| | | (#)Mer 4 Jan 2017 - 16:06 | |
| Il y a des moments comme ça, où même les plus braves d'entre nous ne supportent plus la pression. Que ce soit de la société, des cours, des professeurs ou celle que l'ont se met sois-même. Parfois, cette pression devient ingérable. Moi, elle me rend nerveux. Ça fait une semaine que je tente de me défouler au sport. J'enchaîne les longueurs à la piscine avec pas mal de courses à pieds, mes cours d'escrimes, du vélo, mais rien, pas même le tir à l'arc ne parvient à me faire descendre en pression. La reprise des cours, les insomnies qui ont repris, rien de tout ça ne m'aide à me gérer. Cette nuit, j'ai retrouvé, dans le fond d'un tiroir, un paquet de médicaments. Du genre de ceux que j'étais obligé de prendre étant gamin. Il reste trois comprimés, périmés depuis des années déjà. Ça risque de faire plus de mal que de bien mais ça m'était égal sur le coup. J'étais sur le point de les ingurgiter, je les avais déjà sur la langue, lorsqu'un moment de lucidité a traversé mon esprit. J'ai tout recraché dans le lavabo, je me suis essuyé la bouche et je me suis détourné.
J'ai enfilé mes chaussures, j'ai attrapé ma veste et je suis sorti. Dehors, la fraîcheur de la nuit m'a permis de me recentrer quelques instants. J'ai pris plusieurs profondes inspirations avant de soupirer lourdement et partir au pas de course. Vers où ? Aucune idée. Je laisse mes pas me guider vers le centre ville puis en direction de la plage. Le port de Bayside, pour être plus précis. Je ne ralentis que lorsque j'arrive vers la jeté. Je m'immobilise un instant, écoutant un peu les battements de mon cœur qui tape fortement contre ma cage thoracique. Je déglutis, me passe une main dans les cheveux puis rouvre les yeux et commence à marcher. Les mains dans les poches de mon manteau, je les sers en poing afin de contrôler les tremblements. Le regard baissé j'accélère un peu le pas et ne m'immobilise qu'au bout de la jeté. Je m'avance vers la rambarde et pose mes mains dessus. Mes doigts se crispent brusquement sur le bois alors que je ferme à nouveau les yeux, grimaçant et soupirant. J'ai l'impression d'être un putain de junkie qui est en manque alors que pas du tout.
Pourquoi ais-je de plus en plus de mal à me contenir ? Peut-être est-ce le départ de mon frère il y a 5 jours ? Le fait qu'il ait laissé derrière lui un vide, un trou béant ? Que l'envie de retourner dans mon pays se fait de plus en plus grande ? Je soupire. Ça doit être ça. Le mal de pays, l'envie de rentrer, de sentir à nouveau le froid sec de ma Suède natale, qu'elle fasse place à la chaleur suffocante de Brisbane. Je prends une profonde inspiration et soupire doucement en levant le visage vers le ciel très peu étoilé. Trop peu étoilé. Secouant la tête, je déglutis et me baisse pour attraper une pierre qui était posée là. D'un geste fort et précis je l'envoie valser dans l'océan. Un cri de rage ou de désespoir aurait put suivre, mais c'est un simple râle presque silencieux qui sort de ma bouche. |
| | | | (#)Ven 6 Jan 2017 - 21:00 | |
| La calme de la nuit contraste avec celui du jour. La plage parait inhabitée, alors que de jours, elle est pleine à craquer de touriste. Lene la préfère comme elle maintenant : déserte et sombre. Elle plonge dans la mer obscure et noire, jaillit hors de l’eau et observe autour d’elle. Être là, dans son élément, c’est tout ce dont elle avait besoin. Juste elle, sa planche et le clair de lune. Le bruit des vagues est son seul fond sonore. Elle projette son regard vers la plage, très peu éclairée et pense au vide. Elle reste un long moment, sur sa planche à juste regarder tandis que les vagues la bercent. C’est bon parfois de pouvoir se sentir seule au monde, au beau milieu de l’océan et juste attendre que rien ne se passe. Les dernières épreuves qu’elle a enduré l’ont affaiblit, et pourtant qui aurait douté que la mer soit son remède. Les heures ont passés. La raison a parlé. Peut-être que maintenant, il est temps de revenir sur le rivage. Si les journées sont chaudes, la nuit, c’est un coup à attraper la mort tant il fait froid. Elle se raisonne, la dernière chose dont elle a besoin, c’est d’être malade. Elle regagne la plage rapidement, les vagues la ramènent doucement, comme si l’océan la raccompagnait. Aussitôt les pieds sur le sable, Lene s’empare de sa planche et longue la plage pour regagner le port où est amarré le bateau dans lequel elle vit pendant l’été. Hébergement offert à titre gracieux par le vieux patron du bar de la plage. Elle brise le silence de la nuit en sifflant entre ses deux doigts, elle n’est pas partie seule. Son chien surgit un peu plus loin, tout sale. Peut-être que la prochaine fois, elle devrait y songer à deux fois avant de le laisser se promener. Cet animal a le chic pour se fourrer dans des endroits crades. Mais à ce moment, Lene s’en amuse et repart avec lui vers leur logis. Arrivée à quelques mètres du port, elle distingue une silhouette. Elle entend comme un bruit lourd, quelque chose jeté à l’eau, et un cri. Elle s’interroge, mais ‘arrête pas d’avancer jusqu’à se retrouver en face de l’origine de toute cette scène. « Et bien ? Tu en fais un boucan ? » dit-elle à l’adresse du garçon qu’elle avait vaguement rencontré quelques jours plus tôt, et avec qui l’échange n’avait pas été des plus amicaux. Néanmoins, elle ne peut s’empêcher de se dire qu’il doit y avoir un problème et qu’il ne devrait rester là à hurler au beau milieu de la nuit. C’est pourquoi, dans une démarche totalement dénuée d’égoïsme, elle finit par lui demander. « Est-ce que ça va ? Tu as bu ? » |
| | | | (#)Ven 6 Jan 2017 - 22:44 | |
| Ais-je crié, ou pas, finalement ? Je ne le sais même plus. Mais je crois que oui. Oui, car une voix féminine m'interpelle, me disant que je fais pas mal de boucan. Je tressaute, surprit et lève mon regard vers l'inconnue. Qui n'est pas si inconnue que ça, finalement. Je ne me rappelle plus de son nom. Sans doute me l'a-t-elle pas donné non plus. Mais peu importe. Notre dernier échange n'était pas des plus courtois et pourtant elle est là et semble s'inquiéter. Elle me demande si ça va puis si j'ai bu. Je la fixe et sers mes mains pour contrôler le tremblements.
