Aussitôt après son échec, Camber en vint à regretter son initiative. Non seulement elle n’était pas en mesure d’aider aussi rapidement qu’elle ne l’aurait souhaité, mais elle pouvait facilement lire la déception et la peur dans la voix de la jeune fille qui l’accompagnait. « Je suis désolée, je n’ai aucun muscle. Si seulement Phoenix était là, il y arriverait sans problème. » Elle n’avait pas la moindre idée de l’identité de la personne dont elle parlait mais ne répondit pas, bien trop attristée par les excuses fébriles qu’elle venait de lui faire. Avec son idée idiote de la faire soulever quelque chose de bien trop lourd, elle avait réussi à lui ajouter un sentiment de culpabilité. Elle ne la connaissait guère, mais la notaire remarquait un certain manque de confiance en elle qui lui tordait le cœur. Alors qu’elle tourna la tête quelques secondes à la recherche d’un moyen plus sûr pour aider l’homme coincé sous la nacelle, Camber entendit la jeune fille crier. Le cœur bondissant dans sa poitrine, elle se retourna vivement et l’aperçut au sol. « Damn ya gobshite ya! » Ne comprenant pas les mots qui sortaient de sa bouche, elle s’empressa de s’accroupir à son niveau pour vérifier que tout allait bien. Lorsqu’elle constata que la jeune fille n’avait fait que trébucher, la notaire ne put contenir un élan d’affection poussée par un stress certain. C’est ainsi qu’elle serra vivement la jeune inconnue dans ses bras, son rythme cardiaque se calmant peu à peu. « Ne me referais plus peur comme ça s’il te plait » Alors qu’elle s’éloignait d’elle, Camber repoussa les mèches rebelles de l’inconnue et continua « J’ai vraiment besoin de toi pour les aider, j’ai confiance, on va y arriver » Son attention se posa sur l’objet de sa chute qu’elle avait vu pousser quelques secondes plus tôt. Une barre de fer.
Il ne fallut pas beaucoup de temps à la notaire pour faire le rapprochement entre le morceau de métal rigide et son problème de nacelle. Ni une, ni deux, elle attrapa la barre et se releva dynamiquement en direction de l’inconnu coincé (#Matteo). Dans la panique et le bruit incessant des cris et des pleurs qui les entouraient, elle ne parvint pas à entendre distinctement tous ses mots et se rapprocha du mieux qu’elle le pouvait. « Non, il y a d'autres personnes ici. Il faut qu'elle se calme. Elle risque d’aggraver son état et ... Aidez-la en premier. Ce sera peut-être plus... facile pour vous. Et apparemment il … il y aurait des morts. De l'autre côté » Les poings serrés, Camber tentait de faire abstraction des gémissements de l’homme, sachant pertinemment que si elle continuait de se focaliser sur sa douleur elle ne serait plus utile et finirait par s’effondrer en larmes. Mais il parla alors de morts et se fut trop. Ses jambes lâchèrent, et dans un bruit étouffé, elle se laissa tomber sur le sol poussiéreux. « Qu’est ce qu’on fait ? » demanda-t-elle alors à la jeune fille (#Aisling) en guise de conseil. Choisir qui elle devait sauver était un choix bien trop compliqué et s’imaginer qu’une des personnes pouvait décéder parce qu’elle avait choisi l’autre la fit paniquer.
« Camber ? C’est toi ? » Lene. Lene était vivante. Sans attendre que l’inconnue ne l’aide dans son choix, Camber sembla s’être décidé inconsciemment. Elle connaissait Lene, elle était comme sa sœur. Il n’y avait aucun doute possible quant à la personne qu’elle souhaitait en cet instant. Quant à ce monsieur, elle se jurait qu’elle allait faire de son mieux pour l’aider ensuite. Sa barre de fer en mains, elle s’avança vers la voix féminine. « Oui c’est moi ! Je vais te sortir de là, sois forte encore quelques minutes » Bien qu’elle n’ai jamais utilisé un levier jusqu’à maintenant, Camber avait vu assez de films pour savoir comment en faire un. Poussant de toutes ses forces sur le morceau métallique qu'elle avait coincé sous la nacelle préalablement, elle vit avec stupeur et joie l'armature se lever de la poitrine de son amie. « J’ai besoin d’aide, il faut que tu la tires de là-dessous, je ne peux pas lâcher la barre » cria-t-elle à l’intention de la jeune fille (#Aisling), regardant avec effroi le corps écrasé de Lene.
MARQUEUR POUR LE COMPTAGE DES POINTS MERCI DE NE PAS ENLEVER
Aisling Hayes
les fleurs du mal
ÂGE : 28 ans, née le 20 février 1994 SURNOM : Ash par ses amis, Bambi ou le faon par Phoenix, Leen par son Sid... et Ivana Rose sur instagram. STATUT : Essaie d'écouter son cœur, de le confier à Sid malgré sa peur. MÉTIER : Modèle alternative (Suicide Girls, OnlyFans) effeuilleuse quelques soirs par semaine, poupée brisée à plein temps. LOGEMENT : Appart' #353 à Redcliffe POSTS : 1377 POINTS : 40
TW IN RP : par mp si besoin ♡ ORIENTATION : Je n'aime que ma moitié. PETIT PLUS : Née en Irlande du Nord dans une famille très catholique, parle avec un accent gaélique. A troqué les rues pluvieuses de Belfast pour le soleil de Brisbane mais son existence est toujours aussi grise. Se croit bonne à rien si ce n’est à jeter son corps en pâture aux caméras. Faut bien payer le loyer et sa dette envers le club. Aisling se réfugie dans les bras de son Sid et dans les chansons qui ouvrent son cœur à sa place. Le son à fond, elle danse pour extérioriser le tumulte de ses sentiments. Parfois, elle chante aussi… mal, elle trouve. Végétarienne, ancienne junkie, sobre depuis 10 moisCODE COULEUR : #ff6699 RPs EN COURS : Sid [14] ♡ Sid [16] ♡ Sid [fb2] ♡ Sinner [r.a.] ♡ Robin [4] ♡
Sid ♡ I won't turn back I won't cross that hidden danger line. It's a loud and dark world but I think I found the light. I need you to tell me everything will be alright, to chase away the voices in the night; when they call my name.
Robin ♡ you lead the blind you lead the stream, the current ways are much to lean, you are the captain of the team!
Phoenix ♡ I need a hero, I'm holding out for a hero 'til the end of the night. He's gotta be strong and he's gotta be fast, and he's gotta be fresh from the fight. He's gotta be larger than life!
