Mince, six mois. Déjà ? Je compte rapidement dans ma tête. Quasiment. A quelques jours près. Seigneur, que le temps passe vite. Daniel a déjà tellement grandi. C’est étourdissant. Cela signifie aussi que le mariage approche à grands pas, et il reste encore tant de choses à préparer. Cela me prend un peu de court. Avec tous ces événements, on ne voit pas le temps qui passe, malgré les journées à rallonge. Il n’y a décidément plus de temps à perdre. Je trinque volontiers à notre avenir, en espérant qu’il soit enfin celui que nous méritons après plus d’épreuves que nécessaire. Nous comptons bien fêter ce qui semble être un nouveau départ. Disons, un de nos nombreux nouveaux départs. Il nous aura fallu plusieurs essais avant de réussir à avancer. Qui sait si cette fois sera la bonne. Quoi qu’il en soit, la vie de famille reprend son cours. Joanne s’occupe de donner le biberon du soir à un Daniel ravi de se trouver dans les bras de sa mère. Sirotant tranquillement ma coupe, je les observe se retrouver. « Peut-être qu’il ne cherche pas à te faire du charme. Peut-être qu’il admire simplement sa maman qu’il n’a pas vu depuis longtemps. » je fais remarquer avec un léger sourire tendre. D’autant plus que cela fait encore plus longtemps qu’il ne la pas vue en forme. Alors il peut bien en profiter, réclamer tous les câlins et les bisous qu’il veut, absorber sa chaleur et son affection, bien accroché à elle. « Je vais prendre mon mal en patience pour ce soir. » je réponds en passant un doigt sur la joue du petit qui se blottit avidement contre la jeune femme. Je pense qu’il somnole parce qu’il est complètement à son aise plutôt qu’à cause de son grand biberon de lait chaud. Il ne veut pas rater l’occasion de commencer sa nuit dans ses bras. Lorsqu’on sonne à la porte, nul doute que cela signifie que le dîner des grands est arrivé. Je m’occupe de récupérer la pizza dans son grand carton et la dépose sur la table basse, déposant le cosy de Daniel par terre pour faire de la place. En cuisine, je vais chercher de quoi découper les parts, mais je me dit que des serviettes feront bien office d’assiettes, et cela fera moins de vaisselle encombrante. Toujours dans le but d’apprendre le langage au petit, Joanne et moi avons pris l’habitude de lui décrire à peu près tout ce que nous faisons en indiquant certains objets pour qu’il commence à en saisir le nom. « Eh, qu’est-ce que t’en sais ? Si ça se trouve, c’est délicieux. Désolé, mais je me dois de m’élever contre ce préjugé à l’encontre des pizzas jambon-chocolat. Ce n’est sûrement qu’une saveur incomprise qui ne demande qu’à être aimée. » dis-je en divaguant complètement pendant que je découpe la pizza en quatre, puis en huit. « C’est mal de juger sans savoir, Daniel, retiens bien ça. » Cela fait, je m’installe dans le canapé et, après une gorgée de champagne, attrape un premier bout de pizza entre mes doigts. Les ingrédients ont tous l’air très frais et franchement délicieux. « Papa est un très grand adepte de ce genre de soirées, oui. » dis-je avant de mordre dedans. C’est tout sauf dans les standards que l’on s’imagine quand on pense à des soirées d’aristocrates, pourtant, oui, nous aussi nous regardons star wars avec du pop-corn et un gobelet d’un demi-litre de soda, les pieds sur la table. « Mais on évitera Toy Story. Je ne tiens pas à ce qu’il fasse des cauchemars à propos de ses peluches qui se réveillent dans sa chambre quand il dort et nous devrons vérifier tous les soirs sous le lit si l’horrible bébé-araignée mécanique ne s’y cache pas. » Je n’étais plus un enfant quand ce film d’animation est sorti, cela n’empêche que les jouets du mauvais garçon étaient vraiment glauques à mon goût, et que je ne tiens pas à traumatiser mon fils dès le plus jeune âge avec ce genre de choses. C’est comme Bambi et le Roi Lion. Ca attendra un peu. « On commencera soft, d’accord ? Avec Peter Pan, le Monde de Nemo, 1001 Pattes, ce genre de choses. » Et il y aura sûrement un tas d’autres sorties intéressantes au cinéma d’ici à ce que Daniel ait l’âge de suivre un film. Sur ce, je reprends une bouchée de ma part de pizza. Mon regard se pose sur la moitié de Joanne. Chorizo et jambon. « Tu ne veux vraiment pas tenter de te mettre au végétarisme, ma belle carnivore ? » je demande avec un sourire amusé. Quoi que ça ne serait pas forcément une bonne idée, la jeune femme est déjà assez fine comme ça, elle a bien besoin de cette dose de gras et de protéine pour ne pas s’envoler comme une feuille au vent.
I believe in the lost possibilities you can see. And I believe that the darkness reminds us where light can be. I know that your heart is still beating, beating darling. I believe that you fell so you can land next to me. ‘Cause I have been where you are before. And I have felt the pain of losing who you are. And I have died so many times, but I am still alive
Jamie était plus d'avis que son fils était tout simplement heureux parce qu'il pouvait voir sa mère, surtout aussi souriante, après tout ce temps, et non pour lui faire du charme. Elle venait à se demander quelle était la notion du temps, pour des petits de cet âge. Il avait forcément remarqué l'absence, mais s'en souvenait-il ? Y avait-il un semblant de souvenir qui se formait dans sa tête, qui contribuait au bonheur des plus entiers que de revoir sa mère et être dans ses bras. Joanne sourit tendrement à Jamie avant de se focaliser à nouveau sur leur fils."Tu sais que je t'aime, mon si beau bébé." lui dit-elle tout bas, pendant qu'il terminait son biberon. Collé contre elle, Daniel était aux anges. "Tu as vu ça ? Papa qui se montre patient ?" chuchota-t-elle en riant. Cela ne faisait pas partie des vertus du bel homme. La seule chose pour laquelle il se montrait véritablement patient, c'était pour leur mariage. En y pensant, il fallait bien s'y coller un jour et réserver le traiteur, comme la baby-sitter pour les enfants, comme tout le reste. Joanne avait surtout hâte d'acheter tous les éléments de décoration, les rideaux de lumière pour leur jardin. Bien qu'il était sur le point de s'endormir, l'arrivée de la pizza éveilla le petit. Joanne l'installa sur ses genoux pour lui présenter la pizza. "Je suis adepte du sucré-sâlé, mais j'avoue qu'à première vue, j'émettrai une réserve sur jambon-chocolat." dit-elle dans un rire. Après, Joanne aimait bien s'essayer à des expériences culinaires, elle n'était pas totalement renfermée à ce genre de choses. Il y avait quand même quelques limites sur certains. "Je l'autoriserai pas à faire son cocktail d'ingrédients sur une pizza susceptible de le rendre malade, malgré tout." ajouta-t-elle. Les mélanges très copieux ou inadapté, capable d'engendrer une véritable indigestion. De sa main libre, Joanne prit une première part de pizza, ne cherchant pas à se procurer une serviette, cela aurait été trop acrobatique. La pizza elle-même était effectivement très grande, ils n'avaient pas non plus lésiné sur les ingrédients, qui étaient délicieux et en bon nombre. Jamie, vraisemblablement marqué par Toy Story, voulait éviter que leur petit regarde ce genre de films d'animation à son plus jeune. Il proposa d'autres titres de films. "On commencera surtout par des dessins animés courts, histoire que tu ne passes pas des après-midis entières devant la télé. Et le pédiatre a dit que l'écran est à éviter avant les un an et demi, deux ans, nous avons encore un petit peu de marge." ajouta-t-elle. Et puis, Daniel avait largement de quoi s'occuper, entre les jouets, les chiens, et une Maman qui était là avec lui toute la journée. Joanne entamait sa deuxième part, se disant qu'elle n'arriverait certainement pas à terminer sa moitié. Certes, elle avait retrouvé l'appétit, mais pas encore pour tout ça. Jamie essaya de la convertir au régime végétarien. "J'aime beaucoup trop la viande pour ça, mon amour." lui répondit-elle avant de l'embrasser amoureusement. Elle rit bouche fermée, puis finit par attraper sa serviette pour s'essuyer les doigts. "Et toi ? Toujours pas attiré par une belle pièce de viande fraîche et parfaitement cuite ?" rétorqua-t-elle en arquant un sourcil. Elle le taquinait, bien évidemment. Joanne avait hâte de savoir de quel penchant Daniel sera. Ce choix sera le sien et sera respecté de ses deux parents, c'était évident. Le petit commençait un petit peu à chouiner, réclamant une nouvelle fois d'être collé au possible à sa mère. "T'es pire que ton père, toi." dit-elle avec un regard taquin tourné vers son fiancé. "Tu ne veux même pas me laisser terminer de manger !" lui dit-elle avec une mine exagéré, en lui faisant la moue. Facile était deviner que Daniel n'aimait pas trop quand sa mère faisait cette tête-là. Finalement elle le reprit dans ses bras en le maintenant d'une main, et se débrouillant comme elle pouvait pour manger une nouvelle part. Joanne ne finira pas sa moitié, mais en aura tout de même mangé une bonne partie. Lorsqu'elle avait fini, elle déposa la serviette à côté d'elle, puis berça doucement Daniel en chantonnant tout bas, bouche fermée. Sa tête commençait à devenir plus lourde depuis un moment déjà, elle ne cherchait qu'à l'assoupir profondément. Elle lui caressait affectueusement sa petite tête pendant de longues minutes et l'embrassa de temps en temps. "Je vais aller le coucher, on terminera la bouteille après." dit-elle tout bas à Jamie en lui faisant un clin d'oeil. Elle se leva doucement et marchait d'un pas léger pour ne pas brusquer le petit. Elle le changea et le mit dans sa turbulette, et le garda un peu plus longuement dans ses bras, en lui glissant de nombreux mots d'amour avant de l'allonger dans son berceau et le laisser rêver. "Il est tellement paisible lorsqu'il dort, c'est dur de s'en détacher." dit-elle après avoir descendu les escaliers. Joanne, les mains enfin libres, prit sa coupe de champagnes pour en boire quelques gorgées. [color=#006699]"Ton côté sans viande était bon ?"[color=#006699] lui demanda-t-elle, en passant rapidement une main dans les cheveux de son homme.
