| Trust is gained, loyalty is returned || Arthur |
| | (#)Sam 7 Jan 2017 - 16:37 | |
| Allongé sur un ponton, emmitouflé dans mon gros manteau, écharpe recouvrant la moitié de mon visage, bonnet plaqué sur mes oreilles, mains dans mes poches, je suis parfaitement immobile. Parfaitement immobile et heureux. Le vent s'est tue après avoir éparpiller les nuages. C'est maintenant un ciel étoilé qui s'offre à moi. Un ciel tellement pur, tellement magnifique. Loin de toute pollution lumineuse, c'est la voie lactée qui s'offre à moi. Et cette vision est sans doute ce qu'il y a de plus impressionnant. Impressionnant car on se sent très petit face à cette merveille. J'expire lentement, observe la fumé qui sort de ma bouche puis ferme les yeux et me laisse submergé par le silence. Aucun bruit, si ce n'est le doux craquement du lac gelé. Le bonheur, c'est ça. Être seul, au calme, ici, dans le froid. L'obscurité est si agréable, si magnifique. Si …
… je suis brusquement réveillé. J'ai quitté mon havre de paix pour me retrouvé propulsé à la réalité. La lumière est vive, m’éblouis. Les bruits des machines sont assourdissant et je n'arrive pas à bouger. Mon corps ne me réponds pas. Ma respiration est irrégulière, ma tête sur le point d'exploser. J'entends une voix à mes côtés, une voix féminine. Une voix douce qui me rassure, qui me parle. Elle m'explique sans doute quelque chose, sauf que je ne comprends rien. J'essaie de tourner la tête vers cette voix, mais quelques chose autour de mon cou m'empêche de bouger comme je voudrais. Je lève la main droite, touche un plastique dur, tâtonne vers l'avant et trouve le scratch. Je l'attrape entre mes doigts fébrile dans le but de me délivrer, mais une autre main retire la mienne. Je lève le regard, ma vue devient plus claire. Je comprends que j'ai affaire à une infirmière. Et que je suis à l'hôpital. Je fronce les sourcils, essaie de parler, mais c'est un simple son rauque qui sort de ma bouche. Je toussote un peu puis soupire et laisse tomber ma main sur le lit.
Je met bien 20 minutes pour retrouver complètement mes esprits. Et plus j'y parviens, plus je me rappelle de ce qui s'est passé. Accident. De longues minutes coincé dans la voiture. Et Kane. Ce pompier qui m'a sans doute sauvé la vie. Le médecin ne tarde pas à faire son entrée. Il me parle, m'explique un peu les circonstance de mon accident. Il me dit que je n'ai pas de fractures et que mon traumatisme crânien n'est pas grave et putain ce que c'est rassurant ça. Mes cervicales ont prit un coup par contre, mais ça devrait rapidement entrer en ordre. Je dois juste garder ce collier cervicale quelques semaines.
Pourtant, plus les minutes passent, plus je remarque que mon bras droit ne me répond pas comme je voudrais. Je n'ai pas pas de force dans ma main, il ne plie pas comme je voudrais. Je n'arrive même pas à le lever pour attraper un vers d'eau. Et plus j'essaie, plus je le fatigue et moins j'arrive à utiliser ma main. Et ça ce n'est pas bon. Vraiment pas bon. Le médecin que j'ai appelé, paniqué, m'a expliqué que c'est dû au fait que j'ai été bloqué longtemps contre la vitre, avec l'épaule dans une position peu conventionnelle qui a un peu trop étirer le plexus brachial. Mais ça devrait revenir en ordre rapidement et puis ce n'est pas grave.
Ça, c'est ce qu'il dit, lui. Mais je suis droitier, moi. Je fais tous avec ma main droite. C'est avec elle que je bande l'arc, c'est avec la main droite que je tiens mon épée à l'escrime et ma raquette au tennis, c'est avec elle que je vise au basket et … c'est celle que j'utilise tout le temps, au final. Le médecin repart sans plus de cérémonie et me laisse seul dans mon désespoir, jusqu'à ce que la porte ne s'ouvre. Je lève le visage et mon regard tombe sur l'expression extrêmement inquiète d'Arthur. Je me demande un instant ce qu'il fout là, comme il a sut que j'étais ici, avant de me rendre compte qu'il est la personne a appelé en cas d'urgence. Ma famille étant trop loin, et comme j'ai une confiance aveugle en Arthur, c'est lui qu'on appelle quand il m'arrive quelque chose.
«T'en as mis du temps dis donc » dis-je avant toute chose, un sourire sur les lèvres. Il sait très bien que c'est pour rire, que je suis déjà extrêmement content qu'il soit là. Et en vrai je ne l'attendais pas de si tôt. |
| | | | (#)Lun 9 Jan 2017 - 21:01 | |
| Les vacances … Cela faisait un mois que tu étais en vacances et tu n’avais plus que dix jours pour en profiter. Dix minuscules jours. Ce n’était pas pour autant que tu ne voyais pas tes élèves. Tous quelque part dans la ville de Brisbane, ils ne manquaient pas de venir te saluer à la moindre occasion. Un peu plus et tu ne pourrais t’empêcher de penser que tes exercices de maths leur manquait. Tu en auras certains l’année prochaine, d’autres non mais tu seras toujours là s’ils ont besoin. D’ailleurs, ce qui va t’occuper aujourd’hui est directement lié à ton travail. Tu avais laissé tes élèves tranquilles autour de la période de Noël et de la nouvelle année mais il était temps que tes joueurs de l’équipe de baseball se remettent à s’entraîner un peu. Au Etats-Unis la saison du baseball allait jusqu’à la fin de l’automne et vous votre fin de l’automne était loin d’être encore là. Se caler sur le calendrier américain ? Hors de question, vous ne pouviez pas jouer ce sport en plein hiver. Tu avais donc convié l’équipe à un petit entraînement de reprise. Rien de bien méchant ni trop long, tu ne voulais pas les priver de leurs vacances non plus.
Tu arrivais le premier sur le terrain et tu décidais d’en profiter pour aller cherche le matériel vu que tu étais le seul à avoir les clés. Quand tu revins sur le terrain, certains joueurs avaient fait leur apparition. Tu ne pouvais nier que tu étais heureux de les revoir parce que tu avais terriblement besoin de retrouver ta routine, de retrouver ces élèves qui remplaçaient chaque année une famille que tu n’avais plus depuis longtemps. Ils avaient chacun en eux un peu d’Amélia, tu ne pouvais t’empêcher de les aider le plus que tu pouvais parce que tu n’avais pas pu le faire pour ta sœur. C’était pathétique et jamais tu ne le confierais à personne mais tu avais toujours refusé de te mentir à toi-même et tu n’allais pas commencer aujourd’hui, bien au contraire. Tu les saluais donc tranquillement, les laissant se retrouver et laissant tout le monde arriver. Il fut bientôt temps de se mettre au travail cependant et tout le monde semblait heureux d’être là ce que tu comptais comme une excellente chose.