It Is The Night Of The Witch, It Is The Night Of The Witch Tonight. And The Vengeance Is Hers For As Long As She Stands By Him•• Ghost
Aisling a un mouvement de recul lorsque #Camber se penche vers elle. Dans sa vie, il faut dire qu’elle a plus souvent reçu des baffes que de la tendresse, alors les mouvements brusques et inattendus, ça la rend toujours un peu nerveuse. Mais lorsque les bras de sa sauveuse se referment autour de son corps, l’Irlandaise se détend instantanément. Elle écarquille ses grands yeux pâles puis les ferme, la tête appuyée contre l’épaule de la trentenaire. Et bon Dieu, comme ça fait du bien. De sentir cette présence rassurante et cette chaleur se répandre contre son cœur. Les lèvres d’Aisling esquissent un sourire et ses poumons relâchent enfin l’air qui s’y était coincé en trop grandes quantité.
- Promis.
Elle murmure dans le cou de la jeune femme. Elle aurait voulu inspirer son odeur. La garder contre elle encore quelques instants, mais #Camber s’écarte et Aisling la laisse faire à regret. Cependant, la courageuse jeune femme ne l’abandonne pas de ci-tôt. Au contraire, elle remet une mèche derrière ses cheveux avec une attention quasi maternelle et lui annonce avoir besoin de son aide. Aisling se dit que c’est plus pour lui donner un truc à faire, qu’elle ne peut pas réellement se rendre utile, mais elle trouve ça vachement sympa de la part de l’Australienne. Tellement que les larmes menacent d’envahir ses yeux à nouveau. Alors elle pince les lèvres et elle hoche vivement la tête.
- Ouai, bien sûr, je vais t’aider.
Elle assure d’une voix rendue chevrotante par l’émotion mais pleine de bonne volonté. Sans attendre une seconde de plus, elle se relève, un peu surprise de voir sa protectrice ramasser la barre de fer responsable de sa chute. Ses sourcils se froncent légèrement, mais Aisling s’abstient de poser la moindre question. Après tout, il n’est pas rare qu’elle ne pige rien à une situation. T’es trop conne ma fille. Trop conne, la nargue une voix nasillarde dans sa tête, que l’Irlandaise se force à ignorer. Pas maintenant. Là, je dois aider. Forte de cette affirmation, elle se campe aux côtés de sa courageuse compagne… et perd immédiatement sa superbe lorsque cette dernière lui demande qui elles devraient sauver en premier.
- Euh… je… euh...
Idiote ! Idiote ! Idiote ! Inutile. Minable. Comme d’habitude. Incapable de penser dans une situation d’urgence. Incapable de penser tout court. Heureusement, la jeune femme coincée sous la nacelle prend la parole, et Aisling comprend que c’est une amie de #Camber. Alors forcément, le choix de la trentenaire est vite fait. En quelques secondes, elle est aux côtés de la prisonnière et coince la barre de fer sous la nacelle pour s’en servir de levier. Et Aisling la regarde, la bouche en O, impressionnée. Elle l’éclaire de son portable, comme si ça pouvait l’aider. L’idée de venir lui prêter main forte avec le levier ne lui traverse même pas l’esprit. Alors quand #Camber lui demande de tirer la jeune femme de sous la nacelle, Aisling est presque soulagée. Parce que pour le coup, ça, elle s’en sent capable. Elle hoche frénétiquement la tête et se précipite aux côtés de sa protectrice, prenant soin de ne pas glisser, cette fois-ci. Elle se penche vers le trou où l’inconnue (#Lene) est coincée et l’éclaire de son téléphone. Geste qu’elle regrette immédiatement. Du sang, du sang, du sang ! Elle panique intérieurement. Ses tripes se serrent à nouveau, mais Aisling pince les lèvres. C’est pas vraiment le moment. Sans un mot, elle plonge ses mains dans l’ombre pour attraper celles que lui tend la prisonnière, mais réalise bientôt qu’elle ne parviendra jamais à la tirer. Parce qu’il y a un truc qui coince.
- Tu peux encore tenir ? Elle demande à #Camber. Y’a un truc qui bloque.
Aisling ne sait pas très bien ce qui la pousse en cet instant. Peut-être un basic instinct de survie. Certainement pas son cerveau, en tout cas. Ni son courage, parce qu’elle n’en a aucun. Elle sait juste qu’elle doit descendre dans ce trou. Alors elle s’y glisse, plutôt agilement, et se retrouve aux côtés de la jeune femme (#Lene). Là, elle pousse une taule plus légère que les autres qui bloque le bas de son corps, et la pousse vers la sortie. Au moment de s’y engouffrer à son tour, les jambes d’Aisling frôlent quelque chose de gluant, et qui la chatouille. Elle sait qu’elle ne devrait pas regarder, mais c’est plus fort qu’elle. Le faisceau tremblant de son téléphone glisse jusqu’à son mollet et éclaire des cheveux blonds englués dans une masse de sang. Un crâne transpercé. Des yeux vides aux vaisseaux dilatés. Le sang quitte le visage d’Aisling et un cri terrifié s’échappe de sa gorge sans qu’elle puisse le contrôler. Le cœur au bord des lèvres, elle agrippe l’asphalte sous la taule et rampe vers l’extérieur, agitant ses jambes tremblantes pour aller plus vite - ce qui évidemment ne fait que ralentir sa progression. Avec des gestes brusques et entrecoupés, elle se tire enfin du terrier maudit et se relève aussitôt, les bras fermement croisés autour de son corps. Elle fait quelques pas pour s’éloigner du groupe, titube et se penche en avant pour gerber ses tripes. Enfin. Depuis le temps que ça menaçait de remonter... Mal à l’aise, l’Irlandaise s’essuie d’un revers de la main. Elle hésite vaguement sur place puis se rediriger vers les deux jeunes femmes et se penche vers celle qui était coincée sous la nacelle (#Lene et #Camber).
- Ça va... Tu n’es pas blessée ?
Elle demande naïvement. Il est temps de s’en soucier… après l’avoir poussée de toutes ses forces pour la sortir de ce trou à rats. Brusquement, Aisling réalise qu’elle aurait peut-être dû penser à ça plus tôt…
black pumpkin & whitefalls
you feel like heaven
Thunder in the blue skies, lightning in the daylight, storm clouds in our eyes. Tidal waves in my heart, earthquakes in the still dark, eclipses in the night.
La tristesse, c'est un peu triste n'est-ce pas? Dans cet élan de philosophie, je glissais les mains, glacées, dans les poches de mes jeans moulant. La nouvelle mode disait-on! Moi? Je me contentais simplement d'enfiler quelque chose de présentable, d'acheter aussi quelque chose de présentable - et oui - Je n'étais pas une victime de la mode. J'étais simplement Archer Willis, le mec le plus simple du monde. Le plus naïf aussi! Si vous seulement vous saviez! J'étais venu ici rejoindre quelques amis, pour me dégourdir, me changer les idées, vous voyez? J'ai eu une semaine hautement colorée et après tout, j'en avais grandement besoin. L'air neutre, j'avais foulé le sol des lieux animés en m'appuyant dabord contre le grillage qui bloquait le passage pour la grande roue. Je trouvai cela fort dommage qu'elle soit fermée d'ailleurs car j'aurais bien eu envie d'y monter, là, maintenant, avec que mes trois meilleurs copains débarquent ici.Pour profiter d'un moment de solitude sans doute? Je ne sais plus. Mes paupière se closent, et tout ce que je voyais c'était son visage. Son sourire. Et puis je l'entendais rire.Je souriais à mon tour. Et puis, la honte revint en grandes pompes. Honte d'avoir trop bu, honte de lui avoir dit toutes ces choses. La honte était sans aucun doute le pire sentiment de l'humanité. Ça creusait un trou béant dans ma poitrine, et je n'arrivais plus à me défaire de tout ça. Je cherchais un moyen d'oublier, mais c'était en vain. Seul, sans mes amis, ça me laissait largement le temps de repasser un tas de films dans ma tête.
