Duncan était parti en Afrique cherchait les premiers enfants il y a trois semaines et demi de ça. Il était parti avec un bon ami qui habitait dans la même rue que Célia et lui pour le coup. Il n'avait pas forcément besoin d'un autre médecin avec lui, car il y en avait beaucoup sur place et qu'ils avaient déjà tout préparer pour son arrivée. Mais s'il le pouvait, il emmènerait tout de même quelqu'un avec lui à chaque fois, ça valait le détour. Les démarches sont longues pour pouvoir se rendre au Mali mais on n'en est jamais déçu. Ils étaient donc revenus avec un bambin qui avait à peine un an et demi, une petite fille de six ans et un petit garçon de quatre ans qui devaient être opérer d'urgences maintenant. Ce n'était pas facile pour eux mais Duncan avait tout mit en place pour qu'ils se sentent comme chez eux dans ce dispensaire. Il avait récolté beaucoup de jouets, de peluches et tout un tas d'objets que les enfants adoraient bien qu'au Mali, ils n'en avaient jamais vu ou très peu.
Ils étaient maintenant tous les trois à deux semaines post-opératoire. Il n'y avait pas trop eu de complications, à part pour la petite Hawa qui venait tout juste de naître lorsque Duncan est parti du Mali. S'il avait pu, il l'aurait tout de suite ramener avec lui mais bien sûr ce n'était pas possible. Les enfants se remettaient plus vite que les adultes mais elle était vraiment fragile. Duncan ne la quittait pas un instant, il se découvrait presque des cotés protecteurs qu'il n'aurait jamais imaginer. La petite tendait ses deux bras vers lui en tétant sa tétine et il ne pu résisté une nouvelle fois de la prendre dans ses bras. C'était l'occasion d'essayer de la faire manger un peu, c'était une chose difficile alors il avait réunit plusieurs ingrédients pour faire une bouillie comme elle aurait pu manger au Mali.
Il en profita pour se rendre dans la chambre où les deux autres enfants étaient, Duncan avait pensé que c'était bien mieux de les mettre ensemble une fois qu'ils allaient mieux. Célia était sûrement déjà arrivé puisqu'ils devaient se rejoindre ici à l'heure pile qu'indiquait la pendule. Il aimait la voir ici car il pouvait aussi faire son suivi post-opératoire en toute discrétion, enfin, il pensait qu'elle ne le remarquerait pas.
- I ni tilé ! (Bonjour en Bambara)
D'un large sourire sur les lèvres, il se dirigea vers Célia pour la saluer bien qu'avec la petite accrocher à son cou ça ne fut pas très facile.
- Comment vas-tu aujourd'hui ? Les enfants vont de mieux en mieux et je vois que tu leur lis de très bonnes histoires. Ils repartiront d'Australie en parlant couramment anglais, ils apprennent très vite.
Duncan alla s'asseoir sur un fauteuil de la chambre en asseyant Hawa sur ses genoux pour essayer de la faire manger. La bouillie qu'il avait préparé avait l'air de lui plaire, il faut dire qu'il avait mit pas mal de sucre pour qu'elle apprécie le goût. Il tourna son visage vers Célia en souriant.
- Et de une victoire de plus… Allez, parle moi de ce grand brun que tu apprécies tant, je suis sûr que tu en meurs d'envie.
Il se mit à rire doucement en voyant l'expression que prenait le visage de sa meilleure amie. On ne peut pas dire, il était très heureux qu'elle puisse avoir trouver un homme avec qui elle s'entendait plus que bien aux dernières nouvelles.
Elle avait reprit le chemin de l'hôpital. Et elle en était la première surprise. Elle ne pensait pas revenir ici après avoir quitté le service dans lequel elle avait passé ces dernières semaines. Mais elle avait fait une promesse à Duncan. S'il avait besoin d'aide pour son dispensaire, il pourrait compter sur elle. Et voilà qu'elle était dans le bâtiment. Bizarrement, elle appréhendait moins que la dernière fois où elle était venue, après leur accident. Il avait peut-être réussi à oublier ses sombres souvenirs. Ce qu'elle se rappelait là, c'était les visites de sa famille à son chevet, celle de ses parents, de ses frères, de sa sœurs, de ses amis et d'Axel. D'ailleurs, quand elle pensa à ce dernier, un sourire se dessina sur ses lèvres tandis qu'elle entrait dans le service du dispensaire. Duncan lui avait donné une autorisation en tant que bénévole. Duncan avait eu une excellente idée. Et elle était fière de ce qu'il avait entreprit. Même si elle regrettait de ne pas être repartie avec lui, à cause de ce qui s'était passé à sa boutique. Heureusement, Duncan avait eu l'aide d'autres amis médecins et il avait pu ramené les premiers enfants du Mali. Et à présent, ils étaient ici. Ils venaient se faire soigner. Et tout se passait bien. Ce qui soulageait encore plus la jeune femme. Ils avaient été opéré alors qu'elle était encore dans le coma. Le médecin avait assuré. Ce que l'antiquaire ne doutait pas. Il aimait ce qu'il faisait et il était un très bon médecin. Ces enfants étaient les premiers d'une longue liste qui allait s'agrandir au fil des mois et des ans. Célia n'en doutait pas.
La jeune femme retrouva les deux enfants qui étaient en observation post-opératoire. On lui avait dit que Duncan était occupé avec la petite Hawa. Célia s'occupa donc des autres pensionnaires. C'était sa première visite. Mais elle espérait que cela ne soit pas la dernière. Si son emploi du temps lui permettait de venir régulièrement, elle le fera sans aucun doute. Le contact avec les enfants avait été facile. Non seulement, parce que Célia avait pris l'habitude de les approcher, quand ils se sentaient perdus et/ou apeurés. Et puis, parce qu'elle connaissait quelques mots de bambara. Alors ils étaient un peu plus en confiance et moins perdus. Bien que cela faisait quelques semaines maintenant qu'ils étaient ici, en Australie. Mais ils n'avaient vu la ville que par la fenêtre de leur chambre. D'ici quelques jours, les enfants allaient pouvoir sortir et se promener dans le parc. Et Célia avait hâte pour eux. Parce que ce n'était jamais facile pour eux. D'ailleurs, elle leur avait demandé ce qu'ils voulaient faire. Ne sachant pas par où commencer. Mais les enfants étaient timides. Alors elle avait pris les devants et elle leur avait appris à faire des origamis. Ça plaisait toujours aux enfants. Puis une heure plus tard, ils s'étaient installés à nouveau dans leurs lits. Il ne fallait pas trop les fatiguer. Elle le savait très bien. Alors elle leur avait raconté une histoire, essayant de traduire tous les mots qu'elle connaissait en bambara. Elle en était à la moitié de l'histoire quand Duncan entra dans la chambre, la petite Hawa dans les bras. Célia esquissa un sourire. « Je doute que je sois un aussi bon professeur. » Les enfants s'étaient mis à sourire. Elle l'observa ensuite s'asseoir et donner à manger à la petite. « Elle semble adorer ça. » Célia ne savait pas ce qu'il avait mis dans cette purée mais la petite semblait effectivement apprécier. Puis à la question de Duncan. « Ah c'est donc pour ça que tu m'as invité à venir, tu veux m'interroger. » Répondait la jeune antiquaire en souriant. « On dirait que tu as fait ça toute ta vie. » C'était chou à voir, Duncan avec cette petite dans ses bras. « On dirait que tu es prêt à franchir un cap. » Et il ne lui avait toujours pas dit ce qui se passait avec Robin. Elle donna ensuite le livre aux enfants qui semblaient être très intéressé par toutes les images qui s'y trouvaient. Puis elle reporta son attention sur Duncan et demanda, après un silence. « C'est toi qui lui a permis de venir me voir ? » Elle se doutait que Simona n'avait pas seulement été charmé par Axel. Elle se demandait si son meilleur ami était derrière tout ça.
