Un texto, un simple texto et une adresse. Voilà ce dont elle avait eu le droit la rousse alors qu'elle planchait sur l'article qui devait paraître le lendemain, elle avait souri quand le numéro qu'elle ne connaissait pas été apparu sur son iPhone. Elle savait très bien que c'était lui et au fond d'elle, elle était heureuse et si elle avait pu, elle aurait fait la danse de la joie, mais elle s'était retenue, étant donné qu'elle n'était pas seule. Elle se demandait déjà comment cela allait se passer. Et elle stressait un peu. Cela faisait tellement longtemps qu'elle n'avait pas fait cela qu'elle se demandait si elle allait correspondre à ses attentes. Peut-être, peut-être pas. Il s'était tellement tourné autour qu'elle aurait pu se donner le tournis elle-même. Un jeu complètement débile qui s'était crée entre eux. Ce jeu qui allait sûrement lui manquer par la suite. Cette question se posait dans sa tête, est-ce qu'elle assumait ? Peut-être pas. Si, sûrement en fait.

Repassant par chez elle, elle troquait sa tenue simple de travail contre une tenue un peu plus habillée pour ne pas faire tâche et elle se maquillait de la façon la plus légère qui soit. Elle ne voulait pas paraître comme un camion volé. Elle n'avait pas envie de lui faire pitié et c'était dans un moment comme ça qu'elle aurait préféré ne pas l'avoir envoyé bouler la première fois. Elle ne serait pas dans un état pareil. Elle claquait alors la porte pour se retrouver en une dizaine minutes à l'hôtel. Elle regardait le numéro de la chambre et elle annonçait à la réceptionniste qu'elle rejoignait quelqu'un avant de monter les escaliers, refusant clairement de prendre l'ascenseur. Une fois qu'elle était devant la porte, elle toquait doucement en souriant « Room Service ! » Et elle attendait durant quelques secondes qui lui paraissaient interminables.

Elle ne lui en avait pas voulu la jeune rousse, au contraire, elle avait plutôt trouvé cela amusant. De voir qu'un Homme était aussi intéressé et aussi machiavélique qu'elle. Elle se sentait en compétition pour un prix complètement inutile avec cet homme et cela la faisait plus rire qu'autre chose. C'était marrant de voir qu'il lui en avait voulu mais que désormais, elle avait les cartes en mains pour oui ou non continuer le jeu. Et elle avait décidé de le faire, parce qu'elle avait l'impression que ce foutu jeu en valait la chandelle. Et elle verrait bien, de toutes façons, la jeune Blackbird comment tournerait la soirée. Bien, mal, elle ne pouvait pas deviner. Au moins, pour une fois dans sa vie depuis qu'elle avait franchi les portes de sortie à l'aéroport, elle ne penserait pas à Dean -le contraire serait vraiment bizarre sinon-. Il semblait vouloir la même chose qu'elle, en même temps, il fallait être bête pour ne pas le deviner. Elle avait hâte mais en même temps, elle avait un peu peur. C'était inhabituel pour elle désormais de désirer un homme autant qu'elle désirait Alejandro. Le dernier homme qu'elle avait désiré autant était son ex. La plupart des autres hommes, elle ne s'était pas posé la question.

Elle aurait voulu que cela n'est jamais lieu en fait. Elle se répétait inlassablement qu'elle faisait une connerie, qu'elle ferait mieux de rentrer aux Etats-Unis à chaque moment de la journée, qu'elle finirait sûrement par souffrir. Mais des petites choses, des rencontres lui donnaient envie de persévérer. Puis peut-être que dans quelques années, elle finirait par changer de pays, par partir et la, elle arrêterait peut-être de se poser des questions. Ou pas, elle était bien trop pensive la rousse pour arrêter de se poser des questions pour tout. Elle se posait des questions en montant les escaliers, elle se posait des questions en toquant à la porte. Tout le temps, comme si son cerveau ne s'éteignait jamais. Ce qui lui causait énormément de soucis il fallait bien se l'avouer. Mais toutes ses questions s'éteignaient quand il ouvrait la porte pour l'attirer dans la chambre. Elle riait alors et prolongeait le baiser qu'il lui offrait avant de fermer les yeux quand les lèvres et les dents du jeune homme s'attardait sur sa joue.

