Examinant l'un des chatons, Célia se disait qu'elles avaient eu de la chance de venir aujourd'hui, si tôt. D'ordinaire, la fondation n'ouvrait qu'une heure plus tard. Et en une heure, ces petites boules de poils auraient pu y laisser la vie. Quoique l'un des chatons n'avait pas survécu. Sûrement le plus faible d'entre eux. Mais l'antiquaire espérait bien sauver les trois trésors qui restaient. Elle donnait ses premières recommandations à Kara afin qu'elle réchauffe les deux chatons qui semblaient en meilleur forme. Mais celui qu'elle avait dans les mains, semblait très faible. Célia lui faisait des messages avec les doigts afin de le réchauffer. Il ne miaulait pas contrairement aux deux autres chatons dont s'occupait Kara. Aux paroles de celle-ci, elle répondait : « C'est bel et bien ça... Ils ont tous les symptômes. » Elle vérifia si le chaton était déshydraté en faisant le test cutané en prenant un peu de peau sur le dessus de la tête du chat. Si le pli restait, c'était signe d'un manque d'hydratation. Si la peau revenait en place, c'est que le chat n'était pas déshydraté. Et en l’occurrence, ce petit chaton qu'elle avait dans les mains, était déshydraté. « Oui, tu peux regarder dans l'armoire, le premier placard à gauche. Il y a une boite avec un ruban bleu. Dedans, il y a des ampoules, du collyre. » Célia déposa à nouveau le chaton qui se mettait enfin à miauler. Puis elle s'empara de tissu doux et elle mit un peu de désinfectant dessus. Elle nettoya les yeux d'un premier chaton, puis elle laissa Kara faire la même chose avec l'autre chaton. « On va leur nettoyer les yeux pour s'assurer qu'ils n'ont pas d'ulcère. » Célia exécutait des gestes doux pour ne pas effrayer les petites bêtes. Puis elle s'occupa du troisième chat. Elle observa ensuite les yeux des chatons pour y déceler la moindre infection. « Pas d'ulcère. Ce sont simplement des conjonctivites. » Bon c'était douloureux pour les bêtes mais pas mortel. Ils pouvaient être soigner. Et ça, c'était une bonne nouvelle. « Je vais les ausculter. » Elle s'empara d'un stéthoscope. Elle voulait s'assurer que les poumons des chats n'étaient pas contaminés. Elle fit cette vérification avec le premier. « Il y a un leger souffle mais ça va. » Elle fit la même chose avec les autres. Puis au bout d'un moment, elle retira le stéthoscope. « Rien au niveau des bronches. » Elle soupira. Ça, c'était une bonne chose. Maintenant que les chatons étaient diagnostiqués, ils pouvaient être traités en anti-inflammatoire et anti-viral. Célia donna une piqure à chaque chat avant de les reposer. « Il faut les mettre au chaud, mais chacun dans une couverture. Il faut éviter les contacts maintenant qu'ils sont traités. » Tout en disant ça, Célia chercha des paniers. Elle en donna un à Kara. « On va leur faire un bon petit lit à chacun. »
Je suivais les instructions de Célia. Elle semblait savoir ce qu'elle faisait. Ce qui était plutôt une bonne chose, car les chatons étaient en mauvais état. Il fallait les traiter de toute urgence. Une chance que la blonde est des compétences pour les soins. La jeune femme m'avait longuement son investissement auprès des animaux. Je lui faisait confiance pour bien s'occuper de ces chatons. Quant à moins, j'allais l'assister du mieux que je pouvais. Je nettoyais les yeux d'un des petits chats. Je lui nettoyais les yeux avec douceur et précaution. Je ne voulais pas effrayer l'animal ou lui faire de mal. Les petites bêtes avaient de la chance dans leur malheur, car ils souffraient d'une simple conjonctivite. Cela aurait pu être pire et j'étais rassurée de savoir que ça n'était pas si grave que ça. Enfin ça aurait pu être très grave si on était pas arrivé a temps. C'était inadmissible de laisser des animaux dans cet état. Au moins, ces trois chatons avaient eu plus de chance que leur frère, plus de chance que le chien que j'avais essayé de sauver quelques semaines plus tôt.
« C'est une bonne nouvelle. »
Dis-je alors qu'elle m'annonçait qu'ils souffraient d'un léger souffle, mais qu'il n'y avait rien au niveau des bronches. Il ne nous restait plus qu'à bien les traiter et a prendre soin d'eux. Je hochais la tête aux indications de Célia et on s'affairait à leur préparer des nids douillets.
