Un refus clair et net de la part de Charlie. Il refuse qu’elle paye ses consommations parce qu’il invite pour la première fois une femme dans son bar. Cependant un fou rire éclate dans la voix de mademoiselle boudeuse. Et quel rire ! Une mélodie aux oreilles de Charlie, ce son résonne dans tout le bar et, de son côté, il commence à lui aussi rire. Une bonne minute, presque interminable, est requise pour calmer cette explosion de rires. Le verre fini et servi, le compositeur du cocktail attend la réponse de la goutteuse. Il voit les lèvres fines de la jeune femme trempées dans le breuvage et un compliment est donné comme verdict. Un poids en moins pour lui et se rassure que ce qu’il fait n’est pas si immonde que ça. Le fait de voir qu’elle prend plusieurs gorgées lui fait plaisir et un sourire se marque sur ses lèvres.
Une interpellation de la part de Marisha fait son apparition. Elle demande des explications sur le fait du pourquoi elle, pourquoi l’avoir invité et pourquoi serait-elle la première ? Dans un élan de gène il ne sait pas quoi répondre. Il se tourne les doigts et voilà que quelques secondes passe qui semble être des minutes. Il regarde la belle cubaine dans les yeux et « Oui tu me plais bien c’est pour ça que je t’ai invité. Mon bar ne vient pas juste d’ouvrir cela fait quelques mois quand même. Et entre autres le temps me manquait un peu, après une journée de travail j’avais la tête remplie et je ne veux qu’une chose me reposer. Mais oui la plus grande raison est que tu me plais. » Il la trouve vraiment directe comme femme et cela lui fait perdre tous ses moyens mais ceci fait tout son charme, une femme directe qui n’a pas peur, ou peut-être que si, des réponses qu’elle peut recevoir. Voilà une femme qui plaît à Charlie, il ne veut pas d’une femme qui a beau avoir 30 ans, voir plus ou moins, qui ne se comporte pas comme telle.
Cependant Charlie de son côté réfléchit et à son tour interpelle Marisha. « Dit moi. Et toi pourquoi avoir accepté ? Tu aurais pu aller n’importe où autre qu’ici ? » Dit-il avec un grand sourire aux lèvres. Et oui l’anglais a peut-être l’air timide mais quand il veut certaines réponses, il n’hésite pas à être sans gêne et poser les questions qu’il veut. Son verre étant prêt, il en boit une gorgée et vient s'asseoir près de Marisha d’un regard profond, plongeanux azurés.
a question a visiblement l’effet attendu. Un soupçon de gêne apparait sur le visage de Charlie et à cette observation, Marisha le trouve bien plus craquant. Elle fait lentement remuer le contenu de son verre en ne le quittant pas des yeux alors qu’il se justifie clairement sur le pourquoi de cette invitation. Marisha n’est pas dupe. Elle adore jouer son écervelée pour noyer le poisson. Mais c’est une femme qui analyse tout, observe tout discrètement. Elle avait bien compris dès la première invitation que Charlie la trouvait intéressante. Pas en tant que simple personne parce qu’il ne la connait pas assez pour ça, mais plus en tant que femme. Il la trouve charmante avait-elle conclu au fil de leur conversation. Et maintenant voilà que Charlie rebondit sur son aveu pour renvoyer la question à Marisha. Cette dernière ne peut dissimuler un pincement de lèvres, amusée par cette situation distrayante.
