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 joamie + nothing’s worse than realizing who you’ve hurt

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Message(#)joamie + nothing’s worse than realizing who you’ve hurt EmptyLun 21 Nov 2016 - 17:27


☙ Nothing’s worse than realizing who you’ve hurt

 

Quelques cartons se sont remplis au fur et à mesure de la visite. L’agent immobilier, celui-là même qui m’avait vendu la maison au beau toit bleu il y a quelques mois, s’occupe de sa remise en vente. Il m’a immédiatement prévu que le bien ne partira sûrement pas aussi rapidement que je l’aimerais : lorsque nous en avons fait l’acquisition, les propriétaires précédents s’impatientaient depuis six mois avant de parvenir à se débarrasser de cet héritage indivisible. Ce n’est pas une somme qu’il me faut de toute urgence, j’attendrai que le marché soit clément. Peut-être pourrais-je revenir ici de temps en temps pour profiter des lieux tant qu’ils m’appartiennent encore. Néanmoins, j’en doute ; cette simple visite fait remonter des souvenirs bien trop douloureux, dont certains n’ont même pas eu lieu. Je soupire tous les deux pas, mon regard ne cesse d’éviter les lieux clés tels que la cheminée qui nous plaisait beaucoup, le lit, le jardin. J’abandonne là tous les meubles, n’en voulant plus. Mais aujourd’hui, j’ai vidé les commodes, les armoires, les étagères où traînaient encore des bibelots, des livres, et quelques vêtements. Une fois les cartons chargés, le coffre fermé, je retourne traîner des pieds dans les couloirs de la maison. « Juste un instant. » dis-je avant même que l’agent ne me suggère de quitter les lieux. Je suis encore chez moi. J’avance jusqu’au jardin et m’assois dans l’herbe, les jambes repliées, observant une scène qui demeurera le fruit de l’imagination idéaliste de deux rêveurs. Je reste là une dizaine de minutes sans bouger, coincé dans ce monde parallèle entre présent, passé, et futur d’une autre dimension. Une branche de l’univers s’est détachée le jour où Joanne et moi avons rompu, formant un autre monde dans lequel, aujourd’hui même, là où je me tiens, se déroule un superbe mariage. Le fantôme des lampes accrochées aux arbres glisse délicatement sur l’herbe dorée, foulée par les silhouettes qui n’existent pas. Une autre dizaine de minutes passe avant que l’agent ne s’inquiète et ne me rejoigne, indiquant sa présence d’un léger toussotement. « Nous devions nous marier ici… » je murmure, encore bien trop sentimental à ce sujet. Nous voulions nous marier chez nous, dans cette maison que nous adorions, loin de la ville, entourés uniquement de nos familles et nos amis les plus proches. C’aurait été sans grande prétention, peut-être même un brin rustique, mais raffiné. Juste à notre image. A l’image des illusions dans lesquelles nous baignions. Une belle façade romantique pour cacher la misère et tout ce qui aurait fini par nous dévorer de l’intérieur. C’était la seule chose à faire, me répétais-je en boucle depuis des jours. Ce mariage ne devait pas avoir lieu.

