It could be better Je croyais en Kaleb. Il était l’un des pilotes les plus doués de sa génération et ce championnat, il pouvait le remporter. C’était en tout cas ce que je lui souhaitais, tout comme Eireen. Je gardais mes prunelles bleues sur la jeune femme. C’était un peu étrange de me retrouver face à elle. Kal m’avait pas mal parlé d’elle et de leur histoire. Ça faisait une drôle d’impression de l’avoir en face de moi. Qui aurait cru que je finirais par la croiser, par hasard, dans ce centre commercial ? Brisbane était pourtant une ville immense. « Je suis sûre qu’il sera en top position. Il a tellement bossé pour ça. J’y crois. » J’étais d’un naturel positif et j’y croyais vraiment. Même si je savais que Kaleb vivait une période difficile. C’était en grande partie à cause de la femme qui se tenait devant moi. Le pilote avait laissé entré Eireen dans sa vie et elle y avait mit une sacrée pagaille. Il m’avait longuement parlé de leur histoire. C’était bien la première fois que je voyais Kal dans cet état. En tant qu’amie, je n’aimais pas le voir ainsi et j’avais été là pour l’écouter. Même si je ne savais que je ne pouvais pas faire grand-chose pour l’aider. « J’ai déjà trouvé tout ce qu’il me fallait et si je te le propose, c’est que ça ne me dérange pas. » Lui dis-je avec un sourire. J’avais déjà été dans les boutiques qui m’intéressaient, donc je pensais rentrer bientôt de toute façon. Je reprenais la parole : « C’était juste une proposition comme ça, mais je ne te force pas. » Après tout, elle n’avait peut-être pas envie de partager son taxi avec moi. On ne se connaissait pas et elle savait que j’étais l’amie de son ex. Eireen n’était pas idiote et elle se doutait bien que je savais certaines choses. Cela la mettait peut-être mal à l’aise. Je me relevais du banc. J’ignorais encore si Eireen allait vouloir venir avec moi ou pas.

It could be better Je ne savais pas ce qui me poussait à vouloir aider la jeune femme. Nous n'étions pas amies. Nous ne nous connaissions même pas. J'avais appris ce que je savais d'elle par Kaleb. Mais, cette fille restait une étrangère pour moi. Pourtant, je lui avais proposé de la raccompagnée, pour être sûr qu'elle aille bien. J'avais dit ça naturellement. Comme si c'était normal. Ça ne l'était pas. La plupart des gens ne viennent pas en aide a des inconnus. Peut-être que c'était a cause de tout ce que je savais sur elle ? Peut-être aussi parce que je savais que Kal tenait à elle ? Il ne lui faisait plus confiance et elle l'avait beaucoup déçu. Il ne pardonnait pas facilement. Malgré tout, ça ne voulait pas dire qu'il ne tenait plus a elle. Du moins c'était ce que j'en pensais. « Un peu de marche, ça ne peut pas nous faire de mal. » Ça ne me dérangeait pas de marcher. D'autant plus que j'avais du temps devant moi. Alors, pourquoi ne pas prendre un peu notre temps ? Je lui adressais un sourire et on se mettait en route. Nous quittions le grand centre commercial et on retrouvait rapidement l'extérieur. Il faisait bon ici, alors c'était d'autant plus agréable de se promener un peu. Il n'y avait pas a dire, le climat Australien était plutôt agréable. Quoi qu'un peu trop chaud a mon goût. Mais je n'allais pas m'en plaindre. Les filles devaient être entrain de se geler à Chicago. « Tu es de Brisbane ? » Demandais-je pour meubler la conversation et aussi par curiosité. Ce n'était pas mon cas, mais la jeune femme était certainement ici depuis plus longtemps. En tout cas, elle avait l'accent Australien, alors j'imaginais qu'elle venait du pays des kangourous. Contrairement a moi.

It could be better Nous nous mettions en marche. Je laissais Eireen nous guider, car j'ignorais où elle vivait. En attendant, je tâchais de faire la conversation. C'était toujours plus agréable de discuter, que de s'infliger un silence qui pouvait parfois être pesant. La brunette m'expliquait alors qu'elle était des environs. Elle était donc bien Australienne, comme j'avais pu m'en douter. En même temps ce n'était pas très difficile. La plupart des gens ici étaient des Australiens. Même si j'avais pu constater la présence de pas mal d'étrangers. Après tout, l'Australie était une destination de rêve et beaucoup y avaient succombais. J'en faisais désormais parti. « Oh l'Irlande. C'est un beau pays... enfin du peu que j'ai vu. J'ai déjà été en voyage là bas. Mais je suis loin d'avoir tout vue. » J'avais beaucoup aimé l'ambiance qui régnait dans ce pays et les magnifiques paysages. Chaque pays regorgeait de trésors de la nature et j'adorais les immortaliser. « Je suis une Américaine, de Chicago pour être plus précise. J'ai rencontré Kal quand il vivait aux États-Unis. Mais il bouge beaucoup pour son boulot, moi aussi, alors c'est pas toujours évident de se voir. » On avait tous les deux des métiers qui nous passionnants, mais qui nous prenaient pas mal de temps. Ce n'était pas évident de pouvoir s'accorder un moment pour se voir et encore plus quand nous vivions a des milliers de kilomètres. « Ça sera peut-être plus simple maintenant que je suis dans les parages. » Quoi que. Il était toujours sur les routes, même si le championnat se terminait bientôt. Enfin le plus important était d'avoir réussi a préservé notre amitié, malgré tout.

