Il appréciait cette conversation et en plus, Kara était d'une compagnie très agréable. Aux paroles de la jeune femme, il acquiesça de la tête. Il aurait aimé avoir ce genre de passion étant plus jeune. Seulement, son enfance avait été brisé très tôt par la mort de sa sœur. Et au final, cela avait mis également un terme à tous ces rêves de gosse. Peut-être était-ce pour cette raison qu'il essayait au maximum de préserver sa propre fille. De lui permettre d'être une petite fille comme les autres, malgré le fait qu'il avait un métier très prenant et qu'il n'était pas toujours à ses côtés. Il avait besoin de la préserver et de voir encore dans ses yeux l'enfance qui l'animait. « Je suis sûr que vous pourriez trouver un bon public. Beaucoup d'amateurs d'art aiment ce genre d'ouvrage. Et je vous avoue que j'en fais parti. J'aime également photographier même si je n'ai pas de talent particulier. La photographie a ce point particulier qu'il a tendance à intéresser toutes les personnes qui ont une âme d'artiste. En tout cas, c'est ce que je pense. J'ai déjà vu pas mal de photographes, exposer leurs clichés dans des expositions. Et ça fonctionne très bien. » Au cours de ces dernières années, Spencer avait pu assister à des expositions de ce genre. Les riches clients qu'ils protégeaient, étaient souvent des philanthropes convaincus. Et le garde du corps avait appris à apprécier ces lieux de découverte. « Je suis du même avis que vous. J'aime rester dans l'ombre. » Même s'il ne savait pas si cela allait être encore possible avec son actuelle cliente. Elle aimait attirer l'attention d'après ce qu'il avait vu. Et les paparazzis adoraient l'avoir comme cible. Alors peut-être qu'il allait se retrouvait dans les magazines. En tout cas, cela n'allait rien changer à sa vie. Aux paroles de Kara, Spencer leva ses yeux sur elle. Une couverture, ce n'était pas une mauvaise idée. Au fil des ans, il avait appris à se contenter de peu. Mais peut-être que Charline apprécierai autre chose que sa veste. D'ailleurs en retirant sa veste, il dévoila l'arme à feu qu'il portait dans un holster qu'il portait autour des épaules. Il remarqua d'ailleurs le regard de l'un des vigiles de la soirée qui venait aussitôt vers lui. Spencer se leva, tout en installant confortablement Charline qui s'endormait. Il expliqua la situation au vigile en lui montrant son attestation de port d'armes. Puis ils discutèrent un peu de la situation. Apparemment, c'était le bordel à l'extérieur si bien que des invités étaient revenus jusqu'ici pour passer la nuit en sécurité. Puis Spencer reposa son attention sur Kara qui revenait vers lui avait des couvertures et de quoi manger. Il lui débarrassa les bras tout en demandant. « Vous avez déjà fait du camping, ça va être une première. » Un fin sourire s'afficha sur ses lèvres. Deux heures plus tard, tout était calme. La plupart des gens présents, dormaient ou somnolaient. Spencer lui, était incapable de fermer l’œil. Il s'était adossé au canapé, assis par terre, Kara à ses côtés. Celle-ci était fatiguée mais elle restait éveillée. Ils en avaient profité pour parler un peu, doucement. Il avait demandé à la jeune femme de lui parler de Chicago. Il n'y avait jamais mis les pieds. D'ailleurs, à part le Moyen Orient, il n'avait pas trop voyagé. Un certain regret pour lui. Avec Charline cela avait été compliqué. L'école était resté la priorité de Spencer. « Avec une grande famille, j'imagine que tu envisages à ton tour d'avoir des enfants ? » Ils étaient passés facilement au tutoiement. Passer la nuit ensemble, faisant tomber les barrières. Un fin sourire s'afficha sur les lèvres du garde du corps.
Je souriais à ce que me disais Spencer. Il était donc un amateur de photographie. Ça me faisait toujours plaisir de croiser d'autres personnes appréciant cet art. J'adorais la façon dont le garde du corps en parlait. C'est vrai que la photo rassemblait tous les amateurs d'arts. Même ceux qui ne l'était pas. C'était quelque chose qui parlait a beaucoup de gens. Je serais très heureuse si, un jour, j'avais l'opportunité de publier un ouvrage ou d'avoir ma propre exposition. Je faisais mon travail pour le partager avec les autres, pas pour le garder pour moi-même.