La route jusqu’à Brisbane est silencieuse. J’arrive en ville en fin d’après-midi. Depuis des jours, Victoria ne cesse de m’appeler, faisant fi de ma consigne de cesser. Je suppose qu’elle souhaite se rattraper, se faire pardonner à sa façon, mais je ne suis guère disposé à l’écouter à l’heure actuelle. Peut-être la semaine prochaine, le mois prochain, dans un an. J’ai la rancune tenace malheureusement, bien plus que je ne le voudrais. Les heures de route se résument donc à écouter le doux vrombissement du moteur de l’Aston, et ces quelques pensées qui me posent encore et encore cette question demeurant sans réponse : et maintenant ? En chemin, je me décide à laisser un message à Joanne la prévenant que je compte passer chez elle pour voir Daniel. Les seuls mots, écrits, que nous échangeons depuis la dernière fois que nous nous sommes vus, plus tôt dans la semaine. L’altercation aura eu le mérite de porter ses fruits. Je pense bien être parvenu à dégoûter la jeune femme de moi. Ainsi pourra oublier l’amour qu’elle me portait, ou au moins, l’occulter. Je n’attends pas de recevoir une réponse de la part de Joanne pour prendre la direction de sa maison. Une heure plus tard, je me gare devant chez elle. Avant de frapper à la porte, je déleste mon coffre d’une peluche et d’un carton dans lequel est regroupé tout ce qui appartient à mon ex-fiancée. Puis elle m’ouvre, et c’est un brin gêné que je lui tends le tout. « Tu as oublié des affaires dans l’autre maison. » Sûrement n’avait-elle pas pensé à tout vider là-bas. Moi-même cela ne m’était pas venu à l’esprit. Je me permets d’entrer, Joanne faisant un pas de côté pour dégager l’ouverture de la porte. Je rejoins Daniel sans attendre au milieu de ses jouets dans le salon. « Comment va mon petit garçon ? » je demande avec un large sourire retrouvé. J’ai droit à un « papa » spontané qui me fait on ne peut plus plaisir. Je m’assois au bord du tapis de jeu, le petit m’atteint en rampant sur ses quatre pattes. Je ne m’inquiète pas de ne pas le voir marcher actuellement, me disant que chaque bébé a son rythme. Daniel est un garçon doux dont la quatre pattes réponds encore pour le moment à ses envies d’exploration. Parfois il se tient aux meubles pour se dresser sur ses deux jambes et donner au monde une nouvelle perspective. Les premiers pas ne sauraient tarder. « C’est pour toi, comment tu le trouves ? » je demande en lui tendant une peluche en forme de canard jaune. Il reconnaît sans mal l’animal qui l’a tant captivé il y a quelques mois, si bien qu’il en imitait le cri tout le temps durant un moment. Sa manière de le secouer dans les airs et de l’analyser laisse deviner qu’il lui plaît. « Je te laisse faire connaissance avec lui une minute. » Mes lèvres déposent un baiser sur son front, et je m’apprête à me lever afin d’aller voir Joanne ; Daniel ne semble pas de cet avis, me jette le canard et hoquette. La gorge serrée, je cède immédiatement à cette petite crise, prend mon fils dans mes bras, lui rend la peluche et le laisser se blottir contre moi, bien accroché. Comme toujours, Joanne trouve matière à s’occuper dans la cuisine. « Tu… Tu es une bonne mère. Je ne voulais pas insinuer l’inverse l’autre jour. » Cela m’a valu une bien belle gifle, certainement méritée.
 