« N ...non. Pas une goûte. Rien. Rien du tout» dis-je sur un ton qui, je l'espère est convaincant. Pourtant, ouais, tous les signes d'un manque sont là. Les tremblements dans les membres, la sueur qui, je sens, commence à perler sur mon front. Je soupire doucement et me passe une main sur le visage. Je me masse un instant les paupières puis déglutis «Je sens juste que mes nerfs ne vont pas tarder à lâcher » commençais-je a expliquer en serrant mes poings devant mon ventre «Je … j'ai cette énergie en moi, ce besoin de me défouler … depuis trois jours. J'arrive pas à me calmer, je ne sais pas comment redescendre en pression » je sens ma respiration qui se fait plus saccadé et plus difficile «J'ai pas dormi depuis deux jours, mon frère me manque » je pince les lèvres et secoue la tête « Putain. Faut que je rentre » je me redresse subitement et fixe la jeune femme « Je veux dire … vraiment rentrer. En suède. Je … je peux plus rester ici » je regarde autour de moi, laisse mon regard s'attarder un peu sur les lumières qui se trouvent un peu plus loin, dans le fond, avant de me prendre la tête entre les mains. «Non. Non je peux pas non plus faire ça putain. Je peux pas tout abandonner ici. Je ne peux pas … » je me tais subitement en me rendant compte que je suis entrain de parler et que la jeune surfeuse n'en a sûrement rien à faire. A moins que … dans le doute je me tais. «Désolé. Je … c'est mon problème » soufflais-je en me tournant à nouveau vers la barrière, face à l'eau. Je déglutis et prends plusieurs profonde inspiration, histoire de reprendre le contrôle sur ma respiration. Mes yeux, eux, cherchent frénétiquement un moyen pour me défouler, là, maintenant, sur le champs. Courir jusqu'à chez moi et revenir ? Sauter dans l'océan et nager vers le large ? J'avoue que je ferais n'importe quoi si ça m'aidait à redescendre en pression, maintenant. Tout de suite. |
| | | | (#)Ven 13 Jan 2017 - 2:29 | |
| Elle l’observe le temps qu’il donne sa réponse. Il ressemble à ses vieux sans-abris, quand ils n’ont pas eu une goutte de la journée. Sauf que lui, il a vingt-cinq ans et qu’il ne devrait pas se retrouver dans cet état. Lene n’est pas du genre à se préoccuper des autres, mais là, elle se dit que c’est peut-être grave, comme une overdose ou un coup de folie, et que forcément passer son chemin et l’ignorer n’est pas la chose la plus citoyenne à faire. Elle jette un coup à son chien, à ses côtés. Si elle devait être en danger, elle sait qu’il lui dirait, c’est pourquoi elle se penche pour poser sa planche au sol. Elle va tenter d’essayer de lui parler. « N ...non. Pas une goûte. Rien. Rien du tout» dit-il, l’air plutôt convaincu de ce qu’il avance même si Lene a du mal à en croire un mot, à moins que son problème soit plus grave. Elle a envie de lui demander si c’est l’héro, mais elle imagine qu’en disant qu’il n’avait rien pris du tout, toutes drogues est incluses dans l’affirmation. «Je sens juste que mes nerfs ne vont pas tarder à lâcher » reprend t-il, Lene n’en sait pas plus sur ce qu’elle pourrait faire sans mentionner de camisole. «Je … j'ai cette énergie en moi, ce besoin de me défouler … depuis trois jours. J'arrive pas à me calmer, je ne sais pas comment redescendre en pression » Il entre dans un monologue, elle ne cherche pas l’interrompre. Peut-être que c’est de ça dont il a besoin : parler. «J'ai pas dormi depuis deux jours, mon frère me manque » Il commence à manquer de cohérence. Dieu merci, l’absence de Tony ne la met pas dans cet état. « Putain. Faut que je rentre » Il ne tient pas en place. « Je veux dire … vraiment rentrer. En suède. Je … je peux plus rester ici » Un silence se forme. Lene ne sait pas si c’est à elle de parler, elle continue de le fixer sans rien dire parce que pour l’instant, de tout ce qu’il vient de dire, elle ne peut l’aider en rien. Elle prie juste pour qu’il ne se mette pas à s’faire du mal, parce que si elle devait l’en empêcher, elle ne donnerait pas cher de sa peau. «Non. Non je peux pas non plus faire ça putain. Je peux pas tout abandonner ici. Je ne peux pas … » Elle soupire intérieurement, en s’disant que ce garçon aurait sacrement besoin d’une tisane, ou d’un joint, mais ça, elle n’en a pas. Il semble subitement se rappeler de sa présence ici, ce qui indique à Lene qu’elle aurait peut-être pu fuir. «Désolé. Je … c'est mon problème » finit-il par dire, il se remet dans sa position initiale, ce qui semble vouloir dire à Lene qu’elle peut l’ouvrir. « Est-ce que tu sais ce qui t’met dans cet état ? t’es sûr que t’as rien pris ? On t'a peut-être drogué à ton insu » demande t-elle en se risquant à approcher. Elle pose sa main sur son épaule pour qu’il la regarde. « C’est peut être juste un trop plein d’adrénaline, tu devrais courir pour voir. » suggère t’elle avant de se dire qu’on est quand même au beau milieu de la nuit. « Ou pleurer. C’est peut être ça qu’il te faut. » Elle s’improvise un peu médecin, mais elle ne connait pas cent façons de relâcher la pression. Elle, elle le fait grâce au surf et après leur dispute d’il y’a quelques jours, elle ne va sûrement l’emmener en faire. « Est-ce que je peux faire quelque chose ? » finit-elle par demander, des fois qu’il aurait une idée. |
| | | | (#)Ven 13 Jan 2017 - 16:15 | |
| Si je sais ce qui me met dans cet état ? Un rire jaune m'échappe. Furtivement. Oui, je le sais. Je sais pourquoi je suis aussi nerveux, pourquoi mes nerfs sont sur le point de rompent. L'hyperactivité est une malédiction. Si elle s'est très rapidement fait sentir sous forme de trouble de l'attention, difficulté à tenir une parole, inattention générale en cours, elle s'est aussi manifesté sous forme d'impulsivité et d'impossibilité de tenir en place. Ce n'est qu'à 10 ans avec le début de mon activité physique régulière que j'ai réussi à maintenir un niveau de nervosité assez bas. J'ai constamment besoin de bouger et en me dépensant par tous les moyens possibles j'arrive à me recentrer et me calmer.
