Je m’en voulais un peu ces derniers temps. Depuis le retour de Matt je n’avais pas passé beaucoup de temps chez moi et même si j’essayais de faire toutes mes activités avec Cami ce n’était pas toujours simples. Je me rendais compte que les derniers temps je laissais à ma fille à mes parents ou à Soren et j’avais la sensation de la délaisser alors qu’en dehors du vendredi à la plage elle ne s’était jamais retrouvée seule plus de quelques heures loin de moi. Donc comme pour me rattraper, j’ai décidé de passer du temps avec elle, aujourd’hui pas de restaurant, pas de brasserie, pas de pub ni même de salon de thé. Juste une journée entre la mère et la fille. Ce matin le bain de la petite, puis une promenade avant de prendre le déjeuner. Cet après midi une sieste autant pour elle que pour moi, c’est le moment ou j’en profite en général pour récupérer même si ce n’est qu’une petite heure. Au réveil de Cami je la prends, m’installe sur mon rocking chair et lui donne son biberon. J’aime ces moments la que l’on partage, elle ne s’en rend pas compte mais quand elle boit, en me regardant avec ses grands yeux, je suis sous le charme, autant que je l’étais de son père et dont je le suis peut être encore. Le biberon fini et le rot fait je l’installe sur son tapis dans son parc d’éveil, c’est assez basique mais elle a toujours l’air de s’amuser avec et ses rires me réchauffent le coeur en me prouvant que je ne suis pas une mauvaise mère, que je suis bien la pour elle. Le téléphone sonne et je quitte des yeux ma fille quelques secondes pour décrocher. Quelques malheureuses secondes, tellement de choses peuvent se jouer en quelques secondes. Cami s’est retournée sur le ventre et à fait tomber le mobile sur elle. Quand je vois cela, je laisse tomber le téléphone par terre pour récupérer ma fille. Elle pleure, si elle pleure c’est qu’elle est vivante, mais est ce qu’elle va bien ? Je ne suis pas médecin et comme j’ai une tendance à la surprotéger j’ai besoin de m’assurer qu’elle n’a rien de grave. Je prends donc ma fille, je lui mets son manteau, je prends son sac et mon sac à main avant de me diriger vers la voiture ou je l’installe en veillant qu’elle soit bien attachée. Voulant a tout prix qu’elle soit vu au plus vite et plutôt que d’aller voir son pédiatre je vais directement à l’hôpital. Ils ont un bon service pédiatrique et je ne doute pas de la compétence des médecins en place.
Tout le long du trajet je ne cesse de regarder dans le rétroviseur pour m’assurer que ma fille va bien et ca doit être le cas, elle ne pleure plus, elle a l’air bien éveillé et elle regarde dehors. Cependant je veux que l’on rassure la maman que je suis. Je me gare sur le parking, prends ma fille dans mes bras ainsi que mon packetage pour toutes les fois ou je sors avec elle et je rentre dans l’hopital. J’indique à la personne à l’accueil ce qu’il s’est passé et elle m’envoie vers les urgences, la bas je réitère mes propos. Il n’y a pas grand monde et le dispatcheur m’indique de suivre l’infirmière jusqu’en salle d’examen deux et qu’un médecin va venir.
Je prends place, remercie l’infirmière qui a enregistré mon nom celui de ma fille, mes coordonnées, mon assurance santé ainsi que les antécédents de ma fille et ceux de ma famille. Elle finit par s’en aller et quand la porte s’ouvre à nouveau sur le médecin je suis surprise. La personne que j’avais en face de moi était présente lors de notre journée nettoyage de plage. Je savais qu’elle bossait ici mais je ne pensais pas tomber sur elle.