It could be better « Ah ouais ? » Répliquais-je alors qu'Eireen aux origines Irlandaises avouait ne jamais y avoir été. C'était un peu dommage. Mais ce n'était toujours pas trop tard pour aller découvrir le pays. Il est vrai que ce n'était pas toujours évident de prendre du temps pour voyager. Il fallait avoir l'argent suffisant et aussi du temps. Je reprenais : « En tout cas, j'espère que tu auras l'occasion d'y aller un jour. Ça vaut le coup. Enfin moi j'ai aimé. » Je lui adressais un léger sourire. J'avais rarement était déçue de mes voyages. Celui en Irlande ne m'avait pas déçue du tout. Je ne savais pas quels genre d'endroit aimait Eireen, mais il y avait des chances que cela lui plaise. D'autant plus que c'était les origines de son père. Enfin non, ça, ça ne voulait rien dire. « Ouais. C'est le grand écart au niveau climat... et l'environnement est totalement différent. Mais j'aime bien. Par contre, je dois dire que je trouve vraiment bizarre que le volant soit à droite et de rouler a gauche. » C'est vrai ça ! Pourquoi est-ce qu'on conduisait à l'envers ici ? Enfin j'en souriais. J'imagine que c'était une question d'habitude et pour eux, c'était nous qui conduisions à l'envers. « C'est vrai qu'on a des hivers assez rudes. Mais on peut aussi avoir de grosses vagues de chaleurs au printemps. Enfin le temps est assez imprévisible là bas. » Et non, il ne faisait pas que de pleuvoir et de neiger chez nous. Même si ça arrivait fréquemment en période hivernale. Enfin bref. Une question en entraînait une autre, puisque la brunette me demandait pourquoi j'étais ici. C'est vrai qu'on pouvait se demander pourquoi une petite américaine avait décidé de quitté sa patrie pour rejoindre l'Australie. « En fait non. Enfin j'ai trouvé du travail depuis que je suis là, mais je suis surtout venue parce que mon frère jumeau est ici. » Je ne donnais pas plus de détails. Je n'allais pas lui faire part de la « saga » Harrington et de la trahisons de notre père, de cette histoire de double vie. Eireen se fichait très certainement de savoir ça d'ailleurs. Elle me connaissait a peine. Je n'avais parlé de cette histoire a personne. Pas même encore à Kal. Il avait eu besoin de se confier et je l'avais écouté, lui. Je n'avais pas voulu parler de moi pour l'instant.

It could be better Ce n'était pas forcément évident de pouvoir s'organiser un voyage. J'avais pas mal de liberté avec mon travail. J'étais une photographe indépendante. Je choisissais avec qui et sur quoi je voulais travailler. J'adorais le fait de pouvoir organiser mon temps comme bon me semblait. Mais dans le cas d'Eireen, c'était différent. La jeune femme était avocate. Elle ne pouvait pas se permettre de partir sur un coup de tête. Je ne connaissais pas grand chose a cette profession, mais j'imaginais que c'était un boulot très prenant. On représente souvent les avocats comme des gens qui passent leur temps a bosser. Ça laisse peu de temps pour une vie en dehors du travail. « Oh je vais bien finir par m'y faire. J'imagine que ouais c'est une habitude a prendre. » Je ne m'inquiétais pas pour cela. Je m'en sortais pas trop mal, c'est juste que... c'était bizarre. Tout était inversé. Puis la conversation dérivait sur le climat ici. Ça aussi c'était un grand changement pour moi. Les climats de Chicago et Brisbane étaient si différents. « Ouais c'est ce que j'ai pu remarqué, même si il est parfois un peu trop lourd. Mais bon je ne vais pas m'en plaindre. Puis Brisbane est une ville si jolie. Je me plaît plutôt bien ici. » Il fallait être difficile pour ne pas aimer une ville comme celle-ci. L'environnement était tellement agréable. J'avais l'impression d'être constamment en vacances. C'était beaucoup plus plaisant que de vivre au milieu des buildings. Même si j'aimais ma ville natale. J'y avais des tas de souvenirs et ça restais mon « chez moi ». « Il n'y a rien de plus important que la famille. Enfin, ça tient une place importante dans ma vie en tout cas. Je crois que finalement, je pourrais vivre n'importe où tant que je suis près d'eux. » Au final, chez moi n'était pas un endroit, chez moi c'était surtout notre cocoon familiale. Je reprenais la parole : « Et donc, tu es avocate si j'ai tout compris ? Ça doit être prenant comme travail. » Demandais-je par curiosité. Je savais qu'elle était avocate, car ils en avaient parlé dans la presse. J'imaginais que le scandale qui avait éclaté n'avait pas été top pour sa carrière. Enfin je voyais les avocat comme des gens super sérieux voir rigides... mais bon, c'était peut-être un stéréotypes.