Que de débats autour d’une hypothétique pizza dont absolument personne ne voudrait, moi le premier. Après tout, le jambon a quitt�� la liste des aliments que j’ingurgite depuis mes quinze ans, et il n’est absolument pas prêt d’en refaire partie. Alors quand Joanne me demande si la viande ne me tente toujours pas, un rire m’échappe. « Absolument pas ! Je crois que c’est vraiment devenu au-dessus de mes forces. Et ça me rendrait sûrement malade. » Après tout ce temps sans un bout, mon estomac n’apprécierai sûrement pas pareil bouleversement. Et puis, ça ne m’attire tout simplement pas. Passer devant n’importe quel rayon boucherie me révulse silencieusement, quand certaines pièces ne me donnent tout simplement pas la nausée. Je ne peux pas m’empêcher de situer exactement à quel endroit du corps de l’animal la viande a été prélevée, et d’imaginer comment on en est arrivé à mettre ce bout dans une barquette en polystyrène. Rien de mieux pour couper toute curiosité gustative. Je tolère très bien que l’on consomme de la viande devant moi, mais me concernant, c’est une bataille perdue d’avance. Notant bien qu’il n’est plus ni le centre de l’attention, ni le sujet de la conversation, Daniel s’impatiente à l’idée de retourner dans les bras de sa mère, quitte à chouiner pour faire comprendre que le dîner est terminé pour elle. J’arque un sourcil quand la jeune femme se plie à son exigence en le sortant du cosy. « Ton père, lui, au moins, insiste pour que ta mère mange sa moitié de pizza. » Mais je sais que c’est peine perdue. Au moins, elle s’est nourri de bon cœur. Le petit somnolant de plus en plus, Joanne monte le coucher afin que nous puissions être seuls. Pendant ce temps, je termine ma moitié de pizza ainsi que ma flûte de champagne –dont je me ressers généreusement. « Je sais bien. » je réponds à la jeune mère alors que j’essuie mes doigts de toute cette graisse et farine de pizza. « L’autre jour, je me suis réveillé au milieu de la nuit, et je me suis rendu compte que je m’étais endormi dans le rocking chair. Il avait du mal à dormir ce soir-là, alors je restais à côté, et finalement nous nous sommes tous les deux assoupis. » Je suis retourné dormir dans la chambre après m’être assuré que Daniel avait bien été pris en charge par Morphée. Sur la table basse, le carton est quasiment vide, la pizza presque volatilisée. Je secoue vivement la tête ; c’était un délice. « S’il n’y avait pas de viande sur ce qu’il reste de ta moitié, je pense que je la finirais. » Et retirer la viande, ça ne compte pas. Le goût sera quand même là. « Mais au lieu de ça… » Je me lève et file dans la cuisine tirer une petite boîte en plastique d’un des placards. Je reviens avec ma réserve de loukoums personnelle, que j’avais remplie pour me consoler de cette mauvaise passe. « Voilà, parfait. » dis-je avec un petit soupir d’aise quand je reprends place dans le canapé. Je tends la boîte vers Joanne ; elle peut en attraper un si elle le souhaite. Puis je me saisis de la télécommande et allume la télévision. « Retrouvons ce fameux film… » Je commence à passer le catalogue de film et essayer de taper le nom de celui que nous cherchons, non sans mal, parce que décidément il n’y a toujours pas eu de génie pour comprendre la plaie que c’est d’essayer d’écrire avec une télécommande. Mais l’écran s’éteint. Ainsi que toutes les lumières. « Qu’est-ce… » J’active la lampe de poche de mon téléphone et fait signe à Joanne que je compte vérifier le disjoncteur dans la cave. Peut-être que les plombs ont sauté sans raison, cela arrive parfois. Mais une fois devant l’appareil, je constate que tous les leviers sont bien en place, ce qui signifie que toute la rue est certainement touchée. « Coupure de courant. Ca ne vient pas de la maison. » dis-je une fois de retour au rez-de-chaussée. « Je suppose que nous n’avons plus qu’à retourner aux sources. » Alors je cherche dans les tiroirs de la cuisine les allumettes, puis quelques bougies dans un autre placard, éclairé par la lampe de poche de mon téléphone portable. Je craque une allumette pour faire brûler la première mèche, puis utilise la première bougie pour allumer les autres. J’en dispose une dans la cuisine, une sur la table de l’espace salle à manger, une autre au pied des escaliers afin de ne pas trébucher, et la dernière sur la table basse de notre coin salon. C’est une toute autre ambiance que le programme prévu, mais je ne vais pas m’en plaindre. Peut-être que ce genre de tête-à-tête à la lumière des bougies est un meilleur moyen de se retrouver tous les deux.
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Jamie ne se voyait absolument pas rajouter de la viande à son régime alimentaire. Il ne s'était tourné qu'aux légumes et céréales depuis l'adolescence, un retour à la viande devait être des plus improbables. Ce n'était pas quelque chose qui dérangeait ou froissait Joanne, tout comme lui ne voyait pas d'objection à ce qu'elle se cuisine sa part de viande ou de poisson de temps en temps. Malgré cette différence, les repas restaient harmonieux et agréables. Daniel les coupa dans leur conversation pour être dorloter par sa mère, le père ne manquant pas de faire une remarque. "Mais ton père peut au moins constater que je mange plus qu'avant que je ne parte, tu ne penses pas ?" renchérit-elle. A vrai dire, ce n'était même pas comparable, parce que Joanne ne mangeait absolument plus avant son départ pour Perth. Après que le petit se soit endormi, Joanne l'installa dans sa chambre pour qu'il début sa nuit, rejoignant son fiancé après plusieurs minutes. Le bel homme expliqua qu'il s'était un soir endormi sur la chaise à bascule qui se trouvait dans la chambre de Daniel. Joanne visualisait parfaitement la scène, un léger sourire sur ses lèvres. "Ca ne m'étonne même pas de vous deux." lui avoua-t-elle. "Mes deux gros dormeurs." Peut-être que le petit avait un peu angoissé du fait d'avoir senti qu'il y avait un parent en moins sous ce toit, qui sait. Jamie aurait bien pris les deux parts qui restaient, s'il n'y avait pas de viande dessus. Cependant, il semblait avoir une autre idée derrière la tête et ne tarda pas à la mettre en application. La gourmandise préférée de Jamie, les loukoums. Cela faisait un bout de temps qu'elle n'en avait plus acheté, il avait certainement trouvé le temps d'en acheter une. Joanne se permit d'en prendre un petit bout, qu'elle mangea avec délice, sans oublier de se lécher les doigts pour avoir tout le sucre-glace. Pendant ce temps, il cherchait le film qu'ils voulaient regarder, et soudain, le noir total. Perplexe, le bel homme alla vérifier si les plombs n'avaient pas sauté, et revint rapidement rejoindre sa belle au rez-de-chaussée en lui disant qu'il s'agissait d'une panne de courant générale. De suite, il ouvrit les tiroirs pour récupérer des bougies. Il avait de la chance d'avoir une fiancée romantique qui achetait constamment ce genre d'objets. L'ambiance fut immédiatement tout autre. La jeune femme finit par s'approcher de lui une fois qu'il y avait un peu plus de luminosité. "Il faudrait qu'il y ait des coupures de courant plus souvent." dit-elle avec un rire presque rêveur. L'ambiance du séjour fut alors tout autre. Une lumière tamisée, chaude, réconfortante et- il fallait l'avouer- qui ajouta une certaine note de sensualité à la pièce. "Un jour, on pourrait faire une soirée bougies comme celle-ci dans notre maison de campagne, ce serait tellement beau." dit-elle en rêvassant. Elle passa alors les bras autour du cou de son fiancé. "C'est quand qu'on y retourne, d'ailleurs ?" Avec tous les derniers événements, il était difficile de trouver un créneau pour passer un weekend en famille à la campagne. Les traits de Jamie avaient une toute autre allure avec la lueur de chaque petite flamme qui illuminait la pièce. Une autre regard aussi. "Tu m'as tellement manquée." lui dit-elle tout bas, l'esprit occupé par sa contemplation. Sans qu'elle ne s'en rende compte, son visage s'était approché du sien, son nez frôlant le sien. A partir de là commençait une caresse de sa peau, l'effleurant à peine, n'osant pas vraiment faire plus, à vrai dire. Elle ne quittait pas une seule fois son regard, s'y plongeant le plus profondément possible, totalement happée. Leurs lèvres s'effleuraient à peine, ils avaient tous les deux l'occasion d'engager un baiser des plus langoureux, mais non. Comme si une certaine timidité et pudeur s'était à nouveau instaurée, mais pas comme un véritable frein. Les mots n'avaient pas vraiment leur place à cet instant. Elle s'imprégnait de sa chaleur, de sa tendresse, de sa douceur. Des retrouvailles qui devaient reprendre leur temps, beaucoup de choses étaient devenues différentes, depuis ces dernières semaines.