-Je ne savais pas que les femmes de ménages étaient aussi sexy que ça
- Je ne savais pas que les clients étaient aussi impatients que ça.

Et elle riait avant de déposer son sac sur le sol et d'entourer la nuque du jeune homme de ses bras tandis que ses lèvres se déposaient sur la mâchoire du jeune homme avant de terminer leur course sur ses lèvres impatientes. Joueuse, elle se reculait en souriant et elle s'avançait dans la chambre pour en regarder la décoration.

- Très joli ici ! Tu as de bons goût en matière de décoration.

L'inconnu avait une sensation intrigante pour la jeune fille. Elle n'avait jamais pensé se retrouver dans une situation semblable mais il ne faut visiblement jamais dire jamais. Elle le savait et pourtant, plus le temps passait, plus elle se le disait. Aujourd'hui, plus que les autres jours, la sensation qui l'abritait était inédite. Elle n'avait presque jamais ressenti cela, à l'exception de certaines fois quand elle était à Cambridge et que Dean et elle devait être les plus discrets du monde pour ne pas se faire remarquer. C'était encore une autre forme d'adrénaline qui lui prenait à la gorge dans ce genre de moments. Aujourd'hui c'était de l'adrénaline excitante qui te fait palpiter le coeur à une vitesse dont tu ne t'imaginais pas le moins du monde pouvoir ressentir. Même quand elle était dans ces escaliers, elle sentait son cœur qui s'accélérait de plus en plus. Quand sa main toquait à la porte, elle sentait que son cœur était au bord de ses lèvres.

Lorsqu'elle était dans cette chambre, elle ne voulait pas qu'il prenne tout pour acquis, elle ne voulait pas qu'il s'imagine que tout était acquit. Elle désirait encore jouer avec le feu, se brûler un peu plus les ailes. Alors elle le cherchait en l'embrassant, en se reculant ostensiblement après avoir jouer avec les lèvres et la mâchoire du jeune homme. Elle jouait de lui et elle trouvait cela terriblement amusant. Puis vient le moment le plus excitant dans la tête de la jeune fille, quand un plan se dessinait dans sa tête, elle s'éloignait du corps d'Alejandro avant de visiter la pièce.

-Comme tu peux le remarquer j’ai bon gout pour pas mal de chose. Tu ne serais pas là sinon
- Et je ne serais pas là, si j'avais décidé de ne pas venir et de te poser un lapin.

Elle riait, mais elle s’immobilisait rapidement quand il se trouvait derrière elle. Elle fermait les yeux quand les lèvres du jeune homme se déposait contre son cou, un souffle court sortait de ses lèvres et elle se mordillait la lèvre tout en gardant les yeux clos. L'air froid qui venait de sortir des lèvres de l'espagnol, elle sentait son coeur qui s'affolait encore un peu plus. Elle allait devenir complètement folle. Complètement tarée. Elle sentait le regard de son compagnon d'un soir se posait sur elle, et elle sentait ses joues qui s'empourpraient.

-Tu peux me suivre si tu veux

Malicieuse, elle le fixait avant de faire tomber sa veste en le regardant partir dans la salle de bain. Elle retirait ensuite ses chaussures qu'elle laissait au pied de son sac et de sa veste.

- Non, moi je reste ici, dans ce graaaaaaaaand lit.

