La tête posée contre la vitre, Jessy était bien pensive. Deux semaines qu'elle n'allait pas à la salle de sport. Déjà qu'elle n'y allait pas souvent ... Le jeudi, principalement. De 18h jusqu'à 21h. Oh, elle ne faisait pas que du sport pendant trois heures. Elle discutait. Ou Enzo la coachait. Enzo ? C'est le frère de Mina. Comme ça qu'ils s'étaient rencontrés tous les deux. A la salle de sport. Elle pas très motivée. Lui à fond, comme toujours. Elle s'était inscrite, à l'époque, sans réellement vouloir s'inscrire. Sur un coup de tête. A cause d'un pari stupide qu'elle avait fait il y avait de cela sept ans maintenant. Et depuis, elle continuait à y aller. Vous me direz qu'elle aurait pu arrêter cet abonnement. Elle avait trop la flemme de le faire. C'était faire beaucoup de paperasse pour pas grand chose. Elle finirait par le faire. A un moment ou à un autre. Mais pas tout de suite. Après tout, c'était pas mal. Ca lui permettait de voir des gens. De discuter avec des adultes. Parce qu'elle passait une bonne partie de ses journées avec des enfants après tout. Et ça faisait du bien de passer du temps avec des personnes de son âge. Ou plus vieilles. Et elle y faisait de chouettes rencontres. Enfin, pas toujours. Jessy avait arrêté d'aller à la salle de sport après son agression. Pas l'envie d'y retourner. Elle préférait aller au collège et rentrer directement chez elle ensuite. Plus simple. Moins de risque de se faire agresser à nouveau. Peut-être fallait-il qu'elle change d'horaire. Ou bien de jour. Qu'elle y aille à un autre moment. Faudrait qu'elle y réfléchisse. Jessy ne savait pas, elle devait étudier la question. Le bus s'arrêter. La jeune femme poussa un soupir et elle finit par se lever. Elle n'avait pas envie mais bon. Elle était là. Elle n'allait pas faire demi-tour, non ? Et puis, ça faisait un petit moment qu'elle n'était pas venue. Est-ce que ça allait lui faire du mal de faire un peu de sport ? Aussitôt après avoir passé son badge pour provoquer l'ouverture de la porte, Jessy se dirigea automatiquement vers les vestiaires afin de se changer. Elle salua quelques personnes qu'elle connaissait d'un hochement de la tête. Regard rapide. Enzo semblait pas être là. Une connaissance lui fit une réflexion sur sa coupe de cheveux. Bah oui. Parce qu'avant, elle arrivait avec une jolie queue de cheval haute. Maintenant, comme elle avait les cheveux courts, elle n'était plus embêtée et n'avait plus besoin de les attacher. Pratique. Après un bon quart d'heure -pour dire qu'elle n'avait pas envie d'être là-, Jessy, changé, se retrouvait dans la salle. La tête sur le côté, elle réfléchissait encore par quelle machine elle allait commencer. "Quand faut y aller ..."
Comme tous les trois jours, je me rendais à la salle de sport pour m'entretenir. Parce que même si ce n'était pas les stups qui me payaient l'abonnement par mois, c'est évident que j'irais, j'ai toujours eu l'habitude d'y aller au moins tous les trois jours. Quand j'étais à l'armée j'en faisais tous les jours et j'étais devenu une masse musculaire. Tellement que je ne faisais plus d'effort au niveau des bras. J'ai pas envie de devenir une de ces bêtes de foire qui ressemblent plus à des taureaux qu'à des types bien sculpté. Non ça n'a jamais été mon but et avec les entraînement à l'armée, on faisait tellement de cardio qu'on avait même pas l'habitude de trop se muscler. Pas plus mal. Et j'avais voulu garder ce rythme. Bien évidemment, avec mon nouveau boulot, datant de presque dix ans maintenant, je n'avais plus besoin d'en faire tous les jours, mais c'était pour au moins resté en forme, il le vaut mieux avec ces vauriens que j'arrête chaque semaine, pour souvent des petits dealers qui n'ont rien d'intéressant dans leur pauvre vie misérable. Mais je m'efforce à chaque fois de leur donner une deuxième chance, parce que tout le monde y a droit. A part dans certaines occasions bien sûr. Enfin, après m'être changé je me rendais vers le tapis de course quand j'aperçus un visage familier. J'eus un temps d'hésitation, mais c'était bien elle. Je m'approchais alors d'elle et tout en souriant doucement je lui disais Nouvelle coupe ? Evidemment que c'était une nouvelle coupe, elle avait couper ses beaux cheveux longs, mais ça lui allait bien comme ça aussi. Ca faisait longtemps que je n'avais pas eu de nouvelles de Jessy et ça me faisait plaisir de la voir aujourd'hui malgré le monde. J'espérais qu'on puisse faire notre entraînement aujourd'hui, comme il y a quelques semaines. Je le voyais bien que aujourd'hui non plus elle n'était pas motivée, mais j'espérais bien y arriver encore une fois, parce que c'est important de prendre soin de son corps, ça nous fait vieillir encore mieux.
