Le besoin d’elle est pressant, presque oppressant. Je voudrais la garder contre moi, l’empêcher de fuir, sans doute un peu parce que c’est le genre d’abandon que je ne peux pas encaisser. Si j’avais dit stop, ou si les choses s’étaient gentiment décanter je sais bien que je n’agirais pas de la sorte. « Arrête ! » Mais non… Je me retrouvais face au mur, à la décision ferme d’Heidi que je n’étais pas prêt à entendre. Tellement pas que même lors qu’elle se libère de mon étreinte je ne comprends pas. Son regard interrogateur se pose sur moi et je reste les bras ballants, les lèvres brulantes d’un baiser qu’elle m’a refusé.   « Mais qu’est-ce qui ne tourne pas rond chez toi ? » Je voudrais répondre quelque chose mais avant même qu’une idée se forme dans ma tête une autre voix se fait entendre. «C'EST QUOI CETTE MERDE?! » Je ne l’ai pas entendu rentrer, pas vu non plus et quand mon regard se pose sur Matteo et son regard plein de haine je sens mes jambes commencer à flageoler. Heidi est déjà partie, me laissant devant mon meilleur ami en rage et qui me pousse avec une violence qui manque de me faire tomber. « Matteo… C’est pas ce que tu crois. » Qu’est ce que je raconte. Je n’ai aucune idée de ce qu’il peut bien croire. Il vient de me surprendre entrain de voler un baiser à sa soeur, pire il vient de la voir me rejeter. Je dois passer pour une sorte d’agresseur, et avec le recule je me rends compte que c’est peut-être ce que je suis. De toute façon mes mots, bien au contraire de leur effet souhaiter, semblent attiser encore plus sa colère. «Tu m'expliques ce que tu fous avec MA SOEUR ? » Je fais un pas en avant, sans doute une autre de mes mauvaises idées. Mon regard quittant Matteo je remarque que ses cris ont rameuté du monde et qu’ils me regardent tous maintenant, attendant sans doute une réponse ou tentant de comprendre ce qui vient de se passer. « Je voulais t’en parler Matt, je venais de le dire à Heidi. On devrait… Aller dehors. » Je sais bien que c’est trop tard maintenant, je le vois dans son regard de haine qui se pose sur moi. Dans la façon dont il me dévisage comme un inconnu, comme un ami qui l’a trahis. Ce même regard que je ne voulais surtout pas voir sur son visage. « Tu la touches pas comme ça, compris mon vieux ?» A nouveau il me pousse et je me laisse faire sans riposter. Je suis coupable et je le sais bien. De plus je manque de mots, de force, d’envie et tous ses regards braqués sur nous n’aident pas. « C’était pas prémédité, c’est… » J’ai à peine le temps de me décaler pour manquer le poing qu’il tente de me mettre dans la figure. Je reste con, à le regarder sans comprendre alors que deux de nos amis sont venus tenter de le calmer. C’est finalement Johanna qui s’interpose, son regard se posant sur moi avec une déception qui me fend le coeur. « Tu ferais mieux de partir Elio. » Je regarde Matteo puis Kaecy et à nouveau Joanne, articulant difficilement un faible. « Mais… » Je voudrais qu’on parle je voudrais essayé de rattraper les choses, mais ce n’est pas le bon moment et je le sais aussi bien que Johanna. « S’il te plait Elio… Pas ce soir. » Je viens de gâcher sa fête. J’ai gâché la fête de retour de Matteo avec mes conneries et si je me suis clairement affiché devant tout le monde c’est bien le cadet de mes soucis. Je quitte la maison en pensant à Heidi et cette relation foireuse qui prend fin, à Matteo et son regard de haine, à Johanna qui peinera sans doute elle aussi à me pardonner d’avoir ruiner cette soirée qu’elle a mis tant de coeur à préparer. J’ai froid… Et je me sens vraiment minable. Mais comme dit l’adage… Demain est un autre jour.