« Où sont ton sac à dos et ton couteau suisse ? J’ai failli pas te reconnaître sans eux ! » Le sourire aux lèvres, Soren vint enlacer Jameson avant de s’asseoir en face d’elle. La vie faisait bien les choses quand même parfois lorsqu’on y regardait de plus près. Soren avait rencontré Jameson bien des années auparavant, à Yellowstone alors qu’ils étaient tous les deux partis en camp de vacances. Ils s’étaient ensuite perdus de vue pendant toutes ces années avant de se retrouver, comme par magie, tous les deux coincés sur cette île à cause du naufrage. Bien sûr, Soren maudissait encore cette mésaventure qui leur était tous arrivée. Il avait toujours du mal à en dormir la nuit malgré. Il s’en était bien sorti, presque sans une égratignure - si on omettait le demi-traumatisme crânien qu’il avait contracté mais qui s’était rapidement résorbé avec du repos. Cependant, la marque psychique de cette aventure était bien présente. Cleo pouvait presque la comprendre, elle en avait une similaire due à la mort de Matteo. A l’époque, Soren ne comprenait pas complètement comment Cleo pouvait avoir mal. Aujourd’hui, même s’il souriait, il comprenait. Il avait repris les cours, le volley, avait repris le cours de sa vie. Mais parfois, au détour d’une rue ou derrière la fenêtre d’une voiture, il avait parfois l’impression de voir un homme armé, ou quelqu’un pointer son flingue sur lui. Il savait qu’il délirait et que c’était le temps que cette pression due à la survie sur l’ile s’en aille. Mais il avait l’impression qu’elle lui collait à la peau comme un parasite - et un solide. Une cellule de crise, après le rapatriement, avait été mise en place pour les personnes qui avaient été piégées sur l’ile, avec des psychologues et tout ce qui s’en suivait. Soren n’avait pas voulu en entendre parler. Il n’avait voulu parler à personne, car il se rappelait à quel point toutes les séances qu’il avait pu faire après la mort de Matteo n’avaient rien fait avancer. Il se connaissait assez pour savoir qu’il pouvait s’en sortir par lui-même, qu’il fallait juste être patient. Et quand Jameson lui avait envoyé ce sms, quelques jours plus tôt, il avait hésité à lui dire pour ce café. Pas qu’il n’avait pas envie de la revoir - au contraire, maintenant qu’ils étaient dans la même ville il valait mieux qu’ils en profitent -, mais il avait peur de ne pas se sentir prêt. D’avoir ces images qui reviennent alors qu’il était en train de lui parler. De sentir la peur de mourir de nouveau l’envahir. Jameson était maintenant et à contre coeur, dans son esprit, associée à cette mésaventure. Et le plus dur était de dissocier les personnes qui étaient là ce jour là avec lui de ce drame. Le plus dur pour lui avait surement été de revoir sa soeur, car lorsqu’il avait vu ce corps dans cette cabine du bateau, lorsqu’ils avaient été obligés de remonter à bord, il n’avait pas cessé de l’associer à sa soeur. Ou associer sa soeur au cadavre, il ne savait plus à force. Ce qu’il savait, c’était qu’il allait mettre un bout de temps avant de s’en remettre, et il espérait que sur ce point là, Jameson s’en sortait mieux. « J’espère que tu ne seras pas trop déçue, je n’ai pas mis mon costume d’aventurier non plus. » Avec un petit rire, Soren haussa les épaules. Il avait l’impression que dès qu’il était non loin de Jameson, il ne pouvait s’empêcher de taquiner ou de faire des blagues, c’était comme incontrôlable. Mais comme il savait qu’elle ne se gênerait pas de le remettre à sa place si besoin était, il se permettait de continuer.