Ca n'est pas plus mal, cette ambiance là. Les petites bougies qui forment de discrets points de lumière dans le grand rez-de-chaussée, leurs flammes vacillantes projetant de grandes ombres sur les murs et les meubles. La pièce prend une toute autre allure. Ses formes semblent un peu changées, l'on découvre un autre aspect de cet endroit que nous pensons connaître par coeur. Ce n'est pas spontanément que l'on pense à allumer ainsi des bougies après s'être plongé dans le noir. Pourtant, il le faudrait. Malgré l'immensité de la maison, cela lui donne un côté plus intime. Dans un autre contexte, cela pourrait la rendre un eu effrayante. Mais l'humeur du moment se prête plus au romantisme. Sous ce faible éclairage, nos silhouettes se devinent dans l'ombre. Joanne semble plus visible que moi, ses mèches blondes devenant flamboyantes à la lueur des bougies, son regard prenant un reflet doré des plus magnifiques, et sa peau pâle adoptant comme un subtil hale. Je savais qu'elle aimerait voir les petites flammes ponctuer l'espace. Il lui vient immédiatement à l'esprit de faire la même chose, un jour, dans notre maison de campagne. « Mon éternelle petite romantique... » je murmure avec un sourire amusé, le regard tendre, alors qu'elle s'approche et asse ses bras autour de mon cou. Mes mains prennent places en bas de son dos pour la serrer très légèrement contre moi. « Nous pourrions y aller le week-end prochain. Nous avons un tas de mesures à prendre là-bas pour le mariage. » Et il serait vraiment temps de s'y mettre sérieusement. Appeler Madison, prendre rendez-vous avec les professionnels qu'elle nous conseillera. Choisir les lumières, les tissus, les fleurs, le dîner. J'ai hâte que tout ceci devienne de plus en plus concret. Voir ce jour s'approcher, et me dire le matin que je me marie dans un mois, dans trois semaines, deux semaines, une semaine, puis vingt-quatre heures. J'ai hâte que nous nous disions oui, et que tout ce qui a pu se passer avant ce mot soit rangé au placard. Je ne sais pas si je me serais remis de sitôt de devoir tout annuler. « Tu m'a manqué aussi. » je susurre en frôlant ses lèvres. Avec une extrême douceur, comme si Joanne était plus fragile qu'elle ne l'a jamais été, je dépose l'une de mes mains sur sa joue et frôle sa peau du bout des doigts comme on frôle à peine la surface de l'eau pour ne pas trop en perturber la tranquillité. Ou comme un mirage dont on approche, craintivement, afin de s'assurer que notre vision est bien réelle. « Merci de ne pas nous avoir laissé tomber. » Il a été nécessaire de la pousser, mais la jeune femme n'a pas complètement baissé les bras. Elle a accepté les solutions qui lui étaient proposées, elle y a mis du sien. Elle a persévéré jusqu'à se sentir prête à revenir à la maison. Elle ne nous a pas tourné le dos, ni à moi, ni à Daniel. Elle aurait pu fuir encore, mais elle est là. « Je ne sais pas ce que j'aurais fait sans toi. » Mon front se pose sur le sien. Même si nous sommes sûrement aussi ambivalents l'un que l'autre, Joanne est mon point de repère, mon ancre, et le centre de mon univers. Les planètes partent à la dérive sans elle. J'aurais sûrement continué à tenir bon, surtout pour Daniel. Mais je me serais senti comme un animal blessé, frappé par l'amour et l'espoir, laissé sur le bord de la route. « J'ai besoin de toi. On a besoin de toi. Bien plus que tu ne peux l'imaginer. » Mon visage glisse le long du sien, caresse son nez, sa joue, sa mâchoire, jusqu'à ce que nos lèvres se rencontrent et se joignent délicatement. « Je t'aime, Joanne. » J'espère qu'elle n'en doute plus une seule seconde.
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Le romantisme de Joanne trouvait toujours une occasion de pointer le bout de son nez. Il suffisait d'une coupure de courant, de quelques bougies pour qu'elle revienne de vive voix. Cela faisait toujours autant sourire Jamie, non pas par moquerie. C'était attendrissant, ça le faisait craquer à chaque fois. Il passa ses bras autour de sa taille pour pouvoir l'avoir un peu plus contre lui. Jamie suggéra de se rendre à leur maison de campagne le weekend suivant. C'était l'occasion rêvé de s'occuper pleinement du mariage, de son organisation. "Nous avons du pain sur la planche." dit-elle tout bas, avec un large sourire. La jeune femme avait tant hâte d'y être pleinement plongée. [color=#006699]"Si tu veux, je pourrai me charger d'appeler le traiteur et de prendre rendez-vous pour voir ce qu'il peut nous proposer comme menu, et faire des dégustations."e le repas qui avait été servi lors de la soirée du gala était excellent, il était tout de même important d'avoir une idée ce qu'ils allaient mangé.[color=#006699] "L'été va passer à une telle vitesse, avec tout ce qui est à organiser." se réjouit-elle. Et donc, l'heure de leur mariage approcherait encore plus vite. Un long moment de silence s'imposa entre eux, mais il était léger, agréable. Ce léger contact entre leur visage leur permettait de se retrouver l'un l'autre. Joanne lui dit à quel point il lui avait manqué. Avec sa plus grande délicatesse, comme si elle était faite de porcelaine, il caressa sa joue, ses lèvres frôlant les siennes. Elle posa, tout aussi doucement sa main sur la sienne, penchant légèrement la tête pour profiter de sa chaleur, et de sa tendresse. Il répétait toute sa reconnaissance. "Je ne veux pas vous laisser tomber." lui répondit-elle. Ses mains encadraient doucement son visage, alors que son nez caressait le sien. Jamie avoua qu'il se serait senti particulièrement démuni si elle n'était pas revenue. Il lui avoua toute la dépendance qu'il avait par rapport à elle, comme si la fondation même de cette famille ne reposait que sur elle. Joanne lui sourit tendrement, caressant sa joue du bout de ses doigts. "Je suis là. J'avais besoin d'un peu plus de temps que prévu mais... ça m'a beaucoup apportée. Ca m'a permis de revenir un peu plus forte." ajouta-t-elle tout bas, plongeant ses iris bleus dans son regard vert. Jamie enchaîna les gestes d'affection, continuant de caresser son visage avec le sien. Elle ne se souvenait plus à quand remontait la fois précédente où ils étaient aussi affectueux l'un avec l'autre. Les yeux fermés, elle le laissait. Il finit par unir leurs lèvres qui se cherchaient depuis quelques minutes déjà pour le baiser le plus amoureux qui soit. Ce dernier était long, délicat, chaque geste était parfaitement mesuré, leur bouche s'unissant et se synchronisant merveilleusement bien. "Je t'aime aussi, Jamie." lui répondit-elle à la fin de leur baiser. "Je te l'ai dit tout à l'heure, je peux te jurer sur n'importe quoi qu'il ne m'était pas venu une seule seconde l'idée de vouloir me séparer de toi, ou de Daniel. Je sais que ma place est ici, auprès de vous. Je veux me marier avec toi, je veux agrandir notre famille, je veux que nous soyons heureux tous ensemble. J'ai tout autant besoin de vous que vous puissiez avoir besoin de moi." Elle l'embrassa à nouveau. "Pour rien au monde je ne voudrais passer à côté de ma vie, il est hors de question que je n'en que spectatrice." Elle était en plein dedans, elle voulait le vivre et le ressentir tous les jours. "Mon amour..." dit-elle tout bas, prenant à nouveau le temps d'admirer ses traits. Joanne finit par se mettre sur la pointe des pieds, engageant un baiser bien plus prononcé qu'auparavant. Ses bras autour de son cou le serraient de toutes leurs forces contre elle, comme si elle craignait qu'il ne lui file entre ses doigts. Elle se fichait bien de la durée de ce baiser, qu'ils durent de longues minutes ou non, elle ressentait le besoin de le retrouver, de lui faire comprendre qu'elle était bien de retour, et pour de bon, qu'elle comptait bien aller de l'avant et leur promettre une vie des plus heureuses.