Et il ne fallait pas. Puis, le vent se leva d'un coup.. Quoique, non pas vraiment. Il faisait un temps de merde, disons le comme il se doit. Il faisait froid, pour une fois, et tout le monde devait se vêtir d'un petit manteau léger pour affronter les temps plus arides. Mais le pire, n'était pas la fraîcheur de l'air. Non le pire c'était ce foutu vent! Un vent de tempête, qui faisait penser à ces vents ressentis pendant un typhon! Mais, pour ne plus penser à mon quotidien d'infirmier, ça valait le coup. Trouvant que mes meilleurs amis mettaient du temps à arriver, je décidai de prendre mon téléphone et de leur envoyer un texto groupé. Vous faites quoi les gars, j'vais être recouvert de glace si vous me faites poireauter encore cinq minutes
J'appuyai sur la touche " envoyer " et patientai. Je regardai ma montre, il commençait à se faire tard, mais je me ferais patient. Et puis ça arriva, comme ça, pouf! LA NOIRCEUR TOTALE. Paniqué, j'avais regardé autour de moi pour y voir des visages dans la pénombre.Une autre bourrasque se fit ressentir et là, j'ai comme le pressentiment que quelque chose de terrible allait se produire. Et j'aurais tant aimé avoir tord, seigneur oui.. Dabord alerté par un crissement parfaitement audible, je regardai derrière moi cette grande roue me tomber dessus. Je n'eus même pas le temps de crier aux autres de dégager que je fus bien vite frappé par le métal tordu dans un bruit sourd. Il me fallut du temps, je n'oserais jamais estimer combien parce que j'étais en pleine confusion, peut-être deux minutes, pour réaliser ce qui venait de m'arriver. L'adrénaline embarquait dès lors. Je savais ce qui se passait, après tout , j'étais infirmier. D'instinct, j'essayai de me lever mais j'étais coincé entre deux nacelles. J'essayai de me tortiller pour voir l'état de mes jambes car je ressentais une puissante douleur à l'une d'elle. Quand je tentai de tirer je hurlai un juron, ma voix étranglée par la souffrance. Oh oh. Ce n'était pas bon signe. Ma jambe était cassée. Combien de fractures? Combien de fêlures ? Mon cerveau programmé à aider les autres n'étais pas habitué d'être celui qui avait besoin d'être aidé. « À l'aide! Je suis coincé et j'ai un fémur cassé. » Frustré de ne rien pouvoir faire à part d'être allongé, je poussai un grognement audible. J'aurais voulu aider les survivants mais je ne le pouvais assurément pas! Je priais pour que la lueur de cette lune argenté aide à nous retrouver, tous autant que nous étions.
Elle se reprend un peu dès qu’elle entend la voix de Camber. Ça n’apporte rien en tant que tel mais, ça la rassure énormément. Déjà parce que Camber est en vie – selon toutes les apparences - et parce qu’elle n’allait sûrement pas la laisser là à continuer de se faire écraser par cette saloperie de manège qui bloque sa respiration et l’empêche de sentir tout son corps en dessous du cou. « Oui c’est moi ! Je vais te sortir de là, sois forte encore quelques minutes » Elle acquiesce. Dans le noir, certes. Et ça ne se voit pas. Lene préfère éviter de parler. Elle ne fait que penser que bientôt, elle sera sortie de là. Bien évidemment, elle n’imagine pas du tout ce qu’il se passe à l’extérieur de cette maudite nacelle et ne se rend pas compte qu’autour d’elle, il y’a d’autres personnes qui vont avoir besoin qu’on les sorte de là. Ça commence à déjà aller mieux dès que Camber lève l’armature qui la retient prisonnière, bien que Lene ne se sente pas particulièrement mieux et n’arrive pas à se sortir de là, si elle sent ses jambes, le haut de son corps lui fait atrocement mal. « J’ai besoin d’aide, il faut que tu la tires de là-dessous, je ne peux pas lâcher la barre » dit-alors Camber à une personne qu’elle n’arrive pas à distinguer. Elle attrape ses mains, et se laisse tirer. Lene laisse échapper un gros cri de douleur. Elle a mal à une épaule, en plus de la douleur qu’elle a au thorax. « Tu peux encore tenir ? Y’a un truc qui bloque. » L’autre jeune fille ne tarde pas à se manifester. Lene tente de lui adresser un sourire pour lui donner du courage, elle n’a pas l’air très rassurée en entrant sous la nacelle et elle peut comprendre pourquoi, il y’a du verre, on entend le vent qui souffle et un rien suffirait pour que tout s’effondre sur la bande. Le flash du téléphone l’éblouit, mais elle ne râle. Cela lui permet de mieux discerner son environnement et un coup d’œil sur son propre corps finit par lui donner un gros coup d’froid. Mais sa sortie d’abord. Elle perçoit sur le regard de la jeune femme une mine un peu paniquée, qu’elle soupçonne être provoqué par le sang du vendeur qui a maintenant eu le temps d’inonder toute la place. Lene se sent alors obligée d’avoir une parole rassurante. « Ne fais pas attention, tu peux fermer les yeux si tu veux. » Peut-être aurait t-elle mieux fait de ne rien dire. Si elle n’avait pas tellement mal, Lene aurait déjà vomi tout ce qu’il y’a à l’intérieur d’elle et c’est sans pouvoir faire quoi que ce soit qu’elle voit la jeune femme venu la secourir détaler hors de son terrier, effrayée – ou plutôt dégoutée – par le cadavre qui était bien plus proche de Lene que ce qu’elle aurait imaginé, après avoir réussi à la tirer hors de son trou non sans faire échapper à la taxi de gros cris de douleurs d’être poussé hors de là d’une façon particulièrement violente et qu’elle n’arrive à excuser que parce qu’elle sait qu’elle-même n’aurait pas fait mieux. « Ça va... Tu n’es pas blessée ? » demande alors jeune femme en revenant vers elle. Lene se lève, elle tient à peine sur ses jambes mais il faut qu’elle sente que son corps fonctionne un peu. « Tu parles à cause de la roue ou par cette sortie express ? » demande t-elle en tentant de plaisanter. « Et toi ? Il reste encore quelqu’un là dedans, tu tiendras le coup ? » lui demande t-elle en parlant bien évidemment de la purée humaine. Lene est incapable de baisser pour y aller à sa place. « Quelqu’un a prévenu les secours ? » demande t-elle en voyant le monde qui s’affairaient autour d’elle pour secourir – ou pour vérifier si personne n’était mort – sous la roue. Elle n’ajoute rien et laisse Camber et sa sauveuse tenter de sauver l’autre personne tandis que, dans la nacelle d’a côté, elle entend crier. « À l'aide! Je suis coincé et j'ai un fémur cassé. » Elle ne bouge pas. Mais à l’adresse de Camber, elle pointe la source du cri du doigt. « Je crois qu’il y’a quelqu’un là bas. »