La tête penchée quelque peu sur le côté, Jessy était pensive. Terriblement pensive. A dire vrai, elle se demandait encore ce qu'elle foutait ici. Non pas qu'elle n'aimait pas la salle de sport. Mais d'une certaine manière, et ce depuis son agression, elle ne se sentait plus en sécurité. Et ce nulle part. Enfin, si, au collège, ça allait. Mais il y avait des moments où, quand elle était seule dans son appartement, elle était terrorisée. Et elle pouvait pas prendre le téléphone et appeler son frère comme elle avait pu le faire si souvent par le passé. Mais ça, c'était de sa faute. Elle n'irait pas jusqu'à dire qu'elle l'avait cherché mais presque. Enfin, là n'était pas vraiment le sujet. Jessy en vint à pousser un soupir et eut un mouvement de sursaut tandis qu'on s'adressait à elle. Elle tourna la tête et remarqua que c'était Enzo. Ca lui arrivait de sursauter, de temps à autre, mais jamais de la sorte. "Tu m'as fichue la trouille." dit-elle en secouant la tête, tentant de retrouver ses esprits. Elle allait bien. Elle n'avait rien à craindre. Elle était en sécurité. "Oui, nouvelle coupe. J'avais envie de changer." Elle avait besoin de changement. "Ca m'a trop fait bizarre de me les faire couper et de voir qu'ils tombaient au sol." Ouais, elle y avait craint un peu au départ. Mais elle aimait bien au final. C'était sympa. Et ça lui allait plutôt bien. "J'aime bien. Ca me fait moins gamine. T'en penses quoi ?" en vint-elle à lui demander en penchant la tête sur le côté. "Si t'aimes pas du tout, dis-le, ça me vexera pas." De toute manière, tant que ça lui plaisait elle, elle s'en fichait. "Toujours aussi assidu à ce que je vois." Peut-être qu'il n'avait pas remarqué que ... Et qu'elle n'était pas venue depuis deux semaines. Elle en doutait mais bon. Après tout, il était flic. Il devait remarquer les moindres petits détails. Tout ce qu'elle, elle ne pourrait pas voir et que lui verrait.
Lui avoir fichu la trouille ? Moi ? Je sais bien que je suis imposant et que je n'ai pas toujours le sourire, et que d'accord, avec ma profession je suis un peu trop brutal dans mes paroles, mais de là à faire peur aux personnes avec qui je m'entend bien ? Ca me surprenait. Je haussais doucement les sourcils et lui répondais Désolé. Un peu gêné, j'aime pas faire peur de la sorte, c'est … oui gênant. Y'a pas d'autres mots. Finalement elle rebondit sur ma remarque pour engager la conversation. Elle semblait s'en remettre, c'est déjà pas mal, c'est pas moi personnellement qui lui avait fait peur. Elle ne doit vraiment pas avoir la conscience tranquille. Rien que dans son regard ça se voyait que je lui avais fait peur, mais que je n'étais pas le sujet principal de cette peur. Surtout qu'elle continuait à me raconter l'aventure de ses cheveux et un léger sourire fit son apparition. Ben oui c'est pas tous les jours que je parle cheveux. Même si je l'avoue, je passe pas mal de temps pour m'occuper des miens, même si parfois j'aime me raser le crâne quand ça me saoule trop. Elle me demanda alors ce que j'en pensais et que j'avais même droit de ne pas apprécier. Mon regard se fit insistant sur sa coupe, son visage, et je lui répondais Je suis d'accord. Ca te va très bien et ça te vieilli un peu plus, même si tu as toujours ces petits traits de gamine pour moi. Lui fis-je remarqué avec un petit clin d'oeil taquin. Elle est loin d'avoir la trentaine, alors oui c'est une gamine pour moi, mais une gamine que j'apprécie et que je respecte. Qui m'avait manqué aussi pendant ces quelques semaines sans pouvoir la coacher Et oui, toujours. J'adore ça, moi, comparé à certains. Et puis j'en ai besoin aussi. Si je ne me tiens pas en forme, c'est qui qui va arrêter les vilains dealers hein ?! Répondais-je sur un ton léger et amusé. Je me sens toujours bien plus détendu dans la salle de sport, même si je ne connais pas depuis bien longtemps la demoiselle à mes côtés. Bon alors, prête? Tu veux commencer par quoi ? Parce qu'on allait pas rester là planter toute l'aprem non plus ! Faut bien se jeter à l'eau, même si elle ne semble pas motivée.