Tu étais en train de leur expliquer le dernier exercice quand ton portable sonna dans ta poche. Tu le laissais sonner jusqu’à ce que tu aies terminé d’expliquer l’exercice avant de regarder qui avait appelé. Quand tu vis s’afficher le nom de l’hôpital de la ville, ton sang ne fit qu’un tour. Tu composais le numéro de ta boîte vocale et tu écoutais le message : « Bonjour monsieur Iver. Ici l’hôpital de Brisbane. Je vous appelle car vous êtes le contact d’urgence de monsieur Anders Ivarsen et qu’il a été admis dans notre établissement suite à un accident de voiture. Si vous pouviez vous déplacer dans les plus brefs délais, nous vous en serions très reconnaissants. » Tu ne pris même pas la peine de supprimer le message. Tu ne pouvais malheureusement pas laisser le matériel à l’extérieur. Tu annulais donc l’exercice et la fin de l’entraînement promettant à tes joueurs de les amener manger des pizzas après le prochain match s’ils t’aidaient à ranger le plus vite possible. En une dizaine de minutes tout était rangé à sa place et tu te précipitais vers ta voiture.
Une vingtaine de minutes plus tard tu passais les portes de l’hôpital. « Bonjour, je viens voir monsieur Ivarsen, on m’a appelé. » La secrétaire chercha dans ses papiers avant de t’indiquer un étage et un numéro de chambre. Tu savais très bien qu’il ne fallait pas courir dans un hôpital mais tu ne pouvais pas t’en empêcher. Tu ne savais rien sur l’état de santé de ton ami et tu étais complètement paniqué. Quand tu arrivais à sa chambre cependant, il t’accueillit avec un : « T'en as mis du temps dis donc » Complètement essoufflé, les joues rouges comme une pivoine, son sourire te donna envi de le frapper. Mais il était vivant, conscient et capable de faire des blagues à la con donc ça ne devait pas aller trop mal non ? « J’ai fait au mieux. Qu’est-ce qui s’est passé ? » Ne pus-tu t’empêcher de demander alors que tu t’approchais du lit. « Tu m’as fait peur. Tu n’as rien de grave n’est-ce pas ? » Oui, faudrait pas qu’il cache quelque chose.
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| | | | (#)Lun 9 Jan 2017 - 23:25 | |
| Voir Arthur débarquer dans ma chambre me fait vraiment plaisir quelque part. Même si son expression d'inquiétude ne me rassure pas vraiment, je suis fort soulagé qu'on l'ait prévenu et surtout qu'il ait répondu à l'appel. Je lui offre un sourire et ne peut m'empêcher de lui lancer une pique. Cet humour de merde qui est ma marque de fabrique semble le rassurer quelque part. Il me répond tout de même avec sérieux qu'il a fait aussi vite qu'il a put, me demandant par la même occasion ce qui s'est passé. Puis, s'approchant du lit, il espère que mon état ne soit pas trop grave. Je soupire doucement et hausse un peu les épaules.
« Quelques contusions au niveau des genoux et épaules, des cervicales qui ont prit un sacré coup et un traumatisme crânien qui n'est pas si grave que ça» expliquais-je avant de soupirer « Mais je sens plus mon bras » dis-je en baissant mon regard sur ma main «enfin, je le sens, mais pas comme avant. C'est … plus diffus. En tout cas j'arrive pas à bouger les doigts. Ou alors que très légèrement » reprenais-je «Mais ça devrait normalement revenir à la normal et c'est pas grave » je soupire « Enfin, ça c'est le médecin qui le dit. Ce qu'il sait pas c'est que je fais tout, absolument tout avec ce bras et cette main. C'est avec la force de ce bras que je bande l'arc, c'est dans cette main que je tien mon épée à l'escrime ou ma raquette au tennis … bref, c'est la merde» soufflais-je, désespérer. « Je ne sais pas comment ni même si je vais survivre si mon bras ne se remet pas rapidement »
Et je suis presque sérieux. Si je n'ai pas le sport, comment parviendrais-je à descendre en pression ? J'ai déjà presque péter un plomb la dernière fois, quelques jours après que mon frère soit parti. Sans ce bras, je ne suis rien. Plus de tir à l'arc, plus de natation, plus de tennis, plus de basket, plus de vélo. Je vais devoir me résoudre à la course à pied. Et encore, là aussi les bras nous permettent de tenir l'équilibre. Je soupire et me passe une main sur le visage « Je sais pas quoi faire » Il était, depuis mes 10 ans et jusqu'alors plus question de prendre des quelconques médicaments pour canaliser cette trop grande énergie qui règne en moi. Mais j'ai comme l'impression que je risque de ne plus avoir le choix. |
| | | | (#)Mer 11 Jan 2017 - 10:05 | |
| Voir ses amis dans un lit d’hôpital, c’est le genre de chose que l’on préfère éviter. Tu avais eu de la chance dans ta vie, tu n’avais pas eu à fréquenter souvent l’établissement mais malheureusement, personne n’y échappe complètement. Quand tu avais reçu le coup de téléphone, tu avais été complètement paniqué parce que l’idée qu’il soit arrivé à Anders quelque chose de grave te retournait l’estomac. Tu te souviens encore de la première fois que tu l’as vu, alors qu’il arrivait au lycée pour son stage. Cela te paraissait bien lointain aujourd’hui et depuis il était devenu un ami très cher envers qui tu étais légèrement protecteur. Sa famille n’étant pas à Brisbane mais en Europe, tu avais accepté sans hésiter d’être son contact d’urgence en ville s’il lui arrivait quelque chose. Tu aurais préféré qu’il n’ait pas à l’utiliser mais bon, la vie est faite de surprises, de péripéties et il faut apprendre à vivre avec. Quand tu rentres dans la chambre d’hôpital et que tu vois Anders conscient et capable de faire de l’humour, cela te rassure légèrement parce que cela veut dire que l’accident n’a pas causé trop de casse. Enfin, vu de l’extérieur en tout cas. Tu ne tardes pas cependant à demander à ton ami le bilan de cet accident pour espérer t’éviter trop d’inquiétude.
