Je suis tout sauf heureuse. Comme si le soleil s'était couché depuis cinq jours et n'était jamais revenu. Je suis dans une nuit perpétuelle. Je me demande parfois ce qui ne va pas chez moi. J'ai peut-être passée trop de temps avec mes héros de roman si romantiques... J'ai placé mes attentes et mes idéaux bien trop haut J’ose à peine parler de leur bonheur à voix haute car si la vie se rend compte de ce qu’elle leur a donné j’ai peur qu’elle le leur reprenne, et ça serait dommage car on a tous besoin d’un peu d’espoir pour tenir.
Jon&Lizzy
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La journée de Lisandre avait commencée très tôt. Trop tôt. Elle s’était levée, prenant une douche rapide, mais assez chaude pour la tirer sur sommeil. Une fois sortie de la douche, la jeune femme s’admira dans le miroir. Elle secoua sa tignasse blonde avant de froncer le nez… Elle haussa un sourcil puis elle chercha dans une armoire. Elle lâcha un petit cri de victoire et s’installa. Elle avait déjà été brune par le passé et elle avait adoré l’effet sur elle. Silencieuse, elle appliquait sa coloration en se promettant de faire du ménage dans sa vie, en se promettant de mettre toute les chances de son côté… Elle n’avait pas revu Jon depuis qu’elle l’avait mis dehors de chez elle. Lisandre ne ressentait pas le besoin de lui parler pour le moment. Elle avait mis ses projets de côté pour cet homme… C’était à lui de sacrifier des rêves maintenant… Du moins, c’est ce qu’elle espérait. Les paroles de Jonathan résonnaient encore dans la tête de Lisandre… Il n’avait jamais songé à avoir des enfants et encore moins maintenant, vu que la quarantaine approchait… Elle jeta un regard à son reflet de nouveau puis elle alla dans la salle à manger, le temps que la coloration fasse son effet. Elle prit le temps de manger un petit déjeuner, sain et équilibrer. Après tout, malgré qu’elle avait promis à Jon d’arrêter les traitements pour lui, vu sa réaction, elle les avait continué. Elle n’attendrait pas après lui… Elle n’avait qu’une seule vie à vivre. Elle finit par laver sa tignasse et admira le résultat. Satisfaite, elle se coiffa avant d’enfiler une robe ajustée ivoire, avec des escarpins marins. Elle appela Théo, son chauffeur. Elle n’avait toujours pas fait réparer sa voiture… Lisandre attrapa son sac à main, ainsi que son sac rempli de croquis et s’engouffra dans la voiture. Son chauffeur resta surpris de la voir, mais complimenta sa nouvelle tête. La brunette sourit tendrement. «Nous n’arrêterons pas au Starbucks ce matin. Jonathan a pris l’habitude de boire le thé de Molly. » Théo eut un petit rire puis il accepta volontiers. Elle savait que c’était faux. Qu’il recrachait presque toujours la première gorgée, mais elle n’était pas là pour lui servir à boire… Elle ne lui ferait plus de fleurs… Il était temps qu’elle se tienne debout.
Lizzy remercia Théo puis elle entra dans la bâtisse. Les dames de l’accueil furent surprise de la voir, mais heureuse. Elles comprenaient que le calme reviendrait. La jeune femme les salua puis elle monta directement à l’étage, retirant ses verres fumés. Molly se leva rapidement lorsqu’elle la vit. «Mademoiselle Blackston… On ne pensait pas vous voir aujourd’hui… Votre bureau n’a pas été nettoyé… Milles excuses… Je… » Lizzy leva la main pour la faire taire. Elle savait que Molly faisait son possible pour couvrir les caprices du dragon. Doucement, Lisandre s’approcha de la réception puis elle haussa les épaules. Avant de prendre le planning de la journée. Elle lit rapidement le nom des rendez-vous puis elle soupira profondément. «Faites nettoyer le bureau de Monsieur Deauclaire… Mon bureau ne me sera pas trop utile pour les prochains temps à venir. Annulez mes rendez-vous pour les 4 prochains jours. J’ai des rendez-vous à l’extérieur. » Molly hochait la tête en silence. Lisandre ne rajouta rien puis elle alla vers son bureau. Elle soupira, posant son sac puis elle ouvrit les rideaux qui bordaient les fenêtres. La lumière entra, faisait ressortir les reflets bruns de sa chevelure. Attrapant son calepin de croquis, elle sortit de son bureau. Les employés se promenaient dans le couloir et elle répondait à leurs questions. Plusieurs semblaient heureux de la revoir. Tendrement, Lisandre se sentit envelopper par une vague de chaleur, de douceur. Elle finit par lever les yeux de son cahier à croquis et elle croisa le regard de Jonathan. Elle prit une profonde inspiration puis elle entra dans la salle de couture, sa chevelure brune flottant sur son dos.