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Message(#)joamie + nothing’s worse than realizing who you’ve hurt EmptyLun 21 Nov 2016 - 18:58

nothing's worse than realizing who you've hurt
I believe in the lost possibilities you can see. And I believe that the darkness reminds us where light can be. I know that your heart is still beating, beating darling. I believe that you fell so you can land next to me. ‘Cause I have been where you are before. And I have felt the pain of losing who you are. And I have died so many times, but I am still alive

Elle n'était pas vraiment ravie de voir que Jamie lui avait envoyé un message. Elle savait d'avance qu'il ne comptait la prévenir de son passage pour passer un peu de temps avec Daniel. Leur dernière conversation avait été particulièrement difficile. Jamie avait absolument tout dit pour écoeurer Joanne, enchaînant tous ces mots qu'elle n'aurait jamais voulu entendre. La jeune femme n'avait même pas envie de lui répondre, elle lut simplement le message afin d'en effacer la notification sur son téléphone, puis elle l'abandonna dans la cuisine avant de continuer à donner le goûter à son fils. Elle venait tout juste de lui donner un boudoir. "Regarde toi, tu en as mis partout." dit-elle en riant doucement. Elle chercha une petite serviette qu'elle humidifia afin de lui essuyer la bouche. Lui riait à coeur joie de se salir le visage et les mains. Il en avait même mis dans les cheveux. "Tu vas avoir droit à un bon bain ce soir. On fera des bulles. Tu veux qu'on refasse des bulles ?" lui demanda-t-elle. Le mot était familier pour lui. A chaque fois qu'une bulle éclatait, il était d'abord étonné, puis il se tordait de rire pendant de longues minutes. Il était donc très enthousiaste à cette idée. "Mais Papa vient d'abord. Tu vas pouvoir jouer avec lui. Peut-être même qu'il voudra te donner le bain. Tu te rappelles comment il jouait avec toi ? Avec le canard ?" le questionna-t-elle. Elle ne savait pas vraiment s'il avait des souvenirs. Peut-être juste des notions, des brides, des mots et des sons qui lui rappelaient ces petits moments de bonheur et de complicité. Une fois le goûter terminé, elle le débarrassa de son bavoir et lui débarbouilla une nouvelle fois son visage. Elle le mit ensuite sur son tapis de jeux. Nunki et Sirius, quant à eux, jouaient ensemble à l'arrière du jardin. Joanne avait laissé l'une des baies vitrées ouvertes. L'air de l'extérieur était agréable. On toqua à la porte. Ca ne pouvait qu'être que lui. La petite blonde n'avait véritablement pas envie de le voir. Pas après tout ce qu'il avait dit. Mais elle n'allait pas l'empêcher de voir son fils. Alors elle ouvrit la porte, sans dire le moindre mot. Cela n'empêchait pas que son coeur se serrait dans sa poitrine en le voyant. Il l'avait tellement blessé, avec tous ces mots. Jamie lui tendit un carton contenant les affaires qu'elle avait pu laisser dans ce qui était leur résidence secondaire. Elle avait complètement oublié, oui. Elle aurait préféré qu'il en soit ainsi et qu'il ne vienne jamais lui ramener des affaires qui avaient été laissé à l'endroit où ils étaient supposés se marier. Ca aussi, c'était douloureux. Il aurait pu les jets. "Merci." dit-elle tout bas sans même lui adresser un regard. Elle le laissait passer afin qu'il puisse passer du temps avec Daniel. Il était si ravi de le voir. Joanne déposa le carton au bas des escaliers, se disant qu'elle le monterait afin de le mettre avec les autres cartons qui contenaient ses affaires. Elle les laissait jouait tranquillement, et se dirigea dans la cuisine pour préparer le dîner. Ce n'était pas tous les jours facile de se motiver de faire à manger pour une seule personne. Elle ne pouvait pas encore autant épicer ou assaisonner pour Daniel, donc elle faisait une portion à part qui était adaptée pour lui. Là, la petite blonde coupait des morceaux de viande pour en faire un émincé, avec des poivrons rouges. Il était surprenant que Jamie s'approche d'elle pour lui parler, Daniel dans les bras. Il tentait de se rattraper comme il le pouvait par rapport aux mots prononcés plus tôt dans la semaine. "Tu semblais bien penser le contraire pourtant." rétorqua-t-elle un peu froidement, alors qu'elle finissait de couper ses poivrons. "Oui, je ne vais pas bien. Mais jamais, ô combien jamais, je n’emmènerai Daniel sur cette voie là. Tu sais très bien que je ferai absolument tout pour lui. Et que tu me menaces par rapport à ça ?" [/color]Il avait touché un point sensible, et ça l'avait blessé. "Je suis vraiment désolée pour la gifle, je ne voulais pas te faire mal. Mais avec ce que tu as dit..." Elle secoua la tête. "C'était plus fort que moi." Il devait savoir ce que c'était. Joanne doutait de sa sincérité. Peut-être qu'il voulait simplement arrondir les bords pour les visites à venir, mais ça ne fonctionnait pas comme ça. S'il voulait qu'elle prenne du poil de la bête, il avait réussi. "Tu peux aller lui donner son bain, si tu veux." dit-elle d'un ton plus calme. C'était un moment qu'ils aimaient tous les deux faire, et cela permettait aussi à Joanne de se retrouver un peu seule. Non pas que la présence de Jamie lui déplaisait, mais tout était encore trop frais, et ça la blessait. Elle ne savait ce qu'il cherchait à faire en lui balançant un prétendu compliment. Joanen ne savait pas sur quel pied danser avec lui désormais.
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Message(#)joamie + nothing’s worse than realizing who you’ve hurt EmptyLun 21 Nov 2016 - 23:54