Lorsque Charlie décide de s’asseoir près d’elle et de plonger ses yeux dans les siens pour capter toute son attention, Marisha relève le défi. Le sourire en coin, elle le regarde et admire ses beaux yeux de jade. Mais aucun son ne sort de sa bouche. Du moins les premières secondes. Puis cela vient tout seul et avec une franchise sans faille. « Sincèrement au début, je voulais juste trouver de quoi m’occuper ce soir quand j’ai accepté ton invitation. En plus pour ne rien te cacher, le fait de te trouver charmant a un peu encouragé ma décision. Quitte à passer une soirée avec un inconnu, autant qu’il soit agréable à l’œil. » Elle s’impose un arrêt, juste le temps de boire une gorgée et d’analyser la prime réaction de son vis-à-vis. Ensuite, elle entrouvre de nouveau les lèvres pour continuer sa justification. « Mais depuis que nous sommes ici tous les deux. J’apprécie de plus en plus ta compagnie. Tu es sincère, tu ne t’encombres pas d’artifices pour impressionner, tu es authentique tout comme moi. Tu as été capable de suffisamment te décontracter avec une inconnue pour danser avec elle dans ton bar. Tu as de la conversation, tu es plutôt mature et crois-moi, certains hommes ne le sont pas, peu importe l’âge qu’ils ont. Alors pour te répondre franchement. » Elle le fixe. « Toi aussi tu me plais bien. Crois-moi c’est plutôt rare. Je ne suis pas le genre de femmes à collectionner les hommes ou à accepter les invitations de ceux que je croise fortuitement. Je ne sais pas pourquoi, mais avec toi c’est différent. Je sens que je peux être moi-même et c’est sans doute là que tout s’est joué dans ce feeling entre nous.» Elle tapote délicatement la cuisse de Charlie de sa main libre et termine sur un ton jovial. « Voilà vous savez tout Monsieur. » Petit rire en préambule, elle trempe ensuite ses lèvres dans l’exquis cocktail pour en savourer les arômes.
Le silence s’installe entre eux. Pas très longtemps rassurez-vous. Juste assez pour que Marisha fixe son verre et reprend sur un ton plus sérieux. « Maintenant que je te plais et que tu me plais. Qu’est-ce que tu veux faire maintenant ? » Elle dépose son verre sur le comptoir et bascule un peu la tête en arrière en ramenant ses cheveux en arrière et en poussant un soupir d’aise. « D’ailleurs il est déjà quelle heure ? » Elle regarde sa montre. Vingt-deux heures trente. « Le temps file à une vitesse folle. En ta compagnie je n’ai même pas vu le temps passer. C’est de ta faute ça à vouloir me retenir ici avec tes divins cocktails. » Taquine, elle lui adresse un sourire enjôleur.
Sa réponse donnée, Charlie rétorque alors la question de Marisha. Il écoute avec attention et fascination. Oui il trouve sa réponse franche et directe sans le blesser. Il aime les compliments qu’elle lui fait. Peu de gens lui on dit qu’il était charmant ou quelconques autres compliments. C’est un homme sérieux, froid en apparence et discret. Il n’aime pas se faire remarquer mais aime être différent, sortir de la masse. Pendant la réponse de sa voisine de bar, il profite pour boire quelque gorgées de son verre, le sien étant alcoolisé. Le jeune brun entre dans un état second, il écoute toujours la belle jeune femme mais le contrôle de son corps commence à devenir procédural. Ses yeux se baladent, allant de ses yeux lapis, en passant par sa bouche et parcourant les courbes de son corps sensuel. Peut-être l’alcool lui monte un peu trop à la tête ? Il s’en préoccupe peu et continue d’écouter ce qu’elle dit. Tant de traits de sa personnalité que quelqu’un, enfin, voit. Cela lui fait monter le rouge aux joues et le sourire jusqu’aux oreilles. Il ne le dit pas mais il pense comme elle. Il la trouve merveilleuse tant au plan physique que moral. Il peut être-soi même avec elle et cela le rend heureux. Cependant il se demande, malgré ses explications, comment un type comme lui a pu être cette exception ? Elle devrait avoir tous les hommes à ses pieds, pense-t-il.
