I'll drown my beliefs, for you baby.

Jordan & James

La tête sous le capot de la voiture je soupire lourdement. « T’aurais pas meilleur temps d’aller voir ton frère ? » Remontant Mathis dans ses bras Liv me regard depuis le trottoir avec son petit air amusé. Je soupire en refermant le capot et lui adressant un sourire un peu blasé. « Sans doute, j’aurais juste préféré pourvoir me passer d’un petit tour au garage… » En ce moment mon planning est plutôt chargé entre mes deux jobs, Mathis et l’organisation de la soirée de bienfaisance je ne sais plus où donner de la tête. Ca doit bien faire deux semaines que je n’ai vu aucun de mes frères ce qui est plutôt inhabituel chez moi. « Ca me fera une bonne raison pour prendre des nouvelles d’Ezra. » Je n’ai pas besoin de bonne raison mais c’est toujours agréable de pouvoir lui parler un peu. « Je te garde Mathis ? » Je hoche la tête c’est sans doute mieux que j’aille sans lui – l’heure de sa sieste ne va pas tarder et il va être insupportable si il n’a pas son lit à proximité. « Oui j’irais faire quelque course en même temps. » Je rentre chercher la liste que nous mettons en commun depuis que Liv vit à la maison et je reprends la voiture pour me diriger vers le garage qui n’est pas si loin. Rien de grave avec ma voiture mais je n’ai pas envie de prendre de risque. Je la parque devant et rentre dans le garage en chercher mon frère du regard – pas de trace d’Ezra, une jeune femme blonde me tourne le dos et je m’approche d’elle. « Excusez-moi ? Je cherche mon frère, est-ce qu’Ezra est par… » Je ne finis pas ma phrase parce que la personne qui se retourne ne m’est pas inconnue. Loin de là. Mes lèvres se figent d’un coup et j’ouvre un peu plus grand les yeux. « Jordan ? » Je ne peux cacher mon étonnement de la voire ici. Je commence pourtant à faire le lien – elle m’avait parlé de son petit job de mécano mais pas une seule seconde je n’ai imaginé qu’elle pouvait travailler avec mon frère. Le monde est petit je m’en rend compte un peu plus tous les jours. « Tu… tu travailles ici ? » De toute évidence oui, je ne vois pas pourquoi elle serait habillée de la sorte sinon et entrain de s’acharner sur une voiture. Question absolument idiote mais je meuble un peu la conversation sentant en moi un léger malaise partagé à un plaisir de la revoir. « Tu es revenue donc… » Je me rends compte qu’elle ne m’a pas appelé – moi non plus mais j’avais imaginé qu’elle me reviendrait de son retour pour que je puisse la joindre en cas de besoin… Avec Mathis évidement… Quoi que… Bref quoi qu’il en soit elle ne l’a pas fait et j’ai l’impression que je devrais y voir un message. C’était une charmante soirée mais la fin a été quelque peu perturbante. « Enfin… J’ai un problème avec ma voiture j’espérais qu’il pourrait y jeter un coup d’œil vite fait… » En vrai j’espérais qu’il allait me faire passer avant les autres mais c’est mon frère j’ai bien le droit d’attendre quelques avantages avec ce statut non ? Je passe ma main dans ma nuque ne pouvant cacher ce léger malaise. « Et donc… Tu… vas bien ? » Je ne vois pas bien ce que je pourrais dire d’autre… Elle ne me devait rien de toute façon – et j’avais bien compris qu’elle avait des choses à régler de son côté la dernière fois que nous nous sommes vus.

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Jordan & James

« D’accord, je m’en occupe » que blondie lance à Ezra, un sourire aux lèvres. Comme il lui avait promis, elle commence peu à peu à devenir indépendante. Surtout les choses reprennent leur cours après cette petite parenthèse sur cette île maudite, la blessure d’Ezra, son séjour à l’hôpital et…le reste. Blondie secoue la tête, elle tient pas à y penser, pas pour l’instant, ça lui apportera rien si ce n’est de l’angoisse aux creux des reins. Elle troque sa tenue de ville pour son bleu de travail et coiffe ses cheveux en deux tresses pour éviter qu’ils ne finissent noirs –faudra d’ailleurs qu’elle pense à passer chez le coiffeur, ils sont trop longs maintenant. Elle a deux heures à passer sur cette voiture, alors plus de seconde à perdre. Elle ouvre le capot et se remémore ce qu’on a pu dire sur le problème. Elle est pas trop conne blondie, elle sait qu’on lui aurait pas confié un cas trop compliqué, c’est juste pour tester ses capacités, grimper tout doucement les échelons. Ça lui va à Jordan, elle a encore ses preuves à faire, elle débute à peine et point positif, elle a une soif intarissable d’apprentissage, quand on aime ce qu’on fait, quoi de plus normal au fond. Elle enfonce ses écouteurs dans les oreilles et va se perdre dans son travail, perdant la notion du temps, un seul but en tête, ne pas décevoir Ezra, ni Noa, ni Scarlett, ceux qui croient en ses capacités et se plient en quatre pour qu’elle s’améliore.

Hypnotisée par la voix de Jim Morrisson, elle se rend pas tout de suite compte qu’il y a quelqu’un derrière elle blondie, il faut qu’elle se retourne et sursaute pour ça. « James ? » elle répond à sa question par une autre, surprise par la présence de son patron occasionnel dans ce garage. Elle se débarrasse vite de ses écouteurs –qui ont de nouveau pris de la couleur, laver ses mains avant de toucher à quoique ce soit, elle devrait y penser. « Euh…oui, je travaille ici » un sourire se fait chemin jusqu’à ses lèvres alors qu’elle dévisage James comme un fantôme qui l’aurait pas hanté depuis…des mois. Oui, ça fait des mois qu’ils se sont pas revus entre l’enterrement de sa mère, l’île, son errance…oui, un sacré bout de temps que ses prunelles n’ont pas croisé les siennes. « Je vais bien et toi ? » sa question se fait un peu timide, c’est ce qu’on demande quand on s’est pas vus depuis longtemps non ? Puis quelque chose attire dans ce que James a dit attire sa curiosité « Il ? » elle penche légèrement la tête sur le côté, comme à chaque fois qu’un truc lui échappe. « Tu as rendez-vous avec quelqu’un en particulier ? » elle demande finalement avant de jeter un coup d’œil rapide au garage, actuellement désert. Pas totalement, elle peut entendre Scarlett s’acharner sur une moto de là où elle se trouver « si tu veux je peux y jeter un coup d’œil, peut-être que je pourrais t’être utile parce qu’il y a personne de dispo maintenant » elle lance, prudente, elle est qu’apprentie autant c’est une panne qui la dépasse « enfin je suis pas experte, hein, juste apprentie ici, mais peut-être que… » elle hausse les épaules, elle comprendrait qu’il craigne pour son véhicule « mais si tu as une heure devant toi, Ezra devrait arriver et je crois qu’il n’a pas de rendez-vous »

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Elle semble aussi étonnée que moi – comme si les mois qui nous avaient séparé avaient fini par donner l’impression  que l’un pour l’autre nous n’avions été qu’une illusion. J’avais fini par me demander si je n’avais pas rêver cette scène un peu hors du temps où mes lèvres avaient trouvé les siennes alors pourtant que rien n’avait semblé laisser imaginer cet instant – aucun calcule ne semblait donner ce résultat. Pourtant maintenant qu’elle était devant moi j’avais la certitude que jamais je n’aurais trouvé en moi l’intensité d’inventer ce moment. Grace à elle j’avais pu renouer avec un part de moi – celle qui se sentait bien seule. Ce n’était pas grand chose – un baiser échangé furtivement – ça n’aurait même pas du avoir de réel intérêt à mes yeux et pourtant - comme le bon collégien en manque d’amour que je me donnais l’impression d’être - ça en avait. J’avais fini par me dire que je ne savais plus comment faire – inviter une fille – lui montrer qu’elle me plait l’art semble difficile à appliquer et probablement qu’il l’est – que je n’ai sans doute pas été très bon. Mais elle n’a pas semblé m’en tenir rigueur. « Euh…oui, je travaille ici » Evidement je le savais déjà – c’était plus l’étonnement qui avait parlé pour moi. Celui de la voir ici – dans le garage de mon frère et de me dire que pendant tout ce temps où j’ai hésité à prendre des nouvelles elle n’était en fait pas si loin. Qu’il aurait suffi d’un mot à mon frère pour que je le sache – mais je m’étais bien gardé de parler de cette histoire à quiconque. N’ayant jamais été très expansif quand il s’agit de ma vie sentimentale.

