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 Out of the dark, into the light, in the dawn of terrestrial birth ♠ Jordan

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Out of the dark, into the light, in the dawn of terrestrial birth ♠ Jordan Empty
Message(#)Out of the dark, into the light, in the dawn of terrestrial birth ♠ Jordan EmptyMar 14 Juin 2016 - 15:06


Out of the dark, into the light;
in the dawn of terrestrial birth
Jordan & Kyte
Un grincement sec se fait entendre, et Kyte est propulsé contre la paroi ondulée du container dans lequel il se trouve. Le choc lui arrache un grognement acerbe. Merde, j’ai plus vingt ans ! Ses os et ses muscles le lui témoignent par autant de signaux de détresse qu’il s’acharne à ignorer. Quand on a la vie qu’il a choisie, on a pas le temps de s’emmerder avec ce genre de détails. Nouveau grincement, mais il est préparé cette fois-ci. Il se remet difficilement sur ses pieds, longe à tâtons la taule. Ses yeux trouvent le petit trou, pas plus gros qu’une pièce de monnaie, qu’il a percé pendant la traversée. La faible lumière de l’aube lui agresse la rétine. Il jure, retourne dans l’ombre. Cette rassurante couverture d’infortune qui l’enveloppe depuis des mois, des années. Il se terre dans un coin, et il attend. Bientôt, il devra à nouveau la quitter. S’extirper de ce bateau en provenance de Sydney et déambuler dans les rues de Brisbane. Trouver où se planquer, pour leur échapper. Le temps de retrouver la trace de Jameson. Une quinte de toux interrompt ses pensées. Le son se répercute contre les parois du container, amplifié. Merde. Il plaque sa main contre sa bouche. Frappe le sol de son pied pour empêcher un nouveau son d'échapper de ses lèvres gercées. Merde et re-merde. Des voix approchent. Des putains de képis trop plein de zèle. Il entend leurs pas crisser sur le sol en taule du bateau. Ils demandent au passeur d’ouvrir quelques containers au hasard. Kyte retient sa respiration. Ils l’ont retrouvé. C’est impossible. Il essaie de rationaliser. Il aurait besoin de ses médicaments pour y voir plus clair. Mais les battements de son cœur s’amplifient dans sa poitrine. Il doit fuir. Encore. Un coup frappé contre sa prison de ferraille déclenche les hostilités. Il saute sur ses pieds. Ses vieux os retrouvent toute leur agilité d’antan. La survie. Il se plaque contre la taule, un pied de biche en main. Sa seule arme.

Il n’attend pas que la porte s’ouvre. Dès que le cadenas saute, il se jette contre la taule. Elle s’ouvre à la volée, explose le nez du premier bleu. C’est le pied de biche qui s’occupe de la face du second. Kyte est enragé. Les autres, trop surpris pour penser à réagir. Le temps qu’ils sortent leurs armes, il a déjà enjambé les deux mecs au sol et bousculé le troisième. Ça, c’était le plus facile. La suite serait un peu plus douloureuse. Il court le long du pont, cherche une issue. S’arrête en voyant que la sortie par le port est bloquée par des flics qui remontent la passerelle au pas de course. Enfer et damnation.  Les autres ont dû se réveiller et prévenu leurs copains. D’ailleurs, il peut entendre leurs pas sur le sol de ferraille derrière lui. « Les mains en l’air ! Plus un geste ! ». Les lèvres de Kyte s’étirent en un bref rictus emmerdé. Il s’exécute, se retourne lentement. Le képi est seul. Jeune. Il tient fermement son arme, mais le doute emplit son regard. Kyte n’est pas certain qu’il ait le cran d’appuyer sur la gâchette. Il prend les paris. Recule d’un pas. Le type hurle un truc, mais Kyte ne l’entend plus. Il attrape le rebord du bateau et saute par-dessus bord. La balle claque dans les airs. Il a eu le cran finalement. Kyte est presque content pour lui. Moins pour son épaule. Il lâche un hurlement, autant pour la douleur que parce que ce bateau est plus haut que prévu – ou la mer plus basse. Et il n'aime pas les chutes libres.

Ses pieds s’enfoncent dans l’eau. Il y glisse de plusieurs mètres. Nager. Remonter à la surface, mais un peu plus loin. Autour de lui, des faisceaux lumineux. Les képis essaient de voir où il a atterrit. Où il va ressortir. Mais aucun d’eux ne se risquera à sauter à l’eau. Kyte ne peut pas les blâmer. Le sel a une fâcheuse tendance à rendre toute blessure plus désagréable que nécessaire. Ils attendraient que de jolis bateaux bien équipés les arrachent à la rive. Quand ils seront sur l’eau, Kyte sera loin. Les traits déformés par l’effort et la douleur, il se force à agiter les pieds et son bras valide. Ne pas couler. Rejoindre la berge. Et après ? Courir. Se terrer. Encore et encore. A cette pensée, il a presque envie de se laisser couler. Cette vie lui a tellement pris, et si peu donné. Mais il ne peut pas. Il y a encore des animaux à sauver et des connards à buter. Alors il continue. Les vagues le portent loin du port. Vers la plage. Il est désorienté, se fatigue. Boit la tasse. Crache ses poumons. Enfin, ses pieds touchent le sol. Ses doigts se referment sur le sable. Il se tire hors de l’eau. Titube quelques mètres avant de s’échouer sur la plage. Le soleil ne parvient pas à réchauffer son corps gelé. Bientôt, il va falloir se lever, se mettre à l’abri. Mais il s’accorde quelques secondes de répit. Seulement quelques secondes. Sa vision se trouble.  
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Message(#)Out of the dark, into the light, in the dawn of terrestrial birth ♠ Jordan EmptyVen 8 Juil 2016 - 5:18

jo, elle erre. sur terre comme dans son esprit. tête dans les nuages, coeur sur la main, douce marionnette en quête d'un marionnettiste. Sa tête est lourde, son âme, victime d'une effroyable gueule de bois, hurle son affliction. Jo se redresse, doucement, prudemment et son regard se porte sur le corps endormi à ses côtés. un inconnu. un énième. Des bribes de conversations résonnent en écho dans sa tête, malmenant sa migraine et des flashs de rencontres lui reviennent. Le bar, la solitude, son sourire et voici le résultat.

jo glisse lentement hors du lit, tâtonne maladroitement à la recherche de ses vêtements, manque de se ramasser sur le parquet plusieurs fois au passage. jean et t-shirt enfilés, la voici qui quitte l'appartement chaussures en mains. elle prend sur la droite, par hasard, par instinct, tous les chemins mènent à Rome, elle finira bien par arriver quelque part. sa tête cogne, son estomac se plaint du mélange vodka et fumette tandis que ses jambes, elles, supplient de faire une pause. le soleil se lève doucement, les quelques rayons parvenant à traverser les nuages lui extirpent un petit sourire.

jo, elle est émerveillée. la magie de la nature réduit au silence les dégâts de lendemain de soirée. ses prunelles contemplent avec émotion la transformation du ciel tandis qu'elle se promet de l'immortaliser bientôt sur une toile. elle regrette un instant de n'avoir pas pris ce carnet à dessins qui ne la quitte pratiquement jamais. elle visualise déjà la toile; des couleurs vives, du rouge, du orange, un peu de jaune au centre. un trompe-l'oeil peut-être, quelque chose de vivant dans tous les cas. en parlant de vivant, elle aperçoit ce qui semble être quelqu'un, mal en point, enfin c'est l'impression que ce corps immobile donne.

jo s'approche, doucement, à la fois curieuse et inquiète. elle dépose sa paire de converse avant d'approcher sa main de l'homme pour le secouer délicatement.

vous allez bien ?

elle demande d'une voix angoissée, se rappelant rapidement à l'ordre pour la stupidité de sa question. elle remarque que l'homme respire encore, ce qui est un point positif ce qui l'est moins, c'est cette flaque rouge dans laquelle il baigne.

vous m'entendez ?

elle se souvient que dans ce genre de situation il faut faire réagir la personne, perdre conscience est risqué. elle jette un coup d'oeil aux alentours, en quête d'un coup de main, mais la plage est déserte à une heure aussi matinale.

venez, je vais vous emmener à l'hôpital

elle passe de genoux à accroupie, initiant un second contact tout aussi prudent, comme on le ferait avec un animal sauvage blessé. elle passe le bras du blessé sur ses épaules tandis que sa main droite va se loger dans le flanc de l'homme. dommage qu'elle ait pris la sale habitude de sortir sans téléphone, cela aurait été utile dans une situation comme celle-ci.