Patiemment, elle s’installa à une table à dessin, commençant à dessiner sur de plus grosses feuilles. Elle était vraiment absorber par son travail. D’ailleurs, quelques petites mains étaient venues admirer ses coups de crayons. Plusieurs la complimentèrent. Elle leur exposa son point de vue. Elle était une fille d’équipe, une fille qui allait être le leader, pas une patronne. Sourire au visage, elle était rayonnante. Après un moment, Molly vint la chercher . «Mademoiselle Blackston… Il y a un fleuriste pour vous… » L’Australienne haussa un sourcil puis elle sortit. Elle croisa de nouveau Jonathan et alla à l’accueil. L’homme avait un immense bouquet de fleurs dans les mains. La brunette signa le devis et attrapa la petite carte. «Je suis fier de ce que mon élève est devenue… En espérant que tu acceptes un souper. D. » Elle rougit vivement et hûma les fleurs avant de retourner les fleurs et de voir un numéro de téléphone. Elle regarda Molly, qui semblait intriguée. «Quoi? Je n’ai pas le droit de recevoir des fleurs? » Elle sourit puis elle tourna les talons, allant vers son bureau. Trop absorbée par le présent, elle ne salua pas Jonathan, passant rapidement à côté de lui. Lisandre ferma la porte de son bureau derrière elle puis elle glissa les fleurs dans un pot, tout en les admirant… C’était le calme avant la tempête…
Jonathan était adossé à la fenêtre de son bureau. Regardant les personnes traverser la chaussée. Se précipitant pour aller sur leur le lieu de travail, pour attraper le métro en direction d'une destination qui lui était inconnue. Il y avait aussi ce couple qui se tenait la main, cet homme qui faisait à attention à la femme qui se tenait à ses côtés ou encore cette famille qui avait le sourire aux lèvres. Sûrement sur la route pour aller profiter du soleil sur la plage qui bordait la ville. Tout paraissait si simple pour eux… Voilà ce que pensait le dragon du haut de sa tour. Il s'était remis à fumer depuis son entrevue avec Lisandre. Jon était sur les nerfs à un tel point qu'il n'avait même plus la force de crier. Le dragon était à bout de souffle, complètement épuisé. Éreinté par cette femme qui venait semer le trouble dans sa vie. Cette dernière n'avait conscience de ce qu'elle lui demandait. La blonde souhaitait une chose, être en couple avec Jonathan, lui demandant fidélité. Il y en aurait qu'une et personne d'autre. C'était une évidence pour certaines personnes, mais c'était loin d'être celle du styliste. Le retour d'Irène n'avait en rien arrangé la situation. Il était à bout. Passant ses nuits à réfléchir, à penser à tout ce que ces femmes lui avaient dit. Lisandre à ses envies soudaine de fonder une famille avec les enfants d'un inconnu… Sa proposition de tout arrêter s'il lui fait cette promesse… Jonathan n'avait jamais tenu aucune de celles qu'il avait faites auparavant. Et puis il y avait Irène, le fantôme de son passé, son premier amour… Il aimerait encore la détester, cela rendrait la situation un peu plus facile. Mais Jon connaissait maintenant la vérité. Irène n'était en rien responsable de ce qui s'était passé. Il avait été trop utopique en s'imaginant que sa famille ne ferait pas tout pour l'inciter à rester… Mais elle lui avait envoyé cette lettre qui n'arriva jamais à destination… Coup du destin ou malédiction sur sa personne, Jon n'en savait rien, mais une partie de lui ressentait une profonde injustice. Le seul coupable dans cette histoire c'était le père de la brune… « Bonjour Monsieur Deauclaire. » Sans se retourner, le styliste savait de qui il s'agissait, Molly. Cette dernière essayait tant bien que mal de remplacer Lisandre. Il lui fit un simple signe de main pour lui dire de déposer sa tasse de thé qui serait, comme d'habitude, refroidit, sans goût et présentée d'une manière déplorable. Cette femme avait beau faire son possible, c'était une bonne à rien. Jon se demandait de temps à autre pourquoi il ne l'avait pas encore viré… Mais cette dernière