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 when i am lost, you have not lost me (yasmine)

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Message(#)when i am lost, you have not lost me (yasmine) - Page 2 EmptySam 4 Mar 2017 - 16:55



WHEN I AM LOST, YOU HAVE NOT LOST ME

True love doesn't happen right away; it's an ever-growing process. It develops after you've gone through many ups and downs, when you've suffered together, cried together, laughed together.

Il suffisait de peu pour l’apaiser, pour faire taire ses peurs, ses maux... Sa tristesse. Un geste tendre, un mot qui la touchait et ça Hassan savait le faire. Toujours au bon moment - quand elle en avait le plus besoin il savait la retenir - lui rappeler les raisons de son amour pour lui - de son attachement à cet homme qui avait pourtant tellement changé. « Parfois j'oublie que le petit monstre qui faisait son regard de chien battu pour grimper sur mon dos est devenue grande et forte. » Elle voudrait qu’il ne l’oublie pas, mais les mots font quand même du bien, le baiser sur son front aussi. Cette tendresse caractéristique de leur relation. « Mais… Je sais toujours faire le regard au besoin. » Elle fait la moue et ouvre ses grands yeux pour lui montrer avant de rire un peu. Grandir n’a pas effacé qui elle était, ça l’a juste rendu plus forte, plus mature aussi. Petit à petit le sujet sensible avait été balayé. Ni l’un ni l’autre ne voulant en rajouter. Elle voulait profiter de sa présence, sans plus s'inquiéter ou se retrouver à pleurer. « Va, si on fini avant six heures j'offre les glaces en ville ce soir. » Ses yeux pétillants d’un coup d’un nouvel éclat elle avait commencé à sautiller comme une gamine. « Oh oui ! Une glace ! Allez on se dépêche alors. » Il y avait de toute évidence une partie d’elle qui était toujours une petite fille que la simple idée d’un glace pouvait faire sautiller de joie. Pour ne pas relancer un sujet délicat elle n’avait pas osé demander si cette proposition sous entendait qu’il viendrait au cimetière avec elle.

L’après-midi était passé vite - tous deux plongés dans le travail, elle n’avait rien vu passer jusqu’à ce que finalement ils se retrouvent en bas de la cabane, en sueur et avec un petit air de satisfaction sur le visage. L’instant avait amené une pointe de nostalgie qui lui avait donné l’occasion de se rapprocher un peu d’Hassan. « Elle a déjà survécu à vingt ans et la dernière tempête après tout … J'aime l'idée qu'elle puisse tenir vingt ans de plus. » Elle aussi aimait cette idée - encore plus celle qu’ils pourraient tous les deux se retrouver en bas de cette même cabane dans 20ans. Eux aussi avaient survécu à une tempête… Toute autre mais aussi violente. N’ayant en tête que sa soif elle n’avait pas réfléchi deux secondes à ce qui l’attendait à l’intérieur de la maison. A ce nouveau pincement au coeur qui allait la serrer en posant les yeux sur le salon. Se sentant un peu idiote elle avait tenté de chasser les questionnements qui lui revenaient sans pour autant y arriver. S’inquiétant de créer un vrai malaise chez Hassan elle avait d’ailleurs mis quelques secondes avant de finalement poser la question qui lui brûlait les lèvres. Tout en sachant qu’elle aurait peut-être mieux fait de la garde pour elle. Qu’elle tendait la bâton pour se faire battre. Essayant de se convaincre que mieux valait une vérité douloureuse que des espoirs stupides qu’elle osait parfois imaginer. « Pas trop, non.  Je suis tombé sur elle par hasard dans le hall de l'hôpital, en fin d'année dernière. Je descendais de ton service, tu m'avais offert un café pendant ta pause. » Elle se sentait comme un élément perturbateur dans cette histoire pourtant - sans trop savoir ce qu’elle devait penser de ce détail qu’il lui offrait. « On s'en revus deux fois ensuite, pour essayer de … je sais pas, mettre les choses à plat. S’expliquer. Après ça je lui ai dit que je préférais qu'on ne se voient plus.  » De toute évidence il avait changé d’avis à la suite de ça . « Mais je crois qu'elle vit pas loin d'ici … Ou vivait, je ne sais pas. On s'est vaguement croisés une fois quand je sortais de chez tes parents, et elle passait devant la maison le jour où Priam m'a laissé sa voiture pour décharger mes derniers cartons ici, alors je lui ai proposé d'entrer deux minutes. » Ca semblait tellement factuel. Comme si ça n’avait pas vraiment d’importance. Comme si ce qu’il lui avait avoué quelques minutes auparavant n’était jamais arrivé et que ça le touchait à peine. Juste des rencontres anodines comme il pourrait en avoir avec sa voisine. « Finalement je crois qu'on a été plus honnêtes ce jour-là que toutes nos conversations précédentes réunies.Elle a un fils … Je sais pas si je l'ai dit ? Il a quelque chose comme un an, un peu moins, je ne sais pas trop non plus. » Le calcul avait été vite fait - et le coeur de Yasmine s’était serré à nouveau. Comment avait-elle pu faire ça. Avoir un enfant avec un autre homme, tourner la page aussi vite alors qu’Hassan lui était resté bloqué dans un passé avec elle qu’il ne retrouverait jamais. « Wouah… Non tu ne… l’avais pas dit. C’est… rapide. » C’est tout ce qui lui venait en tête - pensant à ses années que Joanne avait passées avec Hassan où elle l’avait aimé - tout ça pour faire un enfant à un autre dès qu’elle avait eu l’occasion de partir.

« Bref, ça se passait pas très bien avec le père, il … c'est pas un type bien, pas pour elle. Je crois qu'elle avait juste besoin de parler à quelqu'un … et moi je me sens un peu horrible qu'une partie de moi ait été soulagée de savoir que c'était pas le bonheur qu'elle m'avait venu les fois d'avant. » Évidemment ça lui faisait mal, qu’il parle d’elle comme ça. Comprendre qu’elle avait encore cette place dans la vie d’Hassan alors pourtant qu’elle était partie sans demander son reste c’était comme… Comme si rien n’avait changé au final. Et pourtant c’était elle qui voulait revoir l’Hassan d’avant non… Et bien cet homme était heureux… avec un autre femme. Avec elle, Joanne. « C'était juste avant que je parte pour Téhéran, j'avais prévu de laisser les clefs d'ici au voisin au cas où alors … je sais pas, je lui ai proposé de passer un peu ici si c'était trop compliqué chez elle, je voulais juste qu'elle ait un endroit où aller. Et j'ai cru que … » Son coeur s’était accéléré en entendant le son de sa voix, en imaginant tout ce que ça voulait dire - ce qu’il n’osait pas prononcer mais qui planait dans l’air prêt à tout moment à transpercer le coeur de Yasmine qui restait stoïque, refusant de montrer la peine que ces quelques mots pouvaient lui faire. Il était son ami… Elle était son amie et devait se comporter comme telle, ravaler ses sentiments et ses espoirs aussi minces soient-ils d’être un jour autre chose. « Je sais même pas ce que j'ai cru. Elle est à Londres avec lui, en ce moment. Ce qui fait probablement de moi le dernier des crétins. » Le silence s’était installé après cette phrase, toujours stoïque Yasmine se pinçait les lèvres avec embarras. Les mots lui manquant maintenant. « Tu… Tu aurais voulu qu’elle revienne ? » La voix tremblante trahissait sans doute beaucoup trop la peine que ses quelques mots faisaient naître en elle, mais Hassan semblait toujours aveugle à ce genre de sentiment, et pour appuyer son propos elle avait relevé le regard vers lui avec un mince sourire. C’était presque du masochisme… Parce qu’elle ne voulait pas entendre cette réponse. Elle n’était pas prête à savoir et pourtant elle avait posé la question et attendait la réponse sans bouger, sans se rétracter.

Une fois la réponse encaissée, elle avait recollé un sourire sur son visage, sans doute aussi faux que ceux qu’Hassan lui avait servis pendant des mois. « Bon, ton porte monnaie est prêt à souffrir ? J’ai prévu de prendre au moins trois boules ! Je meurs de faim. » Déglutissant un peu difficilement elle avait encore une fois souri tout en posant son propre verre dans l’évier. « Et après… » Ne voulant pas remettre à nouveau une sale ambiance elle avait hésité à continuer. « Est-ce que je dois appeler mes parents pour y aller avec eux ou... ? » Elle n’avait pas osé prononcer le mot cimetière - comme si ce dernier allait faire directement replonger la discussion dans quelque chose de noir et triste. Et pourtant le mot était là en suspens au dessus d’eux. Pour sa part elle ne comptait pas tenter encore de le convaincre. Elle avait essayé - elle lui avait dit ce qu’elle en pensait… C’était à lui de prendre une décision maintenant. Aussi dur soit-il pour elle de rester en dehors.

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Message(#)when i am lost, you have not lost me (yasmine) - Page 2 EmptyLun 6 Mar 2017 - 13:52

Le soleil qui avait tapé contre sa peau tout l'après-midi donnait à Hassan l'impression d'un coup de barre soudain nécessitant qu'il se passe au moins de l'eau sur le visage pour tenter de retrouver ses esprits. La chaleur, l'ascenseur des émotions que provoquaient chez lui ses conversations avec Yasmine depuis qu'elle était arrivée, mais aussi l'appétit qui lui faisait à nouveau un peu défaut ces jours-ci, autant de facteurs qui jouaient plus sur sa forme et sur son humeur qu'il ne le souhaiterait … La plupart du temps il tentait de se raisonner en se disant que les anti-dépresseurs y étaient probablement pour quelque chose, mais à de rares occasions le brun se demandait surtout s'il n'était pas plutôt en train de perdre la boule. Profitant des quelques instants durant lesquels Yasmine et lui avaient descendu une bonne partie de leurs verres d'eau respectifs, Hassan avait néanmoins du rassembler à la fois ses esprits et ses souvenirs tandis que la jeune femme remettait le « sujet Joanne » sur le tapis. Au fond ses premières entrevues avec son ex-épouse lui revenaient désormais avec l'incertitude d'une situation dont on n'était plus totalement certain qu'elle avait véritablement eu lieu, tant elle aurait pu être un songe. Joanne qui débarquait à la fin d'un de ses cours pour lui balancer qu'elle avait été enceinte de lui, Hassan qui se faisait violence assis sur le sable de cette plage pour avouer ce qu'il s'était pourtant promis de ne pas révéler à la jeune femme … Au fond il savait que tout cela était arrivé, mais le souvenir qu'il en avait était flou, brouillé, comme si son esprit avait tenté d'estomper un peu la peine qui l'avait envahi à ces instants-là. D'abord hésitant dans sa façon de formuler les choses et dans le choix de ce qu'il estimait vouloir révéler ou non, Hassan avait fini par laisser ses souvenirs parler pour lui, malgré tout, et à lui dérouler le fil des montagnes russes auxquelles ressemblaient désormais sa relation avec Joanne. Yasmine avait fini par tiquer à la mention de Daniel, Hassan jusque-là incertain quant au fait qu'il ait déjà évoqué l'existence du fils de Joanne et désormais certain qu'il ne l'avait encore jamais fait « Wouah … Non tu ne … l'avais pas dit. C'est … rapide. » Le visage d'Hassan s'était fendu d'un sourire amer. Rapide, oui, inattendu aussi, c'était les deux premières impressions qu'il avait eu la première fois que Joanne lui était apparue avec sa progéniture dans les bras. « Je sais. » Il ne voyait pas bien quoi dire d'autre. Au fond il avait peur de faire remarquer à voix haute qu'à l'évidence, la responsabilité de la blonde dans les difficultés qu'ils avaient eu à tenter de concevoir un enfant ne faisaient plus foi. Leucémie ou pas, sa probabilité d'être père un jour avaient peut-être toujours été proches de zéro, au fond.