L’étreinte que lui donna Jameson fut légèrement plus longue que la courtoisie le demandait, mais ça ne dérangea pas Soren. Ils étaient passés par des aventures qui ne laissent personne de marbre, et le fait de pouvoir se revoir en chair et en os, vivants et en bonne santé était un point non négligeable. Il se laissa même allé à resserrer par la suite sa propre étreinte, avant que la jeune femme ne se recule. « Je pourrais te retourner la remarque. » Soren fit rapidement une mine faussement choquée avant de joindre son rire à celui que Jameson, après un froncement léger de sourcils de sa part, qu’elle venait d’entreprendre. C’était pour Soren un petit rire presque libérateur. Pas qu’il ne riait plus depuis qu’ils étaient rentrés de l’île, mais même Cleo avait remarqué qu’il ne riait plus pareil. C’était comme un rire absent et fantomatique qui s’emparait de lui maintenant. Il s’en remettrait, avec le temps, mais il ne nierait pas que rire de nouveau presque normalement en compagnie de Jameson lui faisait du bien. « Déçue ? Je dois avouer que la boue et les cheveux sales te donnaient un charme tout particulier, mais t’es pas mal non plus en civile. » Ils étaient maintenant tous les deux assis à la table qu’occupaient Jameson quelques instants avec que Soren ne la sorte de ses pensés. « Tant mieux alors, manquerait plus que je perde mon charme en passant sous la douche pour enlever la boue et redevenir propre. Ce serait pas très hygiénique ! » « J’avais pas remarqué la dernière fois, mais t’as pris un sacré coup de vieux. » Soren eut un faux sourire, et s’il était presque parti pour rire de nouveau, Jameson venait de le couper littéralement dans son élan. « Aoutch. » Le jeune homme se recula, croisant les bras sur son torse. « Ca fait mal ça. En même temps, tu m’as pas vu pendant plus de vingt ans, forcément que j’ai pris un coup de vieux ! Heureusement ! Imagines si j’avais toujours ma tête de gamin. » Pendant quelques secondes, Soren s’imagina soi-même avec sa tête de gamin mais cette vision, il avouerait, lui fit un peu peur alors il secoua rapidement sa tête pour sortir cette pensée de son esprit. « Et je pourrai te retourner la remarque, mais je le ferai pas parce-que je suis poli comme homme et qu’on ne fit pas ça à une personne de la gente féminine. » C’était plus fort que lui, il ne pouvait pas s’empêcher de taquiner Jameson. A croire qu’ils étaient destinés à se rencontrer juste pour ça, se taquiner. Le serveur approcha et la jeune femme lui dit signe d’approcher d’eux. « Tu pendras quoi ? » Soren prit quelques secondes de réflexion avant de regarder ce que Jameson elle-même avait pris. « Je sais pas à quoi est ton thé, mais il sent bon alors je vais prendre la même chose. La légère chute des températures ces derniers jours me donne envie de me remettre à boire du thé à longueur de journée. » Et par réflexe, pour accompagner cette installation en terrasse, la main de Soren alla à la recherche de son paquet de cigarettes dans sa poche de veste. Quelques secondes plus tard, de la fumée s’échappait du petit tube blanc. « Tu vois, c’est ça qui nous manquait sur place. Une petite cigarette au coin du feu pour calmer les esprits. Ou du moins mon esprit. » Il se rappelait très bien à quel point il avait pu être chiant, à être en manque de nicotine de la sorte lorsqu’il était sur l’ile. Et malheureusement c’était Jameson qui en avait payé le prix fort. Il s’en voulait d’ailleurs, il n’aimait la façon dont il venait à se comporter lorsqu’il était en manque de cigarette, mais il n’avait pas encore trouver la technique pour palier à ce soucis. Soren finit par redescendre son regard vers Jameson, un peu plus sérieux. Il s’apprêtait à lui poser la question un peu maudite, si on pouvait dire. Il savait qu’elle n’était pas forcément bonne à poser, mais il ne pouvait pas se retenir. Après tout, même s’ils ne s’étaient pas vu pendant des années, il avait compris durant cette aventure que Jameson faisait partie des gens à qui il tenait - par une raison autant bizarre qu’étrange - et il était le genre de personne à s’inquiéter pour les personnes qu’il portait dans son coeur. « Comment vas-tu ? » Même son ton était redevenu sérieux. Chose étrange en présence de Jameson, si leurs vies n’étaient pas en danger ce n’était pas un ton qu’il employait en sa présence, ou très rarement. Là il était le bienvenu.