Lorsque Célia lui répondit, Duncan sourit en retour. Elle était un bon professeur puisque les deux enfants n'avaient d'yeux que pour elle et en plus de ça, ils commençaient à retenir quelques mots d'anglais. Bon c'était un anglais au gros accent australien mais tout de même, les enfants avaient toujours plus de facilités avec les langues étrangères. La petite Hawa qui était sur les genoux de Duncan avait fini par abandonné sa cuillère pour manger avec ses mains.
- Oui, se sera la première fois qu'elle mange aussi bien. Je crois qu'elle n'aime pas beaucoup la nourriture de chez nous alors je lui ai préparé une bouillie à base d'ingrédients qu'on trouve au Mali. Ah… Et j'ai rajouté un ingrédient secret, du sucre !
Il se mit à rire doucement pour ne pas effrayer la petite qui manger tranquillement. Duncan ne tourna pas autours du pot bien longtemps puisqu'il aborda le sujet du grand brun assez rapidement. Axel, si sa mémoire était bonne mais s'il le voulait vraiment, il n'avait cas retrouver le dossier de Célia pour avoir nom et prénom pour ensuite faire des recherches mais ce n'était pas vraiment son genre de faire ça.
- On ne peut vraiment rien te cacher à toi mais je suis sûr que tu as accepté mon invitation car au fond, tu avais envie de m'en parler voilà tout !
Elle changea de sujet un bref instant en parlant du fait que Duncan serait peut-être prêt à franchir un cap avec les enfants. Il n'en était pas très certain. S'occuper d'enfants qui avaient besoin de lui contre avoir ses propres enfants, il y avait une grosse marge. Et puis avec qui il pourrait bien avoir des enfants ? Ah oui, aucune idée. La seule femme qui occupait ses pensées, c'était Robin. Rien n'était officiel et rien ne présager qu'ils puissent avoir un avenir tous les deux ensemble.
- Un cap ? Comme accueillir plus de trois enfants à la fois ?
Un sourire taquin se dessina sur sa bouche puis il reprit.
- J'adore les enfants des autres. Je ferais un excellent tonton pour le mini brun ténébreux que tu feras un jour.
Il lui fit un clin d'oeil puis Célia se remit à parler de son hospitalisation. Certes, il n'y était pas pour rien puisque Simona ne laissait passer aucune règle. Et l'une d'entre elle était que, seule la famille avait le droit de visite et étant donner qu'Axel n'avait aucun lien de parenté, elle bloquait l'accès à sa chambre. Quelque part, elle faisait seulement son job. Mais Duncan avait remarqué qu'il y avait quelque chose, il avait même brièvement parler avec lui sans évoquer le fait qu'il était ami avec Célia. Il s'était simplement présenté comme son docteur et lui avait permis d'entrer. Simona avait roulé des yeux comme jamais en le voyant faire, elle n'aimait pas non plus que les docteurs changent leurs règles en fonction de qui était dans la chambre.
- Effectivement, je pense que Simona ne l'aurait jamais laissé passer. Tu connais les règles, seul la famille entre dans les chambres. Je me suis simplement présenté comme ton docteur mais il a l'air d'être quelqu'un de bien pour le peu où je lui ai parlé bien sur.
La jeune femme garda ses yeux sur son meilleur ami alors que la petite continuait à manger sur ses genoux. C'est vrai que le changement se faisait aussi au niveau de l'assiette. Les petits n'avaient pas l'habitude de manger la même chose qu'eux. Tout devait avoir une saveur différente. Mais la nourriture de l'hôpital devait être quand même beaucoup plus équilibrée. Même si elle ne savait pas vraiment ce que Duncan avait pu mettre dans l'assiette de la petite. A ses paroles, elle esquissa un mince sourire. « Elle semble se régaler en effet. » Hawa avait fini par s'y prendre autrement. La petite malienne utilisait ses doigts. C'était plus simple pour elle. Et puis c'était comme qu'elle mangeait dans son pays, comme le reste de sa famille. Il ne fallait pas trop lui retirer ses études. Surtout à l'âge de la petite. C'était facilement perturbant. « Du sucre humm... bonjour caries, plombage et sourire édenté. » Ajoutait la jeune femme en esquissant un sourire moqueur. Puis aux paroles suivantes de Duncan, elle fit une petite moue, coupable. « Peut-être... » Elle s'était mise à rougir sans la vouloir. Il était rare qu'elle parle de ça avec Duncan. Même s'il était son meilleur ami. Bon, de toute façon, ce dernier savait très bien quand Célia voulait lui parler de quelque chose, et ça depuis qu'ils se connaissaient. Ils étaient connectés, qu'ils le veuillent ou non. Et c'est vrai que Célia avait envie d'en parler. De lui expliquer comment elle l'avait rencontré, parce qu'elle n'avait pas encore eu l'opportunité de lui dire. Duncan était tellement prit avec son dispensaire, qu'elle ne voulait pas l'ennuyer avec ça. Elle se disait qu'elle aura tout le temps de lui en toucher un mot. Sauf qu'elle avait été cambriolée par la suite et qu'elle avait passé un long séjour à l'hôpital. « J'ai l'impression de revenir au début de l'internat... » A cette époque, Célia avait rencontré Jaxson. Et il avait été le premier homme qu'elle avait connu. Et elle en avait parlé à ce moment-là avec Duncan. C'était lui, qui lui avait dit de foncer, parce qu'il connaissait Jax et que c'était un type bien. A cette époque, elle avait vécu ses premières émotions de femme. C'était étrange... Elle pensait ne jamais retrouver ça avec quelqu'un d'autre, cette « fusion », pas seulement physique, mais psychique. Pour Célia, l'un était aussi important que l'autre. Enfin tout ça pour dire que c'était un peu compliqué pour la jeune femme. Mais elle faisait des efforts tous les jours pour s'ouvrir. Et c'était bien le principal. « Tu sais que je ne parle pas de ça. » Célia se demandait où il en était avec Robin. Leur histoire ne semblait pas avoir beaucoup avancé. A moins que le médecin ne lui disait pas tout. C'était possible, même si elle espérait que non. Parce qu'elle se confiait toujours à lui, et elle espérait que son meilleur ami avait assez confiance en elle pour le faire à son tour. Les mots de Duncan la faisait ensuite. Un mini brun ténébreux. Ohla, ils n'en étaient pas encore là, Axel et elle. Chaque chose à la fois. Même si elle adorait les enfants. Et que c'était pour cette raison, qu'elle s'était spécialisée en cardiologie pédiatrique, puis qu'elle avait passé des journées en pédiatrie pour s'amuser et occuper les enfants qui étaient hospitalisés. Célia les avait toujours aimé, l'un plus que tous les autres. Et encore une fois, elle pensa à Tim. Mais elle chassa vite cette pension pour reposer son attention sur son meilleur ami. « Je m'en doutais. Même si je suis sûre que son charme a du opérer quand même. » Puis aux autres mots de Duncan, elle fronça un peu les sourcils. « Cela m'étonne de toi que tu ne poses pas plus de questions. » Ajouta la jeune femme avec un léger sourire. Enfin, elle comprenait que vu la situation, Duncan avait autre chose en tête. Elle était sur un lit d'hôpital entre la vie et la mort. Mais elle avait réussi à s'en sortir. Et pour elle, c'était comme une seconde chance. Une deuxième chance de se donner droit au bonheur et d'arrêter de fuir les gens.