Jessy ou l'art de noyer le poisson. Oui, Enzo lui avait fichue la trouille. Il fallait dire que depuis qu'elle avait été agressée, elle sursautait un peu pour un ou pour un non. Seulement, elle n'avait pas eu l'occasion de lui en parler puisqu'il n'était pas dans les parages. Et elle ne voulait pas lui en parler. Non pas que ça ne lui aurait pas fait du bien. Mais ça signifiait se confier, en parler, encore et encore. Et elle préférait ne pas le faire. Pour la simple et bonne raison qu'elle n'avait pas envie qu'il s'inquiète. Et surtout, elle ne voulait pas le faire parce qu'elle voulait oublier. Et si elle en parlait, ça allait lui revenir en pleine face. Alors, autant l'éviter. Et autant faire comme si rien ne s'était passé. Elle en avait besoin. "Rho, c'est pas grave, t'inquiète." lui avait-elle dit dans un sourire. "C'est pas comme si tu l'avais fait exprès." ajouta-t-elle en lui tirant la langue. Oui, elle essayait de faire comme si ... Et bien, comme si de rien n'était. Il était vrai que parler de ses cheveux, ça lui permettait un peu de noyer le poisson mais bon, sans doute qu'il ne devait pas être dupe et qu'il devait se douter que quelque chose n'était pas tip top. M'enfin, Jessy espérait fortement qu'il ne relève pas ça tout de suite. Elle lui cogna l'épaule de son poing tandis qu'il venait de lui dire qu'elle avait gardé de ses traits de gamine. "En même temps, par rapport à toi, j'suis encore une gamine." Enfin, elle n'avait que sept ans de moins que lui. C'était pas beaucoup. "Alors chutt papy." Elle lui avait tiré la langue à nouveau. Toujours là. Prêt au poste. Prêt à s'entraîner. Comme il avait l'habitude de le faire. Et elle, toujours là, pas motivée du tout. C'était pas la première fois. Ca serait pas la dernière fois non plus. "Ouais ... Et bah, j'y peux rien. C'est pas vraiment dans mes gênes le sport." C'était plus l'art. Mais bon, passons. Enzo lui demanda si elle était prête. Elle haussa quelque peu des épaules. "Prête, façon de parler." On lui parlerait d'art ou bien elle peindrait, ouais, elle serait prête n'importe quand. Mais là, faire du sport ... Enfin, quand faut y aller, faut y aller, comme on le dit. Elle pencha la tête sur le côté. "On va commencer tranquillement par ... Le tapis." Parce que y'avait deux tapis de course à côté. Donc, autant commencer par là. Ouais. Et puis, c'était pas le truc qu'elle aimait le plus. "Ca te va ?"
Ca n'allait jamais vraiment quand elle venait à la salle, et pour moi cette jeune femme n'avait jamais l'air heureuse. Sûrement du au fait qu'on se côtoyait qu'à la salle et qu'à part ici on ne se fréquentait pas. Il y a des relations comme ça, qui ne sont basés que sur le hasard mais qui nous convient parfaitement. Comme des collègues de boulots qui n'ont pas besoin de se voir en dehors. Toujours est-il que j'avais tout le temps l'impression que rien n'allait. C'était sûrement du au fait qu'elle n'aime pas faire du sport oui, mais j'ai jamais compris pourquoi elle se forçait à venir. C'est sensé être du plaisir, de la remise en forme, pas une obligation. Mais ça me faisait plaisir de l'avoir rencontré, ça me changeait de ma routine à la salle au moins, et ça me fixait une autre but pendant ces quelques heures. Après lui avoir donc fait peur et m'être excusée, elle me tira la langue comme une gamine pour me dire que ce n'était pas grave vu que je ne l'avais pas fait exprès. Je lui souriais tendrement avant d'en venir à sa nouvelle coupe. Je la taquinais bien évidemment sur son âge et sur le fait que je ne trouvais pas que ça la vieillissait tant que ça. Et bien sûr j'eus droit à mon cher « papy ». J'abordais donc un léger air blasé pour finalement lui rendre sa foutu langue en lui tendant à mon tour Le papy il se porte en tout cas bien mieux que la gamine j'ai envie de te dire hein ! Lui répondais-je pour ma défense avant de me mettre à rire. C'était le comble ça. Mais ça me faisait bien rire. C'est certain que le sport n'était pas fait pour elle, et même en essayant elle avait vraiment du mal. Oui ça, j'avais remarqué. Disais-je toujours amusé. Je lui demandais ensuite si elle était prête bien que je savais que ce n'était pas le cas. C'était juste pour donner le top départ à vrai dire. Elle me proposa de commencer par le tapis et rien n'était meilleur que de commencer par un peu de course Très bon choix Jessy. Au moins on va pouvoir se chauffer tranquillement tous les muscles du corps. Par contre, après, c'est à mon tour de choisir … Oui je lui avais fait une fleur, mais pas question d'être sympathique par la suite, elle avait quand même manqué deux semaines. Je comptais bien l'en faire baver un petit peu quand même ! Bon pas trop, parce que après elle n'allait plus du tout venir.