« Tu viens de le faire, abruti. Et ne me fais pas croire que tu en as quelque chose à cirer des bonnes manières envers la gente féminine, parce que ma joue se souvient encore de la baffe que tu m’as flanqué l’autre fois. » Soren l’avait bien cherché, et elle n’était pas tombée loin celle là. En effet, l’île mystérieuse avait eu quelques effets… Disons indésirables sur les personnes qui s’y trouvaient, faisant sortir des aspects de la personnalité de chacun que même la personne en question n’aurait pu soupçonner. Et de l’instant où la main de Soren avait atterri, un peu malencontreusement, sur la joue de Jameson, Soren se souvenait très bien. Il ne saurait dire aujourd’hui pourquoi cette incident avait du se passer, mais il s’en voulait encore, baissant les yeux à la suite de la remarque de la jeune femme. « Tu sais très bien que je suis désolé de ça, Jameson. » Parce-que même si Jameson faisait partie des personnes qui emmerdaient les genres, Soren non. Une femme restait une femme, aussi solide qu’elle pouvait l’être, et on traitait les femmes avec un respect infini. De toutes façons, la bonne leçon que Soren retenait de cette expérience sur cette île, c’était qu’on ne se connaissait jamais réellement aussi bine qu’on pouvait le prétendre, et que certaines situations particulières pouvaient révéler des côtés de votre personnalité que vous ignoriez jusque là. Le serveur finit par repartir à le suite de la prise de commande de Soren, et il put enfin s’installer comme il le voulait - ce qui signifiait, à coup sur pour Soren, avoir une cigarette au bec. « Te plains pas trop, en dépit de la cigarette, on a tout de même eu le droit à une bouteille de liqueur pour terminer l’aventure. C’était déjà pas mal. » Il eut un petit rire. « Et quelle liqueur ! Ces aborigènes n’étaient pas nets, de toutes façons, jamais j’aurai pu boire une liqueur pareille dans d’autres conditions je crois. » Et plus il parlait, plus ses pensées dérivaient vers cette plage. Tristement célèbre pour eux maintenant. Et forcément - comme s’il devait y avoir un forcément à un moment ou à un autre -, la question à laquelle il leur était compliqué de répondre maintenant s’échappa des lèvres de Soren. Bien aller était limite devenu un concept bien abstrait pour eux, et il le vit rapidement dans le regard de Jameson, sa façon de se tenir, que sa réponse n’était pas simple à trouver. « Je ne sais pas. J’ai envie de te dire que tout va bien. La vie a repris son cours. Mes collègues ont lu les articles parus dans la presse sur ce qu’il s’est passé là-bas. Ça les fait marrer de m’appeler Kate Austen et de sortir des références douteuses de LOST. Alors je rigole avec eux, et parfois ça fait du bien. Mais… merde. » La voix de Jameson, à l’instar de celle de Soren lorsqu’il lui avait posé la question, était devenue plus sérieuse, plus lointaine. Mais le pire dans tout ça, c’était qu’au fond de lui, il comprenait chaque mot prononcé par son amie. Parce-que, dans le fond, c’était du pareil au même pour lui. « Ces dernières semaines, j’ai l’impression d’être à moitié ici et à moitié là-bas. Parfois, c’est comme si tout autour de moi était irréel, comme si j’avançais en mode auto-pilote. A d’autre moment, c’est ce qu’il s’est passé sur l’île qui m’apparait comme un mauvais rêve. Tu vois ? » Soren hocha tristement la tête. Bordel, bien sûr qu’il voyait. Il aurait bien voulu ne pas voir justement, être complément ignorant de cette situation, mais il la connaissait par coeur, parce-que encore parfois, lorsqu’il fermait les yeux, il se revoyait prendre à l’assaut les mercenaires, arrivés là-bas comme dans un mauvais film. Le serveur vint d’ailleurs à ce moment là déposer la boisson de Soren, et il le remarqua à peine, comme s’il n’était qu’une sorte de projection du réel alors que lui était