Quand Antoine me dit que je dois être une experte en sentiment amoureux mon visage se ferme un peu. Si je regarde bien ma vie sentimentale elle fut simple et est devenue bien chaotique après la mort de Matt et encore plus depuis sa résurrection. “Non je ne suis pas une experte, loin de la. Si c’était le cas je le saurai.” Aimer une personne c’est parfois compliqué à gérer, en aimer deux ca l’est nettement plus surtout quand ce sont des amis. Je n’ai pas envie de pourrir notre après midi par mes états d’âme et je préfère laisser la cette conversation. “Merci pour mon prénom quoique c’est plutôt mes parents qu’il faudrait remercier.” Je lui souris. De toute façon j’aime aussi mon prénom et je trouve qu’il me va bien. “Je comprends quand on est seul on apprend à se débrouiller. Moi même j’ai commencé quand j’avais mon appart avant que Mattéo me rejoigne en colocation.” Oui j’avais développé mes connaissances culinaires à cette époque quand j’étais stagiaire dans un journal local. Ca tombait bien vu que l’on m’avait mis dans la rubrique un jour une recette. Puis après avec la naissance de Cami je m’étais mise à la cuisine pour enfant. Les compotes, les purées, les soupes. J’essayais de tester de nouvelles saveurs pour permettre à ma fille d’apprendre à aimer tout, bon avant je gouter moi même et parfois à Soren aussi. J’eu le souvenir d’une purée je ne sais plus à base de quoi qui était franchement dégoutante et que Soren par gentillesse envers moi avant gouté sans recracher. A sa tête j’avais compris et quand j’avais moi même testé, j’avais recraché dans l’évier. A cet essai culinaire une belle crise de fou rire nous avait pris. “Avec plaisir que nous testerons ca, Soren est un bon vivant et en plus si tu cuisines bien ca ne sera que positif." Je redeviens plus sérieuse quand je lui demande s’il serait d’accord pour un service bien avant que je le lui dise de quoi il retourne. Quand il accepte sans sourciller je me lance. Rien de grave pour lui juste du temps à m’accorder. “Depuis la mort de Matt, ma grossesse et mon accouchement, j’ai du mal à me reprendre en main. J’ai encore quelques kilos en trop.” Quand je vois qu’il va répliquer que non je préfère lever la main pour le stopper net.” Je le sais et j’en suis sure mes vieux pantalons ne se ferment plus. J’aimerai pouvoir me remettre en forme, j’ai pas ce besoin viscérale de perdre deux tailles, non je veux juste retrouver ma ligne d’antan et en plus si par la suite je veux suivre ma fille il faut que je sois en forme.” J’en avais parlé à Soren et il m’avait pris dans ses bras en me disant qu’il n’y avait rien à enlever, puis il m’avait embrassée pour me faire comprendre que pour lui j’étais magnifique. "Antoine veux tu bien être mon coach ?"
Cleo n’avait pas compris ce que je voulais dire en parlant de son expertise au niveau des relations. Je ne dis pas qu’elle est professionnelle en ce domaine, mais simplement qu’elle s’y connait beaucoup plus que moi pour avoir aimé deux hommes. Je ne connais pas la manière dont elle aime l’un et l’autre, ça ne me regarde pas et je ne veux pas savoir, mais elle connait se ressenti que l’on a, alors que moi non donc voilà. Enfin, je ne veux pas m’éterniser sur ce sujet et la mettre mal à l’aise encore plus à propos de cela et très rapidement cela dévies sur le prénom de Cassandra puis sur le sien. Elle me remercie, mais je ne lui réponds pas, ne sachant pas quoi répondre à ça. Enfin nous passons à la nourriture qui surement ne sera pas un sujet tabou pour l’un d’entre nous. Elle m’avoue comprendre le fait que je cuisine puisque c’est plus simple quand on est seul de savoir faire quelque chose
-Bah ouais c’est mieux de savoir se débrouiller tout seul et puis ça aide par la suite lorsqu’on invite quelqu’un à manger, ou que l’on veut impressionner sa petite copine et ses amies
Je lui souris doucement tout en lui faisant un clin d’œil et en rigolant un peu pour bien lui faire comprendre que je parlais de Soren et elle et du prochain repas que l’on ferait tous les quatre ensemble, et ensuite alors que je lui explique bien aimer cuisiner faire de la cuisine de terroir et que je compte les inviter un tas de fois pour tout leur faire gouter, celle-ci m’affirme qu’il n’y a aucun problème à ça et que Soren est quelqu’un de bon vivant qui aime manger aussi alors tout roule.