Mais il y a des situations de stresse extrême, lorsque mon cerveau m'oblige à vivre des sentiments contraires, des situations horriblement oppressantes. Comme ce manque lorsque mon frère est parti, cette envie de le suivre, ce mal de pays. Je monte rapidement en pression et une fois arrivé à ce stade, je n'arrive plus à redescendre. Ça peut être fatal, j'ai déjà entendu un bon nombre de témoignage de gens qui ont fini par tenter de se suicider tant ils ne savaient plus comment se calmer. Moi, je n'ai pas envie d'en arriver à ce stade. Je ne veux pas mourir à cause de cette maladie qui est bien trop peu reconnue. Bien que facilement diagnostiqué, ce diagnostique est souvent posé beaucoup trop rapidement.
Aujourd'hui, je suis là, sur cette jetée face à cette jeune femme et ce chien. Elle me parle, me demande ce que j'ai bu, veux savoir ce qui me met dans cet état et si je suis sûr de ne rien avoir prit. Peut-être aurais-je été drogué contre mon gré ? Je secoue vivement la tête, les lèvres pincées. «Je ne suis plus sorti depuis trois jours » réfutais-je son hypothèse. Elle reprends, disant que c'est un trop plein d’adrénaline et que je devrais courir. «C'est ce que je fais ! » m'exclamais-je, un peu trop brusquement, avant de me reprendre très rapidement «Désolé. Je … ça fait 3 jours que j'enchaîne les longueurs à la natation, les kilomètres à vélo, les footing, les séances de tir à l'arc et l’entraînement d'escrime. C'est … c'est juste pas possible. J'y arrive plus » Je la laisse s'approcher, observe sa main qui se pose sur mon épaule puis soupire et déglutis. « Pleurer n'est pas non plus la solution»
Ou peut-être que si ? C'est juste que je ne peux pas pleurer sur demande. Si je dois laisser libre cours à mes émotions, je le fais. Je ne retiens pas mes larmes. Mais là j'ai juste pas besoin de pleurer. Lorsqu'elle me demande si elle peut faire quelque chose, je secoue doucement la tête. «Non rien » soufflais-je «A moins qu't'ai de la weed quelque part, y a rien a faire ... » peut-être que c'est ça ce qu'il me faut ? Un simple joint. Faudrait peut-être que j'appelle Jimmy. Il doit en avoir lui. Je tâtonne, d'une main fébrile, la poche dans laquelle se trouve mon portable. J'ai son numéro. Je peux m'en procurer rapidement et sans problème. Ce n'est pas une vraie solution, si ce n'est sur du cours terme. |
| | | | (#)Mer 18 Jan 2017 - 23:10 | |
| Elle est désemparée. En même temps, rendre service à quelqu’un n’est pas une habitude, et c’est bien parce que ne pas porter secours à une personne possiblement en danger est illégal qu’elle reste là à tenter de l’aider à se calmer. La grosse crainte qu’elle a sur le moment, c’est soit qu’il finisse la nuit en s’jetant à la mer, ou soit qu’il tue quelqu’un. Elle cherche des solutions à ce qu’il dit, même si elle n’y connait rien et qu’elle ne sait pas vraiment ce qu’il a. Il fallait bien que ce genre de chose lui tombe dessus. L’idée qu’il se soit drogué lui semble la plus probable, mais s’il dit que non, elle ne peut pas objecter plus. C’est lui qui sait. «Je ne suis plus sorti depuis trois jours » Effectivement, c’est bien dur de réfuter et l’éventualité qu’il ait pu être drogué à son insu ne tient plus la route. Si elle s’écoutait, elle aurait déjà appelé les secours, mais ça implique bien trop de responsabilité pour qu’elle le fasse. Elle veut bien rendre service, mais passer le reste de sa nuit-là, non. Tout ce qu’elle a à proposer pour l’aider, c’est de se dépenser. C’est ce qui marche avec elle dans ces moment-là. «C'est ce que je fais ! » s’exclame t’il d’une façon qui la fait sursauter, elle tente de garder en tête qu’un mec dans cette situation peut être très violent et n’enchérit pas sur son ton agressif, même si elle en a envie et que ses tripes lui crient de le laisser là à se démerder seul.. Il a l’air fou. «Désolé. Je … ça fait 3 jours que j'enchaîne les longueurs à la natation, les kilomètres à vélo, les footings, les séances de tir à l'arc et l’entraînement d'escrime. C'est … c'est juste pas possible. J'y arrive plus » Il se radoucit. Peut-être que le sursaut de Lene lui fait comprendre qu’il faut rester calmer. Elle ne sait pas quoi ajouter. « Pleurer n'est pas non plus la solution» ajoute t-il quand elle lui lance l’idée. En vrai, elle se dit qu’il ferait mieux de juste dormir et d’aller voir un médecin dès que ça ira possiblement bien. En tout cas, plutôt que de perdre du temps à proposer des solutions, elle préfère lui demander directement ce qu’il attend d’elle, ce qu’elle peut faire pour palier au problème. La patience n’a jamais été une qualité de Lene, elle préfèrerait que tout soit régler de suite. «Non rien » Okay. Il sont pas dans la merde. «A moins qu't'ai de la weed quelque part, y a rien a faire ... » Elle échappe un rire avant d’hocher la tête. « Désolée, je ne fume pas. » C’est surtout que ses poumons en sont assez pris dans la gueule à Halloween. « Mais, j’ai de l’alcool dans mon bateau. Bien que, je ne sois pas sûre que ce soit l’option. Si je m’écoutais, je t’assommerais pour que tu puisse dormir. » plaisante t-elle en espérant qu’il se détende. « Tu sais, si ça t’arrive souvent d’être comme ça, tu devrais voir un médecin. Y’a aucune honte à ça. » Au contraire même. « Allez viens, on va voir si prendre l’air résous un peu ton problème. »le commande-t-elle en même temps qu’elle s’empare de sa planche restée par terre pour rejoindre l’endroit où elle est amarrée. |
| | | | (#)Jeu 19 Jan 2017 - 16:41 | |
| En voyant la jeune femme sursauter, je me rends compte que je suis aller trop loin. J'ai beau être à bout de nerfs, je n'ai pas à m'attaquer à une tierce personne. Surtout pas à quelqu'un que je ne connais pas. Elle ne le mérite pas. Absolument pas. Je me calme donc, prends plusieurs profondes inspirations et explique un peu plus sereinement que j'ai déjà essayé toutes les solutions possibles pour me calmer, mais que rien n'a fonctionner. Je lui avoue donc que la dernière solution serait la weed. Je sais que ça peut me calmer, ça. Je l'ai déjà tester quelque fois quand vraiment je n'avais plus de solutions. Mais ça reste exceptionnel.
