“we are the world, we are the children, we are the ones who make a brighter day. so let's start giving. there's a choice we're making, we're saving our own lives. it's true we'll make a better day, just you and me”
2015 Emportée par les mouvements de foule, Rose sautait frénétiquement, sa longue chevelure rousse balayant l’air au rythme de ses pas. Sa voix douce scandait inlassablement les même mots. Elle était venue seule à la manifestation mais ressentait cette impression agréable d’appartenir à un même groupe, une même famille. L’intégralité des personnes présentes en cet après-midi ensoleillé était unie dans un même but, une même idéologie : protéger la planète et lutter contre les géants de l’industrie qui se mettaient en travers de leur chemin. Portée sur la nature et la cause environnemental depuis toute petite, la jeune femme avait désormais pris l’habitude de se rendre à toutes les manifestations portant à ce sujet. Pacifiste de nature, elle restait persuadée que c’était la meilleure façon de se faire entendre et que l’unité l’emporterait toujours. Néanmoins, tout le monde ne paraissait pas partager son avis pacifique et bientôt, des bousculades se mirent à démarrer à divers endroits de la foule. Malgré son mètre soixante quinze, Rose sentit son corps frêle se faire embarquer et trébucha contre le trottoir. Pas pour autant énervée, elle se releva aussitôt et attrapa la main généreuse qu’une inconnue lui tendit. Heureusement, il existait des gens comme elle. Alors qu’elle croyait cet instant de rébellion terminé, de nouveaux mouvements de foule se firent sentir, puis des cris, suivis de jet d’objets divers. Dans une succession d’événements qu’elle n’eut pas le temps de comprendre, la jeune artiste se retrouva encerclée par les activistes extrémistes et se retrouva l’instant d’après nez à nez avec des policiers. « Ça suffit maintenant, venez avec nous » Sa voix sévère la tétanisa et sans comprendre ce qui lui arrivait, elle se retrouva embarquée loin de la foule où d’autres personnes semblaient avoir été arrêtées. « Vous faites erreur, je n’ai rien fait de mal, c’est une erreur » lâcha-t-elle de sa voix fluette, sans qu’elle ne soit prise au sérieux. Impuissante, elle se retrouva contrainte de leur donner son sac, observant avec inquiétude la situation dégénérer. Si elle n’était pas coupable de la violence qui venait d’avoir lieu, elle ne pouvait cependant pas se défiler lorsque l’agent de police tomba sur un sachet de cannabis enfoui dans son sac. Mince. La main dans les cheveux, elle se frotta le crâne, se maudissant de ne pas avoir vidé ses affaires avant de venir. « Attendez, je peux vous expliquer… » Sans avoir l’occasion d’ajouter quoi que ce soit, ses mains se retrouvèrent plaquées dans son dos, puis on la força à monter dans la voiture garée à ses côtés.
« Allez entre là dedans ma jolie, une bonne garde à vue ça te calmera un peu » La moue affolée, Rose pénétra dans la cellule où quelques personnes étaient déjà présentes. Un peu paniquée à l’idée de se retrouver avec des gens dangereux, elle réalisa bien rapidement que beaucoup des personnes présentes portaient sur eux des badges de la manifestation. C’était au moins ça, avec un peu de chance, ils avaient tous été embarqués par erreur comme ils l’avaient fait pour elle. Dans un soupir de courage, elle s’approcha du banc du fond et s’installa à côté de l’homme qui lui paraissait le plus agréable vu de l’extérieur. Sa première pensée fut d’anticiper la réaction qu’allait avoir sa grand-mère quand elle apprendrait la nouvelle. Sa petite fille chérie, en prison. Voilà qui n’allait pas être une partie de plaisir. Puis rapidement elle comprit qu’en réalité, sa grand-mère ne serait pas la plus terrible à affronter. Si son école venait à apprendre qu’elle avait été enfermée pour troubles sur la voie publique et possession de stupéfiants, elle pouvait sûrement dire adieu à son diplôme. Prise de panique, elle se leva et courut vers les barreaux. « Est-ce que je peux appeler quelqu’un s’il vous plait ? » Tandis que le policier la regardait avec un air dédaigneux, Rose sentit ses chances filer sous ses doigts. « Tu attends, comme tout le monde » Désespérée, la jeune femme comprit qu’il était inutile d’insister et retourna à sa place, lançant un sourire gêné au jeune homme assis à côté. Novice de ce genre de situation, l'étudiante se permit un regard intrigué vers lui avant d'oser lui adresser la parole. « Vous êtes ici depuis longtemps ? » finit-elle par demander.
Il y a des manifestions avec, et des manifestations sans. Parfois, on va faire des manifestations en voulant être pacifiste. Parfois on les fait en sachant pertinemment que dès le début nous ne seront pas pacifiste. Et c'est mon cas. J'ai déjà fait pas mal de manifestation pendant lesquelles je me suis efforcé d'être et de rester gentil. Mais aujourd'hui c'est fini. Aujourd'hui je veux leur rentrer dans le lard a ces enfoiré de lobby. Avec Jeremy, Cody, Hugh et Mona nous nous sommes préparer pour être les fouteurs de merde. Peu importe si on se fait coffrer, ça nous est totalement égal pour aujourd'hui. Je sais que je pourrais compter, moi, sur Jameson. Elle va me remonter les bretelles, mais ce sera tout ce qu'elle fera. Aujourd'hui je retire la casquette du gentil Martin et je deviens le Martin qu'il ne faut pas faire chier. Sous aucun prétexte.
Vêtus de notre pull avec la tête de mort des Sea Shepherd, nous nous fondons un passage à travers le cortège des manifestants. Jouant des coudes, je n'hésite pas à bousculer quelques manifestants pacifistes tout en scandant des insultes envers les gens qui sont contre nous. Souvent nous attendons, nous, d'être attaquer avant de contre attaquer, mais aujourd'hui nous allons directement sur nos adversaires. Jeremy et Mona s'occupent à enflammer notre troupe, Hugh et moi, nous nous dirigeons sans hésitations vers les adversaires. Hugh les insultes, je les traites de lâche lorsqu'ils se reculent. Jusqu'à ce que nous en venons aux mains.
Un homme, de mon age sans doute, se jette sur moi. Je suis déséquilibré et nous roulons sur le sol alors que les jets de pierres et autre projectiles commencent entre les deux cortèges. J'encaisse quelques coup de poings, mais je les redonnes en double. Nous sommes à nouveau sur pieds lorsque la police débarque en force. Je les ignore, frappe à nouveau mon adversaires mais un jet d'eau violent me percute de plein fouet et me fait juter au sol, à nouveau. Ma tête cogne le bord du trottoir et je suis un instant étourdis. Un mouvement de panique scinde la foule en deux et je me lève brusquement. Mais je me retrouve face à deux policiers armées. Je n'ai même pas le temps de réagir qu'un d'eux sort une bonbonne de spray poivré et l'active. Je me protège vivement le visage, mais ne suis pas assez rapide. J'inspire la fumé et sens le poivre brûler mes poumons et mes yeux. Je tousse, crache, repousse violemment le bras du policier mais il en profite pour m'attraper le poignet et me torde le bras derrière le dos avant de me pousser vers le fourgon. Ne voyant absolument pas où je met les pieds, je n'ai pas d'autre choix que de me laisser guider.
Je me retrouve à l'arrière d'un fourguons, assis sur une banquette. Penché en avant une main sur les yeux, j'essaie de ne pas paniquer. J'entends finalement la voix de Hugh à mes côtés. Une main posé sur mon dos, il me demande si ça va. J'hoche simplement la tête et ouvre la bouche pour parler, mais aucun son n'en sort. J'espère que les dégâts de cette fumé ne seront que passager et que je retrouverais rapidement la vue ainsi que l'usage de mes cordes vocales. Le bruit des sirènes est assourdissant et amplifie mon mal de crâne. Si bien que je suis relativement content quand nous nous arrêtons.
Nous sommes bousculer pour sortir. N'ayant toujours pas recouvré la vue, je me retrouve au sol en moins de temps qu'il ne faut pour le dire. Alors qu'un policier était sur le point de me relever, c'est finalement Hugh qui s'occupe de moi. Passant mon bras autour de ses épaules, le sien allant m'attraper par les hanches, il me soulève et me soutient. Je lui fais confiance à Hugh, je n'ai pas le choix. Au bout de quelques minutes de marche j'entends le 'clique' mettalique d'une porte de cellule qui se referme. Hugh me dépose délicatement sur un banc et je m'adosse contre le mur froid. Je l'entends soupirer et insulter les forces de l'ordre. Quelques instants plus tard, je sens un tissus froid, humide et doux se poser sur mes yeux. Je lève la main et l'attrape. A l'odeur, je reconnais le t-shirt de Hugh. Il l'a sûrement mouillé avec l'eau du robinet qui se trouve dans chaque cellule. Je soupire doucement, presque de bien être. « Merci Hugh» dis-je d'une voix rauque.
Après plusieurs minutes, sûrement une vingtaine, la cellule s'ouvre à nouveau et j'entends une autre fournée de gens qui y entre. Ils doivent être deux ou trois, je crois. En plus de Hugh et moi, nous sommes donc 5 dans cette cellule. J'abaisse doucement le t-shirt et ouvre les yeux. Je remarque avec un sacré soulagement que la vue sur mon œil droit est revenue. L'image est encore un peu brouillés, mais ça revient rapidement à la normal. L’œil gauche, par contre, semble plus atteint. Je n'arrive même pas à l'ouvrir. Soupirant, je repose le t-shirt mouillé sur mon visage, lorsqu'une voix féminine se fait entendre à côté de moi. Sur le coup je pensais qu'il s'agissait de Mona, mais en voyant la chevelure rousse de la jeune femme à mes côtés, je soupire doucement, soulagé que mon amie ne s'est pas fait prendre. A moins qu'elle soit dans une autre cellule. Enfin, peu importe.
«Une vingtaine de minutes, à peu près » répondais-je d'une voix toujours très rauque et rappeuse. Je prends une profonde inspiration et me tourne complètement vers la jeune femme pour l'observer. « T'es pas habitué à la prison toi, j'me trompe ?» demandais-je avant de froncer les sourcils «T'étais aussi à la manif ? » mon regard se baisse sur sa poitrine sur laquelle est accroché un de nos badges. Un sourire fend mon visage et lui tends la main « Bienvenue dans le monde des bourrins» déclarais-je avec ironie alors que Hugh pouffe de rire à mes côtés.
“we are the world, we are the children, we are the ones who make a brighter day. so let's start giving. there's a choice we're making, we're saving our own lives. it's true we'll make a better day, just you and me”
On ne pouvait pas qualifier Rose de professionnelle des manifestations puisque son nombre de participations ne dépassait pour le moment pas les doigts d'une main, mais jamais les choses n’avaient tournées de la sorte lors des événements auxquels elle avait déjà assistés. Jetée comme une malpropre dans cette cellule froide et peu réjouissante par son hygiène, la jeune femme se mit à réfléchir à la situation. Elle ne parvenait pas à déterminer de la normalité des faits, était-ce donc si fréquent de voir les choses déraper de la sorte ? A la vue des participants présents et arrêtés autour d’elle, rien ne semblait inhabituel, rien ne semblait surprenant. Rose devait paraître bien innocente parmi ces activistes, ses deux yeux bleus électriques ouverts avec le plus grand étonnement du monde. Ses camarades détenus s’occupaient tous de leur côté, semblaient s’être assoupis pour échapper à l’ennui, parlaient entre eux, mais peu agissaient comme elle ; curieuse, observant le moindre mouvement qui se faisait dans l’endroit clos.