Lorsque Célia lui répondit, il ne pu s'empêcher de secouer la tête en roulant des yeux, un sourire sur les lèvres. Il savait qu'elle plaisantait et puis il prenait autant soin des petites quenottes d'Hawa que de son coeur mais il fallait avoué que peut importe la culture ou le pays, le sucre avait toujours fait l’unanimité chez les enfants. La jeune femme en vint à des choses plus sérieuses, du moins à des choses que la curiosité de Duncan voulait absolument savoir. Elle n'avait pas à être gêné de parler avec lui, d'un sujet comme celui-ci car il serait probablement l'un des premiers à être heureux pour elle, dans l'hypothèse où Axel ne se révèle pas être un crétin dans les semaines à venir bien évidement. Un nouveau sourire se dessina sur les lèvres de Duncan. L'internat était un rite de passage pour les étudiants en médecine, parfois dur mais les souvenirs qui en découler traçaient leur avenir dans la médecine.
- Aaaah l'internat… Tant d’insouciance. Tu pourrais m'en dire un peu plus sur lui ?
Elle rétorqua que le fait qu'elle ne parlait des patients dans son dispensaire mais d'une autre patiente qui faisait tourner la tête de Duncan ces derniers temps. Honnêtement, il ne savait pas vraiment ce qu'il devait faire ou non. Il était complètement perdu. Il avait déjà parlé de Robin à Célia et même s'il n'avait jamais été très explicite, elle avait sûrement compris avec son sixième sens de femme qu'elle représentait plus qu'une patiente pour lui. Duncan tourna sa tête vers la grande fenêtre de la chambre pour voir si aucune personne du corps médical se trouvait dans le coin puisque la porte était ouverte puis il tourna son visage vers Célia.
- Tu sais, je pourrais me faire virer de mon service, voir de l'hôpital, mon supérieur ne m'apprécie pas beaucoup et je crois bien qu'il attend juste une bonne raison pour me mettre dehors.
Duncan fit une légère grimace avant d'ajouter.
- J'ai embrassé Robin, une fois. Je devrais pas faire ça, c'est toujours ma patiente.
Il soupire un bref coup en essuyant la bouche d'Hawa. Le fait de parler de ça le rendait vraiment anxieux et c'était dur à expliquer étant donner qu'il se sentait vraiment bien en présence de Robin. Ils se mirent à parler d'Axel et ça lui allait beaucoup mieux.
- Effectivement, j'ai beaucoup de questions à poser mais je préfère te les poser à toi, te voir rougir que devoir faire passer un interrogatoire à cet homme plus grand que moi ! Ce n'est pas aussi marrant, si tu vois ce que je veux dire… Raconte moi tout, ça fait combien de temps maintenant que tu le connais ?
Il voulait tout savoir et il aurait aimé aussi savoir si avec sa sœur ça s'était arrangé. Ça faisait un petit moment qu'il n'avait plus eu l'occasion d'en parler et d'ailleurs Selina devait en être à un stade avancer de sa grossesse mais il y reviendrait à l'occasion, si elle se présentait.
Célia avait gardé un œil sur les deux pensionnaires qui observaient leurs livres. Elle se disait qu'elle aurait du en apporter quelques uns aujourd'hui. Mais elle avait complètement oublié. En même temps, elle n'était pas repassée chez elle ou à la boutique. Ce qui aurait donc été compliqué. Mais elle se disait qu'elle allait y penser pour la prochaine fois. Ces moments passés ici, lui rappelaient ces heures en pédiatrie cardiaque. Malgré tout, elle y avait passé de bons moments. Parce qu'elle avait réussi à faire naître des sourires, à entendre des rires et ça, c'était à chaque fois des petites victoires. Des victoires qui s'appréciaient à leur juste valeur. La jeune antiquaire reporta son attention sur Duncan quand il reprit la parole. Elle n'était pas sûre que l'internat avait la même signification pour elle que pour lui. Mais elle trouvait ça amusant. Puis il lui demandait de lui parler un peu d'Axel. Elle se doutait qu'il allait lui poser des questions quand il lui avait proposé de passer au dispensaire. Et puis, elle-même avait envie d'en parler. Cela n'arrivait pas souvent. Célia était plutôt discrète quand il s'agissait de ces relations intimes. C'était même la première fois qu'elle voulait en parler, spontanément... Elle ne se rappelait pas avoir parlé de ce sujet auparavant. A part son histoire avec l'un de ses chefs à l'hôpital, Célia n'avait pas eu beaucoup d'histoire. Par choix. Parce qu'elle faisait passer son métier avant. Tout ce qui était autour, était secondaire et non primordial. Et puis après sa démission, elle avait pensé qu'elle ne méritait pas d'être heureuse et surtout, elle n'avait pas envie de souffrir à nouveau. Alors elle avait encore fui les hommes. Avant que l'un d'eux n'entre dans sa boutique et ne lui vole son cœur. Célia ne savait pas par où commencer pour lui parler d'Axel. « Il y a tellement de choses à dire, que je ne sais pas par où commencer. » Elle avait envie de tout lui raconter, mais elle ne savait pas vraiment dans quel ordre. Elle observa un instant Hawa qui venait de finir sa bouillie. Elle se leva pour lui donner un essuie. Puis elle reprit place sur le lit alors que les deux enfants commençaient à s'endormir. Cela devait être fatiguant pour eux. Tout ce traitement, ces examens. Elle reporta son attention sur son meilleur ami. « Il est anglais. » Ça, Duncan avait du le remarquer s'il lui avait parlé, même un peu. « Il a été dans l'armé quelques années. Il est à Brisbane depuis presque cinq ans il me semble. Maintenant il possède une boite de nuit. » Elle vit alors le regard de Duncan. « Oui je sais, j'ai été surprise aussi. » Les boites de nuit, elle détestait. Elle avait toujours refusé de venir en boite quand il lui proposait au moment de leurs études. Elle n'avait jamais apprécié ces endroits bruyants. « Et il a une petite fille de cinq ans, Emily. » C'étaient des lieux communs mais au moins, Duncan en savait un peu plus sur Axel. C'était un bon début pour ouvrir le sujet. Mais pour l'instant, le sujet se détournait vers Duncan lui-même et de Robin. « Comment ça ton supérieur ne t'apprécie pas ? » C'était quoi cette histoire. Le médecin ne lui avait jamais parlé de ça. Elle ne savait donc pas que les choses pouvaient être encore plus compliquées pour lui. Puis elle esquissa un léger sourire quand il lui révéla qu'il avait embrassé Robin. Et bien, il était temps. Puis à ces mots suivants, elle haussa un peu les épaules. « Peut-être mais on ne choisi pas quand il s'agit de sentiment. » Elle même avait dépassé le cadre professionnel avec Tim. Célia pouvait comprendre. On s'attachait aux personnes, patients ou pas. Moral ou non. C'était comme ça. « Mais la question que tu dois te poser c'est de savoir si ça en vaut la peine. Vous en avez parlé ? » Bon, elle était un peu ennuyée de parler de quelqu'un alors qu'il n'était pas là mais voilà, comme elle ne parlait pas à Robin, elle devait trouver d'autres moyens d'en apprendre un peu plus sur cette histoire. Et puis, elle n'était pas là pour les juger tous les deux. Au contraire. Elle voyait que son meilleur ami avait des étoiles dans les yeux quand il parlait d'elle. Cela voulait tout dire. Célia jeta un œil aux petits qui s'étaient endormis. Elle se leva une seconde fois et elle prit les livres pour les poser sur les tables de nuit. Elle les borda en faisant attention à ne pas les réveiller. Puis elle s'installa près de Duncan. Elle ne pouvait s'empêcher de sourire quand son meilleur ami lui expliqua qu'il préférait avoir des informations venant d'elle, plutôt que d'avoir affaire à Axel. A sa question, elle l'observa avant d'avouer « Un peu plus d'un mois ». Oui c'était récent mais c'était comme si elle le connaissait depuis des années. D'ailleurs, elle l'expliqua à Duncan. « Je l'ai rencontré à la boutique. J'allais faire la fermeture quand il est arrivé. Il voulait des livres. » Célia se rappelait très bien de ce soir-là. « On s'est trouvé des tas de points communs. Il aime les livres, la musique, Ray Charles. Il joue du piano... » Célia esquissa un sourire avant d'avouer : « Et quand il me regarde, j'ai l'impression d'être unique... C'est peut-être idiot de dire ça mais c'est la première fois que ça m'arrive. J'ai l'impression de ne pas avoir besoin d'autre chose quand il est là... » Elle reporta son regard sur Duncan. « On dirait une collégienne non ? » Elle esquissa un mince sourire.