Marisha finit sa réponse et Charlie répond. « Je suis plus qu’honoré et gêné de ce que tu as dit sur moi. On peut dire que tu sais y faire avec les hommes et quoi leur dire ! Je suis heureux qu’on se soit confié ca fait du bien je trouve pas vrai ?» Il rigole un peu et finit son verre dans une dernière gorgée. Un silence s’installe, il la regarde dans les yeux… mais ses yeux virevoltent encore le long de son corps. Il se secoue la tête et se frotte les yeux pour éviter de faire quelque chose d’impoli envers une femme. Mais une question reste en suspend. Que faire maintenant ? Il la voit regarder sa montre et elle se surprend à voir l’heure passer vite et il se fait déjà tard. C’est vrai qu’il se fait tard tiens ! C’est dommage que le temps passe si vite en ta présence. Sourit-il aussi.
Que faire ? Cette question lui trottait dans la tête. Il ne voulait pas que cette soirée se finisse un jour. C’était un réel paradis d’avoir cette merveilleuse femme pour lui porter compagnie. Cela fait bien longtemps qu’il n’avait pas contemplé une telle beauté. Hors de son contrôle ses cordes vocales marchent d’elles-mêmes.« Tu sais, j’aimerais que cette soirée ne se finisse jamais. Je te trouve d’une beauté vraiment unique. » Sur ces mots il pose sa main sur la cuisse de Marisha. Il la regarde droit dans les yeux. Rapproche son visage. Plus près. encore plus près. Qu’est-ce que je fais ? réfléchit-il. Ses lèvres. Ses lèvres sont si proches de celles de Marisha.
arisha sourit à sa réponse, même si au fond d’elle une partie de la réponse de Charlie a remonté une certaine crainte. Lorsqu’il dit qu’elle sait y faire avec les hommes, elle a tout de suite peur de passer pour une femme facile qui collectionne les hommes en leur contant fleurette. Ce n’est pas elle ça, absolument pas. Elle est simplement naturelle, sincère et à l’écoute des autres sans pour autant chercher à réellement séduire. Si le feeling est là tant mieux, sinon tant pis. Alors elle espère n’avoir pas donné l’image d’une marie couche toi là. Ce n’est vraiment pas son genre.
Pourtant elle sent à nouveau le regard de Charlie fondre sur elle. Elle se sent observée, désirée, et cela l’incommode un peu en vérité. D’ailleurs cette mèche logée derrière son oreille indique un peu sa soudaine timidité à cette observation presque inquisitrice. Elle le regarde à la dérobée. « Tout va bien Char… » Mais sa langue se fige à cet aveu spontané. Un large sourire illumine le visage de Marisha. Sur le point d’y apporter une réplique du même acabit. Mais elle sent déjà sa main posée sur sa cuisse, et voit son visage se rapprocher lentement du sien. « Charlie. » A-t-elle envie de crier pour le raisonner. Mais aucun mot ne parvient à s’échapper de sa bouche. Peut-être qu’au fond, ce baiser elle le désire aussi. Peut-être doit-elle simplement arrêter d’avoir peur des relations avec les hommes ? Oui c’est ça, ne plus penser et vivre l’instant présent !
Sur cette pensée, elle ne recule pas. Elle le repousse encore moins. Bien au contraire, sentant son souffle frais sur ses lèvres, elle décide de céder à la tentation. Les lèvres se frôlent dans un premier contact, puis la première prise en bouche de la lèvre supérieure s’ensuit. Suave, douce, exquise. La seconde prise en bouche de la lèvre inférieure se fait plus exigeante sentant le désir réciproque monter en eux. Puis… Ce baiser en pleine bouche qui contraint Marisha à prendre de la hauteur et donc à se lever sous l’attraction et finir dans les bras de Charlie pour un langoureux, fiévreux et passionné baiser. Marisha attire Charlie par le col de sa chemise pour le contraindre à se lever aussi et ainsi passer ses bras autour de son cou sans perdre le rythme lascif de ce baiser sensuel. La chaleur gagne tout le corps de Marisha et elle ressent le besoin d’envoyer balader la chemise de Charlie pour un corps à corps plus charnel. Mais elle se ravise !