-Eh bien vous serez les juges et vous me donnerez votre avis sur la qualité de ma cuisine. J’ai la pression là ça y est
Enfin pour finir elle me demande si elle peut compter sur moi pour quelque chose. Sans hésiter, j’accepte bien que je ne sache pas de quoi il en ressort et elle me sort un truc typique de femme, comme quoi elle a trop de kilos et qu’elle aimerait bien maigrir. J’approche ma tête pour parler étant révolté au fond de moi par son commentaire mais elle se lève et me met le doigt devant la bouche en m’empêchant de parler avant de continuer et me dire qu’elle ne rentre plus dans ses pantalons et que lorsque c’est le cas elle referme pas le bouton. Elle me rassure en me disant qu’elle ne veut pas perdre 20 kilos, mais simplement se remettre en forme. Je lève les yeux au ciel en soupirant quand elle me demande d’être son coach sportif
-Oui ça me pose aucun souci mais je ne te comprends pas malgré tout. Si c’est ce que tu veux, qu’il en soit ainsi, mais c’est moi qui décide quand on arrête de travailler ensemble. Je ne veux pas que tu sois méconnaissable, et que tu deviennes aussi musclé que Schwarzy
Je lui fais un clin d’œil de nouveau et je me lève pour l’embrasser sur la joue -C’est le deal
Je ne pouvais qu’être d’accord avec Antoine sur le fait d’être autonome quand on vivait seul, ce qui m’était arrivée quand j’étais une adulescente, mais ce qui avait vraiment failli m’arriver quand Mattéo avait été déclaré mort. Si Soren n’avait pas été près de moi. Pourtant en cuisine il était lamentable. Un sourire se dessina sur mon visage rien qu’à repenser aux pâtes trop cuites, au rôti oublié dans le four. Ces erreurs culinaires avaient réussi souvent à me voler un sourire aussi fugace était il. “Nous pourrons noter ta cuisine, ton accueil et le service ?” Je me mis à rire rien que d’y penser. A la proposition de devenir mon coach sportif si ce n’était pour devenir une grande sportive au moins pour rafermir mes chairs et de donner un peu d’endurance, il fut au début dubitatif avant d’accepter. “Vous ne voyez jamais pourquoi, mais nous on le sent et si ca nous permet en étant bien dans notre corps d’être bien dans notre tête c’est peut être le plus important.” Je lui fis un clin d’oeil avant de me lever pour quitter le café. Je ne devais pas trop tarder je devais donner le bain de la petite, la faire diner et la coucher. “Tu m’envoies un message pour me dire quand on se retrouve ?” Il acquieca et il m’accompagna jusqu’au parking afin de s’assurer que je rentrais sans encombre jusque chez moi. “Merci encore pour ce moment Antoine.” Je lui fis un dernier sourire avant de démarrer et de repartir vers mon appartement. Cela faisait du bien de pouvoir ainsi s’évader avec quelqu’un qui ne portait pas de jugement, de la même manière que j’étais bien en la présence de Célia. Sur le trajet je me m’y à penser à Mattéo et Soren j’étais déchirer entre deux hommes qui pourtant voulait la même chose être heureux et me rendre heureuse. Sauf que techniquement je ne pourrais en rendre qu’un seul heureux. Il fallait que j’arrête d’y penser, que le choix se ferait naturellement. Je m’y la radio en route et me m’y à fredonner une chanson qui passait sur la bande son tout en gardant un oeil à l’arrière sur ma fille. La prochaine fois que je verrai Antoine ca ne serait pas la même chose, plutôt qu’un bon moment je risquais furieusement de souffrir. Cette pensée me fit sourire.