Lorsque Célia lui répondit qu'elle ne savait pas par où commencer, Duncan ne pu s'empêcher de sourire. Cette réponse selon lui démontrait concrètement le fait que son histoire avec Axel était sérieuse et ça lui faisait vraiment plaisir. Il acquiesça une première fois. Anglais, ça oui, il l'avait tout de suite remarquer. Ils n'avaient pas du tout la même façon de parler mais c'était plutôt amusant. Duncan s'amusait beaucoup des différents accents, attention, sans moquerie. C'était plus une sorte de jeu pour lui, reconnaître un accent et l'associer à son pays et donc il avait vu juste pour Axel. Il arqua légèrement un sourcil lorsque Célia poursuivi et elle le remarqua.
- Je dois avoué que passé de l'armée à une boite de nuit, c'est extrême mais pourquoi pas. Peut-être que si on avait passé moins de temps à étudier ont auraient pu apprécier ce genre d'endroit toi et moi.
Ou peut-être pas. Duncan n'aimait pas vraiment danser ou se « frotter » à d'autres personnes. La musique dans ce genre d'endroit ne lui plaisait pas vraiment et puis essayer de parler avec quelqu'un se résumer à crier. Il était peut-être vieux jeu mais pour le coup, il s'en moquait.
- Adorable. Tu as déjà rencontré sa petite fille ?
Tout le monde savait bien que rencontrer l'enfant de quelqu'un lorsqu'on est engagé dans une relation se révélait être un sacré cap de passer. Pour ce qui était de son supérieur, leurs relations étaient compliqués. Duncan avait du mal avec l'autorité puisqu'en Afrique, c'était lui qui décider. Ici, il ne pouvait pas travailler comme il le voulait et au moins, depuis qu'il avait son dispensaire, il était beaucoup plus libre. Il posa ses mains sur les oreilles d'Hawa.
- C'est un crétin. Il pense que je veux sa place. Enfin, je sens bien qu'il me voit comme une menace à cause de mon expérience au Mali. Mais je n'en veux pas de son poste, ce que je veux c'est aidé les enfants et retourner en Afrique. Si je devenais chef du service, je serais bloqué ici et je ne pourrais plus m'occuper du dispensaire. Mais que veux-tu, les crétins sont tenaces.
Duncan retira ses mains alors que la petite ne parlait presque anglais. Mais ça aurait été dommage que l'un de ses premiers mots soit « crétin ». Robin, elle lui donnait des papillons dans le ventre et ça prouvait bien qu'il avait terriblement envie d'être avec elle sans que ça n'aille trop vite pour autant. Il voulait la sauver, elle et son coeur malade et en attendant sans le vouloir, elle était entrains de sauver le sien.
- J'ai peur que si on en parle sérieusement, ça gâche tout. Elle est d'un optimiste rare et je crois qu'elle m'aime bien. Alors c'est lequel au juste de nous deux qui se sent comme un adolescent amoureux ?
Il se mit à rire avant de reprendre.
- Je crois que oui, ça en vaut la peine et je suis sûr que tu l'aimerais beaucoup toi aussi.
Lorsqu'elle s’installa à coté de lui, Duncan lui tendit Hawa pour qu'elle puisse la prendre un peu dans ses bras. Il trouvait ça réconfortant, de prendre un bambin contre soi. Hawa devait probablement ressentir la même chose et c'était pour ça qu'elle aimait temps passer du temps dans ses bras.
- On dirait plutôt une lycéenne mais c'est mignon tu sais.
Il lui fit un clin d'oeil en riant.
- J'aime te voir comme ça, heureuse. Maintenant, fais-moi plaisir et engage un garde du corps à l'entrée de ta boutique. Axel pourra sûrement t'en recommander un. Et si tu me disais dans quelle boite il travail ? Histoire que j'aille mené ma petite enquête… Fais pas cette tête, je plaisante !