« Finalement, je vous montrerais mes photos, si vous en êtes un amateur. »
Plutôt, il avait exprimé l'envie de voir ce dont j'étais capable avec mon appareil. Je n'y avais pas vraiment répondu. La soirée était déjà pas mal avancée et les enfants commençaient à s'endormir. J'étais partie chercher des couvertures pour Spencer, Charline et moi. Je prenais aussi de quoi grignoter quelque chose. Une chance qu'il y est encore de la nourriture. Nous avions tout ce dont nous avions besoin. Enfin le confort était minime, mais ça suffirait pour passer la nuit. Lorsque je revenais vers Spencer, il était en pleine discussion avec un vigile.
« J'ai déjà fait du camping... et pas qu'une fois ! »
En fait, j'avais beaucoup voyager, dans tous types de lieux et pour divers événements. J'avais déjà campé et cela ne me posait pas de problème. Je n'étais pas une de ses nanas accrocs a leur petit confort et puis, le camping ça pouvait s’avérer être très amusant. Enfin sauf quand il est forcé parce qu'il y a une tempête dehors. Mais bon, je préférais prendre les choses de façon positive. La plupart des gens ici s'étaient endormis alors que Spencer et moi étions encore entrain de discuter. Tout cette situation nous permettait au moins d'apprendre a nous connaître davantage.
« En fait... je ne sais pas trop. Enfin j'adore les enfants et je crois que j'aimerais être mère. D'un autre côté quand je pense à ça, ça me fou un peu la trouille. Sans doute parce que je suis pas encore prête pour tout ça. Peut-être parce que j'ai vu a quel point c'était difficile pour ma mère. »
Oulala. Je ne savais pas pourquoi je lui en disais autant. C'était pas des choses que je racontais a tout le monde. Il n'y avait que les plus proches qui savaient a quel point j'avais peur de l'engagement et les enfants vont avec l'engagement. Je ne m'imaginais tellement pas dans une vie de couple par peur de souffrir. Alors, je ne pouvais pas encore m'imaginer avec des enfants.
« Mais en tout cas, si j'en ai un jour, ça sera certainement pas autant que ma mère. »
Six enfants c'était beaucoup trop. Je ne me voyais pas avec plus de deux enfants. Je voulais aussi pouvoir garder du temps a consacrer a ma passion et a ma vie de femme. Pendant des années notre mère n'avait été qu'une mère. Une épouse attendant son mari. Elle s'était sacrifiée. Même si elle nous adorait, mais je trouvais dommage d'avoir dû abandonner sa passion. Enfin bref. On avait assez parlé de moi.
« Et toi alors, tu as de la famille à Brisbane ? Des frères et sœurs peut-être ? »
Il acquiesça de la tête aux propos de Kara. Oui, il aimerait bien voir le résultat de son travail. Il aimait la photographie même s'il n'avait pas de don particulier pour exercer cet art. Il aimait regarder le résultat. Et il avait déjà été à quelques expositions. Et il avait pas mal de clichés chez lui, surtout de Charline. Lui, n'appréciait pas plus que ça d'être le sujet. Au contraire, il préférait être celui qui prenait les photographies. Et il aimerait que cela continue ainsi, même si dorénavant les choses allaient peut-être changé puisqu'il avait changé de registre professionnel. Enfin, il n'en était pas encore là et tant mieux. Spencer prit une gorgée d'eau. Kara avait eu la bonne idée de rapporter de quoi boire et manger. Bien qu'il n'avait pas faim. Et Charline elle, dormait depuis un bon moment déjà. Les événements ne semblaient pas la perturber plus que ça, à moins que ce soit la présence rassurante de son père qui en était la cause. Le garde du corps referma la bouteille puis il reporta son attention sur la jeune femme qui avait repris la parole. Spencer se demandait si la famille nombreuse lui donnait des envies. Il ne pouvait pas s'imaginer ce que cela faisait d'avoir une grande famille. La sienne était plutôt chaotique. Mais c'était une idée plaisante. Encore fallait-il qu'il soit encore à la hauteur. Déjà là avec Charline cela devenait compliqué avec son