“Bonjour Iris” n’étant pas sure qu’elle se souvienne de moi je préfère ajouter “On s’est rencontrées lors de la journée Sea Shepperd pour le nettoyage de la plage”.
moi, j’ai envie de croire aux contes de fées. au moins, tout finit bien dans ces histoires là. ✻✻✻ Il semblerait que la journée qui m'attend soit calme. Suite à ma tentative de suicide, mon planning a été allégée et j'ai été forcée de me mettre à mi-temps, mais petit à petit, je retrouve mon rythme. Aujourd'hui, aucune chirurgie prévue, simplement de simples consultations aux patients hospitalisés, ainsi qu'une permanence aux urgences. C'est d'ailleurs dans cette partie de l'hôpital que je me rends. Je n'y vais pas pour voir si tout se passe comme il faut, mais bel-et-bien parce que j'ai été bipée. « Docteur Rosenbach, une patiente pour vous en salle deux. » Je tends la tablette qu'elle me tend et où elle a déjà rentré tout ce qui était nécessaire. Il s'agit d'une petite fille de six mois, accompagné de sa maman et qui semble avoir été victime d'un choc. « Je m'en occupe. » Je prends la direction de la salle indiquée et tapote légèrement sur l'écran de l'objet que je tiens entre mes mains, histoire d'arriver face à ma patiente dans les meilleures conditions. Je pousse la porte et sans poser le regard sur les personnes déjà présentes dans la pièce, je me présente. « Bonjour, je suis le docteur Rosenbach et je vais m'occuper de votre fille. » « Bonjour Iris. » Je relève la tête des informations que m'a donné l'infirmière et je pose le regard sur la jeune femme qui semble me connaître. « On s'est rencontrées lors de la journée Sea Shepperd pour le nettoyage de la plage. » Je n'étais pas très en forme lors de cette journée, alors j'avoue que j'ai un peu oublié le visage des gens qui eux aussi nettoyaient la plage. Mais maintenant qu'elle le dit, son visage me revient en tête. « Cleo, c'est ça ? » Elle me confirme mes propos et je suis heureuse de voir que j'ai toujours un peu de mémoire. Mon regard se pose désormais sur la petite fille que la jeune femme tient dans ses bras. Elle est vraiment adorable, encore plus lorsqu'un sourire se dessine sur son petit visage d'enfant. C'est ça que j'aime dans mon métier, c'est de voir que dans n'importe quelle condition , un enfant trouve toujours la force de sourire. « C'est quoi ton prénom à toi ? » Je pose ma tablette sur un support et me rapproche d'elles. Je m'accroupis face au siège où est assise Cleo et je viens caresser la main de sa fille avec mes doigts. « Qu'est-ce qui s'est passé pour que vous veniez ici ? » Je me redresse et passe derrière la table d'examen. Je fais alors signe à la jeune femme de venir déposer la petite fille ici. Une fois fait, je retire le stéthoscope de la poche de ma blouse et place les deux branches métalliques autour de mon cou, le temps que l'enfant soit prêt. « Tu sembles aller très bien ma puce. C'est maman qui panique ? » J'arque un sourcil et vient regarder Cleo. « Nous allons quand même regarder tout ça, pour qu'elle soit rassurée. »
D’habitude j’aurai été voir mon pédiatre surtout qu’au plus profond de moi je me doute qu’il n’y a rien de grave, mais mon pédiatre n’aurait pas pu me prendre en urgence et j’avais en fait surtout besoin d’être rassurée par quelqu’un de compétent. Si j’en avais parlé à ma mère elle m’aurait sortit une phrase du genre”Avec ta soeur vous etiez plus casse-cou”. Peut être mais Cami c’est ma fille, c’est le lien que j’ai eu pendant neuf moi avec l’homme qui m’avait été arrachée et maintenant je devais veiller sur elle pour qu’elle puisse vivre au mieux. Bon d’accord on pouvait largement dire que je devais psychoter pour rien. Qu’elle n’est pas ma surprise et mon soulagement de voir que le pédiatre de garde aux urgences est quelqu’un que je connais. Que je connais est un grand mot, disons plutôt que je cotoie. Quand elle entre, que je la salue et que je lui dis que l’on s’est déjà croisée j’ai l’impression une seconde qu’elle cherche jusqu’à la phrase qui me prouve qu’elle m’a ressitué.