Déconner avec Enzo, Jessy pensait que c'était la meilleure des idées pour éviter de penser à ce qui avait pu se passer. Et elle n'avait pas vraimlent envie que Enzo se mêle de cette affaire. Non pas qu'elle ne voudrait pas ou qu'elle trouvait ça inutile. Mais disons que ça ne servait à rien de l'inquiéter. Et elle ne voulait pas le faire. Alors, le mieux, oui, c'était de faire comme si tout allait bien. Faire comme si elle était au top de sa forme alors que ce n'était pas le cas. Autant ... faire comme si de rien n'était. Elle n'aimait pas cette sensation. Qu'importe. "Mieux, mieux. Ouais. Il est vrai que la gamine n'est pas dans son élément préféré et qu'elle préférerait être ailleurs qu'ici. Genre. Dans un musée. Ou un galerie d'art." Elle eut un hochement de la tête. Ouais, ça, c'était son élément. Elle adorait ça. "D'ailleurs, juste histoire de me marrer, j'aimerais bien te voir dans une galerie d'art." Elle était pratiquement sûre et certaine qu'il allait détester et qu'il s'ennuierait à mourir. Peut-être qu'ils devraient faire une sorte de pari. Mouais ... Ca pourrait être intéressant. Idée à creuser en quelque sorte. Ouais. Elle verrait bien. En tout cas, ça l'amuserait de l'emmener dans un tel lieu. Et pas qu'un peu à dire vrai. Quoi qu'il en soit, discuter, c'était bien. Néanmoins, il était peut-être temps de se bouger les fesses et de se mettre au travail. Jessy n'en avait aucunement envie mais bon, elle n'allait pas s'en aller maintenant que Enzo était dans les parages, non ? "Rhaaaa ... J'suis sûre que tu vas choisir un truc que je déteste faire." Elle poussa un soupir. Mais c'était le jeu, en quelque sorte. Secouant la tête, elle avait fini par s'approcher de la machine. Et elle était montée sur le tapis de course. "Quoi que t'en dises, j'forcerais pas trop aujourd'hui. J'ai pas envie de me retrouver toute courbaturée demain en me levant." Enfin, elle disait ça, mais ça ne lui était arrivée qu'à quelques reprises. Les premières fois où elle avait croisé Enzo et qu'il avait décidé de lui botter les fesses pour la motiver un peu. Rhoo, c'était douloureux, elle s'en souvenait comme si c'était la veille. "Parce que j'te connais." Il était du genre à en faire beaucoup et c'était elle qui payait au final. Si on peut dire cela ainsi. Jessy avait appuyé sur quelques boutons et puis, elle avait commencé à courir. Lentement. Enfin, elle augmenterait le rythme progressivement mais autant ne pas se précipiter. "Et le boulot alors ? Toujours à courir après tes criminels je présume ?" Bah ouais. Ca n'allait pas changer.
C'est rare quand je m'entend bien avec quelqu'un qui rejette autant le sport tout en l'embrassant à contre cœur. C'était la seule que je connaissais dans ce cas-là à vrai dire, et je n'aurais jamais cru possible que ça m'arrive. Mais je l'aimais bien au fond et je sentais que je lui étais utile à sa motivation. Et puis on arrive bien à rire de tout ça ensemble. Elle me fit d'ailleurs encore bien remarquer que c'est une femme d'art, pas de sport, mais cette fois-ci elle me proposa presque de m'emmener dans l'un de ses endroits fétiches. Je la regardais, arrondissant les yeux, limite ayant peur de la suite, mais elle n'avait rien rajouté, je l'avais fait T'es en train de me proposer un défi ou je rêve ? Lui demandais-je en finissant par arquer un sourcil avec un sourire en coin. Parce que non, je ne renonce jamais à un défi, c'est même ce qui me motive, alors pourquoi pas ?! Bon ça risque d'être horriblement chiant, mais peut-être qu'avec Jessy ce sera un peu plus fun qui sait. Vu qu'elle venait de choisir le tapis en commencement, je comptais bien l'achever un peu, alors ce serait moi qui choisirait la prochaine machine, et elle se doutait que ce serait une qu'elle n'aimerait pas faire. Je n'ai pu m'empêcher de rire et de lui répondre Franchement Jessy, y'a une machine que tu ne détestes pas ? C'était bien sûr une question dont je connaissais la réponse, mais ça me faisait marrer de le lui faire remarquer. Oui elle me connaissait et elle savait que j'allais essayer de tirer le maximum d'elle, malgré elle. Mais elle espérait que je ne le fasse pas trop aujourd'hui Ok, on va y aller mollo aujourd'hui, juste histoire que tu reprennes le rythme tranquillement. Oui parce que je ne voulais pas non plus qu'elle ait de claquage. Encore les courbatures, je ne pourrais rien y faire, faut que les muscles reprennent de leur souplesse, et c'est inévitable. Mais si tu avais continué le sport, tu n'aurais plus à t'en faire pour les courbatures. Disais-je pour la faire chier encore un peu. Finalement on s'était enfin mis à courir et je partais presque tout aussi tranquillement qu'elle, mais j'accélérais bien plus rapidement et à bien plus grande vitesse. Je pouvais rester à 10km/h facilement pendant de longues minutes. Pas le choix avec le boulot. D'ailleurs elle me demanda des nouvelles de mon taf Après mes drogués préférés oui. J'ai parfois l'impression que la prison, ou même les longues nuits en cellule de dégrisement ne leur suffisent pas … Oui j'en étais presque désespéré, mais j'aime trop mon taf.