Et pour ce faire, elle est obligée de détacher ses lèvres des siennes et de reculer un peu, les yeux troubles, elle articule nerveusement. « C’est complètement dingue ce qui vient de se passer. » Dit-elle en essayant de remettre de l’ordre rapidement dans sa tenue. Elle regarde ensuite Charlie, confuse. « Ecoute. Ce baiser a vraiment été agréable. Mais pour ce soir, j’espère que tu ne t’attends pas à plus de ma part ? Enfin ce n’est pas l’envie qui m’en manque. Bien au contraire. Mais tu dois comprendre que je ne peux agir de la sorte. J’ai des responsabilités, je dois faire attention à ce que je fais pour ne pas porter préjudice à ma fille. » Elle s’éloigne un peu pour récupérer son manteau qu’elle enfile tout en continuant à s’expliquer. « C’est le premier jour et je suis déjà à t’embrasser. Ce n’est pas correct, pas du tout. » Malgré elle et alors qu’elle saisit son sac en main, elle s’attarde de nouveau sur les lèvres alléchantes de Charlie et le souffle lui manque en se remémorant ce baiser torride qui la pousse à en vouloir plus. « Si… Si… » Commence-t-elle péniblement, Elle secoue vivement la tête pour se raisonner et s’exclame en se dirigeant vers la porte. « Tu as mon numéro. Excuse-moi, mais je dois vraiment m’en aller avant de faire une bêtise que nous pourrions regretter tous les deux le lendemain. Je te remercie pour les cocktails et tous tes agréables compliments, mais je dois vraiment rentrer chez moi maintenant. » Elle a la maladresse de s’approcher de lui pour une bise sur la joue, mais maladroitement ses lèvres rencontrent encore celles de Charlie. Emoustillée, les lèvres s’enlaçant déjà, Marisha lâche son sac qui heurte le sol, et ainsi céder encore quelques minutes à la tentation.
Le temps paraît figé dans la glace. Il pourrait se voir lui-même près des lèvres de celle qui désire. Un instant long avec une certaine tension que Charlie ne pourrait pas décrire. Un mélange de stresse, d’envie, d’impatience, de peur… La peur d’une réponse négative à cette avance plus qu’osé de sa part. Si proche. Leurs lèvres respectives se touchent presque. Il sent son souffle caresser ses lèvres. Un contact. Un battement de cœur. Un deuxième. Encore un. Il la voit se lever, se fait prendre par le col de sa chemise et tirer vers le haut. Il ne répond plus de rien. Son corps est en dérive, ses mains parcourent le corps sensuel de Marisha, elles montent et descendent avec grâce et douceur, sentant chaque partie de son corps. Le baiser langoureux, fiévreux et passionné continue de plus belle. Charlie sent la chaleur monter et ne désire qu’une chose, c’est continuer.
Seulement une chose lui fait revenir à la réalité. Marisha détache ses lèvres de celles de Charlie et la voit reculer un peu avec un air chamboulé. Elle avait l’air d’avoir perdu tout contrôle elle aussi et s’exclame en disant que ce qui vient de se passer est dingue. De son côté, le jeune homme pense de même et ne sait pas ce qui lui a pris. Cela ne fait qu’un soir, quelques heures à peine, et il l’embrasse déjà. Jamais une chose pareil lui est arrivée auparavant. Charlie a toujours été d’un sérieux impénétrable mais cette fois une chose avait changé. Cette femme l’avait changé, elle lui a ouvert une partie enfouie depuis bien longtemps, enfoui depuis la mort de sa mère. Il se regarde, la regarde et s'apprêtant à s’exprimer il se fait prendre de vitesse par elle qui lui explique que c’est une femme ayant des responsabilités et doit faire attention à ce qu'aucune chose ou problèmes puisse se répercuter sur sa fille. Il reprend donc là où il allait commencer. « Je suis désolé je ne voulais pas te porter préjudice à toi ou ta fille. Ce baiser était divin et je l’ai plus qu’apprécier. » Avant qu’il puisse finir, il la voit s’éloigner davantage et prendre son manteau et à son tour continue. Ils pensent la même chose, ce n’est que le premier soir et ils s’embrassent. Elle prend son sac, se rapproche de la porte mais ils se regardent l’un et l’autre. Il repense à ce baiser torride. Il ne peut pas la laisser partir comme ça. Elle continue son chemin vers la porte. Elle finit par dire qu’il a son numéro. Elle s’excuse, mais il s’en veut de son côté, ça serait à lui de s’excuser. Un remerciement pour les cocktails et les discussions. Et. C’est la fin de cette soirée, pense-t-il. Terminer sur une mauvaise note. Un goût de manque, oui, une fin impromptu, n’allant pas jusqu’à dire décevant. Il a reçu un baiser plus que délicieux.