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Message(#)Out of the dark, into the light, in the dawn of terrestrial birth ♠ Jordan EmptyMer 13 Juil 2016 - 17:56


Out of the dark, into the light;
in the dawn of terrestrial birth
Jordan & Kyte
Le brouillard est accueillant. Rassurant. Kyte n’a pas envie de le quitter. Il se laisse sombrer. Une petite voix lui dit qu’il ferait mieux de bouger son cul, mais il n’a pas envie de l’écouter. Il se souvient plus si l’Australie pratique la peine de mort. Dans le fond, il en a un peu rien à foutre. La prison, ce serait presque pire. La mort, une libération. De la connerie des hommes. De cette vie de merde. De ses remords et ses regrets. De sa folie. Sauf que Kath semble pas d’accord. Kath, sa grande sœur. Arrachée à la vie alors qu’elle avait à peine dix-sept ans. Une putain d’injustice. Comme tout, dans ce bas monde. Mais elle est là, et elle lui parle. Alors il se dit que le type a peut-être visé son cœur ou une connerie importante comme ça. Qu’il est en train de clamser. Sa voix douce est comme une caresse. Il veut la suivre, là où elle est. Mais bordel, pourquoi est-ce qu’elle le vouvoie ? Ses sourcils se froncent légèrement. Il sent un contact physique. Sa douleur à l’épaule qui le lance à nouveau. Il laisse échapper un gémissement entre ses dents, à peine perceptible. Ouvre vaguement les yeux. Pourtant elle est là, devant lui. Avec le soleil orangé qui effleure ses cheveux d’or. Son cœur se serre. Il ferme les paupières, les ouvre à nouveau. Sa vision se fait plus nette. Sa pensée, aussi. Il prend conscience du sable sous ses doigts. Des sirènes de police, au loin. De la jeune inconnue qui n’est pas du tout Kathryn, au final. Alors il a un mouvement de recul. Un réflexe, qui lui arrache une douleur plus importante encore.

- Ah, bordel. Bordel de merde.

Il jure, en français. S’agrippe l’épaule. Jure plus encore. Partir. Vite. Il aimerait se lever mais n’en a pas la force. Son corps proteste. Son esprit s’affole. Et si cette gamine faisait partie de la police ? Si c’était un coup monté ? Non. Il essaie de se raisonner. Pourquoi cette mise en scène ? Ça ne fait aucun sens. Plus loin, il entend des cris. Les képis qui s’excitent sur le pont du bateau. Impossible de savoir s’ils l’ont repéré ou s’ils sont juste hyperactifs, comme ça, pour le plaisir. Dans tous les cas, il doit se tirer fissa. Alors quand la gamine lui attrape le bras et la taille pour l’aider à se relever, il se laisse faire. Décide de la suivre. Après tout, si elle s’avère être une menace, elle sera plus facile à terrasser qu’un des bleus qui se prend pour un ranger. Du moins, il l’espère un peu. Se remettre sur ses pieds lui demande un effort surhumain. Déclenche une quinte de toux. Les mois (à moins qu’il ne s’agisse d’années ?) d’emprisonnement, la bouffe merdique qu’on lui jetait à travers les barreaux de sa piaule humide, la maladie et sa blessure l’ont laissé affaiblit. L’ombre de lui-même. Déjà qu’il était pas gâté à la base...

- Non !

Qu’il parvient tout de même à cracher entre deux expectorations rocailleuses. Un peu de sang glisse le long de ses lèvres. Colore le sable. Il s'essuie d'un revers de la main, secoue négativement la tête.

- Pas l’hôpital. M’amener là-bas, c’est signer mon arrêt de mort. Alors j’aime autant que tu me laisses crever sur cette plage, gamine.

La vue y est belle, au moins. Apaisante. L’immensité de l’océan n’est pas aussi revigorante que le mystère des montagnes, mais c’est mieux que le décor aseptisé d’une chambre d’hôpital. Kyte cherche le regard de la jolie blonde. Il est doux, rassurant, même si une pointe d’inquiétude s’y reflète. Celui de Kyte implore, lui. Lui balancer ça, c’est prendre un risque. Celui qu’elle panique. Appelle les flics. Mais il voit pas d’autres moyens de s’en sortir. Quitte à être louche, autant être sincère. C’est pas naturel chez lui, de demander de l’aide. D’accorder sa confiance. Plus maintenant, du moins. Mais aujourd’hui, il n’y a pas de choix. Et entre la certitude de se faire prendre et le vague espoir de tomber sur une perle rare, une gosse à l'esprit libre et qu'a pas froid aux yeux, il a vite choisi. Peut-être que si elle lui faisait pas autant penser à Kath, sa réaction aurait été différente. Il en sait rien, et il s’en fou. Tout ce qu’il veut c’est quitter cette plage. Se terrer quelque part. Y sombrer quelques heures, quelques jours. Le temps de récupérer. Il sait pas trop où elle l’emmène, la gamine. Ni si elle a compris l’importance de sa demande. Il sait juste qu’il met un pied l’un après l’autre. La suit en titubant. Et que derrière lui, les sirènes semblent plus lointaines. Son esprit est comme en veille. Son corps n’avance que par réflexe. Mais il avance, et c'est déjà ça.

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Message(#)Out of the dark, into the light, in the dawn of terrestrial birth ♠ Jordan EmptyJeu 21 Juil 2016 - 23:35

Point positif, il semble peu à peu accepter le contact initié par Jordan, mieux, il met l’effort nécessaire pour se mettre sur ses jambes. Par contre, celles de Jordan tanguent un peu. Elle n’a jamais eu un équilibre génial blondie, plus encore lorsqu’elle doit servir d’appui à un corps plus lourd. Pourtant, elle tient le coup, se concentre sur ses appuis et elle finit par trouver un rythme, certes lent, mais ne vau-t-il pas mieux y aller sûrement que rapidement et s’effondrer sur le sable ?

« D’accord, pas d’hôpital »

Blondie dit avec une voix douce qui se veut rassurante. Elle pige pas tout, Jordan, mais vu le ton de l’inconnu, elle se dit qu’elle ferait mieux de l’écouter. Elle aurait peut-être dû insister un peu plus, sang sur la commissure des lèvres et avancée maladroite, son avis est peu fiable. Pourtant, elle n’objecte pas, le regard de l’homme la réduit au silence.

« Je vais vous ramener chez moi »

Elle conserve la même douceur et serre un peu plus sa prise quand ils prennent sur la droite, un petit raccourci découvert des mois auparavant alors qu’elle errait dans les rues comme à son habitude. Blondie se déplace le plus souvent à pied, trop tête en l’air pour être derrière le volant, trop libre pour les transports en communs.