sentait à quel point son patron n'était pas bien. Le moral à zéro. Si même le dragon n'avait plus la force de rugir, rien n'allait plus. Le personnel s'inquiétait de voir l'ombre de cet homme se poster dans l'atelier sans rien dire. Il semblait ailleurs et c'était bien le cas. Molly décida de s'en aller sur la pointe des pieds, mais elle ne pouvait pas s’empêcher de lui annoncer la nouvelle. « Je ne sais pas si ça vous intéresse monsieur, mais Mademoiselle Blackston est ici… À l'atelier. » Instinctivement, il se retourna. « Merci Molly… Ne lui dites pas que je suis à mon bureau… » Le styliste ne savait pas s'il avait envie de la croiser. De voir cette femme pour que tout cela se termine encore par des hurlements. « Elle a reçu des fleurs aussi ce matin… » Ses yeux s'écarquillèrent. Il referma l'une de ses mains en poing et se le mordit. Voilà que Lisandre s'amusait à recevoir des cadeaux de ses amants à son bureau, dans son atelier, son antre… Intérieurement, Jonathan était à la fois furieux et jaloux. Cette femme était la sienne à ses yeux d'homme possessif. Il sortit de son bureau d'un pas rapide. Son air était aussi sombre que la chemise qu'il portait. Son assistante passa juste à côté de lui sans même le regarder, l'air toute fière avec son bouquet. Il resta là, planté sans rien dire tout en la regardant partir dans son bureau. Tout le monde le dévisageait. Lisandre et Jonathan, c'était un peu leur série préférée. Qu'est-ce qui allait encore ce passé entre ces amants. Le patron qui tombait sous le charme de son assistante, c'était à la fois d'une banalité et d'un romantisme sans égal. « Allez tous travailler au lieu de me regarder de la sorte. » C'était dit avec calme, mais d'une froideur qui ne ressemblait pas à l'Australien. Il passa une main dans ses cheveux et décida d'aller la voir. Jon rentra sans frapper. Le brun resta contre la porte, les mains croisées contre son torse. Il la regardait mettre ses fleurs dans son vase. Lorsque Lisandre daigna déposer ses yeux sur lui, Jonathan resta un moment sans rien dire, encore. À vrai dire, il ne savait plus quoi faire, ni comment se comporter avec elle. « Joli bouquet… » Dit-il assez sobrement. « Brune ? » Ça lui donnait un air un peu plus sérieux ou plus triste, il ne savait pas vraiment. « Fais-tu partie de ces femmes qui changent de tête lorsqu'elles désirent changer de vie ? » Cette idée l'inquiétait quelque peu. Jonathan se rapprocha d'elle. C'était un pas lent, le moindre geste était calculé, son regard restait figé sur le doux visage de Lisandre. Une fois arrivé à sa hauteur, il rapprocha ses doigts de ses cheveux. Feintant de vouloir les toucher alors que son seul désir était d'attraper la petite carte qui se situait à coté des fleurs. La jeune femme était bien trop petite pour arriver à l'attraper. Il jeta un coup d’œil aux quelques mots qui étaient déposés sur le papier blanc. Il fallut peu de temps à Jonathan pour comprendre de quoi et de qui il s'agissait. Le mot se froissa dans son poing avant de tomber à terre. « A quoi tu joues Lisandre ? » Son rire était nerveux. « Mon cousin ? » Il s'était toujours méfié de sa relation avec son assistante. Sachant pertinemment qu'elle était à son goût. Jonathan était d'une jalousie sans égale. Il sentait la rage commencer à brûler la moindre parcelle de son corps. Il était à bout. Quelque chose en lui s'était brisé. « J'en ai plus qu'assez de toutes ces conneries ! »
Je suis tout sauf heureuse. Comme si le soleil s'était couché depuis cinq jours et n'était jamais revenu. Je suis dans une nuit perpétuelle. Je me demande parfois ce qui ne va pas chez moi. J'ai peut-être passée trop de temps avec mes héros de roman si romantiques... J'ai placé mes attentes et mes idéaux bien trop haut J’ose à peine parler de leur bonheur à voix haute car si la vie se rend compte de ce qu’elle leur a donné j’ai peur qu’elle le leur reprenne, et ça serait dommage car on a tous besoin d’un peu d’espoir pour tenir.