« Quelques contusions au niveau des genoux et épaules, des cervicales qui ont prit un sacré coup et un traumatisme crânien qui n'est pas si grave que ça. Mais je sens plus mon bras. Enfin, je le sens, mais pas comme avant. C'est … plus diffus. En tout cas j'arrive pas à bouger les doigts. Ou alors que très légèrement. » Oui, bon le fait qu’Anders aille bien là tout de suite relève du miracle cependant. Tu n’arrives pas à croire qu’il ait la force de te parler vu tout ce qu’il vient de t’annoncer mais quand il te parle de son bras, tu peux sentir l’inquiétude qu’il ressent. « Mais ça devrait normalement revenir à la normal et c'est pas grave. Enfin, ça c'est le médecin qui le dit. Ce qu'il sait pas c'est que je fais tout, absolument tout avec ce bras et cette main. C'est avec la force de ce bras que je bande l'arc, c'est dans cette main que je tien mon épée à l'escrime ou ma raquette au tennis … bref, c'est la merde. Je ne sais pas comment ni même si je vais survivre si mon bras ne se remet pas rapidement » Anders est un grand sportif, cela a toujours été le cas et ne t’a jamais surpris. Tu peux comprendre à quel point la perte de l’usage de son bras le travaille. Cependant, ne venait-il pas de dire que le médecin lui avait dit que tout redeviendrait normal ? Peut-être qu’il faudra un peu de kiné mais ça allait revenir non ? En général, tu faisais confiance aux docteurs vu que tu ne pouvais pas faire confiance à tes connaissances personnelles qui étaient nulles ou quasi nulles en médecine. Il allait falloir que tu rassures ton ami, que tu lui fasses un peu penser à autre chose. « Je sais pas quoi faire » Malheureusement, pour l’instant il n’y avait rien à faire à part attendre et se reposer. C’était certainement la dernière chose qu’il avait envi d’entendre mais c’était la vérité cependant. Pourquoi voir le mauvais côté des choses alors que pour l’instant il n’y avait aucune raison que son bras ne refonctionne pas correctement ? « J’ai bien peur que pour l’instant tu ne puisses rien faire Anders. Tu dois te reposer et attendre avant de paniquer. Si j’ai bien compris, le médecin t’a dit que ton bras allait refonctionner normalement. Alors avant de paniquer attend, laisse à ton corps le temps de guérir. » Malheureusement, quand on a un accident ou que l’on est malade, il est impossible de guérir plus vite que la musique, il faut savoir se montrer patient. « Tu ne pourras certainement pas de suite reprendre ton rythme de croisière mais il n’y a pas de raison que tu ne retrouves pas l’usage de ton bras. Qu’est-ce que tu as de beau à me raconter sinon ? » Oui, tu essayais légèrement de changer le sujet tu ne pouvais pas le cacher essayant de faire penser Anders à autre chose.
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| | | | (#)Mer 11 Jan 2017 - 19:07 | |
| Oui, je pars défaitiste. Simplement parce que, contrairement à Arthur comme je l'apprendrais plus tard, je ne fais absolument pas confiance aux diagnostiques des médecins. Depuis qu'ils ont persuadé mes parents qu'il faudra me bourrer de médicaments pour me tenir tranquille, que c'est la seule solution pour me canaliser. Pas étonnant que mon enfance ne fût pas de tout repos. Enfin, depuis plusieurs années maintenant j'ai découvert le sport pour me dépenser. Mais maintenant tout ça c'est fini. Je suis persuadé que ça ne sera plus jamais comme avant.
Mais Arthur essaie tout de même de me rassurer. Qu'il est mignon. Sa tentative est sympathique, mais carrément veine. Je soupire en baissant le regard lorsqu'il me dit que pour l'instant, à part attendre et me reposer, il n'y a rien à faire. Je ne dois surtout pas paniquer et là, c'est vrai qu'il a raison. Mais je suis quelqu'un de nature stressée, du genre à se mettre trop de pression trop rapidement. Surtout quand quelque chose ne va pas comme il faudrait que ça aille.
«T'as pas tort ... » soufflais-je en pliant et dépliant la couverture avec ma main gauche. « Mais j'ai pour principe de ne pas croire les médecins » reprenais-je « C'est leur boulot de nous soigner. Si on n'est pas assez malade ils sont au chômage. Donc ils préfèrent tellement plus nous laisser crever et en mauvaise santé plutôt que nous soigner » je soupire «Et des faux espoirs, j'en ai déjà connu. J'ai pas envie qu'on me mente. Qu'il le dise directement que ça ne va plus revenir à la normal, que je vais être un putain d'handicapé jusqu'à la fin de ma vie ! » commençais-je à m'emporter.
Je peux marcher, certes, mais là, sur le coup, j'avoue que pou retrouver toute la motricité dans mon bras, je préférerais perdre l'usage de mes jambes. Au moins je pourrais continuer le sport. Tous les sports sont possible en étant en fauteuil roulant. Il suffit juste d’aménager un peu et s'habituer à être assit toute la journée, mais être en fauteuil roulant n'est pas synonyme d'être inactif, bien au contraire. Avec un bras qui ne nous répond pas, c'est totalement autre chose. Je soupire et me passe une main dans les cheveux « J'ai pas le choix de toute manière ...» soufflais-je lorsqu'Arthur me dit de laisser le temps à mon corps de guérir.
Je relève mon regard sur lui en l'entendant me dire qu'il n'y a pas de raison que je ne retrouve plus l'usage de mon bras. « Y a plutôt intérêt » dis-je en fusillant ma main du regard. Comme si elle pouvait revenir à la vie d'un coup, rien qu'avec ce regard méchant. Je soupire finalement et hausse les épaules lorsque mon ami me demande ce que j'ai de beau à raconter «Rien de spécial. Du moins, rien de beau » lui répondais-je «J'ai fait l'amour avec mon ex qui m'a lâché comme une merde il y a quelques mois, mon frère est venu de Uppsala pour les fêtes, mais depuis qu'il est repartie j'ai de plus en plus envie de tout lâcher ici et de repartir en Suède » je pince les lèvres et déglutis « et maintenant ça putain … j'avais un tournois de tir à l'arc le week-end prochain, une compèt d'escrime la semaine suivante et y a la fête médiévale ce week-end. Va falloir que j'annule tout ça ...» je soupire doucement et ferme les yeux, sentant l'émotion me gagner. Mais je n'ai pas envie de pleurer. Pas ici et encore moins devant Arthur. Même s'il sera bien le denier à me juger sur mes faiblesses, ma fierté ne m'y autorise tout simplement pas. |
| | | | (#)Lun 16 Jan 2017 - 10:03 | |
| Il ne fallait pas être un génie pour voir que ta tentative pour rassurer ton amie était malheureusement vaine. Tu pouvais voir sur son visage que cela ne fonctionnait pas. Tu n’avais jamais eu de très gros problèmes de santé dans ta vie du coup l’hôpital n’était pas un endroit avec lequel tu étais très familier. Cependant, vu que tu ne savais rien en médecine, tu ne pouvais rien faire d’autre que te fier à ce que te disaient les médecins. C’était leurs métiers après tout comme ton métier était d’enseigner aux jeunes les mathématiques. Tu ne voyais pas ce que les médecins gagnaient à faire de faux diagnostiques car il y avait tout un tas de règles et de lois à respecter dans ce domaine très certainement. Mais tu pouvais comprendre les craintes de ton ami, bien sûr que tu pouvais les comprendre car son bras jouait un rôle très important dans sa vie de tous les jours, particulièrement pour ses activités sportives. Tu avais toujours été sportif de ton côté mais jamais autant qu’Anders toutefois.