Joanne aurait plus prendre plus de temps. Elle pouvait, et peut encore, prendre tout le temps dont elle a besoin. Je serai toujours là. J'ai dit que je la soutiendrai, et je le ferai. Je n'aurais pas abandonné notre mariage pour ça, sinon cela aurait signifié que je n'aurais pas mérité d'être son fiancé pendant tout ce temps, et que j'aurais fait le pire des maris. Un époux ne laisse pas tomber sa belle lorsqu'elle va mal. Il met tout en œuvre pour qu'elle aille mieux et pour garder sa famille et son couple sains et saufs. J'ai fait ce que je pensais être le mieux pour elle, et que la jeune femme soit là, devant moi, plus vivante et combative qu'à son départ pour Perth, me rassure quant à ces choix. Elle est plus forte. Peut-être encore un peu fragile, je n'en sais rien, il est trop tôt pour le dire, et même si je crois aux petits miracles comme nous sommes capables d'en faire, je pense que Joanne est encore dans un équilibre précaire. A partir d'aujourd'hui, mon devoir est de le préserver et le renforcer jusqu'à ce qu'elle puisse mettre un pas devant l'autre sans plus craindre que ses pensées noires ne la rattrapent. Je suis là pour ça, et elle sait qu'elle peut compter sur moi. Nous n'abandonnerons rien. Lorsque l'on vit pareille histoire, un amour aussi évident, on s'y accroche et on se bat pour lui. Je suis rassuré de savoir que la jeune femme n'a jamais songé à partir et se détourner de moi. Rassuré qu'elle ait toujours voulu retrouver sa place ici, chez elle, dans son foyer, auprès de ceux qui l'aiment plus que tout. Tous nos plans sont là, épargnés. Ils n'ont pas une égratignure. Le mariage, notre vie à deux, notre famille. Tous ces rêves que nous partageons et donnent un sens à nos vies. Enfin Joanne compte sauter dans le grand bain, et ne plus se contenter d'observer depuis le rebord sans oser y mettre un pied. Enfin, elle va prendre part à sa propre vie, et, j'espère, aller de l'avant avec moi. Est-ce qu'elle peut voir mon sourire dans l'ombre, sous la faible lumière des bougies ? Parce que je suis si heureux de retrouver ma fiancée, d'avoir enfin sous les yeux celle que j'aime de tout mon coeur après une bien trop longue absence. C'est avec la même ardeur que je réponds à son baiser, la serrant un peu plus contre moi. Je capture ses lèvres aussi longtemps que je le peux, avec cette passion qu'elle m'inspire toujours autant. Entre ceux caresses, ma langue rencontre la sienne, la frôle sensuellement. Cela fait bien trop longtemps que nous n'avons pas échangé pareil baiser, autant d'amour. Si bien que mon coeur bat la chamade, ému de retrouver ces sensations. Mon ventre est rempli de picotements. Nos visages déliés, mon regard retrouve le sien, si brillant et envoûtant, et le dévore. « J'ai envie de toi. J'ai envie de te retrouver. » je lui murmure à voix basse, inspirant son souffle chaud juste au bord de ses lèvres et glissant mes doigts entre ses mèches blondes. Je l'embrasse sur le coin de la bouche, puis la joue, et le long de la mâchoire, retrouvant le goût de sa peau terriblement douce, ce parfum que j'aime tant, cette douce chaleur qui lui est propre. « Je veux que tu sois toute à moi... » je souffle en atteignant son cou pour y déposer de multiples baisers. Mon corps, petit à petit, devient plus chaud, brûlant pour elle. « … et que tu ne partes plus jamais. » L'une de mes mains glisse vers la sienne pour la prendre délicatement et la tirer un peu afin qu'elle me suive, prêt à me diriger vers l'escalier pour que nous rejoignons notre chambre, le regard enjôleur et amoureux.
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Jamie était tellement heureux. Elle le devinait bien, dans son regard. Il y avait à la fois du soulagement, de la sérénité, mais ce qu'on pouvait y voir le plus était tout l'amour qui lui portait, la reconnaissance quant au fait qu'elle n'ait pas songé un seul moment qu'elle s'éloignerait de lui. Pour une fois, leur dispute n'avait pas fait de ravage sur leur avenir. Sur le moment, cela avait été particulièrement pénible, surtout pour Joanne, qui refusait d'abord d'accepter sa condition et qui avait fini par penser qu'elle n'était qu'une moins que rien. Il n'y avait plus rien, mais les bords se sont peu à peu redessinés à Perth, on lui avait montré à nouveau la voie qu'elle devait emprunté. Sa vision des choses reprenaient peu à peu des couleurs, alors que tout était monotone et gris, avant. Joanne était toujours dans une période transitoire, et il fallait que ses bases se solidifient encore, mais elle était sur la bonne voie. Alors que la jeune femme avait engagé un baiser bien plus franc et prononcé, son fiancé y répondit avec encore plus d'ardeur, venant à coller davantage sa future femme contre lui. Il dévorait ses lèvres comme il ne l'avait plus fait depuis des semaines, venant même à chercher sa langue pour la caresser de manière très sensuelle. Cette passion, qui émanait constamment de lui, et qui était désormais totalement défait des chaînes des médicaments, faisait fondre la jeune femme. Elle aussi, elle reconnaissait là son fiancé. Ils n'avaient pas vraiment en profiter depuis, la dispute ayant éclaté une semaine après que Joanne ait appris la décision de son fiancé. Leurs ébats n'avaient pas été pareils parce qu'ils ressentaient tous les deux de l’appréhension pour le jour où tout allait exploser. Et depuis, plus aucune relation sexuelle. Dans leur couple, c'était une période extrêmement longue, d'autant plus que sans médicament, Jamie se laissait beaucoup plus fréquemment céder à ce désir qu'il avait constamment pour elle. Un rythme très régulier qu'ils n'avaient plus eu depuis près d'un an, avant qu'il en commence ses traitements. A la fin de leur baiser passionné, ils gardaient leur bouche tout prêt l'une de l'autre. Jamie ne manqua pas de lui murmurer à quel point il avait envie d'elle, de retrouver son corps, son amour, sa douceur. Il avait toujours eu plus de facilités qu'elle pour exprimer ce genre de choses, ce sera certainement toujours le cas - sauf cas exceptionnel. Il l'enviait, la dévorait du regard, les yeux brillants sous les lueurs des quelques bougies de la pièce. Il continuait de lui glisser des mots qui lui donnait tout aussi envie, alors que les lèvres de son amant se glissait sur une zone où il savait parfaitement que c'était un excellent endroit pour la posséder entièrement. Elle pencha légèrement le cou, soupirant à chacun de ses baisers, brûlant délicieusement sa peau. Cela faisait tellement longtemps, se dit-elle. Elle ne savait pas pourquoi, ça lui rappelait leurs ébats de Londres, avec cette envie irrépressible, mais qu'il fallait tout de même contenir pour rester conventionnel, raisonnable. Au diable ces mots-là, s'étaient-ils dits. Elle sentait sous ses doigts le corps de Jamie déjà bouillir. Délicatement, il glissa ses doigts entre les siens pour l'entraîner avec lui dans la suite parentale, où le seul éclairage dont ils disposaient était une lune bien pleine. Cette dernière avait toujours été leur complice. La porte fermée derrière eux, Joanne colla son front contre celui de Jamie. "Montre-moi, tout ce que tu veux, tout ce dont tu désires." lui dit-elle tout bas, ses lèvres brûlant d'envie d'embrasser à nouveau celles de Jamie. "Avec tes mots à toi." Du Jamie qu'elle avait rencontré, celui qui disposait d'une fougue sans mesure, qui n'avait pas de limites, pas celui qu'elle avait connu ces dernières années. Joanne se disait qu'il serait tout simplement fabuleux qu'ils se retrouvent ainsi. A la fois que lui retrouve la Joanne dont il était tant amoureux, débarrassée de ses idées et qu'elle retrouve son fiancé, libéré de son traitement. Cela signerait des retrouvailles parfaites. Elle aurait aimé avoir acheté une tenue pour l'occasion, mais en y réfléchissant, tout était bien plus délectable lorsque c'était spontané. Et puis, Joanne faisait de plus en plus attention à ce dont elle portait sous sa robe, depuis que sa silhouette s'était remise de sa grosses. En somme, il y avait très peu de chance que Jamie soit déçu, appréciant à sa juste valeur la dentelle qui recouvrait les parties intimes de sa belle. Elle aurait aimé aussi se dévêtir devant lui, mais elle savait combien il adorait déshabiller sa belle, autant du regard que de manière plus concrète. Sentant son coeur adopter un rythme très rapide, la cage thoracique devait se faire à son rythme respiratoire. Elle le désirait tout autant que lui. "Montre-le moi..." répéta-t-elle dans un soupir, commençant alors à ouvrir les premiers boutons de sa chemise.