Voir Enzo dans une galerie d'art ou bien dans un musée, à dire vrai, ça l'amuserait. Et pas qu'un peu. Il tournerait en rond. Il serrerait le poing. Il s'ennuyerait, c'était sûr et certain. Ou peut-être qu'il ferait bonne figure. Et qu'il ferait comme si ... Et bien, comme s'il s'en foutait et que ça ne lui faisait ni chaud, ni froid. Oh que oui, ça serait amusant. Dire qu'elle en rêvait, ce serait mensonge. Parce que c'était une idée passagère qui lui était passé comme ça, par la tête. Mais oui, ça serait sympa. "Pas vraiment un défi. Je dirais plutôt ... Le moyen de te faire découvrir ce que moi j'aime. Parce que le sport, c'est ton domaine. Tu y es comme un poisson dans l'eau alors que moi, je surnage. Et j'aimerais que tu vois par toi-même que j'peux être aussi passionnée que toi, mais dans un autre domaine." dit-elle dans un hochement de la tête.Elle n'irait pas jusqu'à dire que la passion d'Enzo était le sport, mais il aimait beaucoup. Alors, pourquoi pas lui montrer que sa passion à elle, c'était l'art et qu'elle s'y plaisait ? Oh, bien évidemment, ça serait tellement plus simple si elle arrêtait son abonnement et qu'elle ne venait plus. Mais alors, elle n'aurait plus l'occasion de faire de chouettes rencontres. Et elle se doutait qu'elle ne verrait plus non plus Enzo. Enfin, elle pouvait se tromper mais bon. Passons. "Et puis, je suis pratiquement sûre que tu n'aimeras pas." Est-ce qu'elle essayait de le taquiner ? De le titiller pour qu'il finisse par accepter de l'accompagner dans un musée ou bien une galerie d'art ? Peut-être bien. Ils allaient commmencer tranquillement par un peu de tapis de course, bien que ce n'était pas ce qu'elle aimait le plus. Elle eut un haussement des épaules tandis qu'il lui demandait si toutes les machines l'énervaient ou si y'en avait une qui pouvait lui plaire. "Le fauteuil relaxant après la douche, j'adore. C'est sympa." Elle l'avait pris à son propre jeu, en quelque sorte. Ils commencèrent lentement. Mais sûrement. Pourquoi se dépêcher après tout ? C'était pas en se précipitant qu'ils en feraient plus. Enfin, pas pour Jessy en tout cas. "C'est pas que j'voulais pas venir ... c'est que ..." Ouais ... Si elle commençait à lui expliquer le comment du pourquoi, elle serait obligée de lui dire la vérité. Et elle avait pas envie de s'étendre sur le sujet. "Tu sais, hein, quand t'es malade comme un chien et que tu vomis tes tripes ... Aller au sport, c'est le cadet de tes soucis." Bon, c'était un mensonge. Et peut-être qu'il la croirait pas. Elle verrait bien. "J'suis sûre que même toi, étant malade, tu le ferais pas. Alors moi ..." Elle, c'était carrément à rayer de sa liste des choses à faire. Est-ce que le mensonge passerait ? Va savoir. Histoire de changer de sujet, elle préféra lui parler de son boulot à lui. "Tu sais, j't'imagine pas trop à la retraite toi. Tu risquerais de t'emmerder dans ton fauteuil." Jessy imaginait la scène et elle se mit à rigoler toute seule en penser qu'il pourrait emmerder les autres petits vieux de la maison de retraite. "Tu sais, les drogués, ils doivent pas être simples à gérer ... Y'en a qui doivent t'en faire voir des vertes et des pas mûres, non ?"