Etonnée par le sang froid dont elle faisait preuve, Camber se surprit à trouver également en elle une force qu’elle ignorait. Soulever un tel poids lui semblait irréel pour une femme comme elle, bien frêle et ayant perdu sa forme d’antan. Néanmoins, tout le monde n’était peut-être pas en mesure d’agir aussi rapidement qu’elle et de garder les pieds sur Terre et encore une fois, elle se reprocha d’en demander autant à cette jeune fille. La faire sortir un corps ensanglanté était peut-être trop, elle qui semblait si sensible. Elle mettait tant de bonne volonté à écouter et appliquer ses directives que la notaire s’en sentait touchée. Les yeux remplis de tendresse, elle l’observa s’aventurer dans l’étroit espace qu’elle était parvenue à obtenir en soulevant la nacelle. « Tu peux encore tenir ? Y’a un truc qui bloque. » Tout son être désirait lui hurler que non, elle ne pouvait pas. Soulever l’armature était une chose, rester dans cette position en était une toute autre. Les bras tremblants, les muscles crispés, Camber prit une grande inspiration et lui répondit d’un signe de tête affirmatif. Parler aurait été un effort bien important et à cet instant même, il n’était pas question d’épuiser inutilement ses forces restantes. Bientôt, elle vit la jeune fille disparaitre sous le morceau de métal, puis un cri lui parvint aux oreilles. Le cœur retourné, Camber espéra que l’état de Lene n’était pas la raison de cet hurlement d’horreur. L’idée même de perdre Lene lui était insoutenable et sans qu’elle ne puisse se retenir, la brune sentit une larme perler au coin de son œil. Chaque seconde qui passa était un supplice de plus, la douleur dans ses bras devenait plus forte d’instant en instant.Elle était si forte qu’elle avait l’impression que ses muscles brûlaient sous sa peau, menaçant de lâcher à n’importe quel moment. Mais heureusement, les deux femmes finirent par ressortir.
A peine fut-elle sûre que l’intégralité de leur corps était libéré de l’emprise de la nacelle, Camber lâcha la barre de fer, provoquant la chute brutale de la nacelle sur le sol. Un nuage de poussière s’évapora sur elle, la faisant tousser pendant de longues secondes. Malheureusement, la nacelle avait écrasé plus encore ce qui se trouvait dessous et la marre de sang s’étala jusqu’à ses pieds. Dans un mouvement de panique, Camber s’éloigna, encore au sol et soupira finalement, soulagée d’avoir réussi. Elle n’avait maintenant plus qu’une idée en tête, s’assurer de l’état de son amie. Écoutant attentivement son échange avec la jeune inconnue, la notaire fut rassurée de voir que Lene n’était probablement pas la raison qui avait poussé la jeune fille à crier. Néanmoins, la vision qu’elle avait du avoir devait être bien atroce compte tenu de l’état dans lequel elle se trouvait. Par chance, Camber trouva un paquet de mouchoirs dans sa poche et le tendit aussitôt à Aisling, bien décidée à prendre soin d’elle.
« Quelqu’un a prévenu les secours ? » Toujours aussi muette, Camber hocha la tête en guise de réponse. Alors qu’elle sentit peu à peu la force lui revenir dans les bras, elle s’approcha de son amie et essuya le sang et la terre qui recouvrait son visage. Elle aurait voulu la prendre dans ses bras mais réalisa que ce n’était pas forcément la meilleure idée du siècle compte tenu de son état. La laisser respirer l’air pur était probablement mieux. Enfin, pur. Avoir déplacé la nacelle avait remué ce qui se trouvait en dessous, faisant dégager les odeurs de sang et de fer. Pas étonnant que la petite ait vomi toutes ses tripes. Camber avait fort heureusement un mental assez solide pour se contenir. Tandis qu’elles profitaient de quelques secondes de répit, un nouveau cri se fit entendre, appelant à l’aide. Suivant les indications de Lene, elle tenta de trouver la localisation du blessé. Encore un. Avec l’homme coincé aux côtés de Lene, Camber et Aisling avaient encore du monde à aider. En était-elle seulement capable ? Son corps ne s’était pas vraiment remis de l’effort qu’elle avait accompli pour sortir Lene et sa douleur à la cheville devenait de plus en plus importante. Quant à la jeune fille, elle ne savait pas si elle pouvait encore lui demander de l’aider. Sortir Lene de la nacelle semblait l’avoir traumatisée. « On ne va jamais y arriver toutes les deux, on a besoin de plus d’aide… » avait-elle finit par répondre d’une petite voix. Admettre l’échec était quelque chose que Camber détestait, mais elle n’avait plus le choix. Elles ne suffisaient pas pour sortir ces deux hommes.
Difficilement, elle parvint à se lever, ravalant ses gémissements de douleurs lorsque son pied droit toucha le sol. D’autres étaient bien plus mal qu’elle, elle devait surpasser cela, encore un peu. « Je vais voir par là bas si il n’y a pas des gens qui pourront nous aider. » Dans un coup d’œil vers le bas où se tenaient ses deux interlocutrices, elle continua. « Je reviens au plus vite, tu la surveilles hein ? » Camber s’était finalement adressée à Aisling au sujet de Lene, comptant sur elle dans le cas où elle ne se sente pas bien. Dans un sourire qui lui demanda beaucoup, elle s’éloigna alors des deux femmes en boitant, fatiguée. Après quelques minutes à passer parmi des corps inertes, se prenant souvent les pieds dans des objets non identifiés, elle aperçut enfin deux silhouettes (#Pénélope & #Sélène), quelques mètres plus loin. « Hey ! On a besoin d’aide par ici ! » cria-t-elle, aussi fort qu’elle le pouvait tout en continuant de tituber dans leur direction. En quelques pas, elle parvint à leur niveau, particulièrement essoufflée. « Est-ce… est-ce que vous pouvez m’aider ? Il y a des gens coincés sous la grande roue là bas et on a besoin de bras pour… pour les sortir. » Terminer sa phrase avait été bien difficile entre sa respiration haletante et sa douleur à la cheville, mais elle avait réussi, espérant de tout son cœur que deux jeunes femmes allaient accepter.