Son regard s’était finalement porté sur le jeune homme qui occupait la place à sa gauche. Le motif sur son pull avait immédiatement attiré son attention, le symbole des Sea Shepherd. La tête de mort, particulièrement effrayante à son goût, n’avait pas manqué de la refroidir la première fois qu’elle l’avait vu, si bien que porter un badge du mouvement n’avait pas été chose facile. Elle si douce et romantique n’avait pas réellement l’habitude de s’afficher avec des symboles si négatifs. Néanmoins, le temps lui avait appris à s’y faire et doucement, elle avait réussi à concentrer son regard sur le positif qui s’en dégageait. Aujourd’hui, porter ce symbole était devenu une fierté, un signe d’engagement dont elle ne voulait plus se détacher. Un peu jalouse de ce pull que l’inconnu portait, Rose rangea dans un coin de sa tête l’idée de se créer un vêtement personnalisé, chose qu’elle maîtrisait parfaitement.
Un peu intimidée mais très avide de curiosité, la rousse se décida à entrer en contact avec lui. « Une vingtaine de minutes, à peu près » La voix du jeune homme eut pour effet de la prendre par surprise. Il avait un visage bien trop doux pour parler de la sorte. C’était presque perturbant. Puis, alors qu’il tournait sa tête dans sa direction, Rose s’aperçut de l’état de ses yeux. Ses vaisseaux sanguins ressortaient tous dans le moindre détail, rouges et vifs. Quelque chose lui disait que sa voix était de près ou de loin liée à l’afflux sanguin dans ses yeux. « T'es pas habitué à la prison toi, j'me trompe ? » Gênée d’être aussi rapidement repérée, Rose secoua la tête et sourit légèrement avant de répondre. « Non pas trop … » Alors qu’elle aurait dû assumer avec fierté ne jamais avoir été en prison, son interlocuteur l’intimida au point de se sentir dépassée et presque honteuse. « T'étais aussi à la manif ? » Suivant ses yeux du regard, la jeune femme observa son badge puis acquiesça. « Bienvenue dans le monde des bourrins » Pas certaine de savoir si il se moquait d’elle ou non, Rose releva ses sourcils, le rouge aux joues, alternant son regard entre lui et son ami qui rigolait de ses propos. « Et bien, merci ? » fit-elle en tortillant ses mains dans les manches de son pull. « Vous faites ça depuis longtemps vous ? » Sa voix trahissait son état évident de manque de confiance.
De nouveau, la porte métallique de la cellule s’ouvrit dans un bruit agaçant, faisant sursauter la jeune Rose sans ménagement. Deux personnes furent jetées à leur tour avec eux, l’un d’entre eux le tee-shirt tacheté de sang. Un frisson parcourut son corps, hérissant ses poils blonds. « Ça dégénère souvent comme ça ? » osa-t-elle demander à son interlocuteur, prenant le risque de se ridiculiser. « D’ailleurs qu’est-ce qu’il va nous arriver ? Je ne peux pas me permettre d’avoir un casier judiciaire! » s’exclama-t-elle épouvantée. « Vous avez l’air si calme, je ne sais pas comment vous faîtes. J'ai l'impression que ma vie est terminée » finit Rose en soupirant.
Heureusement que Hugh a eu la présence d'esprit de retirer son t-shirt et le mouiller avant de me le donner pour que je l'applique sur mes yeux. Je n'aurais sûrement pas survécu à la douleur. Là, grâce à la fraîcheur de l'humidité, elle est très fortement diminuée. Et c'est tant mieux. Je soupire de soulagement, d'avantage encore lorsque je parviens à ouvrir le premier œil. Le second suivra dans pas trop longtemps, je le sais. Mais pour l'instant c'est une voix féminine qui m'interpelle. Une jeune rousse, qui demande depuis combien de temps nous attendons ici. Je lui réponds que nous sommes arrivé ici vingt minutes avant elle, puis réenclenche la conversation en lui demandant si elle était aussi à la manif. Question rhétorique. En voyant son badge, un sourire presque fier étire mes lèvres et je lui tends la main, lui souhaitant la bienvenue chez les le bourrins. Évidement, je ne suis pas sérieux, mais l'effet est celui que j'attendais : un soupçon d'incompréhension passe sur le visage de la jeune femme alors qu'elle me demande presque si elle doit me remercier ou non.
Je ricane légèrement puis hausse les épaules. Si je fais ça depuis longtemps ? « J'ai commencé en 2012 donc ...3 ans » dis-je, toujours avec ma voix inhabituelle. Je me recule à nouveau et pose le t-shirt sur mes yeux. Lorsque la porte s'ouvre à nouveau, je me redresse toutefois et observe les deux qui vient d'être jeté dans la cellule. Un jeune homme et une jeune femme. Je reconnais Jill et lui adresse un petit sourire. En revanche l'inconnu au t-shirt tacheté de sang -et au nez cassé, sans doute- m'est inconnu. Mais vu comment la jeune femme s'en occupe je suppose qu'ils sont très proche.
Je me tourne à nouveau vers la rousse, qui me demande si ça dégénère souvent comme ça mais surtout, elle veut savoir ce qui va nous arriver. Elle même ne peut pas se permettre d'avoir un casier judiciaire. Puis elle s'exclame que nous avons l'air tellement trop calme pour cette situation. «C'parce que Martin il a l'habitude » intervient Hugh en se penchant en avant pour regarder la jeune femme « Il connaît la prison. C'est … la 10e fois non ?» je tourne le visage vers lui « HUGH» m'exclamais-je avant de le fixer quelques instants « 20e pas 10e...» le corrigeais-je. Nous nous mettons à rigoler bêtement avant que je ne reprenne mon sérieux en me tournant vers la jeune inconnue.
«T'inquiète pas, va. C'est bien moins grave que ce que ça en a l'air » la rassurais-je «Tu n'aurais pas de casier judiciaire, rassures-toi. J'ai déjà été mit en taule une fois … deux fois aujourd'hui, mais ça n'a rien changer : mon casier est toujours vierge. » j'hausse les épaules « Et puis, pourquoi ils devraient te foutre un procès d'ailleurs ? T'as rien fait de mal. T'étais dans ton droit le plus totale de manifester, ça fait parti de la liberté d'expression» je retire le tissu de mon visage et parvient à ouvrir légèrement le deuxième œil «Dans tous les cas, on ne peut rien faire de plus que d'attendre » j'hausse les épaules en me reculant contre mon dossier « Et je connais une très bonne avocate. Elle va nous faire sortir d'ici en moins de temps qu'il ne faut pour le dire» dis-je avec sincérité. Et c'est vrai. Je crois en Jameson et en ses aptitudes à me sortir de cette merde.
“we are the world, we are the children, we are the ones who make a brighter day. so let's start giving. there's a choice we're making, we're saving our own lives. it's true we'll make a better day, just you and me”
« J'ai commencé en 2012 donc ...3 ans » Trois ans. A l’époque seulement âgée de vingt ans et à Brisbane depuis deux ans, Rose ne serait jamais vue démarrer une telle aventure. Plus innocente encore qu’aujourd’hui – bien que cela puisse paraître impossible – elle n’avait pas la moindre idée de l’existence des Sea Sheppherd, quant aux manifestations, cela lui passait au-dessus. Elle avait toujours eu cet amour pour la planète et les animaux, mais l’idée de se mobiliser pour eux n’était venue que beaucoup plus tard dans sa vie. Il devait y avoir bien plus impressionnant que le nombre d’années d’expérience que ce jeune homme, mais c’était déjà énorme à ses yeux de novice. Le regard plein d’admiration, elle secoua la tête lentement, mimant silencieusement son enthousiasme. Le voir porter un tee-shirt à ses yeux encore rougis la calma néanmoins dans son état d’excitation. Son intuition avait donc été la bonne, quelque chose n’allait pas chez lui. Plutôt du genre empathique, Rose fut prise d’un élan de compassion et voulu lui venir en aide quand le bruit de la porte de la cellule la coupa dans son mouvement. La vision de l’homme au tee-shirt ensanglanté lui fut suffisante pour oublier son compagnon de cellule quelques instants, et surtout pour que la peur ne prenne le dessus sur sa bonté. Presque persuadée qu’elle était en train de vivre la pire expérience de sa vie, la jeune rousse frissonna puis reporta son attention vers son interlocuteur pour l’assaillir de nouvelles questions. « C'parce que Martin il a l'habitude Il connaît la prison. C'est … la 10e fois non ? » Un peu surprise que son ami n’interfère dans leur conversation, Rose resta muette, alors qu’elle observait une quelconque réaction chez le jeune homme qu’il appelait Martin. « 20e pas 10e...» Formant un rond quasiment parfait, la bouche de Rose s’ouvrit en grand, à l’instar de ses yeux électriques. Elle était donc bien plus innocente qu’elle ne le pensait. Ces nouvelles informations ne vinrent en rien la rassurer et eurent tout l’effet contraire. Si cela semblait si facile et habituel pour ces deux garçons, c’était une véritable torture pour elle. « T'inquiète pas, va. C'est bien moins grave que ce que ça en a l'air. Tu n'aurais pas de casier judiciaire, rassures-toi. J'ai déjà été mis en taule une fois … deux fois aujourd'hui, mais ça n'a rien changé : mon casier est toujours vierge. » Complètement absorbée par les mots qui sortaient de sa bouche, Rose avait le regard fixé sur son visage, encaissant chacun d’eux comme un moyen de se rassurer. « Et puis, pourquoi ils devraient te foutre un procès d'ailleurs ? T'as rien fait de mal. T'étais dans ton droit le plus totale de manifester, ça fait partie de la liberté d'expression » Si on s’en tenait à la manifestation, le jeune homme avait tout juste. D’autant plus lorsque l’on savait que Rose avait été arrêtée pour des actes de violence qu’elle n’avait pas commis. Néanmoins les choses dans son cas étaient un brin plus compliquées. N’étant pas certaine de pouvoir confier son réel souci à cet inconnu malgré sa sympathie, l’étudiante se contenta d’acquiescer. « Oui c’est vrai … » Par crainte d’être démasquée, son regard avait aussitôt quitté le siens, cachant tant bien que mal le mensonge qui s’y cachait. Car non, ce n’était pas vrai dans son cas. Elle avait été dans l’illégalité. « Dans tous les cas, on ne peut rien faire de plus que d'attendre. Et je connais une très bonne avocate. Elle va nous faire sortir d'ici en moins de temps qu'il ne faut pour le dire » Bien plus que le reste de son discours, cette dernière phrase eut l’effet de remonter le moral de la française. Savoir qu’une avocate talentueuse pouvait être de son côté lui provoqua le plus grand des soulagements. Ayant retrouvé son sourire tendre, elle s’empressa de répondre « Oh vraiment ? C’est génial ! » dans une voix enfantine et remplie d’excitation.