« C’est un peu loin d’ici, une bonne vingtaine de minutes, il va falloir s’accrocher »

Un sourire se fraie un chemin alors qu’elle guide la progression vers la droite. Les rues sont désertes, du moins celles qu’ils empruntent, peu de chance de se faire repérer. Une blondinette traînant un blessé, ça aura vite fait d’attirer la curiosité des gens et pas trop conne, blondie se dit que l’inconnu préférerait rester discret.

« Au fait, je m’appelle Jordan »

Elle sait pas si ça va l’intéresser, blondie, tant pis, il lui reste quelques bonnes manières et puis, peut-être qu’elle saura comment il s’appelle, se référer à lui comme l’inconnu c’est assez…gênant…non ? Et puis, il va venir chez elle, autant qu’elle connaisse le nom de son invité n’est-ce pas ? Quoique c’est pas sûr qu’elle ait su le nom de chaque personne ayant passé les portes de son appartement.

« Dites-moi quand vous voulez faire une pause hein… »

Elle lui jette un coup d’œil et voir ce visage si blanc, si marqué par la douleur, elle remet en question sa décision d’éviter l’hôpital, pas dit qu’elle ait de quoi le soulager dans son armoire à pharmacie. Mais elle a déjà faite la promesse et on ne revient pas sur une promesse…

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Message(#)Out of the dark, into the light, in the dawn of terrestrial birth ♠ Jordan EmptySam 23 Juil 2016 - 18:53


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Jordan & Kyte
Kyte croit vaguement entendre que la gamine l’amène chez elle. Ça le rassure quelque part, mais l’inquiète un peu aussi. Il se demande si ses connexions neuronales déconnent ou si elle est juste bien naïve. Parce que lui c’est un hors la loi, un sociopathe, un déviant. Une combo gagnante de tous les trucs contre lesquels on essaie de mettre les jeunes filles en garde. Mais elle n’a pas l’air de s’en soucier un seul instant. Et c’est beau, cette innocence. Dangereux, mais beau. Il réalise bien qu’il a de la chance dans son malheur. Qu’il soit tombé sur elle et pas une névrosée trop précautionneuse bien comme il faut qu’aurait appelé les flics et une ambulance. Il remercie le sort pour ça (même s’il aurait préféré qu’elle ait une voiture). Une grimace de douleur déforme ses traits. Merde, et en plus il faut qu’elle habite loin ! Il ferme les yeux un instant, s’arrête puis reprend sur le même rythme lent. Quand elle finit par lui dire qu’en fait « loin », ça veut dire vingt minutes, il laisse échapper un rire amusé, son regard fixé sur l’horizon.

- Gamine… vingt minutes, sur l’échelle merdique de ma vie, c’est un battement de cils.

Il répond de sa voix atone et naturellement sarcastique. Kyte n’est pas né patient. Il ne l’est toujours pas, probablement. Mais passer des mois voire des années à pourrir dans une cellule de prison chinoise, ça aide vachement à relativiser. D’ailleurs, il faudrait qu’il lui demande en quelle année ils sont. Ce serait pas mal. Il a pas encore posé la question, à personne, parce que la réponse l’effraie. Il se demande combien d’années encore de la vie de sa gosse il a manqué. Trop. Toujours trop. La voix douce de la blonde naïve le sort de ses pensées moroses. Jordan, qu’elle s’appelle. Ça lui redonne le sourire, à Kyte. Parce qu’il aime bien les femmes qui portent un nom d’homme. C’est original, et ça lui fait penser à Jameson.

- Kyte. Enchanté, belle dame.

Il pense même pas à donner une fausse identité : c’est pas son truc. De toutes les façons, il a pas besoin de ça pour disparaître, sans laisser de traces. Et Interpol le croit probablement mort à l’heure qu’il est. L’incident sur le bateau, ça lui fait pas peur. Avec sa barbe qui lui mange la face, ses longs cheveux tellement gras qu’on voit même plus ses boucles et sa peau calquée sur ses os, il se ressemble tellement pas qu’on dirait que c’est fait exprès. Et puis y’a autre chose. Il la sent bien, la petite Jordan. Kyte sait pas l’expliquer, mais il a jamais trop de mal à entrevoir ce que les gens ont dans le cœur ou dans les couilles. Et cette jeune femme, c’est une originale. Une non-conformiste. Pas le genre de nana qui va aller moucharder pour se faire de la thune. Il en mettrait sa main à couper (et en la suivant il fait bien plus que ça, d’ailleurs).

- T’en fait pas pour moi gamine. Continue d’avancer et j’te suis.

Il dit entre deux souffles. Il comprend pas pourquoi marcher lui demande un effort pareil. Avant la prison, il se déplaçait presque uniquement comme ça, sur des kilomètres tous les jours. Mais là, chaque pas l’essouffle et tire un peu plus sur son épaule. Alors il serre les dents, plisse les yeux, et compte les minutes dans sa tête. S’il s’arrête, il sait qu’il aura pas la force de repartir. Alors il ignore son corps qui menace de le lâcher, et il pousse. Encore un peu plus loin. Toujours un peu plus loin.

- Dis, Jordan. Il demande après un long moment, pour se distraire. On est en quel mois, de quelle année ?

Il sait bien que ça demande aura l’air bizarre, mais il s’en fou un peu. Avec un peu de chance, elle mettra ça sur le compte de la déshydratation, de la fièvre ou de la douleur. Ou alors elle le prendra juste pour un cinglé, et ce sera déjà plus proche de la vérité. Ça l’amuse un peu, alors un bref sourire étire ses dents tâchées de sang.      

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Message(#)Out of the dark, into the light, in the dawn of terrestrial birth ♠ Jordan EmptyMer 27 Juil 2016 - 18:52

L’échelle merdique de sa vie ? Ca attise la curiosité de blondie qui se demande s’il se retrouve souvent dans un tel état. En tout cas, de ce qu’elle a pu capter dans son regard, outre la douleur, c’est une vie faite d’aventures. Une vie d’aventures ô combien éprouvante, une intuition comme elle a parfois avec des inconnus qui croisent son chemin. Si elle devait s’adonner à ce jeu particulier qui est d’inventer un passé aux individus dont elle capte le visage, elle ne saurait par où commencer avec le dénommé…Kyte. Un prénom rare qui correspond étrangement au personnage qu’elle se dit blondie, elle se demande s’il a une signification particulière ou bien s’il est originaire d’un endroit en particulier. « De même » elle a un petit sourire, dans d’autres circonstances ça aurait sûrement été mieux. Elle le sent de plus en plus faible à ses côtés, Kyte, vu son état, elle se demande bien comme il peut encore tenir, il a tellement l’air de souffrir que c’est difficile à regarder. Elle aurait tout donné pour avoir une voiture à cet instant précis, peut-être qu’elle devrait vraiment passer son permis, sa vie serait plus simple qu’on lui a dit, et elle veut bien le croire vu leur situation actuelle. « On est en juin deux-mille seize » qu’elle répond machinalement, avant de se rendre compte de l’étrangeté de la question, qui va bien au personnage. Des questions vont tambouriner, mais elle garde le silence, la priorité est de parvenir jusqu’à son appartement. Elle prend encore à gauche, puis de nouveau à gauche, leur fait traverser une petite cours ainsi qu’un terrain de basketball qu’on jugeait sûrement abandonné mais pourtant très fréquenté par les gens du coin. « On y est presque » elle essaie de le rassurer et de le motiver à la fois, qu’il poursuive ses efforts car ils ne sont pas inutiles. Plus que deux rues.