J'ai l'impression d'être un peu chancelante lorsque je me relève, comme si mon corps n'était plus habitué à se tenir debout, le contre-coup du choc. Je ferme les yeux pour reprendre mes esprits et une larme coule sur ma joue, résultant davantage de la gêne poussiéreuse que d'une tristesse passagère. Je ne me sens même pas triste, presque amorphe face à l'événement, le temps que mon cerveau accepte cette tragédie. L'inconnue me tire de mes pensées, elle se relève elle-aussi, inconsciemment, je me poste à ses côtés pour éviter qu'elle ne chancelle d'autant qu'elle a son bébé collé contre sou cou. « Tu es sûre ? », je demande plus par politesse car je suis certaine qu'elle ne compte pas changer d'avis. Elle n'a pas tort d'ailleurs, personne ne peut se vanter d'être en sécurité à l'heure actuelle, le vent tourbillonne et les attractions encore debout pourraient lâcher d'un moment à l'autre. Un coup de vent et tout s'envole. Un coup de vent et c'est la mort qui frôle. Je m'empare de sa main (#Sélène), cela me rassure alors que j'adresse un sourire qui se veut réconfortant envers le bébé en proie aux larmes et à la peur. Comme nous tous. Un instant, il me regarde et stoppe ses pleurs, je me découvre un gène maternel, si seulement il avait pu arriver treize ans avant. Je secoue la tête, chassant les pensées qui envahissent mon esprit, il n'est pas le temps de se remémorer le passé, il faut penser au futur et à tout ces futurs qui n'existeront pas si je ne leur viens pas en aide. Doucement, elle et moi avançons parmi les décombres, évitons d’attarder nos regards devant ses corps sans vie. Mes futurs cauchemars.
Puis, la vie. Un cri, un appel à l'aide. Une jeune femme qui s'avance difficilement vers nous, alors que Sélène et moi marchons plus rapidement pour arriver à sa hauteur. Je lâche la main de celle qui m'accompagne pour soutenir la jeune femme, essoufflée (#Camber), postant un bras autour de sa taille, la forçant à mettre son bras autour de mon cou. Je ne m'attends pas à ce qu'elle me repousse, je ne suis même pas sûre qu'elle s'en rend compte d'ailleurs alors qu'elle énonce la raison de son appel à l'aide. « Allons-y. ». Ma réponse est laconique, je ne trouve rien de mieux à dire. Que prononcer en ces instants d'horreur ? J'inspire un grand coup comme pour me donner du courage et nous avançons aussi vite que possible vers la direction que l'éclopée nous dirige. Un petit groupe de survivants s'est formé un peu plus loin, organisant les premiers secours parmi les décombres. Moi qui n'aies jamais connu la guerre, j'ai l'impression d'être au milieu d'une bataille. Nous arrivons à leur hauteur, la jeune femme (#Camber) se défait de mon étreinte pour rejoindre le groupe. « Dites-nous comment vous aider. ». Je suis prête à recevoir des ordres, être commandée car l'issue qui en résulte est beaucoup plus importante que ma petite fierté ridicule. « Est-ce que quelqu'un a réussi à avoir du réseau ? J'ai essayé d'appeler les secours mais aucun signal... ». J'espère une lueur d'espoir dans ce théâtre macabre mais je doute de la réponse. Il faut croire que pour le moment, la seule aide que l'on dispose, est celle que l'on s'offre les uns aux autres.
Aisling Hayes
les fleurs du mal
ÂGE : 28 ans, née le 20 février 1994 SURNOM : Ash par ses amis, Bambi ou le faon par Phoenix, Leen par son Sid... et Ivana Rose sur instagram. STATUT : Essaie d'écouter son cœur, de le confier à Sid malgré sa peur. MÉTIER : Modèle alternative (Suicide Girls, OnlyFans) effeuilleuse quelques soirs par semaine, poupée brisée à plein temps. LOGEMENT : Appart' #353 à Redcliffe POSTS : 1377 POINTS : 40
TW IN RP : par mp si besoin ♡ ORIENTATION : Je n'aime que ma moitié. PETIT PLUS : Née en Irlande du Nord dans une famille très catholique, parle avec un accent gaélique. A troqué les rues pluvieuses de Belfast pour le soleil de Brisbane mais son existence est toujours aussi grise. Se croit bonne à rien si ce n’est à jeter son corps en pâture aux caméras. Faut bien payer le loyer et sa dette envers le club. Aisling se réfugie dans les bras de son Sid et dans les chansons qui ouvrent son cœur à sa place. Le son à fond, elle danse pour extérioriser le tumulte de ses sentiments. Parfois, elle chante aussi… mal, elle trouve. Végétarienne, ancienne junkie, sobre depuis 10 moisCODE COULEUR : #ff6699 RPs EN COURS : Sid [14] ♡ Sid [16] ♡ Sid [fb2] ♡ Sinner [r.a.] ♡ Robin [4] ♡
Sid ♡ I won't turn back I won't cross that hidden danger line. It's a loud and dark world but I think I found the light. I need you to tell me everything will be alright, to chase away the voices in the night; when they call my name.
Robin ♡ you lead the blind you lead the stream, the current ways are much to lean, you are the captain of the team!
Phoenix ♡ I need a hero, I'm holding out for a hero 'til the end of the night. He's gotta be strong and he's gotta be fast, and he's gotta be fresh from the fight. He's gotta be larger than life!
It Is The Night Of The Witch, It Is The Night Of The Witch Tonight. And The Vengeance Is Hers For As Long As She Stands By Him•• Ghost
Le rouge monte immédiatement aux joues d’Aisling à la remarque de #Lene. Elle baisse rapidement les yeux pour éviter son regard et tortille ses doigts pour canaliser sa gêne.
- Je suis désolée. J’ai paniqué. J’ai pas réfléchi. Je fais ça souvent apparemment. Ne pas réfléchir.
Elle bafouille, embarrassée. L’angoisse et son manque de confiance en elle lui empêchent de saisir la plaisanterie dans son ton. Elle écarquille les yeux et relève un regard apeuré vers la rescapée (#Lene) lorsque celle-ci lui fait remarquer qu’il y a encore quelqu’un à sauver. Elle ne peut pas parler du type avec le visage pourfendu, quand même. Si ? Un frisson d’horreur parcourt sa colonne vertébrale et Aisling porte une main à sa bouche pour contenir le début de nausée qui pointe à nouveau son nez. Mais pourquoi je ne suis pas restée chez moi à regarder Harry Potter ? Pourquoi je suis sortie ? Gémit-elle intérieurement pour la énième fois. Et surtout : pourquoi est-ce que chaque fois qu’elle prend une décision, ça tourne à la catastrophe ? Incapable. Incapable. Incapable ! Heureusement, la dénommée #Lene la sort de ce cercle de haine et de pitié toutes dirigées envers sa propre personne, pour demander si quelqu’un a pensé à prévenir les secours.
- Impossible. Personne n’arrive à capter le moindre signal.