De nouveau, les pas lourds et peu gracieux de l’agent de police se firent entendre à côté d’eux. Un nouveau grincement de ferraille, et la porte de la cellule s’ouvrit sur eux, sans que personne ne soit là pour être ajouté cependant. « Viens là petite, tu vas pouvoir passer ton coup de fil » Comme pour s’assurer que tout était bel et bien normal, Rose jeta un coup d’œil à l’intention de Martin, avant de se lever timidement et de suivre l’homme qui l’avait appelé. Le temps lui parut une éternité avant d’arriver au bout d’un couloir où un téléphone datant d’une époque qu’elle n’avait probablement pas connue l’attendait. A l’abri du regard indiscret du policier, elle composa le numéro de sa grand-mère puis attendit impatiemment. Le bip sonore était lent, stressant et sans fin. Plus les secondes défilaient et plus le regard de l’homme se faisait insistant. Sa grand-mère ne répondit pas. « Est-ce que je peux essayer encore une fois ? » Dans un rire qui lui glaça le sang, le policier lui attrapa le bras et la tira vers elle. « C’est pas encore Noël » Les yeux brillants, Rose se laissa traîner, plus paniquée qu’elle ne l’avait été jusqu’à maintenant. Arrivés devant la cellule qui ne lui avait pas manquée, elle se retrouva jetée comme un objet et retrouva sa place aux côté du jeune homme. « Personne ne viendra me sauver » commença-t-elle doucement. « J’espère que ton avocate pourra aussi me sortir de là parce que… parce que… » Sa voix était hésitante, son cerveau marchant à mille à l’heure. Fallait-il lui dire ? Sûrement, si elle avait voulait avoir toutes les chances de son côté pour être libérée. « Ils ont trouvé du cannabis dans mon sac … » Comme si son aveu était d’une humiliation totale, Rose baissa la tête en direction du sol, prête à recevoir les réprimandes de son compagnon de cellule. Non loin d'eux, une autre personne se faisait appeler afin de profiter de son droit d'appeler.
La petite jeune à l'aire toute perdue. Ça me donnerais presque envie de la prendre dans mes bras et lui dire que tout ira bien. Car oui, je suis persuadé que tout ira bien ! Il n'y a pas de raison que ça n'ailles pas. Après tout, ce n'est pas comme si elle avait vraiment fait quelque chose de mal, non ? Je lui offre un clin d’œil complice et hoche la tête lorsqu'elle me lance un coup d’œil quand elle est appelée pour passer un appel. Je la suis du regard puis soupire doucement et ferme les yeux, posant à nouveau le t-shirt de Hugh sur mon visage. Mon ami se recule à son tour contre le mur et je l'entends soupirer. Mais pas le soupire de soulagement, puis le soupire qu'on emet à la place de grogner de douleur. Je me redresse, arque un sourcil et l'interroge silencieusement du regard. Il secoue simplement la tête pour essayer de me convaincre que tout va bien -alors que je vois que ce n'est clairement pas le cas- mais je n'ai pas le temps de dire quoique ce soit de plus que la porte de la cage s'ouvre à nouveau.
Rose revient et à son regard je remarque que l'appel ne s'est pas déroulé comme elle l'aurait voulut. Je grimace un peu et me redresse. Elle me dit, doucement, timidement, qu'elle espère que mon avocate accepte de la sortir aussi parce que …. -temps d'hésitation- … ils ont trouvé du cannabis dans sa poche. J'arque un sourcil et entends Hugh pouffer de rire à côté de moi. Je lui donne un coup de coude et le réprimande du regard avant de me lever et me diriger vers la jeune femme. « T'inquiète petite» la rassurais-je « Le maître Winters est la meilleure avocate que je connaisse. Elle trouvera une solution pour toi » j'hausse les épaules « De toute manière elle ne peut rien me refuser donc bon » je rigole doucement.
S'il est vrai que Jameson me sauvera de la prison et pourra sans doute éviter à mon casier judiciaire encore vierge de se remplir, je sens que je vais avoir droit a une bonne dose de colère. Peut-être m'en collera-t-elle une aussi. Elle n'en n'aura sans doute absolument rien à foutre que je sois à moitié aveugle. Mais elle ne peut pas résister à son gamin. Je le sais ça. A son plus grand malheur. Je me recule un peu lorsque la porte s'ouvre à nouveau et que le gardien me désigne comme prochain. Je le suis d'un pas assurer et me retrouve rapidement devant le téléphone. Sans trop de problème je compose le numéro de ma maman de cœur et porte le combiner à mon oreille.
« HEY Jameson, comment tu vas ?» m'exclamais-je d'une voix sûrement un peu trop enjoué pour que je sois crédible. Et effectivement, cette bougresse me connaît trop bien. Pas un bonjour, pas un 'ça va et toi' non. Directement un 't'es où ?' sur un ton presque blasé. Je ricane un peu, nerveusement et me tourne pour me retrouver dos au gardiens « Je suis en prison » dis-je d'une plus petite voix et soupire lorsqu'elle soupire à son tour «Ouais eh c'pas ma faute si des cons de fermiers veulent foutre du pesticides sur les champs qui entourent Brisbane ! » m'exclamais-je avant de me passer une main sur le visage « Oui la situation a un peu tournée au vinaigre...Que … QUOI ? Non je suis pas violent moi » je fronce les sourcils et grimace «Enfin,... oui ok. grand-père m'a montré deux trois truc de combat et … une oreille ? Sérieusement ? Non, l'opposant n'est pas sourd, j'suis pas cruel à ce point. Et puis pourquoi j'ai besoin de me justifier d'abord ? C'est lui qui a commencé et la … bref, je t'attends dans ... » je lance un coup d’œil vers ma montre «20 minutes, c'est gérable, hein ? MERCI ma belle, t'es un amour » je fais un bruit de bisous avec mes lèvres « Ah et au fait, ce sera pour une amie et moi» et raccroche le combiner avant de me tourner, tout sourire vers le garde.
Il roule simplement des yeux puis se retourne et je le suis. Je laissa grille se refermer derrière moi et lance un regard triomphant à Rose «Et voilà. Dans 20 minutes elle arrive dans 25 minutes on est dehors et dans 40 minutes on fêtera ça » je passe à côté de la rousse et lui donne un léger coup de poings dans l'épaule avant de virer le mec qui s'est assit à ma place à côté de Hugh et m'installer à nouveau.
Jameson Winters
la louve raffinée
ÂGE : quarante-six ans. SURNOM : Jaimie, Jam'. Maître Winters au boulot. Au lit, aussi. STATUT : Célibataire. Succombe parfois aux plaisirs sans lendemain. MÉTIER : Avocate associée chez Ashburn Rose. Militante écologiste et condition animale. LOGEMENT : #102 Logan City, une immense villa bien trop vide. POSTS : 6455 POINTS : 0
TW IN RP : par mp si besoin ♡ ORIENTATION : J'aime tout le monde. PETIT PLUS : Irlandaise & Amérindienne du Canada, j'ai un petit accent. Je me ressource dans la nature. Combattre les injustices me fait vibrer. Je suis aussi à l'aise dans les bas fonds de Dublin que dans les soirées guindées de l'élite australienne. Vegan depuis mes 15 ans, je milite pour préserver la nature. Légalement, de nos jours. Du moins j'essaie. J'ai adopté une chienne/louve que j'aime comme ma fille. Je n'ai jamais perdu un procès. Certains me décriraient comme une féministe autoritaire et mal baisée. Ceux là sont toujours perturbés lorsqu'ils rencontrent une femme qui se comporte comme eux.DISPONIBILITÉ RP : Je suis disponible pour RP CODE COULEUR : #336699 RPs EN COURS : Christmasbin [7] ↟
PHOENIX — I want to heal, I want to feel like I'm close to something real, I want to find something I've wanted all along: somewhere I belong. Nous avions à peine vingt ans et nous rêvions juste de liberté.
ROBIN — Her eyes look sharp and steady into the empty parts of me. Still my heart is heavy with the scars of some past belief.
LAOISE — We've been gone for such a long time that I'm almost afraid to go home. A long road is a long, dragged-out imagination where things can go wrong, but we keep rolling on.
GABRIEL — I'll keep your heart safe in the palms of my hands until it can beat on its own again.
KYTE — Old growth holds hope, let the brambles scrape your skin; scars are story books, blood will wash away our sins.
La communication coupa, et le silence retomba sur mon bureau. Une quiétude perturbée par les sentiments contradictoires qui bouillaient en moi. J’étais furieuse. Et cette colère menaçait de sortir par tous les pores de ma peau, si bien que je dus me retenir pour ne pas balancer mon téléphone contre la grande baie vitrée à ma droite. Mais j’étais au travail, entourée de collègues qui ne connaissaient que ma façade froide et calculatrice. Alors autant dire que je tenais à ce que cela reste ainsi. Bordel de merde, il fait chier ce petit con ! Comme si j’avais que ça à foutre de le tirer de taule tous les quatre matins ! Au moins, cette fois, mon gamin avait eu la bienséance de se faire enfermer ici, à Brisbane. Et pas aux Îles Féroé comme la dernière fois. N’écoutant que ce foutu instinct protecteur que j’avais envers lui, j’avais tout claqué, et peu importaient mes dossiers en cours et les trente-cinq heures de transit pour venir lui sauver la peau du cul. J’ai secoué la tête avec un soupir et me suis massé les sinus. Quelque part, ce devait être un peu de ma faute. Je l’avais mal habitué en débarquant pour le tirer d'affaire dès qu’il se foutait dans la merde. Forcément, ça ne l’encourageait pas vraiment à se montrer responsable. Faudrait qu’il fasse quelques mois de prison ferme pour se remettre les idées en place. J’ai songé avec amertume. Moi, ça m’avait calmée en tout cas. Le centre de redressement et mon inscription (éphémère, fort heureusement) sur la liste des écoterroristes au Canada m’avaient foutrement remis les idées en place. Vingt minutes, mon cul. Je vais le laisser mariner un peu, ça lui forgera le caractère. Satisfaite de cette décision, je me suis replongée dans le dossier sur lequel je travaillais, pour la compagnie West. Un de mes clients peu passionnants car ils ne concernaient pas l’écologie, mais qui me permettait de ramener un gros chiffre d’affaires au cabinet, en échange de quoi mes supérieurs étaient peu regardants quant aux affaires que je décidais de traiter par ailleurs. J’ai bien essayé de me concentrer, pendant trente longues minutes. Sauf que j’ai rapidement réalisé que je n’arrivais à rien. Tant que ce sale gosse pourri gâté croupissait en prison, mon esprit convergeait irrémédiablement vers lui. Il fait chier. J’ai conclu pour la énième fois en me relevant nerveusement. J’ai fourré mes dossiers dans ma sacoche Matt & Nat en cuir végétal bleu marine, attrapé la veste de mon tailleur, et verrouillé la porte de mon bureau avec des gestes secs et précis. Puis j’ai filé vers le parking sans demander mon reste.
