It could be better J'avais décidé d'en profiter un peu. J'avais un peu de temps libre et d'argent, alors je décidais d'aller faire un tour au centre commercial. Je n'étais pas une accro au shopping, mais de temps en temps, j'aimais bien faire un peu les boutiques. Après tout, je restais une fille. Nous les femmes aimions bien nous faire un peu plaisir de temps en temps. Ce qui ne m'empêchais pas d'être très raisonnable dans mes dépenses. Je n'achetais jamais sans réfléchir ou des choses inutiles. On avait jamais roulé sur l'or et maman nous avait très vite inculqué la valeur de l'argent. Je m'étais rapidement rendu compte qu'on ne pouvait pas dépenser sans compter. Du moins, pas quand on est issu d'un milieu modeste. Mais ça m'allait. Je n'enviais pas les riches. Je n'avais pas besoin de posséder tout un tas de choses pour être heureuse. Mon bonheur à moi, je le trouvais dans mon métier, ma passion et avec ma famille. Le bonheur pour moi, c'était d'avoir enfin pu retrouver mon frère. En fait, je n'avais besoin d'absolument rien dans ma vie. Sauf de Kael. Je me baladais dans les allées du centre commercial depuis un bon moment, lorsque je croisais cette jeune femme. Le moins qu'on puisse dire c'est qu'elle ne semblait pas très en forme. Elle me donnait l'impression qu'elle allait s'écrouler d'une seconde à l'autre. J'arrivais rapidement près d'elle. « Mademoiselle ? Ça ne va pas ? » Demandais-je, en constant qu'elle n'avait pas l'air d'aller très bien. Je posais mon regard sur elle et étonnamment elle me disait quelque chose. Ce visage ne m'était pas inconnu. Pourtant, je ne parvenais pas immédiatement à la situer. Mais j'avais autre chose à l'esprit pour l'instant, comme lui venir en aide. Oui, j'étais une véritable mère Teresa à mes heures perdues. Enfin non, mais je ne pouvais pas passer à côté d'elle et l'ignorer. Ce n'était pas mon style de laisser les gens sur le carreau. Je me disais que le monde se porterait mieux si les gens faisaient un peu plus attention aux autres. Utopique, n'est-ce pas ? « Vous devriez peut-être vous asseoir. »

It could be better « Vous êtes sûre ? » Demandais-je. Elle donnait vraiment l'impression d'être mal en point. Cette femme m'était inconnue, mais je ne comptais pas la laisser seule si ça n'allait pas. Plus loin, il y avait un banc et je l'y accompagnais pour qu'elle puisse s’asseoir. Je m’asseyais a côté d'elle alors qu'elle me remerciais. Je lui répondis par un sourire. C'était quelque chose que j'avais fait naturellement. Ça m'avait paru normal de venir vers elle quand j'avais vu que ça n'allait pas. Puis, elle posait la question qui me trottait dans la tête depuis quelques minutes. Je n'étais donc pas la seule à avoir cette impression là. Pourtant, j'avais beau y réfléchir encore et encore, je n'arrivais pas à savoir où j'avais vu ce visage. « C'est marrant c'est ce que j'étais entrain de me dire. J'ai l'impression de vous avoir déjà vu quelque part. » Je cherchais dans mes souvenirs. Je n'étais pas à Brisbane depuis très longtemps. J'avais pas mal vagabondé pour découvrir la ville. Peut-être que nos chemins s'étaient déjà croisés ? Non. Ça ne pouvait pas être ça. Et puis, soudain, ça me revenait. Mais oui ! Son visage m'était familier parce que je l'avais vu dans la presse. La jeune femme avait été au cœur d'un scandale à cause de photos dénudées. En temps normal, j'aurais même pas fait