C'est vrai que de voir Jessy dans son élément ne serait pas déplaisant Oui c'est sûr qu'au moins je te verrais sous un autre jour, sous un autre aspect. Lui répondais-je avec sourire. J'apprendrais à mieux la découvrir, à mieux la connaître. C'était pas une idée qui me déplaisait alors s'il y avait l'occasion, ce serait une sortie sympa. Surtout que je ne vais clairement pas assez dans ce genre d'endroit, et parfois je me dis que ça me changerait de ma petite routine, même si je dois bien avouer que je suis loin d'avoir une routine dans le boulot. C'est ça de travailler pour arrêter des voyous. Jessy rajouta même que ça ne me plaira pas, comme si je n'étais qu'un simple sportif tout basique mais elle se trompait Détrompe-toi, ça me changera pour une fois de mes habitudes, et puis de temps en temps faut bien se cultiver différemment, je suis assez curieux pour ça. Oui je lui confirmais bien que ça me tentait d'aller visiter une galerie d'art ou quelque chose d'autre d'artistique avec elle. Si elle ne m'y embarque pas toutes les semaines ça ne me dérange pas, au contraire. Mais le sujet d'aujourd'hui c'était le sport, et on avait enfin commencé notre entraînement, tranquillement par le tapis de course. Je courais forcément plus vite qu'elle, mais mon souffle arrivait à gérer notre conversation. Evidemment qu'elle préférait le fauteuil de relaxation et je ne pus m'empêcher d'en rire Oui j'aurais du m'y attendre à ça ! Mais même sa mauvaise foi et son humour ne me déplaisait pas, ça me changerait des types trop à fond dans leur sport qui ne savent pas en rire. Finalement je lui demandais pourquoi elle n'était pas venu ces derniers temps et c'est sûr que lorsqu'on est malade, la motivation n'y ait pour absolument rien, alors quand on aime pas quelque chose, évidemment qu'on s'en passe facilement Je comprend. Même moi j'ai envie de rien quand j'ai la crève, mais le sport m'empêche d'être malade parfois. Je tombe rarement malade quoi, et quand ça m'arrive c'est léger. Je haussais les épaules, parce que je savais la chance que j'avais, même si parfois évidemment que ça m'arrive d'être à l'agonie, mais tous les cinq ans, et encore … La suite de la conversation dévia forcément sur le boulot et quand elle m'imagina m'ennuyer dans mon fauteuil, je ne pus qu'en rire Ca c'est clair que le mot retraite n'existe pas dans mon vocabulaire, ou alors je ferais tout pour rester actif jusqu'au bout. Lui répondais-je, l'imaginant alors à mon total opposé Je vois vraiment des cassos, mais de tout également, y'en a qui me font pitié, d'autres me dégoûtent et il m'arrive très rarement même de fermer les yeux sur certaines choses. Lui avouais-je alors, même si c'est pas franchement professionnel, mais je reste humain avec un cœur.
Elle kifferait en tout cas. Et elle aurait l'impression d'être dans son élément. Pas comme maintenant. "De bonne humeur et avec le sourire tu me verrais également ! Et pas grincheuse." Comme elle l'était si souvent. En même temps, Jessy allait au sport, mais ce n'était pas réellement sa tasse de thé. Fallait qu'elle fasse quelque chose un de ses jours. Soit se motiver réellement. Ou alors, arrêter son abonnement. Parce que payer pour rien, ça allait bien cinq minutes. Vous n'êtes pas d'accord avec moi ? En tout cas, Enzo ne semblait pas contre l'idée de faire un petit tour dans une galerie d'art ou bien dans un musée. Elle avait pensé qu'elle devrait quelque peu batailler avec lui pour lui faire comprendre son point de vue. Elle avait pensé qu'elle devrait quelque peu insister. Mais apparemment, non, elle n'en aurait pas besoin. Et tant mieux. "Et bah moi je dis alors, que la semaine prochaine ... Genre ... Vendredi soir si t'as rien prévu, on se tape la galerie d'art. Y'a un vernissage et une exposition d'un jeune artiste découvert il y a peu de temps." C'était une invitation ? Ouais. Ca l'était. Et maintenant, fallait voir si Enzo n'allait pas se défiler. "Je me doute qu'avec ton boulot, vendredi prochain, tu seras peut-être pas libre. Donc, j'te laisserais ton numéro et tu me confirmes si tu peux venir ou non." En gros, elle lui laissait une porte de sortie quand même. Car il pouvait toujours accepter maintenant, là, tout de suite. Et puis se rétracter le jour venu. Et il pourrait prétexter qu'il avait une enquête imprévue ou un truc dans le genre. Ce qu'elle n'espérait pas mais bon. En tout cas, Jessy avait fini par expliquer à Enzo pourquoi elle n'était pas venue. Elle lui avait raconté un gros bobard. Elle n'avait pas été malade. Elle avait juste été agressée et il lui avait fallu un peu de temps pour s'en remettre. D'ailleurs, elle ne s'en était pas totalement remise encore. Elle faisait des cauchemars. Elle avait perdu le sommeil. Et quand elle arrivait à dormir, elle finissait par se réveiller en sursaut en plein milieu de la nuit. Elle préférait ne pas y penser à dire vrai, mais ça lui revenait inlassablement à la figure. "Ouais ... en tout cas, quand j'ai la crève, j'ai envie de rien faire et de rester chez moi. J'adore mon boulot pourtant. Mais c'est difficile parfois, surtout quand t'as de la fièvre et que t'as l'impression d'avoir les jambes en coton." C'était terrible. Heureusement que ça lui arrivait pas souvent. Parce que sortir et aller au boulot était la meilleure chose qui pouvait lui arriver et lui éviter de penser à son agression. Enzo et la retraite, c'était pas pour tout de suite. Il avait envie de rester actif jusqu'au bout. Jessy se mit à rire toute seule en pensant à cela. "A courser les criminels avec un déambulateur." Elle se tint au tapis de course parce qu'elle sentait qu'elle allait se péter la gueule si elle lâchait le tout. Rire et faire du sport, ça ne faisait pas spécialement bon ménage. Fallait qu'elle reste concentrée. "Il t'arrive de fermer les yeux sur quel genre de trucs ? Des trucs pas graves je présume, non ?"