A cette heure-ci, la circulation n’était pas encore trop dense, ce qui était plutôt une bonne chose, étant donné l’état de nervosité dans lequel je me trouvais déjà. Le trajet jusqu’à la station ne me pris qu’une vingtaine de minutes, et l’album de H.E.A.T. que j’écoutais à fond en conduisant m’aida un peu à canaliser ma colère. Il fallait dire que cette petite pile électrique qui fréquentait ma presque sœur chantait plutôt pas mal et sa voix rythmée semblait cracher ma propre hargne. Comme j'arrivais près d'un grand portail qui se voulait intimidant, j’ai vérifié l’adresse du poste de police que Martin m’avait fournie et me suis garée sur le parking, non loin de l’entrée. J’ai jeté un dernier coup d’œil à mon reflet dans le rétroviseur interne de ma voiture (comme pour m’assurer que je ressemblais toujours à une avocate sévère tirée à quatre épingles) et me suis extirpée de l’habitacle en attrapant mon sac. Mes talons claquèrent sur le dallage usé de la station alors que je la traversai d'un pas leste. Un policier m’accueillit avec une grimace peu amène qui me donna instantanément envie de le gifler. Je suis heureusement parvenue à réfréner cette pulsion et me suis contentée de lui adresser un sourire caustique tout en lui expliquant la raison de ma venue. Et comme l’affreux ne me paraissait pas vraiment réceptif et semblait avoir envie de se perdre dans un fleuve de détails concernant une certaine possession de cannabis, j’ai appuyé mes paroles en sortant mon chéquier et un stylo tout en lui adressant un regard sans équivoque. On aurait pu penser que mon travail d’avocate aurait un peu calmé la haine profonde que j’éprouvais à l’égard des forces de l’ordre, mais il semblerait que cette partie de mon éducation soit difficile à mettre de côté. Après un temps qui me sembla interminable, mon interlocuteur et son acolyte finirent par rassembler les documents nécessaires à la libération des deux petits délinquants que j’étais venue récupérer. « Tout est en ordre Maître Winters, je vais les chercher. » S’exclama puissamment le premier policier, visiblement fier de sa toute relative efficacité.
- Oui, ça me paraît la procédure à suivre, en effet.
J’ai laissé échapper tout en me massant discrètement les tempes. Sans vraiment saisir mon ironie, notre héros de la brigade s’empara d’un trousseau de clefs et disparu derrière une porte. Il en revint quelques minutes plus tard, flanqué de mon gamin (dont le visage avait déjà méchamment souffert). Ça m’embêta un peu d'ailleurs, parce que j’avais pas mal envie de présenter mon poing à sa joue mais l'idée de l'abîmer davantage ne me réjouissait pas forcément. Derrière lui suivait une gosse aux longs cheveux roux et à l’air un poil trop innocent pour se retrouver dans ce genre de situation. Je n’eus cependant pas le loisir de m’intéresser davantage à son cas car à l’instant où les petits yeux de Martin se posèrent sur moi, sa bouche laissa échapper un flot de protestations plaintives qui m'ennuyèrent aussitôt. Apparemment, son indignation viendrait du fait que je n’avais payé que pour le faire sortir lui et sa jolie rousse mais pas son pote, un dénommé Hugh que je n’avais jamais vu de ma vie, et qui croupissait encore derrière les barreaux. Et très franchement, je n’étais pas certaine de comprendre pourquoi il s’imaginait que son état me concernait le moins du monde. Je me suis donc contentée de lui adresser un regard glacial en faisant un pas dans sa direction, puis j’ai levé un doigt devant son visage pour lui faire signe de la fermer.
- Martin. Juste parce que ce type est ton copain ne signifie pas qu’il est sous ma responsabilité. S’il veut se sortir de là, il peut très bien appeler sa grand-tante ou un avocat qui payeront sa caution. Maintenant tu me suis jusqu’à la voiture sans un mot où je te jure que je t’en colle une et je te remets entre les mains de ton pote en uniforme.
D’un geste du menton, j’ai désigné le flic qui attendait toujours vaillamment à côté de son bureau, comme le héros des temps modernes qu’il croyait vraisemblablement être. Mais dans le fond, je savais que cette option ne me satisferait pas. Ce dont j'avais envie, c'était de prendre mon gamin entre quatre yeux et lui débiter une tirade sur son inconscience et l'importance de rester discret quand on est activiste pour l'environnement et les animaux. Mais bien évidemment, je ne pouvais me livrer à ce genre de discours en pleine station de police. Puisque je n'étais qu'une avocate, et pas une militante. Du moins officiellement. Mais il ne perd rien pour attendre. A défaut, je me suis tournée vers la jeune femme qui l’accompagnait, en essayant d’avoir l’air aimable malgré la colère qui grondait en moi.
- Jameson Winters. Je me suis présentée en lui tendant la main. Et tu dois être Rose Leoni. Je peux te déposer quelque part ? On pourra en profiter pour discuter de ce qui a été retrouvé dans ton sac…
Évidemment, je voulais parler du cannabis. Mais là encore, il était inutile d'attiser l'excitation des képis. Car je sentais bien que celui qui les avait arrêtés ne nous lâchait pas des yeux et qu'il avait presque la bave aux lèvres, tellement il était persuadé d'avoir accompli la mission du siècle. Dans le fond, la gamine ne risquait pas grand chose. Mais je préférais quand même attendre l'intimité de ma Tesla pour aborder librement la question.
- Allez, suivez-moi tous les deux.
J'ai dit avec un soupir en plaçant une main dans leurs dos pour les entraîner vers la sortie, impatiente de quitter ce lieu.
follow in no footsteps listen for the true guides
The river's a hymnal and the leaves are applause. Trees sing in whispers with the wind pulling their arms. Hold still and listen, your hand on my heart. If you need them these beacons will lead you back to the start.
Vingt minutes j'avais dis ? Tu parles. Au bout de 45 minutes, Jameson n'est toujours pas là. Elle a décidé de me laisser croupir ici ou quoi ? Je soupire doucement. Elle n'oserait pas. Elle ne pourrait pas vivre décemment en sachant que je suis ici. Je suis sa faiblesse, je le sais. Et j'avoue que parfois j'en joue. Elle va m'engueuler, peut-être même me coller deux ou trois baffes, elle va peut-être même cracher son venin encore pendant une semaine. Mais bientôt nous seront dans un bar autour d'une bière ou d'un vin et nous parcourrons les parc nationaux en compagnie de nos chiens comme les deux supers potes que nous sommes. Franchement, je ne me fais pas trop de soucis de ce côté là. Je la connais, ma maman, elle ne m'en voudra jamais éternellement. Enfin, peu importe.
C'est au bout d'une heure qu'un agent arrive et nous dit de le rejoindre. Je me lève, tire Hugh derrière mois, pensant naïvement que Jameson ait aussi payé la caution pour lui, mais le gardien repousse mon ami avec une certaine violence, disant que lui il reste là, que personne ne s'intéresse à lui et qu'il doit attendre son propre avocat. Ou alors quelqu'un d'autre qui payera sa caution. Je soupire et lance un coup d’œil paniqué vers mon ami qui m’indique d'y aller, que ce n'est rien, qu'il se débrouillera. Avant de partir je vais quand même lui promettre de tout faire pour le sortir de là puis je rejoins Rose et le garde qui referme la porte derrière moi. Je pince les lèvres et suis l'homme dans le hall d'entrée. Là, mon regard se pose sur Jameson et j'avoue être un instant -comme très souvent- subjugué par sa beauté et sa classe. Elle est ce genre de personne qui porte aussi bien les tailleurs sur mesure et les talons aiguilles, que les pantalons et les ranger de randonné. Elle est un putain de caméléon qui arrive beaucoup trop bien à se fondre dans la masse. J'ai bien envie d'aller me jeter dans ses bras pour la serrer contre moi et la remercie du fond de mon cœur. Mais, non.
Au contraire. Je ne montre aucun signe de gratitude. Je ne lui dis même pas bonjour ou quoique ce soit, que je commence déjà a l'engueuler, lui demandant pourquoi elle n'a pas payé la caution de Hugh. Elle me réponds, je lui réponds à nouveau mais elle coupe cours à notre échange en pointant un doigt vers mon visage et en me disant que Hugh ne l'intéresse pas, que ce n'est pas son problème et que si je continue encore comme ça, elle me refourgue à nouveau dans les mains du gardien. Me dire que je ne pourrais plus compter sur elle, me fout un coup quand même. Je ne montre rien, garde un visage fermé et me renfrogne alors que Jameson se tourne vers la rousse pour se présenter. Elle est tout de suite plus douce et je ne peux empêcher un soupire sortir de mes lèvres alors que je croise les bras en roulant des yeux.
Lèvres pincées, muscles de la mâchoires serrés, je décroise les bras et les suis hors du commissariat, me dirigeant avec elles vers la voiture de madame. Pour une fois, je ne prends pas les devants et je monte à l'arrière. J'attache quand même ma ceinture, mais reste muré dans mon silence alors que nous démarrons. Je vois bien les coups d’œils régulier que me lance Jameson. Je croise ses yeux dans le rétro viseur, la fusille quelque fois du regard. Mais finalement, au bout de quelques minutes, je fini par soupirer discrètement. « Merci quand même» marmonnais-je à l'attention de la jeune femme. J’essaie d'y mettre le moins de cœur possible, par principe puéril, mais dans le fond je lui suis énormément reconnaissant.
“we are the world, we are the children, we are the ones who make a brighter day. so let's start giving. there's a choice we're making, we're saving our own lives. it's true we'll make a better day, just you and me”
L’échec de son appel téléphonique semblait représenter aux yeux de Rose l’échec total de sa vie. Ce jeune homme pouvait bien lui répéter qu’elle ne risquait rien, que personne n’avait été en tort et qu’ils allaient s’en sortir, rien n’y faisait, elle avait peur. Et pour être honnête, la colère de sa grand-mère l’effrayait bien plus que ces policiers mal aimables. Si aujourd’hui sa grand-mère se contentait de tenir une herboristerie pour profiter tranquillement de ses vieux jours, le temps où elle dressait des animaux n’était pas si loin. Une dompteuse ça ne changeait pas, un sacré caractère, voilà que ce qu’elle avait. Elle n’avait d’ailleurs jamais compris l’intérêt que Rose pouvait porter aux animaux, ni sa nouvelle occupation qui consistait à défendre leur droits. Comme si les animaux avaient des droits lui disait-elle. Alors quand elle apprendrait qu’elle s’était faite arrêter pour avoir manifesté contre l'utilisation des pesticides, il ne ferait nul doute qu’elle serait une honte à ses yeux. C’était parfois un problème, ce gap qui existait entre elles, néanmoins elle l’aimait car elle était la seule famille qu’elle avait ici, à Brisbane. Il lui arrivait parfois d’espérer qu’elle finirait par lui faire comprendre que l’utilisation des animaux dans les cirques n’était pas quelque chose de correct et que si son propre numéro avait été interdit il y a quelques années, ce n’était pas pour rien. « T'inquiète petite. Le maître Winters est la meilleure avocate que je connaisse. Elle trouvera une solution pour toi. De toute manière elle ne peut rien me refuser donc bon » Ce Martin semblait d’un optimisme débordant, si bien que la rousse se laissa légèrement rassurée. Il fallait au moins positiver sur un point. Après s’être absenté quelques minutes, le jeune homme revint vers elle, toujours aussi souriant à son plus grand soulagement. Il avait visiblement eut plus de chance qu’elle concernant son droit d’appel. « Et voilà. Dans 20 minutes elle arrive dans 25 minutes on est dehors et dans 40 minutes on fêtera ça » Les yeux brillants, Rose lui lança un sourire des plus adorables avant de rétorquer « Merci, merci beaucoup ! » d’une voix enjouée.