D'un pas léger, nous frôlons la bougie en bas des escaliers et montons les marches avec une certaine hâte. C'est sans faire un bruit que nous longeons le couloir de l'étage, en passant discrètement devant la chambre de Daniel. Une fois la porte de notre propre chambre fermée derrière nous, notre bulle se reforme et annihile tout le monde extérieur. Ici, c'est la lumière bleue de la lune qui nous éclaire, faisant passer les yeux, les cheveux et la peau de Joanne de l'or à un éclat argenté, mais sans jamais lui ôter cet air angélique qui la caractérise. Cela fait si longtemps que nous n'avons pas été tous les deux ici. Des semaines, pendant lesquels je me couchais seul dans un lit trop vide, sans la présence si la tendresse de ma belle pour m’accompagner durant les nuits de sommeil. J'ai hâte de l'y retrouver, que son parfum imprègne de nouveau les draps, et de sentir sa chaleur près de moi même depuis le pays des songes dont je ne garde jamais aucun autre souvenir que la présence de ce petit corps blotti contre moi. Je brûle d'envie de retrouver la douceur de son épiderme quand son corps caresse le mien, quand nos silhouettes s'épousent l'une l'autre. Et surtout, je suis impatient à l'idée que nous soyons pleinement tous les deux, ensemble, unis, et libres de toutes les entraves qui nous ont retenus et maintenu à cette si fine et insupportable distance l'un de l'autre depuis des mois. A croire que nous nous sommes frôlés tout ce temps sans plus jamais que ces collisions que nous avions connus aux prémices de notre relation ne reviennent et ne nous entraînent dans ces torrents de passion incontrôlables. J'ai hâte que nous soyons à nouveau nous-mêmes. Le souffle court, j'attends d'abord patiemment que Joanne termine de défaire un à un les boutons de ma chemise. J'ai attendu des semaines, pour ne pas dire des mois. Je peux encore prendre le temps pour cela. Je la regarde faire, les yeux noyés dans ses iris bleus, le visage tout près du sien. Lorsqu'elle a terminé, je fais glisser le vêtement le long de mes bras et l'abandonne par terre. A l'instant où ses mains se déposent sur mon torse, ce n'est pas parce qu'elles sont froides sur ma peau brûlante que je frisonne, mais bien parce que mon corps se souvient à quand remonte la dernière fois que nous avons été intimes, et que cela lui a particulièrement manqué. Je soupire déjà, une seconde avant d'aller à l'assaut des lèvres de ma fiancée pour l'embrasser avec autant de passion qu'elle sait que je peux en contenir en moi, et prenant son visage entre mes mains pour qu'elle ne puisse pas y échapper. Habilement, d'une main dans son dos, je défais sa robe et laisse ainsi le dos grand ouvert. Il me suffit de déloger ses épaules pour que le tissu s'échappe dans un froissement furtif, et atterrisse aux pieds de Joanne. Avant de prendre le temps d'admirer cette silhouette qui a trop longtemps été gardée hors de ma vue, je la soulève dans mes bras pour mieux la déposer sur le lit. Sa tête sur l'oreiller, ses mèches blondes reprennent leur espace et leur motif en arabesques autour de son beau visage. En la surplombant ainsi, ayant déjà trouvé ma place entre ses jambes, je peux laisser ma main libre parcourir ses courbes, caresser son sein à travers la dentelle qui la recouvre, passer sur son ventre et former le creux de sa taille. Alors que cette course se poursuit sur ses hanches, ses cuisses et son fessier, la flattant comme une œuvre d'art, une autre ligne de baisers débute au creux de son cou et ponctue sa peau sur ses épaules et sa poitrine que je libère de son soutien-gorge. Ma main s'est finalement logée entre les jambes de la jeune femme, et je lui offre un baiser afin qu'elle y étouffe ses soupirs lorsque mes doigts se glissent sous la dentelle. Malgré la satisfaction de pouvoir sentir tout l'effet que cela lui fait, ce n'est rapidement plus assez. Alors je fais glisser son dessous le long de ses jambes ; redressé quelques secondes sur mes genoux, je peux observer cette silhouette allongée sous l'éclat de la lune dans toute sa splendeur. Elle est y belle que cela donnerait les larmes aux yeux. Il me la faut toute entière, et qu'à moi, toute à moi. Je me penche sur elle, frôle son ventre du bout des lèvres pour atteindre son intimité, soupirant même à son contact.
I believe in the lost possibilities you can see. And I believe that the darkness reminds us where light can be. I know that your heart is still beating, beating darling. I believe that you fell so you can land next to me. ‘Cause I have been where you are before. And I have felt the pain of losing who you are. And I have died so many times, but I am still alive
L’éclairage de la lune était plus poétique que celle des bougies. Une lueur naturelle, tamisant la chambre et qui faisait croire que l’on se trouvait au beau milieu d’un rêve. Peut-être que c’en était un. Jamie et Joanne avaient cette incroyable capacité à s’enfermer dans leur bulle, encore plus lorsqu’ils se trouvaient dans leur chambre. Cet espace était le leur, et uniquement le leur, et ils savaient comment pleinement en profiter. La porte fermée, leur monde se constituait autour d’eux sans beaucoup de mal, ils retrouvaient facilement leur repère bien qu’il s’agissait d’une énième découverte de l’autre. Mais le plaisir d’être à nouveau réuni se faisait largement sentir. Joanne rêvait de se blottir dans ses bras, de s’imprégner de sa chaleur, de pouvoir s’endormir contre lui en toute sérénité. Mais avant le sommeil, il y avait un acte qui avait une place très importante dans leur couple, parce que c’était le seul véritable moyen de leur transmettre tous les mots d’amour qui ne pouvaient être prononcés verbalement. Elle avait tellement hâte, de retrouver Jamie, tel qu’il était vraiment, sans le sentir frustré de ne pas faire comme il le voudrait, les médicaments le rendant somnolant. Contre toute attente, Jamie attendait que sa belle termine de le déboutonner. Elle n’aurait pas été surprise qu’il l’arrête dans son élan, sa hâte prenant le dessus et l’incitant à la déshabiller d’abord. Un plaisir qu’il avait, de la savoir entièrement nue, rien que pour lui. Une fois que tout était ouvert, il retira sa chemise. Elle voyait qu’il avait repris un peu de sport, certains traits étaient déjà plus marqués qu’auparavant. La lueur de la lune le sublimait totalement, le mettait en valeur. Les doigts froids de la jeune femme se déposèrent alors, avec une très grande délicatesse, sur son torse. C’était un véritable plaisir de retrouver la douleur et la chaleur de sa peau. L’une de ses mains sentait son coeur battre fort dans sa poitrine, drainant l’ensemble de son organisme d’un flot d’envie et d’excitation. Elle devina un frisson, juste au moment où le bout de ses doigts frôlaient sa peau brûlante. Jamie évacua un léger soupir, et, dans une fougue passionnée, captura les lèvres de sa belle. Joanne y répondit avec autant d’ardeur, laissant les mains de son homme prendre son visage, ses doigts s’emmêlant avec ses mèches blondes. Quelques secondes plus tard, l’une de ses mains se plut à faire descendre la fermeture éclaire de sa robe, laissant son dos à l’air. Ses doigts guidèrent le tissu afin qu’il finisse par glisser le long de ses bras et tomber par terre, non loin de la chemise du bel homme. Sans aucun mal, celui-ci la prit dans ses bras afin de l’allonger sur le lit. Malgré la fouge, l’envie oppressante et le manque qui les appelait constamment, Jamie faisait toujours très attention à elle, ayant certainement toujours dans un coin de sa tête la crainte de la heurter d’une manière ou d’une autre. Il faisait toujours attention à son confort et son bien-être. Déjà placé entre ses jambes, il ne tarda pas à retrouver des courbes qu’il connaissait par coeur, ne cherchant même pas à la faire languir en passant sur des zones qu’il savait particuliièrement érogène. Ils avaient tous les