Jon&Lizzy
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Lisandre avait tassé beaucoup de gens. Elle ne leur parlait plus et vivait sous les ordres de Jonathan. Elle voulait tellement qu'il lui donne sa chance, qu'elle soit la seule et unique à ses yeux... Pourtant, elle avait booker de nombreuses fois, des avions pour Jonathan et les femmes qui l’accompagnaient... Tout cela la dégoutait. Elle faisait tout pour lui... Lui, il refusait d'être fidèle qu'à une seule personne... Elle l'avait bien compris lorsqu'elle était entrée dans son bureau, lorsqu’il était partit, sans rien dire… Elle avait lu la lettre… Cette lettre qu’elle lui avait remise un peu plus tôt dans la journée, suite à la visite de Mademoiselle Delaney… Elle s’en était voulu, elle avait perdu le contrôle cette soirée-là, allant même jusqu’à se rendre au domicile de Velvet pour savoir des choses sur Jon, des choses qui la remettrait sur le droit chemin… Les jours qui avaient suivi, furent longs et pénibles. Elle n’était pas d’humeur… Elle savait qu’elle jouait aux fous avec lui… C’était sûrement pour cette raison qu’elle avait commencé à prendre ses propres décisions, concernant leurs nouvelles collections de vêtements. Elle avait déjà fait les démarches pour aller rencontrer des fournisseurs de tissus. À Paris. C’était pour cela qu’elle avait demandé à Molly d’annuler tous ses rendez-vous pour les quatre prochains jours. Lisandre avait compris qu’elle n’avait pas le choix de passer par-dessus Jon si elle désirait avoir une carrière dans le domaine. Après tout, elle savait que ses créations seraient appréciées. Elle s’était dirigée vers l’atelier lorsque cette dernière était venue l’avertir qu’il y avait un fleuriste pour elle, à l’entrée. Curieuse, elle s’y était précipitée, sans même daigner regarder Jonathan, qui venait de sortir de son bureau. Maniaque des détails, elle avait rapidement remarqué la chemise sombre que Jon portait… Lui qui avait l’habitude de porter des chemises plus claires. Elle était entrée dans son bureau et elle avait été rapidement suivit de Jonathan. Au début, la jeune femme l’avait complètement ignoré. Après tout, c’était son atelier, il pouvait entrer et sortir comme bon lui semblait… D’ailleurs, elle savait très bien que les employés allaient écouter à la porte pour savoir ce qui se passait… L’idylle entre les deux personnes était presque une télésérie bidon. Ils avaient tous les deux conscient que leur historie était de plus en plus connue par les employés… Ils s’étaient longuement questionnés sur l’absence prolongée de Lisandre et lors de son retour, elle leur avait donné une excuse facilement contrôlable. Sa mère était malade et elle devait prendre soin d’elle… Excuse que personne n’avait cherché à en savoir plus… Elle avait juste prit des vacances pour pouvoir démêler ses sentiments pour Jonathan. Elle écoutait ce qu’il disait, mais en faites, elle s’en foutait un peu. Elle savait qu’il était jaloux. Et alors? « Oh, merci… C’est agréable de se sentir apprécier. » Elle eut un léger sourire. C’était presque une pique. Elle n’en avait plus qu’assez de jouer avec Jon. Silencieuse, elle écouta sa remarque puis elle le vit approcher, attrapant le papier. Elle aurait voulu le lui enlever, mais il était trop tard. Elle soupira et replaça une mèche de cheveux. «Effectivement. Il y aura des changements dans ma vie… Mais il semble que tu n’aimes pas cette teinte sur moi… Peut-être devrais-je la laisser à cette Irène Delaney… Ou devrais-je dire, la femme pour qui tu m’as lâchement laissé tomber l’autre jour? » Elle le regarda jter un œil au papier, avant de le froisser et de le jeter par terre. Elle leva les yeux au ciel et elle écouta ses paroles. «Je pourrais te retourner la question. À quoi tu joues? À celui qui va flancher en premier? Ou tu veux voir jusqu’à où je vais rester, avant que tu ne me perdes? » Elle marcha vers lui et attrapa le papier avant de le jeter dans la corbeille. Ses talons claquaient sur le plancher de son bureau. Elle était presque furieuse. « Premièrement, je ne t’appartiens pas. Je ne suis qu’une employée parmi tant d’autres et je ne serai jamais autres choses. Je l’ai très bien compris. Je t’ai demandé qu’une chose; la fidélité et tu en aies incapable. Deuxièmement, je connais Damian depuis plus longtemps que je te connais. Ce n’est qu’un ami, qui sait m’apprécier à ma juste valeur. Troisièmement, si tu en as assez de ces conneries. Fou moi à la porte et je te promets que tu ne me reverras plus. Pour l’instant, je suis toujours ton assistante et la créatrice de la nouvelle marque qui va paraître sous peu, alors sors de mon bureau et laisse-moi travailler en paix Jonathan… » Elle croisait les bras sous sa poitrine, avant d’attraper son carnet à dessin et d’aller s’asseoir sur le petit fauteuil qui était près d’une table à café, où reposait sa tasse de thé. Il y avait aussi un autre fauteuil en face. Elle espérant qu’il sorte le plus tôt possible… Elle pourrait ainsi se concentrer sur autres choses que leur vie personnelle qui ne menait nulle part… Lisandre n’attendrait plus après lui, elle allait vivre comme bon lui. Elle avait trente ans, elle était assez mature pour prendre ses propres décisions. Elle espérait que Jon change d’idée et qu’il quitte rapidement son bureau. Elle jeta un rapide coup d’œil à sa montre fine, qui trônait sur son poignet, puis elle ferma le carnet, avant de se rendre vers la pièce adjacente de son bureau. Elle ouvrit la lumière puis elle tria rapidement ses vêtements, avant de sortir une robe marine, moins ajustée. Elle se changea puis regarda Jon, qui était toujours là. Elle soupira puis se mit dos à lui, dévoilant la fermeture éclair encore ouverte. Elle espérait qu’il vienne la fermée… Le marine de sa robe contrastait merveilleusement bien avant sa peau claire et ses sous-vêtements de dentelles marines. Ce midi, elle avait un premier rendez-vous et si elle attendait la permission de Jon, jamais elle n’y irait.