Avec quelqu'un d'autre, peut-être que les confessions ne seraient pas sorties aussi facilement. Mais avec Duncan, c'était différent. Il était la personne qui la connaissait le mieux. Il savait quasiment tout de Célia, ou presque. Il n'y avait bien que le drame qui s'était joué à l'hôpital, qu'elle avait gardé pour elle. Parce que jusque là, elle n'était pas encore prête pour en parler. Duncan récoltait tous ses secrets et cela depuis qu'ils s'étaient rencontrés. Quelque chose d'unique les liait et ils se comprenaient sans toujours avoir besoin de parler. Célia lui faisait confiance. Le médecin ne l'avait jamais trahi. Et c'était réciproque. Alors ce qui lui arrivait avec Axel, elle avait envie de le partager avec son meilleur ami. Parce que c'était important. Que pour la première fois de sa vie, elle voulait construire quelque chose, ce qui n'était jamais arrivé auparavant. C'était la première fois qu'elle était amoureuse et elle n'était pas habituée à tout ce flot d’émotions. Mais cela ne lui déplaisait pas. Elle se sentait juste un peu perdue par moment. Aux mots de Duncan, elle acquiesça un peu de la tête en l'observant avec un sourire. « C'est ce que je lui ai dit. » Sur ce point, encore une fois Duncan et Célia se ressemblaient. Ils n'aimaient pas les boites de nuit. Ils y avaient rarement été par le passé. Ils étaient plutôt du genre à préférer les soirées entre potes. C'était plus agréable et surtout plus simple pour établir une discussion. Puis à sa question, elle comprenait qu'il puisse être surpris. Elle préférait donc lui expliquer ce qui s'était passé. « Oui. Quand on s'est rencontré, quand on a commencé à parler, il m'a dit qu'il comptait offrir une boule de poils à sa princesse. Alors tu me connais, j'ai sauté sur l'occasion pour lui parler du refuge que je monte avec Cora. » Célia avait déjà parlé de ce projet avec Duncan. D'ailleurs, il l'avait aidé à quelques reprises à la pension pour bricoler les enclos. Duncan savait que l'antiquaire s'était beaucoup investie dans ce projet et que ces petits bébés à poils compter beaucoup pour elle. « Il m'a demandé s'il pouvait passer avec sa fille pour adopter un pensionnaire. » Axel était comme elle sur ce point. Il n'aimait pas l'idée d'acheter un animal. Et surtout pas dans une animalerie. Elle n'avait pas eu à le convaincre que des dizaines de ses pensionnaires voudraient bien retrouver une petite maîtresse affectueuse comme Emily pouvait l'être. Puis Duncan lui parla de son supérieur. « Il est jaloux. Mais c'est vrai que c'est toi le meilleur. » Elle esquissa un sourire ravie. Duncan était un excellent médecin. Et elle était contente que ce soit lui qui s'était occupé d'elle quand elle était arrivée aux urgences après son cambriolage. Par contre, elle perdit rapidement son sourire quand il lui expliqua qu'il retournait en Afrique. Comment ça ? « Tu veux retourner au Mali ? Pour ramener d'autres enfants ? » Non sincèrement, elle n'était pas prête à ce qu'il reparte, définitivement. Mais c'était peut-être elle qui s’inquiétait trop vite. Quand son meilleur ami parla de Robin, elle reporta son attention sur lui. « Je te fais confiance sur ce point alors. Il faudra que tu nous présentes. Depuis le temps que tu me parles d'elle. » Au regard de Duncan, elle esquissa un sourire avant d'ajouter : « Mais je ne lui dirais pas rien. Rien qui puisse te mettre mal à l'aise. » Parce qu'elle voyait que ça compter pour lui. Et elle le savait. Depuis le temps qu'il lui parlait de la jeune femme. Il était peut-être temps qu'elles fassent connaissance. Même si elle ne voulait rien précipiter. Puis le médecin lui donna la petite Hawa. « Hey beauté... » La petite l'observait en souriant. Célia la regardait et se disait qu'elle avait à présent, toute la vie devant elle. Un nouveau cœur pour une nouvelle vie. Elle la gardait contre elle, voyant qu'elle commençait à se fatiguer. Il était l'heure de la sieste pour elle. Cela faisait un bail qu'elle n'avait pas fait ça. S'occuper d'enfants. Et ça lui faisait du bien. Finalement. Elle déposa un baiser sur le front d'Hawa qui avait fermé ses yeux. Aux mots de Duncan, elle reposa ses yeux verts sur lui. « Non Axel veut m'accompagner pour la réouverture. Je ne sais pas de quoi il a peur. Enfin, peut-être que vous avez raison tous les deux. Ce deuxième cambrioleur est encore dans la nature. » Et elle ne savait toujours pas de quoi il avait l'air. Elle ne se rappelait toujours pas de ce qui s'était passé. Puis elle souriait un peu plus. « Tu veux mener une enquête sur lui ? Tu as peur qu'il a une double vie ou ce genre de choses ? » Célia savait que Duncan plaisantait. Il se faisait peut-être un peu de soucis pour elle. Mais elle faisait confiance à Axel. Et c'était tout ce qui était important. « Je pourrais te le présenter même si en ce moment il travaille beaucoup et il rentre tard à la villa. » Vu le travail qu'il faisait. Il rentrait souvent tard le soir ou même en début de nuit. Bien qu'il faisait des efforts ces derniers temps. Mais elle comprenait. C'était son métier. Et puis du moment qu'ils pouvaient passer un peu de temps ensemble, c'était le principal pour elle.
Duncan écoutait son amie parlait de son tout nouvel amant avec une grande attention. Il souriait sans trop savoir si c'était une bonne ou une mauvaise chose mais elle avait l'air vraiment heureuse alors il l'était aussi. Même dans ses yeux, il remarqua que quelque chose avait changé comme si elle avait reprit goût à la vie et ce n'était pas plus mal. Depuis qu'elle avait perdu ce petit patient, quelque chose s'était brisé en elle mais il l'aiderait prochainement à passer à la prochaine étape, l'acceptation et cela même s'il devait avoué avoir faire un bon nombre de recherches au sein de l'hôpital pour comprendre pourquoi elle était partie. Lui non plus n'était pas prêt pour le moment à lui avouer tout savoir. Il avait peur de la rendre une nouvelle fois triste, alors il l'a laisserait profiter encore un peu de sa toute nouvelle histoire avec Axel.
- Je vois, qu'est ce que tu ne ferais pas pour faire adopter un de tes petits pensionnaires dis-moi !
Il se mit à rire puisque bien sûr, il plaisantait. Célia adorait les enfants, la petite fille d'Axel devait probablement l'adorer. Quand le sujet changea pour en venir à son supérieur, le jeune homme haussa simplement les épaules. Il ne se sentait pas spécialement meilleur puisque contrairement à son chef de service il n'avait pas passé six ans à exercer la médecine dans un seul domaine alors forcément, il avait quelques retards sur des techniques qui venaient juste être découverte. Il savait pourtant faire tout un tas d'autres choses, comme soigner une plaie par balle, à n'importe quel endroit. Il savait aussi pratiquer un accouchement en urgence ou remettre un bras en place. Finalement, il aurait peut-être du faire comme Andrew et prendre le chemin de la traumatologie s'il avait sur que son chef serait aussi pompeux et agaçant. Célia aborda le sujet du Mali et il sentit que sa question était à double sens.
- Oui, je ne peux pas les aider là-bas. Tu as toi-même vu l'hôpital, c'est impossible d'y faire une opération à coeur ouvert. Je reste à Brisbane, ne prend pas cet air sur ton visage.
Son attention se posa quelques instants sur Hawa, cette petite fille était décidément la plus courageuse qu'il avait pu rencontrer jusqu'à présent. Tout n'était pas fini pour elle mais le plus dur était passé. Faisant mine de rien, il parla d'Axel puis il prit un air faussement offusquer avant de répondre.
- Moi ? Faire une enquête ? Tu m'en crois vraiment capable ?
Oh, oui. Il en était clairement capable. Enfin ce en serait pas vraiment une enquête mais l'idée que Célia venait de lui donner sans le vouloir allait germé dans sa tête. Ce ne serait en rien méchant mais s'il avait l'occasion d'aller en boite de nuit, peut-être dans la semaine pourquoi pas ? Après ce serait seulement un heureux hasard qu'il entre dans celle d'Axel non ?