Terminant de dérouler le fil des événements un peu par automatisme, Hassan s'était finalement senti d'autant plus bête d'en arriver à la conclusion que la moitié de ces événements avaient probablement  eu plus de retentissement dans sa tête qu'en réalité. Les confidences de Joanne, leurs discussions de ces dernières semaines et leurs tentatives pour mettre à plat ce qui leur pesait à l'un et à l'autre … et même ce baiser. Au fond peut-être qu'Hassan avait donné à tout cela les proportions qu'il aurait souhaité y accorder, plutôt que celles que la situation méritait réellement. « Tu … Tu aurais voulu qu'elle revienne ? » Perdant le fil de ce qui l'avait laissé pensif quelques instants, Hassan avait lancé à Yasmine un regard incertain. Il ne savait pas quel sens donner à la question, et donc encore moins comment il était supposé y répondre. « Je voulais juste … J'en sais rien, je sais pas trop ce que j'espérais. » Lui même admettait que cela n'avait aucun sens, et que cela ne mènerait à rien d'autre qu'à une raison supplémentaire pour lui de maudire ce qu'était devenu sa vie. « Faut croire que j'étais pas autant guéri de ce mariage que je le croyais. » Contrairement à elle, à l'évidence. La vérité c'est que parfois il avait l'impression que son divorce avait fait chez lui presque autant de dégâts que sa leucémie. « Tu trouves ça stupide ? » Elle pourrait, lui en tout cas se sentait stupide d'en être encore là, de continuer à déplorer quelqu'un pour qui il n'était plus qu'un souvenir poussiéreux, comme un adolescent déprimé après son premier chagrin d'amour. Secouant la tête, et se forçant à retrouver un semblant de sourire, il avait repris d'un ton plus résolu « Peu importe, elle est passée à autre chose, il est temps que j'en fasse de même … On n'a qu'à rajouter ça à la liste longue comme le bras de mes résolutions pour deux mil dix-sept. » Liste dans laquelle « ne pas terminer à l'hôpital » pouvait facilement prendre la première place, de quoi se contenter d'espérer qu'il ne s'agirait pas de résolutions tenues en l'air et abandonnées à peine le mois de janvier terminé. Mais le pessimisme, c'était l'une des autres choses sur lesquelles il essayait de faire des efforts.

Observant Yasmine d'un air curieux, maintenant persuadé qu'il venait effectivement de passer pour un imbécile dont on peinait à croire qu'il allait sur ses trente-six ans, il s'était éclairci la gorge avec un brin de gêne avant d'acquiescer tandis qu'elle proposait « Bon, ton porte-monnaie est prêt à souffrir ? J'ai prévu de prendre au moins trois boules ! Je meurs de faim. » Se décidant enfin à quitter son perchoir, ou plutôt le plan de travail sur lequel il s'était assis plutôt que d'utiliser une chaise comme un humain normal, il n'avait pas eu le temps de formuler une réponse avant que Yasmine ne repose sur lui un regard plus sérieux « Et après … Est-ce que je dois appeler mes parents pour y aller avec eux ou … ? » L'espace d'une fraction de seconde il avait failli demander si ses parents auraient véritablement envie de marcher jusqu'à Bayside juste pour manger des glaces, avant de comprendre que ce n'était pas à cela que la brune faisait référence. « Je … » Il n'y couperait pas, au fond il savait qu'il n'aurait pas gain de cause à ce sujet et que cela illustrait parfaitement ce qu'il lui avait dit plus tôt : Au fond lorsqu'il arrêtait d'écouter son ego et de réfléchir avec de mauvais arguments, c'était souvent Yasmine qui s'avérait avoir raison. « Est-ce que ça t'embête si on y va seulement tous les deux ? » Il n'était déjà pas certain de vouloir y aller, mais il était encore moins certain de vouloir se confronter à l'expansivité de Fatima aujourd'hui. Elle partait d'une bonne intention, et au fond Hassan savait qu'elle pensait bien faire, mais il ne se sentait pas d'humeur à voir le « pauvre orphelin » dans ses yeux aujourd'hui. « Et avant qu'on sorte j'ai vraiment besoin d'une douche. » avait-il finalement repris d'un ton plus léger. « Tu veux que j'te sorte une serviette aussi ? Une douche ou deux, on n'est pas à cinq minutes. » Passant leurs deux verres sous le jet d'eau de l'évier, il les avait mis à sécher sur l'égouttoir juste à côté avant de traverser la cuisine pour rejoindre le salon, puis l'entrée et ses escaliers « Oh, et Yas' ? » Revenant sur ses pas, il avait reculé jusqu'à avoir à nouveau la jeune femme dans son champ de vision « Trois boules c'est pas de la faim, c'est de la gourmandise. » Adressant un clin d’œil, il avait disparu à nouveau et rejoint l'étage et la salle de bain.

Hassan était le genre qui, le matin, aimait bien traîner un peu sous la douche. Mais à condition d'avoir le temps, autrement il était tout à fait capable de prendre une douche en deux en trois mouvements, et finalement dix minutes plus tard il était reparu au salon, des vêtements propres sur le dos et tentant maladroitement d'attacher sa montre qui faisait de la résistance. Pas celle confiée par Amjad, celle-ci dormait au fond d'un tiroir de sa commode, comme en pénitence, comme si Hassan avait envie d'oublier qu'elle était là. « La place est libre. Fais gaffe en changeant la température de l'eau, je crois que y'a un problème de pression, j'ai pas encore eu le temps d'y jeter un œil … C'est un peu comme la cabane, cette baraque aussi aurait besoin d'un coup de vernis. » Façon de parler, bien entendu, mais au fond pour lui qui aimait bricoler c'était une multitudes de choses à faire pendant ses jours de congés … Et Dieu sait qu'une occasion de se garder l'esprit occupé était toujours bonne à prendre pour lui.
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Message(#)when i am lost, you have not lost me (yasmine) - Page 2 EmptyJeu 9 Mar 2017 - 1:41



WHEN I AM LOST, YOU HAVE NOT LOST ME

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Elle voudrait qu’il réponde non - évidemment, entendre de la bouche de son ami qu’il a tiré un trait sur son ex-femme serait un soulagement. Pas juste que parce qu’elle l’aime ou qu’elle est assez naïve pour espérer qu’un jour il s’en rend compte et lui rend ne serait-ce que le tiers de cet amour, mais parce qu’elle le sentirait bien plus protégé - bien moins à même de soufrire à nouveau. Mais elle sait pourtant, elle sait qu’il ne le dira pas, elle l’a su bien avant de poser la question d’ailleurs parce qu’à mi-mots il l’avouait déjà. Pourtant elle a tout de même donner le bâton pour se faire battre. Et si elle ne s’étonne pas de l’entendre prononcer un timide : « Je voulais juste … J'en sais rien, je sais pas trop ce que j'espérais. Faut croire que j'étais pas autant guéri de ce mariage que je le croyais. » Les mots n’en restent pas moins meurtrier. Évidemment qu’il n’est pas guérir, évidemment qu’il l’aime toujours pourquoi cette variante aurait-elle changé ? Joanne et Hassan ne se sont pas brisés l’un l’autre en se déchirant à coup de bagarres, il l’a quitté parce qu’il l’aimait trop - il l’a quitté pour ne pas qu’elle souffre, pour ne pas qu’elle vive ce qu’eux endurent depuis des mois… Alors elle n’a même pas le droit d’espérer qu’il l’oublie. C’est simplement égoïste. « Tu trouves ça stupide ? » Baissant le regard quand celui d’Hassan remonte sur elle, elle fixe ses mains en jouant un peu nerveusement avec ses doigts tout en répondant finalement. « Non… Ca n’est pas stupide… C’était ta femme et tu ne l’as pas quitté parce que tu ne l’aimais plus alors… » Alors c’est sans doute normal, du moins pour lui. « Je crois que ça te ressemble beaucoup… » Cette fidélité à toute épreuve c’était une des choses qu’elle apprécie chez lui, parce qu’elle existe en amour comm en amitié. « Peu importe, elle est passée à autre chose, il est temps que j'en fasse de même … On n'a qu'à rajouter ça à la liste longue comme le bras de mes résolutions pour deux mil dix-sept. » Une fois de plus entendre que la seule raison qui le pousse à passer à autre choses est qu’elle ne semble plus vouloir de lui est douloureux pour Yasmine, mais elle n’en montre rien. « Fais quand même attention à toi… Ne laisse pas cette situation te faire encore plus de mal… D’accord ?» Il avait déjà eu sa dose et il est temps pour Hassan de se protéger aussi lui même… Parce que si une personne est capable de lui faire du mal, même (et sans doute) involontairement, elle est persuadée que c’est bien Joanne…

Tentant de fuir un sujet de conversation un peu épineux Yasmine avait abordé celui de la glace. Ce dernier entraînant une nouvelle question qu’elle savait un peu dangereuse. « Je … » Le silence qui avait suivi ce premier mot semblait n’annoncer rien de bon et elle s’apprêtait à recevoir une réponse négative et à l’accepter comme un grande fille. C’était pourtant tout autre chose qui avait franchi les lèvres d’Hassan.   « Est-ce que ça t'embête si on y va seulement tous les deux ? » Retenant une légère exclamation de surprise, elle avait de suite hoché la tête avec vivacité. « Non, bien sûr, on peut y aller tous les deux… C’est comme tu veux. » A vrai dire elle n’était pas mécontente d’échapper pour aujourd’hui aux bavardages de sa mère. Elle ne se sentait pas d’humeur à ça, pas après la conversation qu’ils venaient d’avoir et savait très bien que dès que le regard de Fatima se poserait sur sa fille, elle comprendrait que quelque chose clochait, et la cuisinerait jusqu’à ce qu’elle crache le morceau. « Et avant qu'on sorte j'ai vraiment besoin d'une douche. Tu veux que j'te sorte une serviette aussi ? Une douche ou deux, on n'est pas à cinq minutes. » « Oui volontiers… » Pleine de sueur comme elle l’était ce n’était clairement pas un luxe, pour elle aussi. Pendant qu’Hassan s’occupait de leur verre elle avait pour sa part pris la direction de la bibliothèque pour sélectionner un livre - le temps qu’il part à la douche. « Oh, et Yas' ? » le croyant déjà loin elle avait relevé les yeux pour chercher la silhouette du jeune homme qui était réapparue d’un coup. « Trois boules c'est pas de la faim, c'est de la gourmandise. » Riant sincèrement, elle avait eu l’impression que ce simple instant suffisait à faire fuir la tristesse qui l’avait tenue pendant une bonne moitié de l’après-midi.