Après un bref rire, Lene me dit que non, elle ne fume pas mais qu'elle a de l'alcool dans son bateau. J'hoche doucement la tête. Ça peut être une option aussi. Bien que je préfère la weed moi. Mais soit. Je rigole et me passe nerveusement les mains dans les cheveux lorsqu'elle me dit que si ça ne la concernait qu'elle, elle m’assommerait pour m'endormir. « vas-y, je ne demande que ça» dis-je, écartant légèrement les bras pour montrer que je ne me défendrais pas. Enfin, je me doute bien que c'était une blague. Pourtant, dans le fond ça aura au moins le mérite que je puisse me reposer.
Elle fini tout de même par me dire qu'aller voir un médecin pour lui parler de mon état n'est pas une honte. Je pince les lèvres, l'observe quelques instants puis hoche la tête « Si … si ça persiste encore demain, je crois que je vais penser à cette option» avouais-je en me frottant la tempe, lorsque Lene m'invite à la suivre. Je l'observe ramasser sa planche puis se détourner pour marcher vers un bateau. Quelques instants plus tard, je la rejoins et monte sur le pont.
Je la suis à l'intérieur et reste dans un coin, observe la cabine. Petite pour deux personnes, mais assez grande pour une personne, je ne sais pas pourquoi mais j'ai l'impression que ça lui correspond bien, à cette jeune femme. Je l'observe sortir quelques bouteille d'alcool, allant de la bière à l'alcool un plus fort, puis plonge ma main dans ma poche. «je … je reviens » indiquais-je en me détourne.
Je ressors sur le pont, puis saute sur la jeté et appelle Jimmy. J'entends bien son rire moqueur au bout du fil mais je ne fais aucun commentaire. Étant dans le coin, il ne met pas 5 minutes avant de venir. Je lui emprunte du papier et son briquet en plus et il m'assure que je n'ai pas besoin de payer l'herbe. Je le remercie rapidement puis remonte à bord du bateau et retourne dans la cabine. «ça te dérange, toi ? » demandais-je, montrant le matériel que je tiens en main. Si elle ne fume pas, elle, peut-être ne supporte-t-elle pas la fumé tout court ? Dans ce cas, je me rabattrais seulement sur l'alcool ça fera aussi l'affaire. |
| | | | (#)Dim 22 Jan 2017 - 0:53 | |
| Elle se sert du l’humour pour détendre un peu l’atmosphère, ou du moins, pour cacher son total manque d’utilité dans cette situation. Mais au moins, la proposition de l’assommer les aura fait rire tous les deux, et l’aura peut-être gardé lui de penser à son état pendant une demi-seconde. Malheureusement, la seule qui parvient à le garder dans un état normal, c’est le seul auquel Lene ne peut répondre. Elle ne fume pas – plus - , une décision motivée par le fait que ses poumons et son organismes ont pris assez cher dans leur gueule quand elle s’est retrouvé écrasée sous un manège, mais ce récit là, elle va bien sûr s’abstenir de le colporter. « vas-y, je ne demande que ça» dit-il en parlant d’être assommé. Pour toute réponse, elle se contente d’hausser les épaules en souriant pour lui faire comprendre que malheureusement, ça ne sera pas possible, elle n’a pas d’outillage.
Elle finit quand même pas lancer l’idée d’un médecin. Elle n’y connait rien mais est presque certaine que pour ce genre d’affection, il existe une médication. Oui, ce n’est pas top, mais mieux que de se foutre en l’air, parce que Lene demeure convaincue que ça peut lui arriver. « Si … si ça persiste encore demain, je crois que je vais penser à cette option» lui dit-il alors qu’elle l’invite à l’accompagner jusqu’à son bateau (enfin, celui du patron du bar en fait) pour réflechir plus posément à une solution. « Tu sais ? A moins que ce soit quelque chose qui ne t’arrive là, et qui n’arrivera jamais. Je pense que cette option devrait devenir une intention. Tu fais peur à voir et tu ne veux pas que ça s’aggrave je pense. » dit-elle bizarrement concernée par ce qui pourrait lui arriver, alors que foncièrement, ce qui arrive aux gens, elle s’en fiche pas mal. Mais bon, là, elle essaie d’être sympa. Elle l’invite à la suivre. A vrai dire, elle ne fait pas très attention à lui, et s’occupe en premier lieu de ranger sa planche et d’attacher Patacroute là où est sa niche. Ensuite, elle entre à l’intérieur, avec le garçon derrière elle et commence à sortir ses réserves. Il y’a pas mal de bouteille. En les sortant, elle se dit qu’elle devrait peut être avoir honte de boire autant, mais aujourd’hui, on est pas là pour la juger. Quand elle se lève pour demander ce qu’il veut, il parle avant elle. «je … je reviens » dit-il en sortant sans qu’elle n’eut le temps d’ajouter quoique ce soit. Au moins l’avantage de cette sortie, c’est qu’elle va pouvoir troquer tranquillement sa tenue de surf contre un vêtement un peu plus civil. Il revient très rapidement, elle ne dit rien avant lui. «ça te dérange, toi ? » demande t-il en montrant ses instruments. Elle hoche la tête en s’asseyant devant une caisse servant de table basse. « Non, vas-y. Mon corps supportera la tabagisme passif. » Elle ironise un peu, avant de lui faire signe de s’asseoir avec. « Tu veux quand même boire un truc ? » propose t-elle avant de déboucher une bouteille de rhum dans son verre. Une fois qu’il est assis à côté d’elle, elle lui pose la question, base de toute conversation. « tu t’appelles comment au fait ? »
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| | | | (#)Lun 23 Jan 2017 - 11:32 | |
| Apparemment je ferais peur à voir. C'est la jeune femme qui le dit. Et comme je ne vois pas ma gueule.... enfin, ça ne m'étonne que partiellement. Faut dire que lorsqu'on ne dort pas plus d'une heure par nuit depuis trois jours, qu'on est tellement stressé qu'on n'a pas la patience de se faire à manger correctement, on doit plus avoir la tête pour jouer dans The Walking Dead que dans un autre film. Je lui répond par un léger sourire en me passant une main sur le visage puis dans les cheveux et dévie le regard «Ouais … j'irais voir un médecin demain, je pense » indiquais-je, bien que je ne sois pas convaincu moi-même de mes paroles. Mais peu importe.