Depuis qu'ils se connaissaient, Célia n'avait quasiment jamais parlé d'un homme en particulier à Duncan. Ses histoires étaient éphémères. Et c'était toujours par choix. Des hommes qui ne faisaient que passer dans sa vie. Et qu'elle ne présentait donc pas à son meilleur ami. Célia n'avait pas eu beaucoup d'histoires. Elles se comptaient sur les doigts d'une main. Jusque là, elle ne donnait pas beaucoup d'importance à sa vie privée, sa vie sentimentale. Elle repoussait les hommes qui s'approchaient d'elle. Elle était distante et ne donnait aucun espoir. Parce qu'elle ne voulait personne. Jusqu'à ce qu'elle le rencontre lui. Et cela avait été une évidence. C'était lui et personne d'autre. Encore aujourd'hui, elle ne comprenait pas. Depuis qu'elle l'avait rencontré, elle ne faisait que suivre son cœur. Elle ne voulait pas se poser trop de questions. Elle profitait tout simplement. Et c'était bien la première fois dans sa vie que cela lui arrivait. Un coup de foudre, elle n'y croyait pas. Et pourtant, cela y ressemblait. Elle avait souvent lu ça dans les bouquins, les histoires qu'elle lisait. Elle ne pensait pas le vivre. Et encore aujourd'hui, ça lui paraissait tellement incroyable. Elle arrivait peu à peu à faire des projets, à aller de l'avant. Cela ne voulait pas dire pour autant que ses peines avaient disparus. Mais elles étaient plus supportables. « Je ferais n'importe quoi pour eux. » Mais elle était encore plus ravie que ce premier pensionnaire soit adopté par les Westlake. Et puis, Mango n'aurait pu trouver mieux comme maîtresse. Emily était aux petits soins. « D'ailleurs, tu n'as pas envie de donner un compagnon à Shadow ? Il s'ennuie peut-être... » Un fin sourire se dessina sur les lèvres de l'antiquaire. Duncan avait une grande villa, de la place pour accueillir une autre boule de poils. Mais bon, elle n'était pas là pour le forcer et son meilleur ami le savait très bien. Parfois Célia songeait à adopter un autre chien. Il y avait ce petit pensionnaire Al. Un petit croisé bichon qui était paralysé des pattes arrières. Il avait été appareillé et le chien vivait une seconde vie. Il courrait sans arrêt, impossible de le stopper. Un véritable petit amour de chien. Célia craquait à chaque fois qu'elle le voyait. Mais là, c'était un peu compliqué pour elle. Elle vivait chez Axel. Il y avait donc un chien et deux chats dans son entourage. Et puis, Al avait déjà tapé dans l’œil d'une petite famille. Et l'antiquaire allait tout faire pour que cette adoption puisse avoir lieu. En attendant, Célia pouvait en profiter pour le câliner et s'amuser avec lui. D'ailleurs, elle se disait qu'elle pourrait emmener Emily avec elle. Elle était certaine que la petite fille allait l'adorer elle-aussi. Aux paroles de Duncan, elle reporta son attention sur lui. Elle était soulagée que son départ ne soit pas définitif. Mais même s'il avait finalement décidé de repartir, Célia l'aurait soutenu dans sa décision comme elle l'avait toujours fait. Parce qu'elle savait qu'il était heureux comme ça, avec ce qu'elle faisait. Un fin sourire s'afficha sur les lèvres de l'antiquaire alors que Hawa s'était endormie dans ses bras. Elle jeta un œil à la petite fille qui dormait paisiblement. Elle lui caressa la joue, doucement. « C'est bien ce que tu fais pour eux... Et si tu voulais repartir plus longtemps là bas, tu sais que je te soutiendrai. » Elle reposa ses yeux sur lui. Même si elle aurait beaucoup de mal une nouvelle fois, à le laisser partir. Mais elle le ferait parce qu'elle voulait son bonheur avant tout. Et que son bonheur, c'était de s'occuper de ces petits anges qui en avaient bien besoin. « D'ailleurs, ça s'est bien passé avec Matt et le reste de l'équipe ? » Avec tout ce qui s'était passé, Célia n'avait pas pu être présente pour Duncan et le Mali. Elle était à l'hôpital. Mais elle savait que Matt et ses amis de MSF avaient travaillé avec Duncan pour rapatrier les enfants. Quand Célia l'avait contacté, il avait été partant pour travailler avec Duncan. Comme il se trouvait à Gao, cela ne lui faisait pas un grand détour. Célia avait encore la chance de pouvoir compter sur des amis et des médecins qui tenaient à cœur d'aider leurs prochains. Surtout dans cette partie isolée du monde. Hawa avait de la chance et d'autres enfants avaient le droit d'avoir aussi la possibilité d'avoir une vie normale. C'était ce que la jeune femme se disait en la regardant dormir. Elle lui rappelait Tim. Combien de fois ce dernier s'était-il endormi dans ses bras ? Elle ne pourrait même pas les compter. Célia reporta ensuite son regard sur son meilleur ami quand ce dernier lui parla d'Axel. Un fin sourire s'afficha sur les lèvres de Célia. « Absolument. » Répondait-elle avec un sourire. Oui, Duncan était capable de faire une enquête sur Axel. Puis Célia se releva doucement en allant mettre la petite dans son lit d'enfant. Ils dormaient tous et il serait plus sage de les laisser tranquille et de discuter ailleurs. « Je t'offre un café ? »
En y pensant, Duncan avait une grande maison et il s'en sortait plutôt bien avec Shadow. Normal, les chats sont comme lui, autonome et plutôt solitaire alors en imaginant qu'il puisse prendre un autre chat, tout devrait bien se passer non ? Avec son travail, c'était impossible pour lui d’envisager de prendre un chien puisque ces animaux demandaient une attention toute particulière qu'il ne pourrait peut-être pas donner tous les jours. En plus de ça, si Célia ne vivait pas chez elle en ce moment, ce potentiel animal ne pourrait même pas se réfugier chez elle.
- J'imagine que je pourrais prendre un autre chat, tu en penses quoi ? Shadow se débrouille plutôt bien même quand je ne suis pas là.
Ce serait aussi l'occasion de voir le refuge dans sa totalité. Il y était allé plusieurs fois, faire quelques petits travaux mais au final, il ne l'avait jamais vu complètement terminé et c'était un tort qu'il devait redresser au plus vite. Pour ce qui était de l'Afrique, très clairement, il ne fallait pas qu'il y retourne plus de quelques jours sinon cette fois, il n'aurait peut-être pas le courage de rentrer en Australie. Il s'était promit de changer des choses qu'il ne pouvait pas faire sur place mais tout là-bas lui manquer. La vie était bien plus simple dans un pays où la technologie n'était pas omniprésente.
- Je sais ça car tu es la meilleure. Oui, ça c'est très bien passé. Encore merci, sans eux, j'aurai eu un gros problème de transport et ça reste quand même une partie importante de mon plan pour sauver les enfants.
Il sourit doucement, son regard se posa quelques instants sur Hawa qui dormait paisiblement dans les bras de Célia. Il ne pouvait s'empêcher de penser aux changements dans la vie de cette petite fille qui pourrait désormais jouer et courir avec les autres enfants. Duncan s'était attaché à Hawa d'une façon étrange. Dès les premiers jours, elle l'avait tout de suite accepter contrairement à d'autres personnes. La séparation serait sûrement compliqué même si Duncan passerait la voir à chacun de ses voyages. Célia se leva pour la mettre dans son lit à barreaux et il se leva à son tour en souriant.
- Avec plaisir.
En sortant de la chambre, il donna des indications à son interne, un dernier année qui l'appellerait en cas de problème. Cet interne donnait vraiment le maximum voulant lui-même devenir un chirurgien en cardiologie alors passer du temps dans le dispensaire lui plaisait beaucoup au final. Célia et Duncan sortirent du bâtiment après qu'il est retiré sa blouse. Boire un café en dehors de l'hôpital était toujours plus plaisant cas l'intérieur même s'il disposait d'une cafétéria. Il y avait un excellent petit café dans le coin de la rue qu'ils avaient déjà fréquenté par le passé.