Et elle retirait sa jupe, la laissant glisser jusque ses pieds avant de se jeter en riant sur le lit et s'allongeant sur le ventre en fixant la porte de la salle de bain;

Un rendez-vous à l'hôtel c'était assez inédit et elle n'avait jamais vécu ça. Les rendez-vous qu'elle se donnait avec Dean était plus intimes, plus doux. Elle était heureuse quand elle était avec son professeur. Mais là, dans un hôtel, elle n'avait jamais vécu cela. C'était un peu bizarre pour elle. Mais elle était heureuse aujourd'hui. Enfin heureuse c'était un bien grand mot. Elle était contente simplement, de se dire qu'elle pouvait sûrement passer à autre chose le temps d'une soirée. Même peut-être plus tard. Elle était peut-être à deux doigts de tourner une page douloureuse de son passé dans les bras d'un inconnu. Inconnu qu'elle avait repoussé, puis qui l'avait repoussé avant de finalement lui donner un rendez-vous. Elle s'était tout de même poser une tas de question, savoir si oui ou non, elle devait le faire, si oui ou non elle pouvait tenter de l'oublier. Mais elle s'était rendue à l'évidence qu'elle ne devait plus se cacher derrière les murs de sa souffrance, que de toutes façons, il serait toujours là, dans un coin de sa tête. Toujours présent, et de plus, il était revenu dans sa vie, elle ne pouvait et ne savait pas comment leur relation allait évoluer, alors elle n'allait pas se laisser créer de faux espoirs, elle allait simplement vivre.

Il fallait se rendre à l'évidence qu'Alejandro avait toutes les cartes en main pour rendre Solveig complètement accroc à lui, ou dans un premier temps, simplement désireuse de finir dans ses draps. Chose qui allait sûrement se passer dans les minutes qui allaient suivre. Ses lèvres, son souffle faisait tourner la tête de la jeune rousse comme elle n'avait jamais tourné depuis sa séparation. Elle se sentait revivre tel un phoenix et elle avait l'impression qu'elle était heureuse, ou du moins c'est ce qu'elle pensait sur le moment. Elle attendait patiemment -ou non- Alejandro, simplement vêtue de son haut, et elle se mordillait la lèvre quand il apparaissait pour se mettre à genoux sur le lit.

-Un grand lit c’est mieux pour partager des choses … et on a beaucoup à se dire

Oh oui, qu'ils avaient beaucoup à se dire mais comme des gestes valaient mieux que des paroles, elle le laissait taper dans le mur en se demandant tout de même ce qu'il faisait. Mais elle éteignait les questions quand il venait l'embrasser avec une fougue qui ne seyait qu'à lui. Instinctivement quand il montait à califourchon sur elle, elle entourait la taille du jeune homme de ses jambes dénudées avant de le laisser la guider en prenant ses mains pour les poser sur son corps. Elle laissait ses doigts effleurer d'un voile léger sa peau.

-Ce que tu vois et touche te comble ?

Elle rougissait, riant d'un rire fluet à ce contact très intime, avant de reprendre les lèvres du jeune homme en sa possession pour lui offrir un baiser des plus timides qui se transformait en baiser un peu plus chaleureux avant de reculer sa bouche pour lui murmurer au creux de l'oreille

- Je ne me doutais pas que la marchandise était autant de bonne qualité.

Et à la fin de sa phrase, elle lui mordillait l'oreille avant de glisser une main malicieuse plus au sud du corps du jeune homme et elle laissait ses doigts vagabonder jusque son bas ventre pour l'aguicher, ses lèvres parsemant la mâchoire du jeune homme de petits mordillements avant de l'embrasser avec une fougue qu'elle ne se connaissait plus.

Elle qui pensait qu'elle n'allait rester que quelques mois ici, à Brisbane, elle s'étonnait de jour en jour de ne pas craquer et de prendre un billet de retour. Non, finalement, elle était bien, elle se sentait bien ici. Elle se sentait peut-être même mieux qu'à Cambridge, cette ville qui lui rappelait tant de mauvais souvenirs. Elle avait beaucoup plus de souvenirs amers que de beaux souvenirs quand elle faisait un rapide calcul dans sa tête. Mais au moins, ici, elle pouvait vraiment repartir de zéro. Devenir la jeune femme qu'elle avait toujours voulu être. Elle allait pouvoir se mettre à fond dans le travail, elle allait pouvoir finir par atteindre les objectifs qu'elle voulait atteindre. Peut-être qu'elle allait réussir à graver les échelons un à un, petit à petit et peut-être qu'elle rendrait fière sa mère, de la où elle est. C'était son souhait le plus cher avec le fait de voir Dean revenir dans sa vie à temps complet. Elle tentait de s'oublier un peu ce soir, s'oublier dans les draps d'un garçon qu'elle ne connaissait que trop peu. Peut-être que ça lui permettrait, le temps d'une soirée de s'oublier vraiment.