deux tant hâte de se retrouver, il leur était très difficile de se contenir. Le tracé de ses doigts provoquait un frisson agréable et enivrant à son passage. Au même moment, il rendait folle sa fiancée en l’embrassant dans le cou, elle en soupirait de plaisir, fermant les yeux et basculant la tête sur le côté. Joanne se laissait totalement faire, le laissant décider quand était le meilleur moment pour se débarrasser des vêtements qui lui restaient. Jamie parvint à arracher un premier gémissement à la belle blonde rien qu’en déposant sa main entre ses cuisses. Voulant que ces sons fassent partie de lui, il l’embrassa, étouffant ainsi chacun de ses râles, inspirant chacun de ses soupirs. Mais il fut très rapidement rattrapé par son impatience, lui retirant son sous-vêtement. A genoux, un certain sourire ne parvenait pas à quitter son visage lorsqu’il avait l’occasion de la voir ainsi nue - certainement parce qu’il se rappelait qu’il avait fallu beaucoup de temps pour qu’elle finisse par accepter un regard sur elle. Là, elle le laissait faire, lui souriant timidement de temps en temps. Se penchant sur elle, il finit par porter ses lèvres sur son entre-jambe, déjà bien chaud et humide. Cela ne l’intimida pas pour reprendre des caresses, soupirant lui-même à l’idée de la retrouver ainsi. Il n’était pas bien difficile pour faire monter en flèche le plaisir de la jeune femme, qu’elle peinait à contrôlait. Son dos se courbait déjà, les gémissements étaient déjà bien nombreux. Il la connaissait par coeur, il savait comment la faire craquer tout comme la faire languir. Joanne finit par s’appuyer sur ses coudes, pour le regarder, l’admirer d’où elle était. Au bout de plusieurs minutes, alors qu’elle se sentait venir, elle redressa le visage du bel home puis se mit à califourchon sur lui. Non, pour ces retrouvailles, elle ne voulait pas s’abandonner à lui ainsi. Le surplombant, elle se tenait à lui d’une main. L’autre, quant à elle, débouclait habilement sa ceinture, et ouvrait son pantalon. Elle le bouscula délicatement en arrière afin qu’il se retrouve allonger sur le dos. De là, elle lui retira sans difficulté ses vêtements, et l’on pouvait constater qu’il n’avait nullement le besoin d’être stimuler. Penchée sur lui, son visage non lui du sien, elle finit par guider sa virilité en elle, la laissant pénétrer avec une extrême lenteur, faisant longuement gémir la jeune femme.
Le simple fait de la retrouve procure une première vague de plaisir, une douce chaleur qui fait frémir d'envie. Parcourir sa peau, en palper de nouveau cette incroyable douceur de cet épiderme pâle ; saisir sa chair et la sentir épouser mon propre corps, constatant que nos êtres se complètent à la perfection ; goûter ses lèvres et renouer avec ces caresses fougueuses, ponctuées de suçotements et quelques mordillages qui trahissent le désir et la passion ; sentir son souffle sur mon visage, croiser son regard de ce bleu éternellement scintillant, comme si j'y puisais toute ma vitalité ; entendre ses soupirs, avaler ses gémissements ; absolument tout procure sa propre dose de plaisir. Et par anticipation, sachant exactement quelle sera la suite des événements, et avec l'impatience d'y être et de se sentir unis à nouveau, tous ces petits riens qui font la beauté de cette danse sensuelle suffisent à faire grimper le plaisir. Si bien que, logé entre les cuisses de Joanne, alors que je parcours son intimité du bout ds lèvres et de la langue, je retiens moi-même quelques râles discrets qu'elle m'arrache par les simples mouvements de son bassin, par les souffles qui traversent sa bouche ; au final, par sa simple présence. Et cela me pousse à lui donner tant qu'elle en veut, autant qu'elle en veut. M'appliquer et flatter toutes ses zones qui font gracieusement courber son échine ou qui font frémir ses jambes parfois tentées de se resserrer sur moi. Quand je sais que la jeune femme s'est redressée pour me voir faire, je lui adresse un regard furtif, complice. C'est aussi mon plaisir que de lui en donner ainsi, et plus cela est efficace, plus je poursuis pour pouvoir la voir et l'entendre perdre pied de plus en plus. Pourtant, lorsqu'elle n'est plus bien loin de l'orgasme, Joanne décide de reprendre le dessus sur ses émotions et sur moi pour décider de la suite des événements. Elle dégage mon visage d'entre ses jambes, me redresse et s'installe sur moi. Je capture immédiatement ses lèvres, avide de rattraper tous les baisers qui n'ont pas été échangés ces dernières semaines, et d'y injecter tout l'amour qui n'a pas été partagé. Pendant ce temps, elle défait mon pantalon. Un simple frôlement si près de ma virilité suffit amplement à lui faire comprendre à quel point j'ai envie d'elle. Je me sens au bord de l'implosion. J'ai tellement besoin de la retrouver, d'être avec elle corps et âme. Elle est tout contre moi, nue et magnifique, mais c'est encore bien trop loin. Mon coeur bat si fort que mes os tremblent à l'idée d'être tout à elle, et qu'elle soit toute à moi. Retrouver ces sensations, et surtout, les retrouver pleinement. Ne plus avoir l'impression d'être en retrait de ces moments, de l'autre côté d'une vitre me permettant de tout vivre et tout sentir mais sans vraiment en jouir. Mon épiderme me semble tellement plus sensible, mes sens aux aguets, inondant mon cerveau et mon corps d'un flot continu d'informations, me noyant complètement sous les vagues brûlantes d'envie qui me donnent déjà l'impression de perdre la tête. Allongé, Joanne termine de me déshabiller. Même si je n'ai pas besoin de la supplier du regard, je la dévore des yeux et lui demande clairement de mettre fin au supplice en nous unissant. Ce qu'elle fait. Lentement, la jeune femme m'introduit en elle. Un long frisson me raidit l'échine, alors que ma bouche, ouverte à la recherche d'oxygène, ne lâche un soupir qu'une fois que cette symbiose est complète. Immédiatement, j'attrape les lèvres de ma belle, caresse sa langue, et mes mains sur ses cuisses glissent sur ses fesses pour m'assurer d'être au plus profond d'elle. Débute une houle sensuelle, l'ondulation des reins de Joanne donnant la cadence, d'abord lente mais ardente de ces ébats. Comme s'il était d'abord question de faire partie l'un de l'autre, jusqu'au coeur de nos cellules. De retrouver toute notre place dans l'organisme de l'autre, redevenir cette énergie vitale. Mais surtout, être entiers à nouveau. Se sentir complets. Je la fais se redresser ; elle sait à quel point j'aime l'admirer lorsqu'elle se trouve à califourchon sur moi. Avec la lumière de la lune, je peux observer ses courbes mises en valeur par cet éclat nocturne. Mon regard glisse sur ses seins, ses épaules, son cou légèrement penché sur le côté, ses cheveux décoiffés autour de son si beau visage. Lorsque je veux qu'elle revienne, je la tire délicatement par la main puis passe mes doigts derrière sa tête pour l'approcher et lui prendre un baiser des plus fougueux. Puis je nous fais basculer sur le côté, afin d'inverser nos positions. Après avoir longuement embrassé son cou et sa poitrine avec une envie incontenable, nous échangeons un autre regard furtif. Nous savons tous deux qu'il n'est pas question de faire preuve de la moindre retenue ce soir. Nous savons que nous nous voulons l'autre tel qu'il est, dans son essence, sa forme brute. Que ce soit moi ou elle, nous voulons une mise à nu, un sacrifice du passé, faire brûler ce que nous avons été pour mieux revivre sans les trop nombreuses entraves qui s'étaient formées avec le temps. Je reprends les mouvements, fondant sur elle avec cette passion qui déferle dans mes veines. L'une de mes mains se saisit d'une des siennes, entrecroise nos doigts et la plaque fermement sur le lit, à côté de son visage. Ses jambes se serrent autour de ma taille et accentuent les coups de reins, sans avoir peur que ce petit corps finisse en mille morceaux.