La jeune femme avait lancé cette idée, un peu par hasard. Elle n'était pas là pour forcer son meilleur ami à prendre un autre chat. Même si elle savait qu'il avait tout pour rendre un autre matou, heureux. Mais elle était vraiment ravie de savoir que Duncan n'était pas contre cette idée. Cela faisait plaisir à la jeune femme. Surement plus plaisir à elle, qu'à lui. Mais elle savait aussi que si le médecin prenait un autre chat, c'était après y avoir bien réfléchi. Il ne ferait pas ça pour lui faire plaisir. Mais parce qu'il se sentait prêt à avoir un autre animal chez lui. Un fin sourire s'était affiché sur les lèvres de l'antiquaire. « J'en pense que ce serait une excellente idée ! Je suis sûre que Shadow s’entendrait bien avec un autre ami à poils. Il n'y a qu'à voir comment il se comporte quand il est avec Octave. Ils s'entendent bien tous les deux. » En effet le chat de Duncan et celui de Célia s'entendaient bien. Bien qu'au départ, Octave avait été un peu plus hargneux lors des présentations. Mais peut-être parce qu'il était handicapé et qu'il voulait se faire une place et avoir celle de dominant dans leur relation. Il n'empêche que maintenant, les deux matous s'entendaient très bien. Et que lorsque Célia gardait Shadow, Octave lui faisait une place chez eux. Et ça, cela sous entendait un bon niveau de sociabilité. Et c'était important si Duncan voulait adopter une autre petite bête. « Il s'en sort bien quand tu n'es pas là c'est vrai, mais je suis sûre qu'il ne serait pas contre un peu de compagnie. » Il n'y avait qu'à voir toutes ses fois où Shadow venait jusque chez elle pour passer du temps avec eux. Parfois le chat du médecin avait besoin de compagnie. En même temps, il était encore jeune. Il était plus jeune qu'Octave, alors forcément, il avait plus besoin de contact. C'était en tout cas, l'avis de Célia. Puis aux autres paroles de son meilleur ami, la jeune femme était ravie de voir que Matt avait été bien utile à Duncan. Célia savait qu'il pouvait lui faire confiance. En plusieurs années où ils avaient bossé ensemble, le pilote n'avait jamais raté une occasion de rendre service. Et comme le médecin, il était amoureux du pays. Alors forcément, l'antiquaire avait pensé à lui quand Duncan lui avait parlé des rapatriements d'enfants. « Tant mieux alors. J'imagine qu'il t'a laissé ses coordonnées pour les prochains rapatriements. » C'était tout le genre de Matt. Même si elle ne savait pas si le pilote restait dans la région encore longtemps. Mais même si ce n'était pas le cas, Célia savait qu'il allait faire son possible pour aider une nouvelle fois Duncan.
Puis une fois les enfants endormis, ils quittèrent tous les deux le bâtiment pour prendre un verre. Une petite pause n'allait pas leur faire du mal. Et comme les enfants étaient entre de bonnes mains, ils pouvaient se permettre de prendre quelques minutes. Leurs pas les menaient dans un café dans lequel ils avaient eu leurs habitudes. Cela faisait bizarre à la jeune femme d'y revenir. Elle ne l'avait pas fait depuis qu'elle avait quitté l'hôpital. C'était étrange mais pas désagréable. L'antiquaire opta pour un latté chocolaté. Puis une fois que Duncan avait choisi lui aussi sa boisson, ils décidaient de s'installer à la terrasse. Il faisait beau aujourd'hui, alors autant profiter du soleil. Célia prit une gorgée de sa tasse. « J'ai remarqué que tu avais réussi à recruter une bonne équipe pour le dispensaire, c'est chouette. Mais cela ne doit pas être facile pour toi de gérer tes patients en cardio et ceux du dispensaire. Comment fais-tu ? Tu m'impressionnes. » Ajoutait la jeune femme avec un petit sourire.
Pour ce qui était d'avoir un autre petit chat, Duncan y penserait car tous les arguments que Célia pouvait lui donner étaient plutôt favorables. Il est vrai que Shadow était plutôt automne et puis il avait aménager son garage de façon à ce qu'il puisse rentrer et sortir de la maison à sa guise et donc forcément le petit chat pouvait mener sa vie bien que lorsque Duncan était là, il n'était jamais très loin préférant sûrement les caresses de son maître à celle du vent. Du coup, il y penserait sérieusement pendant quelques temps avant de prendre une décision, du moins le temps qu'il est fini de s'occuper de ces trois enfants au dispensaire. Après cette première aventure, il devait faire un compte rendu à l'hôpital sur tout ce qui s'était passé en détail puisque malgré tout, il dépendait de Saint-Vincent's. Il passerait ensuite devant une commission qui déciderait si son projet était viable sur le long terme et surtout sur le nombre d'interventions qu'il pourrait faire dans une année. Duncan n'était pas trop inquiet, son projet était viable sur tous les points mais le nombre d'opérations lui faisait un peu peur pour tout avouer puisqu'il se retrouvait avec un quota de dix opérations par an, autant dire que c'était ridicule.
- Je vais y pensé et lorsque tous mes petits rescapés seront de nouveaux chez eux, je passerai au dispensaire pour voir tes petits rescapés et surtout voir ce que tu as fait de cet endroit, puisque je ne l'avais vu quand travaux. Marché conclu ?
Il referma son poing tendant juste son auriculaire vers elle comme pour sceller cette promesse avec le sien en échange. Duncan se mit à rire puis il acquiesça ensuite quand elle se mit à parler des méthodes de transport. Tout c'était très bien passé, Matt est quelqu'un de très dévoué dans son travail et ils s'étaient tout de suite très bien entendus.
- Matt m'a donné plusieurs contacts au cas où il ne serait pas là. Bien qu'il a dit vouloir être là, le plus possible mais ce n'est pas toujours évidant.
Le jeune homme opta pour la même boisson que son amie puisqu'elle avait toujours le goût pour choisir quelque chose qui lui faisait envie par la suite. En matière de nourriture, il ne pouvait pas le nier, Célia avait très bon goût et ça sans faire souffrir aucune forme animal. Une fois qu'ils furent installé, il reprit la parole.
- Oui, on peut dire que j'ai eu de la chance. Tandis que certains désapprouvent mon projet, d'autres veulent y participer activement. J'ai moins de patients. J'ai gardé ceux qui ont un suivi sur du long terme. Je prends quelques urgences mais tu sais, le dispensaire ne sera pas toujours ouvert. Du moins, pas en continu alors le reste du temps, il faut bien que je travaille quand même.
Il se mit à sourire en buvant une gorgée de ce chocolat, plutôt délicieux.