attention à ce genre d'histoires, sauf que ça concernait aussi mon ami, Kaleb. Je restais un moment silencieuse. Je ne savais pas si je devais lui dire ou pas. Elle n'avait probablement pas envie qu'on lui remonte cette affaire. « Je crois savoir où je vous ai vu... c'était dans la presse. » Dis-je finalement. Ce que je ne m'expliquais pas, c'est qu'elle avait aussi reconnu mon visage. Cela restait un mystère pour moi, car je ne l'avais jamais rencontré physiquement. Je reprenais : « Kaleb est un de mes amis et je suis tombée sur cette horrible histoire dans les journaux. » J'imaginais que ça devait être difficile à surmonter. J'aurais sûrement très mal vécu de voir ce genre de photos diffusées publiquement. Certaines personnes n'avaient aucun scrupules a vendre des choses à la presse, juste pour un peu d'argent. Le fric avait tendance à rendre les gens cinglés. « Mais... je suis curieuse de savoir où vous m'avez vue... »

It could be better Oui, j'avais maintenant la certitude de qui elle était. C'était Eireen. Kaleb m'avait parlé d'elle. Il m'avait un peu raconté leur histoire. Il y avait eu cette histoire de photos qui avait beaucoup déçu le pilote. Il n'aimait pas faire la une des journaux et il en voulait à la brunette, car elle ne lui avait jamais parlé de l'existence de ces photos. Je pouvais le comprendre. Kal était un personnage célèbre. Les journalistes étaient de vrais vautours et ils ne loupaient pas une occasion de faire éclater  un scandale. Puis il m'avait aussi raconter qu'elle était enceinte et que ça n'avait rien arrangé parce qu'elle avait voulu avorter. Toute cette histoire bouleversait la vie de Kaleb. Il ne laissait jamais entrer de femmes dans sa vie et pour une fois qu'il le faisait, c'était le bordel. Et encore le mot était faible. Je posais mes prunelles bleues sur la brunette. J'avais presque l'impression de la connaître. Mais c'était la première fois qu'on se rencontrait. Il n'était pas question de lui faire sentir que je savais des choses. Kal s'était confié à moi et je n'allais pas me mettre à raconter ce qu'il m'avait dit. « J'imagine. » Répondis-je. La publication de ses photos n'avait certainement rien apporté de bon. Kaleb s'était retrouvé mêlé à ça et les journalistes ne l'avait pas lâché pendant des semaines. Il avait même dû quitter la villa pour un peu plus de tranquillité. Je ne connaissais pas personnellement Eireen, mais ça n'avait pas dû être une partie de plaisir pour elle non plus. « Ah... oui. J'avais presque oublié que j'avais eu le droit à ma photo la presse aussi. Je ne suis pas vraiment habitué à être devant l'objectif. » Je souriais légèrement. J'avais effectivement accompagné Kaleb a un gala de charité. On avait été photographié ensemble et comme c'était un événement public, les photos avaient été publiées. Mais rien de scandaleux cette fois. Heureusement. Eireen mentionnait qu'elle avait été agressée. Kal m'en avait parlé de ça et du fait qu'elle ait perdu leur bébé. Elle ne semblait pas être chanceuse en ce moment. « Oui, c'est bien ça. C'était la soirée de charité pour son association. » Je marquais une courte pause et je me présentais : « Je m'appelle Kara au fait ! » Je supposais qu'elle ne connaissait pas mon nom. C'était toujours mieux de mettre un nom sur les gens plutôt que de rester dans l'inconnu. « Ça va mieux ? » Demandais-je alors que nous étions assises depuis peu.