Elle se sent un peu défaillir, condition physique précaire. Elle va vers la droite et heureusement pour eux son immeuble est à quelques foulées seulement. « C’est bon, on y est » elle le laisse s’adosser contre le mur alors qu’elle tape le code avant de reprendre sa position d’antan, c’est la dernière ligne droite, c’est pas le moment de flancher. « C’est au deuxième étage, malheureusement l’ascenseur fonctionne plus » Elle se souvient pas qu’il ait déjà fonctionné blondie, malgré les courriers faits par madame Lawrence, qui a fini par abandonner et s’y est fait, comme tous ses voisins. Elle lui fait monter les marches une par une, doucement, il faudrait éviter de convoquer sa maladresse et qu’ils finissent par dégringoler les escaliers sur les fesses, il a pas besoin de ça en plus, son blessé. Finalement, à force de concentration pour blondie et d’efforts pour Kyte sûrement, elle parvient à sa porte. Elle fouille dans les poches de son jean à la recherche de la clé de son appartement, une fois en main, elle l’enfonce dans la serrure pour se rendre compte qu’elle a visiblement oublié de verrouiller, ce qui arrive un peu trop souvent au goût de ses proches. Bon, tant pis, qu’elle se dit, elle guide Kyte jusqu’à l’intérieur et l’installe sur son canapé. Elle débarrasse la table basse et alentours des canettes de bières, témoins du début de soirée d’hier. « De l’eau ? » qu’elle demande mais n’attendant pas de réponse, elle enchaîne « oui, de l’eau ! » Elle se dépêche de se rendre à la cuisine pour s’emparer d’une bouteille qu’elle ouvre et d’un verre qu’elle remplit avant de le tendre à Kyte, prête à l’aider à boire si nécessaire. La déshydratation l’inquiète pas tellement, c’est surtout cette blessure, elle se demande comment en venir à bout avec ce qu’elle a chez elle. Peut-être que…

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Message(#)Out of the dark, into the light, in the dawn of terrestrial birth ♠ Jordan EmptyVen 29 Juil 2016 - 13:40


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Jordan & Kyte
 Juin deux mille seize. Putain. Ça lui en fou un sacré coup, à Kyte. Silencieusement, il essaie de connecter les quelques neurones qui lui restent. Quand il s’est fait arrêter à Yulin avec Martin, c’était en Juin deux mille quatorze. Deux ans plus tôt. Putain. Deux ans à respirer de la moisissure, à bouffer de la merde et à croupir dans un cachot. Deux années de perdues, en somme. Il savait que c’était long, mais il pensait pas à ce point. Blythe… elle doit avoir vingt-cinq ans maintenant. Il essaie de se remémorer ses traits mais sa mémoire le lâche, et ça fait plus mal qu’il le pense. La seule image qui lui revient en tête, c’est sa bouille d’alien de quand elle était gosse. Ça et ses pointes en satin rose qui frottent délicatement le plancher de la salle de danse. Il est tellement absorbé par ses pensées et ses remords que Kyte remarque même pas le dédale par lequel Jordan le fait passer. C’est pas plus mal.

Enfin, elle le colle contre le mur pendant qu’elle fait le code de chez elle. Sauf qu’en fait c’est pas fini. Kyte laisse échapper un gémissement lugubre en regardant la cage d’escalier. Deux étages. Really. I mean, really ? Mais il décide de garder cette réflexion pour lui. Parce que parler, ça lui demande déjà trop d’énergie. Il serre les dents. Ignore sa tête qui cogne, ses jambes qui gueulent, son bras qui tire. Il a trop chaud, et trop froid en même temps. Ses muscles, c’est comme du papier quand il arrive en haut. Il laisse Jordan la guider jusque dans son canapé, et même s’assoir, ça le torture. Mais une fois qu’il est calé, ça va mieux. Il se laisse glisser dans un coin. A moitié couché, à moitié assis, les jambes tendues. Une pellicule de sueur tiède perle sur sa peau sèche au teint cireux. Il ose même pas lever le bras pour l’essuyer. Il ferme les yeux un instant et prend quelques inspirations.

- Ouai… merci.

Il grogne d’une voix rauque quand Blondie lui propose de l’eau. Ses doigts se referment autour du verre qu’il porte à ses lèvres. Mais il veut boire trop vite, et la moitié fini dans son gosier, l’autre sur sa barbe sombre parsemée de quelques filaments argentés. Il tousse, se redresse, bois à nouveau. Déjà, ça va un peu mieux. Le malaise passe. Y’a que la douleur des muscles qui reste. Ça, sa faiblesse générale, et la blessure à l’épaule, évidemment. Un instant, il est tenté de se la jouer mec viril et de prétendre que ça va guérir tout seul. En général c’est ce qu’il fait avec Jaimie. Un peu parce qu’il sait qu’elle va pas l’écouter et jouer les infirmières en ronchonnant, comme toujours. Puis d’habitude c’est pas aussi merdique, ce qu’il doit soigner. Un coquart. Une petite entaille de rien du tout. Il relève les yeux vers Jordan, qui a l’air un peu songeuse. Kyte sait pas trop si elle a des connaissances en sauvetage. Au final il se dit que ça importe peu, parce qu’aux premiers soins, ils t’apprennent pas vraiment comment requinquer un type blessé par balle. Heureusement, il a quelques souvenirs de son temps passé à l’armée.

- Hey Blondie, qu’il lui dit après un moment. Je vais avoir besoin de ciseaux, de flotte, de savon et d’un truc genre tissu ou coton. Tu penses avoir ça sous la main ? Et de tes doigts de fée, aussi.

Il ajoute, un demi-sourire aux lèvres en lui faisant un clin d’œil. Kyte, il a jamais été doué pour se soigner (ou se faire soigner). Mais il sait que quand y’a pas le choix, y’a pas le choix. Et tout seul, avec un bras immobilisé, il pourra pas faire grand-chose. La première étape, ce sera de couper son tee-shirt. Vu la gueule des guenilles, ça lui fait ni chaud ni froid, pour le coup. Pas comme la fois où il s’était vautré à moto et que les secours avaient attaqué son blouson au scalpel. Kyte les aurai mordu de rage. D’ailleurs, il lui semble que c’est ce qu’il avait fait.

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Message(#)Out of the dark, into the light, in the dawn of terrestrial birth ♠ Jordan EmptyMer 3 Aoû 2016 - 0:49

Kyte a certes des difficultés à boire mais il commence peu à peu à trouver le rythme, d’ailleurs blondie peut remarquer qu’il a l’air un peu mieux. C’est vrai qu’elle est pas tellement experte dans le domaine, mais il semble avoir repris un de couleur, ce qui la rassure pas mal. Peut-être que finalement, ils devraient s’en sortir et qu’il n’allait pas finir par mourir sur son canapé parce qu’elle avait décidé de l’écouter en ne prévenant pas les urgences. Bon, il reste encore sa blessure à son épaule et vu la couleur de son vêtement, ça sent pas tellement bon cette histoire. Elle se demande bien comment elle pourrait se rendre utile, tentant de fouiller dans sa mémoire pour se souvenir de ce qu’elle a pu voir à la télé mais tout ce qui se rapporte à la médecine n’a jamais pu l’intéresser plus de dix minutes.  Et puis, entre assimiler la chose théoriquement et la pratique, c’est le grand Canyon. Heureusement, Kyte prend bientôt la parole et a l’air de mieux s’y connaître qui blondie qui hoche vivement la tête à ses demandes

« je vais chercher tout ça »

qu’elle répond blondie, préférant taire sa question stupide concernant ses doigts de fée, de toute évidence, vu son état, il pouvait pas se débrouiller tout seul. Elle traîne jusqu’à la cuisine où elle remplit une bassine d’eau, récupère les ciseaux posés sur l’évier avant de porter tout ça au pied du blessé. Du savon et du tissus, ou coton qu’il faut aussi, elle se dit avant de prendre la direction de la salle de bain pour récupérer le savon qui sert pour les mains ainsi que son stock de tissus et des serviettes, parce qu’on sait jamais ce qui peut se passer.