S’affalant sur le canapé elle n’avait pas levé son nez du bouquin pendant les dix minutes durant lesquelles Hassan avait été absent. Prenant ses aises, elle avait même remonté ses jambes sur le dossier et quand les bruits de pas avaient attiré son attention, s’était contentée de tourner la tête en se contorsionnant un peu pour le voir. « Ah oui tu es décidément mieux comme ça. » Finissant par quitter son poste pour venir à son secour. « Laisse moi faire. » Attrapant la montre elle l’avait accroché à son poignet dans un geste tendre et presque naturel alors qu’elle relevait ses yeux vers lui. « Je me demande ce que tes parents auraient dit de cette barbe. » Elle avait dit ça sur un ton amusé pour l'embêter un peu - sachant aussi bien que lui que sans ces quelques poils au menton, il avait l’air d’un gamin - au moins pour se rajeunir de 10ans il savait quoi faire. « La place est libre. Fais gaffe en changeant la température de l'eau, je crois que y'a un problème de pression, j'ai pas encore eu le temps d'y jeter un œil … C'est un peu comme la cabane, cette baraque aussi aurait besoin d'un coup de vernis. » « Merci du conseil. » Sa main lâchant finalement le poignet d’Hassan elle était restée quelques secondes silencieuse avant d’oser ajouter. « Est-ce que tu n’aurais pas par hasard gardé le t-shirt que j’avais laissé chez toi le soir où je me suis brulée ? Si je pouvais éviter de remettre celui là… » Pour le pantalon elle se ferait une raison, mais l’idée d’aller voir les parents d’Hassan comme ça ne lui plaisait pas vraiment. « Ou un autre… » A peine ces mots prononcés, elle les regrettaient déjà - espérant qu’il ne lui donne surtout pas des vêtement de Joanne qu’il aurait retrouvé dans un coin de sa maison. Le T-shirt inconnu dont elle avait hérité quelques mois auparavant lui suffisant amplement.

Une fois les habits en main, Yasmine avait filé à la douche sans se faire prier - essayant de ne pas être trop longue elle l’avait rejoint une quinzaine de minutes plus tard, le bracelet qu’il lui avait offert pour son anniversaire dans la main . « Je crois que c’est ton tour de m’aider. » Tendant le bracelet et son poignet elle l’avait laissé l’accroche, réprimant un léger frisson quand ses doigts avaient frôlé - probablement par inadvertance - son poignet. « On commence par la glace ? Je pense que mes parents doivent être au cimetière là, on ira après eux. » Non pas qu’elle ne voulait absolument pas les croiser - mais elle avait l’intuition que pour aujourd’hui les choses étaient bien ainsi. « Je suis venue en vélo, j'espère que tu as toujours le tien ? » A vrai dire elle avait posé le sien proche de celui d’Hassan et savait donc qu’il était toujours fidèle au poste et bien à sa place.

Le temps étant encore clément, le léger vent qui caresse son visage quand elle pédale est agréable. Cette fois pas de courses, ils se rendent tranquillement jusqu’au plus proche glacier. « J’aimerais… » Elle fait mine de réfléchir jetant un regard amusé à son ami avant de regarder à nouveau le glacier. « Trois boules, vanille, chocolat et… nutella. » Ou comment dire double ration de chocolat. Une fois sa glace en main elle se dirige vers le petit muret où tous deux ont laissé leurs vélos pour s'asseoir dessus repliant ses jambes pour se tourner vers Hassan qui est à côté d’elle et lui faire face. « La prochaine fois j’emmène Carpet, ce chien est fou de glace. D’ailleurs je lui ai appris à faire le mort grâce à ça ! Je dois absolument te montrer ça, il est trop mignon avec son petit nez qui frétille. » Délaissant sa cuillère elle utilise son doigts pour venir chercher la glace sous le regard amusé d’Hassan. « Quoi ? C’est pour pas m’en mettre sur le bout du nez comme… » Attrapant un peu de glace elle vient en déposer sur le nez d’Hassan en rigolant. « Toi. » Riant à nouveau elle se rappelle maintenant pourquoi il la prend encore pour une enfant sans doute. « T’es vraiment pas propre Hassan, je te félicite pas. » Elle le taquine un peu, souriant sincèrement et profitant de cet instant qui semble entre deux zones de guerre, être calme et paisible.

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Message(#)when i am lost, you have not lost me (yasmine) - Page 2 EmptyLun 13 Mar 2017 - 5:13

Trois ans, aux yeux de certains cela pouvait ressembler à une éternité. Et au fond ça l'était, trois ans c'était affreusement long, cela représentait trente-six mois, cent cinquante-six semaines, plus de mille jours … et pourtant aux yeux d'Hassan cela n'avait aucune valeur. Malgré des journées qu'il trouvait parfois d'une lenteur extrême, particulièrement en cette période estivale où les cours  dispensés à ses élèves n'étaient même pas là pour faire passer ses journées plus vite, il avait l'impression que le temps dans sa globalité n'avançait pas. Qu'il était toujours bloqué tour à tour au moment de son divorce, ou bien à ce jour de mai deux mille quinze où il était sorti du bureau du médecin qui le suivait depuis le diagnostic de sa leucémie en se sachant officiellement en rémission. Dans un cas comme dans l'autre cela témoignait de son incapacité à avancer véritablement et à tourner une page pour en écrire une autre. Il était coincé là, comme entre deux chapitres, et incapable de savoir comment passer au suivant … incapable aussi de savoir s'il en avait simplement envie. Il ne savait pas s'il était guéri de son mariage, non, il ne savait même pas s'il avait envie d'en être guéri, et pourtant il savait que cela n'avait pas le moindre sens. « Non … Ça n'est pas stupide … C'était ta femme et tu ne l'as pas quitté parce que tu ne l'aimais plus alors … Je crois que ça te ressemble beaucoup. » Le ton de Yasmine ainsi que de la conversation laissaient penser qu'il devait s'agir d'un compliment, ou tout du moins pas d'une mauvaise chose, mais compte tenu du vide que cela laissait dans sa poitrine Hassan n'était lui pas certain que c'en soit une bonne. « Fais quand même attention à toi … » avait finalement repris Yasmine d'un ton plus doux, qu'Hassan avait pris à tort ou à raison comme une volonté de la part de la brune de ne pas le brusquer et de le mettre en garde avec autant de souplesse que possible. « Ne laisse pas cette situation te faire encore plus de mal … D'accord ? » Pour ça il était probablement trop tard, la situation lui faisait déjà plus de mal qu'elle ne devrait, plus de mal qu'il ne le voudrait … C'était presque inévitable. Et malgré tout il avait secoué doucement la tête, acquiesçant d'abord en silence avant de se décider à formuler un « D'accord. » dont il ne savait pas trop s'il avait pour but de convaincre Yasmine ou simplement de l'aider à se convaincre lui-même.

Parce qu'il valait sans doute mieux refermer là la parenthèse Joanne, tous les deux avaient terminé leur verre et décidé qu'il était temps de s'activer. La proposition de glace lancée par Hassan tout à l'heure n'avait rien d'une idée en l'air, car le brun espérait bien effacer la lourdeur de leur précédente conversation en les faisant changer de décor et en leur permettant d'aller prendre l'air pour se détendre un peu. Yasmine, elle, avait malgré tout toujours une autre idée derrière la tête, et lorsqu'elle avait à nouveau mis sur le tapis la possibilité de passer par le cimetière le brun s'était senti un peu pris au dépourvu, persuadé qu'il n'y échapperait visiblement pas. N'osant pas avouer que la possibilité qu'il se défile à la dernière minute était toujours plausible, il avait préféré prendre les choses par étapes et commencer éliminer dans un premier temps la possibilité de se joindre aux parents de la jeune femme, dont la présence en d'autres jours réconfortante lui faisait exceptionnellement croire aujourd'hui qu'elle serait plus étouffante qu'autre chose. « Non, bien sûr, on peut y aller tous les deux … C'est comme tu veux. » Il ne savait pas vraiment ce qu'il voulait, il doutait clairement que mettre les pieds au cimetière soit ce qu'il voulait, de toute façon, mais plutôt que de tergiverser il avait simplement répondu d'un signe de tête avant de réclamer une pause douche plus que nécessaire. Sa seule victoire en fin de compte – mais pas des moindres – résidait dans le rire qu'il était parvenu à arracher à Yasmine en soulignant avec un brin de tendresse sa gourmandise supposée, avant de monter pour de bon jusqu'à la salle de bain. Et de mieux en redescendre moins d'un quart d'heure plus tard débarrassé de son allure de bricoleur du dimanche « Ah oui tu es décidément mieux comme ça. » Quittant le canapé où elle s'était installée en son absence, elle lui avait arraché un « C'est bon, tu penses pouvoir te balader en ville avec moi sans avoir honte du coup ? » amusé, tandis que le voyant peiner à attacher sa montre elle volait à son secours avec douceur « Laisse-moi faire. » Avec une paire de mains supplémentaire le bijou avait été attaché en deux secondes, et relevant les yeux vers lui Yasmine avait glissé d'un ton taquin « Je me demande ce que tes parents auraient dit de cette barbe. » Dodelinant la tête il avait hasardé d'un ton pensif « Je ne sais pas trop. Je me rappelle que quand celle de mon père a commencé à grisonner il a envisagé de la raser, et ma mère a réagi comme si c'était un sacrilège. » Le souvenir lui avait tiré un léger sourire « Qui sait, peut-être que lui aussi avait l'air d'avoir douze ans et demi, sans. » Qu'on se le dise, c'était un peu son souci à lui. Et que la sienne aussi commence lentement à grisonner au niveau des tempes n'était clairement pas une raison suffisante pour lui faire envisager d'y changer quoi que ce soit. Et puis c'était un peu psychologique, il avait été privé de sa barbe au même titre que de ses cheveux durant une partie du traitement contre sa maladie, et maintenant qu'il les avait récupérés il en faisait un peu un moyen de se rassurer lorsqu'il croisait son reflet dans le miroir de la salle de bain.

Passant d'ailleurs une main dans ses cheveux un peu machinalement et pour en retirer les dernières traces d'humidité, il avait mis en garde Yasmine sur le fonctionnement un peu approximatif de la douche, l'une de ces nombreuses choses qui prouvaient un peu le côté vieillissant de la maison, mais sur lesquelles le brun n'avait pas encore eu le temps – ou pris le temps – de se pencher sérieusement. « Merci du conseil. » Marquant une pause Yasmine semblait avoir hésité un instant avant de finalement demander « Est-ce que tu n'aurais pas par hasard gardé le tee-shirt que j'avais laissé chez toi le soir où je me suis brûlée ? Si je pouvais éviter de remettre celui-là … Ou un autre … » Plusieurs fois il y avait pensé, et plusieurs fois il avait oublié « Oh, oui tu fais bien de me le rappeler. A chaque fois je me dis qu'il faut que je te le ramène, et à chaque fois j'oublie. Il est dans la penderie de l'ancienne chambre de Qasim, au-dessus de la pile de mes tee-shirts … Normalement. Sinon tu n'as qu'à piocher dans les miens, on nouera ça de façon à ce que ce soit joli. » Même si de son propre point de vue un rien suffisait à habiller Yasmine. La jeune femme l'abandonnant donc un moment pour monter à l'étage, Hassan en avait profité pour retourner récupérer les pinceaux et le pot de vernis dehors, nettoyé les pinceaux avant de les mettre à sécher sur le rebord de la fenêtre, et faire un aller-retour rapide au garage pour ranger le vernis. Redescendant l'escalier presque au même moment, Yasmine avait annoncé « Je crois que c'est ton tour de m'aider. » et l'attendant au pied des marches il avait constaté non sans un sourire qu'elle faisait référence à son bracelet, celui-là qu'il lui avait offert pour son anniversaire au printemps dernier. Malgré lui son cœur faisait toujours un petit bond dans sa poitrine lorsqu'il voyait le bijou à son poignet. Attachant le fermoir du premier coup, il avait malgré tout gardé la main de Yasmine entre les siennes un moment, jusqu'à ce qu'elle ne reprenne en tentant de garder un ton léger « On commence par la glace ? Je pense que mes parents doivent être au cimetière là, on ira après eux. » Il avait acquiescé en silence, toujours, pas décidé à se montrer plus expansif à ce sujet. « Je suis venue en vélo, j'espère que tu as toujours le tien ? » Et comment. A vrai dire elle ne pensait sans doute même pas qu'il l'utiliserait autant, en lui offrant, mais le fait d'avoir perdu son permis de conduire l'avait clairement aidé à retrouver un vif intérêt pour le vélo. « Toujours, et j'ai même acheté un truc pour attacher la laisse de Spike quand il reviendra. Maintenant qu'il obéit enfin assez pour avancer à mon rythme plutôt que de n'en faire qu'à sa tête. » Chose qui ne s'était pas faite en un jour, qu'on se le dise, l'animal ayant visiblement en commun avec son maître d'être particulièrement tête de mule.