« Je vais bien et toi ? » J’ai l’impression qu’à nouveau nous sommes comme deux inconnus l’un pour l’autre. Comme si le temps avait brisé quelque chose entre nous – qu’il ne tenait sans doute qu’à nous de reconstruire. « Je vais bien aussi… Je suis content de… Enfin… J’ai souvent pensé t’appeler tu sais… » Je laisse un léger instant de silence mon regard frôlant le sol avant de me rendre compte de cette phrase beaucoup trop bateau. De la forte probabilité pour que ce baiser échangé ne soit rien de plus pour elle qu’un sur une longue liste d’amants potentiels. Et de la situation indélicate dans laquelle je nous mets tous les deux. « Pour Mathis je veux dire pour… Enfin si tu as toujours envie de le garder. Mais je te croyais à l’étranger. » Il me semble que c’est pourtant ce qu’elle m’avait dit. Elle avait ses histoires à régler. Et j’espérais qu’elle le soit aujourd’hui. Il me semblait d’ailleurs que je lui trouvais quelque chose de différent. Peut-être simplement le bleu de travail qui me rendait cette image un peu changée.

« Il ? » J’avais froncé les sourcils cette fois ne comprenant pas de suite qu’elle n’avait simplement pas entendu le début de ma première phrase.   « Tu as rendez-vous avec quelqu’un en particulier ?» Un sourire un peu gêné j’avais légèrement secoué la tête, jouant nerveusement avec mes mains. Je n’aimais pas abuser de mes liens avec mon frère et encore mois m’en venter. Même si il m’avait sauvé la mise avec ma voiture plus d’une fois.   « Pas vraiment non je… Je pensais trouver Ezra ici. » Si elle n’avait pas entendu le début de ma phrase il semblait qu’elle n’avait toujours pas fait le lien de parenté entre nous deux. « J’abuse un peu mais… Parfois il trouve un petit créneau pour moi. » Tout le temps en fait. Mais si il n’est pas là je n’aurais qu’à repasser. « si tu veux je peux y jeter un coup d’œil, peut-être que je pourrais t’être utile parce qu’il y a personne de dispo maintenant » Jetant un coup d’œil derrière elle j’avais cru reconnaître une des employée que j’avais rencontré précédemment. « Je ne voudrais pas te déranger… » « enfin je suis pas experte, hein, juste apprentie ici, mais peut-être que… » J’avais haussé les épaules pas vraiment dérangé par son statut. « Tu seras toujours meilleure que moi – j’ai toujours laissé Ezra s’occuper de ma voiture. A tel point que je sais à peine changer une roue. » J’exagère un peu mais à peine. «mais si tu as une heure devant toi, Ezra devrait arriver et je crois qu’il n’a pas de rendez-vous » Regardant ma montre j’avais hoché la tête sans trop savoir quoi faire maintenant. « C’est que… Tu as l’air occupé et je n’ai pas envie de te détourner de ton travail. Donc c’est… Enfin si tu peux… Et si tu veux tu peux regarder. Elle fait juste un drôle de bruit quand je roule. Rien de méchant mais je préfère être sûr qu’il n’y a pas de soucis trop grave. » J’avais déjà fait par le passé l’erreur d’attendre trop longtemps avant de signaler des problèmes, sur ma voiture et dans ma vie personnelle. Je voulais éviter de réitérer ce genre de comportements. « Et donc c’est ici que tu travailles. Je ne sais pas pourquoi je n’y ai pas pensé quand tu m’as parlé de ton job. Le garage de mon frère et l’un des seuls dans le coin pourtant… Et le meilleur en plus de ça… » Un léger sourire aux lèvres, je me suis à peine rendu comte que j’ai glissé le mot « frère » dans ma phrase. Si elle ne le savait pas au moins maintenant elle est au courant.

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Jordan & James

La surprise est de taille pour blondie, ses prunelles s’accrochent au visage de James à la recherche de différences qu’auraient laissées ces dernières semaines. De longues semaines durant lesquelles elle a tenté de le contacter, sans succès. Elle a toujours fini par reposer son téléphone, blondie, par peur de le déranger, par peur de gêner et puis pourquoi faire. Elle saurait pas quoi dire, pas dit qu’elle avait une raison véritable de l’appeler, juste l’envie…ou quelque chose du genre. Elle s’était pas vue le dire à voix haute, à quoi bon. « Je vais bien aussi… Je suis content de… Enfin… J’ai souvent pensé t’appeler tu sais… » L’étonnement éclaire son regard quelques secondes, lui aussi, c’est étrange. C’est vrai qu’elle a envie de demander « Pour Mathis je veux dire pour… Enfin si tu as toujours envie de le garder. Mais je te croyais à l’étranger. » qu’il ajoute un peu après. Une pointe de déception qui s’infiltre au creux des reins, un sentiment qu’elle s’explique et préfère gommer, elle aura tout le temps de s’y pencher plus tard « tu aurais dû, je suis rentrée il y a quelques semaines » qu’elle répond avec un immense sourire aux lèvres « et Mathis, comment il va ? Il me manque » et toi aussi, qu’elle se surprend à penser et ça la perturbe assez.

« Pas vraiment non je… Je pensais trouver Ezra ici. J’abuse un peu mais… Parfois il trouve un petit créneau pour moi.» un ami du patron, finalement, ils ont plus de contacts en commun plus que blondie ne l’aurait cru. Comme quoi, les retrouvailles auraient pu se passer beaucoup plus vite…ou peut-être pas. « Je ne voudrais pas te déranger… Tu seras toujours meilleure que moi – j’ai toujours laissé Ezra s’occuper de ma voiture. A tel point que je sais à peine changer une roue.» « Mais non, tu me dérange pas » qu’elle répond immédiatement du tac au tac « C’est que… Tu as l’air occupé et je n’ai pas envie de te détourner de ton travail. Donc c’est… Enfin si tu peux… Et si tu veux tu peux regarder. Elle fait juste un drôle de bruit quand je roule. Rien de méchant mais je préfère être sûr qu’il n’y a pas de soucis trop grave. » elle hoche la tête, se souvenant lui avoir confié être un pied en mécanique et qu’il comptait toujours sur son frère pour ce genre de problème « écoute, j’ai fini ce que je faisais du coup je peux jeter un œil sans problème » un autre sourire et elle lui emboîte le pas jusqu’à la voiture, puis quelque chose retient dans ce qu’a dit James  « Ton frère ? Ezra est ton frère ? » C’est une journée riche en surprises doit-elle reconnaître, entre la présence de James ici et son lien de parenté avec son patron, elle se demande ce qui va encore lui tomber dessus. Après réflexion, tout semble désormais logique, le frère mécano, l’histoire de famille semblable, décidément, Brisbane est plus petit qu’elle ne l’aurait cru blondie.