Elle revient vers lui, sûrement pour dire au revoir. Surpris, ses lèvres retrouvent celles de Marisha. La sensation revient. Il entend son sac tombé lourdement au sol. Il ne peut résister à ses lèvres. Un flux électrique le traverse le long de sa colonne. Le baiser lascif continu, ne s’arrêtant pas. Ses mains se lèvent, agrippe le manteau pour essayer de le faire glisser doucement des épaules de Marisha. Il pose une main sur sa joue, qui remonte jusque dans ses cheveux. Et ses cheveux, mais quelle douceur. Il se détache des lèvres enivrantes de sa partenaire, la regarde dans les yeux et seulement trois mots arrivent à sortir de sa bouche. « Reste avec moi. » Puis avant toute réponse de sa part, Charlie va pour l’embrasser de nouveau avec douceur et envie.
-t-elle perdu toute dignité ? N’est-elle pas capable de résister ? Va-t-elle renoncer à ses principes pour satisfaire un fugace désir ? En plus pour qui passera-t-elle à faire ça comme ça dans un lieu public ? Non mais stop quoi Mari! Il y a des limites à la connerie tout de même ! Vous n’êtes pas des sauvages tout de même. En plus sincèrement, bien qu’il soit un mec super sympa qui te plait, tu ne peux tout de même pas te le faire le premier soir, à la première rencontre comme si tu es une putain de catin en chaleur. Non non NON ! ce n’est pas toi ça. Absolument pas et il est temps de te reprendre illico presto ma belle ! D’autant que rien ne t’assure qu’il a de quoi se protéger en cas de dérapage, et tu n’es pas vraiment chaude pour ramasser une saleté de maladie.
Après cette brulante et langoureuse réflexion, parce qu’il faut bien se l’avouer, elle a tout de même du mal à décoller ses lèvres des siennes, Marisha arrive néanmoins à faire preuve de sa force de caractère légendaire. Et bien qu’il l’incite à rester avec lui, elle le repousse doucement et s’éloigne pour ramasser son sac tout en réajustant son manteau. « Je te le redis encore une fois. Je suis désolée, mais ce soir je ne peux pas. Ce n’est pas dans mes habitudes ce qui se passe là ? Alors je préfère en rester là. Du moins pour ce soir. » Elle passe les mains dans les cheveux pour se recoiffer un peu et se tourne vers lui pour ajouter. « Tu as beau être un homme charmant, tu restes pour moi un inconnu. Un inconnu très sexy, très sympa, mais un inconnu. Alors nous avons deux solutions : Soit tout s’arrête ici parce que je n’ai pas voulu aller plus loin avec toi. Soit tu nous laisses du temps pour apprendre à nous connaître un peu plus avant d’envisager ce genre de degré d’intimité. Le baiser passe encore. Mais en exiger plus serait de l’inconscience. Je ne peux me le permettre. Prend cela comme bon te semble. Mais c’est ma façon de voir les choses. Tu l’acceptes ou pas, peu importe. Je ne changerai jamais pour plaire aux autres. Mais ça tu le sais déjà puisque je l’ai déjà mentionné. »
Elle ferme son manteau et suspend son sac à son avant-bras. Elle l’observe un moment, sans bouger, sans broncher. Puis le silence s’installe quelques secondes avant sa reprise de paroles. « Je vais te laisser. Il se fait tard et je dois être fraîche pour ma fille demain. Je te souhaite une agréable soirée Charlie. Peut-être pas aussi dynamique ou exaltante comme tu l’espérais, mais c’est ainsi et je n’y peux rien. J’espère que tu ne m’en veux pas ? »
Cette fois Marisha évite de s’approcher de lui pour le bisou sur la joue. Elle reste même à bonne distance et se contente d’un radieux sourire avant d’ouvrir la porte du bar et de lancer à l’attention de Charlie. « Je te laisse y réfléchir Monsieur le Tombeur. » Elle lui fait un clin d’œil, sourit et sort. Elle ne met pas longtemps à monter dans sa voiture et à filer direction sa maison.