nouvel emploi du temps. Alors d'autres. Pour l'instant, il était bien ainsi, sa fille lui suffisait. « Cela n'a pas du être simple pour ta mère si elle vous a élevé seule. » Et d'après ce que la jeune femme lui avait dit, elle avait été seule à s'occuper de cette jolie tribu. « En plus quasiment que des filles... » Il esquissa un sourire amusé. Cinq filles... déjà une, il avait parfois du mal à suivre. Puis à la question de Kara, il hocha doucement la tête à l'affirmative. « Mon oncle et ma tante vivent ici, depuis quasiment toujours. Ce sont eux qui m'ont accueilli quand mes parents en ont eu marre de moi. » Il fit une petite grimace. « Je suis né à Sydney. J'avais une petite sœur, Violet, de six ans plus jeune que moi. Mais elle s'est noyée dans notre piscine quand j'avais douze ans. » Ce souvenir douloureux était gravé dans sa mémoire. Il se rappelait de chaque seconde de ce jour-là qui avait changé sa vie. « J'ai mis des années à accepter le fait que je n'étais pas responsable de ça. Que ce n'était qu'un accident. Mais mes parents ne m'avaient pas aidé sur ce coup-là. J'ai fait le con ensuite. Toutes les conneries que je pouvais faire, je les ai faite. Et puis à celle de trop, j'ai failli me retrouver en taule. Et mon oncle a été là pour m'aider. Ce que mes parents n'avaient pas fait. Depuis je les considère plus comme des parents. » Il esquissa un mince sourire. Il était redevable de tout ce qu'ils avaient fait pour lui, pour Charline ensuite. « En même temps, ce n'était pas difficile. Mes parents n'étaient jamais là, toujours au boulot. Et ma sœur et moi avons quasiment été élevés par une nourrice. »
« C'était pas simple, mais elle pouvait compter sur l'aide de Kael et la mienne. On est les aînés et on lui a donné un coup de main avec les plus jeunes. Surtout Kael. Comme notre père était souvent absent, c'était lui l'homme de la maison. »
Je souriais. Kael n'avait pas eu une jeunesse ordinaire. Alors que la plupart des ados ne pensent qu'à s'amuser, sortir avec des filles, picoler, il avait dû mûrir plus vite. En tant qu’aîné, Kae se sentait responsable de nous toutes. C'était le grand-frère, le protecteur et il avait prit son rôle très a cœur. Je savais qu'il ne regrettait rien. Il referait tout pareil si c'était a refaire. Mais je me disais qu'il avait grandit trop tôt. Notre père l'avait empêché de vivre pleinement son adolescence. C'était a notre père de nous protéger et d'être responsable de la famille. Mais il n'avait jamais rien assumé du tout.
« Ça doit être terrible pour un gamin de douze ans de faire face à ça, d'autant plus si tes parents t'ont laissé tombé. Heureusement que tu avais ton oncle. »
Je n'osais même pas imaginé par quoi il avait dû passé. C'est terrible de perdre un être cher et ça l'est encore plus si on s'en sent responsable. La vie ne semblait pas avoir fait de cadeaux à Spencer. Il avait perdu sa sœur et il m'avait dit aussi que son épouse était morte. C'était des épreuves terribles. Mais il avait aussi une magnifique petite fille, Charline. Du peu que je la connaissais, elle était une enfant géniale. Très intelligente et vive.
« Ouais j'imagine. C'est eux qui se sont le plus occupés de toi, normal que tu les considère plus comme des parents. Mon père était tout le temps absent, lui aussi et au final, c'est un peu un étranger pour moi. J'ai pas l'impression de le connaître et il ne sait pas grand chose sur moi. Je crois pas que ça l'intéresse de toute façon. »
C'était terrible a dire, mais en grandissant, j'avais fini par m'y faire. J'en avais beaucoup souffert quand j'étais gamine et adolescente. Puis, j'étais passée au dessus de ça. Ce qui me faisait le plus de peine, c'est que mes plus jeunes sœurs devaient ressentir ce que j'avais ressenti était plus jeune et ça me rendait triste. Kiara me brisait le cœur quand elle me demandait pourquoi son père ne l'aimait pas. Qu'est-ce que je pouvais bien répondre à cela ?