C'était l'occasion de rencontrer la Jessy dans son vrai élément et bien plus agréable, même si je la trouvais déjà assez cool comme elle était avec moi en salle de sport. Mais me dire que je pouvais la voir encore plus rayonnante je ne pouvais pas dire non. Mais je semblais vraiment être motivé vu qu'elle me proposa direct une occasion de sortir, pour un vernissage dans une galerie d'art. J'étais surpris qu'elle se décide direct, et d'ailleurs elle dut voir mon étonnement vu qu'elle rajouta vu qu'elle me proposa de me filer son numéro pour au cas où je ne serais pas libre. Mais en général je fais en sorte de ne pas trop partir tard du boulot, à part en pleine nuit quand j'ai des urgences ou que je dois faire des infiltrations. Pour l'instant je n'ai rien de prévu, mais je te tiendrais au courant, pas de soucis. Oui parce qu'on ne sait jamais si j'ai un imprévu, même si ça me tente bien d'aller dans ce genre de lieu même si c'est pas vraiment mon genre, d'ailleurs j'avais besoin d'une confirmation C'est costard cravate je suppose ce genre de truc non ? Je préfère demander et en même temps c'était pour bien lui montrer que je ferais des efforts pour paraître présentable, et que ce n'est pas dans mes habitudes. Elle m'expliqua par la suite la raison de son absence et je ne peux que la comprendre, même si personnellement, la maladie ne peut pas m'arrêter vu que je ne suis jamais à l'agonie. Finalement elle se foutait royalement de ma gueule, mais ça me faisait rire parce que c'est ma détermination et évidemment ça ne me dérange pas, c'est pas comme si elle me critiquait. Hahaha avec un déambulateur, qu'est-ce que j'irais vite dis donc ! Je m'imaginais aussi dis donc, c'est atroce. Mais merci pour l'image hein ! Je me sens ridicule d'un coup. Mais sûr que ça va me motiver pour aujourd'hui ! Oui j'allais encore plus être actif, pour le grand malheur de Jessy. Je finissais dans la confidence en lui disant qu'il m'arrivait de fermer les yeux. Evidemment qu'elle me demandais des explications Non non rien de grave. On peut dire que je donne la chance à certains crétins de se détacher de tout ça. Mais bon quand je les recroise, je les coffre, faut pas déconner non plus ! Disais-je dans un petit rire bien sérieux et sadique à la fois.
Surprise, c'était certain. Elle avait toujours du mal à rameuter des gens à ce genre de soirée. On lui disait que c'était barbant et on n'avait pas spécialement envie de l'accompagner. Mais en tout cas, Jessy était ravie qu'Enzo accepte sans trop faire de détours. "Parfait alors." dit-elle dans un sourire. "Ca sera sympa, j'en suis sûre." Sympa pour elle, c'était certain. Pour Enzo, il trouverait peut-être ça ennuyant. Ou carrément gonflant. Ou pire encore. Peut-être qu'elle allait le dégoûter totalement de l'art. Ou bien le lui faire apprécier. Qui sait ? En tout cas, elle serait ravie de passer un peu de temps avec lui en dehors de la salle de sport. Enzo en vint à émettre l'hypothèse quant à la tenue vestimentaire. Jessy haussa quelque peu des épaules. "Il est vrai que la tenue de pingouin est de rigueur généralement." Et honnêtement, elle ne le voyait pas dans un costard cravate. Ca serait ... Trop étrange. "Mais après, on peut être chic sans forcément porter un costard. J'me fais pas trop de souci. J'suis sûre que tu trouveras quelque chose de bien." dit-elle dans un hochement de la tête. Mais s'il venait en costard cravate, pour sûr. Elle serait obligée de prendre une photo. Parce que oui, fallait l'avouer, ça l'amuserait de le voir habillé ainsi. Lui expliquant pourquoi elle n'était pas venue, une fausse excuse, bien évidemment, ils avaient poursuivi sur Enzo. Le fait qu'il ne serait jamais à la retraite. Et qu'il serait en activité jusqu'à la fin. Alors, bien évidemment, ça l'amuserait. "Ou alors, tu les poursuivras avec une canne et tu t'amuseras à faire tomber les criminels avant qu'ils ne se mettent à courir." En tout cas, ça l'avait fait rire. Et c'était bien le plus important, d'ailleurs, qu'il en rigole. Parce qu'elle ne disait pas cela pour le vexer ou bien être méchante. Non, c'était juste pour rire un peu. Toutes les fois où il se foutait de sa gueule ... Hein, pour une fois, c'était à son tour. "Epargne-toi un peu. Ca serait dommage que tu te fasses mal." Elle savait très bien que ça n'arriverait jamais à dire vrai. Jessy respirait lentement mais sûrement. Elle avait augmenté légèrement la cadence mais elle n'irait pas plus vite que cela. Elle en avait encore pour combien de temps ? Elle jeta un coup d'oeil au chronomètre. Encore dix bonnes minutes ... Ca serait bien ... Très bien si cela ne pouvait durer plus qu'une minute. Ouais, la course, elle détestait vraiment cela. Elle aurait dû opter pour le pédalo. Surtout pour une reprise. "J'espère que ceux qui profitent de ta bonté utilisent cette seconde chance à bon escient." Une seconde chance, c'était bien. Et fallait pas la gâcher. "En tout cas, j'aimerais pas être à la place de ceux que tu coffres." Pour sûr.
