis. Pour effacer tout le reste comme si c’était la seule chose qui avait de sens – de l’intérêt. C’était le cas, sa tromperie avait de l’intérêt… Sa fuite plus encore.

Aujourd’hui je ne suis plus sûr pourtant que tout ça ait du sens. Il y a Mathis, il y a cette nouvelle vie sans elle que je me suis construit, cet enfant d’une autre… Je devrais m’en remettre non ? Ne plus être aussi touché de la voir – comme un adolescent qui vit une peine de cœur. Une peine à retardement, comme si mon cœur avait le compte à a rebours qui me menait droit à son explosion. J’en étais proche sans doute – surement ce serrement dans ma poitrine en était la preuve.   « Il a les yeux... »   Ce silence pesant est presque aussi effrayant que les mots, son regard sur mon fils puis sur moi. « ...de son Papa » Je sais qu’elle ment – je le vois parce que contrairement à ce que j’ai prétendu plus tôt ce lien existe encore. Je sais à qui elle pense parce que tous les jours je le vois en Mathis. Ian… Il est là… Pas comme on pourrait penser que je le vois en moi parce que pour moi, nous avons toujours été très différents, des différences que les gens ne percevaient pas – ne comprenaient pas. Parfois j’avais même de la peine à imaginer qu’on puisse nous confondre et pourtant pour la plus part des gens nous étions tel un miroir… Pas pour moi, quand je me regarde dans le miroir je ne vois que moi… Quand je regard Mathis là… C’est autre chose. Ce n’est pas vraiment douloureux, plus maintenant, plutôt comme un souvenir rassurant, une impression qu’il est encore là quelque part, qu’il veille sur mon fils. Mais je doute qu’Alissa le vive de cette façon. « Je sais… Je sais… » Mon regard se pose dans le sien et je crois qu’elle a compris… Qu’elle sait que je sais. Que tous les deux nous pensons à lui même si il est impossible de le citer dans un phrase… De le prendre à parti au milieu de ce règlement de compte à mi-voix. « Les félicitations sont de rigueurs! » J’imagine que oui… Qu’est ce que je pourrais rajouter à ça de toute façon ?

Je devrais partir – je me le répète depuis dix bonnes minutes et pourtant mon regard ne décolle pas d’elle mes pieds ne bougent pas d’un centimètre. Je suis happé par une conversation que je maitrise à peine – par mes propos que je semble subir presque aussi durement qu’elle. “Destinée. Justification du tyran pour ses crimes, excuse de l'imbécile pour ses échecs.” Mon regard se fait plus noir alors que je l’entends cité ça comme une vérité absolue. « A se demander qui a commis le crime… » Je soutiens son regard cette fois tentant de lui renvoyer ces propres erreurs à la figure pour éviter d’avoir à faire face aux miennes. C’était la simplicité la plus cruelle.

Elle allait rester…

Je digérais encore difficilement l’information – qui me faisait le même effet qu’un grand coup de poing dans le ventre. Douloureux à en couper le souffle. «  J'ai quand même passé un quart de ma vie ici, je te rappel. » C’est à mon tour de baisser les yeux – de ne pas être fier. Parce que j’ai été trop loin je le sens et elle aussi me le fait sentir comme si tous deux nous testions les limites de cette nouvelle relation. Puis relevant le regard j’avais décidé d’aller à la confrontation. Il était tant sans doute. « Que je sache ça ne t’a pas empêché de quitter la ville du jours au lendemain sans te retourner. » Si tant de chose la retenaient ici aujourd’hui alors il n’y avait pas de raison que ça n’ait pas été le cas à l’époque. Et la seule pensée positive que j’avais à ce moment là allait à mon chien – à cette relation étrange qu’il avait semblé lier avec Mathis en à peine quelques secondes. « On devrait pouvoir trouver un terrain d’entente… » Je ne sais pas ce qui m’a pris pourquoi je lui ai fait cette revendication et maintenant je me sens bête mon regard vacillant entre Tagada et Alissa… « Bien… » Non ça n’est pas bien. Pas bien du tout. « Je pourrais le prendre de temps en temps ? Juste pour… Le petit. » Parce que c’est plus simple de le justifier de cette façon plutôt que de dire la vérité une fois de plus. Je m’étais un peu radouci à nouveau comme si l’acceptation de ma revendication avait permis de calmer mon esprit coléreux.