It could be better Aux mots d'Eireen, je ne pouvais m'empêcher de sourire. La réflexion qu'elle venait de faire sur les photographes m'amusait. La brunette ignorait qu'elle s'adressait à l'une d'entre eux. Je ne me sentais cependant pas visée. Mes photos n'avaient rien à voir avec celles que faisaient les paparazzi. Je pouvais attendre des heures pour obtenir une image parfaite. Mais certainement pas pour obtenir le cliché de la vedette du moment. Les célébrités ne m'avaient jamais intéressé. C'était aussi pour ça que je ne m'étais pas lancée dans la photo de mode. Je préférais prendre des instants réels ou faire des reportages sur un sujet bien précis. Ce qui m'intéressait dans la photo, c'était de pouvoir faire voyager les gens ou faire passer un message. J'aimais aussi immortaliser des instants qui resteraient gravés à jamais. Il n'y avait rien de mieux qu'une photo pour garder un souvenir. « Heureusement on est pas tous des parasites. » Je souriais et j'ajoutais : « Je suis photographe. » Je ne lui disais pas cela pour la mettre mal à l'aise, suite à la réflexion qu'elle avait faite. Je le relevais parce que ça méritait de l'être et parce que je trouvais ça ironique. Du coup, le fait que je ne sois pas habituée à être devant l'objectif prenait tout son sens. J'étais jamais sur les photos. Je les prenais. Je hochais la tête lorsqu'elle devinait que je connaissais déjà son prénom. En effet. Son identité avait été largement divulguée dans la presse. Et puis, Kal m'avait aussi pas mal parlé d'elle. La conversation déviait sur son état de santé. J'étais d'ailleurs étonnée de la croiser ici, dans un centre commercial. J'avais régulièrement des nouvelles de Kaleb. Il m'avait dit qu'Eireen s'était fait agressée, qu'elle avait perdu le bébé. Le pilote avait été choqué par tout ça. C'était sans doute pour ça qu'il avait fini par se confier à moi. Je savais qu'il ne prévoyait pas d'avoir des enfants. Mais, Eireen était tombée enceinte et il avait l'intention d'assumer son rôle de père. C'était étonnant de croiser la jeune femme dans un centre commercial sachant ce qu'elle venait de vivre. « Oui, je crois que ça aurait été plus sage d'écouter votre médecin.  C'est pas toujours des marrants, mais en général ils donnent des consignes pour notre bien. » Enfin je n'étais pas là pour lui faire la morale. Peut-être qu'elle avait eut besoin de prendre l'air après tout. Mais elle avait pris un risque en sortant alors qu'elle était encore en convalescence.

It could be better La question d’Eireen m’amusait beaucoup. Je ne savais pas si ma réponse changerait quelque chose. Peut-être qu’elle aurait fuit si j’avais répondu que j’étais une « méchante » photographe ? Enfin heureusement pour tout le monde, ce n’était pas le cas. J’avais choisi la photographie par passion. Je la voyais comme un art et pas comme un moyen de gagner beaucoup de fric. Les paparazzis utilisaient surtout la photographie pour ramasser un maximum d’argent. Ils pouvaient se faire énormément d’argent en vendant à la presse des photos de célébrités. Je ne gagnais peut-être pas autant qu’eux, mais je faisais quelque chose qui me passionnait. L’argent n’a jamais été ce qu’il y a de plus important à mes yeux. Je suis issu d’un milieu modeste et je n’envie pas du tout la richesse. « Une gentille. Je suis plus spécialisée dans l’évènementiel ou la photo de reportage. Ça ne m’intéresse pas de prendre des photos volées pour les vendre au plus offrant. » Répondis-je avec un sourire. En fait, je pourrais faire tout un discours sur la photographie et les raisons qui me poussaient à en faire. Seulement, je doutais que cela intéresse la jeune femme. On est parfois un peu dans un autre monde quand on est photographe et seul les gens du milieu peuvent nous comprendre. Mon frère me connaissait bien, puisqu’il bossait aussi dans le domaine de l’image. « Je comprends. J’ai du mal à rester en place aussi et on fini par tourner en rond au bout d’un moment. » Il est vrai que j’avais du mal à rester à ne rien faire. Même si cela s’imposait parfois dans le cas de maladies ou d’accidents. Heureusement que j’avais une santé de fer et que je tombais rarement malade. Puis, la brunette me questionnait à propos de Kaleb. J’imaginais que cela devait la rendre curieuse, d’autant plus qu’elle n’avait probablement jamais entendu parlé de moi. « Une dizaine d’années plus ou moins. On devait avoir 18 ou 19 ans… ça ne me rajeunit pas. » Je souriais légèrement. Bon j’étais encore jeune, mais parler de ça me rappelait que le temps était passé à une vitesse folle. Mon amitié avec Kaleb ne datait pas d’hier et on avait réussi, malgré nos professions, à rester en contact. Le temps avait passé, mais rien n’avait changé entre nous. On était toujours extrêmement complices.