Spencer avait grandi en étant l'ainé de deux enfants. Ce n'était pas énorme au final. Surtout que sa sœur était plus jeune et qu'il avait été plus facile pour lui de s'en occuper. Et il comprenait le poids que cela avait pu être pour le frère de Kara. « Cela n'a pas du être simple pour lui en effet, mais je suis sur qu'au final, il a adoré ce rôle. » Une famille, on ne la subissait pas. En tout cas, c'était ce que pensait Spencer. Même s'il avait toujours eu des difficultés avec ses propres parents. Il avait appris ce qu'était une famille et l'importance qu'elle pouvait avoir dans une vie. A présent, il essayait de faire comprendre ça à sa propre fille. Pour qu'elle ne puisse jamais douter du support et de l'attention qu'elle pouvait en retirer. C'était important pour grandir, pour se construire. C'était même primordial. Si Spencer n'avait pas connu tout ça, peut-être qu'au final, il n'en serait pas là. Peut-être qu'il serait resté en taule ou pire. Oui, probablement. Dans tout ça, il avait eu d'avoir des personnes qui s'inquiétaient pour lui et cela avait sacrément changé la donne. « Disons que ça n'a pas été facile. J'essayais de me convaincre que ce n'était qu'un accident. Mais j'étais son grand-frère. C'était à moi de veiller sur elle. » Et cela avait été le plus terrible à vivre, à supporter au fil de toutes ces années. « Puis le temps, les gens autour de moi, ont fini par m'apaiser. Et j'ai réussi à avancer. Enfin c'est aussi grace à l'armée. » Il s'était engagé très jeune. Il s'était cherché pendant de longs mois. Il avait jonglé avec la police avant de comprendre que cela n'allait rien lui apporter de bien. Aux paroles de Kara, il resta silencieux un instant. A vrai dire, il ressentait la même chose pour son propre père. Pour sa mère également. Ils étaient deux étrangers pour lui. Des personnes qu'il connaissait à peine. Et qu'au final, il n'avait pas envie de connaître. « Je pense que certaines personnes ne devraient pas être parents... » C'était le constat qu'il avait fait. Certaines personnes n'avaient aucune prédisposition pour elever un enfant. C'était comme ça. « Pendant longtemps j'ai cru que j'aurais été comme eux. Mais mes doutes se sont envolés quand Charline est né. Et j'ai su que je ne serais pas comme eux. » Il avait fait de son mieux pour être présent et affectueux avec sa fille alors qu'il n'avait pas eu de modèle parental. Puis sa femme l'avait aidé dans ce sens à prendre confiance en lui. Et au final, il pensait ne pas trop mal s'en sortir. Il avait fait des erreurs. Il en faisait encore parfois mais il pensait être un bon père. Charline ne manquait de rien. Et elle était une enfant épanouie. « Je crois m'en sortir plutôt bien avec elle. Même si j'ai compris ces derniers temps qu'elle voulait à tout prix me caser. » Un sourire amusé s'afficha que ses lèvres. « D'ailleurs, elle m'a parlé de toi. Elle t'apprécie beaucoup. »
Spencer avait raison. Je savais que même si les choses n'avaient pas été simples pour Kael, il referait tout pareil. Il aimait son rôle de grand-frère protecteur. Il n'y avait rien de plus important pour lui que notre famille. C'était la même chose dans mon cas. Ils étaient ce que j'avais de plus cher. Je ne me voyais vraiment pas sans eux. Notre père savait pas ce qu'il avait manqué en nous laissant de côté. Chaque membre de la famille était un être exceptionnel a mes yeux et il ne s'était même pas intéressé a nous. Tant pis pour lui. On se portait bien mieux sans lui et ça irait mieux, maintenant que notre mère s'était libérée de son emprise. C'était encore difficile pour elle. Il lui avait brisé le cœur. Mais je savais qu'elle allait prendre un nouveau départ. Elle pourrait s'épanouir sans lui et qui sait, retrouver un jour l'amour. Même, si je savais que ça ne serait pas sa priorité et je pouvais très bien le comprendre.
Je gardais mes prunelles bleues sur Spencer, qui me confiait ce qui était arrivé à sa sœur. Je trouvais ça terrible. Mais l'ex militaire avait réussit a surmonter ses démons. J'étais plutôt d'accord avec le fait que certaines personnes ne devraient pas être parent. Mon père par exemple. Il avait tout un tas d'enfants et il ne s'était occupé de personne. Il était beaucoup trop centré sur lui-même et ses propres envies. Je souriais aux dernières paroles de Spencer.