« Cleo, c'est ça ? » Je lui souris. “Tout à fait.” Elle s’approche de sa fille et elle prend autant de précaution avec elle que lors de la soirée avec ma cheville, cheville pour laquelle j’ai d’ailleurs bientôt rendez vous avec Martin.« C'est quoi ton prénom à toi ? » ”Elle se prénomme Cami” La pédiatre s’approche de nous et s’installe avant de prendre la main de ma fille surement pour établir un contat. Avec Cami ce n’est pas compliquée c’est une enfant facile et souriante et jusqu’à maintenant elle n’a jamais crié en présence d’un ou d’une inconnue.« Qu'est-ce qui s'est passé pour que vous veniez ici ? » Je vais pour lui répondre mais Iris me fait signe de prendre ma fille et de venir l’installer sur la table d’auscultation. Je m’éxécute et en même temps décide de lui répondre.”J’ai eu quelques secondes d’inattention pendant qu’elle était sur son tapis d’éveil, elle a bougé et le mobile lui est tombé dessus.” Je me doute qu’elle a du entendre d’autres parents inquiets pour peu, mais c’est mon premier et je me dis que je fais mes armes avec ma fille, si je viens à avoir un second enfant peut être que je serai moins flippée à la moindre occasion.« Tu sembles aller très bien ma puce. C'est maman qui panique ? »« Nous allons quand même regarder tout ça, pour qu'elle soit rassurée. » Au regard qu’elle me lance, je me sens pris en faute et pince les lèvres avant d’avoir un petit rire contrit.”D’accord j’avoue que je me suis peut être un peu emportée, mais j’ai une tendance à trop protéger ma fille et j’ai toujours peur qu’il lui arrive quelque chose.” En fait je pourrai traduire cela par je suis une mère qui prend son rôle à coeur. “Je pense qu’elle va avoir une bosse d’ailleur c’est un peu rouge sur la tête, mais comme justement ca à touché la tête et que je sais que pour un bébé au niveau du crâne tout n’est pas forcément totalement solide…” J’essaie de me trouver des excuses mais je ne comprenais pas pourquoi, j’étais en droit d’avoir peur. “Voila pourquoi je suis ici.”
moi, j’ai envie de croire aux contes de fées. au moins, tout finit bien dans ces histoires là. ✻✻✻ « Tout à fait. » Je suis rassurée, ma mémoire est toujours bonne. Le fait qu'elle me rappelle d'où on se connaît me remet également en tête le fait qu'elle se soit fait mal à la cheville lors du nettoyage de la plage. Je lui demanderais comment elle va plus tard, pour le moment, je dois m'occuper de sa fille. Pour établir un premier contact, je me rapproche d'elles, demande le prénom de l'enfant et viens tendrement caresser sa main. « Elle se prénomme Cami. » « C'est très joli ça. » Dis-je en souriant à la petite fille, comme si c'est à elle que je parle, alors que je m'adresse à sa mère. Mais son prénom n'est pas ce qui m'intéresse le plus, j'ai besoin de savoir pourquoi elles sont ici. « J'ai eu quelques secondes d'inattention pendant qu'elle était sur son tapis d'éveil, elle a bougé et le mobile lui est tombé dessus. » Sa réponse confirme mes propos concernant le fait qu'elle est plus inquiète qu'il ne le faudrait. « D'accord j'avoue que je me suis peut-être un peu emportée, mais j'ai une tendance à trop protéger ma fille et j'ai toujours peur qu'il lui arrive quelque chose. » Un large sourire s'installe sur mon visage. Il n'est pas moqueur, loin de là. Je trouve juste cela adorable et puis, voir que Cleo s'inquiète autant pour sa petite fille, ça veut dire qu'elle s'en occupe bien. « Je pense qu'elle va avoir une bosse d'ailleurs c'est un peu rouge sur la tête, mais comme justement ça a touché la tête et que je sais que pour un bébé au niveau du crâne tout n'est pas forcément totalement solide… » Internet et les livres de maternité n'aident en rien mon métier de chirurgienne pédiatrique et de consultante aux urgences. En effet, les parents se déplacent souvent pour pas grand-chose et quand on leur demande pourquoi, leurs réponses commencent généralement par ''j'ai lu que''. « Ne vous en faites pas, tous les parents sont comme ça, ou presque. » Moi-même, si j'étais mère, je pense que j'agirais comme elle. Les enfants, c'est toute notre vie et je