Il ne faisait aucun doute que le temps passait lentement dans une cellule de prison mais la jeune femme finit par constater que les vingt cinq minutes estimées par son camarade de cellule s’étaient écoulées depuis bien longtemps désormais. Si Martin avait réussi à lui redonner le moral en revenant un plus tôt, tout s’était de nouveau dissipé. Et puisqu’il n’y avait pas grand-chose à faire dans une cellule de prison, Rose avait eut tout le temps de ressasser ses erreurs et tout ce que sa grand-mère allait pouvoir lui reprocher. Quand elle crut que tout espoir était en réalité disparu, un policier arriva vers eux, ouvrant la porte et appelant leur deux noms. Libération, enfin. Lançant un regard rassuré vers Martin, la rousse remarqua néanmoins que son ami n’était pas concerné à la grande déception de son interlocuteur. Un peu mal à l’aise de pouvoir sortir et pas lui, Rose cacha toute trace de joie sur son visage et s’empressa de sortir de la cellule, évitant à tout prix de croiser son regard, un peu effrayée à l’idée de le voir en colère. Elle fut alors rejointe par Martin quelques secondes plus tard, puis légèrement stressée, avança dans le couloir qui les mena jusqu’à la sortie. Devant le bureau de l’entrée, se tenait une femme à l’allure mature, élégante et froide. Son tailleur lui donnait un côté strict, mais également très imposant. Très impressionnée par sa présence, Rose n’eut pas même le temps de lui dire bonjour que déjà Martin se mit à protester à son égard. Complètement interdite, elle se contenta de rester immobile et d'observer. « Martin. Juste parce que ce type est ton copain ne signifie pas qu’il est sous ma responsabilité. S’il veut se sortir de là, il peut très bien appeler sa grand-tante ou un avocat qui payeront sa caution. Maintenant tu me suis jusqu’à la voiture sans un mot où je te jure que je t’en colle une et je te remets entre les mains de ton pote en uniforme. » Complètement abasourdie par la réponse de l’avocate, la jeune femme resta bouche-bée. Si dans le couloir elle avait pu imaginer qu’elle allait sauter dans les bras de la femme qui l’avait sortie de prison, toute envie lui était désormais passée. C’est alors qu’elle posa son attention vers elle, affichant un air un moins contrarié, bien qu’il était évident que la rage continuait de déferler dans ses veines. « Jameson Winters. Et tu dois être Rose Leoni. Je peux te déposer quelque part ? On pourra en profiter pour discuter de ce qui a été retrouvé dans ton sac… » Peu habituée à serrer la main, Rose tenta de répondre à son geste de politesse du mieux qu’elle le put, peu convaincue par sa prestation. Elle était en réalité bien trop apeurée face à cette femme si charismatique. « Oui.. c’est-c’est moi. Vous pouvez me déposer où ça vous arrange, c’est-c’est déjà très gentil de votre part de m’avoir sortie d’ici. Me-merci. » avait-elle balbutié, elle d’ordinaire si à l’aise avec les gens. Préférant ne pas relever la référence au cannabis qu’elle avait dans son sac, Rose se contenta hocher la tête avant de baisser les yeux vers le sol. « Allez, suivez-moi tous les deux. » N’essayant pas une seconde de contester ses ordres, la jeune femme se laissa pousser vers la sortie, finalement contente de sentir de nouveau l’air extérieur dans ses poumons. Dans le silence le plus complet, ils se dirigèrent tout trois en direction de la voiture de Jameson. Et c’est dans sa plus grande surprise, que Martin s’installa à l’arrière de la voiture, l’obligeant par conséquent à monter à l’avant. Sans avoir vraiment le choix, elle s’installa alors, attachant sa ceinture avec automatisme. Tendue par l’atmosphère pesante qui régnait dans la voiture, Rose se détendit enfin quand Martin prit la parole. « Merci quand même » A deux doigts de soupirer de soulagement face à ce pas vers Jameson qui, elle l’espérait allait détendre l’ambiance, Rose ne manqua pas d’en rajouter une couche. « Oui, merci beaucoup. Je ne sais pas ce que j’aurais fait sans vous. » Sa voix était toujours teintée d’un manque d’assurance face à elle, mais cette fois-ci, elle avait réussi à aligner tous ses mots sans aucune erreur. « D’ailleurs je tiens à vous rembourser pour la caution. » avait-elle finalement rajouté, honteuse. Puis aussitôt, elle redevint silencieuse, encore un peu anxieuse à l’idée que la conductrice soit contrariée et ne lui hurle dessus.
ÂGE : quarante-six ans. SURNOM : Jaimie, Jam'. Maître Winters au boulot. Au lit, aussi. STATUT : Célibataire. Succombe parfois aux plaisirs sans lendemain. MÉTIER : Avocate associée chez Ashburn Rose. Militante écologiste et condition animale. LOGEMENT : #102 Logan City, une immense villa bien trop vide. POSTS : 6455 POINTS : 0
TW IN RP : par mp si besoin ♡ ORIENTATION : J'aime tout le monde. PETIT PLUS : Irlandaise & Amérindienne du Canada, j'ai un petit accent. Je me ressource dans la nature. Combattre les injustices me fait vibrer. Je suis aussi à l'aise dans les bas fonds de Dublin que dans les soirées guindées de l'élite australienne. Vegan depuis mes 15 ans, je milite pour préserver la nature. Légalement, de nos jours. Du moins j'essaie. J'ai adopté une chienne/louve que j'aime comme ma fille. Je n'ai jamais perdu un procès. Certains me décriraient comme une féministe autoritaire et mal baisée. Ceux là sont toujours perturbés lorsqu'ils rencontrent une femme qui se comporte comme eux.DISPONIBILITÉ RP : Je suis disponible pour RP CODE COULEUR : #336699 RPs EN COURS : Christmasbin [7] ↟
PHOENIX — I want to heal, I want to feel like I'm close to something real, I want to find something I've wanted all along: somewhere I belong. Nous avions à peine vingt ans et nous rêvions juste de liberté.
ROBIN — Her eyes look sharp and steady into the empty parts of me. Still my heart is heavy with the scars of some past belief.
LAOISE — We've been gone for such a long time that I'm almost afraid to go home. A long road is a long, dragged-out imagination where things can go wrong, but we keep rolling on.
GABRIEL — I'll keep your heart safe in the palms of my hands until it can beat on its own again.
KYTE — Old growth holds hope, let the brambles scrape your skin; scars are story books, blood will wash away our sins.
J’étais déjà moins tendue, lorsque je suis sortie de la station. Laisser les bleus dans mon dos et inspirer l’air frais me procuraient souvent cet effet. Mais pour autant, la colère grondait encore dans mes veines. J’avais passé les vingt dernières années de ma vie à sortir Kyte de taule dès qu’il commettait la moindre infraction, et je ne comptais certainement pas passer les vingt prochaines à fournir ce même service à Martin. Ça me rappelait des souvenirs franchement pas agréables et me confrontait sans cesse aux erreurs que j’avais pu faire par le passé. Et ça me décevait, aussi. Parce que j’avais tenté de montrer à mon gamin qu’on pouvait protester et sauver les animaux intelligemment. Qu’on n’était pas forcés de finir comme Kyte, avec les flics aux trousses sur tous les continents et une étiquette d’écoterroriste qui rendait toute vie normale absolument impossible. Mais Martin était réactif, impulsif ; et sa haine du système d’oppression envers les animaux lui donnaient l’impression que les gros coups de force étaient la seule option valable. Et tant qu’il ne comprendrait pas que la désobéissance civile pouvait aussi se faire discrètement et sans se faire incriminer, je craignais sans cesse qu’il suive le chemin de mon mentor. Je savais que dans cette vie-là, il n’avait pas d’avenir en dehors de la prison ou la mort. Et ça m’inquiétait plus que je ne l’aurais voulu.
En silence, on s’est installés dans ma voiture. Martin à l’arrière comme un gamin boudeur, et sa jolie rousse à mes côtés, prise entre les feux de notre guerre silencieuse. J’ai mis le contact et pris la grande avenue qui nous amenait hors du centre-ville, bien qu’hésitant encore sur la destination finale. Ramener les deux gosses chez moi pour leur servir un chocolat chaud accompagné d’un sermon ? Déposer la rouquine quelque part en ville et enfermer Martin dans son appartement jusqu’à ce qu’il comprenne de force ou de grès qu’il ne pouvait pas continuer comme ça ? J’ai secoué la tête avec un soupir, jetant un énième coup d’œil au môme boudeur qui occupait la banquette arrière de ma Tesla. Moi qui commençait à désespérer de ne jamais avoir d’enfant, je m’étais retrouvé avec une sorte d’adolescent difficile sur les bras. Au moment où cette pensée me traversait l’esprit, Martin daigna me remercier avec toute la mauvaise volonté dont il était capable (et il était plutôt doué à ce jeu là). J’ai arqué un sourcil dans le rétroviseur, pas loin de l’épingler avec une remarque bien cinglante dont mes colères avaient le secret, mais une petite voix à ma gauche m’en dissuada. J’ai dardé mon regard vers la jeune femme et secoué la tête. Elle n'avait rien fait pour mériter les foudres que je destinais à Martin.
- Tu n’as vraiment pas l’habitude de te faire arrêter, n’est-ce pas ? J’ai demandé, un peu surprise et apaisée à la fois. Puis j’ai laissé échapper un soupir, sentant la colère me quitter peu à peu. Ce n’est rien, ne t’en fais pas. Quitte à sortir ce petit branleur de taule, autant que je te vienne en aide à toi aussi.
J’ai jeté un regard à Martin dans le rétroviseur, une lueur taquine dans le regard et un sourire plus détendu sur mes lèvres. N’importe qui aurait pu prendre ma remarque comme une insulte, mais il saurait que c’était juste un terme affectif, et signifiait justement que j’étais prête à baisser les armes. Du moins, s’il n’était pas lui-même en train de bouillir de colère (ce qui, le connaissant, était tout à fait possible). Je me suis à nouveau concentrée sur la route, jetant tout de même un coup d’œil à Rose.
- Ne t’inquiète pas pour cette caution. Du moment que tu te pointes à l’audition où tu vas être convoquée pour cette histoire de cannabis, elle me sera intégralement remboursée.