I believe in the lost possibilities you can see. And I believe that the darkness reminds us where light can be. I know that your heart is still beating, beating darling. I believe that you fell so you can land next to me. ‘Cause I have been where you are before. And I have felt the pain of losing who you are. And I have died so many times, but I am still alive
Il était peu commun dans leur couple que les préliminaires soient aussi courts. Au contraire, ils avaient tendance à s'allonger sur la longueur, pour pousser à bout l'être aimé et faire en sorte qu'il se libère de ses chaînes, qu'il n'y ait plus aucune retenue. Mais ce soir-là,beaucoup de choses avaient changé. Et l'envie, restée enfermée pendant de longues semaines dans un coin de l'esprit, fut des plus incontrôlables. Cela devenait alors une nécessité, un besoin quasi vital. Malgré tout, la jeune femme s'était imposée une règle, et il s'agissait de se donner à lui par la manière la plus pure qui soit, d'où ses caresses avortées avant qu'elle n'atteigne une première fois cette phase de volupté. A peine l'eut-elle redressé qu'il attrappa ses lèvres, les embrassant sans entrave, la dévorant d'autant qu'il le pouvait. Une fois qu'il était aussi nu qu'elle, il adopta un regard tout particulier. A nouveau cette dévotion, cette adoration complètement démesurée, la suppliant presque qu'elle s'active pour qu'ils ne fassent plus qu'un. Il n'avait même pas besoin de le demander, c'était ce qu'elle comptait faire de toute façon. Ces retrouvailles étaient particullièrement intenses. Jamie semblait suffoquer de plaisir, et Joanne sentit sous ses doigts ses muscles se contracter vivement, sa peau étant si sensible que le moindre contact lui procurait un frisson. Joanne se positionna pour faire en sorte qu'il soit le plus profondément en elle, il préférait s'en assurer en déposant ses mains fermes sur ses cuisses. En même temps, il l'embrassait avidement, venant même caresser et suçoter sa langue. Lorsqu'il fut le plus en elle possible, cela coupa la respiration de la jeune femme, lui procurant un plaisir particulièrement intense de savoir et de le sentir au plus près d'elle. C'était là, à ce moment là précis, qu'ils étaient à nouveau complets, l'un avec l'autre. Toujours penchée sur lui, Joanne adopta d'abord une cadence lente, sentant la moindre caresse de son intimité dans la sienne. Cela la faisait gémir, elle avait l'impression de sentir qu'il envahissait à nouveau son organisme, après chaque mouvement, après chaque baiser. Tout comme ses gémissements qui s'infiltraient dans les poumons du bel homme. Sans grande surprise, celui-ci invita sa belle à se redresser. Il adorait tout particulièrement la savoir ainsi sur elle, qu'elle prenne les choses en main. Cela lui donnait aussi tout le loisir de l'admirer sous cet éclairage si particulier. Il avait toujours ce petit sourire en coin, comme s'il avait l'énorme satisfaction de savoir qu'il était bien le seul à pouvoir l'admirer ainsi, avec une telle position. Joanne s'appuyait sur son torse à l'aide de ses mains. Tout son corps frémissait à chaque mouvement, elle se croyait défaillir. Au bout d'un moment, Jamie tira sur sa main pour qu'elle se penche, avide de retrouver ses lèvres dans un baiser des plus langoureux. L'une des mains de la jeune femme caressait sa joue, alors que son bassin était incapable d'arrêter les mouvements. Elle mourrait de chaud, et le corps brûlant de Jamie contre le sien ne faisait qu'augmenter sa température. Il finit par l'emmener avec elle en échangeant leur position, prenant le dessus. Il y avait de brefs échanges de regard durant ces ébats. Du désir, du plaisir, une énorme complicité. Elle avait l'impression que cette complicité là avait dispura il y a bien longtemps et qu'elle resurgissait d'un coup, durant ces ébats. Il était clair, l'un comme pour l'autre, qu'il ne fallait plus se retenir, ni faire semblait. Il fallait être soi-même et Jamie ne se fit pas prier davantage. Mieux positionné ainsi, il adopta un rythme bien plus soutenu, et intense. Entendre les gémissements de Joanne, son nom glisser entre ses lèvres roses, et sentir ses cuisses se renfermer sur lui ne faisait qu'accentuer sa houle. Le corps de Joanne brillait davantage, une fine particule de sueur commençant à la recouvrir. L'une de ses mains étant monopolisé par celle de Jamie, d'une poigne ferme, l'autre s'attachait à son dos, ses ongles se plantant dans sa chair. Le bel homme n'avait plus aucune retenue, procurant à sa belle un plaisir qu'elle navait pas ressenti depuis longtemps. Jamie goûtait à la peau de son cou, de ses seins. L'échine de Joanne se courba de plus belle, chacune de ses respirations devenaient un gémissement. Alors qu'elle était à deux doigts de l'orgasme, Joanne pinça ses lèvres pendant quelques minutes, voulant qu'il prolonge encore cette cadence effrénée. Mais au bout d'un moment, elle ne parvenait plus à se retenir, son corps se crispa de plus belle, ses ongles pénétra la chair de son amant, finissant par évacuer ce trop plein de plaisir. Un plaisir des plus complets, des plus délectables. Elle resta de longues secondes dans cette sorte de phase de transe, avant qu'elle ne parvienne à se détendre, les yeux fermés. Elle restait bien agrippé à lui, collé à lui, bien collé contre lui, même si elle mourrait de chaud.
Je sais que si je poursuis, Joanne ne m'empêchera pas. Pas si c'est pour que je puisse me libérer à mon tour -et la garder sur ce petit nuage de plaisir encore un moment. Alors, pendant que je l'embrasse avec un peu plus de tendresse que l'instant d'avant, je reprends, lentement, quelques amples mouvements de bassin qui enclenchent petit à petit la reprise de la houle. D'abord tranquille, le rythme recommençant en douceur, l'intensité remontre progressivement alors que les vagues de plaisir me font frisonner de nouveau. Si j'avais été dans l'humeur, j'aurais fait durer ce moment encore bien longtemps, juste pour me délecter de chaque sensation, en profiter et être ainsi au plus proche de ma belle aussi longtemps que possible. J'aurais fait en sorte de nous maintenir tous deux, pendant un temps indéfini, à un pas de cette frontière entre le simple plaisir et la volupté, cette sorte de transe, jusqu'à ce que nous perdions complètement pied et lâchions prise. Mais ce n'est pas mon but ce soir, ce n'est pas la finalité. Je ne veux pas calculer et contenir quoi que ce soit, je veux seulement être à elle, tout entier, et ne rien donner d'autre que ce que je suis. Après quinze années à être un autre, je me suis encore laissé prendre à ce piège pour une année supplémentaire, à vouloir rentrer dans un moule qui ne sera décidément jamais fait pour moi, à tout faire pour éviter qui je suis. Cette perte de temps est terminée. Je suis lassé de ne pas être capable de m'accepter ; si celle que j'aime le peut, sans conditions, pourquoi ne le pourrais-je pas ? Si elle m'aime malgré tout, et mieux encore, si elle veut de moi que je sois cette personne, si c'est ce qu'elle attend de moi, alors pourquoi m'obstiner à enterrer cette essence ? Le rythme continue à être de plus en plus effréné. Quitte à manquer d'air, je préfère garder les lèvres de Joanne collées aux miennes. Je cherche parfois de l'air, au creux de son cou, entre deux baisers que je dépose sur sa peau brûlante et salée, entre deux gémissements qui m'échappent et effleurent son visage. Les coups de reins se multiplient sur les minutes qui défilent, et le plaisir prend ses quartiers dans la moindre fibre de mes muscles, noyant complètement mon cerveau et finissant par oppresser mon crâne. Je murmure le nom de ma fiancée au bord de ses lèvres rougies, à deux doigts de craquer. Et quand je ne tiens plus, après que mon corps ait été secoué par un long tremblement remontant tout le long de mon dos, une fois toutes ces émotions, ces sensations, cette volupté libérée en elle, ma tête retombe et s'appose lourdement sur le front de la jeune femme. La respiration décadente, je pose une main sur sa joue brûlante et caresse ses lèvres du bout du pouce. Je reste ainsi un petit moment, les yeux entrouverts glissants un regard tendre dans les iris bleus de Joanne, échangeant l'esquisse d'un sourire comblé, jusqu'à retrouver un rythme cardiaque décent. Je l'embrasse sur le front, puis délie nos corps. Sur le dos, une jambe repliée, je prends une minute supplémentaire pour que ma peau s'adapte à l'air de la chambre et que la sueur qui me recouvre sèche un peu avant que la jeune femme n'approche pour se blottir contre moi comme elle le fait toujours. J'ai un rictus satisfait en coin, très léger. Ravi d'avoir pu retrouver toutes mes sensations aussi pleinement. J'avais presque oublié ce que c'était que de vraiment sentir les caresses de Joanne sur mon dos, d'être vraiment consumé de l'intérieur de cette manière. A quel point je peux me délecter de ces sensations à l'état brut. « J'ai l'impression d'avoir fait un bond de plusieurs mois en arrière. » dis-je tout bas, songeur. De retour à Londres, au soir où je lui ai demandé d'emménager chez moi, ou encore à celui où nous avons fait l'amour dans la cuisine, même sur le sol de la salle de bains.