☙ Nothing’s worse than realizing who you’ve hurt

 

L'on ne pourrait pas se sentir moins bienvenu quelque art que moi dans cette maison au moment où Joanne en ouvre la porte. Une sensation qui s'estompe lorsque Daniel, lui, m'accueille comme il se doit avec un large sourire et un câlin. Cela réchauffe le coeur de se sentir attendu et voulu par quelqu'un, même si ce quelqu'un n'a que neuf mois et porte des couches. Il pourrait m'en vouloir d'avoir disparu, de ne plus être présent tous les soirs, et de ne pas pouvoir comprendre pourquoi. Sa petite crise lorsque je voulus m'éloigner de lui prouve que malgré ses quelques mois de vie, il connaît ce manque et exige d'être au centre de mon attention lorsque je suis là. Ce n'est pas le moment pour une leçon de discipline sur les caprices de ce genre ; qu'importe si cela est nocif pédagogiquement, en voyant mon fils à la fois si soudainement triste et énervé que je ne le garde pas dans mes bras où que j'aille, j'eus bien trop mal au coeur pour ne pas céder à cet ordre tacite. C'est donc avec Daniel tout contre moi que je tente de revenir sur la conversation que Joanne et moi avons eu plus tôt dans la semaine. J'avoue que parvenir à énerver la jeune femme au point où celle-ci ne puisse se retenir de me gifler m'a surpris et laissé pantois un long moment. Elle s'en excuse, mais je ne la crois pas. « Tu ne l’es pas. Si tu penses que c’était mérité, alors tu n’es pas désolée. » Et cela se voit qu'elle estime que mes paroles méritaient ce châtiment. Elle aurait aimé ne pas céder à cette pulsion, mais cela ne signifie pas qu'à ses yeux cela était justifié. « Mais ce n’est pas grave. » j'ajoute en haussant les épaules. Je ne me vois guère me plaindre d'une petite claque après ce que moi je lui ai fait. Elle ne m'a pas fait mal. Aléatoirement, je fais quelques pas dans le salon, Daniel toujours bien accroché à mon t-shirt. Je joue un peu avec son nouveau canard, tapotant le bout de son nez avec le bec. Quand Joanne me suggère de lui donner le bain, j'acquiesce d'un signe de tête et me dirige vers l'escalier tranquillement. « Ce n'était pas une menace, je reprends, c'était un avertissement. Je le pensais et je le pense toujours. Le bien-être de Daniel importe plus que n’importe quoi au monde pour moi, et si ton mal être l’atteint, qu’importe à quel point la justice me méprise, je ferai quelque chose. » Je ne sais pas quelles options aura Daniel dans pareille situation et tout ce que j'espère c'est que nous n'en arrivions jamais là. Il ne doit pas être éloigné de sa mère en plus de son père. Cela le ruinerait complètement, nous pourrions dire adieu à la pureté de notre petit miracle. « Je n’insinue pas que tu nuirais à ton fils de ton plein gré. Je ne pense pas que tu es une mauvaise mère parce que tu n’as pas le moral. Mais je n’oublie pas à quel point vous êtes fusionnels, et tu ne le devrais pas non plus. » Daniel a beaucoup d’empathie, elle le sait. Il est triste quand nous le sommes, soucieux quand nous le sommes, et rit quand nous rions. Il se calque sur nous car c'est aussi ainsi que l'on apprend le monde. Il est évident qu'une dépression de la part de Joanne le toucherait directement, qu'il lui servirait de canalisateur plus que cela n'est déjà le cas. Mon pied sur la première marche de l'escalier, je me tourne pour conclure ; « Tu ferais exactement la même chose pour moi. Tu sais que je ne lui ferai jamais de mal intentionnellement, mais si cela devait arriver un jour, est-ce que tu ne le tiendrais pas éloigné de moi ? » Joanne n'a pas besoin de dire quoi que ce soit, la réponse est évidente. Alors sur ce, je monte à l'étage avec Daniel. Je trouve la salle de bains de moi-même et tout le nécessaire pour le petit, connaissant bien assez sa mère pour savoir où elle rangerait une chose ou l'autre. Pendant ce temps, l'eau coule dans la baignoire, ni trop chaude, ni trop froide. Rien que le bruit du robinet ouvert ravit le bébé, lui qui a toujours aimé l'eau et cette petite baignoire en forme de canard. Persuadé que le grand oiseau aimerait faire connaissance avec le petit en peluche, Daniel me fait signe de le lui donner afin de faire les présentations. “Non mon cœur, le canard ne peut pas aller avec toi dans l'eau.” dis-je en le déposant dans le bain. Mes manches relevées laissent voir les traces blanches de ces coupures d'un dangereux moment d'égarement. On apprend à ne plus les voir, forcé de se faire à l'idée qu'elle demeureront là quelques temps. “Regardes toi. Quand je t’ai acheté cette baignoire, ton petit corps semblait perdu dedans. Maintenant tu prends toute la place.” Il grandit bien vite, certes, mon petit garçon. Mais c'est tout ce qu'il a déjà vécu qui impressionne le plus. “Tu as toujours été heureux, toi, hein?” je murmure en le savonnant, pendant qu'il bat des jambes dans l'eau, formant ainsi de plus en plus de mousse. Et cela le ravit. “Je ne sais pas de qui tu tiens ce bonheur facile, mais c'est certainement pas de ta mère, ni de moi.” Je me sens tellement désolé pour lui. C'est en l'observant jouer, participant à minima lorsqu'il me le demande, pour lui faire plaisir, c'est en le voyant si adorable que ma gorge se serre pour faire barrage à cette soudaine vague d'émotion qui vient furtivement rougir mes yeux. Je la ravale juste à temps, avec un sourire triste. Comment est-il possible de tout gâcher à ce point ? Nous avions tout. J'inspire un grand coup pour reprendre contenance, puis rince Daniel et le sors de l'eau. Il est mignon, bien emmitouflé dans sa serviette. “Ne change jamais. Reste mon petit bonhomme pour toujours.” je lui murmure en le serrant tout contre moi. Je l'embrasse sur le front en frottant légèrement son crâne avec le tissu pour le sécher. Ses fins cheveux bruns ébouriffés, il lève ses grands yeux bleus pétillants. Ce parfait mélange d'elle et moi me surprend toujours.
 
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Message(#)joamie + nothing’s worse than realizing who you’ve hurt EmptyMar 22 Nov 2016 - 0:46