J’ai fait pencher ma tête à droite puis à gauche pour détendre les muscles de mon cou, puis j’ai jeté un nouveau coup d’œil dans le rétroviseur en direction de Martin.
- Je vous ramène tous les deux à la maison. J'ai brusquement décidé en prenant la sortie. Il va falloir qu'on parle de votre stratégie militante, et à choisir je préfère faire ça avec une boisson chaude plutôt qu'au volant de ma bagnole.
sorry:
Désolée pour la réponse, elle est pas excellente et en plus j'ai mis un temps fou pour la poster. Je ferai mieux la prochaine fois. PS : Rose j'adore le gif que tu as fait
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Que je remercie Jameson, même si je n'y met absolument aucun cœur, a au moins le mérite de faire réagir Rose qui, la remerciant bien plus chaleureusement à son tour, parvient à détendre d'avantage l’atmosphère. Cette gamine, elle possède cette douceur et cette innocence qui parviendrais à faire fondre le plus méchant cœur de glace. Comme celui de Jameson. Je vois bien dans son regard et ses gestes que ma maman de cœur se détend. Ses lèvres ne sont plus pincés, ses traits ne sont plus tiré et elle se permet même de me charrier à nouveau en me traitant de 'petit branleur'. Je lui réponds par une grimace qui relève de la plus haute intelligence de laquelle je peux lui faire part et prends un air offusquer. Mais mon sourire en coin, aussi léger soit-il, montre bien a quel point je ne suis pas sérieux. Mais seul Jameson sait décrypter les expressions de mon visage. Elle me connaît trop bien, elle sait que dans le fond je lui suis fortement reconnaissante d'être venu me sauver.
Alors je la laisse reprendre sa discussion avec Rose, ne l'écoutant que d'une oreille. Dans mon esprit, j'essaie d'imaginer un plan de rescousse pour Hugh. Je note dans un coin de ma tête que je devrais passer quelques appel à mes collègues dès que j'en ai l'occasion. Mais la voix de Jameson me sort de mes pensées car il évident qu'elle s'adresse à nous deux. Elle souhaite nous emmené chez elle pour parler 'stratégie autour d'une boisson chaude'. Je croise le rapidement coup d’œil que me lance Rose et hoche une fois la tête avec un sourire en sa direction pour lui signifier qu'elle n'a pas a s'inquiéter. «Faisons ça alors » dis-je, neutre, en haussant les épaules. En vrai, ça ne peut pas me faire de mal d'avoir à nouveau quelques conseils de la part de Jameson. Elle en connaît plus que moi, ou du moins a-t-elle bien plus d’expérience de terrain que moi. Les quelques années de plus qu'elle a par rapport à moi en sont la cause première.
Enfin, peu importe. Nous arrivons assez rapidement chez elle et sortons de la voiture. Je m'avance, main dans les poches, vers l'entrée et attends en arrière que Jameson ait ouvert la porte d'entrée. Mais, avant qu'elle ne puisse entrer, je la retiens par le poignet. D'un coup de tête de désigne le couloir et sourit à Rose « Vas-y déjà, je … on te rejoins tout de suite » je lance un coup d’œil vers Jameson «Faut qu'on parle un peu. En privé » je souris à la rousse et attends qu'elle soit entrer pour refermer la porte derrière elle.
Alors, je fini par craquer. Et sans un mot, je m'avance vers Jameson, enlace ses épaules de mes bras et l'attire contre moi. Fermant les yeux, je resserres graduellement l'étreinte, avant de la relâcher lentement. «Merci, vraiment » soufflais-je à son oreille. Je dépose un rapide baiser sur sa joue puis me recule et lui souris. Mais ce sourire s'efface assez rapidement et je soupire doucement «Désolé … je ... » je me passe une main sur le visage, grimaçant en touchant mon œil gauche qui a du mal à se remettre de l'attaque au spray poivré « enfin pour avant. C'est évident que tu n’aie pas à te soucier de Hugh mais je … enfin je suis comme ça : impulsif et … tu connais ma loyauté envers mes amis, pas vrai ? J'ai horreur de les laisser dans la merde ...» je me passe une main dans les cheveux et déglutis sentant l'émotion de l'inquiétude me gagner. Je prends finalement une profonde inspiration puis me recule et me redresse, enfonçant à nouveau mes mains dans mes poches «Tu … tu as quelque chose à me dire en privé, toi aussi ? Quelque chose que tu ne peux pas dire devant Rose ? » demandais-je finalement, près à recevoir les foudres de ma maman.
fais pas ta modeste :
tout es dit dans le titre du spoiler Ta réponse est parfaite, as usual. Darling ~
“we are the world, we are the children, we are the ones who make a brighter day. so let's start giving. there's a choice we're making, we're saving our own lives. it's true we'll make a better day, just you and me”
Impressionner Rose était probablement une des choses les moins compliquées à faire. Cependant cette avocate avait fait plus, elle lui avait cloué le bec et était parvenue à refréner son envie d’affection pourtant si viscéral. La rouquine était presque frustrée de n’avoir pu remercier Jameson comme elle l’aurait voulu, la serrant dans ses bras et lui criant tout son amour. Mais plus les minutes passaient, et plus elle réalisait que de tels remerciements ne lui auraient pas convenu. Elle n’avait pas l’air d’être le genre de femme à se laisser amadouer si facilement, à montrer ses sentiments au premier venu. Un concept bien difficile à admettre pour Rose qui était en réalité tout le contraire. A sa plus grande surprise néanmoins, le ton qu’elle emprunta en s’adressant à elle fut plus doux, moins colérique que celui qu’elle avait utilisé en parlant à Martin. « Tu n’as vraiment pas l’habitude de te faire arrêter, n’est-ce pas ? » Elle était aujourd’hui la deuxième personne à lui faire remarquer, à croire que son innocence était marquée sur son visage. En guise de réponse, Rose hocha la tête de gauche à droite, la bouche tordue dans une moue gênée. « Ce n’est rien, ne t’en fais pas. Quitte à sortir ce petit branleur de taule, autant que je te vienne en aide à toi aussi. » Un peu choquée par la façon dont elle appela Martin, la jeune femme ouvrit grand les yeux, guettant dans le rétroviseur la réaction du jeune homme en question. Il ne sembla pas interloqué ou même vexé, ce qui rassura l’étudiante sur leur relation. « Quand même, merci » Elle ne pouvait pas s’en empêcher, remercier à tout va, persuadée qu’elle était une plaie pour cette femme qui devait avoir bien mieux à faire que s’occuper d’une jeune inconnue. « Ne t’inquiète pas pour cette caution. Du moment que tu te pointes à l’audition où tu vas être convoquée pour cette histoire de cannabis, elle me sera intégralement remboursée. » Jusqu’à maintenant, Rose n’avait pas été au courant de l’audition qu’elle venait d’évoquer, si bien que le stress reprit le contrôle de son corps. Elle n’avait aucune idée de ce que cela représentait, ni des retombées que cela pouvait avoir sur son avenir. Une chose était certaine cependant, elle ne manquerait pas de s’y présenter. « Oui pas de souci, vous pouvez compter sur moi ! Par contre si vous pouviez m’expliquer un peu le déroulement quand vous avez le temps ça serait… très gentil de votre part » demanda-t-elle d’une petite voix. « Je vous ramène tous les deux à la maison. Il va falloir qu'on parle de votre stratégie militante, et à choisir je préfère faire ça avec une boisson chaude plutôt qu'au volant de ma bagnole. » Surprise par le virage soudain qu’emprunta Jameson, Rose écarquilla les yeux, cherchant dans le rétroviseur un signe de Martin pour la rassurer. Le voyant sourire, ses muscles se détendirent, puis à l’instar du jeune homme, elle acquiesça. « Ça me va » Dans l’absolu, il ne semblait pas qu’elle ait réellement le choix, mais répondre à l’avocate restait néanmoins la chose la plus polie à faire.
Le reste du chemin se fit dans le silence mais passa relativement vite, la conduite de la trentenaire était agréable et voir défiler le paysage sous ses yeux était quelque chose que la française avait toujours apprécié. Si bien qu’elle en fut presque déçue d’arriver. Alors qu’elle mettait un premier pied à l’extérieur de la voiture, Rose découvrit avec émerveillement la grandeur de la maison dans laquelle Jameson vivait. Interdite, elle la suivit vers l’entrée, observant les moindre détails de ce qui l’entourait quand la voix de Martin arriva vers elle. « Vas-y déjà, je … on te rejoins tout de suite. Faut qu'on parle un peu. En privé » Toujours aussi docile, l’étudiante accepta et pénétra à l’intérieur de la maison, intimidée par le luxe qui y demeurait. L’espace était immense, neutre et presque un peu froid. Un détail qui ne l’étonna pas tellement et qui semblait coller avec la personnalité de l’avocate. Tout était propre et ordonné, sûrement un peu trop pour Rose qui avait l’habitude de laisser trainer ses affaires un peu partout. Tandis qu’elle avança dans le salon, une jeune femme apparut devant, la faisant sursauter. « Bonjour mademoiselle, je peux vous servir quelque chose à boire ? » Ne s’attendant pas à ce que quelqu’un s’occupe d’elle, Rose ne parvint pas à répondre tout de suite, puis tandis qu’on l’invita à s’installer sur le canapé, répondit finalement. « Un verre de jus si vous avez, sinon de l’eau c’est très bien, s’il vous plait » Dans un sourire, la jeune femme disparut aussi vite qu’elle n’était arrivée, laissant Rose à sa solitude. C’était du moins ce qu’elle pensait avant que la silhouette d’un animal ne se dessine dans l’ouverture d’une porte. Un loup. Dans un nouveau sursaut, la rouquine eut pour première réaction de se lever du canapé, prête à courir, mais bien rapidement, elle réalisa que la bête ne semblait pas méchante. La voir s’avancer vers elle n’était pas la chose la plus rassurante du monde mais rien dans son regard ne laissait présager qu’elle lui voulait du mal. Se posant de nouveau sur le canapé, le plus doucement possible pour ne pas effrayer l’animal, Rose ne quitta pas son avancée. Quelques minutes s’écoulèrent durant lesquelles le chien loup la toisa du regard, examinant toutes les odeurs qu’il pouvait sentir sur son corps. Le cœur bondissant, l’étudiante le regardait dans la plus grande discrétion, à la fois intriguée et paniquée. Sans qu’elle ne s’y attende, l’animal arriva à son niveau et vint coller sa truffe humide dans ses mains, frottant son museau avec douceur. Au même moment, la jeune femme revint dans la pièce et lui déposa un verre de jus, toujours aussi souriante. « Oh merci ! C’est gentil » lui adressa-t-elle avec la douceur qui la définissait si bien.
