Plus les minutes passaient, plus il était clair que quoi que tu dises, cela ne serait pas suffisant. En réalité, tu ne savais plus quoi dire à Anders pour lui remonter le moral, lui faire voir les choses de manière moins sombres. C’était idiot peut-être mais se morfondre alors qu’il ne savait même pas ce qu’il en était réellement de son bras te paraissait idiot. Qu’il n’ait pas envie de faire confiance aux médecins c’était une chose mais il ne fallait pas voir tout en noir. Tu avais essayé de changer de sujet sans grand succès pour le coup dérivant sur votre vie amoureuse, sur un voyage en Suède peut-être de la part d’Anders. Tu ne pouvais pas décider à sa place, tu ne pouvais pas lui dire ce qu’il devait faire alors tu lui dis qu’il devait décider ce qui était le mieux pour lui, une réponse qui ne sembla pas réellement le satisfaire. Tant pis, tu ne pouvais pas faire mieux que cela parce que c’était la vérité. Tu n’étais pas là pour décider à sa place.

A sa place tu ne savais pas ce qui te traverserait l’esprit alors tu ne cherchais pas à faire de grands raisonnements ou quoi que ce soit. Tes tentatives pour montrer à Anders qu’il pourrait continuer à faire certains sports se révélèrent inutiles. Pourtant tu étais persuadé qu’il devait y avoir des choses à faire avec un bras en moins, les personnes dans cette situation avaient dû trouver des solutions. Tu ne t’étais juste jamais renseigné ce qui était sans doute un peu honteux maintenant que tu y pensais. « J'préfère être handicapé dans ce sens là que de n'avoir qu'un bras. » Tu essayais de cacher ta surprise à son ton et à ces paroles. Personne ne voulait réellement finir dans un fauteuil, c’était idiot. Tu décidais de ne pas répondre, c’était sans doute mieux ainsi. « J'penses qu'il vaille mieux qu'on en reste là. J'ai mal à la tête et je suis crevé. Désolé. Je … Part. Je te tiens au courant pour l'avancé de la chose ... » Tu hoches la tête en te levant. Il a raison, cela ne sert à rien de persévérer inutilement alors que ta présence ne lui est pas agréable. Tu as essayé de faire de ton mieux mais cela n’a servi à rien, tant pis, tu ne pouvais pas t’en vouloir d’avoir été toi-même. Avant de partir tu lui dis : « Bon courage, j’espère vraiment que tout va s’arranger. » Légèrement rancunier, tu ne doutes pas une seule seconde que les nouvelles d’Anders n’arriveront pas encore mais tant pis, il faudra faire avec.

the end