Bon évidemment qu'avec mon métier je ne sors pas souvent en costard cravate, mais ce n'est pas non plus la tenue que je déteste le plus au monde. Je trouve que ça me va même plutôt bien (a) même si c'est loin d'être confortable et que la meilleure des tenues c'est celle qu'on nous file à l'armée. Parfois ça me manque, mais j'aime tellement mes infiltrations et mon jeu inimitable de drogué que je suis heureux de ma reconversion. En tout cas je ne sais pas trop si j'allais sortir le vieux costard ou si j'allais me contenter de veste et jean tout simplement. Ce serait peut-être mieux finalement. Je vais pas sortir le costard, tu vas être trop choquée après et tu n'auras d'yeux que pour moi. Lui disais-je avant de me mettre à rire, bien qu'avec la course c'était relativement difficile. Je reprenais bien vite mon souffle pour éviter de trop vite m'écrouler. Oui c'est aussi une solution ! Répondais-je à la jeune femme quand elle m'imaginait poursuivre les bad guy en canne. Je savais bien que c'était pour m'embêter et pas pour être méchante alors j'en riais également. Me faire mal ? Non t'inquiète pas pour moi, inquiète toi pour toi plutôt parce que la séance de torture est loin d'être terminée ! Lui disais-je de façon taquine. D'ailleurs le tapis de course allait bientôt être terminé, ça faisait un petit moment qu'on y était là, fallait enchaîner si je voulais être sûr qu'elle suive la cadence. Certains oui, d'autres non. Lui répondais-je quand je lui faisais part de ma bonté exceptionnelle au boulot. Puis elle me fit rire quand elle me fit savoir qu'elle ne voudrait pas être à leur place au moment de les coffrer T'aime déjà pas que je te torture à la salle de sport c'est pour ça hein ?! Lui disais-je en me mettant à rire puis en ralentissant petit à petit le tapis pour qu'on puisse poursuivre l'entraînement.
Certes, pour un vernissage, une belle tenue était de mise. Néanmoins, cela ne signifiait pas pour autant qu'Enzo était obligé de sortir le costume et la cravate pour ce fait. Non. Du tout. Tant qu'il était plus ou moins bien sapé, c'était le principal, non ? Et on ne lui en tiendrait pas rigueur. En tout cas, Enzo était d'accord avec elle. Il ne sortirait pas le costume. Jessy se mit à rire quand il en vint à lui dire qu'elle n'aurait d'yeux que pour lui. Enfin, c'était difficile de rire parce qu'elle était sur ce maudit tapis de course et qu'elle devait rester concentrée pour éviter de tomber. Ca serait dommage qu'elle se fasse mal, n'est-ce pas ? "Je crains te décevoir. Je suis plutôt du genre à regarder les œuvres quand je vais à un vernissage." dit-elle dans un hochement de la tête. "Je n'irais pas jusqu'à dire que j'ignore totalement mon partenaire de la soirée. Mais il est vrai que les tableaux m'attireront bien plus que ton supposé costume." ajouta-t-elle dans un sourire. "Mais tu peux toujours essayer." Jessy en était venue à lui tirer la langue. Elle le taquinait. Elle aimait bien le narguer de temps à autre. Tout comme elle savait qu'il finirait par se venger. D'ailleurs, Enzo n'hésita pas à lui rappeler qu'ils en étaient, seulement, au début de la séance torture. Elle baissa quelque peu la tête tout en soupirant. Ouais, le tapis de course, c'était pratiquement fini. Encore quelques minutes et ils passeraient à une autre machine de torture. "Rhooo ... j'pensais que t'allais me lâcher un peu." Elle pencha la tête légèrement sur le côté. Après tout, elle n'avait pas été là pendant plus de deux semaines. "Tu vas essayer de me tuer avec quelle machine ?" Histoire de savoir si elle décédait tout de suite, là, sur le tapis de course ou bien si elle attendrait un peu. Elle eut un léger haussement des épaules tandis qu'elle ralentissait la cadence petit à petit. Ca se terminait tranquillement. "Ouais ... Tu me tortures ici. Alors, qu'est-ce que ça serait si jamais j'me retrouvais du mauvais côté de la barrière." Elle secoua la tête. Jessy préférait ne pas y penser. Enfin, à dire vrai, elle n'avait jamais rien fait de vilain. Hormis coucher avec le fiancé de son frère mais on mettait pas les gens en prison pour ça. Finalement, Jessy en vint à descendre du tapis de course. Elle porta sa bouteille d'eau à ses lèvres afin de boire un peu. Ca faisait du bien de s'arrêter. Pour sûr.