« Ca te dérangerait de récupérer mon baladeur s’il-te plait ? » qu’elle demande quand ils sont dehors « j’veux pas mettre du cambouis partout » elle fait un signe en direction de la poche droite de son bleu de travail. « Et tu pourrais aussi aller débloquer le capot ? » Elle prend un ton plus professionnel, comme si elle s’adresserait à l’un de leurs clients « je m’excuse d’avance, je vais sûrement avoir besoin de ton assistance » pas assez expérimentée pour gérer tout à la fois, elle prend un air gênée par sa propre requête. « Tu pourrais me décrire un peu le bruit ? C’était au moment du démarrage ou bien au changement de vitesse ? »

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Jordan & James

« Tu aurais dû, je suis rentrée il y a quelques semaines » Je ne l’explique pas cette pointe de déception. Comme si j’avais attendu un appelle qui ne serais jamais venu. Je ne suis pas fort pour ce genre de jeu. Celui du qui appelle qui – qui doit faire le premier pars. Si c’est une histoire de masculinité j’imagine que je ne suis pas encore capable de tout appréhender. Je ne sais pas faire un bon célibataire. Je ne l’ai pas souvent été de toute façon et j’imagine que ça n’est pas pour rien… La séduction ce n’est clairement pas mon fort. « Je le ferais alors… La prochaine fois. » La prochaine fois que je voudrais utiliser Mathis comme excuse pour la revoir. « et Mathis, comment il va ? Il me manque » Un léger sourire s’affiche sur mon visage. « Bien.. Enfin mieux… Il a eu quelques semaines difficiles, après avoir attrapé un sale virus. Mais il va bien maintenant. » Et autant dire que ces semaines ont été aussi dur pour moi aussi. Il me laissait à peine fermer l’œil. « Je crois que tu lui manques aussi… Tu sais si tu veux passer un jour. Juste pour… dire bonjour. T’es pas obligé d’attendre que j’ai besoin d’une baby-sitter. » Je voudrais qu’elle le fasse mais je commence à connaître un peu Jordan et je pense qu’elle se gênerait… Elle aurait pourtant tord ça me ferait vraiment plaisir.

Et cette fois c’est moi qui aie peur de déranger. Il faut dire que passer à l’improviste pour utiliser mon frère comme garagiste d’urgence c’est une chose. S’en est une autre quand c’est Jordan en face de moi. « Mais non, tu me dérange pas » Ca a l’air sincère et ça me rassure. « écoute, j’ai fini ce que je faisais du coup je peux jeter un œil sans problème » « Oh c’est super… Super sympa merci. » Je ne sais pas dire si je suis enchanté ou un peu perturbé mais j’aime bien l’idée de rester un peu avec elle. Simplement et sans trop me poser de questions. Je suis venu pour ma voiture au final – ça m’évite de passer pour un mec un peu accro et qui aurait tendance à se faire des idées. Nous nous dirigeons vers la voiture quand elle semble enfin relever ma phrase. « Ton frère ? Ezra est ton frère ? » Je hoche la tête amusé devant son étonnement. « Et oui Ez’ est mon frère. Petit frère même. » Je la suis de près alors que nous sortons. « On se ressemble un peu non ? » Peut-être pas au point de pouvoir imaginer que l’on est frère sans avoir d’indice mais il y a un petit air de famille d’après certaines personnes.

« Ca te dérangerait de récupérer mon baladeur s’il-te plait ? j’veux pas mettre du cambouis partout » Je regarde la poche qu’elle me montre des yeux sans trop comprendre. « Tu veux que…. » Elle me regarde un peu étonnée et je fourre ma main dans sa poche non sans une certaine hésitation. Un peu inquiété de venir comme ça si proche de son corps. Et pourtant il y a quelques mois sur mon canapé ça semblait beaucoup moins me gêner. « Et tu pourrais aussi aller débloquer le capot ? » « Oui oui… bien sûr. » Je m’exécute sous les ordres d’une Jordan un peu plus directrice. « je m’excuse d’avance, je vais sûrement avoir besoin de ton assistance » Là je le reconnais déjà plus, à s’excuser alors qu’il n’y a pas de quoi. « Pas de problème c’est déjà super que tu puisses t’occuper de ma voiture… Alors que je débarque un peu à l’improviste. » Un peu beaucoup même. Je soulève le capot et nous nous enfilons tous les deux dessous pour regarder le moteur. Bien que pour ma part ça soit plus ou moins inutile vu ce que j’y connais en mécanique. « Tu pourrais me décrire un peu le bruit ? C’était au moment du démarrage ou bien au changement de vitesse ? » Je lui laisse la place pour regarder le moteur, de toute façon je suis inutile. « C’est comme si quelques chose frottait et c’est plus ou moins en continue… J’imagine que c’est rien de grave mais… On est jamais trop prudent non ? » Surtout quand on a un fils à élever seul. Je n’ai pas envie qu’il m’arrive malheur. « Puis j’avais un peu de temps alors je me suis dit… » Que j’allais venir embêter mon frère mais c’est tombé sur Jordan pas de chance. « Et donc ce voyage c’était… bien ? Tu as pu régler les choses que tu avais à régler ? » Elle était restée très évasive sur les raisons de son voyage mais j’espère que tout c’est bien passé pour elle.

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« Je le ferais alors… La prochaine fois. » Elle a un sourire blondie, un grand sourire alors qu’elle hoche la tête. Ça sonne comme une promesse et les promesses sont très importantes pour elle, une promesse ça ne se brise alors elle se dit qui l’appellerait sûrement, il n’a pas l’air d’être le genre à dire les choses sur un coup de tête pour changer d’avis ensuite. « Bien... Enfin mieux… Il a eu quelques semaines difficiles, après avoir attrapé un sale virus. Mais il va bien maintenant. » Elle prend un air inquiet quelques secondes, même si James lui dit que le bébé va mieux, elle ne peut s’empêcher de s’en soucier, mais James est le père, s’il en parle de manière détachée c’est que tout va mieux. Elle, ce qui la gêne c’est de n’avoir pas pu être là, comme si… rien du tout. « Je crois que tu lui manques aussi… Tu sais si tu veux passer un jour. Juste pour… dire bonjour. T’es pas obligé d’attendre que j’ai besoin d’une baby-sitter. » Cesser de remettre en question les propositions des gens, elle a eu envie de répondre ‘c’est vrai ?’ comme à son habitude, mais on lui a récemment dit que c’était plus agaçant qu’autre chose. « D’accord, je passerai » une autre promesse, qu’elle compte bien tenir, malgré… ses peurs irraisonnées.