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Message(#)'Cause, baby, now we got bad blood » james EmptySam 7 Mai 2016 - 10:43


'Cause, baby, now we got bad blood
James & Alissa
Ce qui ne me tue pas, me rend plus forte... Le fait est que je suis entrain d'y laisser des plumes. La violence n'a pas besoin d'être physique, elle peut prendre différentes formes. Des mots et des regards comme des milliers de jets de pierres. Toi, mon plus vieil ami, mon confident, mon allié, mon amant, mon amour, te voilà sous un jour dont je n'aurais soupçonné l'existence. Je ne t'en veux même pas, du moins pas autant que je le devrais tant mes oreilles rougissent d'entendre le sous-entendu de tes souffrances et ma peau ressentir l'impact des tes mots, reflets de tes maux que je t'ai laissé en seul cadeau d'adieu. « Comme tu l’as dit c’était avant… » Avant l'horreur et l'infamie, oui. James... suppliai-je, même si je savais déjà que je ne pourrais stopper l'inévitable suite logique de cette phrase. Je sais très bien avant quoi. Je ne sais que trop bien. Je nous ai tué, je l'avoue, je le sais mais je ne l'assume pas et pas un jour n'est passé, ne passe ou ne passera sans que j'en porte le lourd fardeau, marqué au fer rouge sur la pierre pourrie et cassée que j'appel mon cœur. « Quand j’avais confiance en toi… » Lorsque tu es revenu brisé de la guerre, de la perte de ton frère, tu n'étais pas capable d'y mettre tant de hargne, tu n'avais pas fais ton deuil... Alors je comprends. Je comprends alors que tu as fais le deuil de nous. Tu as fais ta vie. Je suis ton passé, je suis le fantôme que tu veux chasser. Si tu savais à quel point je suis désolée... Il est trop tard pour faire pénitence et je n'essaye même pas d'alléger ou soulager ma conscience, non, mais peut-être qu'un semblant d'excuse te donnera satisfaction. Pas dans l'immédiat, je n'ai aucune illusion. Mais un jour quand tu repenseras à cette scène, si tant est que tu te replonges dans ce bain de sang, peut-être éprouveras-tu un léger soulagement.

J'ai beau lutter, je n'en suis pas moins soulagée. Peut-être ai-je envie de te faire mal aussi, pourtant je sais que tu as déjà eu ta part, ton lot de malheur. La colère me guide par moment incontrôlable, par moment de faiblesse. « A se demander qui a commis le crime… » Mais tu renvoie la balle, tu n'esquive pas le rebond, tu la balaye d'un revers. Nous pourrions jouer longtemps mais est-ce vraiment un jeu? Si oui, donne-moi les règles... Donne-moi une astuce pour arranger les choses. Dis-moi qu'il existe un bouton stop. Un retour sur image. Qu'il est possible d'enregistrer de nouveaux passages sur la bande en effaçant les vieilles scènes. Annonce-moi que les producteurs veulent faire un reboot de notre histoire... Je plaide coupable votre Honneur. articulai-je dépitée, agonisante. Pardonne mon sarcasme mon cher, mais je ne sais plus comment me défendre face à tout le mal que je t'ai fais. « Que je sache ça ne t’a pas empêché de quitter la ville des jours au lendemain sans te retourner. » Aujourd'hui je me comprends un peu mieux. J'ai fuie ce dans quoi je me suis jetée aujourd'hui. Ta souffrance, ta tristesse et ta colère je ne voulais pas y faire face, je ne voulais pas voir ma signature sur ma création. Ton amertume garde une trace de mon parfum, ton agressivité porte mes empreintes et ta désolation se cache derrière mon prénom. C'est ce qu'il y avait de mieux à faire... me lamentai-je, la mort dans l'âme. Regarde-nous James... Trois ans ont passés et on n'arrive même pas ... On ne peut même pas ... On n’est pas capable de ... Merde, James! J'en perds mes mots, la liste est trop longue. Rester calme, parler normalement, faire la part des choses, relativiser, se conduire en personne civilisé, se tenir, se contrôler, baisser les armes, être aimable... Rien de tout ça. Sans doute ne pourrons-nous jamais dépasser tout ça. L'eau à couler sous les ponds. Le temps à panser les blessures car dire que le temps guérit serait mensonge, je porte fièrement nos cicatrices, symbole de notre passé et ne les effacerait pour rien au monde. Même si elles font mal, elles ne me font souvenir de nous et je commence à accepter que le mauvais en fait aussi parti. Je ne pourrais renoncer à l'un sans l'autre alors, c'est d'accord, je garde le tout.