Chacun sur leur vélo ils avaient donc rejoint le glacier sans se presser, profitant du brin d'air qui leur parvenait tandis qu'ils pédalaient. Parce que la chaleur commençait à se faire moins pesante ils avaient croisé quelques piétons et quelques vélos sur le chemin, et emprunté le même chemin que certains jusqu'au parc, où le glacier qui faisait l'angle rentabilisait au maximum le désir des badauds de se rafraîchir un peu. Quand était arrivé son tour Yasmine avait hésité un instant « J'aimerai … Trois boules, vanille, chocolat et … Nutella. » tandis que lui ne sortait pas trop des sentiers battus et demandait « Trois boules aussi, deux pistache et une chocolat. » comme elle l'avait probablement déjà entendu faire des dizaines de fois. La glace à la pistache faisait figure d'indispensable à ses yeux. Leurs glaces récupérées ils avaient rejoint l'endroit où ils avaient abandonné leurs vélos juste avant, contre le muret qui délimitait l'entrée du parc et d'où les cris des enfants qui chahutaient leur parvenaient vaguement. « La prochaine fois j'emmène Carpet, ce chien est fou de glace. D'ailleurs je lui ai appris à faire le mort grâce à ça ! Je dois absolument te montrer ça, il est trop mignon avec son petit nez qui frétille. » Laissant échapper un léger rire, parce qu'il si figurait assez bien l'allure de l'animal, il avait ajouté d'un ton faussement boudeur « On dirait bien que je suis le seul à avoir hérité d'un chien plus têtu qu'un âne. » et voyant le regard qu'elle lui lançait il avait rajouté presque aussitôt « Et je t'interdis de dire qu'il ressemble à son maître. Tu as l'air de le penser déjà tellement fort que j'arrive presque à t'entendre. » mais au fond c'était bien là la preuve qu'Hassan était un peu lucide quant à son côté légèrement tête de mule. Attaquant la glace avec ses doigts Yasmine avait arraché au brun un regard dubitatif dont elle s'était défendue « Quoi ? C'est pour pas m'en mettre sur le bout du nez comme … Toi. » Avant d'avoir pu l'éviter il s'était retrouvé avec un peu de glace au Nutella sur le bout du nez, la jeune femme se moquant gentiment en ajoutant « T'es vraiment pas propre Hassan, je te félicite pas. » auquel Hassan avait répondu en tirant la langue, histoire de continuer dans un niveau de maturité équivalent. Passant son index sur le bout de son nez pour le débarrasser de la glace que Yasmine y avait déposé, il avait goûté du bout des doigts et décrété que Nutella était un parfum plus intéressant qu'il ne l'aurait cru. Suffisamment pour qu'il adopte la même technique que la jeune femme et ne passe son doigt sur le côté de sa glace pour y goûter une seconde fois. « Quoi ? On a partagé suffisamment de trucs pour que ta glace en fasse partie. » Au sens propre et au sens figuré d'ailleurs, sans doute. En gage de bonne volonté il avait néanmoins tendu la sienne en échange. Chacun dégustant par la suite sa glace à peu près proprement – difficile malgré tout de ne pas s'en mettre plein les doigts à la vitesse à laquelle la chaleur les faisait fondre – Hassan avait suivi un instant des yeux l'un des canards de l'étang du parc qui s'était aventuré non loin d'eux, près du muret, avant de finalement relever les yeux vers Yasmine, réalisant qu'elle l'observait, et lui adressant un sourire. « On comptait emmener les petits à la fête foraine la semaine prochaine. Tu veux venir ? On n'a pas encore choisi quel jour, alors en fonction de quand tu bosses … » Au final elle était la seule avec une quelconque contrainte horaire actuellement, ils pourraient choisir en fonction d'elle. « Et je sais que tu travailles après-demain quand Qasim et Olivia arriveront, mais je pensais quand même inviter Sohan à manger le soir … Tu penses que c'est une bonne idée ? » Le fait même qu'Hassan se sente obligé de demander son avis à Yasmine à ce sujet témoignait du changement qui s'était opéré dans la relation entre les deux hommes, un peu malgré eux, un peu sans que l'un et l'autre n'aient réussi à enrayer le phénomène.
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Message(#)when i am lost, you have not lost me (yasmine) - Page 2 EmptyMer 15 Mar 2017 - 17:35



WHEN I AM LOST, YOU HAVE NOT LOST ME

True love doesn't happen right away; it's an ever-growing process. It develops after you've gone through many ups and downs, when you've suffered together, cried together, laughed together.

C’est agréable, de profiter simplement, sans laisser son esprit être parasité par toutes les difficultés de leur vie respective. Les instants de flottement semblent s’envoler alors qu’ils profitent d’un soleil de fin de journée et de deux énorme glaces bien méritées après leurs efforts de la journée.  « On dirait bien que je suis le seul à avoir hérité d'un chien plus têtu qu'un âne. » Le regard de l'algérienne remonte sur son ami, lourd de sens et pourtant amusé. Elle ne dit rien, mais le pense tellement fort que c’est Hassan qui finit par parler. « Et je t'interdis de dire qu'il ressemble à son maître. Tu as l'air de le penser déjà tellement fort que j'arrive presque à t'entendre. » Le regard toujours amusé et un peu taquin elle lèche un peu de sa glace. « Je ne vois pas du tout de quoi tu parles. » Décidant qu’utiliser son doigts pour manger n’est finalement pas une si mauvaise idée, elle s’amuse en déposant un peu de sa glace sur le nez de son ami en riant alors qu’Hassan lui tire la langue tel un enfant,  utilisant à son tour son doigt pour lui piquer un peu de glace. « Heyyyy ! » Toujours le ton amusé elle regard Hassan en fronçant faussement les sourcils. « Quoi ? On a partagé suffisamment de trucs pour que ta glace en fasse partie. » Toujours faussement outrée, elle se déride quand il lui tend sa propre glace, en attrapant un peu avec son doigt pour l’amener à sa bouche. « Je ne comprendrais décidément jamais ton amour pour la pistache. » Grimaçant un peu elle lui pique un peu de chocolat pour se rattraper avant de retourner à sa propre glace.

Elle l'observe, un peu, sans doute trop comme cherchant chez lui cette différence dont ils parlent souvent - elle ne la trouve pas pourtant, il est juste Hassan, avec sa barbe et son regard qui se perd un peu, peut-être n’y lit-elle plus le même bonheur aujourd’hui mais à cet instant précis elle ne voit rien de ces difficultés qui semblent le tenir et quand il relève son regard vers elle, elle lui sourit un peu timidement. « On comptait emmener les petits à la fête foraine la semaine prochaine. Tu veux venir ? On n'a pas encore choisi quel jour, alors en fonction de quand tu bosses … » Évidemment elle hoche la tête. « Ca me ferait très plaisir j’ai l’impression que je ne les ai plus vu depuis une éternité. » C’était toujours un peu le cas, depuis que Qasim était parti vivre loin de Brisbane il lui manquait évidemment beaucoup, mais elle le savait heureux et épanoui ce qui était sans doute le plus important et chaque instant passé avec sa petite famille était un plaisir. « J’ai congé mercredi et jeudi après-midi donc c’est comme ça vous arrange. » Elle profiterait sans doute de l’autre jour pour passer voir ses parents qui se plaignaient encore et toujours de ne pas assez la voire. Ne doutant pas que sa mère en profiterait pour inviter Salim, ce dernier étant sa lubie du moment. « Et je sais que tu travailles après-demain quand Qasim et Olivia arriveront, mais je pensais quand même inviter Sohan à manger le soir … Tu penses que c'est une bonne idée ? » Elle s’était laissée un peu surprendre par la question, comme si à son sens elle n’avait même pas lieu d’être. « Évidemment ! Ca lui fera sans doute plaisir. En plus il adore les enfants, pour une fois, ça le fera sortir de chez lui.» Elle n’était pas sans connaître les difficultés que la relation entre Sohan et Hassan avait récemment. Peinant tout autant à savoir comment les aider, consciente qu’il ne tenait pas que de leur mauvaise fois respective mais aussi d’une situation dans laquelle les parents Khadji les avait mis. « Tu ne penses pas ? » Il semblait bien plus sceptique qu’elle. « En parlant de Sohan je… Je voulais essayé de convaincre mes parents de l’inviter à manger. Il pense que j’ai tord et… Je ne sais pas quoi en penser… » Pendant des années elle avait refusé de se laisser retourner le cerveau par leurs propos respectifs mais commençait parfois à douter que les choses ne rentrent dans l’ordre un jour. « Est ce que j’ai tort d’essayer encore ? Ca fait dix ans quand même… » Dix années que la situation semble ne faire que de se dégrader malgré ses tentatives répétées pour arranger les choses.  

Sa glace finie, elle relève finalement le regard vers Hassan qui a déjà terminé depuis quelques minutes. Jetant un rapide coup d'oeil à sa montre avant de reprendre la parole. « On y va ? » La voix est toujours un peu hésitante, comme si elle craignait qu’il ait à nouveau changé d’avis. Le sentant entrain de tergiverser, sa main vient se glisser dans la sienne pour la serrer doucement avant de l’amener jusqu’à ses lèvres et déposer un léger baiser sur sa peau. « Tu peux le faire Hassan… » Elle sait qu’il est capable d’aller au de la de ses démon, elle sait aussi qu’elle sera là si il en a besoin comme elle peut prendre un peu de distance si c’est ce qu’il souhaite. Peut-être qu’elle le force un peu, peut-être qu’elle ne devrait pas d’ailleurs mais c’est plus fort qu’elle. L’idée même qu’il puisse regretter cet instant plus tard la pousse à rester proche de lui. De plus si elle ne l’avoue pas non plus, elle n’a pas envie de se rendre seule sur leurs tombes. « Par contre j’ai l’impression que mon ventre va exploser, je ne suis même pas sûre d’être capable de pédaler. » Elle sourit, un peu plus légère, en lui faisant un petit clin d’oeil, bien consciente que pour une fois elle a eu les yeux plus gros que la bouche.
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Message(#)when i am lost, you have not lost me (yasmine) - Page 2 EmptyDim 19 Mar 2017 - 3:43

La légèreté que pouvait apporter le simple fait de partager une glace pouvait extérieurement sembler un peu exagérée, mais elle était en réalité symptomatique de ce que Yasmine et Hassan peinaient à retrouver depuis plusieurs mois … Plusieurs années, même. D'une époque où ils n'avaient pas de questions à se poser et où le brun avait la sensation que ce qui le liait à la jeune femme coulait de source, incomparable à ce qui le liait à Sohan ou à n'importe qui d'autre. C'était sans doute toujours le cas, peut-être même encore plus qu'avant, mais l'évolution de ce qu'ils étaient devenus chacun de leur côté semblait rendre la mutation de leur relation un peu difficile, assez pour que le moindre éclat de rire ou regard amusé de l'un ou de l'autre devienne précieux. Dégustant sa pistache en dépit du commentaire de Yasmine à ce sujet – parce que s'il devait ne plus goûter qu'à un seul et unique parfum de glace pour le restant de ses jours ce serait sans hésitation celui-ci – il avait fini par lui proposer de se joindre à la sortie déjà vaguement planifiée par Qasim, Olivia et lui la semaine suivante, histoire de rentabiliser au maximum les quelques jours qu'ils passeraient tous ensemble avant que les deux parents ne s'envolent pour une quinzaine de jours en Nouvelle-Calédonie en laissant les enfants à leur oncle. « Ça me ferait très plaisir j'ai l'impression que je ne les ai plu vu depuis une éternité. » Pour Hassan aussi cela semblait faire une éternité. Tous les deux avaient bien revu rapidement Qasim en novembre, Yasmine lors de son retour précipité à Brisbane et Hassan lors de son propre retour une quinzaine de jours plus tard, mais la dernière fois que l'aîné Jaafari était venu en visite à Brisbane avec toute sa famille remontait à … peu après la tentative de suicide d'Hassan, en réalité. Pas la période dont Yasmine et lui avaient le plus envie de se souvenir, donc. « J'ai congé mercredi et jeudi après-midi donc c'est comme ça vous arrange. » Hassan avait acquiescé d'un signe de tête « Je verrai avec lui et je te tiens au jus. » Étirant un instant ses bras au-dessus de sa tête pour détendre un peu sa nuque, il avait semblé hésiter un instant avant de poser son autre question à la jeune femme, celle qui lui taraudait l'esprit depuis un moment mais qu'il se sentait presque un peu bête de devoir poser.