Je la suis à l'intérieur de son bateau mais en ressort à nouveau pour appeler Jimmy. Il m'apporte l'herbe que je lui ai commandé, je lui assure que tout va bien, qu'on en reparlera demain, puis rentre à nouveau rejoindre Lene à l'intérieur de la cabine. Lorsque je lui demande si ça la dérange si je fume, moi -étant donné qu'elle a m'a dit que elle ne fume- elle m’assure que le tabagisme passif ne sera pas un problème pour son corps. « OK, parfait» dis-je en prenant la liberté de m'installer au sol en face de cette boîte qui fait office de table. Je pose le matériel dans un coin alors que la jeune femme me demande si je veux quand même boire quelque chose. « Ouais vas-y» dis-je en poussant légèrement un verre vers la bouteille.
Lorsqu'elle me demande ensuite comment je m'appelle, je relève mon regard de l’herber que je suis entrain de rouler «Andy » me présentais-je. Pour une fois, je donne mon surnom et non mon vrai prénom. Mais je ne pense que ce soit Lene qui aura un problème avec ça. « Et toi ?» demandais-je en passant ma langue sur les bords du papier pour refermer le joint que j'ai, malgré tout, pas mal chargé. Bon, il me reste toujours un peu de weed pour un deuxième voire un troisième, mais pour l'instant ça fera l'affaire. Je le prends entre mes lèvres puis allume le bout et prends une profonde inspiration. Je sens la fumé qui s’engouffre dans ma gorge et se repartie dans mes poumons avant que je ne le l'expire lentement par le nez. Dès la première taf j'ai l'impression de sentir les effets. «Merci » dis-je en attrapant le verre de Rhum qu'elle pousse vers moi. Je reprends une deuxième bouffé, garde la fumé quelques instant enfermé à l'intérieur de moi puis la souffle en l'air « c'est original d'habiter dans un bateau» dis-je finalement, sentant que mon esprit commence à être assez calme pour pouvoir engager et tenir une conversation normale et bien construite. |
| | | | (#)Mer 25 Jan 2017 - 18:47 | |
| «Ouais … j'irais voir un médecin demain, je pense » Il semble surtout le lui dire pour qu’elle n’insiste pas, ou pour lui faire plaisir. Mais peu importe, elle a partagé son opinion, elle n’a rien à ajouter à cela. Après, elle n’est pas sa mère et à hormis le fait qu’il puisse être très chiant quand il veut, elle ne sait rien de plus et ne le reverra probablement plus après ça. Et Lene, elle n’est pas le genre à se poser plus de question que ça quand il s’agit d’inconnu donc pour toute réponse, elle acquiesce avant qu’il ne se décide à sortir du bateau pour s’occuper de ses propres affaires, lui donnant l’occasion de se changer plutôt que de rester avec sa combi humide. Ceci fait, il revient rapidement et elle termine de préparer à ce qui ressemble à un apéro qu’elle va très probablement regretter le lendemain, mais bon, donnez-lui l’occasion de lever le coude et elle va le faire sans poser d’autres questions. « OK, parfait» dit-il tout en commençant à rouler son joint dans son coin, pendant qu’elle sort les derniers fond de bouteille sur la table, elle s’assied à ses côtés en lui proposant quand même à boire. Elle n’est pas sûre du mélange, mais à un moment, il finira bien par dormir, ce qui est un peu son but à ce moment précis. « Ouais vas-y» C’est à ce moment qu’elle se dit qu’elle ne sait même pas comment il s’appelle, ça ne l’avait pas dérangé, mais s’il doit vider son rhum, autant qu’elle le sache quand même. «Andy et toi ? » « Lene » dit-elle simplement tout en lui servant son verre et en le ramenant vers lui. Elle prend un moment pour se dire qu’elle est enfin posée et s’installer plutôt confortablement contre le lit derrière elle. Elle n’ajoute rien et observe son plafond. Elle goûte le calme un peu, puis la voix d’Andy lui parvient. « c'est original d'habiter dans un bateau» fait-il remarquer. Elle hausse les épaules avant de boire une première gorgée de son verre. « C’est pratique, mais je n’habite pas là à l’année, j’ai un appart en ville. C’est juste que pendant l’été, je bosse comme surveillante de baignade, ou je vend des glaces. Donc, c’est plus simple de vivre à proximité et comme je connais le proprio, j’ai droit au bateau. » L’histoire est simple. Elle ne se perd pas dans tous les détails, Lene, elle n’aime pas qu’on en sache trop. « Et toi ? tu fais quoi au port à cette heure ? Tu ne travailles pas dans le coin, je le saurais. » Enfin, peut-être pas. Mais c’est plutôt assumé que Lene passe sa vie ici, elle connait tous les habitués. « ça va mieux sinon ? » |
| | | | (#)Sam 28 Jan 2017 - 16:27 | |
| Lene, donc. Je peux enfin mettre un nom sur ce visage. Lene, c'est court, simple, efficace. Lene, ça donne un peu le ton. C'est doux, peut-être un peu trop doux pour cette jeune femme qui me semble être quelqu'un au caractère plutôt trempé. Cela dit, je ne peux pas juger, elle m'a tout de même invité dans ce bâteau, son chez elle comme je l'imagine. Moi, un parfait inconnu qui plus est, qui n'a pas l'air d'être le plus stable et qui est bizarre. Mais peut-être aime-t-elle vivre dangereusement ? Inclinant très légèrement la tête sur le côté, je me demande si ça lui arrive souvent, d'inviter des inconnus comme ça, chez elle. Je ne pense pas. Elle ne m'a pas l'air d'être naïve et encore moins très serviable. Mais peu importe, je ne vais pas me plaindre.