n'arrive pas à comprendre ceux qui n'en prennent pas soin. « Voilà pourquoi je suis ici. » Je prends un objet dans la poche de ma blouse, un petit objet que les enfants adorent utiliser comme jouet. Bien sûr, en tant que professionnel de la santé, je le désinfecte entre chaque consultation pour éviter de transmettre de possibles infections. Je le tends à la petite Cami et elle semble ravie d'avoir quelque chose pour l'occuper. Je mets ensuite les branches de mon stéthoscope dans mes oreilles et viens placer l'autre bout entre son T-Shirt et son body. Je reste comme ça durant plusieurs secondes, puis je me retire et viens ranger mon outil. « Là, je ne vois aucun soucis. » Délicatement, je viens ensuite regarder sa tête. « Il est imposant le mobile ? » Autant engager un peu la conversation. Tout le monde sait qu'une visite animée est toujours plus marrante qu'une visite silencieuse. Avec mes doigts, je viens tâter le crâne de la petite fille. Cette dernière ne bronche pas et j'en déduis qu'il n'y a pas de fracture, c'est déjà ça. « En effet, je pense qu'elle aura une bosse. » Mais à cet âge, une bosse, ce n'est rien. Je finis par relever la tête vers Cleo. « Et toi ? Ta cheville, comment va-t-elle ? »
Les hopitaux n’ont jamais été ma tasse de thé, pourquoi à vrai dire je ne sais, je n’en ai pourtant pas fréquenté plus que cela, en dehors de la fois pour ma soeur. A cette pensée mon coeur se serre. C’est comme si la moindre blessure que pouvait avoir ma soeur était une blessure que l’on m’infligé aussi et je suis sure que pour ma fille il en sera de même. Je ne me vois pas parler de connexion car se serait penser à quelque chose de surnaturel mais pour autant un lien fort m’uni à ma soeur même si ces derniers temps nous sommes un peu en froid et j’espère qu’un lien tout aussi fort voir plus fort m’unira à ma fille. En parlant d’ailleurs de ma fille, Iris examine Cami et me rassure en me faisant savoir que je ne suis pas l’exception qui confirme la régle et qu’en effet les parents ont une tendance à vouloir protéger voir sur protéger leur progéniture. Elle donne un objet à ma fille qui au vu de son regard fasciné par le dit objet et le sourire qu’elle fait la distrait totalement tandis que le médecin écoute les battements du petit coeur de Cami. “Non pas si imposant que cela, elle n’a pour le moment que six mois. Mais bon le plastique même si c’est des mobiles qui sont conçus pour éviter de blesser les enfants, est toujours légèrement solide.” Je regarde ma fille tout en la maintenant avant d’ajouter.”Ne dit on pas mieux vaut prévenir que guérir ?” Cami se met à chantonner, tout en jouant et en bougeant la tête. C’est un vrai non rectification c’est mon vrai rayon de soleil. Quand je la vois à mon réveil me faisant des sourires, je la prends contre moi et ne peux m’empêcher de lui faire un câlin. J’espère qu’en grandissant elle acceptera toujours que je lui en fasse même si je ne doute pas qu’à un moment elle n’en voudra plus. Alors j’en profite tant qu’elle est trop petite pour me dire non. “Une bosse ? Sa première blessure d’apprentissage de la vie!” Il valait mieux que je le prenne ainsi c’était mieux pour ma fille et pour moi, les enfants le ressentent si quelque chose ne va pas et je voulais à tout prix préserver ma fille même si en ce moment… Iris me demande alors des nouvelles de ma chevilles et je me rends compte que l’on se vouvoie alors qu’à la soirée on se tutoyait. Peut être est ce du au fait que nous sommes sur son lieu de travail. Mais si on parle de moi, nous sommes en dehors de son cadre de travail ? “Iris ca fait bizarre de se vouvoyer alors qu’on se tutoyait sur la plage non ?” Je la laisse décider ne voulant pas me paraitre trop familière. “Pour ma cheville j’ai vu Martin, apparemment pas grand chose juste du renforcement à faire, et puis justement j’ai repris le sport avec Antoine. Ca va me faire le plus grand bien et cela m’évitera peut être par la suite de me rétamer dans le sable quand je cherche à esquiver un homme.” Tout en jouant avec ma fille je me mis à rire.