Finalement, la discussion redevient plus professionnelle, et blondie peut enfin découvrir que le lien qui unit son patron à son… patron occasionnel et c’est le choc, malgré l’évidence, malgré la logique, malgré toutes les pièces de puzzle à sa disposition qu’elle n’avait plus à assembler. « Et oui Ez’ est mon frère. Petit frère même. On se ressemble un peu non ? » Peu certain si la question est sérieuse ou non, blondie prend le temps d’observer James et de superposer son visage à celui d’Ezra, un pli se forme sur son front, signe d’intense réflexion. « Un petit peu, surtout au niveau des yeux » elle ne sait si c’est la découverte de leur parenté qui est derrière  cette affirmation, mais elle peut soudainement apercevoir quelques familiarités au niveau des traits du visage.
Bon il n’est pas venu pour se faire contempler sous toutes les coutures mais bel et bien pour qu’on s’occupe de sa voiture, aussi, dès qu’il a récupéré le baladeur, après une ou deux secondes de flottement, de proximité aussi étrange qu’agréable qui la ramène un bref instant à cette fameuse nuit, dans le salon de James, quand… bref, le moment est brisé par son professionnalisme ou sa crainte de voir les choses déraper, elle ne sait pas. « Pas de problème c’est déjà super que tu puisses t’occuper de ma voiture… Alors que je débarque un peu à l’improviste. » qu’il lui répond alors qu’elle venait encore de s’excuser, une habitude difficile à déloger. Le capot ouvert, elle observe avec attention ce qui s’offre à elle, en quête de la cause du désagrément. Elle demande des informations supplémentaires à James afin de localiser rapidement ce qui gêne et à la corriger efficacement, comme si elle veut se prouver quelque chose. « C’est comme si quelques chose frottait et c’est plus ou moins en continue… J’imagine que c’est rien de grave mais… On est jamais trop prudent non ? Puis j’avais un peu de temps alors je me suis dit… » Elle hoche la tête « tu as bien fait »  Ses doigts farfouillent par ci par là, fins, ils se glissent facilement à des endroits exigus, ce que Noa juge comme une aubaine. « Et donc ce voyage c’était… bien ? Tu as pu régler les choses que tu avais à régler ? » Elle interrompt un instant son geste, fouillant dans sa mémoire ce à quoi il fait référence, puis à ce qu’elle avait pu lui dire. « Euh, oui, ça pris plus de temps que prévu mais j’ai pu revoir d’anciennes connaissances donc ça valait le coup, j’imagine » La fin de sa phrase n’est qu’un murmure, nécessitant de tendre l’oreille pour être entendu. « Bon je pense avoir une idée du problème ! » s’exclame-t-elle soudainement, sourire aux lèvres « tu peux passer derrière le volant et actionner l’embrayage ? » Alors qu’il se dirige vers la portière, elle lui emboîte le pas, le laissant s’installer au siège conducteur. Elle se concentre sur le bruit qui lui parvient « maintenant, relâche tout doucement » Elle n’a aucun mal à identifier ce dont James parlait quelques minutes plus tôt « embraye à nouveau » le couinement est de retour « C’est bon tu peux relâcher, la butée d’embrayage est morte » elle annonce sur un ton professionnel qui surprendrait ceux qui la connaissent bien. « Il faut remplacer le kit d’embrayage, ça prend une demi-heure maximum, du coup, on peut le faire maintenant, si tu es partant… » La voici de nouveau un peu plus hésitante, un peu plus prudente peut-être. « Tu dois peut-être aller travailler non ? » Parler du boulot de James lui rappelle la discussion qu’ils ont eue lors de leur dernière rencontre « d’ailleurs, en parlant de ton travail, tu es parvenu à te décider alors ? »  Sa voix se fait plus douce. Elle se souvient à quel point il était confus quand il lui en avait parlé, confus ou perdu, ou les deux. « Tu sais, dans le fait de poursuivre dans ce que tu fais ou…changer » Son regard se pose sur lui et elle espère qu’il va s’attarder un peu plus longtemps, que rien ne l’attende ailleurs, qu’ils puissent rattraper ces semaines perdues, ou quelque chose dans le genre.

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Le monde est petit, c’est ce que je me dis en observant Jordan, ou alors c’est juste Brisbane en tout cas je suis heureux de tomber sur elle. Et amusé qu’elle découvre mon lien de parenté avec Ezra de cette façon, deux de ses patrons – du moins pour le temps de quelques soirs – sont frères.   « Un petit peu, surtout au niveau des yeux » Je sourie. Ce n’est pas la première qui le dit. Ezra est sans doute le frère auquel je ressemble le plus physiquement mais aussi dans notre façon d’être. Si certains points comme le sujet de l’armée nous ont séparé nous aimons les mêmes choses, les mêmes sports, les mêmes passes temps, les mêmes filles aussi. Ce qui a pu causer quelques soucis par le passé. J’en viens d’ailleurs à me demander ce qu’il pense de Jordan. Etonnamment je ne pense pas que ça soit son genre de fille, je ne suis même pas vraiment sur qu’elle soit le mien. Mais quelque chose me plait chez elle, sa fraicheur peut-être, ou son sourire un peu coquin.

Rapidement nous nous intéressons à ma voiture, non sans laisser un petit instant de flottement. Comme si ce contact avec elle nous avait tous les deux ramené à cette soirée qui avait légèrement dérapé avant d’être coupée par Mathis. Puis pour tenter un autre sujet je la question sur le voyage qu’elle devait effectuer. « Euh, oui, ça pris plus de temps que prévu mais j’ai pu revoir d’anciennes connaissances donc ça valait le coup, j’imagine » Je n’ai pas vraiment compris la phrase jusque au bout, et encore moins pourquoi son ton était devenu de plus en plus bas au fil des mots. Un autre des mystères de Jordan que je suis de tout évidence bien loin d’avoir résolu. « Bon je pense avoir une idée du problème ! » Cette fois elle s’adresse à moi clairement, reprenant ce ton un peu professionnel que je ne lui connais pas et qui me fait sourire. « Vraiment ? » J’ai l’air étonné ce qui pourrait être vexant mais elle ne semble pas s’en préoccuper trop fière d’avoir identifier la défaillance. « tu peux passer derrière le volant et actionner l’embrayage ? » Je m’exécute en allant me mettre derrière le volant et j’attends la suite des ordres. « maintenant, relâche tout doucement… embraye à nouveau. » Elle a l’air de savoir exactement ce qu’elle fait et je l’écoute.   « C’est bon tu peux relâcher, la butée d’embrayage est morte » « Oh… » J’éteins le moteur en sortant pour la rejoindre . « Et qu’est ce que je fais ? » Je n’y connais vraiment pas grand chose en voiture. Ce qui n’est sans doute pas des plus viril mais je me fais une raison. « Il faut remplacer le kit d’embrayage, ça prend une demi-heure maximum, du coup, on peut le faire maintenant, si tu es partant… » « Heu… » Un peu pris sur le vif je ne sais pas trop quoi répondre. Habituellement c’est Ezra qui s’occupe de ma voiture et je le laisse tout faire comme il veut… Mais j’imagine que je peux aussi avoir confiance en Jordan. « Tu dois peut-être aller travailler non ? » « Non non, je dois aller faire quelques cours mais c’est pas urgent. Si tu as le temps alors… Volontiers. Et si je peux t’aider, je suis sûr que je peux être une bonne main d’oeuvre. » J’ai l’impression de m’imposer un peu mais apparement ça ne lui pose pas de problème.

« D’ailleurs, en parlant de ton travail, tu es parvenu à te décider alors ? » Je plisse légèrement les yeux pas sûr de savoir de quoi elle me parle. « Tu sais, dans le fait de poursuivre dans ce que tu fais ou…changer » Ca me revient d’un coup. Ce début de soirée, ma démission et toutes ces questionnements qu’elle a écoutés en essayant de me comprendre. « Ah oui… C’est encore un peu compliqué. J’ai pas vraiment réussi à choisir donc je fais un peu des deux. » Je sourie en haussant un peu les épaules. Deux jobs pour un père célibataire ce n’est pas exactement le plus simple à gérer mais heureusement ma meilleure amie vie avec moi. « Je fais une sorte de 50% à l’association et le reste à mon ancien job. » Je ne sais même pas si je lui ai dit ce que je faisais avant. J’étais tellement paumé à ce moment de ma vie… La suite de la soirée ayant rajouté encore plus de questionnements en moi. « Jo tu sais je voulais…  Je voulais… m’excuser pour… la façon dont on c’est quitté ce soir là. » Ce n’est pas vraiment de ma faute et pourtant j’ai l’intuition que j’aurais pu faire mieux. « Ou peut-être  ce qui c’est passé avant… » Franchement je ne sais plus vraiment pour quoi je m’excuse mais j’ai la sensation que quelque chose là au milieu a mal tourné. « Enfin… Je fais pas ce genre de choses normalement… » Du moins c’était le cas quelques mois auparavant mais maintenant il me semble que je fais un peu n’importe quoi. « Donc je suis une sorte de novice… » Je sourie un peu mal à l’aise. « Comme avec les voitures. » Je tapote sur mon capot pour tenter de dissiper le silence. Pitié sortez moi du merdier dans lequel je viens de me mettre tout seul.