Elle retiendra de cette soirée que de merveilleux souvenirs. Elle espère juste que le message est passé avec ce jeune homme. C’est lui qui détient toutes les cartes à présent. Mais saura-t-il bien les abattre ? Affaire à suivre…
Un baiser. Le dernier baiser. Marisha s’écarte de nouveau de Charlie et attrape son sac. Elle est désolée mais ce soir est le premier soir et elle ne peut pas se permettre d’aller plus loin et tout ça n’est pas dans ses habitudes, pour lui non plus d’ailleurs, il n’embrasse pas une fille tous les soirs. Il se demande bien ce qu’elle pense de lui maintenant. Est-ce qu’elle croit que c’est un donjuan ? Il espère grandement le contraire. Elle se prépare à sortir mais se retourne et présente deux solutions. Grossièrement soit tout s’arrête, soit ils prennent le temps de se connaître un peu plus. De son côté, l’homme un peu déçu mais compréhensif, connaît déjà la réponse mais elle part en demandant s’il ne lui en veut pas. « Ne t’inquiète pas, je ne t’en veux pas du tout.» Il sourit pour montrer qu’il va bien, même si intérieurement il ne sent pas si bien. Une phrase, un clin d’oeil et un sourire seront les derniers gestes de cette soirée.
Charlie la voit s’en aller dans sa voiture. Il reste sur place en train de réfléchir à cette soirée. Et quelle soirée ! Une chose qu’il n’avait plus connue depuis quelque temps. Il est sous le charme, il est dans un état second due à l’alcool et cette montée d’excitation. Il se retourne et se dirige vers le bar. Il s’assoit et se sert un verre de whiskey. Qu’il ingurgite cul sec. Le coude sur le comptoir, sa tête affalée sur sa main, il regarde son verre vide. De longues minutes passent. Il réfléchit à ce qu’il devrait vraiment faire. Cette femme, Marisha, avait-elle besoin d’un homme dans sa vie ou même simplement d’un homme aveuglé par sa personnalité forte et un corps féminin d’une beauté incomparable. Oui, ces pensées tournaient dans sa tête encore et encore. Il était devenu obsédé par elle, ne sachant pas quoi faire. Elle a déjà une fille. Une fille qui est pour elle tout son univers, sa vie. Il ne veut pas tout gâcher. Charlie est un homme qui pense énormément aux autres et a une grande empathie. Il se met toujours à la place de l’autre mais cette fois il pense à lui, ses sentiments et ses envies.
Et ce qu’il veut c’est essayer voir même concrétiser. Une femme telle qu’elle il n’y en a pas deux. Il ne veut pas rater sa chance. Il prend son téléphone et commence à rédiger un texto à Marisha. « Je suis désolé moi aussi je n’aurais pas dû insister autant pour le baiser. Mais pour être franc et direct, je veux qu’on apprenne à se connaître. Tu es une femme formidable, et cela fait bien longtemps que personne ne m’avait réveillé comme tu la fais ce soir. Tu me plais, vraiment. Alors veux-tu entrer dans la danse avec moi ? » Ne voulant pas paraître grossier ou même envahissant, il arrête ici son texto. Espérant une réponse positive de sa part, il éteint les lumières, ferme le bar et part en direction de chez lui.
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