Après avoir prit deux longues taff de mon joint, je sens comment la weed commence à faire effet sur mon corps et détends mes muscles. J'attrape le verre de rhum qu'elle me tends et prends une gorgé avant de lui parler de son habitation pour le moins originale. Un bateau, ce n'est pas rien. Mais j'apprends rapidement qu'elle n'habite pas ici à l'année. Si elle dort dans ce bateau c'est juste pour être plus proche de son lieu de travail qui est la plage : elle y est surveillante ou alors elle vend des glaces. « Donc … tu vends tellement de glaces à des gens, t'attends à ce qu'ils font un choc thermiques quand ils sautent dans l'eau et après tu les sauves ?» demandais-je en arquant un sourcil, souriant pour montrer que je ne suis absolument pas sérieux «Enfin, ouais je comprends. C'est cool de pouvoir habiter proche de son lieu de travail. Mais c'est pas un peu trop bruyant ici ? Je veux dire, en tant normal ? » elle est quand même assez proche du quartier touristique très prisé pour les fêtes. Enfin, je me trompe peut-être, mais je sais qu'il y a pas mal de bar dans les parages.
J'hoche doucement la tête lorsqu'elle emet l'hypothèse que je ne travail pas ici « Exactement» dis-je avant de reprendre une taffe. « Je suis encore étudiant. Professeur d'anglais. Si tout vas bien, je serais titulaire d'ici la fin de l'année. J'ai déjà une place assurée dans l'université de Brisbane» expliquais-je «Et je donne quelques cours de soutients aux collégiens et lycéens en difficultés et aux étrangers qui veulent s'intégrer en Australie » continuais. J'attrape le verre d'alcool et prends une gorgé « Si je suis au port c'est pour voir si j'arrivais à me détendre. J'ai marché et couru pendant presque une heure et demi pour arriver ici»
J'hoche la tête lorsque Lene me demande si ça va un mieux «yep » avouais-je «C'est fou l'effet rapide que cette merde peu avoir » dis-je en secouant doucement la tête « Pas la solution idéale, au contraire. C'est pas dans mes habitudes, mais bon … parfois y a pas le choix hein ?» je souris doucement «Tu viens de Brisbane ? » demandais-je, autant pas curiosité que pour relancer la conversation. |
| | | | (#)Sam 28 Jan 2017 - 22:53 | |
| Elle ne cherche pas à en dire trop sur elle, du moins elle ne voit pas quoi dire de plus pour expliquer ce qui l’a amené à vivre dans un bateau. En y pensant quelques secondes après avoir fourni des explications, elle se dit que quand même, si ça ne tenait qu’à elle, elle vivrait bien là à l’année. Au moins, elle aurait la paix et l’océan à côté rien que pour elle. Bon, y’a aussi que les pizzeria ne livrent pas le port, mais ça se réfléchit quand même comme projet. « Donc … tu vends tellement de glaces à des gens, t'attends à ce qu'ils font un choc thermiques quand ils sautent dans l'eau et après tu les sauves ?» Elle ricane en imaginant la scène, avant d’acquiescer. « Exactement. C’est mon côté Münchhausen, j’adore passer pour le héros. » ajoute t-elle, tout aussi pas sérieuse que lui. «Enfin, ouais je comprends. C'est cool de pouvoir habiter proche de son lieu de travail. Mais c'est pas un peu trop bruyant ici ? Je veux dire, en tant normal ? » Huum. Elle y réfléchit, il n’a pas tort, mais est-ce que c’est dérangeant ? Pas vraiment. « Ça l’est, mais quand je dors, je me rend compte de rien, et puis bien souvent je suis là à faire la fête aussi tu sais, c’est juste que j’assume pas trop quand vient le moment d’aller bosser, mais personne semble encore décider à me virer. » conclue t-elle en riant, c’est pas forcément l’image que n’importe qui aimerait renvoyer auprès d’un inconnu, mais elle s’en moque un peu de ce qu’il peut penser.
Néanmoins, elle lui retourne ses questions. Après tout, c’est lui qui est chez elle, alors qu’elle ignore qui il est, c’est elle qui devrait demander afin de s’assurer qu’il ne soit pas dangereux (quoique ça, elle a compris qu’il l’est possiblement depuis une heure qu’elle est avec lui). « Exactement» dit-elle alors qu’elle lui fait la remarque qu’il ne peut pas travailler ici. Simple déduction, ce sont les mêmes personnes qui travaillent dans le coin et si un nouveau avait fait son apparition, elle l’aurait vu. « Je suis encore étudiant. Professeur d'anglais. Si tout vas bien, je serais titulaire d'ici la fin de l'année. J'ai déjà une place assurée dans l'université de Brisbane et je donne quelques cours de soutiens aux collégiens et lycéens en difficultés et aux étrangers qui veulent s'intégrer en Australie » Et bien … elle secoue la tête en avant, signe qu’elle est étonnée et qu’elle lui dresse son chapeau bas, mais si elle ne lui dira pas parce qu’elle n’aime pas flatter les gens. « ça doit pas être évident de donner des cours quand on est pas dans sa langue maternelle. » fait-elle remarquer, en s’disant que le garçon ne sort pas son accent de nulle part. Mais ça ajoute à son mérite. Elle finit tout d’même par lui demander ce qu’il fout là, vu qu’il n’y bosse pas et qu’il est quand même très très tôt le matin. L’écoutant, elle termine son premier verre et se resserre. « Si je suis au port c'est pour voir si j'arrivais à me détendre. J'ai marché et couru pendant presque une heure et demi pour arriver ici» « Meeerde » lâche t-elle pour toute réaction avant d’en rire. « Et ben, la prochaine fois, sauve toi pour participer au marathon de la ville. » Elle plaisante, elle sait bien que ça ne se contrôle pas.