Lisandre n'avait aucune idée de l'impact qu'avait le moindre de ses actes. Jonathan était une personne qui décryptait chaque éventement tout en anticipant leurs possibles conséquences. Il avait beau tout recalculer, tout lui indiquait de ne pas s'attacher cette femme. Le brun avait à la fois l'impression de ne pas la mériter, mais aussi de ne pas être fait pour elle. À vrai dire, Jon avait l'impression qu'il ne pourrait jamais appartenir à qui-que ce soit. Mais Lisandre lui en demandait trop. La blonde était bien plus prête que lui pour mener une vie à deux. Oui, Jon en avait envie, mais le Dragon avait du mal à prendre des engagements. L'histoire de ce bébé le laissa encore plus dans un brume d’indécision qui n'avait pas l'air de vouloir se dissiper. Qu'est-ce qu'elle croyait ? Que le brun pouvait changer du tout au tout en l'espace d'une gifle et d'un baiser ? Jonathan était bien plus compliqué que cela. C'était un homme qui sous ses airs loufoques était une personne angoissée. Sa plus grande peur étant celle de tenir à nouveau à une femme. Il préférait les voir comme des jouets, se voir comme un briseur de couple et de cœur. Passer pour le salop n'avait jamais été un problème à ses yeux. Le comportement de son assistante commençait un tantinet à l'énerver. Son fière en regardant ses fleurs lui fit serrer les poings. Jon n'était pas une mauvaise personne, mais Lisandre avait pour le mettre hors de lui. Elle savait piquer là où ça faisait mal. Ses mots plus cassants les uns que les autres, sa façon d'être lorsqu'il entra dans son bureau… Le brun n'était déjà pas au meilleur de sa forme, mais il sentait par avance que cette discussion allait un peu plus le mettre en miette. On pouvait voir de la fatigue dans ses yeux. Ses cheveux mal coiffés étaient un indice comme quoi il avait passé la nuit à l'atelier. Sa chemise était d'un sombre qu'il ne lui ressemblait pas. Les employés ne le reconnaissaient plus. Il était fatigué, épuisé… Sa façon de répondre l’irrita un peu plus. Jon se demanda de quels changements elle parlait. Il avait envie demande si elle avait pris la sage décision de renoncer à lui, mais Lisandre ne lui laissa pas le temps. Irène… Voilà un sujet des plus sensibles dont Jon se serait bien passé, surtout venant de cette femme. Il savait pertinemment que Lisandre allait lui demander des explications un jour au l'autre, mais il n'avait pas envie d'en donner, c'était comme ça. Irène faisait partie de ce jardin secret indécelable dont il voulait garder la clé. « Je te prierai de laisser Irène hors de cette discussion ! » On pouvait voir à quel point la colère la dévorait. Voilà ce qui arrivait lorsqu'on parlait de son premier amour. « C'est moi le responsable de tout ça pas elle ! » Il était un brin menaçant dans ses paroles. Jon était du genre protecteur, ce n'était pas nouveau. Comment se permettait-elle de le juger ? À aucun moment Lisandre n'avait pensé à l'éventualité que c'était une personne importante à ses yeux. Il essaya de se calmer de faire un pas vers elle. Essayant tant bien que mal de ne pas lui en vouloir, de comprendre sa peine... Mais Jon restait une personne possessive qui voulait avoir le contrôle sur tout et encore plus sur cette femme. En regardant le mot qui se trouvait près du bouquet, son sang ne fit qu'un tour. Le brun se demandait à quoi elle pouvait jouer. Le brun en avait marre. Si elle aussi se mettait à jouer de la sorte, ils n'allaient jamais en finir. « A quoi je joue ? » Il était furieux. Son regard transperçait le sien. « Tu crois franchement que je prends tout cela pour un jeu !? » Il essaya de ne pas trop hurler pour ne pas attirer des oreilles indiscrètes. « Bon sang Lisandre tu crois que cette situation est facile pour moi ? » Il ne comprenait plus rien. « Tu crois que l'idée de te faire souffrir me fait plaisir ? » Jon ne pensait pas être un tel dragon à ses yeux. « Oh oui, je suis un monstre c'est bien connu ! » La vérité c'était que Jonathan était complètement perdu. Il ne put s'empêcher de rire nerveusement en l'entendant parler. Elle, une simple employée, comment pouvait-elle croire que Jon allait avaler cela ? Jon laissa la jeune femme parler, tout en se posant sur le bureau afin de lui faire