nothing's worse than realizing who you've hurt
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Il était vrai que les mots qui avaient été prononcés étaient particulièrement durs et que le seul réflexe de Joanne était effectivement de le giflet. "Quand bien même, j'aurais bien préféré éviter d'en venir aux mains." lui répondit-elle calmement. "Mais j'avoue qu'il n'y avait aucun mot qui pouvait parfaitement décrire ce que je ressentais lorsque tu m'avais dit ça." Malgré tout, Jamie ne semblait pas vouloir lui en tenir rigueur, c'était un geste minime comparé à ce que lui lui avait fait - bien que ce n'était pas vraiment comparable. Elle ne lui avait certainement pas fait mal. Il comptait tout de même reprendre ce qui avait été dit, et ce qui lui avait mérité une gifle. Lui voulait relativiser en parlant d'avertissement. La manière dont il l'avait dit sonnait plus comme une menace tout de même, Joanne n'allait certainement pas écouter ses paroles plus que moralisatrices à son égard. C'en était même offusquant. "Je ne l'oublie pas. Et tu devrais savoir que je ne lui infligerai jamais ça." Mais il n'était pas là pour le voir. Qu'une Joanne qui faisait son rôle de mère était bien différent de la Joanne qui se retrouvait seule une fois que le petit était couché. Deux personnes foncièrement différentes. Mais Jamie devrait le savoir. "Je ne te laisserai peut-être jamais seul en sa présence si c'était le cas, mais jamais je ne lui infligerai une séparation aussi brutale." dit-elle tout de même. Tout comme elle ne l'aurait jamais dénoncé aux autorités, mais Saul pensait qu'il était plus intelligent qu'il le fasse lui-même. Elle le laissait s'occuper du petit et de lui faire prendre son bain. Pendant ce temps, elle finissait tout ce qu'elle devait préparer à la cuisine. Ainsi, elle n'aurait plus qu'à faire cuire le tout plus tard. Joanne profita de ce temps pour monter le carton qu'il lui avait ramené de ce qui était leur résidence secondaire. Il était posé avec les autres cartons de sa affaires qu'elle stockait pour le moment dans sa chambre. Elle n'aurait jamais pensé que sa simple présence devienne difficilement supportable. Lui voulait faire comme si de rien n'était, tenir une conversation avec elle. La jeune femme, elle, n'y arrivait pas. Pas après que Jamie lui ai dit tout ce qu'il pensait véritablement de leur relation. Il n'y avait plus grand chose à se dire. Elle s'allongea sur le lit -son sommier se trouvait encore par terre. Nunki et Sirius ne tardèrent pas à débarquer dans sa chambre pour se jeter sur elle et lui lécher le visage. Elle rit et les arrêta, leur offrant quelques caresses. Ils s'allongèrent tous les deux, les quatre fers en l'air pour que leur maîtresse leur gratte le ventre. La jeune femme finit par descendre au rez-de-chaussée afin de préparer le dîner pour Daniel. Pendant qu'elle s'occupait de ses légumes à lui, Jamie redescendait avec le petit dans les bras, fraîchement lavé et en pyjama. Il échappait toujours un petit cri de joie lorsqu'elle réapparaissait dans son champ de vision. Le bébé tendait les bras vers elle pour êttre aussi un peu dans ses bras. Il n'arrêtait pas dire "Papa" en montrant Jamie du doigt, racontant son petit récit avec ses babillages. "C'est vrai, tu as pris le bain avec Papa ?" lui dit-elle comme si elle suivait la conversation - parce qu'il parlait forcément de ça. "Et tu as fait tout ça avec lui ? Ah bon ?" Elle rit et l'embrassa sur le front. "Je t'avais dit que ça lui ferait plaisir de faire le bain avec toi, j'avais raison." Daniel s'esclaffa en mettant ses deux mains devant sa bouche. "Tu veux peut-être encore jouer avec Papa, non ? Je dois préparer à manger, mon chéri. Peut-être qu'il voudra aussi te donner à manger, mh ?" Joanne rendait leur fils à Jamie afin qu'ils profitent encore de l'un l'autre tant que Jamie était disponible. Elle avait beau mal tolérer leur dernière rencontre et tout ce qui avait été dit. Lorsqu'elle préparait les poireaux pour Daniel, elle levait de temps en temps les yeux pour les regarder jouer. Ces images de famille lui manquaient énormément. Pour Jamie, ce n'était peut-être qu'un mensonge, mais pas pour elle. Elle y avait toujours cru. Cette fois-ci, elle ne le voyait pas l'inviter à dîner. Il pouvait rester pour Daniel, même le coucher si l'envie lui disait. Joanne préparait le petit plat de Daniel et le posa sur la table de la salle à manger du séjour. "Le dîner est servi !" dit-elle en s'adressant à son fils. Elle fit encore un aller-retour pour ramener la bavette et une serviette parce que Daniel avait tendance à vouloir un peu s'essayer à tenir la cuillère, ce qui était loin d'être glorieux encore.
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Message(#)joamie + nothing’s worse than realizing who you’ve hurt EmptyMar 22 Nov 2016 - 16:42


☙ Nothing’s worse than realizing who you’ve hurt

 