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Jordan & James

Blondie, elle tente d’éviter les prunelles saisissantes de James, son sourire enjôleur et tout ce qui ça évoque en elle pour la panne pour laquelle il est venu. Le boulot, d’abord qu’elle se dit. Même s’il est clair qu’elle est contente de le revoir et au fond, elle sent qu’il lui a manqué, ou quelque chose du genre. Elle avait fini par prendre l’habitude d’aller traîner dans son appartement, bercé par le rire de Mathis. Finalement, elle trouve l’origine du problème ce qu’elle lui fait savoir sur une exclamation de vainqueur, elle est capable de se débrouiller. Elle demande à James de passer derrière le volant pour confirmer ses hypothèses, ce qu’il fait. Et bingo. Elle lui explique ensuite la marche à suivre, jordan, changement du kit d’embrayage, ça ne devrait pas prendre longtemps mais bien assez pour qu’elle puisse profiter un peu de sa compagnie. La voici en train d’avoir des pensées plus que douteuses. « Ne t’inquiètes pas, j’ai pris de l’avance sur mon travail du jour, ça pose pas de problème » qu’elle le rassure quand elle sent une pointe de gêne chez lui, comme s’il a la sensation de s’imposer peut-être. Elle veut profiter de cette réparation pour savoir ce qu’elle a loupé, d’ailleurs, elle l’interroge presqu’immédiatement sur la façon dont il est parvenu à bout de son choix cornélien. « Ah oui… C’est encore un peu compliqué. J’ai pas vraiment réussi à choisir donc je fais un peu des deux. Je fais une sorte de 50% à l’association et le reste à mon ancien job. » elle hoche la tête, sourire aux lèvres. Elle peut comprendre, elle a jamais été douée pour choisir blondie, préférant qu’une tierce personne décide de son sort. « ça doit être fatiguant, j’espère que tu prends soin de toi quand même » yeux dans les yeux, elle dit cela avec une moue soucieuse avant de se rendre compte que ce qu’elle dit est peut-être un peu déplacé alors, elle reporte son attention ailleurs, sur la caisse à outils non loin dont elle aura besoin. « Jo tu sais je voulais… Je voulais… m’excuser pour… la façon dont on c’est quitté ce soir là. Ou peut-être ce qui c’est passé avant… Enfin… Je fais pas ce genre de choses normalement… Donc je suis une sorte de novice… Comme avec les voitures. » Finalement, elle recroise son regard et un sourire de circonstance fleurit sur ses lèvres « t’as pas à t’excuser tu sais » jordan hausse les épaules, nonchalante, elle l’a jamais cru coupable de quoique ce soit, elle. « Je peux comprendre que tu regrettes ce qui s’est passé ou ce qui aurait pu se passer d’ailleurs » sa voix est douce, loin d’être accusatrice ni accablante. Elle comprend blondie, tout simplement. Au fond, elle s’y attendait un peu, à ce que James agisse de la sorte, pas qu’il l’embrasse, non, qu’il veuille l’oublier. « Tu sais… moi, je… » Elle est interrompue par la voix de Scarlett qui finit par apparaitre dans son champs de vision « Je vais m’prendre à manger, tu veux quelque chose ? » La brune fait la navette entre James et Jordan, sentant que l’atmosphère n’a rien de professionnelle ici. « Comme d’habitude s’il-te-plait » répond blondie, à comprendre un bon gros burger accompagné de sucrerie. Son mentor hoche la tête avant de disparaitre non sans un dernier regard, les laissant baigner dans le silence. « Bon, je ferai peut-être mieux d’attaquer ta voiture n’est-ce pas ? » son ton se veut léger alors qu’elle va récupérer tout ce dont elle aura besoin pour réaliser cette tâche. Elle bataille pour mettre la voiture sur chandelles, se demandant ce qu’elle était sur le point de dire avant l’arrivée de Scarlett.

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Jordan & James

C’est simple de parler avec Jordan, ça me semble tellement évident. Il a quelque chose chez elle qui pousse à la confidence, peut-être cet air un peu angélique qui donne l’impression qu’elle ne vous trahira jamais. Je me rends pourtant compte qu’elle en connaît bien plus sur moi que moi sur elle. Qu’elle est secrète et m’intrigue avec ses demis mots. Mais je respecte son silence, comprenant bien que forcer les choses avec elle ne servira a rien. « ça doit être fatiguant, j’espère que tu prends soin de toi quand même » Un sourire en coin je trouve son inquiétude attendrissante. « Je prends soin de moi oui. » Je suis même plutôt heureux comme ça. Laisser tomber un de ces deux activités me semble pour le moment impensable vu comme j’aime m’y investir et si je sais qu’il me faudra sans doute prendre une décision mais pour le moment je profite de ce que j’ai. Et je finis par parler à Jordan de ce qui c’est passé entre nous lors de notre soirée ensemble, mes mots sont maladroits et je tâtonne, essayant de savoir ce que je veux vraiment lui dire. Une certaine gêne prenant le dessus. « t’as pas à t’excuser tu sais » J’ai pourtant l’impression que si, que quelques part j’ai mal agi, même si je ne sais pas exactement à quel endroit c’est. « Je peux comprendre que tu regrettes ce qui s’est passé ou ce qui aurait pu se passer d’ailleurs » Je fronce légèrement les sourcils me rapprochant un peu de la blonde. « Non c’est pas… Je ne voulais pas dire ça… » J’ai l’impression que j’ai du mal me faire comprendre. Ce n’est pas un regret que j’ai sur le cœur mais comment lui expliquer les choses alors qu’elles sont déjà si floues dans mon esprit. Je fais encore un pas, avec l’envie d’induire un nouveau contact entre elle et moi pour tenter de rétablir la vérité. « Tu sais… moi, je…» J’attends la suite, mon regard plongé dans le sien, ma main qui vient juste frôler la sienne alors qu’une voix inconnue l’interrompe. Stoppant aussi net mon mouvement comme si j’avais été pris en tord. « Je vais m’prendre à manger, tu veux quelque chose ? » « Comme d’habitude s’il-te-plait » Je sens bien que le moment est cassé, la collègue de Jordan s’en va aussi vite qu’elle était arrivée, nous laissant seuls et dans un silence légèrement oppressant.   «Bon, je ferai peut-être mieux d’attaquer ta voiture n’est-ce pas ? » « Oui, oui sans doute. » Je hoche la tête m’éloignant un peu d’elle pour la laisser travailler. Je la regarde s’activer sans trop savoir ce qu’il faut dire ou faire maintenant. Quelques secondes passent durant lesquelles je l’observe en silence. Je me sens inutile et un peu idiot me demandant si je ne ferais pas mieux de partir maintenant. Je finis par me rapprocher un peu d’elle. « Est-ce que je peux t’aider Jordan ? » Je sais que c’est un peu étrange comme question en général on laisse sa voiture, on s’en va et à notre retour le garagiste a fini. « Je pourrais même apprendre des choses, ça m’évitera peut-être de courir après mon frère à chaque fois que j’ai un pépin avec ma voiture. » Je n’ai aucune envie de partir alors qu’elle est là. « Enfin, si tu veux bien… M’enseigner quelques trucs. » Je me poste à côté d’elle un sourire aux lèvres en l’observant du coin de l’œil alors que je fais mine de regarder la voiture. « D’ailleurs… Pourquoi la mécanique ? Non pas que le bleu de travail ne t’aille pas bien, mais ça m’intrigue. » C’est vrai qu’elle est charmante avec un peu de cambouis sur le visage et sa combinaison bleu.