It could be better « C'est plus des paparazzis que des photographes. Ils ont juste a apprendre a se servir de l'appareil et a prendre en rafales. Il y a rien de très artistique là dedans. On ne fait pas du tout le même boulot. » Ce n'était pas de la prétention, mais d'après moi, un paparazzi n'était pas un vrai photographe. C'était juste quelqu'un qui utilisait un appareil photo pour capturer du « sensationnel ». Enfin je ne voyais pas ce qu'il y avait de sensationnel là-dedans. Je trouvais ce genre de photos sans intérêt, mais visiblement, beaucoup de gens les trouvaient intéressantes. Les journaux à scandales se vendaient bien et avaient encore de beaux jours devant eux. Cela ne risquait pas de s'arrêter de si tôt. Les gens ne se rendaient pas vraiment compte de ce qu'ils finançaient. Je crois qu'ils riraient beaucoup moins si ils devenaient les victimes des paparazzis. Mais on ne se mettait pas à la place des célébrités. Une majorité pensait que c'était ça aussi la célébrité et que c'était la vie qu'ils avaient voulu. Enfin passons. Eireen avait été imprudente de venir jusqu'au centre commercial, alors qu'elle était encore en convalescence. Sachant ce qu'elle avait traversé, il aurait été plus sage de rester à se reposer. D'un autre côté, je comprenais qu'elle ait eut besoin de sortir. Rester enfermé ça rend fou et ne rien faire aussi. Mais bon, il aurait pu lui arriver quelque chose de grave. La jeune femme me questionnait ensuite sur mon amitié avec Kaleb. Elle semblait un peu surprise par ma réponse. Dix ans, en effet, ça faisait un sacré bout de temps. Autant dire que je connaissais plutôt bien Kaleb. « Ouais. On se voit pas très souvent avec la distance, le boulot, tout ça. Mais on est toujours restés en contact. » Ajoutais-je. Enfin même si j'étais à Brisbane, Kaleb bougeait beaucoup. Il voyageait aux quatre coin du monde grâce à son travail. Il n'était donc pas souvent là, mais ça, Eireen devait très bien le savoir, elle aussi. « T'es venue ici en voiture ? » Demandais-je, car vu son état, ce n'était peut-être pas recommandé de prendre le volant... remarque ce n'était pas mieux de rentrer toute seule à pieds. Je pouvais toujours l'accompagner... enfin en transports, car je n'avais pas encore de voiture ici.

It could be better Ouais, j'imaginais que ça avait dû être compliqué pour Eireen et Kal d'avoir du temps pour se retrouver. Le pilote était souvent en déplacement. Il avait rarement du temps pour lui. Son travail tenait une grande place dans sa vie. C'était aussi une passion. Les gens qui l'entouraient devaient comprendre ça. Je supposais qu'Eireen avait du faire avec. Peut-être même qu'elle l'avait suivi lors de certains championnats ? Elle avait pu venir le soutenir. Pour ma part, je n'avais pas eu l'occasion de participer à beaucoup de championnats. J'étais venue le voir en Italie, parce qu'on s'étaient retrouvés par hasard. J'étais donc venu le soutenir et j'avais découvert son univers. C'était un monde que je ne connaissais pas du tout, mais Kal y était dans son élément. « Ouais. C'est un métier prenant, mais c'est beau de voir quelqu'un d'aussi passionné. » Je souriais légèrement. J'adorais les gens passionné. C'était important de faire quelque chose qu'on aime. J'étais moi-même passionné par mon métier. C'était une grande partie de ma vie. Je ne voyageais pas autant que le pilote, mais je passais beaucoup de temps à voyager pour le travail. J'adorais découvrir d'autres pays, d'autres villes, d'autres gens. Je ne concevais pas de rester toute ma vie à Chicago sans jamais aller découvrir ce que le monde avait a offrir. Enfin bref. Je gardais mes prunelles bleues sur Eireen. En effet, Kaleb m'avait mise au courant en ce qui la concernait. Seulement, ce n'était pas quelque chose dont j'allais discuter avec elle. La brunette n'avait pas besoin de savoir ce que Kal m'avait dit ou pas. J'imaginais qu'elle aussi c'était confié à des amis. C'était normal après tout. On ne pouvait pas toujours tout garder pour soi. Parfois, il fallait que ça sorte. « J'ai laissé la mienne aux états-unis, mais si tu veux qu'on partage un taxi ou un trajet en bus... Je m'en voudrais de te laisser toute seule et que tu tombe au milieu de la rue. » Pourtant je ne lui devais rien, mais j'étais comme ça. Je me souciais des autres. Même si Eireen était l'ex de Kal et que je n'étais pas d'accord avec la façon dont elle l'avait traité.