« T'as pas tort ... Mais j'ai pour principe de ne pas croire les médecins. C'est leur boulot de nous soigner. Si on n'est pas assez malade ils sont au chômage. Donc ils préfèrent tellement plus nous laisser crever et en mauvaise santé plutôt que nous soigner. Et des faux espoirs, j'en ai déjà connu. J'ai pas envie qu'on me mente. Qu'il le dise directement que ça ne va plus revenir à la normal, que je vais être un putain d'handicapé jusqu'à la fin de ma vie ! » Tu secoues la tête. Cela ne te fait nullement plaisir de voir ton ami s’emporter ainsi et s’enfoncer dans l’idée que tout était tout noir. Il fallait prendre un peu de recul et se dire qu’il avait survécu à l’accident de voiture ce qui était déjà pas mal. Son bras sera peut-être toujours un peu affecté mais avec de la kiné il y aura certainement moyen de ne pas le rendre handicapé non ? Enfin, tu ne peux qu’espérer … « Ne dis pas n’importe quoi ! Si les médecins préféraient nous laisser crever il y aurait une population mondiale bien moins importante aujourd’hui. Et ils ne seront jamais au chômage, même s’ils guérissent les patients, on est bien trop nombreux pour qu’il n’y ait plus de gens malades. » Brisbane était d’autant plus une grande ville et avec la prévalence de maladie comme le cancer, les médecins devaient avoir d’autres chats à fouetter que de ne pas soigner les patients. « Et ne soit pas défaitiste, attend que le médecin repasse et demande-lui la vérité. Dis-toi que c’est déjà bien que tu ne sois pas mort dans cet accident. » Oui parce que même si tu ne savais pas si l’accident était mortel, la liste des blessures que ton ami t’avait faite en arrivant était assez impressionnante pour ne pas oublier ce simple fait. Tu lui préconises d’attendre ce à quoi il te répond : « J'ai pas le choix de toute manière ...» Tu ne dis rien, il n’y a rien à dire de toute manière. Tu te promets d’être là pour lui dans tous les cas, c’est le mieux que tu puisses faire.
Il est temps de changer de sujet, d’essayer de le faire penser à autre chose parce que cela devenait tragique toute cette histoire. Tu prenais donc de ses nouvelles en général et tu ne fus pas déçu du résultat. « Rien de spécial. Du moins, rien de beau. J'ai fait l'amour avec mon ex qui m'a lâché comme une merde il y a quelques mois, mon frère est venu de Uppsala pour les fêtes, mais depuis qu'il est repartie j'ai de plus en plus envie de tout lâcher ici et de repartir en Suède. Et maintenant ça putain … j'avais un tournois de tir à l'arc le week-end prochain, une compèt d'escrime la semaine suivante et y a la fête médiévale ce week-end. Va falloir que j'annule tout ça ... » Anders avait toujours eu un emploi du temps chargé, ce n’était pas une surprise de voir qu’il allait devoir annuler plusieurs manifestations. Cela ne lui faisait nullement plaisir mais malheureusement il n’avait pas le choix. Quant à ses autres nouvelles, tu te retrouvais un peu désemparé pour le coup. Par quoi commencer ? Son ex ? Ou son frère ? Tu savais qu’Anders n’était pas toujours le plus heureux à Brisbane mais t pensais qu’il s’y était fait désormais. « Ne t’en fais pas, ils vont s’en remettre et toi aussi. L’essentiel c’est de te concentrer pour retrouver l’usage de ton bras. » Dis-tu parce que tu le pensais réellement. « Quant à ton ex, qu’est-ce qui s’est passé exactement ? Pourquoi tu es retombé dans ses bras ? » Tu n’avais plus eu de relation sérieuse depuis six ans de ton côté mais tu savais ce que c’était de se faire briser le cœur. « C’est sympa que ton frère soit venu te voir. Et si tu veux rentrer chez toi personne ne t’en empêche mais je pensais que tu te plaisais ici. » Dis-tu simplement en haussant les épaules.
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| | | | (#)Mar 17 Jan 2017 - 11:49 | |
| Je soupire lorsqu'Arthur reprends son speech sur le bienfait des médecins, appuyant le fait que leur but à eux c'est de guérir. Et si ce n'était pas le cas, la population mondiale serait bien moins importante. Voilà une chose qui m'énerve parfois chez Arthur : son côté rationnel, trop terre à terre pour être crédible. Je soupire doucement et pince les lèvres, me renfrognant, mais ne dit rien. Nous ne sommes clairement pas sur la même longueur d'onde de ce côté là, ça ne sert à rien d'alimenter un débat qui n'aura qu'une seule conséquence : m'énerver plus que je ne le suis déjà.
Je suis donc Arthur dans son changement de sujet lorsqu'il me demande. Mais a contre cœur et toujours sur ce ton défaitiste. Je lui parle de Dea , mon ex qui j'ai clairement encore des sentiments et avec qui j'ai fait l'amour il n'y a pas 4 jours de ça. Je devrais peut-être lui dire que je suis à l'hôpital ? Nous ne nous sommes pour cette fois pas quitté en mauvais termes. Je lui parle ensuite de mon frère et de mon envie de tout plaquer et le suivre pour repartir en Suède. Puis je lui explique tout mon programme initialement prévu pour les prochaines semaines. Encore une fois, Arthur me dit que le plus important pour moi s'est de me concentrer sur moi-même.
Puis, il prend en note les autres détails, voulant en savoir plus sur qui est cette ex, ce qui s'est passé exactement et pourquoi je suis retombé dans ses bras. Je soupire doucement. « Je faisais des courses, on s'est foncé dedans, je l'ai reconnu et comme j'avais encore plein de rancune pour elle j'en ai profité pour l'accuser » je baisse le regard «ça s'est fini en parti de jambe en l'air sur le parking » reprenais-je d'une voix plus basse « Elle m'a lâché comme une merde en apprenant que j'ai 25 ans. Elle en a 32, elle et pense que la différence d'âge est trop importante.» j'hausse légèrement les épaules en grimaçant. Elle n'a pas totalement tort je dois l'avouer, maintenant que je sais qu'elle a une fille de 16 ans. Enfin, peu importe.