Il ne savait plus sur quel pied danser avec Sohan, il ne savait plus s'il valait mieux lui foutre la paix ou au contraire donner la sensation de s'imposer pour espérer obtenir une quelconque réaction. « Évidemment ! Ça lui fera sans doute plaisir. En plus il adore les enfants, pour une fois, ça le fera sortir de chez lui. » Mais le souci était bien là, Hassan n'était pas persuadé que Sohan soit enchanté à l'idée de sortir de chez lui, et encore moins sur une invitation de sa part. « Tu ne penses pas ? » avait d'ailleurs fini par questionner la brune, preuve qu'Hassan ne camouflait pas suffisamment bien son air soucieux « Si … si. C'est juste … Il n'est jamais venu depuis que j'ai emménagé. » Alors il se demandait au fond, est-ce que ce n'était pas un message ? Yasmine était probablement mieux placée que lui pour le savoir, mais semblant soudainement hésitante elle aussi elle avait repris « En parlant de Sohan je … Je voulais essayer de convaincre mes parents de l'inviter à manger. Il pense que j'ai tort et … Je ne sais pas quoi en penser. » Le sujet était épieux, à n'en pas douter. « Est-ce que j'ai tort d'essayer encore ? Ça fait dix ans quand même … » L'espace d'un instant Hassan avait presque été surpris par ce dernier constat, dix ans cela lui paraissait une éternité … Et en même temps lorsqu'il y réfléchissait il se rendait compte que oui, la situation qui opposait Sohan et ses parents durait depuis une éternité. « Tu ne perds rien à essayer. » Lui en tout cas ne l'en blâmerait pas « Mais si tes parents refusent, ou que Sohan change d'avis, essaye juste de ne pas le prendre comme un échec personnel, d'accord ? » Malgré sa demande il était malgré tout persuadé qu'elle le ferait, parce qu'elle s'était mise dans la tête qu'elle seule pourrait arranger une situation qui, pourtant, ne dépendait que de ses parents et de son frère « Tu sais … je pense qu'un jour ils se rendront vraiment compte que cette situation leur fait perdre plus qu'elle ne leur fait gagner. » Hassan espérait simplement que cela n'arriverait pas trop tard, bien trop tard, lorsqu'un malheur arriverait et qu'il n'y aurait plus de retour en arrière possible.

Le poids qu'il avait senti disparaître momentanément de ses épaules au fil de la fin d'après-midi était soudainement revenu l'alourdir lorsque, terminant à son tour sa glace, Yasmine avait vérifié l'heure et questionné « On y va ? » sur un ton qui laissait supposer qu'il ne s'agissait pas véritablement d'une question. Et c'était sans doute totalement puéril de la part d'Hassan que d'avoir presque espéré qu'elle ait oublié, ou soit subitement devenue celle qui allait changer d'avis. « Tu peux le faire Hassan … » Il n'avait rien répondu, se contentant de la laisser saisir sa main et y déposer un baiser auquel il avait répondu en resserrant doucement ses doigts autour des siens. Il pouvait le faire, sans doute, il n'était simplement pas certain de le vouloir. « Par contre j'ai l'impression que mon ventre va exploser, je ne suis même pas sûre d'être capable de pédaler. » Bien que moins appuyé que les précédents le brun avait malgré tout fait l'effort d'un sourire, quittant le muret pour se remettre debout et tendant à nouveau la main à Yasmine pour l'inviter à en faire de même « Tout ça pour éviter d'admettre que si on avait fait la course je t'aurais de toute façon battue à plate couture. »  Mais puisqu'il n'était de toute façon pas envisageable que l'un et l'autre repartent sans leur vélo, tous les deux s'étaient remis en selle et adopter la même allure tranquille qu'avant leur premier arrêt. A Hassan pourtant le trajet jusqu'au cimetière avait paru bien trop court, et lorsqu'il avait posé pied à terre toute trace de confiance ou de légèreté avaient définitivement quitté son visage. « Tu es sûre que tes parents ne seront plus là ? » Il ne saurait pas vraiment dire pourquoi il craignait autant l'idée de les croiser aujourd'hui, pourquoi l'éventualité de les retrouver à cet endroit précis le mettait aussi mal à l'aise … Mais une chose était certaine, le malaise lié au fait de se trouver ici était déjà suffisamment présent. « On n'a même pas de fleurs … » s'était-il même entendu marmonner d'un ton incertain, comme si une partie de lui espérait vraiment que ce dernier argument ferait changer Yasmine d'avis tandis que l'autre savait pertinemment qu'il s'agissait d'une excuse ridicule.

Fermant la marche tel un enfant qui n'avait pas envie d'être là mais ne trouvait pas la force ou l'audace de refuser catégoriquement d'avancer, le brun avait rentré la tête dans les épaules à mesure que Yasmine et lui s'étaient rapprochés du carré musulman du cimetière, l'estomac presque aussi noué que l'était désormais sa gorge. Il n'avait plus prononcé le moindre mot depuis que tous les deux avaient passé les grilles de l'entrée. Les fleurs fraîches déposées devant la tombe de ses parents confirmait le passage un peu plus tôt des deux parents Khadji, en dehors d'eux et de leurs fils – du moins en théorie – ils ne recevaient plus la visite de personne, et les mais vissées dans les poches de son jean Hassan était resté silencieux un long moment, fixant presque sans les voir les noms de ses parents gravés l'un à côté de l'autre. « Tu vois … Pareil qu'hier, pareil que demain. » avait-il finalement osé faire remarquer après plusieurs minutes, la gorge serrée, et osant à peine risquer une œillade vers Yasmine. Il n'avait pas la sensation de se sentir mieux en étant ici, mais au fond il savait qu'il n'était pas vraiment question de lui … Lui ne pouvait que s'estimer heureux de ne pas à son tour être devenu un résident permanent de cet endroit, ou pas encore. « Très honnêtement … » La voix tremblant légèrement, il avait laissé le bout de sa chaussure déloger un caillou dans l'herbe devant eux tout en reprenant « J'ai juste vraiment l'impression que je devrais pas être là. Que je mérite pas d'être là. » Parce que ce n'était peut-être qu'un bout de pierre avec deux noms gravés dessus, mais même ce bout de pierre lui donnait l'impression de le juger et de juger sa présence aujourd'hui. De lui reprocher, presque, d'oser se pointer ici après avoir commis ce qui, si ses parents avaient été encore en vie, aurait été à leurs yeux un déshonneur pur et simple. « On peut s'en aller … s'il te plait ? » La comédie avait suffisamment duré à ses yeux, vingt ans ou pas il avait l'impression de commettre une insulte en étant ici, et si Yasmine se sentait elle l'envie de rester encore un peu il était tout à fait disposé à rebrousser chemin tout seul et à l'attendre à l'extérieur … Mais il ne pouvait pas rester là. Même son corps semblait soudainement faire un rejet tandis que son cœur cognait contre sa poitrine, que ses oreilles bourdonnaient et que ses mains tremblaient au fond de ses poches.
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Message(#)when i am lost, you have not lost me (yasmine) - Page 2 EmptyMar 21 Mar 2017 - 14:37



WHEN I AM LOST, YOU HAVE NOT LOST ME

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La situation entre Sohan et Hassan était déjà suffisamment compliquée pour qu’elle ne souhaite pas mettre de l’huile sur le feu. Elle avait son idée sur les motivations de Sohan à s’éloigner de celui qui était depuis si longtemps son ami : La jalousie. Une jalousie qui semblait le ronger de l’intérieur et lui donner l’impression qu’à force, l’iranien prendrait sa place au sein d’une famille qui n’était pas la sienne. D’un autre côté elle était tout aussi conscient qu’Hassan faisait son possible pour refuser cette place qui le mettait extrêmement mal à l’aise et savait par ce fait qu’il valait mieux garder cette information pour elle. « Si … si. C'est juste … Il n'est jamais venu depuis que j'ai emménagé. » Ouvrant des yeux un peu étonnés il lui semblait d’un coup que les proportions de toute cette histoire devenaient gigantesques. « Vraiment ? Mais… Est-ce que vous vous appelez de temps en temps ou…  ? » Peut-être avait elle au final minimiser les impacts de la situation sur eux. Et il lui semblait maintenant évident qu’il allait falloir qu’elle se mêle de ça un peu plus, quitte à faire tampon entre eux, le temps qu’ils retrouvent leurs habitudes et arrête de détruire leur amitié à coup de raisonnements stupides et parfois même infondés. Il était déjà bien assez compliqué pour elle de gérer la situation entre son frère et ses parents, elle ne comptait pas laisser la leur se dégrader aussi. Il était bien trop dur aujourd’hui recoller les morceaux... « Tu ne perds rien à essayer. » Elle n’était pas aussi sûr que lui à ce propos. « Moi pas mais… Je ne sais pas si Sohan peut en encaisser plus que ce qu’il a déjà eu… » Si il ne le disait pas ou qu’à demi mots la souffrance de son frère était visible dans chacun de ses gestes, chacun de ses mots au quotidien et plus encore quand ils abordent le sujet de leurs parents. « Mais si tes parents refusent, ou que Sohan change d'avis, essaye juste de ne pas le prendre comme un échec personnel, d'accord ? » Hochant la tête elle avait pourtant abordé un léger grimace en relevant les yeux vers lui. « C’est juste que… Si je n’y arrive pas alors qui le pourra ? » Et c’était sans doute mette sur ses épaules une pression qu’elle n’était pas prête à assumer et qui ne lui facilitait pas la tâche. « Tu sais … je pense qu'un jour ils se rendront vraiment compte que cette situation leur fait perdre plus qu'elle ne leur fait gagner. » Elle l’espérait sincèrement, y croyait si fort qu’elle le faisait presque pour deux forçant son frère à ne pas perdre tout espoir… Mais plus les années passaient et plus cette possibilité semblait devenir un souvenir. « Je ne voudrais pas que ça soit trop tard… » Que faudrait-il à leur famille pour comprendre qu’ils étaient tout ce qu’ils avaient… Que faudrait-il à ses parents pour ouvrir les yeux ? Pour accepter les différences de leurs fils ?