« J’espère que ça fera l’affaire »

qu’elle dit en présentant le savon hypoallergénique nécessaire pour sa peau sensible.

« Bon je vais d’abord découper le t-shirt »

qu’elle annonce en récupérant les ciseaux, il s’agit d’une demande qu’une réelle affirmation, l’habit est irrécupérable mais on sait jamais que Kyte ait d’autres plans, il lui semble pas du genre à être attaché aux choses matérielles. Ou peut-être que si, au fond, elle en sait rien, blondie. Elle sait rien de lui si ce n’est qu’il a besoin d’aide et qu’elle peut pas le laisser. Elle commence alors doucement sa tâche, prudente au possible pour éviter d’empirer la blessure, sa maladresse est légendaire et ses erreurs récurrentes. Pas cette fois finalement, elle boucle le tout et jette le vêtement au sol.

« Je fais quoi maintenant ? »

Son regard fait la navette entre la plaie béante et le visage de Kyte. Comme blondie s’y attendait, c’est pas joli du tout.

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Message(#)Out of the dark, into the light, in the dawn of terrestrial birth ♠ Jordan EmptyDim 7 Aoû 2016 - 17:27


Out of the dark, into the light;
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Jordan & Kyte
Kyte la regarde voler à travers l’appartement, en quête de ce qu’il a demandé. Pendant ce temps, il essaie de retirer le hoodie. L’avantage, c’est que ses fringues ont eu le temps de sécher pendant la marche. L’inconvénient, c’est que le sang aussi. Alors quand il se contorsionne et arrache le tissu, ça tire sur la peau, fait saigner à nouveau. Et merde, il jure mentalement. Pareil, entre ses dents. Il finit par retirer la veste, la fou en boule et la balance sur le sol un peu plus loin. Bon débarra. Jordan revient presque aussitôt, les mains chargées d’une grande bassine et du ciseau. Elle lui montre un savon hypoallergénique, pour être sûre que ça va. Et ça le fait sourire presque tendrement, Kyte, parce qu’il a l’impression de jouer au médecin avec sa gosse.

- C’est parfait Blondie.

Qu’il lui dit en clignant lentement des yeux. Il lui prend la savonnette des mains et la balance dans l’eau tiède. Ça semble lui donner confiance, à son apprentie médecin, parce qu’elle s’empare des ciseaux. Kyte, ça le rend un peu nerveux. Il aime pas trop qu’on s’approche de lui avec une lame. Alors il se mord les lèvres (pour être sûr de pas la mordre, elle) et il hoche la tête pour lui donner son accord. Le tissu fait un bruit agréable quand il se coupe entre les ciseaux. Ça aide Kyte à se détendre. Regarder les cheveux blonds qui dansent au soleil, aussi. Sauf que quand elle le dégage enfin des lambeaux du vêtement, et lui demande quoi faire, il est bien obligé de jeter un coup d’œil à son épaule.

- Ah-merde-putain-fais-chier.

Il grince entre ses dents serrées. La plaie est dégueulasse. Coagulée par endroit, saignante à d’autres. Béante. Le genre de merde qu’il faut recoudre. Des antibiotiques seraient pas de trop non plus, pour éviter une infection. Mais il peut pas aller à l’hôpital. Et il connait pas de médecin ici. Il sait même pas si Martin pourrait lui en avoir. Et même si c’était le cas, il saurait pas comment le retrouver. Pour ça, faudrait d’abord qu’il mette la main sur Jaimie. Et pour mettre la main sur Jaimie, faut qu’il soit capable de marcher. Il lève les yeux vers le ciel, comme pour implorer la grâce divine (ou insulter les cieux) ; même s’il y croit pas une seconde. Puis il les rebaisse vers la petite blonde qu’à l’air un peu apeurée par la situation. Alors il se sent comme obligé de la rassurer.

- Hey, hey, hey, hey, qu’il marmonne d’une voix traînante. C’est rien du tout, va ! Maintenant faut nettoyer. Tu prends un tissu propre, tu trempe dans l’eau savonneuse et tu frottes avec. Vas-y. Il l’encourage. Ça fait pas mal, tu peux y aller. Faut retirer toutes ces merdes.

"Ça fait pas mal", mon cul, ouai. Mais ça il peut pas trop le dire. Un homme, ça chiale pas pour ça. Et puis il a eu bien pire. Quoi que… Il a comme un sursaut quand le tissu humide touche sa plaie. Un torchon, une serviette ? Il sait pas et il s’en fou. Tout ce qu’il sait c’est que la blessure se réveille d’un coup et que ça lui donne envie de buter quelqu’un. Pas Blondie, de préférence. Plutôt le mec qu’à décidé de tirer parce qu’il était pas capable de porter ses couilles autrement. Il tient bon, pendant un moment. Sauf que pour retirer tous les débris de saletés qui se trouvent dedans, Jordan est obligée d’insister un peu. La balle est ressortie, mais pas les bouts de tissus qu’elle a explosé dedans. Alors il se mord l’autre main. Plante ses dents tellement fort qu’il sent le goût du sang dans sa bouche. La transpiration perle sur son front. Une douleur plus vive que les autres lui arrache finalement un gémissement.

- C’est bon ! C’est bon… Il grogne - supplie, presque - en s’écartant un peu. Colle un truc propre dessus pour pas que ça saigne et appuie fort pendant dix minutes. Si ça pisse toujours le sang après ça, faudra r'coudre.

Il relève les yeux vers la blondinette, cherche son regard. Il espère qu’elle a le cœur accroché, parce que c’est pas facile de recoudre quelqu’un. Alors il essaie de la détendre, un peu.

- J’espère que t’as des fils noirs parce que j’aime pas trop les autres couleurs.

Il hausse les sourcils et rigole tout seul. Puis pousse un soupir et se renfonce dans le siège. S’essuie le front de son avant-bras libre. Putain de vie de merde, il peut pas s’empêcher de maugréer intérieurement. Peut-être à haute voix aussi. Mais ça il en est pas vraiment sûr.    

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Message(#)Out of the dark, into the light, in the dawn of terrestrial birth ♠ Jordan EmptyMer 31 Aoû 2016 - 1:00

Blondie, elle s’attendait à se retrouver avec un blessé sur les bras, dans son appart, encore moins à jouer les infirmières. Elle est pas tellement douée pour ça, maladresse légendaire, problème d’attention, une catastrophe a vite fait d’arriver. C’est pour ça qu’elle se concentre au maximum, blondie, les yeux plissés elle calcule chacun de ses gestes. Elle veut pas lui faire mal, pas plus qu’il ne ressent déjà. A ses encouragements, elle se mord machinalement la lèvre inférieure et s’occupe de désinfecter la plaie.Ca fait pas mal qu’il a dit, mais le regard trompe et ce qu’elle a pu y voir indique le contraire.  Mais il faut le faire, autant s’y mettre maintenant pour finir au plus vite. Elle s’exécute, Jordan, trempe le tissu dans l’eau comme il a dit puis elle commence à nettoyer la blessure, attentivement, elle semble partie à la chasse de tous les débris, c’est le mieux à faire qu’elle se dit.

« D’accord… »

Elle a une moue profondément désolée Jordan, elle peut voir à son expression et au ton de sa voix que ça n’a pas été une partie de plaisir, quelle surprise. Elle récupère la bande posé à sa droite qu’elle défait et plie en trois pour qu’il y ait assez d’épaisseur avant de l’appliquer contre la blessure, avec beaucoup plus de délicatesse cette fois.

« C’est dommage, je trouve qu’un peu de rose vous irait bien »

Elle se laisse tenter par un peu d’humour, comme lui, pour noyer son angoisse de l’évolution de la situation. Elle espère sûrement autant que lui pouvoir échapper à l’aiguille et au fil, surtout que blondie avec aiguille entre les doigts c’est la porte ouverte à une tragédie. Echapper à l’une pour se retrouver dans une autre, la blague est de mauvais goût.