« Mais je me plais ici, ce n'est pas le problème» reprenais-je en relevant le regard sur Arthur lorsqu'il me dit que personne ne me retiendra si je souhaite rentrer en Suède. « Je veux dire … j'adore l'Australie, j'aime Brisbane, j'aime mes études et mon futur job, mais …. je sais pas. J'ai de plus en plus envie de tout plaquer ici et je sais pas pourquoi. Je sais que je le regretterais. Je sais qu'en retournant à Uppsala, je n'aurais qu'une envie : celle de revenir ici» je prends une profonde inspiration et grimace légèrement lorsque mes côtes de rappellent un peu à moi. «je ne sais pas quoi faire Arthur ... » soufflais-je finalement, désespérer. |
| | | | (#)Jeu 19 Jan 2017 - 14:32 | |
| Pessimiste tu ne l’avais jamais été. Cela aurait été un sérieux problème pour toi si c’était le cas. Ton côté optimiste t’avait sans doute sauvé de te retrouver plus souvent en dépression. Tu savais que tu en avais fait une quand tu étais plus jeune, quand toute cette histoire avec Amelia t’était tombée dessus mais c’était il y a bien longtemps et aujourd’hui tu avais retrouvé ton côté optimiste. A vraie dire, tu n’avais pas eu le choix vu tout ce qui n’avait pas été dans ta vie depuis des années, il avait toujours fallu t’accrocher sinon tu serais tombé depuis longtemps. Il était clair qu’Anders n’avait nullement envi d’entendre ton raisonnement sur les médecins et qu’il ne croyait nullement en leur bonne volonté. Quand il te laissa changer de sujet, tu compris qu’il valait mieux ne plus parler de tout cela, que c’était complètement inutile. Cela ne te dérangeait pas, tu préférais parler d’autre chose et ne pas énerver ton ami qui était déjà dans un lit d’hôpital, en rajouter ne servait à rien.
Tu espérais que son bras allait se remettre, qu’il lui permettrait au moins de continuer quelques uns des sports qu’il pratiquait. Tu ne savais pas comment faire autre chose qu’être un support moral pour Anders à cet instant précis. Plus tard, tu verrais. Si son bras allait s’avérer défectueux sur le long terme, il allait falloir que tu sois là aussi. Enfin, tu préférais lui demander plus de détails sur son ex et leur rencontre quelques jours plus tôt. Le souvenir était loin d’être le meilleur d’après la tête d’Anders mais s’il pouvait éviter de penser à son bras pendant un moment, c’était déjà ça. « Je faisais des courses, on s'est foncé dedans, je l'ai reconnu et comme j'avais encore plein de rancune pour elle j'en ai profité pour l'accuser. Ca s'est fini en parti de jambe en l'air sur le parking. Elle m'a lâché comme une merde en apprenant que j'ai 25 ans. Elle en a 32, elle et pense que la différence d'âge est trop importante. » Huit ans de différence … A tes yeux cela ne devrait pas être un problème mais tu peux comprendre que cette femme soit gênée. Cependant, si elle l’était vraiment et qu’elle avait voulu laisser cette relation dans le passé, cette rencontre n’aurait pas dû se terminer sur la banquette arrière sur le parking du supermarché. Tu ne comprenais pas les gens qui jouaient à des jeux mesquins avec les autres. Oui, de ton côté tu couchais à droite à gauche mais au moins tu ne promettais rien à personne, même pas des promesses explicites. « C’est pas très responsable de sa part de vouloir tout arrêter mais de te laisser la prendre sur la banquette arrière. » C’était cru peut-être mais tu n’en avais rien à faire, c’était la vérité. « Tu as eu une explication au moins ? Parce qu’elle ne semble pas gênée de l’écart d’âge à tous les instants. » Est-ce que c’était une excuse pour cacher autre chose ? Tu l’ignorais et ça ne te regardait pas mais cela minait ton ami donc …
Il te parla ensuite de son envie de repartir dans son pays natal, choix qui te surprit un peu sans réellement te surprendre. « Mais je me plais ici, ce n'est pas le problème. Je veux dire … j'adore l'Australie, j'aime Brisbane, j'aime mes études et mon futur job, mais …. je sais pas. J'ai de plus en plus envie de tout plaquer ici et je sais pas pourquoi. Je sais que je le regretterais. Je sais qu'en retournant à Uppsala, je n'aurais qu'une envie : celle de revenir ici. Je ne sais pas quoi faire Arthur ... » Il y a de nombreuses fois où tu avais eu envie de tout plaquer. Elles avaient été bien trop nombreuses et puis tu avais toujours fini par rester. Tu ne le regrettais pas aujourd’hui, pas réellement. Tu regrettais beaucoup de choses mais pas ça. « Laisse-toi du temps. Tu viens d’avoir un accident de voiture, ce n’est pas le moment de prendre ce genre de décision. Si quand ta vie s’est calmée, quand tout sera devenu plus calme tu as toujours envi de partir, peut-être que ce sera la bonne décision. » Tu n’avais pas de solution miracle malheureusement.
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| | | | (#)Jeu 19 Jan 2017 - 17:22 | |
| Le changement de sujet est obligatoire. Sinon j'aurais continuer à me morfondre encore longtemps. Et puis, malgré tout, Arthur il est assez fort pour me faire changer les idées en me forçant à réfléchir à un autre sujet. Ce qui n'est pas donné à tout le monde, avouons-le. Enfin, peu importe. Après les médecins qui ne veulent pas nous guérir, nous passons au sujet fâcheux de Dea, mon ex avec qui j'ai fait l'amour sur le parking du super marché. Arthur ne comprends pas cette histoire,, d'après ses dires, c'est Dea la fautive car l'écart d'âge ne semble pas la gêner tout le temps. Je soupire doucement et déglutis.