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« Je prends soin de moi oui. » elle esquisse un sourire, blondie, rassurée. Elle comprend qu’il n’ait pu faire un choix entre ses deux métiers tout comme elle sait que ça doit pas être facile tous les jours, entre son emploi du temps et son statut de père célibataire. Mais elle connait assez James pour savoir qu’il va s’en sortir, au détriment de son bien-être mais puisqu’il lui assure s’occuper aussi de lui, ça lui va. Finalement, ces inquiétudes deviennent dérisoires quand il ramène sur le tapis ce qui s’est passé lors de leur dernière rencontre ou ce qui aurait pu se passer d’ailleurs. Et elle perd ses mots, Jordan, elle s’emmêle les pinceaux ; ses pensées ne sont plus cohérentes et dans sa poitrine ça cogne violemment. Plus encore quand elle le sent se rapprocher d’elle, un frisson lui dévale l’échine pour mourir au creux de ses reins. Les lèvres de James l’obsèdent, l’attirent, comme cette fameuse nuit et elle se sent perdre le nord, glisser vers le fond, aller vers cette bouche qui semble appeler la sienne. C’est sans compter sur Scarlett qui fait une entrée brève bien que remarquée. La magie est brisée, la réalité frappe Jordan de plein fouet et elle se souvient que l’agent de probation n’est pas là pour qu’elle le contemple. Elle se remet alors au travail en silence, un peu gênant pour elle car elle a l’impression d’avoir dépassé certaines limites. « Est-ce que je peux t’aider Jordan ? » perdue dans ses réflexions, elle lève la tête vers lui, une expression d’incompréhension sur le visage alors qu’il poursuit « Je pourrais même apprendre des choses, ça m’évitera peut-être de courir après mon frère à chaque fois que j’ai un pépin avec ma voiture. Enfin, si tu veux bien… M’enseigner quelques trucs.» ses lèvres s’étirent en un sourire alors qu’elle hoche doucement la tête, il y a encore peut-être un moyen de rattraper les choses qu’elle se dit blondie, apporter une meilleure ambiance à ces retrouvailles. « D’accord, je vais essayer de te trouver un truc à enfiler pour que tu ne te tâches pas » Il a pas l’habitude de ce genre de travail et une tâche d’huile est difficile voire impossible à faire partir. Elle va fouiller dans une sorte d’armoire où sont stockées vestes et autres combinaisons peu utilisées avant de venir la tendre à James « elle est grande, tu peux l’enfiler par-dessus tes vêtements » Facile à porter et à enlever, au besoin. « D’ailleurs… Pourquoi la mécanique ? Non pas que le bleu de travail ne t’aille pas bien, mais ça m’intrigue. » La question la prend étrangement au dépourvu, blondie est le genre de personne qui a du mal à répondre à ce type de questions. « J’ai passé beaucoup de temps avec un fou de mécanique et je crois qu’il m’a communiqué sa passion » elle répond alors, une moue de réflexion sur le visage « et puis, j’ai toujours adoré les voitures et l’idée de savoir comment elles fonctionnent me plaisait » Elle a atterrit à Mecanor un peu par hasard, elle avait vu l’annonce de recherche d’apprenti et elle s’était manifestée, comme ça, sur le coup d’une impulsion comme bon nombre d’actions dans sa vie. « Et toi, avec un frère garagiste, ça t’a jamais plus attiré que ça ? » Elle se baisse finalement pour ouvrir la boîte à outil et y récupérer une paire de gant et de la tendre à son assistant du jour « tiens, t’auras aussi besoin de ça » elle le regarde s’en équiper avec un petit sourire et quand elle le sent prêt à attaquer, elle se lance dans quelques explications « Pour commencer, il va falloir qu’on débranche la borne négative de la batterie ce qui veut dire qu’il faut la libérer des périphériques, boîte de vitesse, commande d’embrayage, démarreur etcetera » parlant elle lui indique brièvement où se trouvent ce dont elle est en train de parler, les plus accessibles s’entend. « Le plus pratique sera de commencer par la boîte de vitesse, c’est ce qui demande le moins de travail mais je m’en occuperai moi-même car des trucs se dérèglent si on a pas l’œil » son ton devient automatiquement professionnel lorsqu’elle doit parler de son métier, mais elle veut faire en sorte que James comprenne où elle veut en venir. « Là, où, j’aurais besoin de ton aide ce sera pour la suite, c’est bon pour toi ? D’ailleurs, Tu peux apporter la chèvre jusqu’ici ? » Elle fait un signe en direction de la grue d’atelier située à sa droit qui servira pour soutenir le moteur. Elle attaque la boîte de vitesse, tentant de s’exécuter comme on le lui a enseigné, les sourcils froncés en signe de concentration. Il lui faut quelques minutes pour y parvenir. Elle pose les vis dans une boîte « Tu peux m’aider ? » elle demande la boîte de vitesse en main, représentant trente kilos soit plus la moitié de son poids de quoi nécessité le support d’une seconde personne. Ils déposent ensuite l’objet au sol, pareillement pour le disque. La voie est libre pour s’occuper de la butée de la boîte. « bon, on a terminé la première étape, maintenant on va s’attaquer à la pose du kit d’embrayage, t’es toujours motivé ? » elle esquisse un sourire « si tu veux prendre une pause dis-moi, hein » ça fait bien une demi-heure qu’ils avaient commencé.

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Jordan & James

Je ne sais pas pourquoi je suis encore là – encore moins pourquoi je propose mon aide, comme si c’était tout à fait logique et normal de s’investir dans la réparation d’une voiture alors qu’on l’a amené au garage justement pour ça. Mais je n’ai pas vraiment envie de partir, pas maintenant que je sais que Jordan est ici. Et même si je ne sais pas vraiment de quoi lui parler, la simple idée de rester proche d’elle me plait bien. « D’accord, je vais essayer de te trouver un truc à enfiler pour que tu ne te tâches pas » Je jette un regard à mes habits, rien de bien extraordinaire, d’ailleurs je me dis que j’aurais pu faire un effort, je l’aurais sans doute fait si j’avais su que je tomberais sur elle. Mais c’est un hasard un peu joueur qui nous a fait nous retrouver. Et quand elle revient avec un énorme bleu de travail je souris un peu. « elle est grande, tu peux l’enfiler par-dessus tes vêtements » « Vous avez Hulk qui bosse avec vous ? » Dis-je en observant la tenue. Sérieusement je pourrais bien passer deux fois là dedans, et ça me fait bien rire. J’enfile la tenu et je dois avoir l’air totalement ridicule. Mais Jordan ne fait aucun commentaire. Assez naturellement et alors que je m’approche de la voiture j’en viens à me demander comment Jordan a atterri ici. « J’ai passé beaucoup de temps avec un fou de mécanique et je crois qu’il m’a communiqué sa passion » Je hoche la tête avec un sourire. « Et ton père ? » Je ne sais pas pourquoi ça m’est sorti tout seul. Et une fois les mots dehors je me rends compte de l’indélicatesse de ma question. Je ne connais presque rien de la vie de Jordan si ce n’est qu’elle n’a ni frère ni sœur. Alors m’aventurer sur ses relations avec son père est sans doute un peu dangereux. « et puis, j’ai toujours adoré les voitures et l’idée de savoir comment elles fonctionnent me plaisait » Ca semble tellement logique dit comme ça effectivement. « Et toi, avec un frère garagiste, ça t’a jamais plus attiré que ça ? » Je hausse un peu les épaules. « Pas tant que ça non… C’était le truc d’Ezra tout ce qui était voiture. On lui laissait le champ libre ! J’ai peut-être eu tord de ne pas m’y intéresser plus d’ailleurs, aujourd’hui je sais tout juste changer une roue. » Je ris un peu honteux tout de même. En vérité ne pas s’y intéresser était aussi un moyen de nous différencier. Certes mon jumeau était Ian mais au niveau du caractère et des passions Ez et moi étions beaucoup plus proches, sans parler de nos goûts pour les filles.