« Les pauvres petits cœurs... on ne peut pas dire que leur vie commence bien. »
Abandonnés et malades. Ils auraient certainement fini morts tous les quatre si on ne les avaient pas trouvé. Je soupirais. La cruauté humaine me dépasserait toujours. Je ne serais jamais en mesure de comprendre. Pourtant, j'avais déjà vu des histoires comme celle-ci des tas de fois. Trop de fois. Quand on bosse dans des refuges on voit toutes sortes d'horreur. Parfois on arrive à sauver des animaux, mais pas toujours. Je terminais de préparer l'un des lits et je reprenais la parole :
« Si tu as besoin de moi pour garder un œil sur eux, n'hésites pas, je serais ravie de prendre soin d'eux. »
Car il allait falloir quelqu'un avec eux a tout moment. Ils étaient petits et pas encore sevré. Il fallait surveiller leur état de santé et les nourrir correctement. Je pouvais m'arranger pour rester auprès d'eux.
La jeune femme avait vu plusieurs fois ces symptômes. C'était courant pour des animaux qui restaient dans la rue trop longtemps. Forcément, leurs défenses immunitaires devenaient fragiles et ils étaient plus sujet à différentes maladies. Et ces petits amours ne faisaient pas exception. Ils étaient bien malades. Mais au final, rien qui ne pouvait pas être soigné. Célia avait fait les premiers soins avec l'aide de Kara. Qui s'en sortait très bien. Elle était très douce avec les chatons. Et ces derniers avaient donc moins peur. Mais il ne fallait pas trop les manipuler, voilà pourquoi Célia leur avait préparé rapidement des petits coussins dans lesquels ils allaient pouvoir se reposer. Il leur fallait maintenant du repos et de manger régulièrement. Voilà ce qui allait les guérir. Aux paroles de Kara, l'antiquaire acquiesça de la tête. « Mais ils ont eu la chance d'avoir deux anges gardiens avec eux. » Puis elle jeta un œil au carton où le chaton sans vie avait été redéposé. « Celui-ci n'a pas eu autant de chance que ses frères et sœurs. » Célia l’enveloppa délicatement dans un linge. Elle allait demander à Rory de s'en occuper. Elle se dirigea une nouvelle fois vers l'évier pour y laver ses mains. C'était un automatisme de tous les jours. Encore plus quand elle devait s'occuper d'animaux, et pour cela, les manipuler. La plupart des pensionnaires avaient beaucoup de problèmes de santé. Ce qui fait, qu'elle devait constamment prendre des précautions. Et elle ne le répétait jamais assez à tout ceux qui venaient en visite à la Fondation, ou qui y travaillaient. C'était la même règle pour tout le monde. Et c'était de cette façon que les grosses épidémies étaient évitées. Puis à la question de Kara, elle reposa ses yeux sur elle. « Oui, il faut garder un œil sur eux... » Et ça, c'était toujours un peu compliqué d'organiser ce genre de surveillance. « Est-ce que tu pourrais en prendre un ? » Elle ne savait pas si la photographe vivait en location ou non. Ni si c'était dans un appartement, une maison. Ni même si son propriétaire acceptait les animaux. « Je sais que ma mère peut en prendre un. Elle adore jouer les nounous de temps en temps. Et je prendrai le dernier. » Elle savait qu'Axel n'allait rien dit. Quant à Emily, Célia était certaine que la petite fille allait bondir de joie.
A la question de Célia, je répondais sans hésitation. Il était évident qu'il faudrait garder un œil sur les chatons. On ne pouvait pas les laissés livrés à eux même toute la nuit. Ils avaient besoin d'attention et de soin. J'étais prête à en prendre un à la maison. Je ne vivais pas seule, mais Kael adorait les animaux. Je savais qu'il ne m'en voudrait pas d'arriver avec un chaton dans les bras. En fait, ça n'allait sans doute pas l'étonner. Il connaissait mon amour pour les animaux. Il savait que je faisais tout mon possible pour aider ceux qui croisaient ma route. Ces chatons avaient besoin de nous et Célia me demandait justement de veiller sur l'un d'eux. Kael comprendrait les raisons qui m'avaient poussé à prendre ce chaton avec moi. Puis, j'étais sûr qu'il allait fondre devant une bouille si mignonne. Le connaissant, il allait sans doute vouloir m'aider à veiller sur notre nouveau petit pensionnaire. Je ne pensais pas que notre propriétaire interdisse les animaux. Rien n'avait été dit à ce sujet. Je pouvais donc en emmener un sans problème.
« Bien sûr. J'allais justement te dire que je pouvais en prendre un à la maison. Je vis avec mon frère, mais il sera ravi de m'aider à jouer les nourrices. »
On avait eut des animaux quand on était gosses. On adorait passer du temps avec eux, à s'en occuper, les câliner, jouer avec. Ces chatons s'était retrouvés sur notre chemin à Célia et moi. On était toutes les deux impliquées maintenant. Je m'inquiétais de leur sort et j'avais envie de prendre soin d'eux. Je n'étais pas du genre à faire les choses à moitié. J'avais toujours garder un œil sur les animaux que j'avais pu sauver ou recueillir en refuge. Les gens qui adoptaient envoyait généralement des photos aux refuges pour nous montrer la nouvelle vie de l'animal. Le suivi des adoptés était très important, car il fallait s'assurer que les animaux étaient correctement traités et heureux.