de nouveau sur cette île. Ce fut seulement lorsque Jameson reprit la parole que son regard revint à la réalité. « Et toi, comment tu vas ? » Il releva le regard, tombant directement sur celui de Jameson qui semblait y chercher des réponses. Il eut alors un petit rire entre l’amusement et le désespoir, avant de venir écraser un peu trop violemment sa cigarette dans le cendrier que le serveur avait pris soin de déposer en même temps que sa commande - une marque d’attention qu’il n’avait même pas vu jusque maintenant. « C’est la question préférée de Cleo, ces temps ci. Comment je vais. Mais avec elle, c’est plus compliqué d’y répondre, parce-qu’elle ne sait pas. » Il apporta la tasse encore brulante à sa bouche, mais se résigna. Ce n’était pas le moment de finir aux urgences à cause d’une brûlure interner par du thé - quoi que ce serait moins dramatique que toutes les mésaventures qu’il aurait pu avoir vécu sur l’île. « Je vois parfaitement de quoi tu parles, quand tu dis ne pas être totalement revenue à la réalité. Et me réveiller parfois la nuit, en sueur et à moitié en hurlant parce-que j’ai l’impression de me noyer de nouveau dans les cales du bateau… » Un mauvais frisson le parcourut de part en part. Alors non, peut-être qu’il avait refusé de participer aux séances de soutien collectif parce-qu’il voulait affronter ça par lui même. Parce-que même si les personnes, patients, présentes à ces réunions comprendraient, les spécialistes eux ne pourraient jamais complètement se mettre à leur place - et pour Soren, ça voulait dire ne jamais réellement pouvoir les aider. Alors il avait préféré rester chez lui, prendre quelques jours de congé de plus et mettre cette histoire derrière lui. « Les élèves m’ont demandé, comment c’était là-bas. Ce qu’il s’était passé, comment on en était arrivé là. Alors je suis rentré dans leur jeu, en leur racontant ça comme une histoire d’un de ces films d’action hollywoodiens. Ca les a fait rire par moment, certains ont eu le coeur serré à d’autres. Mais au moins, ils ont arrêté de poser des questions. Et les cauchemars ont continué de plus belle par la suite… » Il détourna son regard de celui de Jameson, qu’il ne voyait même plus à force de parler, reparti dans ces jours qui avaient suivi la catastrophe. Il ne s’était même pas aperçu d’avoir parlé autant, et machinalement alors que ses mains commençaient à trembler de nouveau, il alluma rapidement une nouvelle cigarette - sa santé pulmonaire attendrait bien.

Soren eut du mal à allumer sa cigarette, ses mains tremblants plus qu’à l’accoutumé. Il détestait ça, il n’avait pas le contrôle complet de la situation et ça ne lui plaisait pas. Ce qui le rassura et qui lui coupa les tremblements naissants, quelque-chose à laquelle il ne s’attendait pas, ce fut les mains de Jameson qui vinrent prendre les siennes en leur creux. C’était doux et rassurant, tout ce dont il avait besoin en ce moment même - tout ce que le petit garçon perdu au fond de lui avait besoin surtout. « Ça va te passer. Ce qu’on a vécu là-bas, c’était traumatisant. Et pour avancer, on a dû tout enfouir et garder notre calme dans des situations où nos réflexes nous hurlaient de courir. Alors il faut bien que ça ressorte d’une façon ou d’une autre. Chez toi, c’est des cauchemars un peu trop réalistes. » Leurs regardent se croisèrent, ils s’échangèrent un petit sourire avant que Jameson ne vienne reprendre sa place précédente dans son fauteuil du café. « J’aimerai juste que ça s’efface un peu, que je retrouve un sommeil normal, que les mauvais rêves n’empiètent pas sur la réalité… » Parce-que par moments, il sentait que son corps avait besoin de sommeil, il comprenait que non, cette jeune femme dans le couloir n’avait pas les cheveux mouillés mais était juste une interprétation de son esprit, une