Elle abaisse les épaules avec un soupir abattu et se tend immédiatement en entendant un nouveau cri. D’un type avec un os cassé (#Archer). Dans les bras ou les jambes, Aisling serait incapable de le dire. Un fémur, apparemment. Quelle drôle d’idée. Elle se dit que le type est peut-être un médecin. Elle espère, du moins. Ce serait bien d’avoir quelqu’un avec des connaissances médicales ici. Evidemment, sa courageuse sauveuse (#Camber) décide de voler au secours de l’inconnu. Ou d’un autre, elle l’ignore. Quelqu’un qui puissent les aider à dégager le type coincé sous les morceaux de taule (#Matteo). Aisling hoche la tête et se dandine d’un pied sur l’autre. Elle n’est pas sûre de comprendre si #Camber veut que #Lene veille sur elle ou l’inverse. Du coup elle décide que ça n’a pas d’importance, et qu’elles pourront se surveiller l’une l’autre. Elle regarde sa nouvelle amie s’éloigner, pas certaine d’apprécier la sensation de panique qui lui bouffe les tripes.
- Fais attention hein !
Elle crie dans son dos, et ça sort plus comme une supplication que comme un conseil. Parce que #Camber, c’est la seule personne qui lui permet de garder encore un minimum son calme, et Aisling n’ose même pas imaginer la crise de nerfs qui la guette s’il arrivait quelque chose à sa sauveuse. Elle adresse un sourire timide à #Lene, pas certaine de savoir comment interagir avec une blessée qu’on vient de brutaliser en pensant la sauver. Alors elle s’assoit sur le sol humide et froid, aux côtés du type coincé sous la nacelle (#Matteo).
- Euh… ça va ? Elle demanda naïvement. Camber va bientôt revenir avec du monde pour t’aider. Ne t’inquiète pas.
C’est important, pour elle, qu’il ne s’inquiète pas. Parce qu’elle n’aime pas ça, l’inquiétude. Elle sait que ça ronge plus que la réalité, parfois.
black pumpkin & whitefalls
you feel like heaven
Thunder in the blue skies, lightning in the daylight, storm clouds in our eyes. Tidal waves in my heart, earthquakes in the still dark, eclipses in the night.
S’éloigner de Lene et de cette jeune fille était plus difficile qu’elle ne l’aurait cru, pas seulement d’un point de vue physique, mais surtout mental. Elle n’avait parcouru que quelques pas quand elle se sentit obligée de regarder derrière elle, vérifiant si elles étaient toujours à l’endroit où elle les avait quittées. Il était évident qu’elles n’avaient pas eu le temps de bouger, et quand bien même elles le désiraient, cela semblait impossible. L’état de Lene ne le permettait pas. Pas beaucoup plus rassurée pour autant, Camber reprit sa route, le cœur lourd. L’idée qu’elle puisse ne pas les retrouver à son retour l’angoissa à un tel point qu’elle envisagea de rebrousser chemin durant quelques secondes. Fort heureusement, la raison fut plus forte que les sentiments; elle y était habituée.
Sa joie fut immense lorsqu’elle repéra deux personnes, visiblement pas trop blessées et surtout aptes à la suivre. Sans qu’elle ne le réalise, un bras vint s’enrouler autour d’elle et son corps s’y laissa tomber, soulagé de ne plus devoir compter sur sa cheville chancelante. Tandis qu’elle expliquait la situation aux deux jeunes femmes, Camber s’autorisa quelques secondes de répit. « Allons-y. » Plutôt soulagée d’être tombée sur une femme volontaire et courageuse, la brune acquiesça et reprit sa route en sens inverse. Apercevoir au loin les silhouettes de ses deux camarades lui donna du baume au cœur, provoquant dans son corps un nouvel élan de motivation. De nouveau à leurs côtés, Camber quitta l’étreinte de #Pénélope, puis vérifia d’un coup d’œil si tout le monde était encore bien vivant. « Dites-nous comment vous aider. Est-ce que quelqu'un a réussi à avoir du réseau ? J'ai essayé d'appeler les secours mais aucun signal... » Quelque peu déboussolée par ce rôle de leader qui lui était tombé dessus tout naturellement, la notaire répliqua. « C’est pareil pour nous, aucun moyen de joindre qui que ce soit. » La question du téléphone réglée, elle tendit le doigt vers la nacelle et continua. « Il y a un homme coincé là-dessous, il faut qu’on arrive à soulever l’armature. Un seul levier ne suffira pas, il faut qu’on trouve d’autres morceaux de fer. Si chacune de nous pousse en même temps, ça devrait le faire… » Son ton convainquant s’adressait autant à ses interlocutrices qu’à elle-même, légèrement soucieuse de leurs capacités physiques. « Est-ce que tu penses que tu peux encore nous aider ? Je ne veux pas que tu te forces si tu ne te sens pas bien, personne ne t’en voudra » Dans une attitude presque maternelle, Camber interrogea Aisling, avant de se lancer à la recherche d’objets capables de leur servir de leviers.
Et j'attend. J'attend l'éternité peut-être? Je ne sais plus... On perd un peu la notion du temps , vous savez, quand on se trouve dans ce genre de situations. Mais j'garde le moral, quoique l'espoir dont je me nourris commençait à perdre doucement de ses réserves. J'avais certes le fémur cassé, mais tout ça,je m'étais pris un rude coup à la tête quand l'imposante structure de métal m'était tombée dessus. J'avais eu l'instinct de m'en protéger,mais je n'étais pas comme dans ces films de super-héros, je n'avais pas de bouclier " magique " pour esquiver le coup. J'étais juste moi, l'infirmier modèle, avec un couer en or, le sourire de l'ange, la douceur altruiste. Coincé sous ces amas de métal entassés, je ne pensais qu'à deux choses : me sortir de là pour aider le plus de gens possible et ce malgré la douleur. Et , je me demandais si ceux que j'affectionnais allait bien. Piper, mon père, ma mère, Madison... bref tout ce beau monde. Mais aussi à Lou. Je m'accordais le droit de penser à elle. Malgré la honte que je ressentais quand je repensais au Cavendish et à mon état d'ébriété trop avancé. Elle ne me verrait plus jamais de la même façon, c'était un fait incontestable. Penser à eux m'aidait à tenir bon. Oui ça faisait sans doute un peu cliché, je sais je sais..mais c'était la vérité, voilà tout... Ça m'occupait parce qu'on se le dira bien entre nous, il n'y avait strictement rien à faire d'autres que de repasser en boucle les pires moments de votre vie alors aussi bien canaliser ça pour quelque chose d'un peu plus joyeux, non? Alors je me remis à penser à ce jour où mon père m'avait acheté ma première guitare. Ce jour sobre, un des seuls d'ailleurs.... Je repensais aussi à mes premières lapdance dans un club de strip dans le downtown, alors que j'avais dix-huit petites années au compteur et que j'en étais presque puceau. À cette pensée je me mis à rire. Ça me faisait du bien...