« Ca l’air de fonctionner…on dirait… »

Qu’elle dit au bout d’un moment, blondie, elle ignore si c’est le fait qu’elle veuille que ça se passe autrement ou quelqu’un là-haut qui a exaucé son vœu, mais…peut-être que…peut-être qu’avec un peu de chance, le massacre n’aura pas lieu. Ca saigne toujours, mais elle se dit que ça ira, elle espère que ça ira.

« D’ailleurs, vous avez une contre-indication aux antidouleurs ? J’en ai, ça pourrait peut-être vous soulager bien que vous endormir »

Et s’il faut vraiment recoudre, ça pourrait s’avérer plus utile encore. Elle sait que c’est déconseillé de partager ce genre de médicaments mais vu l’état de Kyte, ça ne pourra pas lui faire de mal, qu’elle tente de se rassurer blondie.

« Sinon, j’ai du whisky, ça peut toujours aider »

Qu’elle ajoute sur le ton de la blague, avec un bref éclat de rire pour se détendre.

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Message(#)Out of the dark, into the light, in the dawn of terrestrial birth ♠ Jordan EmptyMer 31 Aoû 2016 - 15:48


Out of the dark, into the light;
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Jordan & Kyte
Après quelques minutes de torture et des supplications de la part de Kyte, la jolie blonde s’écarte enfin. Elle se penche vers la table et Kyte en profite pour respirer un peu. Il réalise que tout l’air était bloqué dans ses poumons, tellement il était occupé à labourer sa main de ses dents. Quand elle s’approche à nouveau de son épaule, il plisse les yeux. Sur la défensive. Mais y’a comme une douceur dans ses gestes lorsqu'elle applique le tissu stérile sur sa plaie. Et puis ça aide qu’elle plaisante sur la couleur des fils pour le recoudre. Ça lui change les idées. Ça le fait marrer un peu, même.

- Vraiment ? J’veux dire, vraiment ? J’sais pas pourquoi, tout le monde me dit ça. Mais le rose, j’aime pas. Ça m’rappelle les poupées. Et j’ai horreur de ça.

Il raconte avec un petit rire. Il sait pas trop si elle va le prendre au sérieux. Dans le fond, il s’en branle pas mal. Mais c’est la vérité : il est pédiophobe. Il sait pas trop pourquoi. Juste que ça remonte à l’enfance. Et il évite de trop y penser, parce qu’il a pas trop envie de se déclencher des souvenirs bien dégueulasses. Blondie, elle a pas l’air de se formaliser outre mesure de ses bizarreries. Elle jette un coup d’œil sous le tissu et décrète que ça à l’air d’aller. Un peu surpris, Kyte regarde à son tour. La plaie est toujours béante, mais elle saigne moins. Cela dit, il sait que s’il bouge un peu, ça coulera à nouveau. Il esquisse une petite grimace, se renfonce dans le canapé.

- On attend encore quelques minutes. Il décide finalement. Faut plus qu’ça saigne du tout. Sinon faudra recoudre. Ou cautériser, si tu préfères.

Lui, il s’en fiche, au final. C’est plus le résultat qui l’intéresse. Mais il se dit que ce sera peut-être plus facile pour Jordan de cramer sa peau que de la percer plusieurs fois d’une aiguille. Pas qu’il doute de sa dextérité, non. C’est plus qu’elle a l’air trop douce et innocente pour infliger de la douleur à qui que ce soit. Alors il se doute bien qu’elle a pas trop envie de le charcuter. D’ailleurs, elle lui propose des médocs, pour calmer la douleur. Un instant, il hésite. Son épaule le lance et il sait qu’il est pas loin du malaise. Foutue prison chinoise. Mais à côté, il aime pas ça, les pilules. Non seulement c’est testé sur des pauvres bêtes qu’on rien demandé à personne, mais en plus il est sûr que c’est toxique. Il a pas confiance en l’humain, en la médecine. En rien. Il sent un délire paranoïaque sur le point de lui tomber dessus alors il saute à pieds joints dans un autre sujet. Un truc léger. Parce qu’il vient de réaliser que la môme en face de lui, elle le vouvoie toujours.

- Dis blondie, t’as foutu tes doigts dans ma chair, alors j’pense que tu peux bien m’tutoyer.

Il plaisante avec un clin d’œil et un petit rire amusé. Puis il hoche la tête et cligne des yeux.

- File moi donc plutôt ton whisky, ça s’ra très bien.

Ça faisait une éternité qu’il n’avait pas consommé de l’alcool, et il s’en réjouissait d’avance. C’était pas le genre de commodité qu’on pouvait trouver dans les cachots chinois. Dommage, parce que ça l’aurait bien réchauffé en hiver. Il pose sa main sur celle de blondie, par-dessus le tissu sur son épaule. A la base, c’est plus pour prendre le relais et appliquer tout seul la pression sur la plaie. Sauf qu’il s’attarde un peu trop sur ses doigts. Bon sang, que sa peau est douce ! Il pense avant même de s’y autoriser. C’est qu’un homme, Kyte. Faible, qui plus est. Et il a pas touché à une femme depuis des années. Mais cette fille-là, elle est trop bien pour lui. Trop pure. Trop jeune. Alors il aime pas trop le tour que prenne ses pensées. Il grogne un peu et lève le menton dans sa direction.

- Va chercher la tise. J’prends le relais.

C’est pas plus mal, de mettre un peu de distance. Ça lui permet de se remettre les idées en place. Qu'il croit.

- Tu vis toute seule ?

Il s'entend quand même demander alors qu'elle s'éloigne. Et ça l'énerve pas mal, sur le moment. Sauf qu'il arrive à se convaincre que c'est pas un moyen de lui demander si y'a un mec qui partage sa piaule, son lit, son corps. Ouai, j'voudrais pas déranger, alors j'demande, pour pas être de trop. Le comble de l’innocence, vous vous en doutez.        

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Message(#)Out of the dark, into the light, in the dawn of terrestrial birth ♠ Jordan EmptyJeu 1 Sep 2016 - 0:16

« Ah oui ? Il me reste plus qu’à planquer ma collection alors »

Un sourire amusé fend ses lèvres. Elle sent que l’atmosphère s’est un peu allégée, blondie et ça lui fait un bien fou, à elle et à ses muscles qui semblent doucement se dénouer. Plus encore lorsqu’elle remarque qu’elle n’aura peut-être pas à charcuter son patient de la matinée, le seul car elle n’aura pas les nerfs assez solides pour farfouiller dans la chair de quelqu’un d’autre. Cautériser ? Elle n’est pas sûre que cette solution soit meilleure, blondie, peut-être plus expéditive mais pas plus tranquille pour autant. Elle hoche pourtant la tête, docile. Bon si c’est nécessaire pour que la guérison se fasse plus rapidement, elle s’y pliera. En tout cas, elle admire le calme avec lequel Kyte évoque tout ça, croire en les capacités d’une parfaite inconnue doté de deux mains gauches pour le remettre sur pied. Au fond, il n’a pas tellement le choix, enfin si, l’hôpital comme tout le monde mais elle le sent blondie, elle sent qu’il n’est pas quelqu’un d’ordinaire. Elle voit dans son regard de violentes tempêtes aussi brutales que dévastatrices. Et ça la fascine, Jordan, ça creuse sa curiosité.