« tiens, t’auras aussi besoin de ça » J’attrape la pair de  gants que Jordan me tend, attendant maintenant la suite des opérations. Elle semble très professionnelle quand elle regarde ma voiture et commence à me donner quelques indications. En vérité j’ai un peu de peine à me concentrer sur ce qu’elle dit, parce que mon regard et rivé au sien et semble comme m’ensorceler, pourtant je hoche bêtement la tête comme si j’avais tout compris. « Là, où, j’aurais besoin de ton aide ce sera pour la suite, c’est bon pour toi ? D’ailleurs, Tu peux apporter la chèvre jusqu’ici ? » Ah sa première question je hoche la tête positivement sans vraiment savoir ce qu’elle attend de moi puis elle me parle d’une chèvre et là mes yeux s’arrondissent. Je tourne la tête m’attendant à me retrouver en face d’une biquette mais je ne vois rien d’autre que des instruments de garage. « La chèvre ? » Est-ce qu’ils ont réellement appelé un de leur engin comme ce petit animal un peu colérique ? Au final je me dirige vers la sorte de grue que Jordan me montre du regard pour la lui emmener, ne voyant pas vraiment le rapport avec l’animal. J’observe Jordan travail sans pouvoir trop l’aider jusqu’à ce que ça soit enfin mon tour de rentrer en action. « Tu peux m’aider ? » Je l’aide à soulever la boite à vitesse sans me faire prier et lui donne quelques petits coups de main par ci par là. Rien de bien fatiguant mais au moins je me sens un peu utile. « bon, on a terminé la première étape, maintenant on va s’attaquer à la pose du kit d’embrayage, t’es toujours motivé ? » Je hoche la tête positivement une fois de plus. « oui oui, je te suis. » Je ne pensais pas que c’était aussi complexe de réparer un petit bruit de ce genre. Je dirais bien que j’en aurais pour mon argent mais connaissant mon frère il ne voudra pas que je le paye. « si tu veux prendre une pause dis-moi, hein » Je regard vite fait l’heure sans trop savoir quoi répondre. « Non, non ça va ! Tu ne m’épuises pas trop. Puis j’imagine que ta collègue va bientôt revenir avec ton diner, je voudrais pas pousser tes pauses je vais avoir des soucis avec ton boss. » Je rigole un peu parce qu’on sait maintenant tous les deux qui est le boss de Jordan pour moi.

Nous nous remettons au travail, enfin surtout elle je dois l’avouer mais je ne me lasse pas de la regarder. « Tu sais je me disais que… » Voilà le retour de l’adolescent devant son premier crush qui a de la peine à faire une phrase complète. « Je pourrais te payer un restaurant pour te remercier… » Je relève un peu les yeux vers elle. « Enfin si tu veux ! » Je doute tellement de moi que ça en fait presque pitié. « Ou au pire je te fais un bon, tu vois, tu peux aller avec quelqu’un d’autre. C’est pas obligé que ça soit moi – même si j’aimerais bien… Mais c’est pas obligé. » Je parle trop vite m’emmêlant un peu les pinceaux . « Enfin c’est juste que mon frère me fera pas payer donc comme ça j’aurais pas l’impression d’avoir abusé totalement de ton temps… » Et surtout j’en ai bien envie. Même plus que bien en fait. Mais c’est bien plus dur de le dire comme ça. « Enfin voilà… Peut-être… Si tu veux. » Pitié que je me taise, je vais lui faire peur à force.

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Jordan & James

« Vous avez Hulk qui bosse avec vous ? » la remarque de James lui extirpe un petit sourire et elle peut constater que la tenue est effectivement immense. On pourrait la rentrer trois fois là-dedans, peut-être même quatre avec un peu de volonté. Elle reporte son attention sur la voiture et énumère mentalement tout ce qu’il faudra qu’elle fasse, dans quel ordre afin que son statut d’apprentie ne vienne pas faire des siennes. Elle a ce besoin d’être irréprochable aujourd’hui, blondie, un besoin directement lié à la présence de James certainement. « Et ton père ? » demande James alors qu’elle lui explique avoir longtemps côtoyé un mécanicien auto-proclamé et malgré elle, elle interrompt son geste. Prise au dépourvue, blondie a besoin de quelques brèves secondes pour se remettre. « Absent » qu’elle répond alors sur un ton neutre comme si elle parlait de la pluie et du beau temps. « Je l’ai pas connu, il n’y avait que ma mère et moi » elle hausse les épaules, nonchalante, faussement peut-être. Elle a passé l’âge de pleurer cet être inconnu, disparu à l’annonce de son arrivée parait-il. Les années ont passé et le temps a fait le reste. « C’est pas grave » qu’elle ajoute finalement avec un petit sourire avant de poursuivre « les gens s’excusent souvent quand je les réponds » et c’est sans doute pour ça qu’elle parle si peu d’elle. Ils ont tendance à plus savoir où se mettre et ça lui fait de la peine à Jo, parce qu’au fond c’est pas si grave, rien n’est grave. La terre continue de tourner, ainsi va la vie. Heureusement, le moment de flottement est quelque peu calmé quand Ezra et les talents de mécanicien de James sont mis sur le tapis. « Pas tant que ça non… C’était le truc d’Ezra tout ce qui était voiture. On lui laissait le champ libre ! J’ai peut-être eu tort de ne pas m’y intéresser plus d’ailleurs, aujourd’hui je sais tout juste changer une roue. » Elle a un bref éclat de rire « changer une roue c’est déjà un très bon début tu sais » tout le monde n’en est pas capable pourtant ça peut s’avérer très utile.