Puis , j'entendis des voix, féminine essentiellement. Je tendis l'oreille, bien que l’écho de leur conversation me semblait plutôt brouillé à cause de tout ce métal autour de ma silhouette. « Je suis ici » M'époumonais-je alors bien que j'étais persuadé que je faisais tout cela en vain. Je me disais alors qu'il était probable qu'aucun de ses gens n'arrivent à me dégager d'ici vite fait. Je semblais vraiment trop bien coincé sous une nacelle. En plus, j'étais forcé d'être immobile,contraint de ne pas marcher. Je le sentais, cet os qui était sorti de son emboîtement, ça commençait d'ailleurs à me faire un mal de chien, maintenant que doucement, l'adrénaline retombait. Mais je n'étais pas faible. Non. Contrairement à ce que tous les gens croyaient dans mon entourage, je possédais une force mentale brute, quasi impénétrable. J'survivrais à tout ça, bien que mes pensées se contredisaient constamment, se menant la guerre comme jamais. Je devais tenir bon, il le fallait.
Dubitative, l'autre jeune femme (@Pénélope) lui demanda si elle était sûre de vouloir l'accompagner. Sélène hocha la tête d'un air volontaire et déterminé. Sur-ce, la jolie brune lui prit la main, que l'étudiante ne refusa pas. Elle s'en sentit même reconnaissante, et rendit son sourire à l'inconnue. Sourire qu'elle avait probablement en réalité adressé à Nathan, mais bon. Un peu d'humanité ne faisait pas de mal en cet instant. Elle crut voir quelque chose de triste dans les yeux de la jeune femme, mais elle l’entraînait déjà vers l'endroit de l'accident, afin qu'elles puissent se rendre utile, si possible.
Des corps étaient visibles, éparpillés sur le sol. Par réflexe, Sélène posa sa main libre sur la tête de son bébé, comme pour empêcher la mort de l'atteindre. Elle frissonna juste une fois, puis se trouva étonnamment détachée devant ce spectacle macabre, comme si elle ne réalisait pas, ou plutôt qu'elle ne s'autorisait pas à réaliser, pas tout de suite. Il y avait un devoir à accomplir. Elle se sentait un peu engourdie, sonnée.
Puis elles entendirent un cri. Sélène sentit Nathan sursauter contre elle, et tendre son petit cou pour regarder autour de lui. C'était une jeune femme, qu'elle ne connaissait pas, brune, l'inquiétude imprimée sur son visage. Sa première compagne d'infortune (@Pénélope) eut la présence d'esprit de soutenir la nouvelle venue qui avait l'air essoufflée, lâchant pour ce faire la main de l'australienne.
Sélène s'avança à leur suite, et suivit les deux jeunes femmes lorsque la fille qui l'avait initialement poussée (@Pénélope) les enjoignit à y aller. Plus elles avançaient, puis l'environnement était dur à soutenir. Il y avait des corps mutilés, et on entendant de plus en plus de cris de douleur. Nathan recommença à pleurer, effrayé. La jeune mère tenta de le calmer en le berçant doucement et en caressant sa tête.
La jolie brune (@Pénélope) avait demandé à l'autre jeune femme comment elles pouvaient les aider, elle et le reste de son groupe qui était composé d'une jeune fille aux cheveux noirs et à la peau très pâle (@Aisling) (ou peut-être n'était-ce que la peur), et une autre femme, au sol, certainement blessée (@Lene). Cela convenait bien à Sélène. Suivre des ordres serait relativement facile.
Après avoir confirmé à Sélène et à sa compagne d'infortune qu'il n'y avait plus de réseau et qu'appeler les secours semblait pour le moment exclu, celle qui avait donc l'air d'être le "leader" de cette petite troupe (@Camber) déclara qu'elles allaient avoir besoin d'aide pour dégager un homme, et qu'il leur faudrait de quoi faire des leviers. Sélène n'était pas très sportive en soi, mais passait sa vie à courir partout et à gérer ses études et son bébé, cela avait bien dû lui valoir quelques muscles, non ? Il pesait son poids, le machin. Elle devrait pouvoir arriver à aider ne serait-ce qu'un peu. Il le fallait.
-Ok, dit-elle simplement et avec sérieux à l'attention de la leader improvisée (@Camber).
Cette dernière demanda ensuite à la fille aux cheveux noirs (@Aisling) si elle se sentait de continuer à aider ou non, d'un ton protecteur assez touchant, puis se mit à fouiller les décombres à la recherche de morceaux pouvant servir de leviers. Prenant bien garde à éviter toute blessure à son enfant qui continuait de geindre de temps à autre, visiblement effrayé par la situation, Sélène l'imita.
En se baissant, elle aperçut le visage de la jeune femme blessée, et sursauta, ce qui eut le don de faire pleurer Nathan un peu plus fort. Elle la connaissait.
-Lene !? S'écria-t-elle, sous le choc. Oh my... Je te t'avais pas reconnue et tu es blessée !
Elle était sur le point de fondre à nouveau en larmes, mais se reprit. Le bébé était déjà assez bruyant comme ça. Elle se pencha donc vers la taxi qu'elle avait rencontrée il y avait environ un mois, et posa sa main sur son épaule, les yeux remplis d'inquiétude.
Sélène ne s'était accroupie que depuis quelques minutes à peine lorsqu'elle entendit une voix masculine (@Archer) provenir d'assez loin, derrière Lene, derrière les décombres. Il criait pour se faire repérer, visiblement.
-Putain de merde, lâcha la jeune femme en se relevant et se tournant vers les autres. Vous avez entendu ?
Si les blessés s'accumulaient, ils allaient vite se retrouver déborder, et risquaient encore plus de faire n'importe quoi. Essayant de réfléchir à toute vitesse, elle finit par dire : -Vous pensez qu'on devrait faire des groupes pour gérer plusieurs blessés en même temps ? Ou plutôt ne s'occuper que d'un à la fois ?
Elle ne pouvait certainement pas décider de ça toute seule. Il allait falloir qu'ils s'organisent un peu. Elle attendit leur réponse en murmurant des "shhh shhh" à son bébé, ce qui n'était que moyennement efficace. Elle espérait qu'il allait s'arrêter, car elle avait peur que ses pleurs ne fassent qu'angoisser les autres encore plus.
Je prends plusieurs profondes inspirations, essayant de me calmer au maximum. C'est bien plus difficile à dire qu'à faire, mais j'y parviens. A l'écoute de tous ces cris de panique, je crois qu'il en faut au moins un qui garde son sang froid. C'est ce que l'armée m'a apprit : garder mon sang froid même dans des situations désastreuses. Et s'en est une, de situation désastreuses. Je ferme les yeux, laisse les filles ouvrirent à côté de moi, entends des bruits de gorges, des gémissements et même des pleurs de bébés qui s'approchent de plus en plus. Cami. Elle va bien ? Et Camber ? Je pince plus fort des paupières, crispe le visage et essaie de faire abstraction de ces cris.