Le dernier lien qui nous unit subsiste en Tagada. Quand je regarde dans les yeux de mon... De notre bouledogue, je sais que l'on trouvera la force et la volonté de se supporter une minute ou deux, le temps de l'amener à l'un, de le rapporter à l'autre. « Je pourrais le prendre de temps en temps ? Juste pour… Le petit. » Me voilà prise de hoquet. Nos échanges houleux ont au moins le mérite de me faire oublier ton adorable petit bambin, pourtant, tout nous y ramène. Comment faire abstraction de ce qui est face à soit? A quoi tu penses? Un week-end sur deux, quelques jours par semaine, une sorte de garde alternée? Comme feraient des divorcés avec un bébé? Cette fois, s'en est trop. Je craque. Mon visage cède à la pression, mes lèvres essayent de se rétracter et mes yeux tentent de se clore mais il est trop tard. Je pleure. Une longue larme à l’œil gauche: mes remords, mes regrets, ma culpabilité. Un énorme sanglot à l’œil droit: le deuil de cet enfant que nous n'aurons jamais et les funérailles de notre couple, impuissante devant la fait que nos cendres se sont décomposées. Je... Je... bredouillai-je. Je voudrais t'expliquer mais ce serais trop longue et tu ne comprendrais pas. Je voudrais te dire que je suis désolé de pleurer mais je ne peux plus articuler. Je voudrais oublier que tu as refais ta vie. Je voudrais arrêter de pleurer... Petit à petit, j'arrive plus ou moins à me calmer, retrouvant un souffle qui me permettait de reprendre mon aplomb. Je saisis la manche de mon pull pour essuyer mes larmes. Dieu que j'aimerais pouvoir effacer tout ça de la même façon. C'est au dessus de mes forces... dis-je enfin, plus pour moi que pour toi mais là encore, tu ne comprendras pas.

Emi Burton
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Message(#)'Cause, baby, now we got bad blood » james EmptyDim 8 Mai 2016 - 18:51



   
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« J
ames... » J’aurais pu m’arrêter là, ne pas continuer ne pas faire plus de mal mais c’est comme si j’étais incapable de visualiser la limite, de m’arrêter, incapable de réaliser que c’est Alissa que j’ai devant moi – cette fille que j’ai aimé si profondément, si fort que je pensais que jamais rien ne pourrait briser ça. J’avais eu tord… « Si tu savais à quel point je suis désolée... » Je sens le point dans mon cœur devenir plus fort, j’ai l’impression de mourir de l’intérieur quand elle me parle, comme si je pourrissais – que je redevenais cet homme sans sentiments parce que faire face à elle me fait tellement mal que je ne peux pas rivaliser avec ça sans prendre le risque de m’effondrer. « Comment je pourrais le savoir. » Je sens cette amertume qui teinte ma voix. Jamais Alissa ne c’est excusée, je n’ai même peu eu le droit à des explications juste à sa fuite. Peut-être que les choses auraient été différentes à l’époque, peut-être que j’aurais pu comprendre même si ce geste signifiait la fin de nous. Mais nous ne le saurons jamais parce qu’elle avait décidé de s’en aller sans jeter un regard en arrière – sans penser à ce qu’elle laissait derrière. Et comme si chaque moment de révélation devait se suivre par un de cynisme elle enchaine, son regard plus noir son ton plus froid. « Je plaide coupable votre Honneur. » J’ai l’impression qu’elle fait la maline, que ça l’amuse d’une certaine manière même si je suis sans doute loin du compte. Tout s’embrouille dans mon esprit tous ses sentiments contradictoires. « Si c’est tout ce que tu as à dire alors j’imagine qu’on a fait le tour… » De toute façon il est trop tard aujourd’hui – du moins c’est ce dont je tente de me persuader, l’eau a coulé sous les ponts – chacun de nous a refait sa vie – l’un sans l’autre, laissant derrière nous ces moments de bonheur en les rayant d’un coup de stylo… Comme si ils comptaient moins que la trahison.