I believe in the lost possibilities you can see. And I believe that the darkness reminds us where light can be. I know that your heart is still beating, beating darling. I believe that you fell so you can land next to me. ‘Cause I have been where you are before. And I have felt the pain of losing who you are. And I have died so many times, but I am still alive
Jusqu'à il y a peu de temps, leurs ébats auraient pu se conclure à ce moment là. Jamie avait toujours privilégié le bien-être et le plaisir de Joanne, il adorait la voir s'abandonner à lui, totalement. Là, il lui laissait à peine le temps de reprendre son souffle qu'il recommença une houle bien plus lente. Lorsqu'ils ne s'embrassaient pas, Joanne avait l'occasion de deviner cet éclat dans son regard, cette flamme incroyable qu'elle n'avait plus vu depuis des mois. Jamie redevenait à nouveau lui-même, n'étant plus le pantin d'une quelconque molécule pharmaceutique. Il n'avait plus aucune barrière et ne souhaitait plus s'en imposer. Joanne voyait en cela toute sa beauté, celle qui était au delà de son physique. Sans plus de retenue, il accéléra peu à peu la cadence, laissant parler ses sensations. Il voulait à tout prix garder son visage près du sien. Il venait puiser de l'air à même sa peau, ou en effleurant ses lèvres. Il gémissait autant qu'elle, avait chaud autant qu'elle. Ses mouvements gagnaient en puissance et en force, alors qu'il approchait peu à peu du point de non retour. Son front collé au sien, il l'appela par son prénom entre deux soupirs, les yeux plus brillants que jamais. Quelques secondes plus tard, un orgasme commun les envahit tous les deux au même moment. Joanne adorait ces instants là, lorsqu'elle pouvait le partager ainsi avec lui. Épuisé par l'intensité de l'effort, il colla son front au sien. Le temps de retrouver une respiration normale, il passa son pouce sur les lèvres de sa belle, qui souriait légèrement, mais qui était totalement comblée. Elle prit beaucoup de temps avant de ne plus se sentir essoufflée. La transpiration avait perlé ça et là sur son corps, le reste restant particulièrement brillant sous l'éclat de la lune. Au bout d'un moment, Jamie finit par se détacher d'elle et s'allonger juste à côté. L'air de la chambre leur semblait particulièrement froid au contact de leur peau humide. Joanne attendit un peu avant de venir de blottir contre son fiancé. Songeur, Jamie finit par reprendre la parole. “C'est un peu le cas.” lui répondit-elle tout bas. Elle se redressa légèrement afin de pouvoir le surplomber et de se plonger dans on regard encore bien brillant. “Ce Jamie là m'avait beaucoup manquée.” Joanne avait un sourire serein, pleinement satisfaite et comblée. “Ça te ressemble beaucoup plus lorsque tu me fais l'amour comme ça. Je comprends mieux tout ce que tu me dire.” C'était un langage qui lui était propre et que Joanne avait fini par comprendre. Un Jamie sous médication n'aurait jamais relancé une telle houle après avoir satisfait sa douce. Cette manière là de communiquer avait un peu changé lorsqu'il avait commencé à prendre ses médicaments. Son esprit et ses efforts étaient plus englués, il fatiguait un peu plus vite, surtout lorsqu'ils faisaient l'amour après qu'il ait pris ses cachets. Il n'était pas non plus devenu méconnaissable, mais elle avait l'impression de ne voir qu'une toute petite partie de lui. Il restait malgré tout l'homme qu'elle aimait éperdument. “Je t'aime, Jamie.” lui dit-elle tout bas avant de revenir l'embrasser. “Je suis désolée d'avance si demain tu constates quelques marques sur ton dos en te regardant dans le miroir, ça fait un bout de temps que je n'ai pas coupé mes ongles.” lui avoua-t-elle avec un rire nerveux, au bord de ses lèvres. Il n'allait certainement pas s'en plaindre, mais Joanne préférait s'excuser. Au contraire, elle avait un vague souvenir que ce genre de marques le faisait même sourire et le rendait on ne peut plus satisfait.
Tout mon corps se détend petit à petit, satisfait. J'ai machinalement passé un bras autour de Joanne lorsque celle-ci est venue prendre sa place habituelle contre moi, et, mécaniquement, mes doigts frôlent son épaule et son bras. S'il n'y avait pas Daniel dans la chambre d'à côté, on se serait cru de retour à nos débuts. Avant que tout ne commence vraiment à déraper. Dans notre relation, nous avons finalement passé plus de temps à nous détourner de nous-mêmes plutôt qu'à véritablement profiter de notre histoire telle qu'elle aurait du être. L'arrivée de Daniel n'a rien arrangé. J'ai l'impression que nous avons perdu du temps, tous les deux, que nous avons fait un long détour inutile à force de nous perdre et d'essayer de nous retrouver. Au final, c'est ainsi que nous aurions toujours du être. Nous revoilà non loin du point de départ, un bébé en plus. Qui sait ce que cela donnera ? Mais ça, nous le verrons demain. Pour le moment, je profite de l'air ambiant de la chambre sur ma peau, avec l'impression de pouvoir en ressentir le frôlement mieux que jamais. « J'espère qu'il ne te fera pas regretter le précédent. » je réponds à Joanne, toujours dans un murmure, comme pour ne pas trop perturber la quiétude de la pièce qui se remet elle aussi de ses émotions. Après tout, la jeune femme gère la maison, notre fils, les chiens, la fondation, elle a bien assez à faire pour ne pas vouloir avoir à composer avec les états d'âme extrêmes de son fiancé. Elle sait que je les lui épargnerai autant que possible, mais je ne m'avancerai pas à dire que tout sera toujours sous contrôle. J'espère qu'elle ne me dira pas, un jour, que le Jamie que j'ai enfermé dans le placard avec ce qu'il restait de mes cachets lui manque, et que je devrais le lui rendre. Il me manquera sûrement à moi aussi par moments. A cet instant, pour rien au monde je n'irais m'éclipser dans la salle de bains pour gober ce fichu traitement et, sonné, m'endormir dans la minute. Je ris tout bas quand Joanne me précise que mon dos sera sûrement zébré de quelques marques de griffes laissées par ses ongles dans le feu de l'action. « Ca me fera un souvenir pour quelques jours. » Ca ne me dérange pas, au contraire. Je dépose un petit baiser sur le front de ma fiancée, me sentant simplement bien et apaisé à cet instant. Je pourrais rester là des heures, le regard allant du ciel à son corps nu de temps en temps. « Moi aussi, mon ange. » je réponds à ses mots d'amour. Une minute plus tard, de la lumière apparaît sous la porte de la chambre ; le couloir est allumé, l’électricité a repris son cours dans le quartier. Le salon doit être illuminé également. « Le courant est revenu. Je ferais mieux d'aller tout éteindre en bas. » A contrecoeur, parce que je n'ai nullement envie de m’extirper du lit. Je n'enfile que mon sous-vêtement pour traverser la maison et me rendre au rez-de-chaussée. Un pied au sol, je suis rejoint par un petit chien en panique, tiré de son sommeil par la lumière, et qui ne comprend pas ce qu'il se passe. « C'est rien, Milo, ce ne sont que les lumières qui se sont rallumées. » lui dis-je en le prenant dans mes bras. Jeune, malicieux, aventurier, il fait bien moins le fier dès qu'il a un peu la frousse. Je le garde ainsi avec moi le temps d'éteindre les lampes et les bougies, le laissant me léchouiller le cou et la mâchoire malgré mes faibles protestations. En croisant les coupes de champagne sur la table basse, je termine ce qu'il reste de la mienne d'une traite et laisse la bouteille au frigo. Milo rassuré, je le repose au sol et il retourne gaiement sur sa couchette retrouver le pays des rêves des canidés. C'est uniquement éclairé par la lune que je remonte à l'étage et avance le long du couloir. Je m'arrête un court instant devant la porte de la chambre de Daniel et tend l'oreille. Pas un bruit de l'autre côté. Quand je retourne dans la suite parentale, Joanne s'est glissée sous la couette, ses yeux sont clos. Elle a du sommeil à rattraper. Je me glisse auprès d'elle, me blottit dans son dos et passe un bras autour de sa taille. « Bonne nuit. » je lui souffle après un baiser sur son épaule.
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