Avec lui, elle se redécouvrait féminine, désirable. Elle qui avait tant de fois traîner avec des pulls difformes pour ne pas savoir qu'un garçon osait la regarder, pour ne pas savoir qu'elle plaisait à un autre homme que Dean. Elle ne voulait rien savoir et ce sera elle se redécouvrait, elle ressentait de nouveau des plaisirs inavoués qui étaient enfuis au plus profond de son être. Elle se sentait presque libérée d'un ancien démon qui avait prit place dans son corps quand il était parti. Elle sentait qu'elle se débrouillait plutôt pas mal et elle était assez fière d'elle. Fière de le rendre fou alors qu'elle n'avait plus vraiment l'habitude de se dire qu'elle pouvait plaire à un homme. Mais elle avait l'impression que les automatismes revenaient peu à peu. Elle pouvait sentir que ses paroles avaient un impact plutôt positif sur le jeune homme, que ses gestes n'étaient pas sans réponses. Alors elle les continuait lentement, avant qu'il ne prenne le relais pour lui retirer son haut. Elle frissonnait légèrement avant de sentir que tout son intérieur se contractait. Et il se contractait encore un peu plus quand elle sentait ses doigts qui se glissaient sur sa peau désormais dénudée. Elle se mordait la lèvre en se courbant légèrement tandis que sa main était au niveau de son bas ventre et que ses lèvres s'acharnaient à la limite de la sauvagerie sur sa poitrine. Et elle ouvrait les yeux qu'elle venait de fermer quand elle sentait que les doigts du jeune homme caressait ses lèvres.

- Je ne me doutais pas que l’on pouvait mouiller autant. Serais tu une femme fontaine ?
- Tais toi.

Elle irradiait de désir, d'excitation. Elle se sentait presque libérée à ce moment précis, elle se sentait terriblement bien et elle était heureuse d'être ici, même si c'était un sujet de stress pour elle avant qu'elle est passée cette porte. Elle se sentait bien, terriblement bien et elle avait envie de le lui prouver, même si c'était un peu compliqué pour elle de montrer ce qu'elle ressentait tant elle n'avait plus l'habitude de le faire. Mais elle allait le faire, sûrement plus tard, elle allait déployer ses ailes quand elle serait prête à le faire. Un jour peut-être. En attendant, elle s'abandonnait dans les draps, dans les bras, sous les caresses de cet homme qu'elle trouvait terriblement doué pour lui faire ressentir des choses qu'elle ne ressentait plus. Le plaisir, le désir et tout les choses qui incombaient des moments de la sorte. Elle redoutait le moment où ils allaient passer à cette fameuse action, mais elle taisait toutes ses pensées qui la torturait. Elle ne voulait plus penser, juste passer à l'action. Simplement.

Elle le laissait se retirer d'elle et elle s'allongeait à ses côtés, le cœur battant à mille à l'heure. Elle fixait le plafond couvrant sa poitrine du drap qui était à moitié sur le sol. Elle ne pouvait pas parler, alors elle se contentait de passer une main dans ses cheveux avant de se redresser pour aller attraper ses sous-vêtements qu'elle renfilait assez rapidement et elle renfilait son haut, l'ajustant.

- J'ai passé un moment délicieux, je te remercie.


Et elle se rapprochait doucement de lui, posant un genou sur le lit, elle l'embrassait chastement, avant de l'embrasser sur la joue et de rattraper sa jupe qu'elle renfilait avant de récupèrer ses affaires.

- Bon, moi je vais y aller.