« C'est ce qu'il y avait de mieux à faire... Regarde-nous James... Trois ans ont passés et on n'arrive même pas ... On ne peut même pas ... On n’est pas capable de ... Merde, James! » Je détourne le regard parce que je n’ai pas envie d’entendre ces jérémiades, je n’en ai pas besoin et elles sonnent tellement faux à mes oreilles. « On peut pas justement parce que ça fait trois ans Ali ! Qu’est ce que tu croyais ? Que tu pouvais te pointer ici comme une fleur après 3ans, après avoir fuit comme un lâche et que j’allais me poser dans un petit café et discuter de la pluie et du beau temps ! T’as fini de me briser le jour où tu t’es enfuie après m’avoir trompé ! Et je te le pardonnerais jamais ! Je me moque de tes excuses aujourd’hui c’est trop tard ! Trois ans trop tard ! » C’est faux je ne m’en moque pas, j’en ai besoin encore et encore – tant besoin de cette discussion qu’elle et moi n’avons jamais eu. Je ne vais pas prétendre que je ne sais pas – que je ne suis pour rien dans cette tromperie. Je n’étais plus rien qu’un tas de vieux démons quand elle m’a trompé mais jamais – jamais elle n’a pris la peine de me parler… De m’expliquer… De s’excuser comme si je ne méritais même pas qu’on me prenne en compte dans cette histoire. Comme si tout ce qui avait compté pour elle était de sauver sa peau… et celle de Tagada apparemment.

L’émotion me submerge totalement mais c’est comme si mon corps maitrisait la situation – je reste droit, pas une trace d’humidité dans mes yeux, pas de peau moite tout n’est qu’intérieur, un bouillonnement qui va me tuer à petit feu je le sais. Pas comme Ali, qui me montre toute cette souffrance avec son corps, ses membres qui tremblent, ses regards qu’elle jette à mon fils ses yeux qui s’embuent « A quoi tu penses? Un week-end sur deux, quelques jours par semaine, une sorte de garde alternée? » « Je... Je ne sais pas je ne pensais pas à quelque chose d’aussi strict… » En fait je ne pensais à rien quand j’ai proposé ça – c’est juste sorti comme un besoin du moment, comme la seule chose qui pouvait se frayer un chemin dans ma bouche, sur mes lèvres. Les larmes commencent à couleur sur son visage et je détourne le regard. Je ne peux pas voire ça c’est au dessus de mes forces, je ne peux pas regarder ses yeux inondés de larmes et comprendre que c’est moi qui les provoque. « Je... Je... » Je n’ose pas la regarder, détournant les yeux et posant Mathis dans sa poussette. Je fais un pas vers elle comme si mon instinct me poussait à aller la consoler, vieux réflexe du passé mais je n’en fais rien, je détourne la tête et marmonne presque plus pour moi que pour elle. « T’as pas le droit de pleurer Ali… Pas maintenant. Pas devant moi ! » Je le déteste de me faire ça parce que je suis incapable de ne rien ressentir face à sa détresse, incapable de la regarder pleurer et de ne pas vouloir arranger ses souffrances et je dois me faire violence pour garder ma ligne directive pour ne pas être faible face à sa peine. « C'est au dessus de mes forces... » Je ne sais pas exactement de quoi elle parle, de moi, de nous , de mon fils de Tagada… De tout ça peut-être. Le silence s’installe. Je la regarde sans dire un mot et il en est de même pour elle. Comme si dans le chaos de nos émotions les mots ne trouvaient plus leur place. « Je m’excuse mais… Pour votre chien ? » Je réalise à nouveau l’endroit où nous sommes, là façon dont nous sommes entrain de nous donner en spectacle. « On… Enfin Alissa va le reprendre on va y aller. » La femme lui tend la laisse du chien et nous sortons tous les deux du bâtiments dans le silence. « S’il te plait Ali… Ne me prive pas de Tagada encore… Il fait aussi parti de ma vie… » Je me rends compte que c’est dur pour elle – pour moi aussi mais si elle revient ici je ne peux pas imaginer que les choses restent comme elles sont… Je ne peux pas imaginer croiser mon chien dans la rue et devoir prétendre que je ne le connais pas. Qu’il n’est rien pour moi… Tout comme elle…