It could be better J'avais du mal a imaginer ce que c'était des fille unique. Je n'avais jamais été seule. J'étais venue au monde quelques minutes après mon jumeau. Nous avions toujours été ensemble avant même la naissance. La famille s'était agrandie et quatre sœurs avaient suivies. J'adorais ma grande famille. C'était super dans pleins de sœurs. J'avais partagé les meilleurs moments de ma vie avec elles et surtout avec mon jumeau. Je voyais donc l'enfance unique comme quelque chose d'assez ennuyeux. Je ne pouvais pas m'imaginer sans Kael et les filles. Des frères et sœurs, c'est comme des meilleurs amis, mais en mieux. « Je suis vraiment tout l'inverse de toi alors. J'ai quatre sœurs en plus d'avoir un frère jumeau. A la maison, c'était toujours assez animé et on avait pas le temps de s'ennuyer. » Je souriais. Notre pauvre mère avait du s'occuper de nous toute seule. Elle n'avait pas pu compter sur notre père. En revanche, elle avait eut le soutien de ses deux enfants aînés. Kael avait très vite pris la place de « l'homme » de la famille. Il prenait ses responsabilités a cœur. J'avais moi aussi beaucoup soutenu notre mère, je m'étais occupée des plus jeunes. Je le faisais encore... enfin quand nous étions a Chicago. Il nous arrivait régulièrement de récupérer Kiara et Kassy ou de les garder un week-end pour que notre mère puisse s'occuper d'elle. Elle avait sacrifié toute sa vie pour nous. C'était important qu'elle puisse parfois aussi penser à elle, sortir avec des amis. Son rôle de maman ne devait pas être ce qui la définissait. Elle était avant tout une femme. « Ça reviendra. Je pense que la priorité c'est surtout de prendre soin de toi avant tout. Je connais pas les circonstances de ton agression, mais j'imagine que ça a été éprouvant. Tu auras tout le temps de te remettre au travail quand tu seras rétablie. » Je savais que cette agression avait eut pour conséquence la perte de son bébé. Kal m'en avait parlé. Je n'avais jamais été enceinte et je ne pouvais pas me mettre à sa place. Mais je supposais qu'une telle perte devais être dévastatrice. En tout cas, Kal ne le vivait pas bien du tout. La priorité n'était donc pas qu'elle se remettre a plaider des affaires. Il fallait déjà qu'elle se remettre du drame qu'elle venait de vivre.

It could be better C'était peut-être un peu niais de dire ça, mais ma famille était ce que j'avais de plus précieux. C'est sur que ce n'était pas tout rose tout les jours. Il nous arrivait de nous disputer parfois ou de ne pas toujours être d'accord. C'était normal. Mais on arrivait toujours a régler nos problèmes, car nos liens étaient plus fort que tout. Je souriais aux paroles de la brunette. « Oh oui... y'a eu quelques bagarres. Comme dans toutes les fratries, je suppose. » Répondis-je. Je me demandais comment maman avait fait pour nous élever toute seule. C'est pas facile d'être parents. Même si j'adorais faire parti d'une grande famille, je ne pensais pas suivre l'exemple de ma mère. Je ne me voyais pas avec plus d'un ou deux enfants. Enfin actuellement, je ne me voyais pas mère du tout. J'étais plus concentrée sur ma carrière et je voulais aussi être présente pour ma mère, pour l'aider avec mes plus jeunes sœurs. Et puis, je n'étais surtout pas prête a m'engager avec un homme. J'avais tendance a fuir dès que la relation devenait trop sérieuse. Sans doute parce que j'avais peur de m'y brûler les ailes. Peut-être aussi parce que je n'avais finalement pas encore rencontré la bonne personne. « C'est vrai que se plonger dans le travail permet parfois d'oublier un peu ce qu'on voudrait oublier...J'ai tendance à m'y réfugier moi aussi et comme c'est ma passion ça aide beaucoup. » Je lui adressais un léger sourire. La photo avait toujours été un refuge pour moi et quand ça n'allait pas, j'aimais davantage me plonger dans cette passion. Ça me permettait de penser a autre chose ou d'exprimer mes sentiments, car la photo est un mode de communication. Enfin la situation de Eireen était différente, car elle avait été agressée physiquement et qu'il lui fallait certainement du calme. L'avocate s'arrêtait ce qui m'indiquait qu'on était arrivé. Je reportais mon attention sur elle, alors qu'elle venait de m'inviter a entrer. Je trouvais ça plutôt étonnant. Après tout, on se connaissait à peine. Nous avions fait un peu connaissance en chemin, mais nous étions quand même des étrangères. Je ne m'étais pas attendu a ce qu'elle me propose de venir boire un verre chez elle. « C'est gentil, mais il faut que je rentre chez moi. En tout cas, je suis contente d'avoir fait ta connaissance. » Je n'oubliais pas qui était Eireen par rapport à Kal et je me voyais mal aller boire un verre chez elle. Du moins pour le moment.