transposition de cette demoiselle enterrée à jamais dans les cales du bateau. « Chez moi, en général, c’est l’agressivité. Enfin, du moins c’était le cas quand j’étais ado. » Cette dernière remarque de la jeune femme fit sourire Soren. « Bizarrement, j’ai pas trop de mal à te croire. » Sourire qui se stoppa lorsqu’elle sortit un petit rire ironique, qui semblait ne pas être réellement à sa place. Soren fronça légèrement les sourcils, attendant de voir ce qu’elle allait dire par la suite pour argumenter ce petit rire. « J’avais le don pour me foutre dans des situations franchement merdiques et elles revenaient sans cesse me hanter. Je suppose que ça m’a un peu désensibilisée, quelque part. Aujourd’hui, je me contente d’avancer dans le brouillard, en me disant qu’il va bien finir par se dissiper. ‘Faut dire que dans mon métier, je peux pas trop péter une durite comme je le faisais à l’époque, mes associés me feraient interner… » Soren tira une longue bouffée sur sa cigarette. « Si un jour ils ont besoin d’un témoin oculaire pour le psychiatre, tes collègues, si le médecin ne les croit pas, qu’ils hésitent pas à appeler hein. Je suis sur que j’ai des exemples très parlant qui te feraient interner beaucoup plus rapidement. » Il finit par joindre son rire à celui de Jameson, tel un mime, buvant à son tour une gorgée de son thé qui avait nettement refroidi et qui était devenu buvable maintenant. « Et si ça devient un peu trop à supporter, je fais passer ça avec un verre de whisky. Ma chienne aide pas mal, aussi. Je l’ai autorisée à dormir sur mon lit toutes les nuits depuis notre retour. On trouve tous un moyen d’extérioriser comme on peut. Jusqu’au jour où on en a plus besoin. Et il va bientôt arriver, j’en suis certaine. Plus vite encore si tu as des proches pour t'aider. Cléo, par exemple… » A entendre Jameson prononcer le prénom de la jeune femme, Soren ne put s’empêcher d’avoir un sourire idiot qui se dessina sur son visage. « Je ne sais pas qui elle est pour toi, mais clairement, ton bien être est quelque chose qui lui importe sincèrement. » « Ma petite amie. » Soufflant les dernières traces de fumée qui pouvaient rester dans ses poumons, Soren écrasa sa cigarette dans le cendrier. Cette dernière, ajoutée aux paroles douces et rassurantes de Jameson, avaient réussi à le calmer quelque peu. Assez pour qu’il s’ouvre réellement à Jameson et qu’il lui parle de Cleo. Car au final, même s’ils se connaissaient étonnement bien, ils ne connaissaient pas les détails de leurs vies actuelles. « Depuis un peu plus d’un an que c’est ma petite amie maintenant. Et oui, c’est vrai qu’elle s’inquiète de mon état… L’ironie du sort c’est que j’ai pas l’habitude que ce soit dans ce sens là. Jusque maintenant, c’était mon rôle de veiller sur elle et maintenant on dirait que la balle à changer de camp. » Il ne pouvait s’empêcher de sous entendre les longs mois où elle avait pleuré Matteo, l’amour de sa vie, mort au combat. Et c’était suite à cette situation que Soren s’était habitué à toujours être celui qui protège l’autre dans leur duo - puis leur couple - avec Cleo. Alors devoir se retrouver de l’autre côté du miroirr lui procurait une sensation étrange, presque malsaine. Il n’aimait déjà pas de base qu’on doive prendre soin de lui, mais que ce soit Cleo qui le fasse, il aimait encore moins ça. Il soupira, haussant les épaules. « Je devrais peut-être tenter le coup du chien, ça ferait plaisir à Cami en plus, elle aurait un compagnon de jeu… » Et pendant quelques instants, il était en train d’imaginer Cami jouer dans un immense jardin avec un chiot de quelques mois, tout fou quant à pouvoir disposer de la compagnie d’une enfant. Et ce sourire débile s’afficha de nouveau sur son visage, exactement le même que lorsque Jameson avait prononcé le prénom de Cleo.