WILDBIRD
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Message(#)'Cause, baby, now we got bad blood » james EmptySam 14 Mai 2016 - 13:00


'Cause, baby, now we got bad blood
James & Alissa
Il parait que le temps apaise les blessures... Foutaise! Trois ans soit trente-six mois, ce qui fait cent-cinquante-six semaines, pas moins de mille-quatre-vingt-quinze jours et la douleur est toujours là. Vingt-six-mille-deux-cent-quatre-vingt heures à ruminer une relation sans être capable d'en faire le deuil, de tirer un trait ou bien de tourner la page. Quatre-vingt-six-mille seconde s'écoulent en une journée, je n'ose faire le calcule sur trois ans... Pourtant, je sais qu'à chacune de ces secondes passées, j'ai pensé à toi. A nous. A ce passé qu'on a partagé. A ce présent que j'ai foutue en l'air. A cet avenir qui n'existera jamais. Par ma faute. « Comment je pourrais le savoir. » A quoi sert aujourd'hui les excuses que je te devais avant mon départ, tu me le fais bien comprendre. Je ne t'en veux pas pour ça. Je ne t'en veux même plus de m'avoir délaisser à l'époque, ça ne méritait pas le poids de ma trahison. Tu m'avais peut-être blessée James, mais peut-être ai-je continué de t'achever? Je me souviens avoir commencé à t'en vouloir de me laisser de côté, de m'être sentie impuissante face à la ténacité dont tu faisais preuve pour ne plus me laisser rentrer dans ta tête, dans ton monde mais tout c'est effacé quand je t'ai vu rentrer à l'improviste pour me surprendre dans les bras d'un autre. Je n'ai réalisé que trop tard que je n'étais pas prête à te perdre, que je ne voulais pas te perdre. J'ai baissé les bras à l'époque, je m'en veux chaque jour. Aujourd'hui pourtant, ma défense n'est toujours pas prête. Je voudrais te dire tant de chose que je ne sais pas dans quel ordre, que je ne sais pas si tu veux les entendre, je ne sais même pas si j'aurais le courage de les dire... Je suis un poisson hors de l'eau. Je perd le fils de notre discutions un peu plus à chaque instant, submergée par l'émotion, pliée sous la culpabilité. « Si c’est tout ce que tu as à dire alors j’imagine qu’on a fait le tour… » Je serre les dents, je fuis ton regard pour aussitôt y revenir, utilisant les dernières forces qu'il me reste. A t-on vraiment fait le tour? La tension est palpable, presque réel physiquement. Je vois bien qu'il ne t'en faudrait pas beaucoup plus pour déverser les non-dits qui te rongent, qui te hantent peut-être? Tu m'en voudras davantage certes, mais il fallait bien que je te pousse un peu à bout pour que tu vomisses ce mal que je t'ai fais. « On peut pas justement parce que ça fait trois ans Ali ! Qu’est ce que tu croyais ? Que tu pouvais te pointer ici comme une fleur après 3ans, après avoir fuit comme un lâche et que j’allais me poser dans un petit café et discuter de la pluie et du beau temps ! » Mon souffle se coupe, mon cœur se brise devant toi. Je te connaissais si bien pourtant cette part d'ombre en tant je ne la rencontre qu'aujourd'hui. Je l'impression de faire face à ma création, à mon oeuvre. Quand je suis partie, j'ai tout pris avec moi, ne laissant aucune trace de ma présence, apparemment, je t'ai laissé un souvenir impérissable, tapis au fin fond de ton cœur, tâche noir douloureuse portant mon prénom. « T’as fini de me briser le jour où tu t’es enfuie après m’avoir trompé ! » Les yeux embuées, je me dois de me contenir pendant que tu me met face à la plus terrible de mes erreurs. « Et je te le pardonnerais jamais ! » Je déglutis sur ton dernier mot. Jamais. Si ferme, si froid, ce terme si définitif qui me broie le cœur.  « Je me moque de tes excuses aujourd’hui c’est trop tard ! Trois ans trop tard ! » Le temps n'a rien arrangé, il n'a fait que continuer de pourrir ce qu'il restait de nous. C'est pas ce que je voulais... Réponse dérisoire, dans un soupire teinté de remord et d'infamie qui malheureusement n'apaiseras pas ta haine ni tes peines. Il y a longtemps que je ne sais plus quoi répondre pour ça.