Quand l’heure était arrivée elle avait volontairement refusé de voir les hésitations de son ami, refusé de remettre le sujet sur le tapis persuadée que c’était la bonne chose à faire. Tout deux avaient repris place sur leur vélo pour se rendre au cimetière sans plus vraiment osé parler. Une fois le pied à terre elle avait enfin jeté en regard à Hassan, plus aussi sûre qu’elle avait pris la bonne solution en l’amenant ici. « Tu es sûre que tes parents ne seront plus là ? » Pas sûre de comprendre pourquoi cette information semblait tant lui importer, elle avait pourtant afflué dans son sens. « Tu veux que j’aille vérifier ? »  A quoi il avait répondu par un vague signe de tête qu’elle avait pris pour un non. « On n'a même pas de fleurs … » Comprenant cette fois qu’il tentait bien plus de repousser le moment que bavarder avec elle, elle avait posé une main dans son dos et cherché son regard. « Tu viens ? » Sans vraiment attendre de réponse sa main lui avait donné l’impulsion pour emprunter le chemin bien connu qui les mènerait aux parents d’Hassan.

Arrivés devant les tombes, Yasmine était restée silencieux, utilisant ce moment pour se recueillir, pour penser à ces deux personnes qui lui avaient donné Hassan, Qasim et ses deux enfants merveilleux qu’elle se réjouissait de revoir, mentalement elle les avait remercié pour ça, chérissant les instants passés avec eux, trop court et dont elle avait bien trop peu de souvenir mais que sa mère savait raviver à merveille quand l’occasion s’y prêtait. Parfois même, elle n’était plus sûre de savoir si les souvenirs étaient vraiment les siens ou édulcorés par l’esprit créatif de sa mère. « Tu vois … Pareil qu'hier, pareil que demain. » Les paroles d’Hassan l’avaient tirée de ce moment particulier alors qu’elle relevait le regard vers lui s’étonnant de sa mauvaise foi. « Tu le penses vraiment ? » Sans savoir pourquoi l’attitude d’Hassan lui semblait presque blessante, comme si il la rendait responsable de sa présence ici. Ce qui était sans doute un peu le cas… Mais il lui avait demandé son avis non ? Pour elle ce n’était pas un jour comme un autre ni le même que demain ni le même qu’hier, mais Hassan ne semblait pas capable aujourd’hui de goûter à cette saveur. « Très honnêtement … J'ai juste vraiment l'impression que je devrais pas être là. Que je mérite pas d'être là. » Sentant son coeur se serrer dans sa poitrine elle n’avait pourtant rien osé prononcer de plus, pas prête à avoir cette conversation ici, là où reposait ses parents et encore moins aujourd’hui. « On peut s'en aller … s'il te plait ? » Toujours sans un mot elle avait hoché la tête et pris le chemin du retour dans le silence le plus complet, ses bras venant se croiser devant sa poitrine. A son tour il lui semblait que si elle l’avait pu elle se serait faite toute petite pour disparaître. Pas un mot n’avait été prononcé jusqu’à ce qu’ils ne rejoignent leur vélo. Une fois sortie du cimetière pourtant, elle avait été bien incapable de juste faire marche arrière. Sans monter sur sa selle, elle jouait nerveusement avec le pompom installé sur son guidon finissant pourtant par reprendre la parole. « Je suis désolée Hassan, je n’aurais pas dû te forcer la main, je pensais… » S’arrêtant un instant un peu mal à l’aise elle n’avait pas osé remonter le regard sur lui. « Je croyais que c’était le mieux à faire mais… » Mais de toute évidence là où elle l’avait cru prêt, il ne l’était pas au final et pour une raison qui semblait assez claire dans sa tête mais qu’elle n’était pas sûre de vouloir lui livrer. « Tu sais… Je crois que la seule personne qui te punit encore pour ce que tu as fait, c’est toi Hassan… » Et son attitude sur la tombe de ses parents en était le premier signe. Peut-être était elle en partie fautif au final, elle, ses parents, son frère… Personne ne lui avait jamais clairement dit mais pourtant ils avaient pardonné… En tout cas elle avait pardonné même si elle ne se sentait pas légitime de le dire, comme si au final ce n’était pas son rôle de pardonner ou pas… Elle ne pouvait qu’accepter sans juger… Ce qu’elle n’avait pas su faire de toute évidence.
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Message(#)when i am lost, you have not lost me (yasmine) - Page 2 EmptyVen 24 Mar 2017 - 6:18

Dans un certain sens, Hassan essayait de se persuader qu'il n'y avait pas de problème entre Sohan et lui et que c'était simplement sa tendance actuelle à la paranoïa – un peu exacerbée par les cachetons prescrits par son psy – qui lui donnait l'actuelle impression que les choses s'envenimaient d'elles-mêmes entre son ami et lui. Parce qu'au fond rien n'avait vraiment changé, Sohan était toujours Sohan, et Hassan … était toujours Hassan, plus réservé et moins enjoué qu'il n'avait pu l'être par le passé, mais le brun doutait que cela puisse véritablement être un problème pour Sohan. Rien n'avait changé et pourtant quelque chose ne tournait plus rond. « Vraiment ? Mais … Est-ce que vous vous appelez de temps en temps ou … ? » Pour que Yasmine semble ainsi tomber des nues, Hassan en concluait que Sohan n'avait pas été loquace avec elle à ce sujet, sans qu'il ne sache vraiment s'il devait prendre cette information comme une bonne ou une mauvaise nouvelle. « Les coups de fil c'est pas trop sa tasse de thé. » Haussant les épaules, Hassan avait tenté de garder un ton détaché, le ton de quelqu'un qui ne s'inquiétait pas trop. Probablement que cela sonnait faux, Yasmine n'était pas dupe. « Je lui ai envoyé un message avant-hier. Il n'a pas encore répondu, mais il ne l'a peut-être pas encore lu … ça ne serait pas la première fois qu'il oublie son téléphone dans un coin. » La tête d'Hassan n'était emplie que de cela pour ce qui était de Sohan, ces derniers temps. Des excuses tout ce qu'il y avait de plus plausible mais qui pourtant ces derniers temps lui donnaient l'impression de sonner faux, sans pour autant qu'il n'ait le courage suffisant pour l'admettre. « Tu penses qu'il m'en veut pour Téhéran ? » Si Hassan l'avait tenu au courant de sa décision presque aussi rapidement qu'il l'avait fait avec Yasmine et Qasim, il n'avait pas vraiment laissé à Sohan la possibilité de lui énumérer la liste des raisons pour lesquelles il penserait que l'idée était mauvaise ; Il était déjà allé contre l'avis de Yasmine et Qasim, alors à quoi bon. Et en même temps il n'arrivait pas à s'imaginer que le mutisme de Sohan envers lui vienne de cela. « Oublies, j'irai lui proposer pour après-demain, tu as raison ça lui fera sans doute plaisir. » Chassant son mauvais pressentiment d'un vague sourire et d'un geste de la tête, craignant d'avoir involontairement réveillé le radar à inquiétude de la jeune femme, lequel s'emballait déjà facilement lorsqu'il était question de son aîné. Parfois Hassan avait la sensation qu'au fil des années les rôles s'étaient un peu inversés, que Sohan avait pris la place du petit frère et Yasmine celui de la grande sœur qui se sentait la responsabilité de veiller sur lui. Pour preuve, la façon dont elle venait de murmurer « Moi pas mais … Je ne sais pas si Sohan peut encaisser plus que ce qu'il a déjà eu … » avec angoisse. La main d'Hassan était venue serrer la sienne pour tenter de diminuer son inquiétude, mais une partie de lui savait qu'elle avait raison. « C'est juste que … Si je n'y arrive pas alors qui le pourra ? Je ne voudrais pas que ça soit trop tard … » Le genre de trop tard dont les soucis de santé de Khadji père l'année précédente avaient donné un aperçu, sans pour autant régler le souci. « J'espère que les choses n'en arriveront pas là. Tes parents finiront par se faire une raison … » Du moins Hassan continuait de vouloir le croire, attaché aux parents Khadji mais pour autant incapable de leur donner raison concernant le comportement qu'ils avaient adopté vis-à-vis de leur fils. Avis tranché qu'il se gardait pourtant généralement d'énoncer de manière trop vive, conscient qu'il s'agissait d'un sujet sur lequel il n'était pas concerné.

Laissant là le sujet Sohan, pour lequel ils ne pouvaient malheureusement pas faire grand-chose de plus que ressasser en espérant que la situation finisse par évoluer, tous les deux avaient finalement récupéré leurs vélos et pris la direction du cimetière, Hassan plus entraîné que véritablement convaincu par le bien fondé de cette expédition, et cherchant jusqu'au dernier moment à éviter l'inévitable en opposant quelques arguments bancals. Les parents de Yasmine ? « Tu veux que j'aille vérifier ? » Non. Les fleurs ? « Tu viens ? » Ne prenant même plus la peine de rentrer dans son jeu a jeune femme l'avait finalement entraîné par le bras comme on traînerait un enfant qui rechignerait devant l'entrée du dentiste. Cela pouvait ressembler à un caprice, et pourtant à mesure qu'ils avançaient dans les allées du cimetière Hassan avait véritablement senti l'angoisse s'emparer de lui, la sueur descendre le long de son échine et son rythme cardiaque s'emballer comme si même lui voyait le danger se profiler à l'horizon. Il faisait encore bon, chaud même, et pourtant arrivé au carré musulman le brun avait l'impression que la température avait chuté d'un seul coup et senti la chair de poule recouvrir ses bras. Rien n'avait bougé, pourtant, Hassan avait déjà emprunté cet itinéraire des dizaines et des dizaines de fois, il connaissait de mémoire le nom inscrit sur toutes les tombes de cette allée, et même le nom de certains proches venant les fleurir, à intervalles réguliers. L'ironie c'était que même dans un cimetière le temps filait, les habitudes se créaient, et les saisons se succédaient. Vingt ans, trois jour ou cinquante ans, le temps n'avait plus guère d'emprise sur ceux qui reposaient ici. « Tu le penses vraiment ? » La gorge nouée, il avait vaguement haussé les épaules. « Je me sens pas moins … » Orphelin. C'était le mot qu'il cherchait. Il détestait ce mot, raison pour laquelle il ne l'utilisait jamais. « Ça fait vingt ans qu'ils sont plus là. Je me sentirais pas subitement mieux ou moins bien demain, ils sont juste … plus là. » Et ils manquaient toujours, autant que la veille, autant que le lendemain, c'était ce qu'Hassan sous-entendait sans parvenir à le dire à voix haute, soudainement gêné à l'idée de partager son ressenti à propos d'un sujet qu'il abordait relativement peu, et rarement avec quelqu'un d'autre que son frère. Reste qu'il se sentait égoïste à l'idée d'être là, comme s'il espérait après un signe ou un pardon qu'il ne méritait pas, mais ses parents reposaient en paix et avaient probablement d'autres chats à fouetter que de s'occuper de ses états-d'âme à lui. Ou des états-d'âme de qui que ce soit, d'ailleurs.