«C'est fou l'effet rapide que cette merde peu avoir » dit-il alors qu’elle jette un regard sur le join qu’il tient dans la main. « Pas la solution idéale, au contraire. C'est pas dans mes habitudes, mais bon … parfois y a pas le choix hein ?» Elle hausse les épaules. Elle ne le jugera pas sur ça, c’est toujours mieux qu’une médication, même si encore elle pense qu’il devrait se faire diagnostique. «Tu viens de Brisbane ? » « Born & Raised » laisse t-elle échapper avec engouement, elle adore sa ville et jamais elle a planifié de faire sa vie ailleurs. « J’ai passé quelques années en Angleterre, mais je n’suis jamais allée nulle part ailleurs. J’ai mes habitudes, puis si je ne suis pas près de la mer, je m’ennuie. » |
| | | | (#)Dim 29 Jan 2017 - 0:18 | |
| Je vois quand même que Lene et moi on a le même genre d'humour. Le genre d'humour noir et pourris à souhait. C'est bien, ça nous fait au moins ça en commun déjà. C'est peut-être la seule chose qu'on ait en commun ? Ce n'est pas à exclure, mais je préfère me laisser surprendre plutôt que de sauter sur des conclusions hâtives. De toute manière, l'alcool n'est-il pas le meilleur moyen d'apprendre à connaître les gens ? Sûrement. Je me joins à son rire et lève mon verre en sa direction « J'imagine bien la scène» avouais-je en prenant une gorgé de l'alcool «Mais ne t'inquiète pas, je ne dirais rien à personne ! » lui assurais-je sur le même ton avec un clin d’œil.
Je lui fais ensuite remarqué qu'habiter sur un bateau est original et plutôt cool – à mes yeux- mais je me dis que quand même, ça risque d'être bruyant ici surtout les week-end. Sauf que ça ne dérange pas Lene qui semble avoir le sommeil lourd et qui, finalement, est du genre fêtarde, elle aussi. «Ouais donc ça te convient totalement d'habiter ici. C'est plus pratique, effectivement, si t'aime bien faire la fête » je me redresse et m'adosse contre le meuble qui se trouve derrière moi.
Lene finit par me retourner la question, voulant savoir si je travail ici. Je lui réponds que non, ajoutant d'avantage de détails -qu'elle ne m'avait pas demander, avouons-le...- sur le cursus que suis. Sa réponse, elle, est assez étonnante. Donné des cours dans une langue qui n'est pas sa langue maternelle ? Comment le sait-elle. Je fronce légèrement les sourcils «Comment tu sais ? » je me mord la lèvre inférieure « Attends … me dis pas que j'ai un accent quand je parle !» m'exclamais-je avant de soupirer «'tain … j'fais tout pour le cacher cet accent pourtant ... » je grimace et prends une gorgé de ma boisson «Mais ouais, t'as raison. Le suédois est ma langue maternelle. Mais je parle anglais depuis que j'ai 6 ans, c'est genre la première langue étrangère qu'on apprends là-haut. Tout le monde est bilingue par chez moi » expliquais-je en haussant les épaules. N'empêche, ça me fout un coup de savoir que je m'exprime avec un accent. On ne m'en avait jamais fait la remarque.
Lorsqu'elle me demande ce que je fais ici, je lui réponds que j'ai juste essayé de me détendre. Sa réponse me fait rire : je dois faire le marathon de la ville. «Tu sais que j'y penses de plus en plus ? » dis-je en ricanant doucement, finissant mon verre. Je le pose à côté de moi, décidant de ne pas enchaîner directement. Après un rapide changement de sujet pour parler de weed, je demande à Lene si elle vient de Brisbane et sa réponse est sans équivoque : oui, elle y est né et a grandit ici, malgré quelques années passées en Angleterre. Mais elle n'est allée nulle part ailleurs et si elle n'a pas la mer, elle s'ennuie. «Je peux comprendre » hochais-je la tête, quelque peu rêveur en reprenant une taf de mon joint. «T'as jamais voulut découvrir autre chose ? T'as jamais voulut quitter Brisbane pour une autre ville côtière ?» demandais-je en reposant mon regard bleu sur la jeune femme « Et les montagnes, ça ne t'attire vraiment pas ?» je tire à nouveau, inspire profondément puis expire lentement la fumé en reculant ma tête contre le meuble « J'avoue que c'est ce qui me manque un peu ici. Le relief particulier de la Suède, les forêts de conifères, les plaines et les étendues à perte de vue » expliquais-je, songeur. Je soupire doucement puis repose mon regard sur Lene et lui tends mon verre. « T'es déjà aller dans une autre ville que Brisbane quand même ?» voulais-je savoir. Je ne peux m'empêcher de me dire que c'est dommage de ne pas bouger et de rester sur place, de stagner. Mais après, si ça convient mieux à Lene, pourquoi pas. |
| | | | (#)Lun 30 Jan 2017 - 23:59 | |
| Toujours le mot pour rire, il suffit à Lene d’imaginer une situation un peu hors du commun pour partir dans toute une mise en scène digne d’un court métrage dénonçant un sujet sérieux. C’est ainsi qu’elle s’amuse, et apparemment Andy aussi. « J'imagine bien la scène» dit-il alors qu’elle le fixe «Mais ne t'inquiète pas, je ne dirais rien à personne ! » « AAah, parfait ! » Elle adopte une fausse mine rassurée. « J’avais peur de devoir de tuer et me débarrasser de toi pour garder mon secret. Ça m’aurait embêté parce que t’as l’air hyper lourd en poids mort. » fait-elle remarquer, presque sérieuse et en même temps, pas du tout. Elle a le genre d’humour qu’il est difficile à saisir.
Il finit par lui faire la remarque sur son lieu de vie, à vrai dire, elle s’y attendait un peu parce qu’une fille dans un bateau, c’est assez éloignée des croyances populaires. Après tout, quelle fille ne paniquerait pas en apprenant qu’il est impossible de brancher un sèche-cheveux dans sa bicoque ? Et pourtant, elle y est bien. Sûrement parce qu’elle est une mutante. . «Ouais donc ça te convient totalement d'habiter ici. C'est plus pratique, effectivement, si t'aime bien faire la fête » « Exactement ! Y’a juste que, ça dure que l’été. Le coin est mort le reste du temps, ou alors y’a des étudiants mais j’ai passé l’âge de ces conneries merci. » Oui bon, on peut se demander la différence entre les soirées d’été et celle de l’année (y’en a pas) mais tout cela est parfaitement censé dans sa tête.