Fort heureusement la jeune fille aux cheveux noirs (@Aisling Hayes) celle-ci même qui s'est rétamée sur un putain de bout de métal, vient me parler. Elle me demande si ça va, puis essaie de me rassurer en disant que Camber va revenir avec du monde pour m'aider. J'hoche la tête «Je … je n'en doute pas ... » soufflais-je en gémissant de douleur. Je ferme les yeux, me mord violemment la lèvre inférieure puis soupire doucement et tourne mon regard vers la droite d'où provient un énième cris. Quelqu'un qui serait enseveli à son tour avec un fémur casser en plus. Je soupire doucement puis me tourne vers la fille au cheveux noirs et ouvre la bouche pour lui parler lorsque Camber revient vers nous accompagné par la mère et son enfant qui pleurs.
Aucunes d'elles ne me calculent j'ai l'impression. Elles sont un peu trop occupée a écouter l'autre homme qui s'époumone. Je soupire doucement, puis relève mon regard sur elles. «Avant d'aller aider l'autre, y a moyen que vous m'aidiez à au moins dégager mon bras ? » c'est tellement gamin ce jeu du « chacun son tour » mais merde, si on ne peut pas être égoïste parfois de temps en temps. Et puis je ne demande qu'à ce qu'elle dégagent mon bras. Même si mes jambes, elles, ne tiendront sûrement pas plus longtemps, au moins je pourrais peut-être me redresser et éventuellement les aider à pousser avec le peu de force que j'ai encore. Je les observe et les supplie presque du regard, espérant que l’une d'elles réagissent enfin.
Avec l’agitation et le désir d’être efficace, Camber n’avait pas remarqué que les deux jeunes femmes qu’elle avait accostées n’étaient pas seules. Des cris bien différents de ceux qu’elle avait entendus depuis le début du chaos se firent entendre. Des cris de bébé. Alertée et paniquée à l’idée qu’un enfant puisse être lui aussi victime de la chute de l’immense roue qui demeurait désormais allongée près d’elle, la brune se rendit rapidement compte de la source de tels pleurs. Une des deux inconnues cachait dans ses bras un petit bout d’homme. Dans un pincement au cœur, elle l’observa bercer son enfant avec amour et crainte. Bien qu’elle n’ait pas encore eut la chance de fonder une famille, Camber connaissait parfaitement cet instinct protecteur, la preuve en était avec la jeune Aisling. Voir un enfant, si jeune et si innocent dans une telle situation était perturbant. Imaginer qu’un être aussi fragile aurait pu se retrouver parmi les blessés, ou bien même les morts, était une idée terrifiante. A cet instant, Camber admira plus que tout cette mère qui lui semblait bien jeune et pourtant si courageuse dans un moment pareil.
Alors que tout le monde paraissait accepter ses indications, la notaire se mit à la recherche d’un ou plusieurs éléments capables de faire l’affaire comme leviers. Plus elle tâtonnait dans la pénombre et plus la peur de tomber sur un corps la dévorait. L’esprit occupé à s’angoisser, imaginant les scenarii les plus terribles, Camber ne fut que plus terrifiée lorsqu’un nouveau cri brisa le froid de la nuit. « Je suis ici » Les mains tremblantes, la respiration haletante, elle reporta son attention sur le groupe de rescapés. « Putain de merde. Vous avez entendu ? » Paralysée par son impuissance face aux trop grands nombres de blessés, Camber ne répondit que par un hochement de tête positif. Il y avait d'ailleurs de fortes chances que la jeune fille ne l’ait pas vue, le noir de la nuit se faisant imposant. « Vous pensez qu'on devrait faire des groupes pour gérer plusieurs blessés en même temps ? Ou plutôt ne s'occuper que d'un à la fois ? » L’air sérieux et penseur, la notaire reprit calmement son sang-froid et réfléchit à la proposition qui venait d’être faite. L’idée était loin d’être idiote et le plus important était ici d’être efficaces et rapides. « Je suis d’accord » répliqua-t-elle en se remettant debout, ignorant encore la douleur à sa cheville. « Vous ne voulez pas confier votre bébé à Lene ? Ça risque d’être compliqué d’utiliser toutes vos forces avec lui dans vos bras et puis… je ne voudrais pas qu’il se retrouve blessé dans notre manœuvre » Camber ne voulait pas être autoritaire ni imposer quelque décision que ce soit à cette jeune fille qu’elle ne connaissait pas, néanmoins, elle se devait de prévenir des risques qui se présentaient à elle.
« Avant d'aller aider l'autre, y a moyen que vous m'aidiez à au moins dégager mon bras ? » L’homme coincé aux côtés de Lene venait de nouveau de s’adresser à elles, avec un ton cette fois plus agacé qu’effrayé. Camber réalisa que le temps devait être bien long pour lui là-dessous. « J’arrive! » lâcha-t-elle sans prendre la peine réfléchir, bien trop guidée par ses émotions. Sa barre de fer en mains, elle parvint à soulever le morceau d’armature bloquant le bras de l’homme. Le visage penché sur lui, la notaire eut soudain une vision. Matteo. Cet homme avait le visage de Matteo. Sous le choc, elle tomba en arrière, le regard figé sur l’homme qui lui faisait face. « C’est bien toi ? » Si le toi pouvait paraître confus ou un peu précis pour les personnes présentes, Camber était persuadée que la personne concernée allait la comprendre, si toutefois elle n’avait pas halluciné.
La brune qui était venue les chercher, apparemment dénommée @Camber, approuva la première idée de Sélène. Elle hocha la tête, relativement satisfaite de pouvoir trouver quelque chose de concret à faire. Elle le fut moins lorsque son interlocutrice lui suggéra de laisser Nathan à @Lene. Elle retint une grimace. Non pas qu'elle n'avait pas confiance en la taxi, mais si elle s'éloignait et qu'il arrivait quelque chose à son fils, que cela dépende ou pas de l'autre jeune femme, elle s'en voudrait toute sa vie, si toutefois sa vie pouvait continuer après la mort de son enfant. De plus, @Lene n'était pas ce qu'on pouvait appeler une personne aimant les enfants. Déjà en temps normal, elle n'aurait pas osé lui demandé ce service, mais là en plus, la taxi était plutôt grièvement blessée. D'un autre côté, @Camber avait raison, garder Nathan avec elle pendant une mission sauvetage était risqué, tant pour le bébé que pour l'entreprise en elle-même. L'étudiante décida donc de laisser faire le destin. Arrêtant de se mordiller les lèvres, elle demanda :
-Lene ? Qu'est-ce que tu en penses ? Tu te sens de garder Nathan le temps que j'aille aider ?
Déjà la jeune femme qui leur servait de leader (@Camber) était repartie en direction d'une voix, probablement celle de la première personne en danger qu'ils avaient découverte. C'était celle d'un jeune homme qui semblait s'impatienter. A raison. Quelle situation de merde, ragea Sélène en penser en serrant presque trop fort son bébé contre elle.
MARQUEUR POUR LE COMPTAGE DES POINTS MERCI DE NE PAS ENLEVER