Finalement, ils entrent dans le vif du sujet et blondie peut constater que James n’est pas familier du jargon mécanique, d’ailleurs il a la même réaction qu’elle, lorsqu’Andy avait mentionné la chèvre pour la première fois devant elle. « J’ai fait la même tête que toi au début » puis, elle avait voulu savoir pourquoi ça s’appelait ainsi et pas autrement, parce que bon, ça n’avait vraiment rien d’une chèvre ce truc. Ce moment d’incompréhension mis à part, James se révèle être un très bon assistant, réactif et efficace. Surtout motivé puisqu’il refuse sa proposition de prendre une pause. « Oh t’inquiètes pas pour moi, j’pourrais toujours manger plus tard » Elle aime sa compagnie et elle ignore combien de temps il leur faudra pour se revoir puisqu’il ne semble plus avoir besoin d’elle pour Mathis et malgré ses promesses, c’est pas dans le genre de blondie de débarquer à l’improviste, sans excuse de rencontre. Alors, elle est pas contre profiter un peu de ce que le hasard met sur sa route, tant qu’elle le peut. Bref, elle est fin prête pour la dernière étape, James aussi visiblement. Alors, elle se fait pas prier blondie, elle met en pratique ce qu’elle a appris, donne quelques directives de temps à autre, à son acolyte pour mener à bien leur projet commun. « Bon, il ne nous reste plus qu’à remonter tout ce qui a été enlevé et normalement c’est bon » elle esquisse un grand sourire, fière, elle espère que ce sera bon oui « Tu sais je me disais que… » Blondie finit de remonter les commandes des boîtes de vitesse avant de lever la tête en direction de James qui semble tout à coup gêné « Je pourrais te payer un restaurant pour te remercier… Enfin si tu veux ! Ou au pire je te fais un bon, tu vois, tu peux aller avec quelqu’un d’autre. C’est pas obligé que ça soit moi – même si j’aimerais bien… Mais c’est pas obligé» elle a un grand sourire blondie, les yeux qui pétillent, le cœur qui s’emporte peut-être aussi. « Oui, je veux bien » qu’elle s’exclame, peut-être un peu trop vite « pas avoir le bon pour, enfin, tu vois, y aller avec toi quoi » elle fait partie de ces gens maladroits de façon mignonne, il parait, James aussi visiblement. « Et tu voudrais le faire quand ? » elle demande alors un peu timidement « je suis libre ce week-end si tu veux, ou le week-end prochain…enfin quand tu veux… » elle est sûrement trop insistante alors elle se tait un instant « dis-moi quand ça t’arrange, t’es le plus occupé de nous deux » elle a dit ça sur le ton de la plaisanterie. Pas qu’elle ait moins à faire, mais rien d’aussi prenant que James, elle pourra toujours se débrouiller. « Et sache que tu n’abuses pas de mon temps, ça me fait plaisir de pouvoir t’aider » et de te revoir, surtout. « D’ailleurs, je pense avoir terminé, si tu veux bien passer derrière le volant pour voir ce que ça donne »

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Jordan & James

J’aurais vraiment du me taire, ou simplement réfléchir un peu avant de parler de son père. Et c’est directement que je vois Jordan se crisper en validant mes craintes d’avoir mis les pieds dans le plat. Le silence qui suit est un peu gênant et je cherche un moyen de changer de sujet quand elle fini par répondre. « Absent » Je hoche la tête, un peu embêté de l’avoir forcé à aborder le sujet avec moi. « Je l’ai pas connu, il n’y avait que ma mère et moi » Je reste un peu sans voix alors que je la regarde. Je sais qu’il serait bienvenu que je lui adresse des sortes de condoléance mais pour avoir  vécu sans mère je sais bien que ça ne changer rien. « C’est pas grave, les gens s’excusent souvent quand je les réponds » Je suis pas persuadé. Que ça soit vraiment aussi peu important qu’elle tente de le montrer mais au final ça la regarde. Je ne suis personne pour juger la façon dont elle gère l’absence de son père. « Etre désolé c’est la seule arme quand on est impuissant. » Et c’était ce que nous étions face à l’absence d’être qui auraient du nous être chers, qu’ils soient morts ou qu’ils aient simplement décidé de quitter le bateau. Au final le sujet avait été vite balayé, comprenant que Jordan n’avait pas plus envie que ça de s’étendre sur le sujet et qu’en plus de ça l’endroit n’était sans doute pas le mieux choisi pour ça. Nous étions revenu au sujet principal de la journée qui touchait bien plus à la mécanique et tout ce qui s’y rapportait. « changer une roue c’est déjà un très bon début tu sais » Je rigolais un peu. Je ne lui racontais pas comment mon père avait insisté pour que chaque membre de la famille sache au moins faire ça. Ainsi chaque session de changement de pneu pour la voiture avait été une occasion de se retrouver en famille pour une leçon sur le pneu et ses nombreuses facettes.

J’avais aidé Jordan comme je le pouvais. Même si le jargon de son métier m’était inconnu et que plus d’une fois j’avais du ouvrir de grands yeux quand elle me demandait de l’aide. J’avais même refusé la pause qu’elle me proposait, essayant de me montrer au moins un minimum résistant tout de même. « Bon, il ne nous reste plus qu’à remonter tout ce qui a été enlevé et normalement c’est bon » Son sourire fier me touche même si l’idée que notre petit aparté soit déjà fini m’attriste un peu. Et je présent que c’est le moment ou jamais pour formuler ma demande. Même si elle est scabreuse et sans doute pas des plus romantique je finis pas réussir à l’inviter au restaurant. « Oui, je veux bien » Je sens un soulagement intense m’envahir quand elle me répond aussi vite qu’elle le peut. « pas avoir le bon pour, enfin, tu vois, y aller avec toi quoi » Elle est mignonne Jordan et apparemment aussi peu à l’aise que moi - mais ça me fait du bien d’être avec elle. « Super… C’est cool. Vraiment cool. » Je souris bêtement maintenant, les mains dans les poches beaucoup trop grandes elles aussi, je dois avoir l’air d’un bien heureux. Et c’est plus ou moins comme ça que je me sens en fait. « Et tu voudrais le faire quand ? » La question me prend un peu de court, il y a même pas dix minutes je n’avais pas prévu de l’inviter et maintenant je dois fixer une date dans mon emploi du temps tout pourri.   « je suis libre ce week-end si tu veux, ou le week-end prochain…enfin quand tu veux…  dis-moi quand ça t’arrange, t’es le plus occupé de nous deux. » Me faire désirer ce n’est pas mon truc. Même si c’est apparemment en partie comme ça que marche les relations, apparemment, puis j’ai très envie de la voir, rapidement. « Ce week-end, c’est bien ce week-end. » Je ne sais même pas si j’ai déjà quelque chose de prévu mais je m’en fiche pour le moment. Ce rendez vous semble passer avant. « Enfin il faut juste que je puisse faire garder Mathis, c’est Freya qui s’en occupe quand je dois m’absenter normalement… » Il me semble que Jordan a déjà croisé ma meilleure amie qui a élu domicile chez moi depuis quelques mois. « Mais elle est enceinte jusqu’au cou donc, il faut que je vois avec elle… Je peux te rappeler ? » Je n’ai pas envie de m’étendre sur la complexité de ma vie en ce moment et les raisons qui pourraient justifier que je doive changer ce rendez vous. « Tu as toujours le même numéro ? » Je le saurais sans doute si j'avais tenté de l’appeler avant mais passons.

Jordan se lance à nouveau dans la réparation de ma voiture qui semble voir le bout du tunnel.   « Et sache que tu n’abuses pas de mon temps, ça me fait plaisir de pouvoir t’aider » Je ne peux m’empêcher pourtant de penser que j’abuse un peu. Mais le plaisir d’être avec elle prend le dessus pour le moment. « D’ailleurs, je pense avoir terminé, si tu veux bien passer derrière le volant pour voir ce que ça donne » Je m’exécute aussi vite. Passant derrière le volant pour faire démarrer la voiture. Je suis heureux de voir que le bruit a totalement disparu. J’en ressors un peu plus tard pour retrouver Jordan. « Je crois tu as fait du bon travail ! Tu auras mérité ce restaurant. » Je lui souris sincèrement même si ça veut dire que ce moment avec elle est fini. Maintenant que ma voiture est réparée je n’ai plus de raison de trainer ici. « Bon je crois que je vais y aller… » Je traine un peu comme si je n’avais aucune envie de décoller. Enlevant mes gants puis cette énorme combinaison de travail, pour retrouver un allure plus humaine. « On se voit ce week-end alors ? » C’est cette pensé qui me donne un peu de force pour me décider à partir. « Tu salueras mon frère pour moi. »  Je m’approche un peu d’elle et je vais déposer un baiser sur sa joue, m’éternisant sans doute un peu trop. « Merci… Pour la voiture. » Un fois les adieux fait je monte dans cette dernière pour repartir. Le coeur lourd de la quitter mais satisfait de savoir que ce n’est que parti remise.