Le bref courant d'air lui avait arraché un frisson, et bien qu'agréable le parfum des fleurs sans doute déposées par Fatima et Amjad un peu plus tôt lui donnait presque le tournis. C'était comme si sa conscience s'occupait de lui donner l'impression que rester ici allait le rendre malade, il avait froid, il avait chaud, le tournis et cette désagréable impression d'étouffer dans son tee-shirt, à tel point que sa demande de rebrousser chemin sonnait plus comme une supplication que comme une simple demande. Par chance Yasmine n'avait pas insisté, et lui avait emboîté le pas en lui évitant ainsi de rajouter à sa conscience le fait de l'avoir plantée là, toute seule pour repartir sans elle. Les mains enfoncées dans les poches de son jean et le regard rivé sur le sol, il avait accompli le trajet du retour avec automatisme et presque été surpris de se trouver là lorsque, relevant enfin la tête, il s'était retrouvé à l'extérieur du cimetière. Avançant d'encore quelques pas, tournant le dos à Yasmine et s'éloignant un instant de leurs vélos, il avait pris une grande inspiration et passé une main fébrile sur son visage en tentant de retrouver ses esprits. « Je suis désolée Hassan, je n'aurais pas dû te forcer la main, je pensais … Je croyais que c'était le mieux à faire mais … » Se tournant à nouveau vers elle il l'avait observée tripoter nerveusement le pompon attaché à son guidon, et baissé à nouveau les yeux lorsqu'elle avait repris « Tu sais … Je crois que la seule personne qui te punit encore pour ce que tu as fait, c'est toi Hassan … » Oh, ça, il n'allait pas lui faire l'affront de nier qu'une grande partie de sa culpabilité était liée au fait qu'il ne s'était toujours pas pardonné ce qu'il avait fait … La vérité c'était qu'il ne savait pas s'il se le pardonnerait un jour. Mais qu'il soit le seul, en revanche, il en doutait. « Si t'avais vu le regard que m'a lancé Qasim, le jour où il a débarqué dans ma chambre à l'hôpital. C'était juste … il m'avait jamais regardé comme ça. C'était pas le regard de quelqu'un qui envisage de pardonner un jour. » Du moins Hassan le pensait-il. Il se disait que son frère finirait par passer à autre chose, par l'accepter d'une certaine manière, mais que son pardon en revanche, il ne devait pas trop espérer dessus. Il ne s'estimait de toute façon pas le droit de le réclamer, ni à lui, ni à personne. Ni à Yasmine, d'ailleurs. « Et je lui demanderai pas de le faire, alors que je suis pas capable de le faire moi-même. Et bien sûr que je continuerai de me punir, oui, tant que j'estimerai que c'est pas suffisant … Je sais pas quand je saurai si ça l'est. Si ça l'est un jour. Je sais pas. » Un jour, ou jamais, Hassan lui-même était incapable de le dire. « Mais ça c'est quelque chose qui se réglera entre moi et moi. » avait-il finalement ajouté, tentant un maigre sourire pour alléger la conversation, et surtout dissuader Yasmine de s'en faire une énième responsabilité dont elle n'avait pas à se charger. « Et c'est moi qui suis désolé, tu avais envie de venir et j'ai tout gâché avec mes états-d'âme … Tu peux y retourner si tu veux. J'attends ici, je garde les vélos. » Joignant le geste à la parole il avait récupéré le guidon de son propre vélo, et pris un ton plus résolu « Et ensuite je suggère une course jusqu'à chez toi, toi par Sherwood Road, moi par Croydon Street, histoire de voir qui de nous deux est véritablement la personne âgée. » Bien qu'un peu nerveusement, il tentait par tous les moyens d'alléger à nouveau l'air, souhaitant à tout prix ne pas retomber dans la spirale de discussion éprouvante ayant eu lieu un peu plus tôt dans son garage. Ce n'était pas ce qu'il avait envie de retenir de cette journée.
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Message(#)when i am lost, you have not lost me (yasmine) - Page 2 EmptySam 1 Avr 2017 - 21:27



WHEN I AM LOST, YOU HAVE NOT LOST ME

True love doesn't happen right away; it's an ever-growing process. It develops after you've gone through many ups and downs, when you've suffered together, cried together, laughed together.

Yasmine n’avait jamais eu l’impression de devoir faire le médiateur entre Hassan et son frère. Elle leur avait toujours trouvé une relation bien étrange, faite à son goût de bien trop de silence, mais ça semblait marcher pour eux. Tous deux se complaisaient dans une amitié qui avait besoin de peu de mots - mais le questionnement d’Hassan avait fait naître chez Yasmine une réelle inquiétude. Et si ce silence avait finalement pris trop de place ? « Les coups de fil c'est pas trop sa tasse de thé. » Certes, mais ça n’avait pourtant jamais arrêté Hassan jusque là. S’était-il lassé de devoir toujours être celui à faire un effort ? Elle ne pourrait pas lui en vouloir pour ça, être l’ami de Sohan n’était pas toujours une mince affaire, et il avait bien de la peine à le rendre. Mais quand il manifestait une réelle amitié il pouvait au final être prêt à tout pour la personne en question. Elle savait que son frère serait prêt à tout pour elle - même si il ne le montrait pas assez et que les conversations de fond n’étaient pas monnaie courante avec lui. « Je lui ai envoyé un message avant-hier. Il n'a pas encore répondu, mais il ne l'a peut-être pas encore lu … ça ne serait pas la première fois qu'il oublie son téléphone dans un coin. » Elle avait hoché la tête - pourtant plus inquiète qu’elle ne voulait bien l’admettre en entendant cette information. Si il le fallait elle irait tirer un peu les oreilles de son frère - même si ce n’était probablement pas le but recherché par Hassan en lui en parlant. « Tu penses qu'il m'en veut pour Téhéran ? » Étonné à nouveau par cette question elle avait pris un instant de réflexion pour lui répondre. « Je ne crois pas… Je… ne sais pas… » Il n’en avait pas parlé, mais son frère était loin d’être très loquace dans le genre. « Je pense qu’il te sait assez grand pour décider de ce qui est le mieux pour ta vie et ne t’en voudrait pas pour ça. » Comme elle aurait dû le faire elle - même si elle en était le plus souvent incapable. « Oublies, j'irai lui proposer pour après-demain, tu as raison ça lui fera sans doute plaisir. » Elle espérait avoir raison et comptait bien travailler son frère pour qu’il bouge de chez lui et profite de la présence de Qasim et de sa famille, inquiète pour lui - comme à son habitude - et cette impression qu’il continuait de s’isoler, de se rejette lui même, presque autant que ses parents le rejetaient. « J'espère que les choses n'en arriveront pas là. Tes parents finiront par se faire une raison … » Elle voulait y croire elle aussi - se refusant à imaginer le pire.

Quittant la conversation à propos de Sohan pour pénétrer dans le cimetière Yasmine avait adopté un tout autre état d’esprit, le recueil étant de mise. Son silence avait pourtant été coupé par le commentaire d’Hassan, un commentaire qu’elle n’avait aucune envie d’entendre et tout autant de peine à accepter venant de lui. « Je me sens pas moins … » Le silence avait pris la place du mot, la laissant deviner qu’il ne finirait jamais sa phrase. « Ça fait vingt ans qu'ils sont plus là. Je me sentirais pas subitement mieux ou moins bien demain, ils sont juste … plus là. » Fronçant légèrement les sourcils elle s'était refusée à avoir une conversation tel que celle-ci devant la tombe de ses parents. Ce n’était pas l’endroit et pourtant le sujet ne reviendrait peut-être jamais sur le tapis. Mais pour elle… Il n’était pas question qu’il se sente mieux, elle n’avait jamais pensé calmer ses souffrances en l’amenant ici, ils étaient là pour ses parents, pour leur rendre hommage pour marquer le jour de leur disparition qu’ils ne pourraient jamais oublier. Un jour qui avait changé leur vie à tous et encore plus à Hassan et Qasim. Reprenant en silence le chemin des vélos elle ne s’était permise un commentaire qu’une fois sortie du cimetière. « Si t'avais vu le regard que m'a lancé Qasim, le jour où il a débarqué dans ma chambre à l'hôpital. C'était juste … il m'avait jamais regardé comme ça. C'était pas le regard de quelqu'un qui envisage de pardonner un jour. Et je lui demanderai pas de le faire, alors que je suis pas capable de le faire moi-même. Et bien sûr que je continuerai de me punir, oui, tant que j'estimerai que c'est pas suffisant … Je sais pas quand je saurai si ça l'est. Si ça l'est un jour. Je sais pas. Mais ça c'est quelque chose qui se réglera entre moi et moi. » Ce dont il ne semblait pas se rendre compte c’est qu’en agissant de la sorte il ne faisait pas que de se punir lui. « C’est complètement idiot. » Elle avait laissé les mots sortir avec une conviction qu’elle reconnaissait à peine chez elle. « C’est comme si tu voulais t’enfoncer, encore et encore… » Si il voulait qu’ils passent tous autre chose, il était le premier à devoir le faire. « Tu ne t’aide pas… Et tu n’aides personne en agissant comme ça, ne croit pas que c’est quelque chose qui ne concerne que toi. » Comme il avait pu le sous entendre avec sa dernière phrase. Peut-être qu’il ne le faisait pas exprès, sans doute, mais il était de toute évidence plus conscient de la situation qu’elle n’aurait voulu le croire. « Je n’ai peut-être pas vu le regard de ton frère ce soir là - mais contrairement à toi je lui ai parlé, plusieurs fois. Je n’ai pas fait de cet événement un tabou…  Je n’ai pas gardé des secrets pendant des mois pour n’en parler qu’une fois mis devant le fait accompli. » Peut-être au final lui en voulait elle plus qu’elle ne voulait bien l’admettre d’avoir gardé des secrets si longtemps. « Parle à ton frère… Vraiment. Et au moins tu seras fixé plutôt que d’imaginer qu’il ne t’as pas pardonné. » Peut-être qu’il avait raison, même si elle ne voulait pas y croire. Mais extrapoler n’était pas la bonne solution quoi qu’il en pense. Il voulait qu’elle lui dise ce qu’elle pensait sans le protéger, sans avoir peur qu’il la rejette à la suite de ça… Elle répondait à ses attentes plus vite que prévu au final.


La conversation un peu avancée, Hassan avait à son tour repris la parole. « Et c'est moi qui suis désolé, tu avais envie de venir et j'ai tout gâché avec mes états-d'âme … Tu peux y retourner si tu veux. J'attends ici, je garde les vélos. » Tout cette histoire lui avait un peu coupé l’envie - partagée entre une légère colère et une incompréhension grandissante.« Et ensuite je suggère une course jusqu'à chez toi, toi par Sherwood Road, moi par Croydon Street, histoire de voir qui de nous deux est véritablement la personne âgée. » Tentant un sourire elle le savait sonner un peu faux… « Je crois que je préférais rentrer tranquillement. » Elle voyait bien l’effort qu’il faisait mais ne se sentait pas vraiment d’humeur à faire la course. Quelque part cette histoire lui avait un peu mis le cafard, l’impression que c’était comme toujours un pas en avant et deux en arrière. « Tu n’es pas obligé de me raccompagner tu sais. » Elle connaissait le chemin, et peut-être que tous deux avaient besoin d’un moment seul après les multiples conversations de la journée. Elle se sentait épuisée mentalement et n’avait plus envie de se prendre la tête avec lui alors pourtant qu’elle avait l’immersion qu’elle venait de le retrouver. Est-ce qu’ils étaient voués à ça maintenant ? Des retrouvailles et des séparations en permanence ?
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Message(#)when i am lost, you have not lost me (yasmine) - Page 2 EmptySam 8 Avr 2017 - 1:41

Au fond Hassan hasardait cette explication faute de mieux, le fait que Sohan puisse lui tenir rigueur de sa décision de partir quelques temps à Téhéran, mais s’il prenait un peu de recul le brun réalisait que cela ne faisait pas grand sens. La relation qu’ils entretenaient tous les deux différait grandement de la relation qu’Hassan pouvait avoir avec Qasim ou avec Yasmine, il y avait entre Sohan et lui une sorte d’accord tacite de non-jugement concernant les choix et les actions de l’autre … Du moins Hassan le pensait-il jusqu’à présent. Maintenant il ne savait plus. « Je ne crois pas … Je … ne sais pas … » avait de son côté fait savoir la jeune femme, incertaine. « Je pense qu’il te sait assez grand pour décider de ce qui est le mieux pour ta vie et ne t’en voudrait pas pour ça. » Acquiesçant d’un signe de tête, sans trop savoir s’il y croyait vraiment ou s’il tentait simplement de s’en convaincre autant qu’elle, il tentait de se raisonner en se raccrochant à cette idée d’invitation. Il n’imaginait pas Sohan dire non, et donc pas la situation se régler autrement que de cette façon. Quelque part il avait surtout peur de se prendre le retour de flamme d’une énième personne lui reprochant d’être un ami en carton, et de la part de Sohan Hassan savait que la pilule serait beaucoup plus difficile à avaler que de la part de n’importe qui d’autre. Laissé en stand-by faute de pouvoir de toute manière y faire quoi que ce soit dans l’immédiat, le « sujet Sohan » avait été mis de côté au profit de l’insistance de Yasmine pour faire un détour par le cimetière. Une insistance qui avait suffisamment porté ses fruits pour qu’Hassan se laisse enfin convaincre, mais qui en revanche ne lui avait pas donné l’impression une fois sur place d’avoir pris la bonne décision. Si le brun possédait ses propres croyances concernant la mort et tout ce qui entourait ce phénomène inévitable, il était également intimement persuadé que la notion de cimetière était bien plus une affaire de vivants que de morts … Que c’était les vivants qui avaient besoin de ça, se donner bonne conscience ou bien avoir un petit lopin de terre à qui parler en ayant l’intime conviction que quelqu’un les écouterait. Il avait appris à se détacher de ce besoin au fil des années concernant ses parents, ils n’étaient plus là, il avait fini par se faire une raison à ce sujet … Et en se tenant aujourd’hui ainsi honteux devant leur tombe il n’avait pas peur de les déranger, mais simplement de souiller leur mémoire.