face, les mains croisées contre son torse. Il la laissa déverser sa haine sur lui, elle en avait bien besoin. Jon resta silencieux à la fin de son long discours. Mais son regard ne se détourna pas du sien. Il la suivit des yeux lorsqu'elle s'approcha afin d'attraper son carnet. Jon la regarda tout autant lorsqu'elle s'installa sur le petit fauteuil qui faisait l'angle. Il avait conscience qu'à cet instant ses choix auraient de grandes conséquences dans sa relation avec Lisandre. S'il prenait la décision de s'en aller, tout serait terminé. Lisandre serait bien capable de donner sa démission et de disparaître… Alors Jon resta, même s'il sentait que sa présence n'était pas la bienvenue. Il resta assis en silence à la regarder, ça l'aidait à réfléchir. À se demander s'il faisait le bon choix. Si ça ne serait pas plus simple de partir et de tout laisser tomber. Il la regarda disparaître dans le dressing pour en ressortir avec une robe bleu marine. Elle était de la collection de 2015. Jon s'approcha en voyant qu'elle éprouvait certaines difficultés à fermer sa robe. « Attend.. » Le brun attrapa la fermeture de sa robe afin de remonter tout le dos de la jeune femme. « Voilà, tu es sublime... » Il le pensait sincèrement. Lisandre était une merveilleuse femme… Jonathan, un brin jaloux ne put s'empêcher de lui poser cette question qui le turlupinait. « Tu as un rendez-vous d'affaire ou… ? »
Le problème avec Lisandre c'est qu'elle savait ce qu'elle voulait et ce qu'elle ne voulait pas. Elle s'était souvent disputer avec Jon, lorsque leurs idées étaient divergentes. Au départ, elle avait essayer de se taire, de ne pas s'engueuler avec Jonathan pour rien. Elle voulait que l'ambiance du travailler soit agréable... Cependant, depuis qu'elle lui avait déclarer sa flamme, elle avait de la difficulté à ne pas exploser. Posée devant ses fleurs, elle avait lancer une pique à Jonathan et sa réaction lui fit serrer les dents. " C'est de mieux en mieux comme réponse. Encore une fois, tu m'as laisser tomber pour une femme." Elle l'avait sommee de quitter son bureau avant de recommencer à l'écouter. Elle se mordilla la lèvre, essayant de garder son calme puis elle posa brusquement don calepin sur ses jambes. "Donc tu crois que je suis responsable de tout ton malheur?! Tu continues de choisir. Tu refuses d'accepter que quelqu'un t'aime réellement. Et lorsque je te donne ma démission pour que tout s'arrête, tu la refuse... Tu joues à un jeu. Et moi je commence à ne plus avoir envie de jouer Jon. Tu vas me perdre." Elle avait replonger son nez dans son calepin avant de jeter un oeil à sa montre. Elle soupira puis elle se leva, allant enfiler une robe marine. Les doigts de Jon qui avaient prit le contrôle de la fermeture éclaire, la firent frémir. Malgré le fait qu'elle essayait de ne pas craquer, il la rendait folle. À son commentaire, Lisandre le prit comme un affront. "Tu as raison. Elle me va bien. Fade et sans goût. Comme moi." Elle lui fit un léger sourire avant de retourner dans la penderie et de retirer la robe, cherchant quelques choses d'autres. Elle s'arrêta en entendant les paroles de Jonathan. Elle laissa un petit rire s'échapper avant de s'appuyer contre le cadrage de la porte de la penderie et elle croisa les bras. "Ta jalousie va finir par te perdre Jon. C'est un rendez-vous d'affaire. Je vais essayer de réparer un pot que tu as cassé. Tu sais, cet homme de Paris. Pour les tissus de NOTRE collection? Et bien il a accepté de me revoir. Seul. Sans toi. Je me dis que si je joue un peu de charme, peut-être, nous fera-t-il un bon prix? Après tout, tu as bien pris la poudre d'escampette pour voir une femme." Elle haussa les épaules et retourna dans la penderie pour se vêtir. Après tout, elle était en sous-vêtements. Elle opta donc pour une robe noire, courte, qui la mettait en valeur. Elle mit des escarpins et attrapa un veston beige avant de se regarder dans le miroir. "D'ailleurs, dans 1 mois, je vais quitter. J'ai des vacances à reprendre. Je vais à Paris. Et ce n'est pas une demande de permission. Tout est déjà céduler. Et j'y vais seule" Elle parlait avec détachement. Comme si Jon ne faisait plus partit de ses plans... Il était sur le point de la perdre...