moi, j’ai envie de croire aux contes de fées. au moins, tout finit bien dans ces histoires là. ✻✻✻ Je commence ma consultation avec une Cami très gentille, très sociale et qui trouve cette situation totalement normale. Les battements de son coeur battent à une vitesse saine, sa respiration également et pour finir, le choc ne semble pas avoir fait de gros dégâts. « Non pas si imposant que cela, elle n’a pour le moment que six mois. Mais bon le plastique même si c’est des mobiles qui sont conçus pour éviter de blesser les enfants, est toujours légèrement solide. » Utilisés normalement, les jouets pour enfants ne sont pas fait pour être dangereux. Son explication concernant le mobile m'affirme le fait qu'elle s'est inquiétée pour quelque chose qui n'est finalement pas grave. « Ne dit on pas mieux vaut prévenir que guérir ? » Pour une maman, cette phrase est naturelle, pour moi, en tant que médecin, beaucoup moins. Quand les personnes viennent pour pas grand-chose, cela a tendance à nous énerver. Heureusement pour Cleo, aucun patient ne m'a mit sur les nerfs et les urgences ne sont pas remplies. Mon verdict tombe et hormis une petite bosse, Cami n'aura rien. Ce n'est pas grand-chose, mais pour une maman d'un enfant aussi petit que celle qui se trouve entre mes mains, c'est comme si je venais de lui annoncer l'amputation. « Une bosse ? Sa première blessure d’apprentissage de la vie! » Heureusement pour moi, la jeune femme relativise et sa phrase me fait rire. « La première d'une longue série ! » Oui, il faut être honnête, Cami va encore se blesser, c'est une enfant, c'est normal. Maintenant que je me suis occupée de sa fille, je m'adresse à Cleo. Durant le nettoyage de la plage, elle s'est blessée à la cheville et c'est naturellement que je lui demande des nouvelles. « Iris ca fait bizarre de se vouvoyer alors qu’on se tutoyait sur la plage non ? » Cette remarque fait site aux différents pronoms que j'ai tuilisé pour m'adresser à elle. « Je suis désolée, je n'ai jamais l'habitude de m'occuper de personnes que je connais, alors je suis un peu perdue. » J'ai beau avoir presque trente ans, les personnes que je cotoie habituellement n'ont pas d'enfants. « Pour ma cheville j’ai vu Martin, apparemment pas grand chose juste du renforcement à faire, et puis justement j’ai repris le sport avec Antoine. Ca va me faire le plus grand bien et cela m’évitera peut être par la suite de me rétamer dans le sable quand je cherche à esquiver un homme. » La jeune femme rigole et mon rire vient se mêler au sien. « C'est fou quand même ! Je ne pensais pas qu'en venant nettoyer une plage, on pourrait rencontrer un kiné et un sportif. » Pour Cleo, ces rencontres sont utiles au vu de sa blessure. Je viens regarder les yeux de Cami et la réaction de ces derniers. « Tout semble okay. » Je retire mes mains de la petite fille, la laissant ainsi tranquille. « Je vais lui prescrire une pommade qu'il faudra lui appliquer trois fois par jour pendant cinq jours, ça devrait faire disparaître sa bosse. » Je m'assure que Cleo surveille bien la petite et je m'éloigne pour une ordonnance.