« Oui. C'est ce que j'ai cru comprendre au parc. »
Je souriais. Je me souvenais encore de notre première rencontre. Charline avait voulu nous caser et ça m'avait plutôt amusé. C'était bien la première fois qu'une enfant voulait me caser avec son père.
« Vraiment ? »
Répondis-je. J'étais un peu surprise qu'elle ait parlé de moi alors qu'on se connaissait a peine. Mais je l'aimais bien aussi. C'était une chouette petite fille. Elle me faisait de plus en plus penser a Kassandra. J'étais persuadée qu'elles pourraient très bien s'entendre toutes les deux.
« Donc, si je proposais qu'on se revoit, elle serait d'accord, tu crois ? »
Ajoutais-je en souriant légèrement. C'était que la deuxième fois qu'on se croisait, mais j'appréciais Charline et Spencer. Cette soirée, coincé dans cette salle nous avait permis d'apprendre a mieux nous connaître. Je me disais que ça pourrait être plaisant de se revoir.
Cela n'avait pas été facile pour Spencer de se convaincre que la mort de sa sœur était un accident. Pendant des années cela l'avait hanté, l'empêchant même de dormir la nuit. Mais il avait beaucoup travaillé sur lui-même et plus encore, il avait réussi à ce qu'on lui ouvre les yeux. Non, il n'était pas responsable. Oui c'était un accident. Cela avait été dur de nombreuses années. Jusqu'à ce qu'il s'engage dans l'armée. Vivre hors de l'Australie, côtoyer les aléas de la vie aussi près lui avait permis de murir, de comprendre que la vie ne tenait qu'à un fil. Et que cela n'avait rien à voir avec l'être mais plutôt avec ce qui se passait dans la vie en général. Il avait failli se faire tuer à quelques reprises. Il avait été blessé à plusieurs. Et cela avait toujours été une question de chance la plupart du temps. Il ne pouvait pas se préparer à l'imprévisible. Cela ne fonctionnait pas ainsi. Il aurait pu passer le reste de sa vie à avoir des regrets. A se dire que oui, il aurait du suivre Violet et jouer avec elle. Il aurait pu l'inviter à rester dans sa chambre. Rien ne se serait pas passé. Mais cela n'avait pas été le cas. Avec les années, il avait appris à accepter ce qui s'était passé. Il avait appris à vivre avec cette absence et à grandir, avancer malgré tout. Et cela lui avait bien réussi. Il avait pu faire l'armée. Il avait rencontré des amis sur qui il pouvait compter, même encore aujourd'hui. Il avait rencontré sa femme, puis il y avait eu Charline. Non, il ne pouvait pas être ingrat par ce que la vie lui avait offert. La vie n'était pas rose. Il y avait des moments difficiles. Mais il fallait l'accepter. C'était une part intégrante de la vie qu'on vivait. Le mieux que l'on pouvait faire, c'était tenter de trouver un équilibre et de faire en sorte que chacun de nos choix reflètent nos convictions. Et c'était ce que faisait Spencer. La vie était pleine de surprise. Et il s'en rendait compte en étant bloqué ici avec sa fille et Kara. Aux paroles de la jeune femme, il esquissa un sourire amusé. « Oui. Et elle m'a même dit que j'aurais du te demander ton numéro de téléphone. Oh, et te dire que je passais la plupart du temps en costume. » Il souriait amusé. « Elle pense que c'est un atout pour que je trouve une femme. » Ah Charline. Même si elle vivait bien avec sa tante, qu'elle avait un certain équilibre dans sa vie, elle aimait l'idée que son père se trouve quelqu'un. Puis à la question de Kara, il posa ses yeux sur elle. « Ça dépend... j'imagine qu'elle voudrait être là. » Il souriait. C'était tout à fait Cha'. « Mais oui, j'imagine qu'elle accepterait de me partager avec toi le temps d'une journée. Après il faudrait bien sûr que je lui explique tout ce qui s'est passé. » Et ça, il en était persuadé. Mais Spencer aussi, aimerait bien revoir la jeune femme. Dès qu'ils pourront sortir de cet immeuble dans lequel ils étaient logés malgré eux. En attendant, Spencer profita encore un peu de la présence de la jeune femme et ça, jusqu'au petit matin avant que leurs chemins ne se séparent.
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