Je ne connais cela que trop bien, ce moment où les mots manquent pour exprimer une pensée ou une émotion, et où il ne reste que des gestes et des actions, souvent maladroites, pour se faire comprendre. Joanne doit se douter que je suis le mieux placé pour savoir ce qu’elle veut dire lorsqu’elle m’explique qu’aucun mot ne pouvait traduire son indignation au moment où elle s’est sentie menacée par mes paroles, lors de notre précédente conversation. Elle sait que je ne risque pas de lui tenir rigueur d’un tel comportement, pas même lorsque cela implique une gifle. Encore moins lorsque cela implique une gifle à vrai dire. Je n’ai pas mon mot à dire là-dessus. Le choc passé, je ne pouvais que comprendre sa réaction et l’accepter. Je tiens néanmoins à lui faire comprendre la nuance de mes propos. Il n’est pas dans mon intention de lui retirer Daniel sans raison, et le fait qu’elle n’ait pas le moral ne serait pas une justification valable pour une telle démarche. Dieu sait où une situation du genre mènerait notre garçon. En revanche, je ne veux pas venir le visiter un jour et le trouver triste, malheureux, juste pour copier sa mère, la comprendre et être tristes à deux. Les enfants sont capables de choses étranges pour être aimés et proches de leurs parents, même être malheureux pour eux, pour qu’ils ne se sentent pas seuls. La jeune femme a beau dire qu’elle ne l’oublie pas, elle me donne l’impression de n’écouter que d’une oreille. « Je ne sais pas Joanne, cela fait quelques temps que je ne suis plus sûr de rien te concernant. » dis-je en haussant les épaules. Pour être honnête, cette incertitude me donnant l’impression de marcher sur un fil remonte bel et bien au jour où elle a rendu sa bague. Depuis, la jeune femme m’apparaît comme une personne aussi imprévisible que capable d’une incohérence sans pareille. Je n’ai plus jamais su sur quel pied danser avec elle pour éviter les catastrophes, et c’est en cela que j’ai moi-même commencé à avoir une certaine forme de peur, de crainte, vis-à-vis de celle que j’aime. « Bien sûr. » je souffle dans un soupir, la laissant se complaire dans l’hypothèse idéaliste qu’elle se fait de l’éventualité où je lèverais en effet la main sur Daniel. Cela n’arrivera jamais, je le sais, c’est absolument impossible. Mais je sais aussi sans l’ombre d’un doute que Joanne m’empêcherait de l’approcher dans la seconde suivante, contrairement à ce qu’elle s’imagine. Qu’importe, il n’y a pas matière à débattre à ce sujet, elle est bien trop bornée pour cela. Parfois, la lassitude que Joanne m’inspire me fait moi-même douter des sentiments qui subsistent en moi pour elle. Ce n’est pas plus mal. Peut-être disparaîtront-ils un jour, peut-être me laisseront ils en paix, plutôt que de former une dague en éternelle rotation dans ma chair. Il suffit d’un moment d’inattention pour laisser libre cours à ces rêveries qui me torturent à coups de scènes de famille et d’amour qui n’existent plus. Je suppose qu’il y a un sevrage pour se faire à pareille désillusion. Une période difficile pendant laquelle on se fait au manque de l’autre. Et ensuite, tout ira mieux. Je me raccroche à cette idée : tout ira mieux pour tout le monde. Une fois le bain donné à Daniel, nous retournons au rez-de-chaussée ; ce mélange de déjà-vu et d’environnement encore étranger pour moi a quelque chose de particulièrement déstabilisant. Je connais ces gestes, ces rituels de famille, mais ce n’est plus ma maison, ce n’est même plus ma vie. Je reprends mon fils pour jouer jusqu’à ce que son dîner soit prêt. Comme toujours, je ne m’attarderai pas après ; l’on aura plus besoin de moi entre ces murs. Daniel a une volonté de se débrouiller tout à fait louable quand cela concerne son repas ; il tient à prendre lui-même la cuillère maintenant qu’il sait parfaitement boire tout seul, et même s’il ne se débrouille pas si mal, il est surtout doué pour repeindre son bavoir, sa chaise haute, le sol, ses joues et ses cheveux. Et mon t-shirt. « Super. Bien visé, champion. » je grommelle en tentant de minimiser les dégâts avec une serviette. Elle est belle et bien révolue, l’époque où ce bonhomme s’endormait en tétant le sein de sa mère. Et cela ne remonte qu’à quelques mois. Au rituel du dîner suit celui des histoires lues avant d’aller se coucher. Des moments si familiers. Mais avant de monter l’escalier pour aller dans la chambre de Daniel, alors qu’il s’emploie lui-même à me raconter en babillages cette histoire que je lui ai narrée cent fois, très absorbé par sa fausse lecture, mon regard distrait se pose sur Joanne un long moment. Elle n’a plus sa bague maintenant. Elle est toujours bien trop belle et envoûtante pour que mes yeux se détachent d’elle. C’est le sort qu’elle m’a jeté, et la malédiction que je me traîne.
 
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Message(#)joamie + nothing’s worse than realizing who you’ve hurt EmptyMar 22 Nov 2016 - 17:35

nothing's worse than realizing who you've hurt
I believe in the lost possibilities you can see. And I believe that the darkness reminds us where light can be. I know that your heart is still beating, beating darling. I believe that you fell so you can land next to me. ‘Cause I have been where you are before. And I have felt the pain of losing who you are. And I have died so many times, but I am still alive