Elle se met à jouer tout autant les curieuses que lui. Après tout, le pourquoi du comment il est arrivé ici la taraude depuis tout à l’heure. A la fin de son récit, elle se permet une remarque, tout d’même censé être une preuve d’admiration même si Lene ne fait jamais de compliment. C’est son accent, qu’elle vient tout juste de remarquer à vrai dire, enfin il n’était pas là quand ils se disputaient quelques jours plus tôt. «Comment tu sais ? » Il a l’air surpris. Elle ne comprend pas, quand t’es étranger, c’est un truc que tu sais d’habitude. « Attends … me dis pas que j'ai un accent quand je parle !» Elle fait oui de la tête, toujours pas sûre de le suivre. «'tain … j'fais tout pour le cacher cet accent pourtant ... » Il a l’air déçu, il l’a complètement perdu sur ce coup là. «Mais ouais, t'as raison. Le suédois est ma langue maternelle. Mais je parle anglais depuis que j'ai 6 ans, c'est genre la première langue étrangère qu'on apprends là-haut. Tout le monde est bilingue par chez moi » Et boy, elle cherche à placer la Suède sur une carte, et elle y arrive pas vraiment. Elle dirait que c’est par là, en Europe. « Merde !Est ce qu’on vous forme tous à nous apprendre notre propre langue ? » demande t-elle en rian. « Mais je vois, après j’te rassure, je n’entendais pas ton accent la dernière fois, je viens juste de le remarquer là. Pis y’a pire, mes deux meilleurs amis sont anglais, j’ai jamais osé leur dire que le jour où on s’est rencontré, je bitais rien de ce qu’ils me disaient. » raconte t-elle, morte de rire en espérant qu’aucun des deux n’étaient là pour l’entendre.
«Tu sais que j'y penses de plus en plus ? » dit-il après qu’elle lui eut suggéré, pour rire, d’aller courir un marathon la prochaine fois qu’il est trop nerveux. « C’est vrai ? Et ben, t’as sacrément du courage. Si j’en faisais un, je pourrais pas m’empêcher de pousser tout l’monde par terre. » avoue t-elle en s’imaginant très bien le faire, quelque part, ce serait fantastique. Elle finit par lui parler de Brisbane, elle voit déjà venir le discours sur la fille qui ne voyage pas et ça ne rate pas. «T'as jamais voulut découvrir autre chose ? T'as jamais voulut quitter Brisbane pour une autre ville côtière ?» Elle hausse les épaules et hoche la tête. Jamais nan. « Et les montagnes, ça ne t'attire vraiment pas ?» Elle grimace. Baah oui, mais pour des vacances pas pour du longue durée. « J'avoue que c'est ce qui me manque un peu ici. Le relief particulier de la Suède, les forêts de conifères, les plaines et les étendues à perte de vue » « Oui, enfin, l’Australie est pleine de relief différent tu sais ? » fait-elle remarqué en pensant aux déserts & montagnes, et à tout ce que l’on peut trouver dès que l’on s’enfonce dans les terres. Pour elle, elle ne comprend pas l’intérêt de voyager quand ton pays est un continent. « T'es déjà aller dans une autre ville que Brisbane quand même ?» « J’ai vécu en Angleterre, plusieurs années, et je préfère être ici. Je ne vois pas ce qu’il y’a de choquant, tu dois bien l’aimer ma ville pour y vivre et savoir déjà que tu vas y bosser, baah moi c’est pareil sauf que comme je viens pas d’ailleurs, j’ai eu une bonne pioche tout d’suite et ça m’aurait servi à rien de jouer. C’est tout. » conclu t-elle en finissant un énième verre.
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| | | | (#)Jeu 9 Fév 2017 - 17:50 | |
| Je prends un air faussement effrayé lorsque Lene me dit qu'heureusement son secret est bien gardé avec moi, sinon elle aurait été obligé de me tuer. Ce qui l'aurait emmerdé parce que j'ai l'impression d'être lourd en tant que poids mort. Je ne suis pas du genre à m'offusquer de si peu, je sais bien que je ne suis pas le plus léger «C'est pas faux » dis-je en haussant les épaules « Mais bon, j'veux pas dire mais j'suis sûr que même toi tu serais très lourde en poids mort ...» je lui offre un sourire innocent puis fini mon verre et je repose sur la table basse pour qu'elle me réserve en même temps qu'elle.
Nous parlons ensuite du fait qu'elle habite ici, dans ce bateau et j'apprends que ce n'est que pour l'été parce que sinon c'est mort ici. J'hoche doucement la tête et reprends mon verre que je pose à côté de moi « Ouais, je vois. Les touristes fuient l'hiver ici» je prends une taffe de mon joint «C'est bizarre pourtant. L'hiver ici est quand même plus agréable que l'été. Du moins, pour les touristes Européens » je souris doucement « J'ai mon frère qui est venu pour les fêtes de fin d'année. Il a très mal supporter les +40°c alors que chez lui il faisait dans les -10°c...» je ricane, moqueur. Faut dire ce qu'il en est : je me suis bien foutu de sa gueule, à mon frère.
Lene me fait ensuite une remarque sur mon accent et je soupire, fortement déçu qu'il ressorte. Mais c'est normal. J'ai beau n'avoir que très peu d'accent quand je parle anglais, aujourd'hui n'est pas une journée normale. Sous l'emprise du stresse, de la panique et de la nervosité, mon accent suédois ressort beaucoup plus que d'habitude. Elle me dit d'ailleurs que la première fois qu'on s'est vu elle n'avait même pas entendu d'accent. Je lui souris et hoche la tête «Ouais. Nous mettrons ça sur le dos de mon état de nervosité intense d'avant, ok ? » je prends une longue gorgé de Rhum puis me passe une main dans les cheveux pour les ramener en arrière et me laisse aller contre le meuble. « Et bon, tu comprenais pas tes meilleurs amis, mais ça m'étonnerais que eux t’ont directement comprise » faut dire ce qu'il en est : l'accent australien est vraiment bizarre.
Je me fais un peu plus rêveur lorsque je reprends la parole, disant un peu ce qui me manque de la Suède. Et chaque arguments que j'apporte est réfuté par la jeune femme qui défends bien sa ville et son pays. L'Australie a aussi du relief, elle a vécu quelques années en Angleterre mais elle préfère être ici. Elle marque un point en me disant que vu que j'y habite aussi et que je comptes y rester, je dois bien la comprendre. « C'est bien vrai, j'avoue » lui donnais-je raison «N'empêche que parfois la Suède me manque beaucoup » j'hausse les épaules et attrape le briquet pour rallumer mon joint «Enfin peu importe. Donc que Brisbane ? C'est vrai qu'il y a tout à porté de main ici » je souris et laisse mon regard glisser le long des murs du bateau « ça fait combien de temps que tu fais du surf ?» demandais-je finalement. |
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