Ce qui me rassure encore plus c’est qu’Iris à l’air de savoir parfaitement ce qu’elle fait, d’accord elle est pédiatre et alors avec elle et la manière dont elle agit je me sens pleinement en confiance et donc j’ai confiance dans ce qu’elle me dit pour ma fille. Ma fille aura une bosse ce n’est pas pour autant que je suis une mauvaise mère peut être trop mère poule, mais c’est ainsi. Si un jour j’en ai un second je serai peut être moins inquiète pour si peu. Quand je lui demande de me tutoyer, je comprends son hésitation, on ne s’est vu qu’une fois et la seconde à l’hôpital sur son lieu de travail, le vouvoiement est un moyen surement de garder une distance avec ces patients, ma fille l’est pas moi. "Je comprends pas de souci.” Sa remarque sur les différentes personnes présentes sur la plage fait écho avec ce que j’avais pensé. Le mélange des genres avait été quelque chose d’impressionnant et le plus incroyable c’est que l’on s’était tous très bien entendu, comme si nous n’étions qu’une équipe soudée ce connaissant depuis longtemps. “Et moi donc." On venait tous de milieu professionnel différent, comme quoi on pouvait avoir des intérêts ou des motivations communes. Quand iris lache ma fille, je lui remets son gilet et sa veste avant de la prendre dans mes bras, suivant la pédiatre qui allait me rédiger une ordonnance pour une pommade. Quand Iris me tend la feuille, je la prends et la glisse dans mon sac avant de lui serrer la main. “Merci pour ta gentillesse.” Elle m’ouvre la porte et avant de partir je lui lance une dernière phrase. “Si un jour tu veux te changer les idées aller boire un verre, manger un plat vegan sur la plage, mon numéro est dans le dossier de ma fille.” Je lui souris avant de faire un geste de la main et de m’éloigner dans les couloirs de l’hôpital. Il y avait eu plus de peur que de mal et j’avais hâte de rentrer pour ne plus penser à la frayeur que j’avais eu.
moi, j’ai envie de croire aux contes de fées. au moins, tout finit bien dans ces histoires là. ✻✻✻ J'ai toujours su que je voulais travailler avec les enfants. Quand j'étais plus petite, je n'étais pas réellement fixée sur le métier, mais il serait avec les enfants. Ce n'est qu'au lycée que j'ai pris la décision de me lancer dans des études de médecines. Je savais que ça serait dur et que je ne serais pas la seule à vouloir ça, mais je n'ai pas baissé les bras et j'ai donné tout ce que j'avais. Me voilà maintenant, onze ans plus tard, sur le point de terminer ma spécialisation et de devenir une titulaire affirmée en pédiatrie. « Je comprends, pas de soucis. » Je venais de lui avouer que croiser des personnes que je connaissais ici n'était pas dans mes habitudes et je ne mentais pas, loin de là. Aucune de mes sœurs n'a d'enfant et mes amis proches non plus. Il faut croire que je suis une poisse pour fécondité, je me porte même la poisse à moi-même. J'aimerais beaucoup devenir mère, mais malheureusement pour moi, les épisodes récents de ma vie ne me le permettent pas et je n'ai personne avec moi pour m'accompagner. Nous parlons ensuite du rassemblement sur la place, de notre raconte et je lui dis que les rencontres que j'ai faites sur la plage m'ont surprise. « Et moi donc. » Je finis de m'occuper de la petite fille, de lui faire passer les examens nécessaires et je m'éloigne d'elle pour lui prescrire le traitement nécessaire. Face à ce qui vient de lui arriver, seule une pommade pourra arranger les choses. Cleo rhabille sa petite fille et vient ensuite me rejoindre. Je lui tends l'ordonnance et elle vient la glisser dans son sac. « Merci pour ta gentillesse. » « De rien, c'est normal. » Un large sourire accompagne mes paroles. « Si un jour tu veux te changer les idées aller boire un verre, manger un plat vegan sur la plage, mon numéro est dans le dossier de ma fille. » Pour un repas vegan, je passerais mon tour, mais sa proposition est adorable et je sais qu'elle fait référence au nettoyage de la plage. « Avec grand plaisir ! » Pour ses autres choix, je ne dirais pas non, ça ne fait jamais de mal de s'aérer un peu la tête avec des personnes que l'on connaît moins. « À bientôt petite puce. Enfin non, ou du moins pas ici. » Les visites aux urgences ou à l'hôpital sont peut-être mon gagne pain, mais ce n'est pas pour cette raison que je souhaite que les enfants reviennent me voir, ou alors simplement pour me dire qu'ils vont bien. Je caresse tendrement la joue de la petite fille que je viens d’ausculter, puis elle s'éloigne avec sa maman et je leur fais un signe de la main avant qu'elles ne quittent définitivement mon champ de vision. Je fais ensuite demi-tour et retourne dans la salle d'examen afin de la nettoyer et de la rendre fonctionnelle pour le prochain patient, ainsi que le prochain docteur, qui passera ici.