Et dire qu'il s'étaient connus par coeur, à un moment donné de leur relation. Ils savaient anticiper les réactions de l'autre, comment faire plaisir, comment lui donner envie, comment rendre jaloux. Ils savaient se manipuler l'un l'autre et se laissaient faire avec délice. Désormais, il semblerait qu'ils ne soient plus que des étrangers pour l'un l'autre. Ils ne se reconnaissaient plus, et pensaient que chaque moment passé n'était qu'un mensonge. Un vague mirage qu'ils avaient créé ensemble. Du moins, c'était ainsi que Jamie s'était imaginé les choses, pas Joanne. Elle y avait cru, elle reconnaissait avoir fait de nombreuses erreurs, et cette rupture en était la conséquence. Comme pour le divorce, elle se rejetait entièrement la faute. Les sentiments qu'elle avait pour Jamie faussait grandement son jugement, bien qu'elle aurait certainement du avoir des raisons de l'accuser en partie de la fin de leur couple. Mais non. Elle lui reprochait d'avoir voulu y mettre fin, bien que les semaines qui précédaient étaient invivables pour l'un comme pour l'autre. Tout avait dérapé d'un rien, et cela venait de la jalousie excessive de la petite blonde. Celle-ci laissait Jamie bichonner leur fils comme il savait si bien le faire. Jamie n'était jamais convaincu de sa place de père, et pourtant. Il prouvait la complicité avec Daniel à chaque fois qu'il venait le voir pour passer du temps avec. Daniel l'adorait, il l'aimait plus que tout, et il savait qu'il était son père. C'était un lien indéfectible. Joanne s'était pincée les lèvres lorsque Daniel avait fini par tâcher le t-shirt de son père et que celui-ci marmonnait dans sa barbe. Elle sourit, gardait la tête basse alors qu'elle s'occupait en cuisine. Désormais, Jamie avait idée du déroulé des repas de Daniel, ces derniers temps. Les lessives étaient bien plus fréquentes depuis quelques jours. Bien sûr, cela amusait beaucoup le petit de tout salir. La petite blonde s'occupait de laver la table et faire un peu de vaisselle pendant que les histoires se racontaient au salon - qui avait encore grand besoin d'être aménagé. A un moment, lorsque Joanne releva la tête, elle remarqua qu'il la regardait. Il n'y avait plus que Daniel qu'on entendait, racontant sa propre histoire en tournant les pages cartonnées de son petit livre. Le temps était alors comme suspendu, en dehors de tout. Une impression étrangement familière et particulièrement lointaine. Pourtant, Joanne n'était pas particulièrement bien habillée ce jour-là, elle ne s'était pas mise en beauté. Mais il la regardait de la même façon, comme si elle se révélait à lui sous un autre jour. La jeune femme n'aurait jamais pensé qu'il puisse à nouveau la regarder comme ça, comme un homme qui était follement amoureux d'une femme. Durant leur précédente conversation, il lui avait pourtant bien fait comprendre qu'il n'avait plus de sentiments pour elle, mettant en avant son indifférence face aux larmes de celle qui fut un jour sa fiancée. Elle sentait son coeur s'emballer, elle ne saurait dire si c'était agréable ou non. Et cette envie de l'embrasser qui revenait de plus belle. D'autant qu'elle lui en voulait pour beaucoup de choses, qu'il avait tout fait pour qu'elle soit écoeurée de lui, il y avait toujours cette partie d'elle qui le désirait, qui l'aimait. Elle ne pouvait pas résister à quoi que ce soit lorsqu'il la regardait comme ça. Lorsqu'elle cligna des yeux, elle avait l'impression d'atterrir de cette sorte torpeur. Elle ne savait pas combien de temps ils étaient restés ainsi, à se regarder. Mais Daniel s'était endormi de lui-même dans les bras de son père, le livre encore ouvert sur ses genoux. Peut-être que ce court temps où ils s'étaient fixés l'avait plus ou moins apaisé. Il avait certainement constaté qu'elle avait retiré sa bague de fiançailles, et elle la conservait précieusement dans une petite boîte. Elle ne la remettra jamais, mais ce bijou avait tout de même une très grande valeur sentimentale pour elle, bien que ce soit encore très douloureux. "Daniel s'est endormi." lui dit-elle tout bas en lui souriant -peut-être juste par plaisir qu'elle ait eu droit à un dernier regard amoureux. Ce n'était pas ce qu'elle avait demandé, mais c'était aussi plaisant. Jamie finit par se lever pour emmener Daniel se coucher, sans dire mot. Revenir sur Terre après pareilles minutes de flottement étaient particulièrement difficile. "Tu veux boire ou manger quelque chose ?" lui suggéra-t-elle tout de même lorsqu'il redescendit les escaliers. "Il me... reste un peu de vin, si tu veux." Elle en avait utilisé pour faire une sauce et se permettait de boire un verre ou deux le soir. Il fallait bien vider la bouteille. Encore une fois, elle ne savait pas sur quel pied danser avec lui, ni quelles cartes jouer. Bien qu'au fond d'elle, elle se doutait qu'il allait partir sans vouloir rester plus longtemps puisque Daniel était au lit, et que ce rituel quasi glacial allait se réitérer à chacune de ses visites.
crackle bones
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Message(#)joamie + nothing’s worse than realizing who you’ve hurt EmptyMar 22 Nov 2016 - 19:07