« Super. Ça me rassure de savoir le dernier avec toi. Je suis sûre que tu t'en occupera à merveille. » Elle esquissa un sourire en fouillant un peu dans les tiroirs. Elle en sortait de quoi faire le traitement du chaton. Un traitement que pourra emporter la jeune photographe. Aux mots de cette dernière, elle esquissa un sourire. « Les hommes fondent facilement face à la petite bouille d'un chaton. » Oh oui. Elle en avait eu l'expérience avec Duncan et Shadow, avec Mango et Axel. En même temps, comment était-ce possible de ne pas fondre devant leur petite tête adorable. Ceux-là étaient pas mal malade pour l'instant, mais bien traités, bien nourris, ils allaient reprendre du poil de la bête et ils allaient s'en sortir. Célia donna les boites de cachets, expliquant à Kara comment les donner. Une petite goûte d'anti-inflammatoire et un cachet pour calmer les bronches. « C'est de l'argile. Il suffit de le mélanger avec un peu d'eau et de le faire boire au chaton. Il faudra lui donner trois fois par jour, matin, midi et soir. » Elle jeta un œil à l'un des chatons qui s'était endormi. « On dirait déjà que celui-là respire un peu mieux. » Célia ne savait pas quel chaton allait prendre Kara, mais à vrai dire ce n'était pas important. Ils avaient tous les trois besoin de réconfort, d'attention et qu'on s'occupe un peu d'eux. Puis après un silence, elle demanda : « Je te fais visiter la pension ? Avec tout ça, on a un peu perdu le fil. » Célia esquissa un nouveau sourire avant de poser les paniers des chatons sur la table du fond, juste en dessous d'une petite verrière au plafond, de quoi leur donner la chaleur naturelle du soleil. L'antiquaire s'assura que les félins ne manquaient de rien puis elle proposa une visite des lieux à la photographe. Si elle voulait travailler ici, elle devait connaître les lieux et les pensionnaires. Parce que cela allait être grâce à elle, peut-être qu'ils allaient pouvoir obtenir leur petit coin personnel sur le site et pourquoi pas, attirer des éventuels adoptants. En tout cas, c'était tout ce qu'espérait la jeune femme. Parce qu'après tout, même si la fondation était là pour les animaux qui avaient peu de chance d'être adopté. Cela ne voulait pas dire pour autant qu'il n'y avait plus d'espoir. Au contraire. S'ils respiraient encore, rien n'était perdu. En tout cas, c'était la conviction de l'antiquaire.
Célia pouvait me faire confiance. J'allais m'occuper de ce petit cœur avec le plus grand soin. J'avais toujours adoré m'occuper d'animaux. J'aimais les dorloter, les soigner, faire attention à eux. Alors, le chaton que j’emmènerais avec moi aurait toutes les attentions. Aussi bien de ma part, que de celle de Kael. J'étais persuadée qu'il allait insister pour m'aider et qu'on allait se relayer. Peut-être même qu'on allait se « disputer » pour s'occuper du bébé chat.
« Oui. Tu n'as pas a t'en faire, il sera entre de bonnes mains à la maison. »
Répondis-je. C'est vrai que les hommes, derrière leur carapace de « gros durs » fondaient facilement devant les animaux. Et puis, il faut le dire, c'est trop adorable de voir un homme prendre soin d'un animal. Enfin bref. J'écoutais les indications de Célia. Elles étaient importantes, car elle m'expliquait ce qu'il faudrait faire. Je prenais les boites de cachets et je le mettait dans mon sac. J'en profitais aussi pour noter quelque indications, histoire d'être sûre de ne rien oublier. Je reportais mon attention sur les chatons. L'un deux semblait, effectivement, respirer un peu mieux. C'était une bonne chose. Ils s'étaient endormis ce qui laissait à la blondinette le temps de me faire visiter la pension.
« Allons pour la visite ! »
Je laissais mes affaires ici et je suivais Célia pour une visite de la propriété. C'était un endroit plutôt grand qui pouvait accueillir pas mal de pensionnaires. D'ailleurs, j'en rencontrais certains. Célia me racontait leurs histoires. Ce qui était très important, d'autant plus si j'étais chargée de faire les photos. D'ailleurs, j'étais particulièrement attentive à l'environnement qui nous entourait. J'étais devenue très observatrice depuis que je faisais de la photo. Je m'imaginais déjà des photos que je pourrais faire.
« C'est un super endroit. Franchement, j'adore ce que vous en avez fait. Les petits pensionnaires ont tout pour être bien ici, avant de trouver une famille. »
Les espaces étaient assez grands et bien aménagés. J'en avais vu des refuges et ils n'étaient pas tous aussi bien agencés que celui-ci.