Le cœur en vrac et l’estomac un peu barbouillé, il avait quitté le cimetière dans un état presque second et par conséquent remarqué le visage contrarié de Yasmine seulement une fois à l’extérieur. Elle ne comprenait pas. Et il ne lui en voulait pas, il avait conscience que suivre le chemin tortueux de ses pensées n’était pas chose facile, mais ce qu’elle prenait pour un caprice irréfléchi prenait en réalité sa source bien plus profondément dans les sentiments et les convictions d’Hassan. « C'est complètement idiot. » lui avait-elle d’ailleurs asséné comme si à ses yeux cela semblait couler de source. « C'est comme si tu voulais t'enfoncer, encore et encore … Tu ne t’aides pas … et tu n’aides personne en agissant comme ça, ne crois pas que c'est quelque chose qui ne concerne que toi. » Mais c’était sur sa conscience à lui que les choses pesaient, c’était lui qu’elles alourdissaient encore parfois tellement que le simple fait de sortir de son lit lui donnait l’impression d’avoir accompli un exploit marathonien. « Je n’ai peut-être pas vu le regard de ton frère ce soir-là – mais contrairement à toi je lui ai parlé, plusieurs fois. Je n’ai pas fait de cet événement un tabou … Je n’ai pas gardé des secrets pendant des mois pour n’en parler qu’une fois mis devant le fait accompli. » Restant interdit un moment, il se demandait comment la discussion en était arrivée à passer de Qasim à Joanne – puisqu’il ne voyait pas le reproche être fait pour autre chose que la conversation qu’ils avaient eu chez lui un peu plus tôt. C’était comme si Yasmine tentait de lier ensemble deux choses qui n’avaient aux yeux d’Hassan absolument rien à voir. « Tu penses vraiment qu’on en serait là, si c’était qu’une question de volonté de ma part ? » avait-il simplement soupiré vaguement, sans vraie volonté de se défendre « Je te dis juste les choses comme elles sont, ça ne veut pas dire qu’elles me plaisent. » Cette tendance qu’il avait à vouloir se punir il ne l’avait pas choisie. Elle était simplement là, elle prenait toute la place, et faute d’avoir trouvé comment s’en débarrasser Hassan ne se voyait pas d’autre choix que de faire avec et de l’accepter. « Parle à ton frère … vraiment. Et au moins tu seras fixé plutôt que d’imaginer qu’il ne t’a pas pardonné. » Las, et n’ayant pas envie de remettre de l’huile sur le feu, il avait acquiescé d’un signe de tête. Mais en sachant pertinemment qu’il ne le ferait pas, parce qu’en vérité il avait bien trop peur de la réponse pour oser poser la question.

Bien décidé malgré cela à ne pas laisser cette soirée déborder au même titre que leur après-midi, il avait retrouvé un sourire certes de façade mais qu’il espérait pouvoir rendre plus naturel une fois le cimetière loin derrière eux, au sens propre comme au sens figuré. Loin de saisir la perche tendue Yasmine s’était pourtant contentée d’un sourire crispé dont Hassan avait tout de suite deviné qu’il allait s'accompagner d’un refus « Je crois que je préférerais rentrer tranquillement. » Bon, en soit qu’ils se dépêchent ou non ne changeait pas grand-chose. Mais comme si elle réalisait que la nature de son refus n’était pas assez claire la brune n’avait pas tardé à rajouter « Tu n’es pas obligé de me raccompagner tu sais. » Hassan sentant le bout de ses oreilles rougir, symptôme de gêne le plus flagrant chez lui, il avait bafouillé « Non je … je proposais pas ça pour ça. » en se sentant malgré tout un peu bête. Il avait proposé parce qu’il s’imaginait que passer le reste de la soirée ensemble était une intention commune, et réalisait sans doute un peu tard qu’il avait usé de la patience que Yasmine était disposée à lui accorder aujourd’hui. « Mais comme tu veux, j’ai du rangement à faire de toute façon alors … » Alors rien du tout, rien qui ne lui semble plus urgent ou plus intéressant que de passer une soirée avec elle en réalité, mais Hassan se surprenait à ne pas avoir envie de perdre la face. « Je te tiens au courant pour la fête foraine. » Esquissant un vague sourire, presque timide – ou honteux – il avait piqué un baiser furtif sur la tempe de la jeune femme comme il l’aurait fait en n’importe quelle autre circonstance, mais détourné le regard tandis qu’il récupérait puis enfourchait son vélo « Fais attention sur la route en rentrant. » Malgré tout, il s’était autorisé une dernière œillade et un dernier sourire, avant de donner un coup de pédale et emprunter la route qui permettait de rejoindre et de quitter le cimetière. Plusieurs heures après seulement, et alors que la soirée était déjà bien avancée et la nuit tombée depuis longtemps, s’était-il décidé à lui envoyer un message pour dire ce qu’il n'avait pas osé dire plus tôt devant le cimetière. « Merci d’être venue aujourd’hui. Et de m’avoir supporté, je ne sais pas ce que je ferais sans toi. Bonne nuit. »
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Message(#)when i am lost, you have not lost me (yasmine) - Page 2 EmptyLun 10 Avr 2017 - 1:14



WHEN I AM LOST, YOU HAVE NOT LOST ME

True love doesn't happen right away; it's an ever-growing process. It develops after you've gone through many ups and downs, when you've suffered together, cried together, laughed together.

Peut-être avait elle besoin de le dire - les mots qu’elle n’avait pu prononcer cet après-midi pris par l’émotion. Face à la détresse d’Hassan il avait été impossible de lui en vouloir - de parler de ce silence qu’il avait gardé si longtemps, faisant d’un rien un secret. Si le soulagement de le voir enfin se livrer avait pris le dessus il n’en restait pas moi qu’elle avait l’impression d’avoir forcé des aveux qu’il n’avait aucune envie de faire - qu’il aurait bien gardé pour lui ou en tout cas pas partagé avec elle. Parfois il lui semblait qu’Hassan connaissait tout d’elle, qu’elle était prête à lui faire confiance à cent pour cent alors que lui se suffisait de lui donner quelques informations au compte gouttes. Chassant cette idée pourtant elle tentait de se satisfaire de ces révélations enfin faites et qui étaient un vrai pas en avant… « Tu penses vraiment qu’on en serait là, si c’était qu’une question de volonté de ma part ? » Un peu troublée par la question, elle l’avait regardé un instant la lèvre tremblante. « Ne me réponds pas comme si tu te complaisais dans cette auto-punition alors. » C'était lui qui avait fait naître ce sentiment en elle, cette impression qu’il se faisait volontairement du mal pour dieu sait qu’elle raison qu’il pensait intelligente. « Je te dis juste les choses comme elles sont, ça ne veut pas dire qu’elles me plaisent. » Et elle les disait comme elle les ressentait, ce qui ne semblait pas être plus apprécié par le brun. Mais au moins ils étaient sincères l’un avec l'autre. Une sincérité qui avait cruellement manqué à leur amitié ces derniers mois. C’était parfois brute, mais ils s’en remettraient…

Cependant elle avait ressenti le besoin de prendre un peu d’espace. Peut-être que c’était toujours cette culpabilité qui pesait sur ses épaules, cette impression qu’elle visait toujours faux avec lui et ne faisait qu’empirer les choses, pour lui, pour leur amitié. Elle n’avait pas envie d’en faire plus aujourd’hui, préférait prendre un peu de recule quitte à revenir vers lui avec des excuses pour mieux redémarrer. « Non je … je proposais pas ça pour ça. » Elle s’était sentie idiote et avait eu cette impression de le blesser sans pourtant savoir faire marche arrière pour lui dire qu’elle voulait rester avec lui. « Mais comme tu veux, j’ai du rangement à faire de toute façon alors … » Hochant un peu la tête elle n’avait pas été capable de le regarder, jouant toujours avec le pompon sur son vélo en sentant l’envie de pleurer la reprendre, presque incompréhensible cette fois, parce qu’elle était celle qui les avait mis dans cette situation. « Je te tiens au courant pour la fête foraine. » Hochant la tête elle était montée sur son vélo en pinçant les lèvres. « Oui, merci. » Est-ce que c’était tout ce qu’elle avait à dire ? Elle se donnait l’impression d’être vraiment une amie en carton, de ne pas savoir choisir son moment une fois de plus. Aujourd’hui il avait sans doute besoin de compagnie et elle ne semblait pas apte à lui donner ce qu’il attendait sans aborder les sujets épineux. Le baiser qu’il avait déposé sur tempe avait semblé encore plus faire ressortir sa culpabilité et elle lui avait rendu un sourire léger alors qu’il lançait un dernier « Fais attention sur la route en rentrant. » « Toi aussi. » Elle l’avait regardé partir, levant un peu la tête pour retenir les larmes qui lui montaient aux yeux. Pour faire passer la sensation elle avait pédalé à toute allure jusque chez elle, retrouvant son chien qui lui avait fait la fête et chassé momentanément sa tristesse. Pour se dépenser elle était rapidement ressortie envoyant un message à une de ses amies pour qu’elle la rejoigne sur le terrain de tenis. Tapper la balle lui avait fait du bien et ce n’est qu’une fois dégoulinante de sueur et un peu apaisée qu’elle avait saisi son portable pour voir le message d’Hassan. Son coeur se serrant un peu - entre la culpabilité et le bonheur de lire ses mots,  rapidement elle avait répondu. « Je finis une session de tennis et je suis toute dégoulinante de sueur mais si tu ne vas pas au lit tout de suite je peux passer pour boire une dernière tisane. Je veux pas rester sur une mauvaise note avec toi j’ai été idiote. Je t’adore, n’enfile pas ton pyjama… J’arrive. <3 » Il était temps qu’elle arrête d’agir comme une gamine, ça avait déjà trop de fois manqué d'endommager leur amitié. Elle avait envie de le voir, et ne voulait plus faire semblant du contraire parce qu’elle avait peur de le déranger ou d’être repoussée.

love.disaster
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