« Va pour le whisky alors »

Elle lui cède la place et part récupérer un verre dans la cuisine. Puis c’est au tour de cette bouteille dont Jay se vantait les mérites. Du Linkwood qu’il disait, datant d’un certain nombre d’années –elle sait plus exactement combien blondie, beaucoup sûrement-, ce que l’Ecosse a de meilleur à offrir et Jay avait un grand sourire après la première gorgée. Incompréhension totale pour Jordan qui n’avait ressenti qu’une vive brulure, brulure qui l’a dissuadée de retenter l’expérience. Elle aime mieux la fraicheur de la vodka, des origines russes insoupçonnées parait-il.

« Oui, sauf si Pissarro décide de venir me tenir un peu compagnie quand il est affamé »

Ou qu’il est de bonne humeur. Les chats, des créatures incompréhensibles par leur liberté, ce qui les rend si fascinants. Outre Pissaro, il faut prendre en compte des collègues et amis intrusifs, un ancien colocataire évanoui dans la nature et toutes personnes dans une situation difficile qui croise sa route. Elle verrouille rarement, certains connaissent le code l’immeuble et les disponibilités de son canapé, parfois de son lit.

« Bon, j’espère que ça fera l’affaire, je m’y connais pas tellement »

Elle hausse les épaules avant d’en verser dans le verre et de le tendre à Kyte, avec attention, elle n’oublie pas son statut de blessé.

« D’ailleurs, si t’as nulle part où aller, tu peux rester ici aussi longtemps que tu veux »

Vu sa dégaine, elle se dit qu’il doit pas connaitre grand monde dans les environs et puis, dans son état c’est difficile d’aller quelque part, il peut rester le temps de se remettre sur pied. La chambre de Jay est libre, et vu qu’il a pas donné de nouvelles depuis un moment, elle peut bien en disposer comme elle veut…non ?

« Faudrait te trouver d’autres fringues aussi »

Cette remarque est surtout pour elle, faudra qu’elle farfouille dans le stock d’habits laissés par ses colocataires éphémères pour voir si quelque chose irait à Kyte.

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Message(#)Out of the dark, into the light, in the dawn of terrestrial birth ♠ Jordan EmptyJeu 1 Sep 2016 - 16:37


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Jordan & Kyte
 - Pissarro, hein ?

Kyte demande avec un sourire au coin des lèvres. Lui, ça lui évoque une explosion de couleurs. De la poésie. Les petites rues d’un village impressionniste en France au nord de Paris. Il sait pas trop si elle a un ami un peu artiste qu’a pris ce nom, blondie. Ou si c’est un petit animal qu’elle a nommé comme ça. Dans les deux cas, il se dit que c’est plausible, qu’il vienne lui rendre visite quand il est « affamé ». Ça change juste un peu la donne niveau type de « nourriture » qu’elle lui donne pour assouvir ses besoins.

- Bah, dans le fond j’le comprends, ce pauvre bougre…

Parce que lui aussi il vient, comme un chat de gouttière, réclamer ses soins et de quoi becter. Il serait pas contre quelques caresses non plus, d’ailleurs. Mais ça il évite de trop y penser. Il préfère se concentrer sur le liquide ambré qui coule dans le verre avec un bruit agréable. Il tend la main pour l’attraper et remercie Jordan d’un hochement de tête. Il fait même pas mine d’attendre une minute et balance une longue gorgée dans le fond de son gosier. La sensation de brûlure est immédiate. Plus forte que dans ses souvenirs. Ça le surprend un peu, d’ailleurs. Il tousse un bon coup et laisse échapper un petit rire satisfait. Puis, sans se laisser le temps de se remettre, il avale le reste d’une traite. Tousse encore, puis finit par lâcher un grand soupir en faisant claquer ses lèvres.

- HA ! Y’a pas à dire, ça fait du bien par où ça passe.

Il commente, jovial. La vie, Kyte, elle l’a pas loupée. Alors dès qu’il y a une éclaircie entre les nuages, il en profite au maximum. Parce qu’il sait que l’ombre est jamais loin derrière ou devant. L’alcool n’a pas encore fait effet (ce serait étrange), mais il se réjouit d’avance. Il a pas bu depuis tellement longtemps qu’il lui en faudra pas beaucoup pour planer. D’ailleurs, il plane déjà un peu. D’un cachot humide, sombre et crasseux (ou un container pareil), il est passé au canapé confortable d’une jolie blonde, dans un appartement ensoleillé de Brisbane. Alors il peut honnêtement dire qu’il a pas été aussi confortable et heureux depuis deux années. Et c’est pas rien.

- Merci sweetheart, tu dois être une sorte de créature céleste.

Il répond sincèrement, quand elle lui propose de rester quelques temps chez elle. Refuser son invitation ne lui traverse même pas l’esprit. Il sait pas trop pourquoi, mais il sent qu’il peut lui faire confiance. Et puis de toutes les façons, vu son état, il n’a pas vraiment le choix. Et Kyte, ça l’embête pas trop de squatter quelques temps chez les gens. Ça fait des années qu’il a pas eu une piaule à lui. Pas les moyens, avec la vie qu’il mène. Alors il dort à droite à gauche. Sous les ponts ou dans une tente, la plupart du temps. Chez des potes généreux. Dans les bras d’une nana, les rares fois où il arrive à en garder une plus longtemps que quelques semaines. Il sait même plus ce que ça fait que d’avoir un lit à lui. Des meubles. Et dans le fond, il s’en branle un peu, de tous ces trucs matériels. Il préfère le rire d’une connaissance. La chaleur d’une amie. L’aventure de l’imprévu. L’ange céleste le coupe un peu dans ses élans de baroudeur quand elle propose de lui trouver d’autres fringues. Une seconde, il comprend pas trop. Puis il se rappelle qu’il en a pas changé depuis des jours et qu’ils viennent d’attaquer son tee-shirt aux ciseaux.

- Ouai, ce s'rait pas con. Il acquiesce avec une petite grimace. Puis il désigne le fond de l’appartement. J’me fout'rai bien sous l’eau aussi. J’me sens aussi propre qu’un chacal qui s'rait passé sous les roues d’un camtar.

L’image le fait marrer tout seul. Il se penche vers la table et se resserre un deuxième verre de whisky, qu’il termine plus vite que le premier encore. Ça brûle toujours, mais pas autant. Il devrait manger, aussi. Mais bizarrement, il y pense pas trop. Faut dire que depuis deux ans, il a davantage l’impression de mâcher des semelles que de se nourrir. Et comme il refusait systématiquement la barbaque que ces enfoirés geôliers lui filaient (par pur sadisme, sans nul doute), il sait plus trop ce que ça fait, que d’être repus.

- Mais avant on cautérise tout ça.

Il décide brusquement en retirant le bout de tissu rougit. Ça saigne presque plus. Mais plus il y pense, moins il a envie de s’emmerder avec des pansements, des points de suture et des petits soins à la con.

- T’as une cheminée, ou une plaque de cuisson à gaz ? Y m'faudra un couteau plat, aussi.    

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Message(#)Out of the dark, into the light, in the dawn of terrestrial birth ♠ Jordan EmptySam 3 Sep 2016 - 1:21

« Pas vraiment »

Qu’elle répond Jordan en haussant les épaules quand il la qualifie de créature céleste. Elle fait ce qu’elle croit juste blondie, c’est tout. Donner sans rien attendre en retour, c’est comme ça qu’on l’a éduqué. Ou peut-être pas finalement, une règle de vie qui s’est imposée à force de se heurter à l’égoïsme des adultes. Elle fait ce qu’elle peut blondie, tendre la main à ceux qui en ont besoin. Pieds dans le macadam, elle va chercher en hauteur, tout est toujours mieux vu d’en haut, toujours plus clair. Elle est juste en quête d’une sens à cette existence qu’elle croit pas mériter Jordan, comme pour remercier la nature d’être là, en vie, ou quelque chose du genre. Alors, si elle peut être utile à quelqu’un, un bref instant, elle se manifeste blondie, un grand sourire aux lèvres parce qu’on se sent toujours face à quelqu’un qui sourit, enfin c’est ce que maman lui répétait. Souris José, souris donc pour maman, elle a été abîmée tu sais ? Ça lui fait se sentir mieux que tu sois là, en train de sourire. Et Jordan affichait un immense sourire, si elle pouvait lui rendre les choses plus simples.