Starseed
trop de perfection en vous:
Merci pour le gif! Mais c'est toi qui a fait le plus dur en trouvant les différents gifs à assembler & je plussoie Martin, ta réponse est parfaite
Jameson Winters
la louve raffinée
ÂGE : quarante-six ans. SURNOM : Jaimie, Jam'. Maître Winters au boulot. Au lit, aussi. STATUT : Célibataire. Succombe parfois aux plaisirs sans lendemain. MÉTIER : Avocate associée chez Ashburn Rose. Militante écologiste et condition animale. LOGEMENT : #102 Logan City, une immense villa bien trop vide. POSTS : 6455 POINTS : 0
TW IN RP : par mp si besoin ♡ ORIENTATION : J'aime tout le monde. PETIT PLUS : Irlandaise & Amérindienne du Canada, j'ai un petit accent. Je me ressource dans la nature. Combattre les injustices me fait vibrer. Je suis aussi à l'aise dans les bas fonds de Dublin que dans les soirées guindées de l'élite australienne. Vegan depuis mes 15 ans, je milite pour préserver la nature. Légalement, de nos jours. Du moins j'essaie. J'ai adopté une chienne/louve que j'aime comme ma fille. Je n'ai jamais perdu un procès. Certains me décriraient comme une féministe autoritaire et mal baisée. Ceux là sont toujours perturbés lorsqu'ils rencontrent une femme qui se comporte comme eux.DISPONIBILITÉ RP : Je suis disponible pour RP CODE COULEUR : #336699 RPs EN COURS : Christmasbin [7] ↟
PHOENIX — I want to heal, I want to feel like I'm close to something real, I want to find something I've wanted all along: somewhere I belong. Nous avions à peine vingt ans et nous rêvions juste de liberté.
ROBIN — Her eyes look sharp and steady into the empty parts of me. Still my heart is heavy with the scars of some past belief.
LAOISE — We've been gone for such a long time that I'm almost afraid to go home. A long road is a long, dragged-out imagination where things can go wrong, but we keep rolling on.
GABRIEL — I'll keep your heart safe in the palms of my hands until it can beat on its own again.
KYTE — Old growth holds hope, let the brambles scrape your skin; scars are story books, blood will wash away our sins.
Le reste du trajet s’est déroulé dans le silence, ce qui n’était pas forcément pour me déplaire. A mesure que nous roulions, la tension semblait s’échapper de l’habitacle, si bien qu’une fois arrivée, j’étais presque détendue. L’idée de rentrer à la maison après une journée de boulot et retrouver Freyja me faisait souvent cet effet. Une fois la voiture garée dans l’allée, je me suis dirigée vers la porte pour l’ouvrir, mais la main de Martin autour de mon poignet m'en empêcha. J’ai relevé le menton vers lui pour lui demander ce qui pouvait bien lui passer par la tête mais son attention était dirigée vers Rose, à laquelle il demanda de rentrer afin de pouvoir me parler en privé. Après notre accrochage, je n’étais pas certaine que ce soit la meilleure chose à faire. J’ai secoué la tête avec un léger soupir puis me suis tournée vers Rose qui semblait hésiter.
- Installe toi dans le salon, nous ne serons pas longs.
Je suis intervenue, pour lui signifier que je ne voyais pas d’objection à ce qu’elle rentre chez moi. Les mains sur mes hanches et la posture un peu tendue, j’ai regardé Martin refermer la porte derrière elle. Je m’attendais à davantage de reproches, ou des supplications supplémentaires concernant son ami dont j’avais déjà oublié le nom. Mais au lieu de ça, mon gamin m’attira dans une de ces chaleureuses étreintes dont il avait le secret. Il m’a fallu quelques secondes pour me détendre contre lui et refermer mes bras autour de sa taille. Martin me remercia à nouveau dans le creux de l’oreille, et cette fois-ci sa sincérité était sans équivoque. J’ai senti un bref sourire satisfait étirer mes lèvres alors qu’il déposait un baiser sur ma joue. Mais ça, il était hors de question qu’il le remarque. Le gosse avait quand même sacrément merdé et je n’avais nullement l’intention de minimiser ses actions. Je me suis donc écartée avec un soupir mi soulagé et mi blasé tandis qu'il s’excusait de son comportement dans la station.
- Gamin, je ne t’en veux pas d’être loyal. C’est une qualité que je ne te reprocherai jamais.
Je l'ai rassuré. Enfin, il enfonça ses mains dans ses poches et me demanda si j’avais quelque chose à lui dire. Intuitif, le môme devait se douter qu’il avait merdé quelque part, sans trop savoir où.
- Ça tu peux le dire ! J'ai dit avec un petit rire sans joie en me passant une main sur le front. Il va falloir que tu calmes le jeu quand tu milites gamin. T’as la passion dans le cœur et je le comprends mieux que quiconque, mais tu ne sauveras personne si tu finis en prison. J'ai marqué une petite pause, et puis j'ai ajouté d'un ton plus sombre : Parce que ne te fais aucune illusion là-dessus, c’est ce qu’il finira par t’arriver.
J'ai relevé les yeux, cherchant son regard. Je voulais qu'il voit dans le mien à quel point j'étais sérieuse sur ce sujet. Et pour appuyer mes craintes, j'ai expliqué :
- Les causes que nous défendons plantent un pieu dans le cœur du capitalisme, et ce n’est pas un système qui se laissera couler sans se défendre. En Amérique du Sud, des dizaines de militants écologistes sont exécutés chaque année par des milices commandités par de riches entreprises et parfois même les états. Chez nous, ce n'est évidemment pas aussi extrême, mais ceux qui osent s'attaquer au système sont surveillés de près. Et crois moi, tu n'as aucune envie de te retrouver sur la liste des écoterroristes, ou tu comprendras ce que c'est que d'être vraiment privé de liberté. J'ai secoué la tête avec un soupir, et c'est d'une voix presque nostalgique que j'ai continué : Il est passé le temps des révoltes enragées. C'était peu être plus héroïque et plus grisant, mais ce type d'activisme ne fonctionne plus aujourd'hui. Dès que tu deviens trop dangereux pour l'ordre publique, on te menace de finir derrière les barreaux. Et un jour viendra où même la meilleure avocate du pays ne parviendra pas à t'épargner ce sort. Il suffit de regarder l'expérience de Kyte... Ma voix s'est faite plus douce et plus basse pour tenter de dissimuler l’émotion qui menaçait un peu trop de s'y exprimer. Et je ne veux pas ça pour toi.
J’ai effleuré la joue de Martin de mes doigts puis j’ai détourné la tête et pris une inspiration – le temps de me reprendre et de recomposer mon masque sévère et austère. Puis j’ai à nouveau relevé les yeux vers lui.
- Et tu ne peux pas non plus me demander de te sauver la mise chaque fois que tu déconnes un peu et finis en cellule à la station. Je dois garder une façade irréprochable si je veux continuer à soutenir notre cause à travers l’exercice de mon métier. Les entreprises que j'épingle sont toujours à la recherche d'une faille pour me décrédibiliser. Alors je n'ai aucune envie de leur donner l'idée de fouiller dans mon passé, parce qu'on sait tous les deux ce qu'elles y trouveront. J’ai bossé trop dur et fait trop de sacrifices pour que tout s'écroule aussi bêtement. Tu comprends ? Je veux que tu me promette d’être plus prudent et de ne pas prendre de risques inutiles. Que tu apprennes à maitriser ta colère, et que tu choisisses plus efficacement non seulement tes batailles, mais aussi ta façon de les appréhender.
J’ai conclu, sondant son regard. Il a eu l’air d’avoir envie d'argumenter, mais je crois que dans le fond, Martin comprenait mon raisonnement et ma position. Ou bien il savait que ce n’était pas vraiment le moment pour essayer de me faire changer d’avis et voir un autre point de vue. L’activisme « à la Kyte » était toujours un sujet de tensions entre nous, d’autant plus ces derniers mois, depuis que mon mentor avait disparu des radars. Parce que j’avais beau essayer de me dire que ce vieux bouc savait ce qu’il faisait, je ne pouvais m'empêcher de me ronger les sangs à son sujet. Et je savais que Martin aussi, à sa manière.
- Allez, j’ai dit avec un soupir. Allons rejoindre ton amie.
J’ai ouvert la porte d’entrée et me suis écartée pour laisser passer Martin puis je lui ai emboité le pas dans le couloir. J’ai rapidement remercié la baby-sitter de Freyja et l’ai saluée alors qu’elle s’apprêtait à rentrer chez elle. Parlant de louve, j’étais quasiment certaine de trouver la mienne avec sa truffe enfoncée sous un canapé, planquée dans le coin de la pièce le plus éloigné de notre invitée surprise. Quelle ne fut ma surprise lorsque je la découvris aux côtés de la rouquine, tellement occupée à lui renifler les mains qu’elle ne sembla même pas remarquer ma présence. Ce dernier point m’attrista d’ailleurs quelque peu.
- Je vois que tu as fait la connaissance de Freyja…
J’ai commenté, un sourire dans la voix. Les oreilles de la louve s’inclinèrent en arrière et elle fit volte-face, se précipitant à mes côtés avec cette expression joyeuse (yeux brillants et langue pendante) que j’interprétais comme un sourire. Je me suis accroupie pour lui donner quelques caresses et je me suis dirigée vers la cuisine tandis que Freyja entreprenait de renifler consciencieusement le pantalon de Martin, comme pour lui demander dans quel pétrin il était encore allé se fourrer.
- Désolée pour tout à l’heure. J’ai dit aux deux mômes en revenant dans le salon, une théière bouillante dans les mains. Les stations de police me mettent toujours un peu à cran.
J’ai positionné trois tasses sur la table et les ai remplies d’une tisane fruitée et odorante. Puis j’ai refermé mes doigts autour de la céramique brûlante pour les réchauffer. Un geste qui avait plus d’utilité dans mon Irlande natale ou au Canada, mais que mes années dans la chaleur de Brisbane n’étaient pas parvenues à me faire oublier.
- Alors, est-ce que l’un de vous deux aurait l'amabilité de m’expliquer comment vous vous êtes démerdés pour vous retrouver derrière les barreaux ?
Mon ton semblait sévère, mais un sourire amusé étirait désormais le coin de mes lèvres. Dans le fond, je n’en avais rien à cirer que ces deux jeunots se livrent à des activités illégales. J’avais été eux, une vingtaine d’années plus tôt. Et je sentais bien que derrière ma façade politiquement correcte, la rébellion battait encore au fond de mon vieux cœur aigri.
follow in no footsteps listen for the true guides
The river's a hymnal and the leaves are applause. Trees sing in whispers with the wind pulling their arms. Hold still and listen, your hand on my heart. If you need them these beacons will lead you back to the start.
Les mains dans les poches, j'ai gardé le regard baissé. Même lorsque Jameson a commencé à me parler. J'ai brièvement lever mes yeux sur elle lorsqu'elle a cherché mon regard, mais je me suis à nouveau bien rapidement intéressé aux dalles qui forment le chemin. Je la laisse parler, me dire ce qu'elle me reproche. Ses paroles sont calmes, plus calme quand on les compare à avant. Elles sont dites sur le ton de l'information et non sur le ton de la reproche. Quelques part, dans ces paroles, je peux sans problème entendre son inquiétude.