« C'est pas faux » dis-je doucement en me redressant un peu dans mon lit « Mais je n'ai rien fait non plus pour la stopper non plus » reprenais-je, relevant mon regard sur Arthur «Je … je crois que j'en avais besoin un peu. Quelque part ... » je dévie à nouveau le regard et triture nerveusement la couverture qui me recouvre « C'est... je sais pas. C'est bizarre. Mais je me sens un peu mieux maintenant » je me passe la main dans les cheveux en soupirant «En plus elle a une gosse de 16 ans, donc je comprends un peu mieux maintenant pourquoi elle a besoin d'un 'vrai homme' et pas quelqu'un qui serait plus un grand frère qu'autre chose pour sa gamine »
Je grimace un peu et relève le regard sur Arthur pour lui avouer mon envie de repartir en Suède. Il me répond que je dois me laisser le temps, que je viens d'avoir un accident de voiture et que ce n'est donc pas le moment de prendre ce genre de décision. Je soupire doucement, alors qu'il continue en disant que si l'envie persiste une fois que ma vie sera calmer, ce sera la bonne solution. J'hausse les épaules et pose ma sur le bord du collier cervicale espérant pouvoir l'écarter un peu «Ouais ça doit être ça » dis-je en forçant un peu. Je pose ma main sur le scratch et commence à l'ouvrir doucement « Si je suis encore en vie jusque là, je prendrais une décision » une fois la fermeture ouverte, j'écarte un peu les bouts de plastique et suis tout de suite plus soulagé lorsque la pression se fait moindre au niveau du menton et de l'occiput. |
| | | | (#)Sam 21 Jan 2017 - 13:57 | |
| Cette histoire entre Anders et son ex te dérangeait. Tu ne savais pas réellement pour quelle raison mais leur relation te paraissait étrange. C’était dans des moments comme ceux-ci que tu ne regrettais nullement d’avoir fermé ton cœur à ce genre de conneries. Prendre du plaisir sans sentiment c’était possible et c’était ton passe-temps préféré quand tu n’étais pas en cours. C’était tordu dans le sens où si cette femme voulait vraiment s’éloigner d’Anders, coucher avec lui sur le parking d’un supermarché n’était pas la bonne manière de faire. Peut-être que cette différence d’âge lui faisait peur mais qu’elle aimait quand même le jeune homme ? Tu n’en savais rien, tu ne la connaissais pas donc tu préférais éviter tout jugement mais cela ne te semblait pas sain comme relation c’était sûr et certain. « C'est pas faux. Mais je n'ai rien fait non plus pour la stopper non plus. Je … je crois que j'en avais besoin un peu. Quelque part ... C'est... je sais pas. C'est bizarre. Mais je me sens un peu mieux maintenant. En plus elle a une gosse de 16 ans, donc je comprends un peu mieux maintenant pourquoi elle a besoin d'un 'vrai homme' et pas quelqu'un qui serait plus un grand frère qu'autre chose pour sa gamine. » Ah oui, clairement cela compliquait les choses. Si elle avait trente-deux ans et qu’elle avait une gamine de seize ans, elle avait eu cet enfant bien jeune … Mais tu ne jugeais pas, cela arrivait à tout le monde et c’était courageux à tes yeux d’élever cet enfant à un moment de la vie où beaucoup préfèrent l’insouciance. « Tu en avais besoin pour tourner la page ? » Oui parce que dire qu’il se sentait mieux maintenant voulait tout et rien dire en fait. Tu espérais que c’était cela parce que tu ne pensais pas que c’était le genre de relation dont ton ami avait besoin en ce moment. Tu ne pus t’empêcher de rajouter par rapport à sa dernière phrase : « Je ne suis pas un expert en amour mais on ne choisit pas vraiment de qui on tombe amoureux … » Oui parce qu’il était fort possible que la jeune femme ait pris peur mais qu’elle soit en réalité toujours éprise d’Anders.
Face à l’envie d’Anders de quitter Brisbane, tu ne sais trop quoi lui dire. Tu n’as pas envie qu’il parte sur un coup de tête pour le regretter après, ce serait bête et contreproductif. Malheureusement, la seule chose que tu pouvais lui conseiller c’était d’attendre de s’être remis de l’accident pour prendre sa décision autre facteur en jeu que son envie de partir ou de rester. « Ouais ça doit être ça. Si je suis encore en vie jusque là, je prendrais une décision » Tu lèves les yeux au ciel. Pourquoi ne serait-il pas encore en vie ? Tu espères qu’il ne se met pas en tête des pensées suicidaires parce que là ce serait vraiment inquiétant. Pour ce qui est de l’usage de son bras c’est une chose mais les médecins ne cherchent pas à tuer les gens, ça c’est certain donc il sortira de l’hôpital en un seul morceau. « Tu vas certainement avoir droit à des jours de congé après ton accident. Tu peux toujours aller faire un tour en Suède chez ta famille puis prendre ta décision après. » Cela lui permettrait de se rendre compte de ce qu’il laissait derrière aussi, ce qu’il abandonnerait en repartant maintenant qu’il a fini par se faire sa place dans cette ville. « Et ne raconte pas n’importe quoi, bien sûr que tu seras vivant ! » Oui, la mort n’est pas quelque chose que tu crains en soi mais tu préfères ne pas envisager la mort de tes amis dans un futur proche.
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| | | | (#)Sam 21 Jan 2017 - 22:04 | |
| Je soupire lorsqu'Arthur me demande si j'avais besoin de ça pour tourner la page. Il ne me croit pas. Dans son esprit il doit sûrement penser que je suis un putain de faible qui préfère retourner dans les bras de son ex plutôt que de rester seul. Pourtant vu l'histoire que je lui ai raconté je devrais préférer n'importe quelle situation plutôt que celle de retourner dans les bras de Dea. Je baisse le regard et hausse un peu les épaules « on fait avec ce qu'on a, écoute » dis-je doucement «Et … je sais pas. Je me sens un peu plus serein » je relève le regard sur mon ami « Nous ne nous sommes pas quitté en mauvais terme donc ça me va très bien comme ça » reprenais-je avec un sourire. « Et puis j'avoue que je n'ai même plus envie de la revoir. Du moins, pas de cette manière là quoi » avant, j'avoue que je pensais régulièrement à Dea. Mais peu importe.