☙ Nothing’s worse than realizing who you’ve hurt

 

Le contact se rompt lorsque Joanne me fait remarquer que Daniel s’est endormi. Impossible de dire combien de temps cela a duré. Je sais que j’ai tenté de fuir quand le regard bleu de la jeune femme a rencontré le mien, et je me souviens m’en être senti pris au piège jusqu’à ce qu’elle m’en libère, le cœur battant et les mains légèrement tremblantes. Peut-être un peu de peur, un brin de panique. Car les sentiments sont encore bien trop palpables, ils se sont lus dans cet échange, clairs comme de l’eau de roche. Et ce n’est pas le plan, cela va complètement à l’encontre de ma volonté de nous faire tirer un trait sur notre histoire. Ces sentiments doivent disparaître, étouffés par d’autres, que ce soit de la peine, de la rancœur, de la colère, du dégoût. Mon pouls tambourinant doit cesser, se taire, et ces papillons dans mon ventre doivent mourir. Le temps de parvenir à me recouvrir à nouveau de mon masque d’indifférence, Daniel récupère toute mon attention, et je n’en accorde plus à Joanne. Je soulève délicatement le petit dans mes bras et me redresse. Ces quelques mouvements le sortent d’une torpeur encore superficielle. Il couine un peu en reprenant ses repères de koala, bien accroché, et serrant fort sa nouvelle peluche. Sa tête alourdie par le sommeil s’appuie contre mon torse. La bouche ouverte, il laisse échapper un peu de bave, mais mon t-shirt n’est plus à cela près. C’est un vrai t-shirt de papa désormais. A l’étage, dans la chambre du petit, je le berce un instant. Peut-être plus pour moi que pour lui, pour le garder dans mes bras encore un peu avant de devoir le mettre au lit. « Are you lonesome tonight? » je lui chantonne tout bas en faisant quelques pas dans la pièce. Je dépose un baiser sur son front en le berçant tendrement. « Do you miss me tonight? » Je repense à ce regard échangé avec Joanne, bien trop long, bien trop tendre. Bien sûr qu’elle me manque, lorsque je rentre chez moi et qu’il n’y a que les chiens pour m’accueillir, lorsque je dîne seul, lorsque je me couche seul. L’on s’habitude bien trop facilement à avoir une personne à dorloter, à aimer. Une présence, une chaleur rassurante tous les jours près de soi. Ce qui est incompréhensible, c’est comment cette jeune femme est devenue à la fois un repère et un calvaire. Comment elle s’est rendue à la fois indispensable et insupportable. « Are you sorry we drifted apart? » Un soupir. Il y a bien trop de regrets, de remords. La séparation sera difficile encore un temps. Elle me manquera et je lutterai contre l’envie de l’embrasser pour lui dire au revoir à chaque fois que je passe la porte de sa maison. Je m’en veux de nous causer de la peine à tous, de ne pas avoir cessé de nous en causer depuis des mois. Je suis désolé pour tout, je souffle à Daniel par la pensée, lui qui n’a rien demandé et qui se retrouve au milieu de l’amour destructeur de ses parents. « Does your memory stray to a brighter sunny day… When I kissed you and called you sweetheart? Do the chairs in your parlor seem empty and bare? Do you gaze at your doorstep and picture me there? Is your heart filled with pain, shall I come back again? » Une pause, le coeur serré. Pas cette fois. Pas de retour en arrière. Pas de pansement sur des plaies qui ne guériront jamais, plus de mirages, plus de ces mensonges d’une vie à deux qui ne peut pas exister. Mais j’aurais tant souhaité… « Tell me dear, are you lonesome tonight? » Des mots suspendus dans l’air qui résonnent dans ce grand vide creusé en mon fort intérieur, dans lequel je tente de jeter tout ce qui se rattache de près ou de loin à Joanne pour ne plus en souffrir. C’est un peu froid, la vie seule. Je l’avais oublié. Cette fois Daniel dort profondément. Je le borde à contrecœur, m’assure qu’il est confortablement installé. Le voilà parti pour une nuit de rêves. Je ferme la porte en espérant laisser derrière moi toutes ces émotions. En bas des escaliers, Joanne m’invite finalement à rester. « Non, merci… » je murmure par automatisme. « Je… » J’hésite une seconde lorsqu’elle propose un peu de vin. Juste un verre, dix minutes, quelques mots. « Je dois vraiment rentrer. » Les chiens m’attendent. Et l’air et devenu irrespirable. Ma main est déjà sur la poignée de la porte lorsque je souffle, vaguement ; « Prends-soin de toi. » Puis je trouve refuge dans la voiture, prêt à passer en revue une nouvelle fois toutes les raisons que j’ai d’être séparé de Joanne, d’en être écœuré, de ne plus l’aimer. Je dois m’en convaincre. Je dois en imprégner la moelle de mes os pour ne plus jamais faiblir, ni jamais douter.
 
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