Mais nous tâcherons de faire bonne figure de temps à autres pendant quelques minutes pour Tagada. Je sais qu'il adorerait passer du temps avec toi, tout comme toi avec lui. Je sais que par adéquation, Tagada passera du temps avec Mathis et ça, ça m'est insupportable. Je ne sais pas pourquoi, ni comment l'expliquer d'ailleurs. J'ai aussi peur de me retrouver seule, moi qui n'ai plus que Tagada mais je ne peux me cacher derrière cette raison, alors je concède une garde alternée. « Je... Je ne sais pas je ne pensais pas à quelque chose d’aussi strict… » Je le sais bien mais je lâche prise, je perd les pédales, je craque, je n'en peux plus. Peut-être que si nous avions commencé par ce sujet nous aurions trouvé des solutions simples et précises mais la discutions houleuse qui a précédé m'a ôté mes esprits et mon self-contrôle. « T’as pas le droit de pleurer Ali… Pas maintenant. Pas devant moi ! » Instinctivement, je m'essuie les yeux et tente de maîtriser ma respiration pour calmer mes larmes. C'est fou, malgré tout, tes désirs restent des ordres et je me dépêche de t'écouter. J'ai toujours en moi cette envie de te faire ce qui te ferais plaisir... Même si dans ce cas là, c'est assez bizarre que mon cerveau agisse comme si nous étions encore un couple, cherchant à te plaire alors que je suis ridicule. Un coup gênée, un coup cinglante, un coup pleurante, je n'ai été qu'un exemple d'ascenseur émotionnel et d'instabilité d'humeur. « Je m’excuse mais… Pour votre chien ? » Encore une fois, l'employée stop un moment déplaisant.« On… Enfin Alissa va le reprendre on va y aller. » Et à James de clore le sujet, en essayant à nouveau de partir de là. Comme je te comprend. On me colle la laisse de Tagada en main et me fais entraîner dehors par la détermination de l'animal à suivre son maître. Ce chien a le courage que je n'ai pas.  « S’il te plait Ali… Ne me prive pas de Tagada encore… Il fait aussi parti de ma vie… » Un dernier regard à James qui brise ce terrible silence qui pèse entre nous. Tu peux passer le prendre quand tu veux. tachai-je de répondre sans être coupée par un sanglot, Je l'emmène constamment avec moi au travail, tu sais où le trouver. Il y a tant de chose que j'aimerais encore te dire mais je ne trouve plus les mots, n'arrive plus à garder mes pensées claires, alors je ne vois plus qu'une chose à rajouter. Au revoir... Avant de finalement rejoindre ma voiture d'un pas pressé et démarrer sans me retourner pour finalement me garer une rue plus loin et fondre à nouveau en sanglots, appuyée sur le volant pendant que Tagada pose sa tête sur ma cuisse. Je suis partagée entre l'excitation de te revoir mon cher James et désespérée à l'idée que tu t'en retourne chez toi avec Mathis, retrouver ta femme...

To be Continued...
Emi Burton




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