Et putain qu'est-ce qu'elle a raison. Il faut que je me calme sur l'activisme, elle ne peut pas se permettre de me sortir de prisons toutes les semaines. Je pensais naïvement que ça ne la dérangeait pas mais c'est sans pensé au fait qu'elle soit obligé de garder une façade dure et impénétrable du maître Winters. Cette personne qui se bas de manière légale contre la cruauté animale et la pollution de la flore. J'ai été égoïste de penser qu'elle pourrait me sortir d'affaire. Je frissonne lorsqu'elle parle de la liste d'éco terroriste et mon esprit vole directement vers Kyte. Il en faisait parti lui. Il ne le disait pas spécifiquement, mais je le savais. Intuition sans doute. Je me tends un peu plus et relève finalement mon regard vers Jameson lorsqu'elle prononce le nom de notre mentor. Les lèvres pincé pour essayer de dissimuler n'importe quelle marque d'émotion sur mon visage, j'hoche simplement la tête lorsqu'elle me dit qu'elle ne veut pas que même la meilleure avocate du monde ne pourra plus rien pour moi si je me retrouve dans la situation de Kyte. «com … compris » bégayais-je dans un souffle en hochant la tête et en baissant à nouveau le regard.
Je ferme un instant les yeux lorsqu'elle effleure ma joue, pensant qu'elle s'était finalement calmer. Mais son ton me prouve le contraire. Fermement, elle reprends que je n'ai pas le droit de faire tout le temps appel à elle pour me sauver la mise. Et ce simplement parce que les entreprises contre lesquelles elles se bats de manière totalement légales profiterons de n'importe quelle faille dans sa technique pour aller fouiller dans son passé. Et ce n'est pas glorieux. Je sais qu'elle aussi, son nom à pendant un moment figuré la liste des éco terroriste, qu'elle a même été en centre de redressement et que ça l'a beaucoup calmé. Toutefois, la liste de ses actions illégales étaient bien plus longue. Je crois même que son casier judiciaire n'est pas si vierge que ça.
Ce n'est que lorsqu'elle me demande de lui promettre de me maîtriser d'avantage, de choisir mieux mes combats et d'être plus prudent, que je relève le regard. Mon cœur, cette partie de moi qui trouve que ces paroles écorchent une peu trop ma fierté voudrait argumenté contre elle. Mais ma conscience et ma raison me disent de fermer ma gueule. Et pour une fois j'ai décide de suivre mon cerveau. Alors j'ai simplement hoché la tête en silence et je suis entré dans la maison lorsque Jameson m'a demandé de le faire. Nous nous sommes dirigeons vers le salon où je vois Rose qui est occupé à faire connaissance avec Freyja.
Cette dernière ne nous a calculé que lorsque sa maîtresse prends la parole. Joyeusement elle est venu quémander des caresses à Jameson qui lui en a donné avec un sourire, avant de venir fourrer son museau dans mes mains. Je souris, me baisse à sa hauteur et caresse son pelage. «Salut ma belle » soufflais-je alors que la chienne semble plus concerné par l'odeur qui se trouve sur mon pantalon. « ça sent un peu le renfermé, hein, pas vrai ?» demandais-je doucement, souriant légèrement. Je lui tapote légèrement le flanc puis me redresse.
Je me suis approcher de Rose alors que Jameson disparaît dans la cuisine et je lui ai un glissé un rapide «ça va ? » avec un sourire en m'installant quand mon regard s'est posé sur ma mère de cœur. Elle s'excuse, disant que les stations de polices la mettent toujours à cran. « Je crois qu'on l'a tous un peu remarqué, oui» dis-je avec une grimace, une pointe d'insolence dans la voix. C'est juste pour faire genre, ça, en fait. Je n'ai pas envie de montrer à Rose que Jameson est autant ma force que ma faiblesse.
J'ai attrapé la tasse qu'elle me tends en la gratifiant d'un rapide sourire et j'ai soufflé dessus alors qu'elle demande, sur un ton un peu plus sévère, comment nous avons réussi à nous démerder pour finir derrière les barreaux. Je lance un coup d’œil vers Rose puis hausse les épaules «Rose je sais pas » dis-je en reportant mon attention sur mon amie «Mais moi … la manif s'est un peu échauffé et on a engagé le combat » mon regard est fuyant « Je n'ai pas attaqué en premier, je suis resté en retrait jusqu'au bout. Mais bon … quand on essaie de te refaire le portrait façon cubisme tu restes pas là à ne rien faire hein » expliquais-je de la manière la plus détachée qui soit en haussant les épaules « Les flic ont débarqué, ont usé de leur jet d'eau pour séparé les deux groupes, puis ont vidé une bombe de spray poivré sur mon visage et m’ont finalement embarqué, moi et Hugh et d'autres activistes» pendant toute ma prise de parole j'ai gardé mon regard levé sur Jameson et je ne le détourne que furtivement pour le poser sur ma tasse que je porte à mes lèvres, attendant la réponse de Rose.
“we are the world, we are the children, we are the ones who make a brighter day. so let's start giving. there's a choice we're making, we're saving our own lives. it's true we'll make a better day, just you and me”
A peine la jeune femme eut-t-elle posé le verre de jus de fruits sur la table basse lui faisant face que la main de Rose s’empressa de l’attraper. Une soif dévorante l’avait envahi à la vision de la boisson, probablement parce qu’elle n’avait pas eu le temps de s’hydrater depuis de longues heures. Donner de l’eau, même du robinet, aux détenus ne semblait pas être dans les habitudes des agents de police. A bien y réfléchir, il y avait même de fortes chances qu’ils prennent un malin plaisir à les laisser mourir de soif. En tout cas ceux à qui elle avait eu à faire aujourd’hui et qui, elle l’espérait, étaient une exception. Comme première expérience avec la police, on pouvait faire mieux. Son verre déjà terminé, la rouquine hésita un instant à aller se resservir, puis parvint finalement à convaincre que sa soif allait attendre. Cette jeune femme avait déjà été particulièrement gentille de l’avoir servie une première fois, elle n’allait pas abuser d’elle, de plus elle n’était sûrement pas chez Jameson pour cela. D’ailleurs la raison de sa présence et son identité intrigua fortement la jeune femme. Était-elle la colocataire de l’avocate ? Cette hypothèse semblait assez improbable. La rouquine n’eut pas le temps de continuer à réfléchir à la question puisque la truffe froide du chien-loup lui chatouilla la main, la sortant aussitôt de ses pensées. La taille de l’animal l’impressionnait mais quelque chose en elle dégageait assez de douceur pour la rassurer. L’envie de s’approcher davantage d’elle était forte mais on lui avait toujours dit qu’être rapide avec un animal qui ne nous connaissait pas pouvait être mal perçu par ce dernier. Un peu effrayée à l’idée de faire une bêtise, elle se contenta de profiter de ce simple contact que lui permis l’animal, un petit sourire aux lèvres.
« Je vois que tu as fait la connaissance de Freyja… » Si concentrée, Rose n’avait pas entendu la porte de l’entrée s’ouvrir sur Jameson et Martin qui s’avançaient vers elle, visiblement moins tendus que lorsqu’elle les avait quittés. C’était un soulagement. « Oh c’est une femelle, c’est un très joli prénom » A son plus grand regret, la chienne l’abandonna et se dirigea avec joie vers sa maîtresse qui la caressa avec amour. Un peu jalouse, la jeune femme les observa, puis aperçut Martin la rejoindre sur le canapé. « Ça va ? » Maintenant qu’elle était sortie, elle allait bien mieux, c’était indéniable. Tout sourire, elle hocha vivement la tête avant que Jameson ne reprenne la parole. « Désolée pour tout à l’heure. Les stations de police me mettent toujours un peu à cran. » Ce à quoi Martin réagit sans perdre une seconde. « Je crois qu'on l'a tous un peu remarqué, oui » Amusée par leurs échanges encore un peu provocateurs, l’étudiante laissa échapper un rire amusé avant d’ajouter à son tour. « Vu leur amabilité ça ne m’étonne pas ! » Désormais qu’elle avait compris que Jameson n’était pas uniquement une femme froide, Rose se sentait plus à l’aise pour plaisanter et surtout pour lui répondre sans craindre de se faire disputer en retour. L’avocate s’éclipsa quelques minutes, revenant avec des tasses qu’elle remplit d’une tisane à l’odeur fort plaisante. Voilà qui allait réjouir l’envie de s’hydrater de la rouquine dont les yeux brillaient d’avance. Après un merci discret, elle attrapa la tasse qui lui était destinée et sentit avec gourmandise l’odeur qui s’en dégageait en attendant que l’eau soit moins chaude pour y goûter. « Alors, est-ce que l’un de vous deux aurait l'amabilité de m’expliquer comment vous vous êtes démerdés pour vous retrouver derrière les barreaux ? » Sentant le regard de Martin se poser sur elle, la jeune femme se tourna vers lui, lui faisant signe de commencer pour se donner du courage. « Rose je sais pas. Je n'ai pas attaqué en premier, je suis resté en retrait jusqu'au bout. Mais bon … quand on essaie de te refaire le portrait façon cubisme tu restes pas là à ne rien faire hein. Les flics ont débarqué, ont usé de leur jet d'eau pour séparer les deux groupes, puis ont vidé une bombe de spray poivré sur mon visage et m’ont finalement embarqué, moi et Hugh et d'autres activistes » Maintenant qu’elle connaissait l’histoire de l’arrestation de Martin, l’étudiante comprenait l’état de ses yeux dans la cellule. « D’ailleurs, tes yeux vont mieux ? Ils sont moins rouges que tout à l’heure on dirait » avait-elle demandé avec une grande inquiétude dans la voix. Rose détestait voir les gens souffrir, qu’elle soit proche d’eux ou non. Vint alors son tour de raconter son histoire. « Pour ma part je ne faisais que manifester paisiblement et d’un coup les choses ont dégénérées. Il y avait un groupe de garçons qui se sont mis à casser des choses dans la rue en lançant des pierres, alors j’ai voulu m’éloigner mais ça a créé des mouvements de foule et un brouhaha général. Et là les policiers ont débarqué et vu que j’étais coincée dans le lot, ils m’ont arrêtée en pensant que je faisais partie des fouteurs de trouble… » Marquant une petite pause, la rouquine leva les yeux vers Jameson. « Ils ont pas voulu me croire quand j’ai dit que je n’avais rien fait. Et après… » Sa voix devint hésitante. « Ils ont ouvert mon sac et ils ont trouvé un pochon de cannabis. J’avais… j’avais oublié que j’avais sur moi. Je ne deal pas hein, c’est juste… que j’aime bien fumer de temps en temps et je ne mets même pas de tabac, je… » Anxieuse à l’idée que l’avocate lui fasse la morale sur sa consommation de cannabis, Rose s’arrêta de parler et baissa son regard vers le sol. Elle n’avait pas envie de s’enfoncer davantage mais souhaitait malgré tout se défendre. Un dilemme bien important. Puis surprise, elle vit quelque chose s’approcher d’elle, Freyja. Peut-être avait-elle sentit sa détresse car l’animal vint se coller à elle, posant sa tête sur sa jambe. « En tout cas j'ai eu beaucoup de chance de tomber dans la même cellule que Martin, sans lui et sans vous, je serai toujours là bas. » ajouta-t-elle avec toute la sincérité dont elle pouvait faire preuve. Pour cela, elle leur serait redevable à vie.