« Pas de problème »

Qu’elle dit au sujet de la douche. Elle attend qu’il en ait fini avec le whisky, en tout cas, elle est contente Jordan de le voir de bonne humeur, comme si le nuage qui planait au-dessus de leur tête s’était évanoui. La blessure a cessé de saigner, ça devrait être moins compliqué pour la suite… du moins c’est ce qu’elle a cru blondie avant qu’il ne ramène la cautérisation sur le tapis. Ça aurait été trop simple comme dénouement. Alors, elle hoche simplement la tête, il a raison Kyte, autant en finir maintenant, éviter que la plaie ne se rouvre ou autre scénario dramatique.

« J’ai une plaque de cuisson, je dois y faire chauffer le couteau c’est bien ça ? »

Si elle a bonne mémoire blondie, il faut que ce soit absolument du métal, le nettoyer avant de le faire chauffer. Pas au point que ça devienne rouge ou blanc, la personne qui expliquait, avait insisté sur ce point qu’elle se souvient. Elle sait plus comment elle était tombée sur ce reportage ou bien discussion, elle ignore si elle l’a vu à la télé ou ailleurs, enfin tant pis.

« Je m’en occupe »

Elle se lève et s’en va à la cuisine. Conformément à ce qu’elle se souvient, elle allume les plaques et prend l’un des nombreux couteaux qui ne lui servaient à rien jusqu’à ce que Jameson croise sa route et ne l’initie à la cuisine. Elle nettoie l’ustensile avec attention, s’y prenant à plusieurs reprises avant de le passer dans les flammes dansantes.

« J’espère que t’es prêt, j’arrive »

Qu’elle prévient histoire qu’il puisse se préparer mentalement à ce qui va suivre, même si on est jamais vraiment paré à se faire cramer la peau qu’elle se dit Jordan, tout comme on est jamais vraiment paré à cramer quelqu’un.

« Tu devrais peut-être boire encore un peu »

Il parait que ça minimise la sensibilité à la douleur et vu ce qui va suivre, Kyte risque bien d’en avoir besoin. Jordan aurait pas non plus été contre un petit verre de vodka pour calmer ses nerfs. Elle reprend sa place aux côtés de son blessé et lui lançant un dernier regard pour obtenir son autorisation, elle attaque la sale besogne.

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Message(#)Out of the dark, into the light, in the dawn of terrestrial birth ♠ Jordan EmptySam 3 Sep 2016 - 20:17


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Jordan & Kyte
 - Ouai, c’est exactement ça.

Il répond avec un sourire de côté. Elle pige vite, finalement, la p’tite. Il hoche la tête et la regarde s’éloigner vers sa cuisine, à la recherche de la lame idéale pour marquer sa peau. Kyte grogne dans sa barbe, se ressert un verre de whisky. Pour la route. Aussi parce qu’il sait qu’il va douiller sévère d’ici quelques minutes. Et que l’alcool, ça aide un peu. Du moins ça l’avait aidé, en Iran, quand il avait dû se cautériser une coupure avec sa lame autour d’un feu de camps. Comparé à ça, les soins de Jordan dans son appartement lui donnaient presque l’impression d’être dans un hôpital haut de gamme.

- J’suis prêt blondie, tu peux y aller.

Il dit avec un petit rire. La preuve qu’il est détendu, qu’il se dit. Il se doute pas que c’est les nerfs qui le font réagir comme ça. Et les siens sont particulièrement à cran. La fatigue, le voyage, les deux ans de prison, cette blessure et maintenant le traitement qui va suivre. Pourtant, il hésite pas trop, quand Jordan lui propose de s’avaler un nouveau verre, pour faire passer la sauce. Il le charge bien, celui-là. Le finit d’une traite. Après, il fait claquer sa langue et relève ses yeux de glace vers la petite blonde.

- Vas-y. Crames-moi cette merde !

Il dit en haussant les sourcils, un sourire un peu étrange sur les lèvres. Parce que quelque part, il est un peu curieux, Kyte, de voir ce que ça fait. La dernière fois, en Iran, il était presque inconscient. Mais là, malgré l’alcool qui commence à se répandre dans ses veines, il sent parfaitement chaque parcelle de son corps. Et l’activiste, il aime bien les nouvelles expériences. Même celles qui sont merdiques. Une sorte de curiosité malsaine, peut-être. Quand Jordan se penche vers lui, il sent son cœur s’accélérer, et il sait pas trop si l’adrénaline se réveille parce qu’il appréhende ou s’impatiente. Quand la lame touche sa peau, les battements s’arrêtent, un instant. Même si sur le moment, il ne ressent rien. C’est après quelques secondes que la brûlure paralyse son épaule. Son corps entier se contracte, mais il se force à pas bouger l’épaule. Faut pas. Il serre les dents, essaie d’ignorer le bruit désagréable juste à côté de son oreille. Sauf que finalement la curiosité est plus forte, alors il tourne la tête pour voir un peu ce qu’il se passe. Il sait pas trop si c’est la vision de la fumée ou l’odeur de poulet cramé qui réveille ses sens, mais la douleur lui paraît soudain plus intense. Insupportable, même. Alors il gueule lugubrement, de sa voix basse et atone. Enfin, Jordan écarte la lame, et il retombe en arrière sur le divan. Essoufflé.

- Bien, il halète fébrilement. Bien.

Il lève une main tremblante vers son front. Essuie la sueur qui y perle. Puis il repose son regard sur la plaie. C’est rouge et dégueulasse, ça pue sévère la viande de barbecue, mais au moins, ça saigne plus. Et ça saignera pas avant longtemps. Alors il hoche la tête, satisfait, et se tourne vers la courageuse blondinette. Lui adresse un sourire qui touche pas vraiment ses yeux.

- Merci.

Et maintenant… Sans ajouter un mot, il se relève. Pose sa main sur l’épaule de Jordan pour reprendre son équilibre. Il prend une profonde inspiration, puis, plus stable sur ses pattes, se dirige vers la salle de bain. De l’eau. Du savon. Un rasoir. Il se glisse sous la douche et fait couler la flotte sur son visage, ses cheveux et son corps. Et ça fait tellement de bien qu’il peut pas s’empêcher d’éclater de rire comme un maniaque. Il reste longtemps, là-dessous. Bien trop, pour un écolo. Mais après tout, pendant deux ans, il a pas vraiment gaspillé, alors il se dit qu’il a bien le droit de profiter, pour une fois. Il renifle les gels douches et shampoings. Se tartine de leur senteur fraîche et fleurie. Rigole encore, parce que ça lui paraît peu probable, comme look. Kyte, le biker hors la loi qui sent la marguerite et le coton. Il secoue la tête avec amusement et s’enroule dans une serviette. Puis il attrape les ciseaux de la petite blonde, pour tailler sa barbe. Et ses cheveux, un peu. Il coupe pas trop court. Juste assez pour se reconnaître un minimum. Et pour que ses bouclettes reviennent à la vie, aussi. C’est important, pour lui. Au final, il se dit qu’il va quand même pas sortir en serviette, ce serait pas décent pour la môme. Alors il s’enroule dans le peignoir de Jordan avant de s’aventurer dans les couloirs de son nouveau chez lui… pour les jours à venir, du moins.

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Out of the dark, into the light, in the dawn of terrestrial birth ♠ Jordan