Lisandre ne comprenait rien, rien du tout. La jeune femme n'avait pas conscience de ce qu'elle était entrain de dire ou faire. Parler ainsi d'Irène, de le mettre à bout de cette façon, c'était le meilleur moyen pour rendre Jonathan fou de rage. « A aucun moment tu n'as envisagé la possibilité que cette personne pouvait être importante pour moi ? » Il savait que sa réputation le précédait. Lisandre avait pris un simple raccourci en se disant que c'était qu'une femme parmi tant d'autres sur le tableau de chasse du dragon. Pourtant, c'était bien tout l'inverse. « Tu me vois donc comme toutes les autres, très bien. » Il leva les mains. « Il est clair que je ne peux pas t'en vouloir… » Mais Jon était déçu et bien plus que cela. Il sentait la colère, l'envahir. Le styliste avait l'impression d'avoir affaire à un gamine capricieuse. Qui voulait tout et dans l'immédiat. Cela faisait bientôt vingt ans que Jon était devenu cet homme, elle ne pouvait pas demander de changer de la sorte aussi vite. « Je n'ai jamais dit que tu étais responsable de quoique ce soit Lisandre bon sang ! » Le dragon commençait à perdre patience. « Je dis juste que je traverse une mauvaise passe en ce moment et j'ai un petit peu de mal à tout gérer. Donc cela est tout sauf un jeu pour moi ! » Même sa petite menace commençait à l'agacer. Il savait depuis toujours qu'il risquait de la perdre, mais la jeune femme ne se rendait pas compte de tout ce qu'il avait traversé et surpassé pour elle. « Je suis comme je suis Lisandre, tu ne pourras pas me changer, ce n'est pas une question d'accepter ton amour ou non… » Il se frotta le visage avant de continuer. Sachant pertinemment qu'il était sur un pente glissante. « J'ai juste parfois l'impression que tu n'aimes pas la personne que je suis… » Ce que Jon comprenait totalement. Comment une femme telle que la blonde pourrait aimer le dragon Deauclaire. « Tu veux me changer… Me demander de te faire renoncer à tes projets d'enfant pour moi en me mettant le couteau à la gorge. » Il avait vraiment l'impression d'être incompris. « J'aurais juste aimé qu'on se mettent moins la pression, que ça se fasse plus naturellement… » Jonathan avait l'impression que tout allait trop vite pour lui et entre eux. Jon, en vrai gentleman l'aida à fermer sa robe et la complimenta. Lisandre avait le don de mettre n'importe quelle robe en valeur. Sa réponse le fit lever les yeux au ciel. Se disant qu'elle certainement la femme la plus butée qu'il connaissait. Sa petite question la fit rire nerveusement. Oui Jonathan était jaloux et possessif, c'était comme cela. Il était fou de rage, Jon était sur le point d'imploser. « J'en ai plus qu'assez ! » Il se retourna, essayant tant bien que mal de se calmer en attendant que la jeune femme ressorte du dressing. « Tu as fini de tout mélanger Lisandre ? De me faire rendre la monnaie de ma pièce ? De jouer la gamine ? » Jon lui faisait face à nouveau et se précipita vers elle pour se retrouver à quelques centimètres de son visage. « Oui je suis partie, oui je t'ai abandonné ce soir-là et non, je ne le regrette pas ! » C'était dur à entendre mais c'était la réalité. Il avait attendu près d'une décennie pour cet instant. « Et je te signale que tu restes mon assistante que ça te plaise ou non ! » On pouvait voir la rage qu'il avait dans ses yeux. Il en avait marre de prendre des pincettes, d'essayer de calmer le jeu , de la comprendre ou de se prendre des gifles pour un rien. « Alors quoique tu fasses, cette collection restera en partie une Deauclaire, tu dois avoir mon accord pour ce genre de démarche ! Tu es sous mes ordres et ce n'est pas l'inverse, loin de là ! Cette maison, c'est moi qui l'est créé Lisandre, alors je suis l'entier responsable de son avenir ! » Le dragon était hors de lui. « Donc vas-y, va toute seule à Paris, va draguer n'importe quel investisseur dans ta petite robe moulante,ça m'est complètement égale ! » Il était profondément déçu. « C'est clair que tu vas être très crédible dans ce milieu en te comportant de la sorte ! » Jon était complètement braqué, laissant sa carapace se forger un peu plus. « Je ne te demande juste de ne plus parler en mon nom si c'est pour agir ainsi ! » Le styliste était à bout. « Il est temps que je parte, j'ai un rendez-vous à l'extérieur et puis je n'ai plus rien à rajouter ! » Il n'avait plus rien à lui dire. Jonathan en avait marre de se battre contre une tempête qui ne voulait rien entendre. « Si tu veux démissionner, je ne te retiendrais plus. »