Lorsque j'avoue à Arthur mon envie de partir en Suède, celui-ci m'en dissuade en me disant chaque chose en son temps, que je devrais d'abord penser à moi et au fait de guérir avant de prendre une quelconque décision. Je lui dis, plus sur ton de l'ironie, que si je suis toujours en vie lorsque j'irais mieux, que je pourrais, à ce moment là, prendre ma décision. Je relève mon regard sur Arthur puis rigole jaune lorsqu'il me dit qu'avec mes quelques jours de libre je peux aller faire un tour en Suède. «Tu sais que c'est plus de 35h de transit ? Et 3 vols en tout, pour aller de Brisbane à Stockholm ? Et encore 1h de voiture jusqu'à Uppsala. Je ne peux pas juste y faire 'un tour'. Non, si j'y retourne ce sera pour au moins trois semaines et avec les cours qui ont reprit je n'aurais pas cette occasion » je soupire doucement et me redresse d'avantage sur mon lit « Mais peu importe. Je verrais bien hein» un léger sourire étire mes lèvres lorsqu'Arthur m'assure que je serais en vie à ce moment là « Oh c'est pas sûr ça hein» dis-je en grimaçant « Va falloir que je trouve un moyen pour me contrôler et me canaliser si je peux faire de sport » je pince les lèvres « Je crois que je ne vais pas avoir le choix que de revenir sur la ritaline et le concerta ...» soupirais-je. J'aimerais repousser au maximum le moment où je devrais prendre ces médicaments, mais si jamais je n'arrive pas à me contenir je vais bien devoir y repasser à nouveau. |
| | | | (#)Lun 23 Jan 2017 - 10:38 | |
| Cela faisait bien longtemps que tu ne jugeais plus tes amis. Enfin, quand eux ne te jugeaient pas. Tu savais que tu avais un comportement dans tes relations avec les femmes qui faisait peu l’unanimité dans ton entourage mais cela ne te dérangeait pas. C’était ta vie après tout et personne n’allait te dire comment tu devais la vivre. Alors non, contrairement à ce qu’Anders pouvait penser, tu n’étais pas en train de le juger. Tu essayais de comprendre un peu parce que cette situation te paraissait bien compliquée mais c’était tout. Toi tout ce que tu voulais pour lui c’était qu’il soit heureux et malheureusement tu doutais que ce soit en compagnie de cette femme. « On fait avec ce qu'on a, écoute. Et … je sais pas. Je me sens un peu plus serein. Nous ne nous sommes pas quitté en mauvais terme donc ça me va très bien comme ça. Et puis j'avoue que je n'ai même plus envie de la revoir. Du moins, pas de cette manière là quoi. » Tu hoches la tête, ça fait plaisir à entendre. Les relations de ce genre sont plutôt malsaines à tes yeux et tu ne vois pas ce qu’Anders pourrait en tirer. Et ce n’était clairement pas ce dont il avait besoin après son accident bien entendu. « Voilà pourquoi je préfère ne pas m’engager. » Oh oui, c’était beaucoup plus facile. Des fois, parce que tu détestais te mentir à toi-même, tu avouais à quel point tu te sentais légèrement seul dans cette vie sans attachement. Toi aussi, comme beaucoup d’autres tu voulais une famille un jour mais tu n’avais pas encore décidé si prendre le risque de te faire briser le cœur en valait le coup pour réaliser ce rêve.
Tu fais remarquer à Anders que s’il doute sur son désir de partir de Brisbane, il peut toujours aller faire un tour en Suède pour se changer les idées. A cette proposition il te regarde éberlué avant de dire : « Tu sais que c'est plus de 35h de transit ? Et 3 vols en tout, pour aller de Brisbane à Stockholm ? Et encore 1h de voiture jusqu'à Uppsala. Je ne peux pas juste y faire 'un tour'. Non, si j'y retourne ce sera pour au moins trois semaines et avec les cours qui ont reprit je n'aurais pas cette occasion. Mais peu importe. Je verrais bien hein. » Tu n’es pas un idiot. Tu sais que la Suède c’est loin d’être à côté de l’Australie mais Anders pourrait se faire arrêter au moins deux semaines pour son accident. Vu l’état où il était aujourd’hui, il est clair qu’il ne pouvait pas enseigner encore. Bon, toutes les blessures se guérissent mais cela prend du temps. « Je sais bien que la Suède n’est pas à côté. Mais il devrait bien y avoir moyen de te faire arrêter quelque temps vu ton état là tout de suite. » Tu ne voulais pas parler de son bras mais de son état en général. Tu savais que le jeune homme était hyperactif, il te l’avait dit et vu le nombre d’activités sportives qu’il pratiquait, tu aurais pu le deviner. « Oh c'est pas sûr ça hein. Va falloir que je trouve un moyen pour me contrôler et me canaliser si je peux faire de sport. Je crois que je ne vais pas avoir le choix que de revenir sur la ritaline et le concerta ...» Il devait y avoir un moyen de trouver une autre solution que les médicaments. Anders ne venait pas de perdre l’usage de ses jambes et puis vous ne saviez toujours pas pour son bras après tout. « Tu sais, même si ton bras met du temps à s’en remettre il existe des sports où tu n’as pas besoin de l’utiliser. La course, le football, certains domaines de l’athlétisme et comme je ne suis pas un professionnel pleins d’autres choses certainement. » Tu aimais voir le côté positif des choses, sinon c’était trop déprimant à tes yeux.
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| | | | (#)Mar 24 Jan 2017 - 18:10 | |
| Je regarde Arthur lorsqu'il me dit que c'est pour ça que lui ne veut pas s'engager. J'arque un sourcil puis soupire doucement. « ne pas vouloir s'engager parce qu'on ne veut pas de problème c'est comme dire qu'on ne veut pas vivre parce qu'on ne veut pas mourir. C'est totalement idiot» dit-je avec sérieux. C'est vrai. L'amour fait parti intégrante de la vie d'un humain. Alors ok, il y en a bien sur cette planète qui vont à l'encontre de ce que veux leur imposer la société, fait est qu'un humain n'est pas fait pour vivre seul. Mais peu importe. « Enfin, tu fais ce que tu veux » finissais-je par dire, histoire de ne pas lancer un autre débat. Je n'en ai dit l'envie ni la force.
Lorsque j'avoue à Arthur mon envie de partir en Suède, il me dit qu'avec mon accident je vais sans doute avoir quelques jours de repos et que je peux bien faire un tour dans mon pays d'origine. Je lui explique bien qu'avec 35h de transit + une heure de Stockholm à Uppsala, je ne rentre pas que pour quelques jours. Au contraire. Mon ami me dit qu'il y aurait bien un moyen de me faire arrêter quelques temps. J'hausse légèrement les épaules «Sûrement. Mais les cours viennent de reprendre et je n'ai vraiment pas envie de les louper. Surtout si c'est pour rater mon année quoi » C'est bien la dernière chose que je souhaite : me taper encore une année de cours en plus.