La jeune femme acquiesça doucement de la tête aux propos de son meilleur ami. Elle n'avait pas du tout l'intention de lui imposer un compagnon sans que Duncan ne soit complètement prêt à l'accueillir. Et elle reconnaissait bien son meilleur ami dans ses propos plein de sagesse. Pour l'instant, Shadow pouvait encore s'amuser avec Octave et passer des soirées avec d'autres congénères quand le médecin venait chez l'antiquaire. Cela lui convenait pour l'instant. Il faut dire que même s'ils se voyaient moins souvent depuis que Célia vivait chez les Westlake, ils continuaient quand même à se voir régulièrement. Et ça, Célia y tenait. Parce qu'elle serait un peu perdu sans Duncan. Il lui était impossible de rester sans nouvelle de lui, sans le voir, même pour une seule semaine. Et puis si Duncan devait s'absenter, il savait qu'il pouvait confier son chat à l'antiquaire. Pour l'instant, elle comprenait que Duncan préfère attendre avant d'offrir un petit copain à Shadow. « Marché conclu ! » Répondait-elle en souriant. « En plus, c'est vrai que tu n'as pas vu le dispensaire terminé. Il ressemble enfin à ce que Cora et moi voulions. » Les deux jeunes femmes ne voulaient pas quelque chose d'austère ou d’aseptiser. L'endroit qu'elles avaient créé, était un espace de verdure, de détente. Une sorte de jardin où les animaux pouvaient aller et venir en toute liberté. Ils avaient aussi des espaces particuliers où ils pouvaient se détendre et dormir. Célia était contente du résultat. Même si cela demandait beaucoup de travail et de temps. C'était une cause qui lui tenait à cœur. Et elle oubliait les longues journées qu'elle y passait, ou même dès qu'elle finissait de travailler à la boutique. C'était une passion. Et elle ne pouvait pas s'en passer. Et Célia avait hâte de montrer à Duncan toutes les améliorations qui avaient été apportés à la structure depuis la dernière fois où il était venu. La jeune femme esquissa un sourire quand Duncan lui tendit son auriculaire. Elle scella la promesse en accrochant son doigt à celui de son meilleur ami. Puis elle l'écouta à nouveau parler. Elle était contente de savoir que Matt avait fait en sorte que Duncan ne se retrouve pas sans aide s'il voulait faire de nouveaux transferts de patients. Elle reconnaissait bien Matt dans ce geste. « Oui, surtout qu'il n'a pas lâché MSF. Mais s'il te l'a promis, je sais qu'il va essayer de tenir sa parole par tous les moyens. » Voilà pourquoi elle l'avait toujours apprécié. Le pilote était un homme de paroles. S'il disait qu'il allait être là, elle savait que c'était le cas. L'antiquaire avait eu plusieurs fois affaire à lui et il ne l'avait jamais déçu. Et pourtant, parfois cela les avait mis dans des situations inconfortables. « Tu as déjà prévu de repartir ? » Demanda-t-elle, vraiment intéressée. Duncan ne lui avait pas parlé de tous les cas dont il s'occupait. Et elle comprenait un peu pourquoi. Son meilleur ami prenait des pincettes ces derniers temps. Et Célia n'avait pas de mal à comprendre pourquoi il le faisait. Duncan était curieux. Il était médecin. Il travaillait dans son ancien hôpital. Alors oui, elle devinait sans mal qu'il avait du faire une enquête sur le pourquoi elle avait décidé de raccroché sa blouse blanche et son stéthoscope. Il y a encore quelques mois, cette constatation l'aurait mise en colère. Aujourd'hui, elle commençait à aller de l'avant. Même si la blessure était toujours à vif. Célia arrivait à parler de ce qui s'était passé il y a presque quatre ans. L'antiquaire prit une gorgée de son latté tout en reposant ses yeux verts sur le médecin qui avait commandé la même chose. Elle fronça un peu les sourcils aux premiers mots de Duncan. « Comment ça, certains désapprouvent ? » Comment était-ce possible ? Célia trouvait que Duncan faisait un geste admirable en aidant ces enfants qui étaient condamnés dans leur pays d'origine. « C'est dommage que le dispensaire ne soit pas justement ouvert en continu. » Elle ne savait pas vraiment comment Duncan voulait procéder. C'est vrai que sur ce sujet-là, ils n'avaient pas trop parlé. Mais les patients devaient être nombreux. Le travail ne manquait donc pas. Mais elle comprenait aussi que le médecin souhaite garder un œil sur ses patients de longue date. Et puis s'il s'était complètement consacré au dispensaire, peut-être qu'il n'aurait pas été là quand elle avait atterri aux urgences après le braquage de sa boutique. Et là, les conséquences auraient pu être différentes pour elle.
Célia pouvait compter sur Duncan pour passer au refuge. Il adorait les animaux et puis s'il avait eu plus de temps, il y serait déjà aller même pour aider. Finalement ça c'était trouvé bien qu'il se casse le bras et soit arrêter, ainsi, il avait pu participer à la remise en circuit du bâtiment qu'elles avaient acheté et cela lui avait fait beaucoup plaisir. Il changèrent ensuite de sujet, un sujet beaucoup plus sérieux puisqu'il s'agissait du dispensaire. Duncan se rendait compte qu'il n'avait pas tout expliquer à Célia et c'était une erreur de sa part. En même temps, tout se passer très vite ces derniers temps. Effectivement, il avait déjà prévu de repartir s'il n'y avait aucune complication chez ses patients bien évidement. Il acquiesça avant de répondre.
- Oui, c'est prévu. Dans une semaine et demi si bien sûr mes trois patients se remettent entièrement et qu'il n'y a pas de problème d'ici là. Je ne peux jamais être vraiment certain de la date, je verrais ça dans quelques jours. J'espère ne pas en avoir car j'ai un confrère qui part en congés et je prends le suivi de ses patients qui sont pour la plus part greffés. J'ai déjà commencé à étudier quelques dossiers…
Et dans ces dossiers, il était tombé sur un cas plutôt intéressant. Une petite fille atteinte d'une malformation pulmonaires. Fatiguer au moindre effort et étant obliger d'avoir de l'oxygène en continu cette petite fille a eu la chance de pouvoir trouver un donneur qui n'était autre que le patient de Célia. Celui pour qui elle avait tout quitter. Duncan en était certain car il avait mené sa petite enquête. Il comptait en parler à sa meilleure amie mais pas avant d'avoir rencontrer lui-même la petite fille et de constater lui-même son état de santé bien qu'il était mentionné dans le dossier, que son corps acceptait très bien la greffe. Il regarda Célia dans les yeux afin de répondre à l'une de ses questions.
- Tu sais les internes… Il y en a très peu qui voit dans mon dispensaire une façon d'apprendre. Quant à mes confrères, je n'ai pas vraiment à me plaindre mais beaucoup ne veulent pas y travailler car je ne peux pas les payer en retour. Mais je n'ai pas à me plaindre, tu l'as vu toi-même tout fonctionne correctement pour le moment.
Il haussa simplement les épaules en buvant son chocolat. Certes, c'était dommage mais il ne pouvait pas complètement bannir son travail au sein de l'hôpital, au moins pour gagner de l'argent mais aussi parce qu'il aurait du mal à choisir entre les deux.
- Tu sais, il y a un tas de choses qui doit être pris en compte. Lorsque j'aurais fini ma première mission, je devrais passé devant une commission qui m'autorisera oui ou non à poursuive. Je pense que je n'aurais pas trop de soucis de ce coté là puisque je n'ai eu aucun problème majeur. Ce que je redoute le plus, c'est le nombre d'enfants qu'ils m'autoriseront à soigner dans l'année. Mais quoi qu'il en soit se sera mieux que rien du tout. Et toi pour ta boutique ça se passe comment ? Il y a une enquête d'ouverte ?
Duncan pensait beaucoup à sa meilleure amie sans défense dans sa boutique. C'était dommage car elle était très douée dans ce domaine là mais maintenant, il ne pourrait s'empêcher qu'il pourrait lui arriver quelque chose à chaque fois qu'elle se trouverait là-bas. Ce n'était pas faute de lui avoir dit d'installer un système de sécurité mais au fond, est ce que ça aurait réellement changer quelque chose ? Il n'en était pas certain.