Lisandre restait silencieuse. Elle savait qu'elle commençait à s'attirer la foudre de Jonathan. L'homme pouvait être si méchant parfois... Bon d'accord, elle n'était pas mieux! Elle lui avait lancer des piques qui l'avait mit hors de lui. Elle savait très bien qui était Irène, elle avait fait sa petite enquête. Elle l'écoutait défendre cette femme qui l'avait tant changer. Elle avait le coeur au bord des lèvres. Comment pouvait-il rester accrocher à une femme qui n'avait pas eut le courage de rester! Serrant les poings, elle essayait de garder son calme, mais c'était de plus en plus difficile. Toujours dans la penderie, elle écoutait ce qu'il disait. Elle avait même reculer de quelques pas lorsqu'il s'était approcher d'elle. Lisandre était prête à jeter l'éponge, jusqu'à l'instant où il lui signala qu'il me regrettait pas de l'avoit laisser en plan pour Irène. Elle croisa les bras et s'appuya contre le mur. Elle écoutait à peine ce qu'il disait. La rage venait de faire place à une profonde tristesse. Elle baissa la tête, laissant Jonathan cracher son venin. "Tu as raison. Je ne t'aime pas... Du moins pas l'homme que tu es... Je suis tombée amoureuse de cet homme... Dans l'atelier. Celui qui semblait si liberer.... C'est de lui que je suis tombée amoureuse... Pour ce qui est de mes projets... N'as-tu pas compris que l'amour que je te porte est tellement forte et immense que je suis prête à renoncer à mes rêves pour toi? Tu auras beau me reprocher de t'avoir presser Jon... Mais tu serais incapable de faire la moitié de ce que j'ai fais pour toi..." Elle essuya du revers de la main sa joue puis elle soupira avant de le contourner et de sortir de la penderie. Elle ressentait une profonde amertume pour cet homme brisé. "Je comprends pourquoi tu es partit... Elle est belle cette Irène Delaney... Tu aurais pu me parler d'elle... Maintenant je comprends pourquoi... C'est la femme qui t'as détruit et tu restes accrocher aux fantômes de ton passé..." Elle s'approcha du téléphone et appela Molly, lui demandant de faire venir Théo. Elle ne voulait pas rentrer seule. Lisandre soupira puis elle s'appuya contre le bureau. Son ton de voix était faible. Elle essayait de ne pas pleurer, de ne pas s'effondrer. "Tu as raison. Cette collection sera tienne... Et je resterais qu'une simple assistante... Je vais à Paris pour de vacances... Pas pour le travail... Et puis à quoi bon?" Elle rigola un peu puis elle se redressa, lissant sa robe noire. "Je t'ai idéaliser... Je croyais être celle qui réussirait à casser la carapace du Dragon Deauclaire... Il semblerait que je n'ai pas été capable... Je m'excuse de t'avoir causer du tort... Je crois que je ne suis pas prête à vivre une relation à sens unique..." Elle prit une pause, regardant Jonathan. "Vu ta réponse... Sache que dès se soir, tu seras sans assistante... Tu demanderas à Molly de s'occuper de tout... Elle a un potentiel énorme..." Elle contourna son bureau et attrapa son sac à main, ainsi que son manteau puis elle sortit son trousseau de clef. Elle retira les clefs qu'elle possédait pour le travail et elle les déposa sur le coin du gros meuble. "Garde les croquis... Je n'en aurais pas de besoin." La jeune femme soupira et tourna les talons. Elle ouvrit la porte et la passa, avant de tourner la tête. "Ce fut un plaisir de travailler avec vous... Monsieur Deauclaire... Bonne chance dans vos projets futurs... En espérant que vous trouverez la paix intérieur." Elle serra la poignée de porte et elle la ferma, silencieuse. Elle traversa le couloir, sous les regards intrigués des employés. Elle sortit de la place rt grimpa dans l'ascenseur. Lorsque la porte ferma, elle craqua, explosant en larmes. Elle était blessée, brisée... Lisandre ne devenait plus que l'ombre de la jeune femme qu'elle avait été avant Jon... Elle grimpa dans la voiture rapidement pour éviter les journalistes qui n'attendaient que la prochaine bévue de Jon puis elle demanda à Théo de la ramener... Elle terminait un chapitre...