Je fini par avouer à Arthur que je vais sûrement à nouveau repasser aux médicaments si je ne peux pas me dépenser physiquement. Et lui, tout ce qu'il me répond c'est qu'il doit bien y avoir un sport dans le domaine de l'athlétisme, le foot ou la course que je peux pratiquer. Je le regarde en coin en mode « tu te fous de ma gueule » puis roule des yeux «Ah ouais non c'est sûr que dans tous ce que tu viens de me citer tu n'as pas besoin de tes bras pour te stabiliser et ne pas perdre l'équilibre hein » dis-je amèrement «Cite moi voir un seul sport où tu n'a vraiment pas besoin de tes bras ? » je lève le visage vers Arthur, une lueur de défis dans le regard « foot, course... les bras t'en a besoin pour t'aider. Alors ok j'en ai encore un de fonctionnel ici» dis-je en levant mon bras gauche «Mais le droit il sera toujours le chemin et ce sera plus chiant qu'autre chose » moi, défaitiste ? A peine... |
| | | | (#)Mar 31 Jan 2017 - 12:51 | |
| Pour certain, tu étais un sans cœur. Cela te faisait doucement rire de l’entendre parce que tu étais tout sauf ça. Peu de gens comprenaient ta position face à ta vie amoureuse mais le départ de Lily t’avait trop fait souffrir pour que tu aies envi de remettre ton cœur sur la balance. C’était certainement plus le fait que tu n’avais trouvé personne pour te donner cette envie aussi. Personne ne t’avait assez intéressé pour que tu prennes le risque alors tu te contentais des plaisirs charnels, le reste viendrait plus tard. « Ne pas vouloir s'engager parce qu'on ne veut pas de problème c'est comme dire qu'on ne veut pas vivre parce qu'on ne veut pas mourir. C'est totalement idiot. Enfin, tu fais ce que tu veux » Cela ne t’étonnait pas que ton ami voit la situation ainsi. Anders avait un cœur beaucoup trop gros pour refuser d’aimer comme tu le faisais et puis vous étiez différents, à son âge tu t’apprêtais à demander la main de Lily … « Je ne suis pas contre l’engagement, je m’engagerai quand je trouverai une personne qui m’intéresse assez pour le faire. » Et quand tu auras réglé tes peurs et craintes de te faire jeter encore une fois mais c’était un autre sujet. Les amis n’ont pas à avoir des points de vue similaires sur tout de toute façon.
«Sûrement. Mais les cours viennent de reprendre et je n'ai vraiment pas envie de les louper. Surtout si c'est pour rater mon année quoi » Tu comprends le dilemme d’Anders mais il n’y avait que lui qui pouvait décider. L’université lui donnerait certainement deux semaines de repos s’il les demandait mais tu comprenais qu’il ne veuille pas louper de cours. Tu espérais juste qu’en sortant de l’hôpital il serait de meilleure humeur et prêt à regarder la vie du bon côté parce que sinon il valait mieux qu’il parte en Suède et loupe quelques cours, rester à Brisbane ne lui servirait pas à grand chose. « Tu fais comme tu le sens. » Dis-tu tout simplement parce que tu ne voyais pas quoi lui dire d’autre en cette circonstance assez peu habituelle. Le sujet revint rapidement sur le bras d’Anders et sur le fait qu’il allait devoir se passer de sport. Pour l’instant, vous ne saviez pas ce qui se passait avec sons bras donc tu trouvais cela un peu prématuré comme discussion mais tu essayais de trouver des côtés positifs à tout cela. Un essai qui s’avérait fort infructueux … « Tu te fous de ma gueule. Ah ouais non c'est sûr que dans tous ce que tu viens de me citer tu n'as pas besoin de tes bras pour te stabiliser et ne pas perdre l'équilibre hein. Cite moi voir un seul sport où tu n'a vraiment pas besoin de tes bras ? Foot, course... les bras t'en a besoin pour t'aider. Alors ok j'en ai encore un de fonctionnel ici. Mais le droit il sera toujours le chemin et ce sera plus chiant qu'autre chose. » Tu ne peux t’empêcher de soupirer fortement. Là on dirait qu’Anders le fait exprès. Oui ses bras on les utilise tout le temps mais il y a bien des sportifs handicapés et ils arrivent à se débrouiller. Et comme Anders le disait il lui restait un bras si l’autre ne se réveillait pas alors il y aurait toujours moyen de trouver une solution non ? « Déjà, nous ne savons même pas si tu es condamné à perdre l’usage de ton bras. Ensuite, tu pourrais essayer d’être un tout petit peu optimiste non ? Oui on a toujours besoin de ses bras mais tu n’as pas perdu l’usage de tes jambes et il t’en reste un si l’autre ne se réveille pas alors il doit bien y avoir des choses que tu pourras faire pour te défouler. » Peut-être que tu ne le comprenais pas, tu ne savais pas mais tu n’aimais pas voir les choses toutes noires, tu détestais ça. Si tout le monde faisait ça, tout le monde finirait par se suicider.
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| | | | (#)Jeu 9 Fév 2017 - 18:04 | |
| Tu fais comme tu le sens. Le genre de phrases que disent les faibles, ceux qui n'ont plus envie de continuer une discussion, qui sont à cours d'arguments. Les filles elles disent ça pour qu'on fasse exactement le contraire. Qu'en est-il pour Arthur ? Est-il une fille aussi, dans ce sens là ? Je soupire doucement, mais ne dis rien. Oui, je ferais comme je le sens. «On verra bien » dis-je en haussant les épaules.
Je lui parle ensuite, me montre totalement pessimiste -pour une fois hein, j'ai le droit, non?- et réfute toute l'aide qu'il souhaite m'apporter. J'ai bien conscience que dans le fond je suis un sacré connard sur ce coup, qu'Arthur a juste envie de m'aider sur ce coup. Mais mon désespoir, ma haine contre le monde est bien plus grande et recouvre même tout l'amour fraternel que je porte à Arthur. Je sais qu'il va sortir d'ici avec une très mauvaise impression de moi, mais que puis-je bien y faire ? Il trouvera le courage de me pardonner s'il tient réellement à moi. La voie de la facilité pour ne pas faire d'effort ? Voyez ça comme vous le voulez, je ne pense pas qu'il puisse vraiment me tenir rigueur. A ma place il sera aussi imbuvable. Si maintenant il ne pouvait plus enseigner le base-ball a cause d'un bras qui merde, il sera aussi chiant que moi. Mais peu importe.
Lorsqu'il me dit d'être un peu plus optimiste et que je dois m'estimer heureux de ne pas avoir perdu l'usage de mes jambes je fronce les sourcils «J'préfère être handicapé dans ce sens là que de n'avoir qu'un bras » assenais-je violemment sans réfléchir. Sans le penser. Je détourne la tête en voyant le mépris dans le regard d'Arthur et soupire doucement «J'penses qu'il vaille mieux qu'on en reste là » soufflais-je «J'ai mal à la tête et je suis crevé » dis-je d'une voix faible « Désolé. Je … » je tourne furtivement le regard vers lui «part. Je te tien au courant pour l'avancé de la chose ... » pas sûr que je lui envoie un quelconque message. Du moins, pas tout de suite. |
| | | | | | | | Trust is gained, loyalty is returned || Arthur |
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